TOUT EST DIT

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lundi 25 mai 2009

Un mariage de raison

Le plus célèbre des couples franco-allemands nage dans le bonheur. Et est heureux de le faire savoir. Après un début de relation difficile, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, entament un pas de deux harmonieux. Une réconciliation auxquels certains intérêts communs, notamment européens, ne sont pas étrangers
Il faut croire que Nicolas Sarkozy n’en veut pas à Angela Merkel de lui avoir volé la place de favori des Français pour présider l’Europe. On pourrait se dire aussi qu’il a surtout compris l’intérêt d’avoir un ami comme l’Allemagne, le pays le plus peuplé et le plus riche d’Europe. Angela Merkel y trouve son compte aussi, et ne tremble plus devant les accolades maladroites du chef de l’Etat français.

Et pour cause, le volontarisme et la détermination du "nouveau Napoléon français" comme on a pu le nommer outre-rhin viennent à point compenser l’immobilisme prudent d’Angela Merkel, qui s’en sort grandie.

Un "pas de deux diplomatique à intérêt commun" *
D’un coup, tout les réuni. Ils font front commun face aux Américains et aux Japonais qui les accusent de ne pas en faire assez pour relancer l’économie. Ils se viennent en soutien mutuellement dans la campagne pour les européennes. Ils s’unissent contre l’entrée de la Turquie dans l’Union. Ils demandent d’une seule voix une plus grande régulation du capitalisme financier. En cadeau de mariage Nicolas invite un bataillon allemand de la brigade franco-allemande sur le sol français, pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale.
Dans un contexte de désintérêt général pour la campagne des Européennes, les deux homologues ont des intérêts communs à défendre puisque l’UMP et la CDU font campagne commune réunis dans le giron du Parti Populaire Européen. Ainsi, les deux élus, en campagne, innovent et s’invitent mutuellement sur leurs territoires respectifs, histoire de motiver les foules.

L’amour rend aveugle
Et plus question de mentionner les sujets qui fâchent. Oubliées, les querelles, comme la venue de Nicolas au sommet Ecofin réservé aux ministres des Finances. Mal apprécié à Berlin, ce déplacement avait été reproché au chef de l’Etat français dont on avait critiqué les coûteux cadeaux fiscaux, ce que lui-même n’avait que peu apprécié. Pardonnés les faux pas, comme lorsqu’il appela Joachim Sauer, l’époux de la chancelière, "Monsieur Merkel" . Effacés, les mots malheureux "je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale", renvoyant ainsi l’Allemagne, encore traumatisée, aux pires heures de son histoire. Du coté Allemand, les désaccords sur EADS et Airbus sont de l’histoire ancienne et on ne parle plus de l’ingérence de la France dans le dossier du nucléaire allemand. L’Union pour la Méditerranée ne pose plus problème non plus.

Mais c’est une vielle histoire... Tous les couples politiques franco-allemands ont commencé par des accrochages. Et, la construction de l’Europe a toujours fini par les rapprocher. Toutefois, les différences notoires de tempérament entre Nicolas et Angela laissent présager de nouveaux sursauts, une fois les élections passées.
Laetitia Gueugnon

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