TOUT EST DIT

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dimanche 10 mai 2009

Quand Ségolène Royal tente de se mettre un journaliste dans la poche

Hier, invité de (l'excellent) "grand direct" sur Europe 1 animé par (l'excellent) maître Maubert pour causes de vacances de l'excellent JMM, un (excellent) journaliste de "Courrier International", Anthony Bellanger, a narré au micro une petite anecdote fort instructive.

Donc, Anthony Bellanger raconte. Quinze jours auparavant, à ce même micro d'Europe 1, il a pris la défense de Ségolène Royal qu'il estime injustement maltraitée par les dignes et respectables membres de l'UMP qui semblaient douter de sa santé mentale. Il se livre à cette plaidoirie de son plein gré, sans contrepartie attendue, bénévolement, librement, bref, en journaliste.

Quelques jours plus tard, notre journaliste est tout surpris de recevoir un petit mot de Ségolène Royal le remerciant de son intervention. Et lui de s'étonner. Pourquoi ce petit mot? Il n'a fait que du journalisme, pas du militantisme. Et de nous confesser qu'en tant que journaliste, il a fini par juger le procédé "malsain". Oui, "malsain".

Je ne sais si Bellanger est un journaliste politique d'origine. Je ne le pense pas, car son étonnement et son honnêteté à rapporter l'épisode ont quelque chose de touchant, et le fait d'avouer que cela lui a déplu, est tout aussi touchant.

De cette anecdote, il y un enseignement à tirer. Ségolène Royal a le même rapport aux journalistes que l'actuel chef de l'Etat. Pour eux, ils ne peuvent qu'être amis ou ennemis, et sont déclarés ennemis tous ceux qui ne se déclarent pas amis. Se dire que l'on peut se mettre définitivement un journaliste dans la poche avec un petit mot de compliment, c'est effectivement "malsain", voire humiliant. C'est un constat que je formule avec tristesse.

A vrai dire, bien des épisodes narrés par des confrères sur leurs épineuses relations avec Ségolène Royal m'avaient déjà guidé sur la voie de cette douloureuse conclusion. A titre d'exemple, les poursuites qu'annonce parfois Ségolène Royal à l'encontre de certains journaux sont souvent ridicules, notamment celle où elle entendait poursuivre Paris Match pour la publication d'une photo la montrant en train de prier dans une église. Je me souviens aussi d'une altercation avec (l'excellent) JP Lepers dans un bus, lors de la campagne présidentielle, où elle s'adressait à lui telle Alice Sapritch à ses enfants dans l'adaptation filmée de "Vipère au poing".

Ainsi la conclusion s'impose d'elle-même. En matière de liberté de la presse et des journalistes, comme Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a un comportement "malsain". Pourvu que ça change...

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