TOUT EST DIT

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samedi 28 mars 2009

L'institut qu'il faut encourager.

L'IHES, pépinière atypique de génies scientifiques
Inspiré par les États-Unis, cet institut regroupe les meilleurs chercheurs du monde en mathématiques.

Phénomène assez rare en France, l'Institut des hautes études scientifiques (IHES) est un institut privé axé sur la recherche avancée en mathématiques et physique théorique. Il a été fondé en 1958 par un homme d'affaires devenu mathématicien, Léon Motchane. Son statut légal est comparable à celui de l'Institut Pasteur, fondation reconnue d'utilité publique. L'objectif était de créer un équivalent français au prestigieux Insti­tute for Advanced Study de Princeton (États-Unis) dans lequel ont enseigné les plus grands scientifiques comme Albert Einstein. Motchane réussit à obtenir le soutien de Robert Oppenheimer, le père de la bombe atomique américaine qui milita par la suite contre la bombe à hydrogène et qui succéda à Einstein à la tête de Princeton.

L'IHES regroupe les meilleurs chercheurs du monde et accueil­le aujourd'hui cinq professeurs nom­més à vie : les physiciens Thibault Damour et Nikita Nekrasov et les mathématiciens Maxim Kontsevich, Laurent Lafforgue et Mikhaïl Gromov. Leur seule contrainte est de passer au minimum six mois par an à l'IHES. Le budget annuel de l'institut avoisine les 6 millions d'euros. Un peu moins de la moitié (2,8 millions) vient du ministère français de la Recherche. Environ 20 % des fonds proviennent de pays étrangers, essentiellement européens. Ce sont ainsi les services du premier ministre belge, l'Académie des sciences des Pays-Bas mais également le ministère de la Recherche britannique qui participent financièrement. L'Allemagne, la Suisse, les États-Unis, la Chine et le Japon également.

Des entreprises comme Suez, Schlumberger, EDF, France Télécom et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) donnent l'équivalent de 5 % du budget annuel. Le reste provient de ressources propres à l'IHES et du placement de ses revenus. Des particuliers peuvent également faire des dons, souvent de 50, 100 ou 200 €. Le designer Philippe Starck, grand admirateur de Thibault Damour, a offert les sièges du conseil d'administration. Un ancien mathématicien, patron d'un hedge fund (fonds d'investissement), a également donné 9 millions d'euros.

Un modèle qui donne des idées

Seules une quarantaine de personnes sont salariées. Au premier chef, les professeurs permanents. Ils touchent en moyenne 78 000 euros net annuels, soit le même salaire qu'un professeur du Collège de France. Même si ces salaires peuvent sembler élevés, ces professeurs gagneraient le double, soit environ 150 000 euros par an, s'ils enseignaient dans une grande université américaine. À ces cinq ­professeurs permanents, s'ajoutent des invités comme Alain Connes, médaille Fields 1982, dont le salaire est versé par le Collège de France où il est titulaire de la chaire d'analyse et de géométrie. Des post-doctorants sont également logés par l'Institut.

Le modèle particulier de l'IHES donne des idées à d'autres, notamment en sciences humaines et sociales. C'est le cas de l'Institut d'études avancées de Nantes créé par Alain Soupiaut, spécialiste du droit du travail, et inauguré en février dernier. Son but est de créer une communauté savante. Un autre projet est actuellement à l'étude à Paris autour de Jean-Louis Missika, sociologue et adjoint (PS) au maire de Paris.

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