TOUT EST DIT

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mercredi 11 juin 2008

Un audit relance le débat sur la réunification de la Normandie

La réunification éventuelle ferait de la nouvelle Régon un poids lourd, mais coûterait cher.

La normandie va-t-elle être réunifiée ? La publication récente d'un rapport du cabinet privé Ineum Consulting, Edater, Missions Publiques, commandé par les deux Régions normandes, a relancé cette question qui anime la classe politique. Dans un pavé de 210 pages, le cabinet d'audit apporte une première réponse équilibrée : les enquêteurs se sont bien gardés de prendre parti, respectant en cela la commande passée par Alain Le Vern, président PS de la Région Haute-Normandie, et Philippe Duron, son homologue socialiste de Basse-Normandie.

Depuis son élection en mars dernier à la mairie de Caen, Philippe Duron a passé la main à son fidèle lieutenant, l'universitaire Laurent Beauvais, élu PS de l'Orne. Le nouveau président de la Région Basse-Normandie a prévu un débat dans son conseil régional, le 20 juin. En Haute-Normandie, le rapport a été mis en ligne sur le site de la Région.

L'audit évalue dans les moindres détails les impacts de la fusion. Réunifiée, la grande Normandie deviendrait un poids lourd : la sixième Région en population, richesse et emploi salarié «parmi les Régions leaders, pouvant peser sur les décisions nationales et européennes», lit-on dans ce rapport. Un changement d'échelle annonciateur de «gains potentiellement élevés pour la capacité à attirer les investissements», selon les conclusions d'Ineum Consulting, qui tempère l'enthousiasme des Haut-Normands notamment, en pointant «un impact fiscal négatif non négligeable» pour eux.

Une facture entre 7 et 15 millions d'euros

Autre élément à charge, le coût élevé de cette fusion, évalué dans une fourchette large entre 7 et 15 millions d'euros, selon les hypothèses retenues. «Le choix de la fusion est loin d'être anodin pour les Haut-Normands et ne saurait se résumer à une approche dogmatique, celle du “ plus on est grand, plus on est fort ”.» Alain Le Vern ne veut plus porter le couvre-chef de l'opposant à la réunification et considère que la balle est désormais dans le camp du gouvernement. «Nous avons tenu notre engagement de proposer un document qui éclaire un projet complexe. Je considère que les Régions ont fait leur travail», dit-il.

Les patrons des deux Normandie, tout comme leur mentor, Laurent Fabius, porté à la présidence de l'agglomération rouennaise au printemps, attendent de pied ferme Hervé Morin. Chantre d'une seule Normandie, président de l'Association pour la réunification de la Normandie depuis près de dix ans, le ministre de la Défense martèle sa conviction qu'il faut consulter les Normands par référendum avant les régionales de 2010.

Mais ce n'est pas gagné pour le patron du Nouveau Centre,conseiller régional de Haute-Normandie et maire d'Epaignes (Eure). «Demander aux électeurs des deux Régions s'ils veulent une seule Normandie n'a à mes yeux aucun sens», s'agace Antoine Rufenacht, le puissant maire UMP du Havre.
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