TOUT EST DIT

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vendredi 24 août 2012

Annonces du gouvernement


Le premier conseil des ministres de la rentrée s’est soldé par nombre de promesses qui ont en commun de devoir coûter cher à l’Etat – et qui auront donc pour effet de creuser la dette et de conduire à des récupérations ailleurs, c’est-à-dire dans la poche des contribuables. On peut bien sûr se demander si ces annonces – réduction de la taxe sur le pétrole, embauche de 150 000 jeunes dans des emplois décoratifs grâce à d’importantes subventions publiques – n’auront  pas un effet bénéfique immédiat. Les mesures visent à réduire la précarité, le chômage de cette jeune génération qui démarre beaucoup plus difficilement dans la vie aujourd’hui que naguère, la pression de plus en plus insupportable pour les budgets familiaux du coût de l’énergie et du logement.
Mais l’expérience du socialisme est là pour dire que le gonflement de la dépense publique au moyen de mesures qui ont presque toujours leurs effets pervers n’aboutit pas à répartir la richesse, mais la pauvreté.
 
Taxes à la pompe
 
L’une des mesures très attendues et d’ailleurs promises par le candidat Hollande, le blocage des prix de l’essence, n’aura pas lieu. Trop difficile à mettre en œuvre, trop complexe. La promesse de campagne n’était donc qu’un effet d’annonce, merci de l’avoir confirmée… Le gouvernement a opté pour une diminution de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, elle sera « modeste » et « provisoire » et la date de sa mise en œuvre n’est pas fixée, en attendant que les services compétents pondent enfin un projet de régulation des prix à la pompe.
Plusieurs associations de consommateurs montrent du doigt les compagnies pétrolières et des opérations de raffinage dont les marges augmentent, alourdissant la proportion du prix du produit lui-même dans l’addition payée par les automobilistes. De fait la hausse du pétrole – pourtant loin de ses niveaux de 2008 où les prix à la pompe étaient moins élevés qu’aujourd’hui – profite nécessairement à quelqu’un. Mais que peut faire la France pour jouer sur le prix du baril, empêcher l’instabilité mondiale qui incite à la hausse, faire diminuer la demande des pays émergents et notamment celle de la Chine qui est pour beaucoup dans l’augmentation des prix ?
Reste que la part des taxes demeure énorme dans le prix du litre d’essence ou de gazole : plus de 60 % pour le sans plomb, 53,7 % pour le gazole. Elle représentait respectivement plus de 70% pour le sans plomb, 60 % pour le gazole en 2004, ce qui relativise grandement le poids de la hausse du produit lui-même dans les factures subies aujourd’hui par les Français. En 2010, la TICPE était la quatrième source de revenus pour l’Etat, derrière la TVA où le pétrole pèse aussi de tout son poids puisque la note de vos « pleins » supporte le taux de 19,6 %.
Que l’Etat se fasse un peu moins gourmand, c’est toujours une bonne nouvelle.
Mais pour cela il faut aussi qu’il soit moins dépensier.
150 000 employés de l’Etat
L’autre annonce phare de ce conseil des ministres s’assortit pourtant d’une note forcément salée. La création de 150 000 emplois-jeunes – pardon, « emplois d’avenir » – réservés aux organismes de droit privé à but non lucratif, aux collectivités territoriales, et autres personnes morales de droit public, à l’exception de l’Etat et aux groupements d’employeurs qui organisent des parcours d’insertion et de qualification, va conduire le budget de l’Etat à supporter 75 % des coûts salariaux sur un à trois ans et équivaut donc – le statut et la pérennité de l’emploi en moins – à l’embauche de 150 000 fonctionnaires. Ils s’ajouteront aux 80 000 emplois aidés déjà votés à l’initiative de Michel Sapin en juillet.
Ce qu’annoncent l’Elysée et Matignon, ce n’est pas précisément de l’emploi productif. Au contraire, c’est une charge supplémentaire pesant sur les entreprises françaises qui n’en peuvent déjà mais.
Et, cerise sur le gâteau et idéologie oblige, le dispositif fonctionnera selon le principe de l’attribution prioritaire aux « jeunes résidant dans les zones urbaines sensibles » ou les « zones rurales », spécialement ceux qui n’ont pas de diplôme. Ce ne sera pas à 100 %, mais tout de même largement, la mise en œuvre d’un recrutement de « préférence ethnique », puisqu’il y a une prime à l’origine immigrée.
Et si l’on commençait plutôt par donner à ces jeunes les capacités dont l’école les a sciemment privés : savoir lire, écrire, calculer, s’exprimer, et même penser ? Les moyens existent, on pourrait imaginer d’aider plutôt à cette « récupération » des intelligences malmenées, un développement du bénévolat en ce sens, et une contre-révolution immédiate dans les programmes scolaires pour faire cesser le désastre. Tout le reste est parlotes.
Profs sensibles…
Vincent Peillon a imaginé autre chose. Le ministère de l’Education nationale présidera à la création de 6 000 « emplois d’avenir professeur », ouverts aux étudiants boursiers en deuxième année de licence et leur assurant, dès 2013, un revenu mensuel de 900 euros pour 12 heures d’emploi (et non de cours à part entière) à l’école. L’idée pouvait être bonne à l’heure où l’on peine à recruter des professeurs. Mais voilà ; il s’agit encore de privilégier les étudiants originaires des « zones urbaines sensibles », d’alimenter le Mammouth, et de passer outre les difficultés cognitives spécifiques des étudiants passés par L’école des illusionnistes. (Lisez vite l’ouvrage éponyme d’Elisabeth Nuyts, vous comprendrez.)
Ces mesures seront présentées au Parlement qui entrera en session anticipée dès le 24 septembre, vraisemblablement, date à laquelle il sera également saisi du relèvement progressif du plafond du Livret A (d’abord 25 %, puis 25 % supplémentaires pour la fin de l’année, annonce-t-on), le tout pour soutenir la construction de logements sociaux, dont, miracle, on ne dit pas qu’ils seront réservés aux personnes habitant les Zones urbaines sensibles. Mais on peut probablement croire l’ancien ministre UMP du Logement Benoist Apparu qui qualifie de « quasi inexistant » le lien entre cette mesure sur le Livret A et la création de nouveaux logements sociaux : « Augmenter les ressources disponibles, déjà sous-utilisées, est un non-sens. »
Réguler la spéculation sur l’immobilier, penser à la préférence nationale et familiale dans le domaine du logement, promouvoir la stabilité familiale dans la mesure où les divorces pèsent lourdement sur le marché du logement, reconnaître que les braves gens ne méritent pas la punition de vivre dans des zones de non-droit tolérées au nom d’une politique insensée de l’immigration aurait plus de sens.
Laïcité  
Mais qu’espérer, lorsque l’on sait que François Hollande s’aveugle encore sur le « pacte républicain » et prône encore la « laïcité » dont on sait qu’elle est une machine de guerre au service du génocide franco-français, et que Jean-Marc Ayrault a annoncé que le traité budgétaire européen sera examiné en Conseil des ministres le 19 septembre en appelant à la discipline ceux de ses amis qui veulent voter contre : « Je crois que ce n’est pas possible. »
Oui, il y a des choix qui, par idéologie, par soumission, par abandon de souveraineté, ne sont pas possibles.
 

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