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lundi 8 juin 2009

Allemagne : nette victoire pour Angela Merkel

La CDU-CSU est arrivée largement en tête, malgré une chute de quelque 6 points par rapport à 2004.

Le camp conservateur de la chancelière allemande, Angela Merkel, a remporté une nette victoire, dimanche, aux élections européennes malgré un recul par rapport à 2004. Avec plus de 37,9 % des voix, les résultats quasi définitifs plaçaient l'alliance CDU-CSU qu'elle dirige 17 points devant ses rivaux sociaux-démocrates du SPD. Merkel peut ainsi tabler sur une nouvelle dynamique en vue des élections législatives du 27 septembre. Cependant, la chancelière n'a pas encore l'assurance de pouvoir former une coalition avec les libéraux du FDP comme elle le souhaite.

De politique européenne, il n'était pas question, dimanche soir : ni sur les plateaux de télévisions allemandes, ni dans les états-majors politiques, qui décortiquaient les résultats de ce test grandeur nature afin d'en tirer les enseignements pour le grand rendez-vous politique de l'année outre-Rhin. Officiellement, les quelque 62,2 millions d'électeurs allemands étaient appelés aux urnes pour désigner leurs représentants à Bruxelles et Strasbourg. En réalité, ils ont donné le coup d'envoi de la «super- année électorale» allemande. Quelques variables spécifiques au vote européen perturbent le travail des politologues. Les 1 196 candidats allemands aux européennes sont éparpillés dans une trentaine de listes nationales, dont celle des «pirates» de l'Internet ou du très ésotérique «parti des violettes». Le désintérêt des Allemands pour ce scrutin, avec une participation qui a stagné autour de 43 %, complique aussi la transposition des résultats au niveau national.

En 2004, la campagne de Merkel face au chancelier Gerhard Schröder (SPD) avait été dopée par le score exceptionnel de son parti, qui avait emporté 44,5 % des voix et 49 sièges de député à Strasbourg. Bien que gagnante, la chancelière perd six sièges au Parlement européen, selon les projections et peut s'attendre à un repli de son influence à Bruxelles. «Il y a cinq ans, nous avions une situation exceptionnelle», a-t-elle expliqué dans un entretien au quotidien Bild, dimanche matin, en référence au vote sanction de 2004 contre Schröder et son très impopulaire programme de réformes libérales. La CDU se réjouissait, dimanche soir d'être plus forte que le SPD et les Verts réunis. Cependant, le statut de grande voix européenne de Merkel a été terni par sa gestion hésitante de la crise. Le quotidien économique conservateur Financial Times Deutschland reproche à la CDU-CSU son programme «banal» et ses « accents populistes » contre une entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

Tête de liste inconnue

Inconnue sur la scène politique allemande, la tête de liste du SPD, Martin Schulz, s'est distinguée en défendant l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, pour «établir un pont avec le monde musulman». Après le mauvais résultat de son parti, Schulz n'a plus la moindre chance de devenir commissaire européen comme il l'ambitionnait. Avec 20,8 % des voix (23 sièges au PE), le SPD n'a pas vraiment redressé la barre par rapport aux 20 % de sa défaite historique en 2004. «C'est un résultat décevant», a concédé le candidat SPD aux législatives, le vice-chancelier, Frank Walter Steinmeier, dépité. Laminé, son camp devra sérieusement revoir sa stratégie, pour les élections législatives.

La percée des libéraux du FDP (11 % contre 6 % en 2004) est une nouvelle encourageante pour Merkel. D'autant plus que les révélations embarrassantes sur les 62 % de temps de présence de la chef de file du FDP, Sylvana Koch-Mehrin, au Parlement européen dans un pays où l'assiduité est une qualité jugée indispensable pour un député européen, ont handicapé les libéraux, qui peuvent espérer mieux en septembre. Elle peut aussi s'appuyer de nouveau sur la CSU, qui a renoué avec le succès en Bavière. Mais si le résultat du scrutin européen se reproduisait en septembre, il lui manquerait un point pour gouverner sans les sociaux-démocrates et la grande coalition serait reconduite à la tête de l'Allemagne.

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