TOUT EST DIT

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jeudi 19 mai 2011

La vérité mise aux voix

Selon un sondage CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes (*), la plupart des Français (57 %) estiment que Dominique Strauss-Kahn est victime d’un complot, contre 32 % qui rejettent cette thèse. Ce résultat contredit l’opinion, parfois étayée par d’autres « baromètres », que les Français auraient, globalement, une mauvaise opinion de leurs hommes politiques.

Dans cette affaire, la tentation pourrait être grande de jeter l’opprobre sur un haut responsable français de dimension internationale, impliqué, qui plus est, dans des politiques économiques des plus rigoureuses, donc impopulaires. Au lieu de cela, la majorité des citoyens, d’après l’échantillon interrogé, dédouane donc le suspect et lui manifeste sa sympathie. En fait, cette enquête est cohérente avec tous ces sondages qui faisaient de M. Strauss-Kahn le favori du scrutin présidentiel de 2012.

Mais elle n’a pas d’autre signification. En matière de consultations, passe encore de demander au public si l’équipe de Bémol va battre celle de Bécarre ; cela s’appelle un jeu de pronostics. Mais lui demander, comme cela arrive, si la guerre va éclater entre deux pays voisins permet, au plus, de mesurer le niveau d’inquiétude des gens, mais ne détermine pas comment l’histoire va évoluer. En matière pénale, les sondages ne nous disent rien non plus de la vérité qui est recherchée. Certes, la justice est rendue au nom des peuples, à travers les jurés. Mais ceux-ci ne se prononcent qu’après avoir vécu tout un procès ; reçu les arguments de l’accusation et ceux de la défense ; écouté des réponses à des questions précises ; vu, entendu et peut-être ressenti le ou les justiciables. Ce qui ne les met néanmoins pas à l’abri d’une erreur de jugement.

Dans l’affaire DSK, force est de rappeler qu’à ce stade des événements, et à notre niveau, nous ne savons rien. Il n’y a pas d’autre mot. Cela est maigre pour se forger une opinion.

(*) Sondage réalisé par téléphone, le 16 mai, auprès d’un échantillon national représentatif de 1007 personnes âgées de 18 ans et plus, dont ont été extraites 838 personnes inscrites sur les listes électorales en France selon la méthode des quotas, après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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