TOUT EST DIT

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mercredi 30 mai 2012

Pas d'état de grâce pour Hollande et Ayrault

Selon le baromètre politique du Figaro Magazine, le nouveau couple exécutif ne jouit pas de la ferveur qui a prévalu en 1981 ou encore en 2007.
55% pour François Hollande, 50% pour Jean-Marc Ayrault. À peine trois semaines après son arrivée au pouvoir, le tandem exécutif ne connaît pas d'état de grâce. La crise explique en partie ce phénomène, peut-être également le plus faible écart que prévu au second tour de la présidentielle, et pour Jean-Marc Ayrault un nombre important de Français qui ne le connaissent pas. En tout cas, la ferveur n'est pas identique à celle qui a prévalu en 1981, même auprès du peuple de gauche. En juin de cette année-là, François Mitterrand bénéficiait selon le baromètre de l'époque, d'une cote de confiance de 74% et Pierre Mauroy de 71%! Une vraie popularité qui allait durer jusqu'en septembre 1982 pour le premier ministre et mai 1983 pour le chef de l'État. 2012 ne ressemble décidément pas à 1981, ni même à 2007. Pour son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy était monté à 63% de cote de confiance et son premier ministre, François Fillon, à 55%. L'état de grâce avait duré peu de temps puisque les courbes se sont croisées dès l'automne de la même année (novembre pour le chef du gouvernement et décembre pour le chef de l'État). Le résultat des élections législatives des 10 et 17 juin donnera une indication sur la solidité de la popularité du nouveau couple exécutif.

Manuel Valls coupe des têtes et prépare la police socialiste

Mieux vaut avoir sa carte au parti socialiste pour obtenir de l’avancement dans la fonction publique depuis le 6 mai… a fortiori dans la police nationale, où Manuel Valls a lancé une véritable chasse aux sorcières sarkozystes. Avant Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard, sur un siège éjectable, c’est le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, que le nouveau pouvoir qui a été limogé.
On attend toujours les mesures du gouvernement socialiste dans le domaine de l’emploi et de la réinudstrialisation (malgré les agitations médiatiques d’Arnaud Montebourg). Les camarades de François Hollande sont en revanche très actifs pour faire tomber les têtes et préparer une fonction publique à leur botte.
Rien qui dépasse et ne pense pas comme eux dans ce nouvel Etat PS. Il faut dire que le parti socialiste est en manque de leviers et d’interlocuteurs pour gouverner puisqu’il ne dirige que 20 régions sur 21 et l’écrasante majorité des Conseils généraux et des mairies des grandes villes. La pluralité, on ne connait pas rue de Solférino !
Et Manuel Valls, que l’on croyait pourtant raisonnable et moins sectaire que ses camarades, fait du zèle dans la chasse aux sorcières des fonctionnaires de droite. C’est l’ensemble de l’état-major de la police nationale que le ministre de l’Intérieur veut remanier afin d’y installer des hommes à sa botte.
Des pratiques archaïques et anti-démocratiques qui ne semblent pourtant pas émouvoir grand-monde !

Audiences 


Le Premier ministre a enchaîné hier les rendez-vous avec les syndicats de salariés et les organisations du patronat. Chacun a eu soixante minutes pour convaincre — si possible — et se faire dire, bien sûr, qu’il avait été sinon entendu, en tout cas écouté.
On le sait : on a parlé à Matignon chômage, retraite, SMIC, notamment. Logique : ce sont de graves préoccupations pour beaucoup et la campagne électorale ne les a pas contournées. Et quand on a promis beaucoup, il faut donner, au moins un peu.
L’exercice, assez formel, s’apparente aux audiences données aux nouveaux ambassadeurs qui présentent leurs lettres de créance. On fait connaissance, on parle du pays, on écoute le point de vue de l’hôte sur les dossiers en cours. Il s’agit de montrer que le dialogue est noué. Mais on ne se dévoile guère. Et on prend rendez-vous pour les vraies réunions, celles où l’on négociera âprement, dans ce donnant-donnant qui est le jeu des relations diplomatiques comme celui du dialogue social.
Là, il faudra trancher, c’est-à-dire dire ce qui sera décrété, ce qui sera refusé, ce qui sera oublié, ce qui sera laissé à la négociation syndicats-patronat — et dans quel calendrier.
Depuis le jeu de dupes du Grenelle de l’Environnement, on n’ose plus évoquer les vrais accords de Grenelle, ceux qui furent réellement appliqués après mai 1968. Un autre Premier ministre (de droite), Alain Pompidou, le patronat et les syndicats d’alors avaient abouti dans la douleur à un texte qui augmentait le SMIG de l’époque de près d’un tiers et les autres salaires de 7 à 10 %, autorisait les sections syndicales d’entreprise, réformait une série d’allocations dont le minimum vieillesse.
Ces accords, il y a quarante-quatre ans, avaient été négociés dans un tout autre contexte. Mais ils ont installé l’idée que l’État, qu’il le veuille ou non, qu’il se dise libéral ou dirigiste, donne en France le ton du dialogue social, le stimule et le contrôle. Après le temps des audiences, viendra donc pour le gouvernement, celui de M. Ayrault ou même celui d’un autre, le temps des échéances.

L’Espagne peut-elle se relever seule ?

Les assurances du chef du gouvernement n’y peuvent pas grand-chose : victime d’une grave crise bancaire, Madrid sera bientôt obligée de demander de l’aide à l’UE. Tout comme l’Irlande, elle sera dès lors placée sous perfusion — et sous tutelle.
Les Cassandre se frottent déjà les mains, convaincues d'être en passe de gagner la partie. L’éventualité qui fait trembler autant les rues de Madrid que les bureaux de Berlin – un grand pays de l'Union européenne qui demande l'aide du fonds européen de sauvetage –  semble chaque jour plus probable.

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a eu beau nier ce lundi, pour la énième fois, la nécessité d'un sauvetage externe des banques espagnoles, les pertes abyssales de Bankia poussent un peu plus le pays vers le précipice.
Avant même qu'on apprenne que l'Etat allait devoir injecter 19 milliards d'euros supplémentaires dans Bankia, plusieurs experts soulignaient la nécessité pour le gouvernement espagnol, aussi douloureuse que soit cette décision, de demander une aide financière extérieure afin de recapitaliser ses établissements financiers. “Il aurait dû l'avoir fait il y a bien longtemps, mais mieux vaut tard que jamais”, commente Daniel Gros, chercheur au Centre for European Policy Studies (CEPS).
Il est probable que l'Espagne entrera cette année dans un plan ou un autre, placée sous la tutelle d'une troïka, comme condition pour recevoir une aide plus importante de la Banque centrale européenne pour assainir sa dette souveraine ou ses banques”, déclarait il y a quelques mois déjà William Buiter, économiste en chef chez Citi.

Spectre d'intervention 

L'équation comporte encore de nombreuses inconnues. On se demande notamment si l'Espagne finira par franchir le pas. Mais aussi quel sera le système choisi, si les épargnants cèderont à la panique ou si l'on pourra éviter une contagion qui toucherait d'abord l'Italie, puis la France et la Belgique.
L'été dernier, les dirigeants de l'UE ont pris deux décisions qui devaient faciliter le recours au fonds temporaire de sauvetage (baptisé officiellement Fonds européen de stabilité financière, FESF) afin d'éviter l'effondrement d'une bonne partie du secteur bancaire espagnol. La dotation du fonds a d'abord été augmentée, passant de 440 à 780 milliards d'euros, même si sa capacité de prêt effective est restée à 440 milliards. Un mois plus tard, c'est son spectre d'intervention qui a été élargi : le mécanisme d'aide allait pouvoir aussi être utilisé pour recapitaliser des établissements financiers, par le biais de prêts concédés aux Etats.
Le problème est là : le flux d'argent irait d'abord à l'Etat, qui assumerait la dette et redirigerait les fonds aux banques. Et ce système est conditionné : c’est une intervention, avec tout ce que cela implique, avec des contreparties comme celles imposées à la Grèce, à l'Irlande ou au Portugal. Peu importerait, dès lors, que l'on soit là dans un sauvetage “light” (destiné à sauver les banques, et non l'Etat), puisque l'Europe pourrait poser ses exigences en matière de politique fiscale, de services publics, de privatisations ou de gestion des entreprises aidées, et imposer de sévères plans de restructuration.
Mais le plus inquiétant est sans doute le risque de voir l'Espagne incapable de se financer sur les marchés pendant une durée indéterminée. “On peut trouver toutes sortes de synonymes, mais c'est une intervention en bonne et due forme”, résume une source haut placée dans les institutions européennes.

Bon père de famille

On s'achemine ainsi vers un scénario qui rappelle l'expérience irlandaise : l'Etat, en bon père de famille, soutient ses banques, mais le trou à combler est trop profond, et le pays se retrouve acculé à une intervention externe. “Si l'argent pouvait aller directement aux banques [une option à laquelle s'oppose l'Allemagne], ce serait elles qui seraient chargées de rembourser”, explique l’économiste Santiago Carbó. “L'Europe devrait surveiller et encadrer les établissements aidés, ce qui pourrait passer par le principe d'une union bancaire”, ajoute Guntram Wolff, du groupe de réflexion belge Bruegel. “Mais ne nous leurrons pas, cela n'arrivera pas tant que le MES ne sera pas en vigueur.
Le MES dont parle Guntram Wolff, c'est le mécanisme européen de stabilité, qui le 1er juillet prochain doit remplacer le FESF pour devenir le fonds permanent de sauvetage. Non seulement ce nouveau système sera plus puissant, avec 500 milliards d'euros d'argent frais, mais il sera aussi plus souple. Reste que, pour entrer en vigueur, il doit encore être ratifié par une bonne partie des Etats membres. Un retard dans ce calendrier alors que l'Espagne brûle enverrait un signal désastreux.
Que se passera-t-il si finalement le gouvernement espagnol se voit contraint de recourir au fonds de sauvetage ? C'est Kenneth Rogoff, professeur à Harvard, qui fournit la réponse : “Si la zone euro et la BCE ne font pas des pas en avant clairs, et ce très rapidement, des paniques bancaires éclateront dans toute la périphérie et des fuites-éclair de capitaux auront lieu. Pour l'éviter, il faut injecter des liquidités dans le secteur bancaire. La zone euro devra avancer vers l'union fiscale, avec les euro-obligations. Nous assisterons de nouveau à des mesures exceptionnelles, impensables il y a encore peu de temps, comme cela a été le cas chaque fois que l'Europe a été au bord du crash.”


Un « troisième tour » déterminant 

La présidentielle donne le tempo de la vie politique. Mais sans une majorité de députés pour interpréter sa partition, un président n'est qu'un chef sans orchestre, comme l'a rappelé hier soir, François Hollande.
De trois choses l'une, de la moins probable à la plus vraisemblable : l'UMP et le centre droit gagnent. Même si la cohabitation n'est pas dans l'esprit des institutions, Jean-François Copé - ou un autre - chasse Jean-Marc Ayrault de Matignon. Adieu le projet Hollande.
Deuxième hypothèse, le PS l'emporte seul et dispose d'une hégémonie inédite. Déjà à la tête du Sénat, de vingt et une Régions, de six départements sur dix et des grandes villes, il n'aurait aucune excuse à échouer.
Ou alors une majorité socialiste relative sort des urnes. C'est le scénario d'un PS obligé de composer au coup par coup avec des partenaires de gauche ou de solliciter des appuis centristes.
Logiquement, la présidentielle donne de l'élan pour les législatives qui suivent. Ce fut le cas en 2002 et 2007 où les Français sont restés cohérents entre leurs deux votes. Les résultats locaux du 6 mai montrent que la droite aura du mal à remonter la pente. Un ou deux points de moins peuvent coûter des dizaines de sièges. Et le Front national semble en mesure d'imposer des triangulaires, profitables à la gauche, dans cinquante à cent circonscriptions.
Pour autant, un raz-de-marée rose semble assez peu probable. Pour deux séries de raisons.
À droite, parce que l'UMP et ses alliés peuvent surprendre. Le score de Nicolas Sarkozy n'a pas été ridicule. L'antisarkozysme ne jouera pas aux législatives. L'UMP, quitte à enfreindre la règle de la parité, a privilégié ses candidats sortants, mieux implantés que des novices. Et le dernier redécoupage, avec onze circonscriptions pour les Français de l'étranger, l'arrange bien.
À gauche, parce qu'il faut se garder de toute projection mécanique. Dans une France sociologiquement de droite, le score de François Hollande n'est pas directement transposable aux législatives où les coefficients personnels des candidats comptent. La participation sera, comme toujours, inférieure à celle de la présidentielle. Or, de la mobilisation des électeurs dépendra directement la capacité de nuisance de Marine Le Pen.
Pour accéder au second tour, il faut en effet obtenir 12,5 % des électeurs inscrits (autour de 20 % des suffrages exprimés). Plus l'abstention monte, et plus l'accès au second tour est difficile. Ce qui a deux conséquences directes : sur le nombre d'élus que le Front national peut escompter et sur le nombre d'UMP que les triangulaires peuvent faire chuter.
Avec une majorité relative, une UMP forte, quelques FN et des centristes à vote variable, le Parti socialiste devrait composer. On imagine bien des majorités se dégager sur la moralisation de la vie politique, sur l'épargne mise au service du redressement productif, sur la réorientation de l'Europe...
En revanche, on pourrait s'interroger, dans cette hypothèse, sur l'avenir des mesures qui pèsent sur la dette, le recrutement de fonctionnaires, la fiscalité... Quand on promet de respecter le Parlement, comme l'a exprimé François Hollande, on s'engage aussi à accepter, le cas échéant, des compromis, voire des renoncements. Ce qui ne déplairait pas à tout le monde !

Drôle de début de quinquennat 


"Nicolas Sarkozy allait à Bruxelles en avion, François Hollande prend le train. L’ancien président recevait les caméras des télévisions à l’Élysée, le nouveau se déplace dans les studios de France 2 – et le fait remarquer. La première interview du chef de l’État, hier soir, a été l’occasion de peaufiner son image de « président normal ». Souriant, calme, posé, François Hollande se veut le contraire de son prédécesseur. Il continue, jour après jour, à dévider la pelote de l’antisarkozysme (devenu depuis son élection le non-sarkozysme), fil rouge de sa victoire.
En un mot, la transition continue. Elle ne prendra fin qu’au soir du deuxième tour des législatives. En attendant, François Hollande prend garde de ne brusquer personne, et c’est un euphémisme. Le flou reste de mise sur tous les sujets qui pourraient fâcher. David Pujadas a obtenu beaucoup de réponses de normand, où le maître mot est « mais » : il y aura une hausse du smic, mais elle ne devra pas mettre en péril les PME. Toutes les promesses seront tenues, mais « quand nous n’avons pas d’argent nous ne pouvons pas le dépenser ». Ou encore : « Il va falloir faire un effort, c’est certain, mais cet effort sera justement réparti. »
Après les premiers contacts qui se sont révélés difficiles avec Angela Merkel, François Hollande veut croire que rien n’est bloqué et qu’un « certain nombre de compromis » sont possibles. Ce qui est sans doute vrai, car l’Europe ne se remettrait pas d’une brouille prolongée entre la France et l’Allemagne. Quant au coût de ces compromis, il est urgent… d’attendre. On n’en saura pas plus.
Bref, rien de neuf depuis l’entrée du socialiste à l’Élysée… hormis un appel aux Français pour qu’ils lui donnent une majorité « claire, solide et cohérente » aux législatives. Le chef de l’État était en campagne électorale, hier soir. Sans avoir l’air d’y toucher puisque, c’est juré, il ne s’implique pas dans la campagne.
Drôle de début de quinquennat, où la crise pèse de toutes ses forces, avec des licenciements à venir par milliers et des menaces de plus en plus précises sur le système financier européen, à travers la Grèce et l’Espagne… et où le président français continue imperturbablement de promettre des lendemains qui chantent."


EN BREF, NOTRE FAUX PRÉSIDENT  NABOT 1ER 
EST TOUJOURS EN CAMPAGNE !!

RTL : une pétition pour soutenir Eric Zemmour et la pluralité

Eric Zemmour est sur le point d’être remercié par RTL, qui souhaite ainsi montrer patte blanche aux censeurs du parti socialiste (Valérie Trierweiler n’a-t-elle pas déjà eu le scalp du pauvre Pierre Salviac ?) et aux racketteurs professionnels de l’anti-racisme. 24heuresactu s’associe à la pétition de soutien à Eric Zemmour, à la liberté d’expression et à la pluralité sur les ondes.
Avoir 90% de journalistes acquis à leur cause et l’écrasante majorité des grands journaux français (Le Monde, Libération, Le NouvelObs, Télérama, France 2, France Inter, Marianne,…) à leurs bottes, n’aura pas suffi longtemps aux proches de François Hollande et du parti socialiste qui veulent couper des têtes après 17 ans loin du pouvoir suprême.

Et quelle plus belle victime expiatoire contre la pensée de droite qu’ils honnissent qu’Eric Zemmour. Un des rares journalistes à oser déconstruire les mensonges de l’intelligentsia germano-pratine (dont une partie a migré dans les réserves pour bobos de l’est parisien) sans se soumettre aux invectives de la droite.
Si les journalistes de gauche avaient autant de liberté de penser (et de blâmer) qu’Eric Zemmour, sur lequel ils crachent pourtant leur bile à longueur de journée, la presse française se porterait mieux et souffrirait moins de son strabisme convergeant à gauche. Mais le soldat Zemmour étant indépendant, personne ne viendra le défendre.
Personne ? A part Marine Le Pen… ce qui a d’ailleurs valu au polémiste un second procès en sorcellerie. Avec cette honnêteté intellectuelle si chère aux journalistes du Monde, la France a découvert que si Eric Zemmour est défendu par Marine Le Pen… c’est qu’il a les mêmes idées qu’elle… et que donc les journalistes ont raison de vouloir sa peau.
Sauf que ce que le MRAP et SOS Racisme (exemples d’intégrité s’il en est) reprochent aujourd’hui à Eric Zemmour ce n’est pas ses idées… mais les interprétations qu’ils en font… Et là on rentre dans le vrai n’importe quoi.
Et que la direction de RTL prenne cette polémique en carton pate comme alibi pour virer Eric Zemmour, l’un des rares journalistes offrant aux auditeurs une pensée déformatée et libre, est un scandale sans nom.
Pour signer la pétition en faveur d’Eric Zemmour, c’est ici.

MAIS ATTENTION RTL EST AUX ORDRES DU PS

L’ETAT DE LA FRANCE : LA FRANCE MALADE DE L’ETAT


Nous voici à mi-chemin entre présidentielles et législatives. La nouvelle majorité est en place, les premières décisions ont été annoncées par le gouvernement, et le pouvoir attend d’être confirmé dans les urnes, tandis que l’opposition mise sur une cohabitation.
Quels que soient le résultat et le gouvernement qui sortira des urnes, le même ou un autre, la réalité économique s’imposera à lui et elle n’est pas bonne. L’état de la France est alarmant. Pour l’améliorer, il faut poser le bon diagnostic : la France est malade de l’Etat. 


Croissance zéro
L’économie française va mal ; elle n’est pas la seule, mais cela n’est pas une consolation. La maladie des autres ne nous guérit pas pour autant ; mais beaucoup de nos partenaires se sont lancés dans des réformes, alors que nous persévérons dans l’erreur.
La récession est à nos portes. Les prévisions de la Commission européenne ne sont guère optimistes : le PIB progresserait en 2012 de 0,5% seulement et en 2013 de 1,3%. Evidemment, c’est mieux que la Grèce (-4,7%), le Portugal (-3,3%), l’Espagne (-1,8%) ou l’Italie (-1,4%). Mais on peut douter que ce soit pour nous des modèles et ce qui compte, c’est d’abord notre principal partenaire et concurrent : l’Allemagne, pour laquelle la Commission annonce 0,7% en 2012 et 1,7% en 2013 : c’est mieux que nous.
Certes, nous ne sommes qu’aux portes de la récession puisque, au sens strict et pour les statisticiens, elle n’existe que si la croissance du PIB est négative pendant deux trimestres consécutifs. Mais les résultats trimestriels ne sont pas glorieux. Après avoir augmenté de 0,9% au premier trimestre 2011 (on nous disait alors qu’on allait être les champions de la croissance), le PIB est resté stable au second trimestre (0% de hausse), puis + 0,3% au troisième et + 0,1% au quatrième trimestre. Les chiffres du premier trimestre 2012 annoncent à nouveau une croissance zéro. Avec respectivement 0,1% et 0% pour les deux derniers trimestres, la récession n’est pas loin. Surtout lorsqu’on apprend qu’au même premier trimestre, le PIB allemand a progressé de 0,5% : l’écart franco-allemand s’accroît. 
Recul des investissements et hausse du chômage
La croissance n’est pas le seul indicateur d’une situation économique. Un détail fourni par l’INSEE pour le premier trimestre 2012 est inquiétant ; c’est le recul de 1,4% des investissements des entreprises. Or, l’investissement prépare l’avenir ; c’est la base de la croissance future des entreprises et de l’emploi. Le recul des investissements s’accompagne de celui de la consommation, en berne (+ 0,2% seulement). Et l’on consomme de plus en plus de produits étrangers : les importations sont en hausse sensible (+ 0,7%), alors que les exportations n’augmentent que de 0,3%. Cela confirme que la compétitivité des entreprises françaises, faute d’investissements suffisants, et sous le poids de charges et réglementations intolérables est en déclin permanent : la croissance n’est pas pour demain.
Certains ont prétendu que l’inflation était sous contrôle, et que la déflation menaçait, ce qui les autorisait à justifier toutes les fantaisies en termes de relance monétaire ou de monétarisation de la dette. Or l’inflation est restée soutenue : 2,3% en 2011 et elle devrait être encore de 2,1% en 2012. Non seulement le pouvoir d’achat s’en ressent, mais l’efficacité économique aussi, car l’inflation perturbe le mécanisme des prix relatifs en brouillant l’information dont les acteurs économiques ont besoin.
Enfin et non le moindre, le chômage atteint ,selon les informations de l’OCDE du 15 mai, 10% de la population active, contre 8,2% pour l’ensemble de l’OCDE, ainsi qu’aux Etats-Unis, et 5,6% en Allemagne. Certes, l’Espagne en est à 24,1%, mais est-ce la référence ?  
Dette publique et record des dépenses publiques
Comment en est-on arrivé à cet état alarmant? On connaît, pour les avoir souvent évoquées ici même, les origines de la crise mondiale. Les Etats-Unis en ont été le foyer, avec les subprimes et la politique monétaire laxiste. Puis, face à la crise financière de 2008, le laxisme des politiques budgétaires des Etats s’est généralisé dans tous les pays, car ils ont appliqué de manière pavlovienne la recette keynésienne de la relance. Le résultat est connu : la crise des dettes souveraines en Europe, qui menace, au-delà de la caricature grecque, presque tous les Etats et l’euro lui-même. Maintenant s’amorce en Europe une relance monétaire, de nature à fragiliser le système, et non pas à relancer l’économie ; tout au contraire : le keynésianisme et l’omniprésence de l’Etat conduisent à la récession et à l’explosion du chômage.
Pourquoi la situation est-elle plus grave en France que chez certains de nos partenaires ? C’est qu’avant même 2008 les gouvernements français avaient installé un déficit durable, structurel : le dernier budget à l’équilibre remonte à 1974. En 2012, le déficit budgétaire devrait être encore d’au moins 4,5%, sans compter les effets des nouvelles mesures gouvernementales. La dette publique continue à progresser et va dépasser les 90% du PIB.
Pourtant, il aurait été possible de redresser la situation. L’Allemagne a assaini ses finances publiques et le déficit a quasi-disparu (1% seulement). Si la situation française est si compromise, c’est que les réformes nécessaires n’ont pas été faites. En revanche, certains de nos voisins les ont réalisées à temps (réformes du marché du travail en Allemagne) ou sont en train de les mettre en œuvre (réformes de la concurrence et du marché du travail, comme en Italie). 
L’Etat, cause de la maladie, est utilisé comme remède !
La France est malade de l’Etat. Avec 56% du PIB nous sommes champions d’Europe des dépenses publiques, et nous avons 10 points de plus que l’Allemagne. Les prélèvements obligatoires ont encore augmenté et sont parmi les plus élevés (47 % du PIB). Nous devrions donc couper dans les dépenses publiques et les prélèvements, et couper plus que les autres. Le programme du nouveau Président ne va pas dans ce sens.
L’Etat, ce n’est pas seulement l’argent, c’est aussi le cadre juridique qu’il a imposé. Les difficultés du marché du travail viennent de rigidités crées par l’Etat : SMIC, durée du travail, CDD et CDI, représentation syndicale.
C’est l’Etat qui freine ou fausse la concurrence, dans les services publics (dont le gouvernement défend les monopoles) ou dans les professions fermées, que nous maintenons dans un combat d’arrière-garde. L’Etat, c’est encore des entreprises publiques et des participations, directes ou via la Caisse des dépôts, puissance financière inefficace et incontrôlée, que le nouveau pouvoir projette de doubler d’une banque publique des PME.
Le précédent gouvernement n’a pas vraiment réduit le rôle de l’Etat ; le nouveau gouvernement voit le salut dans plus d’Etat, de prélèvements, d’impôts, de dépenses, de réglementations, d’interventions. Pour soigner un pays malade de l’Etat, il y a mieux à faire que d’en élargir le pouvoir. Etrange médecine, vraie sorcellerie. .A ce jeu l’écart de la France avec les autres pays qui ont réformé et réforment ne cessera de se creuser. 
Ailleurs l’Etat recule pour laisser place à la liberté économique. Est-ce si difficile à faire ?

Le jour où la pluie viendra…

La chanson veut que nous serons les plus riches du monde. La croissance, c’est comme la pluie. Les incantations à la croissance ont quelque chose de magique. A Camp Davis elles ont été au cœur du discours du nouveau Président français, mais aussi des résolutions du G8. « Il ne peut y avoir de croissance sans confiance, il ne peut y avoir de confiance sans croissance », a dit François Hollande avec conviction. Barak Obama souhaite également que l’Europe retrouve la croissance au plus tôt.
Le problème, c’est que nul n’explique comment on obtient de la croissance. Les chants désespérés sont les chants les plus beaux, et appeler de ses vœux la croissance c’est comme pour un malade souhaiter la guérison. La croissance est un résultat, ce n’est pas un moyen.
 Reste donc à trouver les chemins de la croissance.
Qui fait la pluie et le beau temps ? Les gens du sommet du G8, à peu d’exceptions près, sont persuadés qu’ils sont les maîtres de la conjoncture. Le grand sorcier de l’économie, Keynes, les a persuadés qu’ils disposent de deux baguettes magiques, capables de transformer la dépression en prospérité : la baguette budgétaire et la baguette monétaire. Les deux peuvent d’ailleurs s’articuler : un déficit budgétaire se finance facilement avec une émission de monnaie ex nihilo et l’inflation qui l’accompagnera tôt ou tard.
Le président Obama s’est particulièrement illustré dans cette politique « volontariste », qui force la croissance à apparaître : sa politique de « stimulus » a porté le déficit budgétaire à des sommets, puisqu’en 2010 la moitié des dépenses de l’Etat fédéral n’était pas couverte par des recettes ! Notre président Sarkozy, à la tête du G20, a contribué à généraliser la méthode. Le bilan est aujourd’hui sans appel : non seulement la croissance n’a pas redémarré (surtout en Europe) mais la dette publique a soudainement explosé. Ils croyaient faire la pluie, ils ont fait tomber la grêle. Que François Hollande aille dans le même sens n’est pas surprenant : depuis Léon Blum et la « politique du pouvoir d’achat », les socialistes sont persuadés que c’est en jetant l’argent par les fenêtres qu’on amasse des magots.
Une fois de plus, les libéraux ne cessent de le répéter : la croissance ne se décrète pas, les gouvernants ne sont pas des magiciens, ce sont plutôt des « enrayeurs ». 
Moins ils s’occuperont de croissance, moins il y en aura. En matière d’économie, les réformes libérales ne consistent pas à changer de politique, mais à supprimer la politique. « L’Etat n’est pas la solution, c’est le problème » disait Reagan dont les réformes ont valu vingt ans de croissance ininterrompue à son pays.
François Hollande se réfère à la confiance. Il a raison. Mais la confiance ne vient pas des discours volontaristes et prétentieux. Pour qu’il y ait confiance, il faut commencer par faire confiance aux gens. La grande majorité des Français sait mieux que des ministres de gauche ou de droite ce qu’il faut faire pour s’en sortir, ils sont mieux placés que les énarques pour régler leurs problèmes personnels. Mais il y a un double problème : d’une part, certains malins, ou inconscients, comptent bien continuer à vivre de l’Etat, aux dépens de tous les autres ; d’autre part, l’Etat ne fait confiance à personne car il a la main mise sur tous les actes de la vie économique.
Pour que les Français aient à nouveau confiance, il faut les libérer des chaînes administratives, fiscales, sociales, financières dans lesquelles ils sont enfermés. Alors ils pourront enfin se dire qu’ils travaillent, qu’ils épargnent et qu’ils entreprennent dans leur propre intérêt, et non pas en vue d’un « intérêt général » toujours invoqué et jamais identifié – ce qui permet de justifier n’importe quoi, notamment au nom de la « justice », le mot creux par excellence qui est au cœur des discours socialistes.
Mais quelles sont les intentions affichées par le nouveau pouvoir ? Réglementer : encadrer les loyers, bloquer les prix. Ponctionner : les hauts revenus, les « grandes fortunes, mais aussi tous les consommateurs avec la hausse de la TVA et bientôt des cotisations sociales. Privilégier : les syndicats, alliés naturels et artisans des luttes sociales, les « communautés » qui donnent un nouveau visage à la France. Planifier : concentrer les crédits dans une grande banque publique et les distribuer en fonction des priorités nationales, et bien sûr protéger la France et l’Europe de la concurrence étrangère (Obama ne le fait-il pas ?). 
Renforcer un interventionnisme déjà étouffant n’est donc certainement pas pour rendre confiance aux Français et les persuader que la croissance sera au rendez-vous. Les bonnes réformes sont exactement à l’inverse : pour que les Français aient confiance, qu’on leur laisse la paix. Qu’on les laisse travailler, épargner, entreprendre, gagner de l’argent et leur assurer qu’il sera pour eux, et pas pour le percepteur ou l’URSSAF. La confiance c’est mettre fin à l’angoisse des retraites, aux désordres de l’Education Nationale, aux imprévus de la santé publique, à la spoliation par les prélèvements obligatoires. Oui, c’est vrai, il n’y a pas de croissance sans confiance. Mais il ne peut pas y avoir de confiance tant que les dirigeants s’occupent de la croissance. L’Etat Providence, l’Etat grenouille, a voulu se faire plus grosse que le bœuf. La chétive pécore enfla si fort qu’elle creva.

Ayons confiance en nous-mêmes.
 

Le PS va finalement récompenser la trahison de Bayrou


François Bayrou était boudeur depuis plusieurs jours, dépité de voir que le Parti socialiste auquel il s’était rallié dans l’entre deux tours de la présidentielle, ne comptait pas lui faire de cadeaux pour les législatives. Martine Aubry a finalement eu pitié du Eric Besson du Béarn et appellera ses troupes à voter Bayrou en cas de deuxième tour face à la droite.
En guerre ouverte avec François Hollande, Martine Aubry a encore choisi de se démarquer du président de la République et d’octroyer le cadeau électoral quémandé par François Bayrou : le soutien du PS, non pas pour désendetter la France comme il le prêchait pendant la campagne présidentielle… mais pour sauver son maroquin de député.
« La politique, c’est comme les andouillettes. Faut que ça sente la m… mais pas trop ». Les magouilles entre François Bayrou et le parti socialiste sentent en tout cas très forts, et le manque de cohérence et de dignité du leader du Modem est un abyme dont on cherche désespérément le fond.
Non content d’avoir rallié le candidat dont le programme consistait à creuser les déficits au nom de pseudos valeurs humanistes… mais surtout parce que ce dernier avait déjà partie gagnée, François Bayrou ajoute l’indécence au déshonneur en allant quémander un retour d’ascenseur dérisoire au PS.
Un soutien au second tour d’une législative dans le Béarn contre la trahison de l’électorat centriste et le reniement des idées défendues depuis cinq ans. Une piécette refusée par François Hollande, mais que Martine Aubry aura finalement dédaigneusement jeté dans l’obole de François Bayrou…

Attention gros temps : choc fiscal violent en vue pour les entreprises françaises

Dans l’œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Les entreprises françaises vont être soumises à un choc fiscal violent

Aucune proposition concrète n’est sortie du sommet du G8 pour la relancer la croissance. Cela parait logique quand on examine les grandes lignes des  plans qui s’affrontent en Europe. La France a une position curieuse. Sa stratégie consiste à soumettre les entreprises à un choc fiscal violent. Si le programme de François Hollande est appliqué en totalité, elles vont avoir en effet à payer 32,7Md€ de hausses d’impôts, 13Md€ de hausse de cotisations sociales, soit 45,7Md€ de prélèvements supplémentaires. Selon les calculs de Christian Saint Etienne, professeur au CNAM, cela devrait représenter plus de 14% de leur excédent brut d’exploitation, soit le choc fiscal le plus important qu’elles aient eu à subir depuis la deuxième guerre mondiale. Ces dispositions montrent une fois de plus que la classe politique et médiatique n’a pas l’air de se rendre compte que les profits des PME ne sont pas ceux des sociétés du CAC 40, qui pour l’essentiel sont réalisés hors de France ! En attendant, les outils de l’état providence continuent d’être démolis par la mondialisation : la solidarité est tuée par un marché dual  du  travail avec ceux qui sont dans le système et ceux qui n’y sont pas (les jeunes). L’élitisme républicain est tué par une école en échec. L’innovation est tuée par l’égalitarisme des chercheurs. La classe moyenne est tuée par l’atrophie de l’industrie…
Le coup d’arrêt à l’endettement public ne semble pas clairement sur les rails. Pourtant il devrait mettre un terme au creusement de la principale  inégalité, qui est  l’inégalité intergénérationnelle. Il appartient à la génération qui est au pouvoir de régler les factures de ses excès, et non à ses enfants et petits-enfants.  Le rôle des politiques est de nous y préparer, ce qui n’est  pas facile dans un pays où près de la moitié des électeurs sont fonctionnaires ou  retraités!
L’Allemagne, qui a très bien réussi avec ses PME , les fameuses Mittelstand allemandes particulièrement performantes à l’exportation, prépare un plan en six points pour soutenir la croissance dans les pays en difficulté de la zone Euro. Il prévoit notamment la création de zones franches dans les états touchés par la crise afin d’attirer les investisseurs étrangers. Parallèlement les états devront réformer leur marché du travail sur le modèle allemand.
La Grande Bretagne a comme d’habitude une stratégie pragmatique qui part de l’idée  que ce sont les petites entreprises qui sont susceptibles de créer le plus rapidement possible des emplois. C’est pourquoi elle privilégie les PME avec la  mise en place du Small Business Act, qui consiste à encourager les entrepreneurs par des avantages fiscaux au moment du lancement de leur entreprise, les investisseurs par des exonérations de plus value jusqu’à un certain montant et les conseiller avec le Small Business Service, qui est le guichet unique de l’administration pour  aider les entrepreneurs dans leurs démarches. Cette mesure parait être efficace, car on peut constater actuellement qu’un flux d’exilés fiscaux britanniques sont entrain de revenir dans leur pays pour créer des entreprises et payer des impôts dont la tranche marginale vient d’être baissée !
Le sort de l’Europe et la pérennité de l’Euro dépendront en partie du résultat des élections grecques du 17 juin prochain. Faute de vision claire, les investisseurs sont obligés de rester suspendus aux petites phrases des dirigeants européens.
La situation préoccupante ne justifie pas de sombrer totalement dans le pessimisme. Selon Kenneth Rogoff, l’économiste directeur de la recherche du FMI,  qui a rencontré un très grand succès avec son livre « This time is different. Eight centuries of financial folly », était un des invités du séminaire Cheuvreux à Londres, on pourrait avoir de bonnes surprises, car la globalisation oblige inévitablement tous les pays à s’adapter  et la technologie peut apporter des ruptures inattendues qui permettent de résoudre des problèmes jugés insolubles…
La vraie bonne nouvelle c’est peut être un article du Financial Times intitulé « La mort des actions ». La dernière fois que ce titre avait été utilisé c’était en 1979. Et le

L’affaire Dexia perturbe le marché obligataire français

En France, le rendement des obligations à dix ans (2,41%) a atteint son plus bas niveau jamais constaté. C’est l’inverse de ce que les marchés attendaient. Il ne faut pas en tirer de conclusions définitives sur la qualité de  la dette française, car le niveau des Credit Default Swap est encore supérieur à 200 points de base. L’explication se trouve peut être dans l’affaire Dexia dont les rumeurs de marché colportent l’information selon laquelle l’établissement aurait massivement vendu à découvert des obligations d’état françaises. Il est difficile pour le moment de trouver une autre explication au fait que l’établissement ait consommé les 55 Md€ de recapitalisation dont il a bénéficié il y a six mois. Cette perte qui serait presque 35 fois supérieure à celle de JM Morgan  n’est curieusement pas beaucoup commentée dans les media….. A suivre
En Allemagne, les obligations à 10 ans offrent un rendement de 1,36%. Le prix des Credit Default Swap sur les obligations allemandes est à 100 points de base, soit moins que celui des obligations japonaises, mais plus que sur les titres britanniques et américains. Les allemands sont exaspérés par l’intransigeance du Président français. Bild Zeitung dans son éditorial écrit « Il y avait un couple Merkozy. Merkhollande n’existe pas … »

Marchés actions : la réindustrialisation de l’Amérique est engagée

 En Europe, les niveaux de valorisation sont attractifs à horizon dix ans nous a expliqué Russell Napier de CLSA. Le problème dit il c’est pour l’année qui vient…. Pour Christopher Potts , le Chef Economiste de Cheuvreux, l’Europe est actuellement dans une ambulance, les Etats Unis ne sont pas pour une fois au cœur des angoisses et des peurs des marchés. Quand à la Chine, elle est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il pense que les marchés européens devraient remonter à partir du troisième trimestre.
En Allemagne, les salaires des employés affiliés au syndicat IG Metall seront augmentés de 4,3% sur les 13 prochains mois. C’est une nouvelle positive pour le reste de l’Europe. Elle intervient au moment où l’indice PMI manufacturier  se retrouve à 45 soit son plus bas depuis 35 mois. Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank reste toutefois extraordinairement attaché à ce que la politique d’austérité de sa banque centrale soit poursuivie.
En Grèce, les chiffrages sur le coût d’une sortie de la Grèce de l’Euro se multiplient. Ils vont jusqu’à  450Md€ pour David Hauner de BOAML. Il est vraiment sidérant de voir que l’Europe n’aura pas su régler à temps le problème de la Grèce qui ne représentait que 2% du PIB européen. Si la Grèce sortait de l’Euro, aucun pays ne l’imiterait pense néanmoins Bruno Cavalier responsable de la recherche économique chez Oddo Securities.
L’Italie est dans une récession dure puisque son PIB devrait baisser de 2% en 2012 et de 1% en 2013. Le seul facteur positif est l’amélioration de la balance commerciale. Tito Boeri, professeur d’économie à l’Université Bocconi à Milan, regrette que la réforme du marché du travail n’ait pas été assez loin. Pour lui l’évolution des salaires doit être liée à celle de la productivité.  Il pense que Mario Monti restera à son poste jusqu’en avril 2013.
Les Etats Unis sont en train de se réindustrialiser à grande vitesse grâce à un coût du travail en chute dans certains états :20$ de l’heure en Louisiane ou Alabama contre 34$ dans les états du nord et 46 à 47$ en Europe. Grâce au recours massif aux gaz de schiste leur coût de l’énergie va baisser fortement et diminuer leur dépendance par rapports aux pays producteurs de pétrole. Nous sommes  en train d’assister à un retour de la suprématie américaine pense Christopher Potts de Cheuvreux.  Ce qui change c’est qu’en plus du crédit bon marché on va avoir du capital bon marché. Cela signifie que la surperformance des actions américaines va s’accélérer car c’est un pratiquement le seul pays à pouvoir offrir de la croissance (technologie) et de la sécurité.
marché américain avait progressé de façon quasi ininterrompue pendant 20 ans !

Matières premières : baisse du pétrole, hausse du sucre

Le pétrole se retrouve en dessous de 90 dollars pour la première fois depuis octobre dernier. C’est une bonne nouvelle pour la France.
Le cours du sucre est tombé pour la première fois depuis deux ans sous le seuil de 20 cents par Livre en baisse de 45% depuis le plus haut de 2011. La situation s’explique par le fait qu’il y aura une surproduction de 7 à 8 MT pour la campagne 2011-2012 et encore de 4 0 8M pour 2012-2013. Il faudra surveiller la « parité éthanol » qui est le niveau où les producteurs brésiliens ont plus intérêt à vendre leur sucre aux producteurs d’éthanol qu’à l’industrie agro alimentaire. Le niveau, avec la baisse du Real se situe à 18 cents…

Salaire des PDG : le piège de Jean-Marc Ayrault


« Je crois au patriotisme des dirigeants, qui peuvent comprendre que la crise suppose l'exemplarité des élites politiques et économiques. Cette fourchette s'appliquera donc, y compris aux contrats en cours ». C'est dit. Dans une interview à l'Express, Jean-Marc Ayrault annonce que l'une des mesures symboliques du candidat François Hollande visant à limiter l'écart salarial à un rapport de 1 à 20 dans les entreprises sous contrôle public sera bel et bien appliquée. Rapidement, et surtout de façon plus brutale que prévu.
On connaît les obstacles techniques et managériales liées à la mise en œuvre d'un tel dispositif. D'abord quel périmètre va-t-on choisir? Il semble à priori impossible d'imposer cette « politique salariale » à des groupes dont l'Etat ne contrôle pas la majorité du capital. Les France Telecom, Renault et autres Air France, dont les rémunérations des PDG sont fixées par un comité de rémunération désigné par un conseil à majorité privée, ne rentrent à priori pas dans le spectre. Sauf à ce que leurs dirigeants fassent preuve d'un zèle social qui, pour certains, se traduiraient par des pertes de revenus dépassant largement le million d'euros annuel... En réalité, sur les 1217 sociétés à capitaux publics répertoriés par l'INSEE à la fin 2010, à peine une dizaine risque d'être concernée, ce qui va d'ailleurs réduire assez sensiblement l'impact de la mesure : la Poste, la SNCF, EDF, Areva ...
Ensuite, se pose le problème du calcul de cet écart. Quels indicateurs va-t-on prendre en compte : les rémunérations fixes complétées du variable, mais alors quid des stock options pour les groupes cotés, les jetons des présence dans les filiales... Enfin, comment un PDG peut-il imposer cette règle au reste des cadres de sont état-major qui, dans certains cas, peuvent être mieux payés que lui-même. Risques de départs, tentation de trouver des systèmes de rémunérations plus ou moins dissimulées par le biais de filiales à l'étranger...
Mais surtout, en précisant que cette décision s'appliquerait aux contrats en cours, contredisant ainsi les déclarations pendant la campagne de son ministre du Travail, Michel Sapin, Jean-Marc Ayrault semble vouloir ajouter encore un embarras à la difficulté. Mais ce n'est qu'une gêne qu'apparente. En agissant ainsi, le Premier ministre, c'est d'ailleurs son premier geste un rien provocateur depuis qu'il est à Matignon, place «ses» PDG dans un véritable corner. Plutôt que d'attendre leur renouvellement, qui intervient pour chacun à des dates différentes, et de se perdre d'ici là dans un imbroglio juridique, il les oblige tous à se déterminer eux-mêmes et en même temps. Habile. Car quel patron osera publiquement refuser de faire preuve de « patriotisme » ? Quel patron ira défendre une rémunération trente ou quarante fois supérieure à la plus faible de l'entreprise face à ses troupes qui ne manqueront pas de se mobiliser? Et puis, il y a un bonus sur le gâteau : cette anticipation est une formidable occasion de défier Henri Proglio, le patron d'EDF, pas vraiment en odeur de sainteté à gauche et le plus affecté de tous par cette auto-limitation...
 

L’horreur au quotidien 


Il arrive un moment où les mots, comme les chiffres d’ailleurs, n’ont plus de sens, plus de rapport avec la réalité. Les 108 morts de Houla ne sont qu’une ligne de plus dans le décompte d’une quotidienne horreur syrienne à laquelle on a fini par s’habituer. On s’habitue à tout, la barbarie est tellement fastidieuse.
Scrupuleusement, les pays occidentaux tiennent les chiffres à jour : 13 000 morts en 14 mois, sans compter les estropiés à vie, les orphelins et les enfants torturés. Régulièrement, leurs dirigeants s’indignent, dénoncent, condamnent, s’émeuvent. Tout ça est parfait mais ne dit plus rien. Seules aujourd’hui les images parlent encore.
Et les images, ce sont celles, visibles ces dernières heures sur internet, qui montrent des dizaines de petits linceuls blancs alignés dans des fosses communes et des crânes de gosses défoncés. La réalité syrienne c’est celle-là et elle est insupportable. Comme l’inaction de la communauté internationale dans laquelle on inclut évidemment la Ligue arabe.
Tant que les grandes démocraties se contenteront de condamner en termes diplomatiques ses exactions, Bachar al-Assad poursuivra son œuvre d’auto-destruction. Pourquoi s’arrêterait-il ? Il avait fallu des semaines de bombardement sur la Libye et une conséquente aide matérielle et stratégique aux insurgés pour que Kadhafi finisse par lâcher prise. Pourquoi en serait-il autrement cette fois ?
Il y a toutefois paradoxalement un (faible) message d’espoir dans l’atroce escalade de ces derniers jours. Ce regain de violence montre que le régime syrien est à un tournant, qu’il lui faut rapidement emporter la partie. Donc, selon son interprétation, répondre à l’insurrection par l’épouvante.
Le vent est peut-être en effet en train de tourner. Bouclier de protection de la Syrie, la Russie semble sur le point de lâcher du lest. Hier, pour la première fois à notre connaissance, elle a affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qu’elle ne soutenait pas le pouvoir d’al-Assad, mais le plan de Kofi Annan. Certains très au fait du langage diplomatique y ont vu une porte entrouverte.
Il arrive un moment où les mots n’ont plus de sens c’est vrai, mais c’est parfois la seule chose à laquelle se raccrocher.

Laurence Ferrari va quitter le 20 heures de TF1

La présentatrice vedette de la première chaîne sera remplacée en septembre.

Coup de théâtre au 20 heures de TF1. Laurence Ferrari, la présentatrice vedette de la chaîne TF1, n'assurera pas la prochaine saison. Elle mènera cependant le 20 heures jusqu'à ses vacances d'été, pour n'être remplacée qu'en septembre prochain.
Selon nos informations, celle qui occupe l'une des places les plus exposées de la télévision française devrait quitter le groupe TF1. S'il a été un temps question de lui offrir un magazine de prestige, elle aurait cependant décliné l'offre.
Cette éviction intervient alors que l'information de TF1 connaît une crise majeure. Signe de cette dernière, François Hollande a décidé mardi soir de donner à France 2 sa première interview de président de la République. Un choix impensable il y a encore quelques mois et qui consacre la suprématie de France 2 sur TF1 en tant que chaîne de référence pour l'information. Désormais, sur l'ensemble du mois de mai, un million de téléspectateurs seulement séparent les JT de 20 heures de TF1 et de France 2, selon Médiamétrie. Et le 16 mai, les deux JT se sont trouvés au coude-à-coude, avec 48.000 téléspectateurs de différence en faveur de TF1. De quoi creuser une crise sans précédent dans la tour de Boulogne, siège de TF1, et obliger la présidence du groupe à réagir. Longtemps, Nonce Paolini, le président du groupe, a tenté de défendre celle qu'il avait choisie pour le 20 heures en août 2008 et de maintenir un semblant d'entente entre Lau­rence Ferrari et la directrice de l'information, Catherine Nayl. En effet, depuis les mauvais scores d'audience de la présidentielle, les relations entre les deux femmes s'étaient largement dégradées, au point qu'elles ne s'adressaient plus la parole depuis une dizaine de jours.

Redéfinir toute la logique éditoriale

La semaine dernière, la Société des journalistes a déclenché une réunion pour tirer la sonnette d'alarme et réclamer un déblocage de la situation autant qu'un changement d'organisation. Pour Nonce Paolini, l'heure du choix a donc sonné. Mais il n'est pas certain que changer de présentatrice résoudra tous les problèmes auxquels la chaîne est à présent confrontée. C'est toute la logique éditoriale qu'il s'agit désormais de redéfinir, depuis le rôle et le contenu des journaux télévisés jusqu'à la place exacte que la chaîne souhaite accorder au domaine de l'information.
Pour l'instant, TF1 se donne le temps de choisir le remplaçant de Laurence Ferrari. Les négociations seraient notamment très avancées avec Laurent Delahousse, qui officiait jusque-là sur France 2, mais en concurrence avec David Pujadas. Si ces dernières finissaient par échouer, la chaîne pourrait alors faire le choix d'un candidat in­terne et donner leur chance à des présentateurs qui ont fait leurs preuves sur l'antenne de la première chaîne privée, comme Gilles Bouleau, Julien Arnaud ou, qui sait?, Harry Roselmack.

Plutôt la défaite…  

Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, l’a confirmé tout au long du week-end écoulé : « Il n’y aura jamais d’alliance avec le Front national. » Copé répondait aux propos comminatoires du probable futur premier secrétaire du PS, Harlem Désir (si Aubry confirme son intention de ne pas briguer un second mandat), qui l’acccusait contre toute évidence d’avoir été incapable de maintenir « la digue » entre l’ex-majorité et le mouvement national. Le « coordonnateur » de la campagne du PS a beau jeu d’enfoncer le clou : « Aujourd’hui l’UMP est dans l’incohérence la plus totale entre, d’un côté Mme Joissains, maire d’Aix-en-Provence ou M. Garraud, député de Gironde, qui sont partisans de l’alliance avec le Front, et de l’autre côté, Mme Jouanno ou Nathalie Kosciusko-Morizet qui disent : surtout pas d’alliance avec le FN ! (…) Moi, je lui demande la clarté au nom y compris de l’héritage gaulliste et chiraquien. » Dans le même temps Harlem Désir rappelle que le PS fera « bloc derrière un candidat républicain lorsqu’il existera le moindre risque de faire élire un candidat du Front national ».
Le chantage classique, exercé depuis trente ans par la gauche dure sur la droite molle et auquel une fois de plus celle-ci se fait une obligation quasi masochiste de céder servilement.
Seul moyen de faire sauter cette digue idéologique qu’évoque Harlem Désir : voter massivement, lors du premier tour des élections législatives, pour les candidats du Front national. Contraindre, par la force des urnes, le plus grand nombre possible de candidats UMP à composer avec le FN. Ou à demeurer, contre l’avis de la plupart de leurs électeurs, « endigués » dans la défaite où la gauche cherche à les enfermer.
« Jamais d’alliance avec le Front national »… Voilà au moins une option politique sur laquelle François Fillon et Jean-François Copé sont d’accord. Pour le reste, les hostilités entre les deux hommes sont ouvertes. L’ancien Premier ministre a lancé la semaine dernière, en prenant Copé de court, la bataille pour la direction de l’UMP. L’ex-majorité n’ayant plus, selon l’ancien Premier ministre, « de leader naturel ». Vingt jours après le retrait de Nicolas Sarkozy, ce constat entérine certes une évidence. Mais dans la bouche de François Fillon, il sonne comme une déclaration de guerre à l’actuel patron de l’UMP.
Selon le JDD, l’ancien Premier ministre aurait reçu des incitations de la part de son entourage : « Vas-y cogne ! Il faut que tu arrêtes d’être ce garçon poli qui ouvre la porte et s’efface devant les autres. » Message reçu cinq sur cinq. Se transformant illico en « mauvais garçon », Battling Fillon a donc cogné, décrochant un méchant uppercut à Copé, au moment où celui-ci, accaparé par la préparation des législatives, s’y attendait le moins. L’effet de surprise est souvent déterminant pour gagner une bataille. Ce n’est certes pas Nicolas Sarkozy, spécialiste des « coups d’éclat », qui dira le contraire…
La guerre des trois n’aura pas lieu… Pour le moment !
Un récent sondage indiquait pourtant que 69 % des sympathisants UMP souhaitent que François Fillon prenne la tête du mouvement. Contre 22 % seulement pour Copé. Mais ce dernier dispose de réseaux au sein de cette UMP qu’il dirige, et dont 250 000 militants désigneront à l’automne prochain le nouveau secrétaire général. Amateur de courses automobile, Fillon a donc cherché à se placer en pole position. Quitte, en lançant prématurément cette guerre des chefs, annoncée pour l’automne prochain, à désemparer un peu plus les électeurs de l’ancienne majorité. « Dans la mêlée, on pousse ensemble, on ne se fait pas de croche-pied », a déploré Alain Juppé, le courageux mais pas téméraire maire de Bordeaux. Ce dernier a en effet préféré renoncer à se présenter pour les prochaines législatives dans la deuxième circonscription de sa ville, où pourtant il avait annoncé à plusieurs reprises, ces deux dernières années : « Je me présenterai, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. » Mais le 6 mai dernier, François Hollande ayant obtenu plus de 57 % des suffrages dans la capitale girondine, Juppé, toujours « droit dans ses bottes », a préféré, tout comme une vulgaire Najat Vallaud-Belkacem, déclarer forfait. Pour autant, il n’aurait pas complètement renoncé à ses visées sur la direction de l’UMP.
L’armistice
Craignant les conséquences néfastes que pourrait avoir cette guerre des chefs sur l’électorat UMP, Jean-François Copé, d’abord tenté de réagir vigoureusement à l’offensive de Fillon, a finalement jugé plus habile de jouer les pompiers plutôt que les incendiaires. Samedi il a donc déclaré, magnanime et conciliant : « François Fillon a parfaitement raison sur le leadership. Personne n’a un grade supérieur aux autres. » Mais chacun a son bâton de maréchal dans sa giberne ?
Et les législatives dans tout ça ? Elles ne semblent pas être le souci majeur des prétendants à l’élection présidentielle, dont l’intérêt semble déjà tout entier obnubilé par 2017. Devenir le Premier ministre de François Hollande ne tente apparemment ni Fillon, ni Copé, ni Juppé, qui préfèrent se positionner en chef de l’opposition Les dégâts qu’une gauche détentrice de tous les pouvoirs peut infliger durant cinq ans à la société française ? Broutilles, par rapport aux ambitions présidentielles des uns et des autres. En revanche, à défaut d’une victoire qu’ils ne paraissent même pas souhaiter, une chose tout de même turlupine les élus de l’UMP… Une défaite que le refus de toute alliance avec le Front national pourrait amplifier en une retentissante raclée…