mercredi 30 mai 2012
Pas d'état de grâce pour Hollande et Ayrault
Manuel Valls coupe des têtes et prépare la police socialiste
Mieux
vaut avoir sa carte au parti socialiste pour obtenir de l’avancement
dans la fonction publique depuis le 6 mai… a fortiori dans la police
nationale, où Manuel Valls a lancé une véritable chasse aux sorcières
sarkozystes. Avant Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard, sur un siège
éjectable, c’est le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, que le
nouveau pouvoir qui a été limogé.
On attend toujours les mesures du gouvernement socialiste dans le
domaine de l’emploi et de la réinudstrialisation (malgré les agitations
médiatiques d’Arnaud Montebourg). Les camarades de François Hollande
sont en revanche très actifs pour faire tomber les têtes et préparer une
fonction publique à leur botte.
Rien qui dépasse et ne pense pas comme eux dans ce nouvel Etat PS. Il
faut dire que le parti socialiste est en manque de leviers et
d’interlocuteurs pour gouverner puisqu’il ne dirige que 20 régions sur
21 et l’écrasante majorité des Conseils généraux et des mairies des
grandes villes. La pluralité, on ne connait pas rue de Solférino !
Et Manuel Valls, que l’on croyait pourtant raisonnable et moins
sectaire que ses camarades, fait du zèle dans la chasse aux sorcières
des fonctionnaires de droite. C’est l’ensemble de l’état-major de la
police nationale que le ministre de l’Intérieur veut remanier afin d’y
installer des hommes à sa botte.
Des pratiques archaïques et anti-démocratiques qui ne semblent pourtant pas émouvoir grand-monde !
L’Espagne peut-elle se relever seule ?
Les assurances du chef du gouvernement n’y peuvent pas
grand-chose : victime d’une grave crise bancaire, Madrid sera bientôt
obligée de demander de l’aide à l’UE. Tout comme l’Irlande, elle sera
dès lors placée sous perfusion — et sous tutelle.
Les Cassandre se frottent déjà les mains, convaincues d'être en passe
de gagner la partie. L’éventualité qui fait trembler autant les rues de
Madrid que les bureaux de Berlin – un grand pays de l'Union
européenne qui demande l'aide du fonds européen de sauvetage – semble
chaque jour plus probable.
Avant même qu'on apprenne que l'Etat allait devoir injecter 19 milliards d'euros supplémentaires dans Bankia, plusieurs experts soulignaient la nécessité pour le gouvernement espagnol, aussi douloureuse que soit cette décision, de demander une aide financière extérieure afin de recapitaliser ses établissements financiers. “Il aurait dû l'avoir fait il y a bien longtemps, mais mieux vaut tard que jamais”, commente Daniel Gros, chercheur au Centre for European Policy Studies (CEPS).
“Il est probable que l'Espagne entrera cette année dans un plan ou un autre, placée sous la tutelle d'une troïka, comme condition pour recevoir une aide plus importante de la Banque centrale européenne pour assainir sa dette souveraine ou ses banques”, déclarait il y a quelques mois déjà William Buiter, économiste en chef chez Citi.
Spectre d'intervention
L'équation comporte encore de nombreuses inconnues. On se demande notamment si l'Espagne finira par franchir le pas. Mais aussi quel sera le système choisi, si les épargnants cèderont à la panique ou si l'on pourra éviter une contagion qui toucherait d'abord l'Italie, puis la France et la Belgique.L'été dernier, les dirigeants de l'UE ont pris deux décisions qui devaient faciliter le recours au fonds temporaire de sauvetage (baptisé officiellement Fonds européen de stabilité financière, FESF) afin d'éviter l'effondrement d'une bonne partie du secteur bancaire espagnol. La dotation du fonds a d'abord été augmentée, passant de 440 à 780 milliards d'euros, même si sa capacité de prêt effective est restée à 440 milliards. Un mois plus tard, c'est son spectre d'intervention qui a été élargi : le mécanisme d'aide allait pouvoir aussi être utilisé pour recapitaliser des établissements financiers, par le biais de prêts concédés aux Etats.
Le problème est là : le flux d'argent irait d'abord à l'Etat, qui assumerait la dette et redirigerait les fonds aux banques. Et ce système est conditionné : c’est une intervention, avec tout ce que cela implique, avec des contreparties comme celles imposées à la Grèce, à l'Irlande ou au Portugal. Peu importerait, dès lors, que l'on soit là dans un sauvetage “light” (destiné à sauver les banques, et non l'Etat), puisque l'Europe pourrait poser ses exigences en matière de politique fiscale, de services publics, de privatisations ou de gestion des entreprises aidées, et imposer de sévères plans de restructuration.
Mais le plus inquiétant est sans doute le risque de voir l'Espagne incapable de se financer sur les marchés pendant une durée indéterminée. “On peut trouver toutes sortes de synonymes, mais c'est une intervention en bonne et due forme”, résume une source haut placée dans les institutions européennes.
Bon père de famille
On s'achemine ainsi vers un scénario qui rappelle l'expérience irlandaise : l'Etat, en bon père de famille, soutient ses banques, mais le trou à combler est trop profond, et le pays se retrouve acculé à une intervention externe. “Si l'argent pouvait aller directement aux banques [une option à laquelle s'oppose l'Allemagne], ce serait elles qui seraient chargées de rembourser”, explique l’économiste Santiago Carbó. “L'Europe devrait surveiller et encadrer les établissements aidés, ce qui pourrait passer par le principe d'une union bancaire”, ajoute Guntram Wolff, du groupe de réflexion belge Bruegel. “Mais ne nous leurrons pas, cela n'arrivera pas tant que le MES ne sera pas en vigueur.”Le MES dont parle Guntram Wolff, c'est le mécanisme européen de stabilité, qui le 1er juillet prochain doit remplacer le FESF pour devenir le fonds permanent de sauvetage. Non seulement ce nouveau système sera plus puissant, avec 500 milliards d'euros d'argent frais, mais il sera aussi plus souple. Reste que, pour entrer en vigueur, il doit encore être ratifié par une bonne partie des Etats membres. Un retard dans ce calendrier alors que l'Espagne brûle enverrait un signal désastreux.
Que se passera-t-il si finalement le gouvernement espagnol se voit contraint de recourir au fonds de sauvetage ? C'est Kenneth Rogoff, professeur à Harvard, qui fournit la réponse : “Si la zone euro et la BCE ne font pas des pas en avant clairs, et ce très rapidement, des paniques bancaires éclateront dans toute la périphérie et des fuites-éclair de capitaux auront lieu. Pour l'éviter, il faut injecter des liquidités dans le secteur bancaire. La zone euro devra avancer vers l'union fiscale, avec les euro-obligations. Nous assisterons de nouveau à des mesures exceptionnelles, impensables il y a encore peu de temps, comme cela a été le cas chaque fois que l'Europe a été au bord du crash.”
RTL : une pétition pour soutenir Eric Zemmour et la pluralité
Eric
Zemmour est sur le point d’être remercié par RTL, qui souhaite ainsi
montrer patte blanche aux censeurs du parti socialiste (Valérie
Trierweiler n’a-t-elle pas déjà eu le scalp du pauvre Pierre Salviac ?) et aux racketteurs professionnels de l’anti-racisme. 24heuresactu s’associe à la pétition de soutien à Eric Zemmour, à la liberté d’expression et à la pluralité sur les ondes.
Avoir 90% de journalistes acquis à leur cause et l’écrasante majorité
des grands journaux français (Le Monde, Libération, Le NouvelObs,
Télérama, France 2, France Inter, Marianne,…) à leurs bottes, n’aura pas
suffi longtemps aux proches de François Hollande et du parti socialiste
qui veulent couper des têtes après 17 ans loin du pouvoir suprême.
Si les journalistes de gauche avaient autant de liberté de penser (et de blâmer) qu’Eric Zemmour, sur lequel ils crachent pourtant leur bile à longueur de journée, la presse française se porterait mieux et souffrirait moins de son strabisme convergeant à gauche. Mais le soldat Zemmour étant indépendant, personne ne viendra le défendre.
Personne ? A part Marine Le Pen… ce qui a d’ailleurs valu au polémiste un second procès en sorcellerie. Avec cette honnêteté intellectuelle si chère aux journalistes du Monde, la France a découvert que si Eric Zemmour est défendu par Marine Le Pen… c’est qu’il a les mêmes idées qu’elle… et que donc les journalistes ont raison de vouloir sa peau.
Sauf que ce que le MRAP et SOS Racisme (exemples d’intégrité s’il en est) reprochent aujourd’hui à Eric Zemmour ce n’est pas ses idées… mais les interprétations qu’ils en font… Et là on rentre dans le vrai n’importe quoi.
Et que la direction de RTL prenne cette polémique en carton pate comme alibi pour virer Eric Zemmour, l’un des rares journalistes offrant aux auditeurs une pensée déformatée et libre, est un scandale sans nom.
Pour signer la pétition en faveur d’Eric Zemmour, c’est ici.
La chanson
veut que nous serons les plus riches du monde. La croissance, c’est
comme la pluie. Les incantations à la croissance ont quelque chose de
magique. A Camp Davis elles ont été au cœur du discours du nouveau
Président français, mais aussi des résolutions du G8. « Il ne peut y
avoir de croissance sans confiance, il ne peut y avoir de confiance sans
croissance », a dit François Hollande avec conviction. Barak Obama
souhaite également que l’Europe retrouve la croissance au plus tôt. Le problème, c’est que nul n’explique comment on obtient de la croissance. Les chants désespérés sont les chants les plus beaux, et appeler de ses vœux la croissance c’est comme pour un malade souhaiter la guérison. La croissance est un résultat, ce n’est pas un moyen. Reste donc à trouver les chemins de la croissance. Qui fait la pluie et le beau temps ? Les gens du sommet du G8, à peu d’exceptions près, sont persuadés qu’ils sont les maîtres de la conjoncture. Le grand sorcier de l’économie, Keynes, les a persuadés qu’ils disposent de deux baguettes magiques, capables de transformer la dépression en prospérité : la baguette budgétaire et la baguette monétaire. Les deux peuvent d’ailleurs s’articuler : un déficit budgétaire se finance facilement avec une émission de monnaie ex nihilo et l’inflation qui l’accompagnera tôt ou tard. Le président Obama s’est particulièrement illustré dans cette politique « volontariste », qui force la croissance à apparaître : sa politique de « stimulus » a porté le déficit budgétaire à des sommets, puisqu’en 2010 la moitié des dépenses de l’Etat fédéral n’était pas couverte par des recettes ! Notre président Sarkozy, à la tête du G20, a contribué à généraliser la méthode. Le bilan est aujourd’hui sans appel : non seulement la croissance n’a pas redémarré (surtout en Europe) mais la dette publique a soudainement explosé. Ils croyaient faire la pluie, ils ont fait tomber la grêle. Que François Hollande aille dans le même sens n’est pas surprenant : depuis Léon Blum et la « politique du pouvoir d’achat », les socialistes sont persuadés que c’est en jetant l’argent par les fenêtres qu’on amasse des magots. Une fois de plus, les libéraux ne cessent de le répéter : la croissance ne se décrète pas, les gouvernants ne sont pas des magiciens, ce sont plutôt des « enrayeurs ». Moins ils s’occuperont de croissance, moins il y en aura. En matière d’économie, les réformes libérales ne consistent pas à changer de politique, mais à supprimer la politique. « L’Etat n’est pas la solution, c’est le problème » disait Reagan dont les réformes ont valu vingt ans de croissance ininterrompue à son pays. François Hollande se réfère à la confiance. Il a raison. Mais la confiance ne vient pas des discours volontaristes et prétentieux. Pour qu’il y ait confiance, il faut commencer par faire confiance aux gens. La grande majorité des Français sait mieux que des ministres de gauche ou de droite ce qu’il faut faire pour s’en sortir, ils sont mieux placés que les énarques pour régler leurs problèmes personnels. Mais il y a un double problème : d’une part, certains malins, ou inconscients, comptent bien continuer à vivre de l’Etat, aux dépens de tous les autres ; d’autre part, l’Etat ne fait confiance à personne car il a la main mise sur tous les actes de la vie économique. Pour que les Français aient à nouveau confiance, il faut les libérer des chaînes administratives, fiscales, sociales, financières dans lesquelles ils sont enfermés. Alors ils pourront enfin se dire qu’ils travaillent, qu’ils épargnent et qu’ils entreprennent dans leur propre intérêt, et non pas en vue d’un « intérêt général » toujours invoqué et jamais identifié – ce qui permet de justifier n’importe quoi, notamment au nom de la « justice », le mot creux par excellence qui est au cœur des discours socialistes. Mais quelles sont les intentions affichées par le nouveau pouvoir ? Réglementer : encadrer les loyers, bloquer les prix. Ponctionner : les hauts revenus, les « grandes fortunes, mais aussi tous les consommateurs avec la hausse de la TVA et bientôt des cotisations sociales. Privilégier : les syndicats, alliés naturels et artisans des luttes sociales, les « communautés » qui donnent un nouveau visage à la France. Planifier : concentrer les crédits dans une grande banque publique et les distribuer en fonction des priorités nationales, et bien sûr protéger la France et l’Europe de la concurrence étrangère (Obama ne le fait-il pas ?). Renforcer un interventionnisme déjà étouffant n’est donc certainement pas pour rendre confiance aux Français et les persuader que la croissance sera au rendez-vous. Les bonnes réformes sont exactement à l’inverse : pour que les Français aient confiance, qu’on leur laisse la paix. Qu’on les laisse travailler, épargner, entreprendre, gagner de l’argent et leur assurer qu’il sera pour eux, et pas pour le percepteur ou l’URSSAF. La confiance c’est mettre fin à l’angoisse des retraites, aux désordres de l’Education Nationale, aux imprévus de la santé publique, à la spoliation par les prélèvements obligatoires. Oui, c’est vrai, il n’y a pas de croissance sans confiance. Mais il ne peut pas y avoir de confiance tant que les dirigeants s’occupent de la croissance. L’Etat Providence, l’Etat grenouille, a voulu se faire plus grosse que le bœuf. La chétive pécore enfla si fort qu’elle creva.
Ayons confiance en nous-mêmes.
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On connaît les obstacles techniques et managériales liées à la mise en œuvre d'un tel dispositif. D'abord quel périmètre va-t-on choisir? Il semble à priori impossible d'imposer cette « politique salariale » à des groupes dont l'Etat ne contrôle pas la majorité du capital. Les France Telecom, Renault et autres Air France, dont les rémunérations des PDG sont fixées par un comité de rémunération désigné par un conseil à majorité privée, ne rentrent à priori pas dans le spectre. Sauf à ce que leurs dirigeants fassent preuve d'un zèle social qui, pour certains, se traduiraient par des pertes de revenus dépassant largement le million d'euros annuel... En réalité, sur les 1217 sociétés à capitaux publics répertoriés par l'INSEE à la fin 2010, à peine une dizaine risque d'être concernée, ce qui va d'ailleurs réduire assez sensiblement l'impact de la mesure : la Poste, la SNCF, EDF, Areva ...
Ensuite, se pose le problème du calcul de cet écart. Quels indicateurs va-t-on prendre en compte : les rémunérations fixes complétées du variable, mais alors quid des stock options pour les groupes cotés, les jetons des présence dans les filiales... Enfin, comment un PDG peut-il imposer cette règle au reste des cadres de sont état-major qui, dans certains cas, peuvent être mieux payés que lui-même. Risques de départs, tentation de trouver des systèmes de rémunérations plus ou moins dissimulées par le biais de filiales à l'étranger...
Mais surtout, en précisant que cette décision s'appliquerait aux contrats en cours, contredisant ainsi les déclarations pendant la campagne de son ministre du Travail, Michel Sapin, Jean-Marc Ayrault semble vouloir ajouter encore un embarras à la difficulté. Mais ce n'est qu'une gêne qu'apparente. En agissant ainsi, le Premier ministre, c'est d'ailleurs son premier geste un rien provocateur depuis qu'il est à Matignon, place «ses» PDG dans un véritable corner. Plutôt que d'attendre leur renouvellement, qui intervient pour chacun à des dates différentes, et de se perdre d'ici là dans un imbroglio juridique, il les oblige tous à se déterminer eux-mêmes et en même temps. Habile. Car quel patron osera publiquement refuser de faire preuve de « patriotisme » ? Quel patron ira défendre une rémunération trente ou quarante fois supérieure à la plus faible de l'entreprise face à ses troupes qui ne manqueront pas de se mobiliser? Et puis, il y a un bonus sur le gâteau : cette anticipation est une formidable occasion de défier Henri Proglio, le patron d'EDF, pas vraiment en odeur de sainteté à gauche et le plus affecté de tous par cette auto-limitation...
Laurence Ferrari va quitter le 20 heures de TF1
La présentatrice vedette de la première chaîne sera remplacée en septembre.
Selon nos informations, celle qui occupe l'une des places les plus exposées de la télévision française devrait quitter le groupe TF1. S'il a été un temps question de lui offrir un magazine de prestige, elle aurait cependant décliné l'offre.
Cette éviction intervient alors que l'information de TF1 connaît une crise majeure. Signe de cette dernière, François Hollande a décidé mardi soir de donner à France 2 sa première interview de président de la République. Un choix impensable il y a encore quelques mois et qui consacre la suprématie de France 2 sur TF1 en tant que chaîne de référence pour l'information. Désormais, sur l'ensemble du mois de mai, un million de téléspectateurs seulement séparent les JT de 20 heures de TF1 et de France 2, selon Médiamétrie. Et le 16 mai, les deux JT se sont trouvés au coude-à-coude, avec 48.000 téléspectateurs de différence en faveur de TF1. De quoi creuser une crise sans précédent dans la tour de Boulogne, siège de TF1, et obliger la présidence du groupe à réagir. Longtemps, Nonce Paolini, le président du groupe, a tenté de défendre celle qu'il avait choisie pour le 20 heures en août 2008 et de maintenir un semblant d'entente entre Laurence Ferrari et la directrice de l'information, Catherine Nayl. En effet, depuis les mauvais scores d'audience de la présidentielle, les relations entre les deux femmes s'étaient largement dégradées, au point qu'elles ne s'adressaient plus la parole depuis une dizaine de jours.
Redéfinir toute la logique éditoriale
La semaine dernière, la Société des journalistes a déclenché une réunion pour tirer la sonnette d'alarme et réclamer un déblocage de la situation autant qu'un changement d'organisation. Pour Nonce Paolini, l'heure du choix a donc sonné. Mais il n'est pas certain que changer de présentatrice résoudra tous les problèmes auxquels la chaîne est à présent confrontée. C'est toute la logique éditoriale qu'il s'agit désormais de redéfinir, depuis le rôle et le contenu des journaux télévisés jusqu'à la place exacte que la chaîne souhaite accorder au domaine de l'information.Pour l'instant, TF1 se donne le temps de choisir le remplaçant de Laurence Ferrari. Les négociations seraient notamment très avancées avec Laurent Delahousse, qui officiait jusque-là sur France 2, mais en concurrence avec David Pujadas. Si ces dernières finissaient par échouer, la chaîne pourrait alors faire le choix d'un candidat interne et donner leur chance à des présentateurs qui ont fait leurs preuves sur l'antenne de la première chaîne privée, comme Gilles Bouleau, Julien Arnaud ou, qui sait?, Harry Roselmack.
Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, l’a confirmé tout au long du week-end écoulé : « Il n’y aura jamais d’alliance avec le Front national. » Copé répondait aux propos comminatoires du probable futur premier secrétaire du PS, Harlem Désir (si Aubry confirme son intention de ne pas briguer un second mandat), qui l’acccusait contre toute évidence d’avoir été incapable de maintenir « la digue » entre l’ex-majorité et le mouvement national. Le « coordonnateur » de la campagne du PS a beau jeu d’enfoncer le clou : « Aujourd’hui l’UMP est dans l’incohérence la plus totale entre, d’un côté Mme Joissains, maire d’Aix-en-Provence ou M. Garraud, député de Gironde, qui sont partisans de l’alliance avec le Front, et de l’autre côté, Mme Jouanno ou Nathalie Kosciusko-Morizet qui disent : surtout pas d’alliance avec le FN ! (…) Moi, je lui demande la clarté au nom y compris de l’héritage gaulliste et chiraquien. » Dans le même temps Harlem Désir rappelle que le PS fera « bloc derrière un candidat républicain lorsqu’il existera le moindre risque de faire élire un candidat du Front national ».
Le chantage classique, exercé depuis trente ans par la gauche dure sur la droite molle et auquel une fois de plus celle-ci se fait une obligation quasi masochiste de céder servilement.
Seul moyen de faire sauter cette digue idéologique qu’évoque Harlem Désir : voter massivement, lors du premier tour des élections législatives, pour les candidats du Front national. Contraindre, par la force des urnes, le plus grand nombre possible de candidats UMP à composer avec le FN. Ou à demeurer, contre l’avis de la plupart de leurs électeurs, « endigués » dans la défaite où la gauche cherche à les enfermer.
« Jamais d’alliance avec le Front national »… Voilà au moins une option politique sur laquelle François Fillon et Jean-François Copé sont d’accord. Pour le reste, les hostilités entre les deux hommes sont ouvertes. L’ancien Premier ministre a lancé la semaine dernière, en prenant Copé de court, la bataille pour la direction de l’UMP. L’ex-majorité n’ayant plus, selon l’ancien Premier ministre, « de leader naturel ». Vingt jours après le retrait de Nicolas Sarkozy, ce constat entérine certes une évidence. Mais dans la bouche de François Fillon, il sonne comme une déclaration de guerre à l’actuel patron de l’UMP.
Selon le JDD, l’ancien Premier ministre aurait reçu des incitations de la part de son entourage : « Vas-y cogne ! Il faut que tu arrêtes d’être ce garçon poli qui ouvre la porte et s’efface devant les autres. » Message reçu cinq sur cinq. Se transformant illico en « mauvais garçon », Battling Fillon a donc cogné, décrochant un méchant uppercut à Copé, au moment où celui-ci, accaparé par la préparation des législatives, s’y attendait le moins. L’effet de surprise est souvent déterminant pour gagner une bataille. Ce n’est certes pas Nicolas Sarkozy, spécialiste des « coups d’éclat », qui dira le contraire…
La guerre des trois n’aura pas lieu… Pour le moment !
Un récent sondage indiquait pourtant que 69 % des sympathisants UMP souhaitent que François Fillon prenne la tête du mouvement. Contre 22 % seulement pour Copé. Mais ce dernier dispose de réseaux au sein de cette UMP qu’il dirige, et dont 250 000 militants désigneront à l’automne prochain le nouveau secrétaire général. Amateur de courses automobile, Fillon a donc cherché à se placer en pole position. Quitte, en lançant prématurément cette guerre des chefs, annoncée pour l’automne prochain, à désemparer un peu plus les électeurs de l’ancienne majorité. « Dans la mêlée, on pousse ensemble, on ne se fait pas de croche-pied », a déploré Alain Juppé, le courageux mais pas téméraire maire de Bordeaux. Ce dernier a en effet préféré renoncer à se présenter pour les prochaines législatives dans la deuxième circonscription de sa ville, où pourtant il avait annoncé à plusieurs reprises, ces deux dernières années : « Je me présenterai, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. » Mais le 6 mai dernier, François Hollande ayant obtenu plus de 57 % des suffrages dans la capitale girondine, Juppé, toujours « droit dans ses bottes », a préféré, tout comme une vulgaire Najat Vallaud-Belkacem, déclarer forfait. Pour autant, il n’aurait pas complètement renoncé à ses visées sur la direction de l’UMP.
L’armistice
Craignant les conséquences néfastes que pourrait avoir cette guerre des chefs sur l’électorat UMP, Jean-François Copé, d’abord tenté de réagir vigoureusement à l’offensive de Fillon, a finalement jugé plus habile de jouer les pompiers plutôt que les incendiaires. Samedi il a donc déclaré, magnanime et conciliant : « François Fillon a parfaitement raison sur le leadership. Personne n’a un grade supérieur aux autres. » Mais chacun a son bâton de maréchal dans sa giberne ?
Et les législatives dans tout ça ? Elles ne semblent pas être le souci majeur des prétendants à l’élection présidentielle, dont l’intérêt semble déjà tout entier obnubilé par 2017. Devenir le Premier ministre de François Hollande ne tente apparemment ni Fillon, ni Copé, ni Juppé, qui préfèrent se positionner en chef de l’opposition Les dégâts qu’une gauche détentrice de tous les pouvoirs peut infliger durant cinq ans à la société française ? Broutilles, par rapport aux ambitions présidentielles des uns et des autres. En revanche, à défaut d’une victoire qu’ils ne paraissent même pas souhaiter, une chose tout de même turlupine les élus de l’UMP… Une défaite que le refus de toute alliance avec le Front national pourrait amplifier en une retentissante raclée…