Un fou dangereux |
jeudi 30 janvier 2014
Le sexe à l’école, c’est maintenant
La plus grande ruse du diable, dit-on, c’est de nous faire croire qu’il n’existe pas. Quelle théorie du genre ? Vous voulez rire ? Voici la première réaction de M. Peillon qui est une réaction de déni total au moins douée, à court terme, de cohérence. Ce qu’aurait voulu faire valoir l’équipe pédagogique, des inspecteurs aux plus modestes instits, c’est l’égalité entre les sexes. Ce bouclier brodé de bonnes intentions aurait été peut-être efficace si septembre 2014 n’allait pas révéler une autre dimension de la réalité. Que fait donc M. Peillon ? Il passe du mensonge à l’ostentation. Tenez, voyez donc ce que nous entendons enseigner à vos petits. On ne vous cache rien, libre à vous de vous instruire. En revanche, s’il s’avère que vous rejetez les paradigmes révolutionnaires de ces cours, vous êtes, chers parents, des extrémistes. Si en plus vous refusez d’envoyer vos enfants dans cette école républicaine truffée de vertus, vous violez la loi sur l’ « obligation scolaire » en vous mettant par conséquent hors-la-loi. On sait déjà ce que ça donne en Allemagne où des mamans et des papas opposés d’une manière plus ou moins aberrante à l’éducation sexuelle sont envoyés en taule. Après tout, la démocratie demande aussi un peu de victimes.
Lorsque M. Peillon, soutenu dans ses nobles entreprises par Najat Vallaud-Belkacem, prétend asseoir et conceptualiser l’idée d’égalité à travers l’étude du genre, formellement, il n’a pas tort. Il veut, à cor et à cri, usant de tous les moyens cognitifs possibles, faire connaître aux jeunes générations ce qu’est l’égalité dans un sens absolu, irréfragable car juridiquement fixé comme tel. Simplement, surtout ne vous leurrez pas, il ne s’agira pas de l’égalité entre hommes et femmes. Vous n’imaginez quand même pas qu’un débat de ce type ressurgisse en France au XXI siècle après quarante ans d’oubli ? Non, bien sûr, ce passé est heureusement passé. En fait, M. Peillon et un grand nombre de professeurs socialisants manifestement conquis par le triomphe d’un post-modernisme débridé veulent démontrer à des gamins de 6, 10, 15 ans, que le genre est une forme de déterminisme, donc, d’anti-liberté à maîtriser. Au même titre, les pulsions sexuelles d’un individu, quelles qu’elles soient, sont incontrôlables dans la mesure où la nature l’emporte toujours sur le social. C’est ainsi que, développant une pensée a priori banale, on en arrive à comprendre pourquoi les Pays-Bas ont autorisé en 2006 la création d’un parti fondé par des pédophiles et militant mordicus pour les droits de cette minorité « discriminée ». Qu’on m’accuse de paranoïa, de propos discriminatoires ou déplacés, mais il se trouverait (je conserve pour l’instant le conditionnel) que les discours homophiles tenus par les gourous de l’éducation nationale dissimulent une rhétorique bien plus désagréable que celle qui transparaît actuellement.
Un peu d’histoire.
Pour être sincère, avant d’avoir visualisé l’intervention de Mme. Farida Belghoul, écrivain, fondatrice du mouvement Convergence 84 et de l’association du soutien éducatif REID, j’ignorais qui était le véritable fondateur ou idéologue de l’éducation sexuelle à l’école. Ravie de vous présenter ce brave homme : il s’agit d’un certain Alfred Kinsey, né aux USA à la fin du XIX siècle, décédé en 1956 d’une mort peu glorieuse. Financé par la fondation Rockefeller, cet apprenti sorcier s’est livré à des travaux de recherche soi-disant scientifiques visant à mettre en évidence la sexualité enfantine. Les enfants, disait-il, sont à 100 % orgasmiques dès leur naissance. Cela signifie que la pédophilie est une notion dépouillée de sens. Mais il va encore plus loin en postulant que l’inceste n’est aucunement répréhensible du moment qu’elle familiarise l’enfant ou l’ado à la sexualité. Il convient donc, primo, de diminuer l’âge de consentement, secundo, de dépénaliser l’inceste. On sait aujourd’hui que le dispositif « ABCD de l’égalité » s’inspire des théories de Kinsey. Le mode de suicide de cet homme est d’ailleurs à la hauteur de sa personnalité … il arrive en effet rarement qu’un homme sain d’esprit se pende, pardonnez-moi ma crudité, par les testicules.
Les références freudiennes déballées par les peillonistes peuvent elles aussi être considérées comme peu recommandables sachant que M. Freud, tout en ayant élaboré une méthode efficace et intéressante, avait cependant le plus grand mal à proposer des interprétations plus ou moins raisonnables à ses expériences étant lui-même enclin à l’inceste, à l’usage de la cocaïne et au spiritisme.
On voit donc que l’héritage pour le peu spécial dont se réclame dès lors l’éducation nationale fait pendant au choix récent de la nouvelle Marianne : une FEMEN hystérique, esclave de ses instincts, christianophobe et surtout rebelle à toute norme sociale. Faut-il s’étonner que Jack Lang fasse encore partie de l’élite politique nationale ? Faut-il s’étonner que Gabriel Matzneff, écrivain titulaire du prix Renaudot, puisse dire impunément de la pédophilie qu’elle est, ni plus ni moins, « un style de vie ».
La théorie du genre, cette matière moins innocente que Vincent Peillon ne veut le faire croire, poursuit un objectif terriblement concret : dénormaliser toute norme en mettant sur un piédestal les perversions les plus dégoûtantes. Le bien-être des homosexuels n’est en l’occurrence qu’un écran de fumée à en juger notamment par la composante très minoritaire des militants LGBT, très peu représentatifs des homos de France et plus largement d’Europe. Il suffit de voir que ces derniers ont été très réservés sur la question du mariage pour tous.
Arrivera-t-on à déconstruire des siècles d’éthique en imposant aux écoles une idéologie totalitaire dont les effets sociaux se manifesteront clairement au bout de deux générations ? Aux parents d’y remédier.
Entre sur et sous-estimation des inégalités : les perceptions des Français passées au crible de la réalité des chiffres
Lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, mardi, Barack Obama s'est montré déterminé à lutter contre les inégalités. Malgré la réalité des chiffres, les Américains considèrent paradoxalement leur société comme peu inégalitaire, contrairement aux Français.
Barack Obama, à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, a remis la question de la lutte contre les inégalités au centre de l'actualité. C'est pour lui un enjeu central. En France, comment les personnes perçoivent-elles la question des inégalités ? Leur perception correspond-elle aux critères objectifs ?
Olivier Galland : La France et les Etats-Unis sont deux cas typiques et contrastés. Aux Etats-Unis les inégalités sont très fortes et ont crû depuis une dizaine d'années alors qu'en France elles restent plutôt faibles et stables. Au niveau de la perception en revanche c'est exactement le contraire. Les Américains ont une perception assez faible des inégalités dans leur pays, alors qu'au contraire les Français ont l'impression de vivre dans une société particulièrement inégalitaire. Deux situations à fronts renversés, donc.
Lorsqu'on parle d'inégalités, il faut toujours faire attention à ne pas confondre avec pauvreté. Une société peut être inégalitaire sans nécessairement être marquée par de la pauvreté. L'inégalité réside dans l'écart entre les revenus, mais pas seulement. Dans une enquête réalisée en 2012, nous avons demandé aux sondés de situer sur une échelle de 1 à 10 le degré auquel ils considéraient que la société française était inégalitaire : revenus, école, patrimoine… Sur l'ensemble, la moyenne est proche de 7. Les Français pensent donc que les inégalités sont fortes et qu'elles sont inacceptables (la moyenne est alors de plus de 7 sur 10). Par contre lorsqu'ils sont interrogés sur leur situation personnelle les Français sont plus modérés. Dans à peu près tous les domaines ils considèrent qu'ils se trouvent dans une situation plutôt favorisée par rapport aux inégalités.
Morgan Poulizac : Ce n'est pas tout à fait inattendu de la part d'Obama de remettre au centre du débat les questions de l'inégalité car ce sont des questions qui sont ardemment débattues depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, du fait notamment de la publication de plusieurs chiffres qui témoignent d'un creusement entre les plus riches et les plus pauvres encore jamais atteint. Un fossé est en train de se créer et c'est tout le sens du discours d'Obama qui est de dire que les États-Unis ne sont plus capables de créer ces fameuses "windows of opporunity" qui sont le fondement de la démocratie américaine. Le contexte américain n'est absolument pas le même que le contexte français. Il y a des inégalités mais si l'on prend des indicateurs classiques comme l'indicateur Gini on voit que les inégalités se creusent mais dans une proportion bien moindre qu'outre-Atlantique. Il y a donc une moindre ampleur du phénomène chez nous.
Ceci étant dit, il y a en même temps une très grande sensibilité en France à ces questions de pauvreté. Bien que le risque de connaître des épisodes de pauvreté soit relativement plus réduit par rapport à d'autres pays en Europe, les Français se montrent particulièrement inquiets de tomber dans la pauvreté. Cette perception n'a pas de réel fondement si ce n'est anthropologique ou culturel. Le sentiment du risque de déclassification est cependant très prégnant dans un pays comme la France. On peut y voir néanmoins la conséquence d'un fait très concret. Les conditions de vie des personnes les plus fragiles, mais également de ceux qu'on nomme les classes moyennes, tendent objectivement à se durcir. Notamment parce que les dépenses contraintes ont, pour les moins riches, littéralement explosé depuis une dizaine d'années.
D'un point de vue objectif, il existe plusieurs manières de percevoir ces questions de pauvreté : il y a le seuil de pauvreté établi à 60% du revenu médian. Si l'on est en-dessous, on est considéré comme pauvre. L'autre manière de définir la pauvreté touche la privation matérielle : la possibilité de partir en vacances, de posséder certains biens, notamment électroménagers, des difficultés à finir les fins de mois.... Et puis il y a aussi ce qu'on appellela pauvreté subjective, celle qui s'exprime dans l'opinion et qui est celle qui est sans doute la plus liée au sentiment d'inégalité.
Selon la classe sociale à laquelle on appartient, la perception de la pauvreté varie-t-elle ? Certaines personnes dites "riches" peuvent-elles ne pas se considérer riches, tandis que des personnes pauvres peuvent-elles ne pas se considérer en tant que telles ?
Olivier Galland : On note un contraste entre la perception globale et la perception personnelle des inégalités. Cela est dû au fait que la perception globale des inégalités dans notre société est très peu liée au statut social : quelle que soit l'appartenance sociale, le consensus est fort pour dire que les inégalités sont criantes. La conception de la justice sociale et les attitudes politiques expliquent les différences entre les Français à ce sujet.
Morgan Poulizac : Il va de soi qu'on ne perçoit pas la pauvreté de la même manière selon qu'on roule en berline ou qu'on ne peut plus utiliser sa voiture parce qu'on a pas de quoi payer son assurance auto. Il est par ailleurs évident qu'il est particulièrement difficile pour un cadre disposant d'une forte capacité d'épargne de s'imaginer ne serait-ce qu'une seconde vivre avec moins de 1000 euros par mois, ce qui lui en coûte pour partir une semaine au ski.
Lorsqu'on interroge cependant les Français pour savoir s'ils se considèrent riches ou pauvres, ce sont ceux qui, parmi les pays européens, répondent le plus souvent par "ni riches, ni pauvres". Autrement dit, ils se considèrent comme appartenant à la classe moyenne. Cependant, il ne s'agit pas, ou plus, à l'inverse des Etats-Unis, d'une affirmation positive d'appartenance à la classe moyenne, mais plutôt d'un rejet de la condition de pauvreté et de richesse, et il s'agit d'une spécificité forte de la France. Il y a de nombreuses raisons à cela mais l'une d'entre-elles me semble particulièrement importante : la représentation qu'ont les Français de leur pays comme étant un pays de classes moyennes. C'est-à-dire l'idée que le système de redistribution et de protection sociale s'opposerait à l'existence de situations d'exclusion, même si elles existent. Les Français entretiennent également un rapport ambigu au statut de personne "riche", même si lorsque vous gagnez en gros 4000 euros par mois, vous appartenez de fait aux 10% les plus riches en France....
Il y a donc clairement un biais de perception et une difficulté à se représenter comment une large partie de la population vit. Notamment, parce que ces groupes ou classes ont tendance à vivre séparément. Le modèle de classe moyenne, qui était au cœur du système d'identification de notre modèle social, est en train de largement s'effriter.
La question de la pauvreté a été abandonnée dans le discours politique au profit de celle des inégalités. Quelle est l'influence de ce changement en termes politiques. L'action publique a-t-elle changé ?
Olivier Galland : Ce n'est pas pour autant que le thème de la pauvreté a disparu. Certes la société française est peu inégalitaire, en revanche on a constaté un fort accroissement dans le très haut des inégalités de revenus, c’est-à-dire parmi le 1 ou le 0,1 % de la distribution des revenus. Ce sont les très hauts salaires, dont les rémunérations élevées sont assurées par les stock-options et tout un ensemble de primes. Même s'il s'agit d'une frange infime de la population française, cela a été vu comme une chose injuste et intolérable. C'est certainement la principale raison pour laquelle le thème des inégalités s'est autant imposé dans l'opinion publique.
Morgan Poulizac : On ne sait jamais trop ce que l'on met dans lutte contre l'inégalité. S'agit-il de genre ? De classe ? De situation ? Peut-être que le combat contre la pauvreté a un peu cédé la place au combat contre les inégalités car il y a un enjeu politique. Il y a de vraies inquiétudes sur le coût social des transformations de notre appareil industriel et économiques sur les classes moyennes et celles plus précaires. On sortirait alors des mécanismes de redistribution classiques pour arriver à un système divisé entre ceux qui sont capables de s'adapter à la nouvelle donne économique et ceux pour lesquels il n'y a plus d'espoir, si on veut forcer le trait.
On a longtemps cru qu'il y aurait d'un côté les politiques de lutte contre la pauvreté et de l'autre celles de lutte contre les inégalités, or celles-ci sont plus que jamais intimement liées. La pauvreté et l'exclusion sont devenues des composantes extrêmement fortes du sentiment d'inégalité, renforcé par le sentiment que le modèle de protection sociale, de service public et de redistribution n'est plus efficace pour lutter contre ces phénomènes. Cela génère une formidable angoisse pour ceux qui se lassent d'être entretenus dans un système d'aides qui ne leur ouvre pas de réelles perspectives et ceux qui ont le sentiment, largement à tort, de contribuer à un système de protection dont ils ne bénéficient plus comme avant. Il y a donc une urgence à refaire des classes moyennes un enjeu d'investissement des politiques publiques et sociales tout en restant mobilisé sur les questions de pauvreté, sous peine de voir se durcir le climat politique et social en France.
Comment expliquer que ces écarts de revenus soient aussi mal vus ?
Olivier Galland : Les Français, lorsqu'il s'agit de savoir ce qu'il faudrait faire pour réduire les inégalités, ont des positions assez modérées. Ils ne sont pas pour une société égalitariste, ils sont favorables à une méritocratie. En revanche, ces rémunérations leur semblent aller au-delà de la limite raisonnable de rémunération des personnes, aussi efficaces soient-elles dans leur contribution à l'économie et à la création de richesses.
A partir de quel seuil considère-t-on que l'on est riche en France, et que l'on est pauvre ? Quels sont les critères ?
Olivier Galland : Les Français sont pour réduire les inégalités entre les différentes rémunérations. Il y a une profession qui en réchappe, celle de médecin généraliste. En moyenne, la population estime qu'un médecin devrait gagner 6 000 euros. C'est considéré comme le salaire le plus raisonnable.
La pauvreté n'est pas si facile à définir. La vision de la pauvreté en Europe est très relative, l'indicateur reconnu est le fait de gagner moins de 60 % du revenu médian, mais on peut aussi avoir une définition absolue de la pauvreté, comme cela se fait aux Etats-Unis, où la personne pauvre est celle qui dispose du minimum vital pour survivre. Les Français estiment à 70 000 euros le salaire moyen d'un grand patron – ce qui est en deçà de la réalité – et que celui-ci devrait gagner 27 000… Le correctif pratiqué par les Français en la matière est très fort, donc, et déconnecté de la réalité des chiffres.
Deux personnes sur trois disent appartenir à la classe moyenne. Mais comment les Français se représentent-ils cette classe moyenne ?
Olivier Galland : Une grande partie des ouvriers qualifiés, tout comme des cadres très aisés, considéreront qu'ils appartiennent à la classe moyenne. C'est donc une catégorie très floue dont les contours sont variables. S'ils se définissent ainsi, c'est par défaut : ni pauvres, ni riches, sans réelle unité, ils ne savent pas où se situer.
Morgan Poulizac : Aux États-Unis, la classe moyenne était perçue comme un moyen d'accès à une société de consommation. En France, il y a un lien très fort entre la République, notre modèle de protection social et la classe moyenne. Cette union entre un modèle politique, un modèle de protection sociale était ciblé et construit pour et avec la classe moyenne. Or aujourd'hui, cette classe éclate en plusieurs morceaux et a de plus en plus de mal à adhérer à un système dont elle n'est plus le premier bénéficiaire. Ces classes moyennes ont une définition d'elles-mêmes qui est à la fois une adhésion à un système social, un accès à une société de consommation et la promesse de voir les générations suivantes vivre mieux. Sur ces trois volets, il y a des inquiétudes très fortes. Elles se posent donc beaucoup de questions sur leur adhésion au modèle français, social et désormais politique.
En dehors de la perception que les Français peuvent avoir des inégalités et de la pauvreté, quelle en est la réalité ?
Nicolas Goetzmann : Ce sont les tendances qui sont intéressantes à prendre en compte. Savoir si les inégalités et la pauvreté sont plutôt en baisse ou en hausse. Le premier point que nous pouvons constater, sur le long terme, est que les deux variables ont d’abord évolué favorablement depuis le début des années 1980, c’est-à-dire que les indices d’inégalités et du taux de pauvreté se sont plutôt réduits au cours des dernières décennies. Ainsi l’indice de Gini est passé de 0.3 à 0.28 entre les années 1980 et le milieu des années 2000. Ensuite il y a un retournement marqué qui s’explique par la crise. Le mouvement est suffisamment ample pour effacer l’intégralité de la réduction des années précédentes. Ce qui est frappant, c’est que la corrélation entre croissance économique et inégalités est importante. Plus la croissance est faible, plus les inégalités se creusent, car les première victimes d’une faible croissance sont les personnes les plus fragiles du système : chômeurs, personnes les moins qualifiées, emplois précaires etc…
Mais pour avoir une idée de la différence entre le premier et le dernier décile depuis l’entrée en crise jusqu’en 2012, le graphique suivant donne une idée. Les plus pauvres subissent une baisse importante alors que les plus aisés progressent :
Lorsque la croissance est plus soutenue, deux catégories principales en profitent ; les hauts revenus et les revenus les plus modestes, mais il y a une certaine homogénéité dans cette évolution. Il ne faut pas se leurrer de cette situation car elle masque une réalité plutôt complexe.
La France a un système fortement redistributif, les dépenses de protection sociale représentent près de 35% du PIB alors même que ce niveau était de 20% en 1980. Ces prestations sont financées par l’impôt et autres cotisations, et ont un effet négatif sur la croissance. En conclusion, nous pouvons dire que les inégalités sont plus faibles en France, mais que cela a un coût pour la croissance du pays. Si nous comparons avec les Etats-Unis, plus inégalitaires, nous nous rendons compte que le PIB par habitant a progressé de 40% moins vite en France, notamment pour cette raison. Nous sommes plus égaux mais moins riches, ou l’inverse.
Concernant la pauvreté, le schéma est sensiblement le même. Le taux de pauvreté en France était de 18% dans les années 1970, et a baissé à un niveau de 13% en 2008, date ou la statistique se retourne pour atteindre 14.3% en 2011. Le constat est le même, la pauvreté baisse avec la croissance ce qui n’est pas une surprise, finalement. Le taux de pauvreté "dure", c’est-à-dire à 50% du revenu médian, suit la même trajectoire, passant de 12% dans les années 1970 à 6% dans les années 2000 pour remonter à 8% aujourd’hui.
La seule conclusion à tirer de ces évolutions, est que la croissance est le moteur le plus efficace contre la pauvreté, mais pas forcément pour les inégalités. C’est un choix à faire au niveau politique.
L’argent par les fenêtres
L’argent par les fenêtres
Le gouvernement assure que pour réussir son pacte de compétitivité, il va faire des économies, et ils sont nombreux à craindre que les ménages soient mis une fois de plus à contribution, alors que d’autres pistes pourraient être exploitées.
Le gouvernement s’est donné comme mission de récupérer 50 petits milliards d’euros…
Il faut savoir que les dépenses publiques augmentent régulièrement, et ceci depuis 1999, avoisinant aujourd’hui les 1200 milliards d’euros, or la loi des finances qui se flattait de lui infliger un régime minceur a modestement réduit leur niveau de 15 petits milliards. lien
Pour réaliser ces économies, l’état va-t-il s’en prendre aux caisses chômage, à celle de la sécurité sociale, donc aux ménages, ou va-t-il choisir d’autres pistes ?
La fraude fiscale, ce sont 100 milliards qui échappent à la France, or le gouvernement, à la suite des menaces qu’il a lancé aux fraudeurs, espère récupérer 1 modeste petit milliard (lien), alors que les mesures mises en place par Obama pour lutter contre l’évasion fiscale devraient lui rapporter 210 milliards de dollars.
On peut aussi s’interroger des raisons qui ont poussé Bercy à retirer de sa liste noire les iles Bermudes, et Jersey, paradis fiscaux notoires, et d’avoir considérablement amaigri la liste « Falciani ». lien
Et quid de ceux qui sont coupables d’évasion fiscale, comme MC Do, qui devrait plus de 2 milliards à l’état ? (lien) ce qui n’est qu’une goutte d’eau sur les 600 milliards d’euros concernant la fraude fiscale qui échappent à la France. lien
Quant à la fraude aux cotisations sociales, dont sont coupables des grosses entreprises, elle se monterait à près de 30 milliards d’euros. lien
Au-delà de la fraude, il reste encore les niches fiscales, responsables d’un manque à gagner pour l’état de160 milliards. lien
Quittons le domaine des finances pour aller dans celui de l’armée, par exemple…
Un militaire français gagne en moyenne quasi 3000 euros par mois, soit plus de 1000 euros de plus qu’un instituteur (lien) et les primes offertes aux militaires s’ajoutent pour plus du tiers à cette somme. lien
Les instituteurs, et autres professeurs, seraient donc moins utiles au pays que les militaires ?
Mais ce n’est pas tout.
On pouvait découvrir dans le numéro 2157 du 15 janvier 2014 de l’hebdo « Le Point », une information passée assez inaperçue : tout le monde a entendu parler du fameux Rafale, cet avion dont les ventes à l’étranger, annoncées systématiquement avec grand fracas, se sont finalement soldées chaque fois par des échecs…or, au moment ou les caisses sont désespérément vides, le gouvernement vient de faire àDassault un joli cadeau d’un milliard d’euros pour « améliorer les performances de l’avion de chasse ». lien
Tout d’abord, on peut se poser la question de la pertinence de ce genre de dépenses, qui, en mettant un doute sur les qualités de l’avion, donne à fortiori raison aux états qui finalement ont porté leur choix sur d’autres avions…
Plus grave, c’est que l’on découvre que le budget de l’armée s’élevant à 46 milliards, a été « sanctuarisé », d’autant qu’il ne tient pas compte du prix des guerres menées actuellement, ni de celui de la recherche dans ce domaine, et de la « coopération militaire ». lien
Dans le domaine de la santé, au-delà des services qui tentent de découvrir les fraudeurs de la sécu, qui, même si les sommes sont conséquentes, (150 millions d’euros), on apprenait récemment sur l’antenne de BFM-TV, lors d’une interview menée tambour battant par Jean-Jacques Bourdin, le 15 janvier 2014, à8h35, face à Marisol Touraine, que l’Algérie était redevable à la France d’un joli pactole, ceci étant en rapport entre autres avec l’hospitalisation du président algérien qui vient d’être de nouveau accueilli au Val de Grâce. lien
Malgré les questions insistantes de l’animateur journaliste, la ministre s’est contentée d’une réponse évasive, mais par d’autres sources bien informées, il s’agirait d’au moins 600 millions d’euros. vidéo
Dans le domaine énergétique, alors que la France agit, à Bruxelles, contre les énergies renouvelables (lien), l’argent est en train de partir vers le puits sans fond de la « rénovation » des vieilles centrales nucléaires.
Le programme annoncé à hauteur de 45 milliards d’euros serait en fin de compte plus que doublé, et devrait atteindre les 100 milliards d’euros. lien
De plus les pannes à répétition de ces centrales coutent 1 millions d’euros par jour d’arrêt, et on pouvait lire dans le journal « les échos » le 17 janvier 2014 que le taux de disponibilité des centrales était tombé pour 2013 à 78%. lien
Ajoutons l’énorme gâchis financier que représente l’EPR, dont le prix de départ de 3 milliards d’eurossera finalement multiplié par 3, alors même que cette centrale nucléaire qui se voulait exemplaire, souffre de nombreux défauts de conception. lien
Dans le domaine de l’administration, l’état regorge de structures diverses, dont l’intérêt reste à prouver, comme par exemple le CESE (conseil économique social et environnemental) qui coute à l’état bon an, mal an, 40 millions d’euros, sans compter les CESE installés en région qui coutent pour leur part 30 millions annuels. lien
En effet, notre pays croule sous les commissions, les groupes de travail, les comités consultatifs, ces instances offrant l’originalité de permettre des doubles emplois à foison, et qui couteraient en principe 30 millions d’euros annuels…mais peut-être beaucoup plus.
On y trouve les 680 « comités Théodule », et dont il est question, à chaque nouveau quinquennat, d’en réduire le nombre…sans beaucoup de résultat.
C’est d’ailleurs ce qu’à promis, après Nicolas Sarközi, François Hollande, mais au vu d’autres promesses non tenues, il est raisonnable d’en douter.
Par exemple, « le comité de la prévention et de la précaution » coute au pays 80 000 euros, largement dépassé par « le comité national de l’initiative française pour les récifs coralliens », dont les 38 membres se réunissent tous les deux ans, et qui coute annuellement au pays la bagatelle de 150 000 euros. lien
Il est difficile d’évaluer le nombre de ces commissions, car il y en a un peu partout, dans les conseils généraux, régionaux, mairies, qui devraient être de l’ordre de 10 000…lien
Alors que Claude Bartolone, souhaitait supprimer un tiers de ces comités, leur reprochant de couter cher, pour des résultats discutables…à preuve un autre comité Théodule, le « conseil d’analyse de la société »qui bénéficie d’un budget de près de 3 millions d’euros (lien) François Hollande vient de décider d’en créer un nouveau : le « conseil stratégique la dépense publique », commission qui se réunira chaque mois.
Sur le chapitre des élus, puisque nous avons un président qui se veut « normal », ne pourrions-nous avoir aussi des députés et des sénateurs normaux, dont le nombre pourrait être considérablement réduit, à l’image de nombreux pays, ce qui provoquerait des économies bienvenues ?
N’est-il pas aussi choquant de voir accorder une voiture, un appartement de fonction, des collaborateurs, des agents de sécurité, aux ex-présidents, ce qui coute au pays chaque année, 5 millions d’euros. lien
Et quid des 6000 euros en moyenne offerts chaque mois aux élus de l’Assemblée nationale et duSénat, destinés à couvrir leurs frais de fonctionnement, sans qu’il leur soit besoin de fournir le moindre justificatif, et qu’ils utilisent comme bon leur semble, ce qui représente pour les seuls députés près de 45 millions d’euros par an. lien
Au Danemark, ces frais ne sont remboursés que lorsqu’un justificatif est produit, et dans ce pays, ils utilisent leur propre voiture pour se déplacer, mangent à la cantine…lien
Qui sait que pour obtenir le statut de préfet, sans en exercer la fonction il suffit d’avoir des amis haut placés qui vous accordent ce titre, ce qui vous permet d’ajouter à vos revenus 4000 euros brut par moisen guise de retraite ?
A titre d’exemple Brice Hortefeux, ou Michel Delebarre font partie du nombre de ceux que l’on peut qualifier de « préfet bidon », et ils sont plusieurs dizaines dans ce cas… lien
Ils sont près de 5,5 millions en France à occuper un emploi de fonctionnaire (lien) et leur nombre continue de grandir (lien) et alors que nos voisins outre-Rhin en comptent 50 pour 1000 habitants, nous en avons quasi le double dans notre pays.
Il reste aux français la possibilité d’organiser, comme aux USA, un blocage budgétaire, qui, en mettant au chômage technique 20% des fonctionnaires ferait économiser 17,5 milliards d’euros. lien
En additionnant ces économies possibles, on dépasse largement les 400 milliards d’euros, sans pour autant pénaliser les ménages, et favoriser leur pouvoir d’achat n’est-il pas le moyen de relancer, par la consommation, la croissance du pays, comme l’affirment les experts en économie et les artistes de la chanson du dimanche ? lien
Alors que le chômage poursuit sa progression, (lien) le « président normal » prendra-t-il enfin des décisions normales ? L’avenir nous le dira.
Comme dit mon vieil ami africain : « Les chameaux ne rient pas les uns des autres de leurs bosses ».
Valérie Trierweiler: "Je n'exclus pas d'écrire un livre"
L'ancienne compagne de François Hollande semble décidée à se livrer aux journalistes. Après avoir témoigné dans Paris Match, elle reviendra sur sa vie à l'Elysée dans Le Parisien Magazine ce vendredi.
Valérie Trierweiler n'est pas décidée à se taire, ni même à rester loin des journalistes. Ce jeudi, elle s'affiche à la Une de Paris Match, le lendemain, elle se confiera au Parisien magazine.
Dans le premier cas, elle a accordé un entretien de quarante minutes durant son vol vers l'Inde sans accepter l'idée d'une interview à proprement parler. Résultat: quelques confidences réparties sur deux pages, comme celle-ci: "La politique est un monde où la trahison est payante et ce ne sont pas mes valeurs." Ou plus personnelle: avec François Hollande, "le détachement avait commencé".
Sexiste, mais elle est tapée la mémère.
Elle ne s'attendait toutefois pas à découvrir ces photos dansCloser. "J'entendais des rumeurs, évidemment, mais on en entendait sur tout le monde. J'en entends sur moi aussi, tout le temps. Je n'y prêtais pas attention. Lorsque j'ai su, c'est comme si j'étais tombée d'un gratte-ciel."
Elle raconte ensuite la nuit précédant la sortie en kiosque deCloser, une longue nuit "passée à discuter, sans manger, ni dormir" avec son futur ex-compagnon. Puis l'hospitalisation et sa tension descendue à 6.
Sexiste, mais elle est tapée la mémère. |
Pendant son voyage en Inde, elle répondait aux SMS de Hollande
Au Parisien Magazine, l'ex première dame répète un certain nombre de choses en se montrant toutefois plus disserte sur sa blessure sentimentale: "A un moment, il n'y a plus de vie. Nous n'avons pas vécu le pouvoir de la même façon. Ca a cassé quelque chose. J'aurais préféré une vie normale, on serait peut-être encore ensemble aujourd'hui." A propos de l'annonce par François Hollande, samedi, de la fin de leur relation, Valérie Trierweiler a ce commentaire: "Dix-huit mots, presque un par mois passé ensemble depuis son élection (...) Il faut être deux pour s'aimer mais il suffit d'un pour se quitter."
Pendant tout le voyage, elle a répondu aux sms du président, écrit Le Parisien Magazine. "Il s'inquiétait de la bonne organisation du voyage et de ma santé", dit-elle à l'hebdomadaire.
Les Français n'en ont pas fini avec Valérie Trierweiler, comme elle le confie elle-même: "Je suis plus dans la déception que dans la colère, mais je n'exclus pas d'écrire un livre..."
"L’autre Europe"
Prendre un peu de hauteur et une bouffée d’air frais, quand la parole publique et médiatique est monopolisée par nos misérables petites névroses nationales. L’UMP se prononce en faveur "d’une autre Europe" dans la perspective des élections européennes. Est-ce un simple slogan destiné à contrer la montée du fn dans les sondages ou la base d’une réflexion réelle en vue de propositions concrètes? Je m’en réjouis car ces propos dénotent une véritable révolution par rapport à la chape de politiquement correct qui pesait sur cette famille politique depuis environ 22 ans et l’échec du "non" au traité de Maastricht prôné par Philippe Séguin . Le problème n’est pas plus ou moins d’Europe, mais construire quelque chose de radicalement différent, fondé sur d’autres objectifs, plus ambitieux dans l’union des peuples, et une autre gouvernance, plus démocratique, respectueuse des réalités, souple et adaptable. Quelle réforme pour l’Europe?
- créer la démocratie européenne, sur la base d’une assemblée qui serait élue sur un mode identique (scrutin uninominal) dans tous les pays, aux mêmes dates, avec interdiction de recycler d’anciens parlementaires nationaux pour faire émerger une nouvelle génération politique européenne ;
- engendrer une nationalité voire une nation européenne, impliquant le droit de vote des résidents européens dans un autre pays aux élections nationales et l’accès des Européens aux fonctions de souveraineté; ouvrir les gouvernements et les Parlements nationaux à des nationaux européens d’un autre pays;
- sortir de la logique bureaucratique en plaçant la Commission européenne, chargée de préparer les lois européennes (réglements et directives) et les politiques communes, sous l’autorité d’un Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement partageant la souveraineté avec l’assemblée européenne;
- déterminer un partage clair et net des compétences entre l’Europe et les Etats en fixant une liste des compétences européennes et des responsabilités nationales; permettre à un Etat d’invoquer ses intérêts fondamentaux pour s’abstraire à titre exceptionnel d’une règle européenne.
Je sais combien ces propositions vont faire mourir de rire les eurocrates et tordre de fureur les nationalistes anti-européens. La moquerie et l’indignation sont plutôt bon signe pour quelqu’un qui essaye de réfléchir, dans un climat général aussi hargneux qu’ultra-conformiste. J’ajoute que je ne conçois pas l’Europe sans le Royaume-Uni, qui est l’un des piliers de son histoire. La reconstruction de l’Europe ne saurait partir que d’un groupe d’Etats pionniers, celui des 6 ou 7 grandes Nations historiques de l’Europe.
Puisque le déni ne fonctionne pas…
Puisque le déni ne fonctionne pas…
Après son pari perdu sur le front du chômage, le chef de l’Etat a choisi d’assumer son échec : « Le déni ne fonctionne pas ». Inspirée sans doute de la théorie freudienne, cette confidence constitue, n’en doutons pas, un nouveau tournant, après le virage social-démocrate.
On peut saluer la conversion – même tardive – du président socialiste à la politique de l’offre. Et pourquoi pas louer son habileté manœuvrière, le recours au vote de confiance permettant d’imposer à la gauche idéaliste un Bad Godesberg à la française. Mais les scores du Front national et la défiance envers les élites poussent à une autre analyse, plus inquiétante. Le revirement présidentiel et son mea culpa ne seraient qu’une étape d’un parcours somme toute classique : d’abord le diagnostic édulcoré et les promesses démagogiques de la campagne ; puis la politique inadaptée et dogmatique du début de mandat ; enfin, avec les premiers revers, la realpolitik bricolée parce que précipitée… prélude au vote sanction. Vu sous cet angle, le déni serait à l’origine de la « dépression nationale ».
Que n’a-t-il pas dénoncé les vieilles lunes socialistes et les silences sur la gravité de l’état du pays dès octobre 2011, le candidat Hollande ! Sauf à précipiter la crise, le chef de l’Etat doit maintenant accélérer, concrétiser, se démultiplier. Et oser mettre à nu cette France bloquée par ses dénis. Déni sur le rôle de l’Etat providence, impotent d’être omnipotent. Déni sur le délitement du contrat social, avec son égalitarisme mortifère. Déni sur la place de la France dans le capitalisme mondial, l’aveuglement préparant le déclassement, etc. La réforme masquée, a minima, ça ne fonctionne pas.
Inscription à :
Articles (Atom)