Depuis le 1er septembre 2006, le serveur de noms de domaines [DNS, qui fait le lien entre les adresses IP numériques des ordinateurs connectés à Internet et les adresses des sites écrites en lettres] chinois ne passe plus par l’Icann, l’organisme international qui gère les noms de domaines (les adresses de sites) de l’Internet. C'est ce que rappelait récemment la société européenne de l’Internet : "Depuis le 1er mars 2006, la Chine applique une réforme de son système de gestion des DNS. L’objectif officiel déclaré est de permettre aux Chinois d’accéder à Internet en composant les adresses de sites avec des idéogrammes, une solution confortable pour les internautes de l’empire du Milieu… [Tout donne à penser] que la Chine a décidé de lancer un nouveau suffixe national pour s’affranchir définitivement de la gestion des noms de domaine Internet par l’Icann et, plus avant, de l’emprise du gouvernement américain. Ce schisme fut accompagné par un passage massif à la version IPv6 d’Internet, et ce dans un temps record de six mois."
BOUCLIER DORÉ
La Chine a donc mis en place un nouveau système de gestion de noms de domaines ou plutôt un deuxième étage, comme l’explique l’informaticien Laurent Bloch. "Un premier niveau accepte les noms de domaines en idéogrammes, mais qui sont modifiés par rapport aux noms de domaines internationaux pour ne donner accès qu’aux sites installés sur le territoire chinois. Ainsi, pour les adresses de sites se terminant en '.com.cn' ou en '.net.cn', le suffixe '.cn' n’apparaît plus à la fin dans la fenêtre du navigateur. En tapant son adresse, l’internaute chinois arrive donc en réalité sur une version chinoise du site en question, préalablement aspiré, vérifié et remis en ligne par les autorités. Le résultat est que tout internaute chinois utilisant les idéogrammes est cantonné sur ce sous-réseau, déconnecté de la Toile et directement contrôlé par Pékin.
Quant à la navigation sur les sites étrangers justiciables du DNS en caractères latins (plus précisément LDH, letters, digits, hyphen), elle est réservée aux personnels autorisés, accrédités… et surveillés. Le système de censure fonctionne aussi en sens inverse : un site chinois qui veut être atteignable de l’étranger doit en obtenir l’autorisation, afin que son nom soit publié dans le DNS (en caractères latins) visible de l’extérieur, 'chaque page marquée d’un lien menant au site du ministère de l’intérieur, où l’on peut télécharger un certificat'. L’ensemble du dispositif répond au beau nom de Bouclier doré."
Ce n’est pas seulement d’un grand pare-feu chinois permettant la censure et le contrôle de l’Internet dont l’actualité s’est souvent fait l’écho dont il est question ici, mais de la mise en place d’un nouveau système de noms de domaines. Le DNS chinois ne passe plus par les serveurs-racines ondoyés par l’Icann, et la nouvelle structure leur a permis de créer autant d’extensions qu’ils le souhaitaient. L’objectif est le même – isoler la Chine –, mais la méthode est radicalement différente et a des conséquences sur l’architecture de l’Internet.
Jusqu’à présent, il s’agissait de mettre un pare-feu entre la Chine et le reste du monde pour bloquer les sites non acceptés. Mais avec cette nouvelle architecture, il s’agit de faire en sorte que ceux qui utilisent un navigateur avec des caractères chinois ne puissent utiliser qu’une partie contrôlée des sites internationaux, et que ceux qui utilisent un navigateur classique ne puissent pas accéder à l’autre partie. On a donc l’équivalent de deux systèmes de noms de domaines dont une large partie est inaccessible à l’autre. L’Internet chinois n’est plus une espèce d’intranet protégé de l’Internet (comme on a en a pour beaucoup de sociétés), mais comporte bien deux réseaux Internet distincts, avec deux systèmes de noms de domaines pointant vers des sites différents en fonction de l'alphabet utilisé pour y accéder.
UNE POSSIBLE DISLOCATION DU RÉSEAU
Reste à savoir, comme nous l’explique Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la FING, si les sites chinois restent accessibles par leurs adresses IPv6 (en chiffres) plutôt que par leur DNS – pour ceux qui ne sont pas bloqués par le pare-feu chinois. Et si, en Chine, les sites internationaux non modifiés par les autorités sont accessibles par leur numéro IPv4 ou IPv6. "Ce qui semble sûr, c’est que cette création d’un serveur de noms de domaines alternatif ouvre la porte à beaucoup d’autres DNS alternatifs, qui ne seront contrôlés ni par les Américains, ni par les Chinois." Reste à savoir si on a un réel schisme de l’Internet (une complète incompatibilité, même en passant par les adresses IP en chiffres, ce qui semble probable) ou pas.
Comme le dit encore Laurent Bloch, "politiquement, la signification de cette sécession peut se comparer à celle des schismes qui ont rythmé l’histoire du christianisme. Nul doute que la technologie chinoise, qui aux parfums enivrants de l’indépendance associe les avantages pratiques de la censure et de la surveillance, aura des succès auprès de la Russie, de l’Iran et d’autres pays qui utilisent une écriture différente de l’alphabet latin.
Mais cette situation, et ses développements prévisibles, posent un problème grave : l’unité actuelle de l’Internet est l’axe autour duquel s’est réorganisée l’économie mondiale, et aussi en partie la culture mondiale ; quelles seront les conséquences de sa partition ? La décision chinoise montre que si tout le monde se félicitait de cette unité tant que l’on en restait aux aspects commerciaux, son aspect culturel n’était pas considéré comme supportable par certains acteurs.”
En tout cas, cet éclairage donne une autre tournure à l’affaire qui oppose Google et la Chine depuis quelques semaines (voir les analyses de Fabrice Epelboin pour le ReadWriteWeb, Brice Pedroletti pour Le Monde, Camille Gévaudan sur Ecrans.fr…). Contrairement à ce qu’avancent quelques commentateurs respectés comme Ethan Zuckerman ou Rebecca MacKinnon, le subit revirement de Google et du gouvernement américain en faveur de la liberté d’accès à l’Internet (qui devient brusquement une politique étrangère prioritaire : voir le compte-rendu d’Ecrans.fr) pourrait bien masquer un bras de fer plus subtil pour éviter la possible dislocation du réseau des réseaux en une multitude de réseaux incompatibles entre eux… Et cette perspective là gênerait à la fois l’offre commerciale comme les grandes oreilles de Google et des Etats-Unis.
Hubert Guillaud
vendredi 19 février 2010
Chine : vers un grand schisme de l'Internet ?
"Il reste encore des entraves à l'utilisation du logiciel libre"
Tangui Morlier vient d'être élu président de l'April, la principale association française de promotion du logiciel libre. Contrairement aux logiciels dits propriétaires, dont le code-source (la "recette") est secrète, il est possible de consulter et de modifier le code-source des logiciels libres, dont les plus connus sont Firefox, OpenOffice ou les distributions GNU-Linux.
Quel est le rôle de l'April ?
Nous sommes une association de promotion et de défense du logiciel libre. Nous essayons d'être à l'image de toute la communauté : nous rassemblons des développeurs, des utilisateurs, des entreprises, des associations… Nous comptons environ 5 000 membres, dont 400 associations et entreprises, et nous essayons de faire la promotion de notre manière de créer du bien commun tout en désactivant certaines incompréhensions qui perdurent.
Aujourd'hui des logiciels libres comme Firefox sont d'usage très courant, et ces dernières années de nombreuses administrations, comme la gendarmerie, sont passées à des logiciels libres. Y-a-t-il encore besoin d'en faire la promotion ?
L'April existe depuis 1996 : si aujourd'hui le logiciel libre se développe aussi bien auprès sur les ordinateurs du grand public que sur les serveurs, ce succès n'était pas acquis à la naissance de l'association. De plus, il reste encore aujourd'hui des entraves à l'utilisation du logiciel libre, notamment la difficulté à acheter un ordinateur portable sans acheter en même temps une licence pour un système d'exploitation. Les utilisateurs n'ont pas vraiment le choix : c'est une vente liée, et cela pénalise le développement des systèmes d'exploitation libres.
Parmi les priorités de l'association pour les cinq ans à venir, vous prévoyez de mettre l'accent sur le rôle du logiciel libre à l'école. Qu'entendez-vous par là ?
En 2009, nous avons déjà participé à la mission Fourgous [sur le numérique à l'école, ndlr]. Nous essayons de démontrer que le logiciel libre va plus loin que le simple apprentissage de la manière dont on utilise un logiciel. La création de logiciels libres est un travail collaboratif : cette manière de créer du savoir à plusieurs est particulièrement importante si nous voulons préparer les plus jeunes à entrer dans une société du savoir partagé.
Certains constructeurs et éditeurs, comme Apple, connaissent un succès indéniable avec des systèmes très fermés, à l'opposé de ce que vous défendez…
Oui, en terme de création de valeur économique, le succès d'Apple, par exemple, est indéniable. Mais ce succès ne bénéficie pas à l'ensemble de la société : il ne bénéficie qu'à une seule entreprise.
Nous défendons une approche où le partage des connaissances permet de maximiser la valeur d'un travail. Si l'on souhaite que l'innovation profite à toute la société, le partage des connaissances est indispensable.
Propos recueillis par Damien Leloup
La job machine est cassée en France
Une autre année noire attend les Français sur le front de l'emploi.
Si le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, est rassuré, jugeant que le bilan 2009 sur l'emploi aurait pu être bien plus lourd, il est bien le seul. Parce que l'an dernier, la France a connu une saignée jamais vu du nombre d'emplois salariés depuis au moins 15 ans. 412 000 postes ont été détruits par rapport à 2008, selon la Dares, le département statistiques du ministère de l'Emploi, soit trois fois plus qu'en 2008.
Tous les secteurs ont souffert : dans l'industrie, l'emploi a reculé de 5,6% ce qui correspond à 196.100 postes détruits, à titre de comparaison, lors de la crise de 1993, la baisse avait atteint 4,1%. Dans la construction, l'hémorragie est également importante (-3,6% soit 53.100 postes de moins). Et même le secteur tertiaire, gros pourvoyeur d'emplois, a flanché : -1,4% soit 162.800 emplois supprimés). Cela ramène à un peu plus de 16 millions le nombre de salariés, hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale.
Et pour 2010 ?
Le pire, c'est qu'aucune inversion de tendance n'est à prévoir. Même pour les 3,4 millions de cadres, l'année restera noire. Après une chute de 28%, les recrutements se feront encore au compte gouttes cette année. Au mieux, 130.000 à 135.000 postes nouveaux sont à prévoir.
Mais c'est pour les nouveaux Bac+ 4 que la situation dégradée du marché de l'emploi est la plus préoccupante, avertit l'Agence pour l'emploi des cadres. Après déjà deux années de baisse, aucune amélioration des recrutements n'est prévue en 2010, puisque, l'Apec prévoit 21.000 à 23.000 créations de postes. Largement insuffisants pour absorber les 120.000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Et si la panne des embauches concerne surtout l'industrie, elle touche, en revanche toutes les fonctions.
Alors comment s'explique ce marasme ambiant. D'abord par la baisse du niveau des investissements des entreprises. Mais aussi par la volonté des chefs d'entreprise de continuer à serrer les boulons. Et fait nouveau : la mobilité des cadres, traditionnellement élevée, s'est effondrée alors que pour la première fois en 2009, les départs en retraite ont diminué (-12% par rapport à 2008).
Un bilan alarmant, qui devrait peut-être modérer, Christine Lagarde, l'autre membre enthousiaste du gouvernement, qui a déclaré récemment que la lutte pour l'emploi a déjà porté des fruits tangibles en 2009.
VOUS L'AVEZ DIT - Tout-halal, pratiques commerciales et règles publiques
Dans huit de ses établissements, la chaîne de restauration rapide Quick a modifié la composition de ses menus pour proposer exclusivement de la viande halal. Une initiative qui n'a pas laissé nos internautes inertes.
Ce choix commercial est-il un "détail sans importance" érigé en "scandale" par les "paranoïaques de l'islamisation" ( Raph ) ? Ou bien est-ce un "petit pas" ( caram14 ) dans l'intrusion d'une "pratique religieuse dans la vie politique et dans la vie économique", avec pour horizon une "islamisation rampante de la société" ( hélène ) ?
Le tout-halal, un manquement aux usages, à la laïcité et à la morale
Nos internautes développent deux axes d'attaques, souvent assorties d'un quasi-appel au boycott de l'enseigne de restauration rapide.
Tout d'abord, une dénonciation du choix de Quick d'"imposer exclusivement ce genre de menu" ( minos ). "Quick aurait dû proposer des sandwichs halal en plus de sa carte habituelle, et non en exclusivité" ( Shaman ). Car les clients sont pris en "otages", "les non-musulmans sont soumis aux prescriptions religieuses" de l'islam, et "cela doit être combattu avec la dernière énergie" ( turgot ).
La seconde protestation prolonge la précédente : "Consommer halal, c'est payer l'impôt islamique, vu qu'une partie du prix payé est reversée à un organisme de certification halal : mosquées de Paris, Lyon ou Marseille. Consommer halal, c'est donc subventionner l'islam. C'est cela le problème" ( @007@). "Il est inacceptable que dans un pays laïque, l'ensemble des clients d'une chaîne de restauration soit assujetti à la redevance aux autorités religieuses" ( Abner de Sabatier ). Euphorbia , "élevée dans la religion musulmane", s'inquiète de "l'opacité de la gestion de cette taxe", et déplore la mise en place d'une "forme de communautarisme".
La pratique commerciale semble ici enfreindre la morale : Quick, "sans scrupule pour se faire de l'argent" ( neydavout ), finit par "décider de la morale publique" et "ça ne va pas : le commercial ne doit pas dicter la règle publique" (Clair).
Manger halal, serait-ce incorporer en soi un peu d'islam ?
Des peurs par extrapolations ? écolo croit voir "le lent grignotage de notre pays et de ses coutumes par d'autres religions et d'autres cultures". "Bientôt nous serons obligés de faire la prière... et de vivre à leur manière", ( gafete ). "Dans cent ans, nos femmes seront de nouveau en train de brosser les parquets, voilées, et enfermées" ( gotan ). "C'est quoi la prochaine étape : l'apprentissage du Coran à partir du CP ?" ( ali baba ). "Bientôt, plus de saucisson, plus de jambon, plus de pâté de foie ni pâté de campagne, plus de pieds panés, plus de saucisses, plus de choucroute ni cassoulet" ( crux ). "Et ma fille aura un joli voile dans son menu enfant" ( Iggy ). "Bientôt, je devrai continuer mon expatriation dans mon propre pays" ( Honest Iago ).
"Ne pas en faire une pendule à 13 coups" ( wikings61 )
Mais enfin, l'heure est-elle si grave ? "Ce restaurant n'a fait que s'adapter à la zone de chalandise" ( Busipo ), "Quick a ciblé une clientèle musulmane pour faire du chiffre, ils prennent aussi le risque de perdre les autres clients, c'est leur choix. La classe politique aime bien se noyer dans un verre d'eau" ( ptdnice ).
Les Quick qui servent une viande halal sont implantés "là où la population musulmane est majoritaire", "ça s'appelle le jeu de l'offre et la demande", ( quoidautre ). (Barnabé) justifie l'exclusivité halal par des commodités de gestion : "Pour un restaurant, c'est beaucoup plus simple de s'approvisionner auprès d'un seul fournisseur." Donc "arrêtons un peu les débats improductifs" ( samirlaine ), "il ne faut tout de même pas faire d'excès de zèle, ça concerne huit restau' seulement" ( Freeway ).
De plus, les saveurs, pensent certains internautes, ne sont pas sensiblement modifiées par le mode d'abattage des animaux : "On ne vous dirait pas que c'est du halal, vous ne le sauriez même pas" ( steph ) ; et puis, les clients ne sont pas captifs : "On a toujours le choix d'aller ailleurs" ( Tartanpion ).
Dans cette optique, on ne voit aucune discrimination, juste une offre différenciée, à l'image de ce que proposent tous les autres commerces. L'affaire est ici perçue comme une "campagne anti-musulmans qui sent vraiment mauvais le populisme" ( alex54 ). Le débat rappelle à alien la guerre que se livrent, dans Les Voyages de Gulliver , "deux peuples voisins opposés sur la méthode de dégustation des oeufs".
Pourquoi maintenant ?
Mais au fait, pourquoi une décision commerciale, qui remonte au 30 novembre 2009, a-t-elle une telle résonance aujourd'hui, quand tant de restaurants, de supermarchés, de boutiques proposent, et depuis longtemps, viandes halal ou kascher sans troubler leur clientèle ?
"Quelle est la valeur supérieure... religieuse, philosophique, sanitaire, morale, économique, sociale, intellectuelle, festive, ou autre, d'un aliment halal... pour qu'on s'y précipite ou qu'on le fuie ?", écrit, un peu provocateur, pensiero .
Enjeu politique ?
"Pourquoi maintenant ? Une seule réponse : 14 et 21 mars 2010 [date des élections régionales]" ( Elisa ). Les explications cheminent : "Quick a été racheté par l'État français. Le capital de la société est détenu majoritairement par CDC Capital Investissement, elle-même filiale de la Caisse des dépôts et consignations, donc par l'État français. Donc à quelques mois des élections...", écrit (le moms ), qui appelle à ne pas "se laisser dominer par les émotions, car les informations popularisées ne sont pas le fruit du hasard". L'allusion transparaît : la décision commerciale pourrait avoir été encouragée par des politiques qui "tenteraient d'en faire faire une affaire d'État et une pseudopreuve de l'islamisation de la société" (Pit').
Fatalité des faiblesses humaines ?
"Décidément, l'humain ne peut pas rester tranquille. Il lui faut éternellement des boucs émissaires" ( Nicole ).
Pour réfléchir plus en profondeur, denis.w.cousin conseille la lecture de Melnitz , de Charles Lewinsky.
Le roman "retrace le destin, depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'au seuil de la Seconde Guerre mondiale, d'une famille juive vivant à Endingen, en Argovie, l'une des seules communes helvétiques où les juifs étaient autorisés à résider. Lewinsky mentionne la campagne, en 1893, autour de l'initiative populaire qui prévoyait d'interdire l'abattage rituel des animaux, lancée par la Société de protection des animaux et des mouvements antisémites. La population accepte à 60 % des voix le projet que refuse le Parlement. Le livre raconte le racisme poli, suivi de la haine qui, soudain, explose, les débats qui commencent par "je suis un ami des juifs" et qui finissent par "il faut leur donner un avertissement". La conclusion : "Nous allons changer nos lois pour que vous n'ayez d'autre choix que de ne pas les respecter."