jeudi 23 août 2012
La force du faible : l’Europe obligée d’accepter les demandes grecques pour éviter l'explosion de l’euro
La délinquance roumaine en France en augmentation de 70%
Les 20 000 personnes de nationalité roumaine mises en cause en 2011
représentent une augmentation de 69,35% par rapport à 2009, selon les
statistiques de la police judiciaire, publiées ce jeudi par le Parisien.
Près de 70% d'augmentation en deux ans. Le nombre de personnes de
nationalité roumaine mises en cause pour des faits de délinquance a
augmenté de plus de 69% entre 2009 et 2011, selon des statistiques de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) publiées jeudi par Le Parisien.
Selon
ce qu'en rapporte le quotidien, les quelque 20 000 personnes de
nationalité roumaine mises en cause en 2011 représentent une
augmentation de 69,35% par rapport aux 12.000 qui l'avaient été en 2009.
La note de la DCPJ précise par ailleurs qu'"en 2011, un étranger mis en
cause sur dix est" un ressortissant roumain. Ce sont, ajoute la même
source, particulièrement pour des faits de cambriolages, d'escroqueries
et de vols à l'étalage, que ces personnes sont mises en cause. Quant aux
Roumains mineurs, leur délinquance a augmenté de 102,92% entre 2009 et
2011, soit plus de 5 000 mis en cause en 2011, avec "une concentration
près des grandes villes et des secteurs touristiques".
Violences envers les forces de l'ordre
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'avait pas été en mesure, jeudi matin, de confirmer le contenu de cette note de la DCPJ, dont on reconnaît l'existence de sources policières.Déjà, en juillet 2011, des responsables policiers et de la justice s'inquiètaient de la délinquance "générée par les ressortissants roumains" en région parisienne qui, selon eux, explosait, se diversifiait et devenait violente à l'égard des forces de l'ordre.
Entre le 28 novembre 2011 et le 30 janvier 2012, vingt-cinq policiers roumains ont patrouillé en uniforme avec des policiers français dans les sites touristiques parisiens, et deux d'entre eux sont restés jusqu'au printemps dernier avec 8 autres déjà en place à la PP, spécialisés dans les investigations.
ARTICLE BIDON DE L'EXPRESS, MERCI CHRISTOPHE BARBIER !!!!
Depuis son intervention sur la Syrie, l'ex-président, malgré sa retraite, focalise toutes les attentions. Doit-il remonter sur le ring politique? L'Express cite six raisons (plus ou moins bonnes) pour qu'il reste éloigné de la vie politique. En voyez-vous d'autres?
Reviendra? Reviendra pas? Le petit monde politique s'agite et les communicants salivent en dessinant LE sorytelling de la rentrée: Nicolas Sarkozy pourrait faire son retour C'est sa prise de position, à la fois brève, distante et piquante, pour critiquer la politique de François Hollande sur la Syrie qui a nourri cette idée un peu folle. Revue d'arguments pas toujours sérieux contre le retour de Nicolas Sarkozy après avoir recensé les raisons de souhaiter un come back de l'ex-président.
1. Parce qu'il veut tenir sa parole. "En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude.", assurait Nicolas Sarkozy en janvier alors que la campagne présidentielle faisait rage. Rebelote au mois de mars: "[Si je perds], je ferai autre chose. Mais quoi, je ne sais pas...", expliquait-il au micro de BFM et RMC. Puisque Hollande est élu, l'ex-président n'a plus qu'à se recycler s'il ne veut pas être pris en flagrant délit de contradiction avec lui-même.
2. Parce qu'il a envie de gagner plus (sans travailler plus). "[Président], je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. 150 000 euros la conférence!", déclarait l'ex-chef de l'Etat en privé en 2008. Son ancien métier d'avocat paraît alors plus indiqué qu'un plein temps à la tête de l'UMP.
3. Parce que quelqu'un (Carla) le lui a dit. En 2010 déjà, dans un entretien au Figaro Madame, l'ex-première dame confiait ne pas souhaiter que son mari accomplisse un deuxième mandat présidentiel. "Peut-être ai-je envie de vivre ce qui nous reste à vivre dans une certaine paix.", glissait-elle. La dolce vita, pourquoi pas?
4. Parce qu'il a assez pris de coups pour ne pas avoir envie de s'immiscer dans le duel Fillon-Copé. La bataille pour la tête de l'UMP s'annonce sans pitié. Qu'il choisisse son camp ou qu'il se lance lui-même dans la course, comme le souhaitent certains ténors du parti, il aura du mal à esquiver les attaques. Battling Sarko est-il déjà prêt à encaisser?
5. Parce qu'à part de Gaulle, peu de politiques ont réussi leur come back. Giscard et Jospin s'y sont cassé les dents. Pour réussir, il faudrait que Nicolas Sarkozy ait l'étoffe de l'homme du 18 juin. Ou alors qu'il ait un coaching serré avec Dave...
6. Parce qu'on adore l'imaginer dans un nouveau costume.Diplomate, conseiller stratégique, gardien de chèvres ou jardinier, les hypothèses ne manquent pas.
Compte tenu de mon histoire personnelle et de ma position actuelle, je ne suis certainement pas en mesure de prendre part à la polémique sur les roms. Cependant je ne peux m’empêcher de relever le nouveau paradoxe de cet œil de Caïn, du « big brother » qui surveille l’Europe et s’exprime à travers les éditoriaux de la presse bienpensante, les commentaires quasi unanimes de la télévision et de la radio, les communiqués de Bruxelles, de Paris et du monde associatif, le discours politique et les jurisprudences diverses.
Sous l’ancien gouvernement, il était interdit de prononcer le mot rom, sous peine d’être accusé de discrimination. Un prêtre se disant ami des roms a été jusqu’à déclarer qu’il priait pour que « le chef de l’Etat ait un infarctus » : fait sans précédent je crois dans l’histoire de la République depuis sa proclamation en 1870. Un autre, plus haut dans la hiérarchie, a fait allusion à la Shoah à propos de la politique de démantèlement des camps illégaux de roms, tout comme d’ailleurs une commissaire européen. Un haut fonctionnaire de la République a été tout près d’être traîné devant la justice pour une circulaire comportant le mot rom. Un ministre, à l’époque, avait (sérieusement) inventé la formule PRISI « populations roumaines itinérantes en situation irrégulière» afin d’éviter le mot rom… Les citoyens, notamment Franciliens, pouvaient chaque jour côtoyer la réalité des bidonvilles insalubres sous les bretelles d’autoroute, les phénomènes de mendicité infantile, etc, etc. Cependant, le mot était interdit en public.
Aujourd’hui, le pouvoir a changé. Des hommes et des femmes aux intentions pures et généreuses (…) sont aux commandes de l’Etat. Dès lors, le mot rom est à nouveau autorisé. Ils annoncent en gros, quoi qu’on en dise, la même politique : le démantèlement des campements illégaux sur la base d’une décision de justice et le retour dans leur pays de ceux qui sont en situation illégale : normal, ce sont les lois de la République… L’enrobage diffère un peu il est vrai : on ouvre (comme il est prévu par les traités européens) le marché de l’emploi aux Roumains et aux Bulgares. Tout le monde est content et fait semblant de croire que cette mesure est destinée aux roms… Bien sûr… Cependant, aujourd’hui, plus rien n’est pareil. Le « méchant Sarko » s’en est allé, remplacé par des gens plein d’humanisme, et la bonne conscience européenne, apaisée, voit désormais les choses d’un tout autre œil…
A prendre avec dérision, bien sûr !
Le casse-tête du retour de la pub sur France Télévisions
Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a évoqué le possible
rétablissement de la publicité après 20 heures sur les chaînes
publiques. Cela dépendra de la décision de Bruxelles sur la taxe
télécoms.
Le gouvernement est dans une situation délicate. En cas de censure de Bruxelles, très vraisemblable selon Jérôme Cahuzac, l'État français devra rembourser 1,2 milliard d'euros aux opérateurs télécoms. En cette période budgétaire délicate, c'est un trou supplémentaire à combler. Pour y faire face, Jérôme Cahuzac a donc expliqué le dilemme. Soit l'État créé une nouvelle taxe soit il rétablit la publicité après 20 heures, ce qui lui évitera de verser à France Télévisions un complément de budget de 400 millions d'euros par an.
France Télévisions pas chaud
D'autant que le rétablissement de la publicité sur France Télévisions après 20 heures pose beaucoup de questions. Tout d'abord, le secteur traverse une période de crise avec une baisse des investissements publicitaires d'environ 5 % au premier semestre. Ensuite, d'ici à la fin de l'année, six nouvelles chaînes de la TNT financées exclusivement par la publicité devraient voir le jour. Un retour de la publicité sur France Télévisions handicaperait gravement leur lancement. Enfin, France Télévisions lui même n'y est pas très chaud. La raison en est simple: sa régie n'est pas sûre, dans un contexte de crise de retrouver sur le marché publicitaire les 400 millions d'euros perdus en 2009. Le groupe est davantage rassuré de recevoir cette somme du budget de l'État en compensation, comme c'est le cas depuis 2009.Rencontre Hollande / Merkel : plaies et bosses du couple franco-allemand 100 jours après l’élection du Président normal
Ce jeudi, François Hollande et Angela Merkel se rencontrent pour discuter de la Grèce, dont on attend qu’elle réalise 11,5 milliards d'euros de coupes budgétaires, alors que son Premier ministre voudrait obtenir un sursis de deux ans et renvoyer à 2016 le retour à l'équilibre budgétaire. François Hollande sera-t-il aussi offensif qu’au début de son mandat ? Y a-t-il eu une évolution récente par rapport aux premiers sommets ?
Toi, ta gueule le déplumé, même le ciel ne peut rien pour toi. |
Quelles sont les grandes dates qui marquent cette évolution dans la relation Merkel / Hollande ?
La rencontre ne sera pas suivie d’une conférence de presse, comme l’aurait apparemment souhaité l’Elysée. François Hollande tient-il plus à faire la promotion du « couple » franco-allemand qu'Angela Merkel ?
Au contraire, pourquoi souhaiterait-on communiquer sur cette rencontre à l'Elysée ?
Vous le disiez, la réunion de jeudi n'est pas susceptible de déboucher sur une décision forte. « Il ne faut pas attendre que l'on prenne les décisions essentielles », a d’ailleurs averti lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert. Vue la difficile position de la chancelière vis-à-vis des membres de sa coalition et de l’opinion, Angela Merkel cherche-t-elle à gagner du temps pour ne pas subir les foudres de l’opinion publique et des membres de sa coalition ?
Hans Stark : Je n’irais pas jusque là. L’Allemagne n’est pas encore en campagne : la campagne électorale va débuter au printemps 2013. Evidemment, on se met dès aujourd’hui en position.
Pourtant, a priori, les marchés verraient de bonne augure un accord franco-allemand. M. Hollande et Mme Merkel ne sont-ils pas incités à une décision lors de ce sommet par la pression des « marchés » ?
Le président de la République n’a-t-il pas intérêt à se cacher derrière le refus de Mme Merkel pour ne pas faire supporter le poids de l’aide grecque à la France ?
M. Hollande plaidait pour le secours à la Grèce. Confronté à une situation économique délétère dans l’hexagone, le Président pourrait-il se servir des réticences allemandes afin de ne pas fournir ce coûteux secours à Athènes ?
Si l’Allemagne fait défaut, la France n’a pas d’autre choix que de faire de même. Dès lors, il ne s’agirait pas de se cacher derrière Mme Merkel mais tout simplement d’admettre que la France, étant donnée la situation politico-économique qui est la sienne, ne peut pas soutenir la zone euro à elle toute seule.
Ayrault joue l'apaisement sur le dossier des Roms
Ils auront accès à plus de métiers, mais les expulsions judiciaires des campements illicites continueront.
Matignon a fixé la ligne sur la question des Roms,
ces quelque 20 000 ressortissants roumains ou bulgares dont
l'installation en France, dans des campements de fortune, souvent en
violation de la propriété privée, occasionne des troubles insupportables
pour les riverains concernés.
Dès hier matin, en préambule à la réunion qu'il devait présider l'après-midi sur le sujet, Jean-Marc Ayrault
a promis «fermeté et humanité». Une déclaration aussitôt accueillie
comme une forme de soutien à Manuels Valls, très critiqué dans son camp
pour avoir fait expulser des campements illicites à Lille cet été.
Le
premier ministre s'est par ailleurs déclaré «favorable à une évolution»
des mesures transitoires qui restreignent l'accès des ressortissants de
ces pays au marché du travail en France. À ce jour, et jusqu'au
31 décembre 2013, ces étrangers, qui ne sont pas encore pleinement
européens, n'ont accès qu'à 150 types d'emplois dans des secteurs dits
«en tension».
Extension des secteurs professionnels accessibles aux Roms
Certes, on trouve dans cette liste nombre de métiers de main-d'œuvre, mais leur exercice y est très encadré. Parmi les conditions imposées: le versement par l'employeur d'une taxe à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). Un frein à l'intégration de ces populations, estiment les associations humanitaires qui les soutiennent. En Italie et en Irlande, les autorités ont purement et simplement supprimé ces mesures transitoires, offrant aux «Roms» un accès sans réserve à leur marché de l'emploi.La France semble privilégier une solution intermédiaire. Lors de la réunion d'hier, en présence de neuf ministres, dont celui de l'Intérieur, Manuel Valls, l'hôte de Matignon a retenu le principe d'une extension des secteurs professionnels accessibles aux Roms et annoncé la suppression de la taxe pour les employeurs. A-t-il ainsi voulu limiter le risque d'«appel d'air» tant dénoncé par l'opposition? Beaucoup s'interrogent, quoi qu'il en soit, sur la portée concrète de telles mesures en période de crise. «Le gouvernement fait diversion», assure le député UMP de l'Yonne, Guillaume Larrivé.
Trouver des terrains
Quid, en effet, des 300 à 400 campements illicites qui concentrent, en périphérie des grandes villes, toute la misère de ces populations itinérantes s'adonnant souvent à la mendicité? D'un côté, le gouvernement déclare qu'il fera exécuter les expulsions ordonnées par la justice. De l'autre, il défend la doctrine du candidat Hollande de ne pas expulser sans proposition préalable de relogement.Les autorités s'activent donc pour recenser les terrains disponibles. Mais ces derniers manquent. Tous les gouvernements s'y sont cassé les dents. La France invite par ailleurs les pays d'origine de ces communautés à mieux prendre en charge leurs ressortissants. «Le gouvernement souhaite ouvrir des discussions avec ceux-ci», déclare Matignon.
En tout état de cause, les expulsions de Roms cesseront «au plus tard fin 2013», se félicite le collectif Romeurope, dont Jean-Marc Ayrault a tenu à recevoir hier les représentants. Le temps de la «stigmatisation» est peut-être révolu. Le problème des Roms est loin d'être réglé.
Samaras promet "un retour spectaculaire" de la Grèce (presse)
Le Premier ministre Grec Antonis Samaras affirme que son pays pourra
bientôt témoigner d'un "retour spectaculaire", dans une interview au
journal Bild à paraître jeudi.
"Bien évidemment, nous rembourserons
nos dettes, je le promets. Nous pourrons témoigner d'un retour
spectaculaire", déclare M. Samaras au quotidien à grand tirage.
Le
chef du gouvernement grec ose la comparaison avec la victoire de la
Grèce à l'Euro de football en 2004. "C'était un miracle", se souvient M.
Samaras.
Et de citer l'ancien entraîneur allemand de la sélection
grecque de l'époque: "Otto Rehhagel disait alors que le succès était le
résultat d'un mélange de valeurs typiquement allemandes, d'enthousiasme
grec et d'inventivité". "Donc, nous avons la bonne recette", conclut M.
Samaras.
Dans une interview qui doit paraître également jeudi dans le
quotidien Süddeutsche Zeitung Antonis Samaras, promet également que la
Grèce remboursera toutes les aides perçues et mettra en oeuvre les
réformes promises.
M. Samaras rencontrait mercredi le président de
l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker avant une rencontre vendredi à Berlin
avec la chancelière Angela Merkel et samedi à Paris avec le président
français François Hollande.
Roms : un accès à l'emploi restreint
L'accès à l'emploi des Bulgares et Roumains est en premier lieu restreint à une liste de 150 métiers dits "en tension", dans des secteurs où les employeurs peinent à recruter. Le gouvernement a annoncé un élargissement de cette liste. Ces métiers concernent notamment le BTP (ouvrier, couvreur, dessinateur...), l'hôtellerie (cuisinier, serveur...), l'agriculture et la pêche, l'industrie (soudeur, mécanicien...) et l'entretien. On trouve aussi dans cette liste des fonctions dans le domaine de l'informatique, de la banque et de la finance, ou encore du commerce et de la santé.
Les ressortissants bulgares et roumains ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master sont toutefois exemptés de la nécessité d'obtenir un titre de séjour et une autorisation de travail. Selon une enquête de l'agence des droits fondamentaux (FRA) de l'UE, réalisée dans onze pays européens et publiée en mai dernier, moins d'un tiers des Roms interrogés occupent un emploi salarié, et 80 % vivent dans un ménage menacé par la pauvreté.
"C'est la dernière chance de la Grèce", dit Juncker à Athènes
* Un délai dépend du rapport de la troïka - Juncker
* Juncker ne veut pas d'un 3e plan d'aide
* Samaras veut "un peu d'air"
* Merkel - Pas de décisions prévisible vendredi
Le président de l'Eurogroupe a
préservé l'espoir nourri par la Grèce de bénéficier d'un délai
supplémentaire pour mettre en oeuvre ses dures réformes mais
Jean-Claude Juncker l'a également prévenue: c'est sa "dernière
chance" d'éviter la faillite.
Confrontée à sa cinquième année de récession, la Grèce veut
bénéficier de deux années de plus pour pouvoir respecter les
engagements budgétaires convenus suivant un second plan d'aide
international de 130 milliards d'euros.
La troïka des bailleurs de fonds de la Grèce est composée de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne.
Juncker a également dit que le déblocage de la prochaine tranche d'aide dépendrait de la présentation d'une stratégie crédible d'assainissement des finances publiques.
"Pour ce qui concerne l'avenir immédiat, la balle est dans le camp des Grecs", a-t-il souligné. "En fait, c'est la dernière chance et les citoyens grecs doivent le savoir".
Quoique assorties d'avertissements multiples, les déclarations du patron de l'Eurogroupe sont plutôt de bon aloi pour le Premier ministre grec Antonis Samaras, qui plaide pour qu'on donne à la Grèce "un peu d'air", prière qui pour l'heure n'impressionne ni les Néerlandais, ni les Allemands.
"Soyons bien clairs: nous ne demandons pas plus d'argent; nous nous en tenons à nos engagements et au respect de toutes nos obligations", avait-il dit au Bild avant de rencontrer Juncker.
Néanmoins, le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager n'est pas favorable au principe d'un nouveau délai. "Si cela revient à retarder les réformes et les coupes budgétaires, alors ce n'est pas une bonne idée", a-t-il dit.
Après avoir accueilli Juncker, Antonis Samaras doit rendre visite vendredi à la chancelière allemande Angela Merkel puis samedi à François Hollande.
Ce dernier a abordé le dossier grec avec le Premier ministre britannique David Cameron mercredi lors d'une conversation téléphonique et les deux hommes se sont félicité des décisions récentes de la BCE.
"Tous deux ont salué les décisions récentes de la BCE et ont convenu que cela ne remettait pas en question la nécessité pour la Grèce de stabiliser sa propre économie et d'empêcher toute nouvelle conséquence néfaste pour l'ensemble de la zone euro", déclarent les services de Cameron dans un communiqué, sans préciser quelles sont les décisions de la BCE ainsi louées.
Sera - ce le baiser de Gethsémani ? |
Juncker pour sa part a admis que la Grèce souffrait d'une "crise de crédibilité" mais il a réaffirmé qu'il n'était pas question que le pays sorte de l'euro car ça ne l'aiderait en rien et en outre comporterait des risques de taille pour l'ensemble de la zone euro.
Il écarte également toute idée d'un troisième plan d'aide international, appelant plutôt la Grèce à accéréler les réformes structurelles et les privatisations.
Samaras de son côté a promis que son gouvernement présenterait bientôt - spécifiquement dans les semaines à venir - un programme d'austérité de 11,5 milliards d'euros environ sur les deux ans à venir.
Le programme fait déjà l'objet d'un accord de principe parmi les partenaires de la coalition au pouvoir mais y mettre la dernière main soulève des difficultés.
Samaras, dont les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) dominent le gouvernement, tente depuis plusieurs semaines de trouver un accord avec ses partenaires du Parti socialiste (Pasok) et de la Gauche démocratique (Dimar), en particulier sur la diminution des retraites et la révocation contestée de 40.000 fonctionnaires. (voir et )
Ce programme une fois arrêté doit être présenté début septembre à la troïka et c'est en octobre qu'il sera décidé si l'aide financière continuera de soulager la Grèce. (Julien Dury et Wilfrid Exbrayat pour le service français)