TOUT EST DIT

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dimanche 10 août 2014

Des dieux et des bombes

Des dieux et des bombes
À Mossoul, l'ancienne Ninive, la messe n'a pas été célébrée dimanche dernier pour la première fois depuis 1.800 ans. La chute, avant-hier, de Qaraqosh, grande ville chrétienne, les autodafés, l'exode sur les routes, l'errance au désert… Il fallait aider les chrétiens d'Irak, c'est une urgence humanitaire. C'est aussi un défi pour la France qui doit éviter cette fois les erreurs d'appréciation et être à la hauteur des engagements de protection de la charte proclamée par saint Louis en 1250. Le monde libre doit rappeler avec fermeté qu'il n'est pas de terre qui puisse être soumise à un dieu, qu'il n'y a pas de persécution qui soit justifiée parce que des fous qui n'ont que la foi des armes décrètent « califat » une grande région sur laquelle ils n'acceptent aucune autre croyance.
Même si depuis les siècles des siècles, musulmans et chrétiens ont partagé le pain et le sel sur la terre de cet Orient où sont nés les trois monothéismes majeurs, les relations entre les religions du Livre sont depuis toujours complexes et leur coexistence très relative. En Égypte, en Irak, en Algérie, en Syrie et ailleurs, la menace des fondamentalistes extrémistes sur les communautés chrétiennes est une réalité quotidienne.
La peur et la discrimination ne sont pas nouvelles pour ces minorités fustigées comme descendantes des croisés, qu'il faut encore et toujours combattre. Et même si les réactions et condamnations viennent de partout après les exactions et l'exil imposé, la liberté de conscience de ceux qui croient en Dieu et de ceux qui n'y croient pas n'a guère de sens dans ces pays où l'on se fait face sans se parler. La violence intégriste est ici la sanglante confirmation de la volonté des terroristes et des prosélytes salafistes de faire des chrétiens des « cibles légitimes » et de mettre en marche la spirale déstabilisatrice de l'intolérance.
En France, la tentation de l'instrumentalisation de l'islam a très vite pointé le bout de ses arrière-pensées et de ses mots détestables. Mais rien sur nos silences face aux haines et aux persécutions de ces minorités chrétiennes qui aboutissent à un drame heureusement revenu sous les projecteurs de l'actualité. Comme si la guerre des dieux était compatible avec la paix des hommes.

La gifle avant la fessée

La gifle avant la fessée

Gifle, claque, camouflet, tout le vocabulaire de la punition y est passé en attendant la fessée électorale. La seule mesure en faveur des salariés dans le pacte de responsabilité a été retoquée par le Conseil constitutionnel qui a validé presque tout le reste du dispositif et en particulier la baisse des charges des entreprises. La décision des Sages est argumentée et vient sanctionner un ajout bricolé à la va-vite par Manuel Valls pour donner des gages à l'aile gauche socialiste. Pour l'image du gouvernement et celle de François Hollande, ce revers est désastreux au moment où, au c'ur des vacances, on vient de nous prévenir d'une rentrée catastrophique. Certes faire et défaire, c'est toujours gouverner, mais à ce train la lente glissade sur la pente de la crédibilité va se transformer en chute libre.
Si, comme annoncé dès hier par les ministres concernés, des mesures de substitution ne sont pas proposées en septembre, le pacte de responsabilité renouera avec les déséquilibres sociaux que lui reprochaient certains députés et creusera un peu plus le fossé entre les tendances du PS. L'allégement des charges salariales laissait espérer un sursaut de pouvoir d'achat et un bénéfice politique qui faisait tampon avec les frondeurs de la majorité.
L'inattendue censure du texte accentue le sentiment de malaise et renforce l'impression que l'on assiste à la naissance de deux gauches dont rien ne dit qu'elles continueront à cohabiter. François Hollande a beau grimper aux murs, rien n'y fait, lui et son gouvernement ne parviennent pas à redonner du souffle à leur action et à leurs troupes éparpillées. L'exécutif parle beaucoup de réformes, fait la leçon, mais rien de structurel n'aboutit véritablement. S'il veut relancer la machine et ne pas être accusé de changer l'or en plomb, le gouvernement doit trouver le moyen de contourner l'écueil constitutionnel et annoncer des mesures en faveur des ménages les plus modestes.
Peut-être saurons-nous un jour pourquoi le chef de l'État n'a pas dès le début du mandat entrepris la véritable révolution structurelle qu'auraient été les réformes de la fiscalité et de la protection sociale comme promis au Bourget ? Il se serait évité bien des désaveux et reproches sur la justice sociale.

VOUS SAVEZ CE QUE J'EN PENSE...

Les 3 pires arguments contre le libéralisme

Trois arguments reviennent dans toutes les conversations sur le libéralisme…dans la bouche de ceux qui s’y connaissent le moins

Il y a des mauvais arguments à l’encontre de la liberté individuelle qui me sont constamment adressés, et je pense que tous les libéraux les ont entendus au moins une fois. Autant il y a matière à avoir de réelles discussions sur certains sujets, autant ceux-ci sont tout simplement à côté de la plaque et montrent que la personne n’a pas pris 5 minutes ne serait-ce que pour se renseigner sur ce qu’est ou ce que n’est pas le libéralisme. Je voulais donc les recenser une bonne fois pour toutes, parce qu’ils reviennent si souvent que c’en est presque drôle.
1. Le libéralisme c’est aider les grands patrons
Tout le contraire. Il y a une grande culture pro-entrepreneurs chez les libéraux, mais il ne faut pas confondre marché et entreprise. L’économie de marché, c’est défendre la concurrence et non les entreprises établies. Une entreprise qui est dans un marché concurrentiel va utiliser ses profits pour investir et rester dans la course, alors qu’à l’inverse un patron en situation de monopole pourra gonfler ses profits et distribuer des dividendes au lieu d’investir et d’embaucher.
Et si vous croyez que ce n’est que de la théorie, regardez ce qui s’est passé aux États-Unis en 2008. Les entreprises ont la possibilité de financer des partis politiques, et (surprise !) Obama et Romney ont reçu littéralement des dizaines de millions de dollars de soutien de la part d’entreprises américaines, alors que Gary Johnson n’a récolté que 50 000 dollars. Les entreprises américaines savent très bien quels sont les candidats qui défendent le mieux leurs intérêts, et ce n’était pas le Parti Libertarien.
2. Tu veux que les pauvres meurent de faim parce qu’ils n’ont plus d’aides
Cet argument est au mieux drôle, au pire tout simplement insultant. Jamais je n’ai entendu un libéral dire qu’il veut voir les gens mourir de faim plutôt que de payer des impôts. L’immense majorité des libéraux est en faveur d’une redistribution. Ce qui est critiqué par contre, c’est que nous ayons littéralement un tiers du PIB qui est consacré à la sécurité sociale, une bureaucratie énorme, des services publics inefficaces, et tout cela sans régler les problèmes de pauvreté.
Des figures imposantes du libéralisme comme M. Friedman ou F. Hayek ont défendu des mesures proches du revenu de base, qui est une redistribution assez large mais au final plus simple, plus efficace et qui possède moins d’effets pervers que la sécurité sociale que nous avons actuellement. À l’opposé du spectre, il y a les libéraux radicaux qui veulent l’abolition de la sécurité sociale, mais ce n’est pas par égoïsme, c’est parce qu’ils rejettent la notion même d’État.
3. Si l’État ne s’occupe pas de X, alors il n’y aura plus de X
Lors de la chute de l’URSS, des millions de personnes se sont retrouvées dans un monde où l’État n’était plus là pour régenter chaque aspect de leur vie. À tel point qu’ils étaient perdus lorsqu’il s’agissait de trouver un emploi, puisqu’ils n’avaient jamais eu à le faire de leur vie. Même les courses étaient perturbantes pour eux, puisque tout d’un coup il y avait différents produits de différentes marques et il fallait choisir, ce qui leur était totalement inconnu auparavant. Si je parle de ça, c’est qu’il y a la même peur vis-à-vis des services publics que l’État fournit aujourd’hui.
Il n’a jamais été question d’interdire la livraison de courrier ou les transports en commun. J’ai par ailleurs critiqué à de nombreuses reprises le concept même de privatisation. Il s’agit plutôt d’ouvrir ce que l’État fait à la concurrence. Mais ce n’est pas parce que l’État fournit un service aujourd’hui que des individus ne peuvent pas faire de même, que ce soit par l’intermédiaire d’entreprises privées ou par des organismes non lucratifs.

Michel Sapin : "L'iPhone, c'est le machin avec la pomme?"

"Moins geek que Michel Sapin, c'est impossible" : voici la conclusion difficilement contestable tirée par le quotidien "l'Opinion" après avoir interrogé le ministre des Finances sur son rapport aux nouvelles technologies mobiles.

A l'occasion d'un entretien publié vendredi 8 août dans le journal "l'Opinion", le ministre des Finances a étalé son large scepticisme vis à vis des nouvelles technologie et des habitudes qui en résultent. Contrastant ainsi avec la tendance de son prédécesseur Pierre Moscovici, très présent sur les réseaux sociaux, Michel Sapin considère que le réseau social Twitter est surtout un vecteur "d'imbécillité et d'appauvrissement".
Les adeptes de réseaux sociaux ne devraient pas non plus avoir l'occasion de tomber sur un "selfie" du ministre des Finances; une habitude contre laquelle Michel Sapin est encore plus véhément, considérant que leur seule utilité est de donner à leurs victimes des "des gueules de batraciens". 
"Le machin avec la pomme, c'est ça ?" telle est la réponse apportée par le ministre des Finances quand on lui demande s'il dispose bien d'un iPhone.L'intéressé affirme n'utiliser son "machin avec la pomme" exclusivement pour téléphoner, envoyer des SMS et consulter des dépêches. 
Malgré son opposition farrouche à la mode du selfie, Michel Sapin s'est toutefois rendu coupable de quelques écarts, comme en atteste ce cliché furtif réalisé au mois de mars, sur lequel le ministre des Finances apparaît etouré de jeunes. (tellement pourri que je ne le mets pas, il a déjà une tête de con, mais là...)
Il est parfois difficile de résister à la pression populaire.

La sieste au travail, une solution d’avenir !

Même en pleine vacances, il faut se rendre à l’évidence : le travail fatigue. Heureusement, les Français, dont la productivité légendaire ne fait qu’augmenter (d’autant plus que le chômage s’étend) ne sont jamais à cours d’idées lumineuses pour atténuer la souffrance que fait subir le Capitalisme Triomphant sur les Classes Laborieuses Exploitées. Et parmi celles-ci, l’une tient actuellement la tête : la sieste au travail.
Or, si l’article du Figaro explique bien les avantages d’un petit roupillon postprandial pour accroître la productivité de l’après-midi, un de mes lecteurs réguliers (que je remercie au passage) me fait remarquer que le petit articulet n’en oublie pas moins quelques avantages évidents qui seront les bienvenus en ces temps de détresse économique française. À bien y réfléchir, la sieste constitue peut-être la bonne solution pour relancer une croissance en panne, inverser la courbe du chômage, guérir les écrouelles et garantir une place au second tour des présidentielles d’un président de plus en plus transparent.
Par exemple, il est difficile de ne pas noter qu’une petite sieste dans le cours de la journée réduit de fait le temps de travail, mais dans la douceur ouatée d’un petit dodo confortable au contraire des lois Aubry qui furent de nombreux et coûteux casse-têtes pour les entreprises françaises. Pour le coup, cette sieste sera sans aucun doute bien plus facile à faire passer dans certains services qu’une réduction hasardeuse et arbitraire des horaires de travail…
sieste - nap
Et puis, rappelez-vous : le travail n’est qu’un gros gâteau dont la taille, fixe, est déterminée par la loi et le Ministre de l’Economie et du Redressement Productif. Pour que tout le monde en ait, il faudra bien le découper en tranches plus fines, quitte à s’endormir un peu sur le couteau. Par voie de conséquence, on peut s’attendre enfin à une diminution du chômage suite à l’introduction généralisée de la sieste dans les entreprises françaises. Pour le coup, difficile de ne pas louanger ensuite l’entregent et la finesse d’analyse de nos élites lorsqu’enfin la courbe du chômage s’inversera.
La sieste installée définitivement dans les mœurs, la productivité s’en trouvera améliorée, les travailleurs, frais et dispos, pouvant se consacrer d’autant mieux à leurs tâches d’après-midi. Du reste, avec le réchauffement climatique dont on sait pertinemment que rien ne pourra plus jamais l’arrêter, la France rentre de toute façon dans le rang des pays méditerranéens surchauffés qui ont déjà pris l’habitude de ne pas travailler du tout entre midi et 15h. L’instauration officielle de la sieste ne fera qu’entériner un état de fait.
On peut aussi s’attendre à une amélioration notoire de la santé des travailleurs. Entre les accidents du travail évités par une meilleure concentration et une meilleure immunité, un peps plus vitaminé et des humeurs plus contrôlées, le travailleur-siesteur français va faire des jaloux dans le monde. Et diminuera les trous de la Sécurité Sociale que le monde nous enviera d’autant plus.
oh filocheJe passe rapidement sur les effets de bords évidents en terme de relance de l’activité des mobiliers spécialisés (lits, canapés, divans, gros poufs moelleux et autre coussins) pour rappeler qu’en surcroît, l’obligation légale de la sieste en entreprise entraînera inévitablement la création d’une administration apte à vérifier que la pause est effective, bien organisée et correctement appliquée dans les entreprises. On imagine sans mal, une petite larme d’émotion heureuse au coin d’un œil déjà pétillant de bonheur, les armées de petits inspecteurs Filoche vérifiant, outils de mesure précis en main, le moelleux des oreillers norme NF, l’épaisseur réglementaire des coussins de canapés, les temps légaux de pause, pour s’assurer que l’entreprise ne contrevient pas aux obligations légales en la matière.
En tout cas, voilà qui donnera l’occasion d’alléger les listes d’inscrits à Pôle Emploi d’un bon millier d’individus qui seront heureux d’allers écumer les sociétés françaises pour s’assurer que tout le monde y fait dodo comme il faut. Accessoirement, les contrevenants s’exposeront à des amendes lourdes (mais justes, hein, on est en République Française, n’est-ce-pas) qui viendront aider au renflouement des caisses de l’Etat.
Décidément, cette histoire de sieste, c’est vraiment génial quand on y réfléchit deux minutes. Si l’on y réfléchit encore un peu plus, on peut même se dire qu’en étendant le principe sur plusieurs heures, on devrait arriver à la fois à une productivité de folie, un taux de chômage rikiki, une santé flamboyante de la population et de vigoureuses rentrées de fonds pour l’Etat. Et si on y réfléchit encore un peu plus, on se dit que tout ceci est bel et bon, mais il semble bien que cette histoire de sieste serve surtout à compenser un manque de sommeil de plus en plus chronique dans nos sociétés.
Bizarrement, et d’autant plus que la solution « sieste » semble si géniale, personne ne semble s’occuper réellement du problème initial, le manque chronique de sommeil. Plusieurs études montrent pourtant son ampleur : en France, le temps passé à dormir a diminué de 18 minutes en 25 ans. Or, pendant le même temps, la biologie humaine n’a pas évolué pour justifier cette diminution, ce qui veut dire que le phénomène a un impact durablement négatif sur les individus. Cette diminution n’est pas la même partout, mais elle suit assez bien l’augmentation du temps passé devant la télé et, plus insidieusement, celui dans les transports.
Or, si le temps passé devant la télévision (ou, plus généralement, les écrans) tient sans doute d’une mode technologique contre laquelle il semble difficile de lutter, l’augmentation parfois alarmante des temps de transport doit, elle, bien plus à la mauvaise gestion publique de l’aménagement urbain qu’à une mode passagère. Autrement dit, l’introduction de la sieste revient, pour ceux qui la pratiquent, à récupérer du temps de sommeil sur ce qui a été rogné par suite des choix politiques souvent discutables et parfois calamiteux en matière d’organisation des transports en commun, des infrastructures routières et des lois immobilières.
Mieux : la sieste est aussi vantée pour ses bénéfices contre le stress, stress souvent induit par des contraintes entrepreneuriales directement liées, là encore, à des choix politiques douteux (la proverbiale productivité française doit beaucoup à son code du travail momifiant les zacquis sociaux et imposant, par ricochet, les fameuses « cadences infernales » à ceux qui n’ont pas le privilège d’être en CDI, par exemple).
Il est finalement assez éclairant de constater que l’introduction de la sieste au travail pourrait bien apporter, outre les nombreux avantages décrits plus hauts, un peu de cette liberté qui a été grignotée par ailleurs. Et puis, comment ne pas voir dans un pays qui se réfugie dans le petit roupillon plutôt que résoudre ses problèmes un aboutissement logique de 40 ans de fuite devant ceux-ci ?
must not sleep

Au Sénat, le PS vers une troisième défaite de rang

Le 28 septembre, le Sénat renouvellera la moitié de ses membres. La droite espère leur reprendre le contrôle.

C'est une campagne discrète par nature. Avec entrain, le sénateur Didier Guillaume, président du groupe PS au Sénat, passe son mois d'août à sillonner la Drôme à la rencontre des grands électeurs. Ces derniers voteront le 28 septembre pour renouveler 178 des 348 sénateurs. Le PS redoute aujourd'hui la perte de la Haute Assemblée. Tout un symbole : le Sénat a été la première marche vers la reconquête du pouvoir pour les socialistes. Après des municipales et des européennes catastrophiques, il pourrait être le troisième tome du livre noir de ce début de quinquennat.
"Nous sommes passés de favoris à challengers. Ce renouvellement, a priori, ne nous était pas défavorable. La droite a beaucoup plus de sortants", pointe Guillaume. Christophe Borgel, le "Monsieur Élections" du PS, avance les 3 clés du scrutin : le nombre de listes (connu mi-septembre), la capacité du gouvernement à envoyer des signaux positifs sur l'investissement et le sort des départements ruraux ; s'y ajoute la qualité des candidats.
"Aujourd'hui, dans les calculs les plus savants du parti, nous sommes soit à moins 2 sièges, soit à moins 15", confie un hiérarque socialiste. Le PS et EELV n'ont pas réussi à trouver un accord pour cette élection. Ce qui amenuise un peu plus les espoirs de la gauche. "La raison aurait voulu qu'on s'accorde mais le cœur n'y était pas", assume le président du groupe écolo au Sénat, Jean-Vincent Placé. Fin juin, les communistes et le PS avaient engagé de discrètes discussions. "Les négociations ont capoté", annonce un dirigeant socialiste, même si officiellement rien n'est acté. "On est dans le non-dit et Pierre Laurent va venir à notre université d'été pour dire qu'on est des vilains", déplore ce même socialiste.

"Sur le terrain, les maires et les grands électeurs sont perdus"

Même l'accord entre le PS et les radicaux de gauche ne tient qu'à un fil puisque ces derniers accusent les socialistes de ne pas tenir leurs engagements. "Quand nous avons pris le Sénat, c'était une époque de rébellion contre la création du conseiller territorial voulu par Sarkozy", rappelle Jean-Michel Baylet, patron des radicaux et lui-même sénateur. Cette fois, le contexte est tout autre, souligne celui qui brocarde la réforme territoriale de François Hollande. "Fatalement, les textes qui concernent les collectivités ont une influence directe sur cette élection. Sur le terrain, les maires et les grands électeurs sont perdus", appuie-t-il.
À droite, on essaie de contenir son optimisme. Difficilement. "Nos calculs nous donnent entre 8 et 12 sièges d'avance. Tous nos candidats disent qu'il y a deux éléments rédhibitoires contre la gauche : les 11 milliards d'euros d'économies que veut faire la gauche en trois ans dans les collectivités territoriales et le flou complet qui règne sur le futur pouvoir des régions et des départements", note le sénateur UMP Roger Karoutchi.

Éric Ciotti : « Priver les clandestins de prestations »

La pression migratoire dans les Alpes-Maritimes et à Calais sont-elles analogues?
Éric CIOTTI. -À la frontière franco-italienne, nous enregistrons une augmentation très forte du flux des clandestins, avec un rythme d'interpellations qui atteint 100 par jour! Nous avons rejoint le niveau que l'on connaissait lors des printemps arabes de 2010. Cette nouvelle montée en puissance, globalement liée à ce qui se passe en Libye et en Syrie, traduit l'incapacité de l'Europe et de la France en particulier à s'opposer à l'entrée massive de candidats à l'exil victimes de réseaux de passeurs en 
pleine explosion. Il est aujourd'hui temps d'engager une politique de régulation des flux migratoires radicalement différente.

Comment?
L'Europe doit d'abord mieux protéger ses frontières externes, notamment avec la Turquie, qui est une passoire. Ensuite, il est urgent de réformer en profondeur le systèmeSchengen en le dotant d'outils plus fermes pour lutter contre cette immigration irrégulière. Mais le problème est aussi français et il s'est aggravé depuis 2012 par le laxisme du gouvernement. Les expulsions, qui ont baissé de 12.000 en 2013, se font de plus de plus en rares depuis l'affaire Leonarda. Par ailleurs, à peine 5 % des quelque 50.000 déboutés du droit d'asile sont effectivement raccompagnés dans leurs pays d'origine tandis que, dans le même temps, les régularisations ont augmenté avec la circulaire Valls de 2012. La France est devenue l'un des maillons faibles de l'Europe, en offrant de véritables appels d'air aux réseaux criminels.
Que proposez-vous donc?
Changer radicalement de politique migratoire! La France doit être moins attractive, moins généreuse en termes sociaux. L'Angleterre de Cameron s'engage déjà dans cette voie. Il me paraîtrait normal que les prestations sociales versées aux étrangers en situation régulière soient assorties de délais de présence beaucoup plus longs sur le territoire. Il faut aussi très clairement priver les migrants clandestins de toute prestation. J'ai d'ailleurs déposé une proposition de loi visant à limiter l'aide médicale de l'État (AME) uniquement aux cas d'urgence. Aujourd'hui, de véritables filières profitent du système…
ENFIN QUELQUE CHOSE DE RÉALISTE ET QUI VA DANS LE BON SENS

HOLLANDE, FAUT PAS FAIRE N'IMPORTE QUOI, VOILÀ LE RÉSULTAT.