Le gouvernement russe a approuvé un programme de privatisations pour un montant estimé de 42 milliards d'euros sur cinq ans, a annoncé mercredi 20 octobre le vice-premier ministre russe, Igor Chouvalov. La liste comprend neuf cents entreprises, parmi lesquelles figurent le pétrolier Rosneft, la banque semi-publique Sberbank ou encore la banque publique VTB, deuxième du pays en termes d'actifs. "Selon les données préliminaires, grâce à la réalisation du programme de privatisations, le gouvernement pourrait recevoir 1 800 milliards de roubles [42 milliards d'euros]", a déclaré M. Chouvalov, cité par l'agence Itar-Tass.
La liste présentée aujourd'hui, qui comprend des entreprises considérées comme stratégiques, doit encore être signée par le président, Dmitri Medvedev. Concernant le groupe Rosneft, le gouvernement russe est prêt à vendre 15 % d'actions dans les cinq ans et à perdre son contrôle après 2015. Pour la société de chemins de fer russes, la RJD, Moscou envisage entre 2013 et 2015 de vendre sur le marché 25 % moins une action. Pour la Sberbank, il est envisagé de réduire la participation de la banque centrale russe (BCR) entre 2011 et 2014, a indiqué M. Chouvalov, sans donner plus de détails sur le paquet d'actions qui sera mis en vente. Enfin, le vice-premier ministre a confirmé la volonté du gouvernement de vendre 10 % d'actifs dans la banque VTB en 2010, de se séparer encore d'un paquet de 10 % en 2011 et d'une autre part comprise entre 10 % et 15 % en 2012.
A la fin de juillet, les autorités russes avaient annoncé avoir établi une liste de sociétés publiques ou semi-publiques qui seront partiellement mises en vente entre 2011 et 2013. Cette nouvelle vague de privatisations, la plus grande depuis les années 1990, a pour objectif de contribuer à moderniser le pays et à maîtriser son déficit budgétaire.
mercredi 20 octobre 2010
La Russie entreprend un vaste programme de privatisations
Le diabète : un "tueur silencieux" sous-estimé
Alliance avec le FN : un député UMP brise le tabou
L'élu du Nord Christian Vanneste milite pour la fin du «cordon sanitaire» à l'égard du parti frontiste en vue des législatives de 2012. Un sujet sensible pour les leaders de l'UMP et du FN.
Interrogé par le figaro.fr, Christian Vanneste maintient «sans état d'âme» ses propos. «A partir du moment où le FN renonce à certaines mauvaises habitudes, pourquoi s'en priverait-on ? Tant qu'on aura un ennemi à droite, on perdra les élections !». Il cite l'exemple de Silvio Berlusconi qui s'est un temps associé avec l'Alliance nationale de Gianfranco Fini - le rassemblement a depuis périclité - et la Ligue du Nord : «Au moment où nous perdions les régionales en France, Berlusconi emportait les siennes».
Dédiabolisation
Les régionales, un traumatisme pour Christian Vanneste. Dans le Nord-Pas-de-Calais, la liste de Marine Le Pen a capté au second tour plus de 22% des suffrages - 3 points de moins seulement que la liste de l'UMP. «La droite préfère prendre le risque de perdre les élections plutôt que son âme. Mais pourquoi faut-il toujours considérer que toute relation avec l'extrême-droite est impensable ? La gauche le fait bien avec le trotskiste Besancenot !». Hostile à la théorie du «cordon sanitaire», mise en place par la droite dans les années 80, Christian Vanneste table sur une «normalisation» du FN à la faveur d'une probable élection de Marine Le Pen à la tête du parti, en janvier 2011. «C'est un parti comme les autres», explique le député, qui insiste sur «l'émergence d'une nouvelle génération» frontiste : «Les jeunes du FN ne vont plus dîner avec des Waffen SS !».Concrètement, le député propose de désigner pour les législatives des candidats communs UMP-FN. S'il ne se dit pas prêt à abandonner sa circonscription de Tourcoing à un candidat issu du parti frontiste - «Il n'y a personne de capable…» - il souhaite que le parti majoritaire laisse la place à un «certain nombre» de prétendants d'extrême-droite. Objectif : éviter «les triangulaires qui risquent d'être nombreuses en 2012 et de faire gagner la gauche». Une première étape avant d'imaginer la fusion de l'UMP et du Front national : «Je suis un partisan du bipartisme et donc d'un grand parti de droite qui englobe l'ensemble des sensibilités, basé sur le modèle anglo-saxon», explique Vanneste. Mais tout cela, admet-il, reste du domaine du «fantasme».
Tabou
Car aussi bien à l'UMP qu'au FN, le sujet de l'alliance est balayé d'un revers de la main. «Ça n'est pas parce que le responsable du FN change que le parti va modifier sa ligne, assure Dominique Paillé, porte-parole du parti majoritaire. Les valeurs du Front, le socle de ses idées n'ont rien de commun avec l'UMP». Et d'ajouter que «ceux qui prônent une telle aventure et qui remettent en cause nos convictions sont ultra-minoritaires».Quant à Marine Le Pen, elle dénonce une «manœuvre électoraliste». «M. Vanneste a été chargé avec ses amis de la ‘droite populaire' de lancer des œillades à l'électorat du Front national, compte tenu du renforcement de notre parti. Mais c'est peine perdue. Qu'ils se tournent vers leurs amis socialistes !».
En pleine campagne interne pour la présidence du FN, Bruno Gollnisch n'a pas manqué d'afficher sa différence avec Marine Le Pen. Partisan des accords avec l'UDF et le RPR lors des régionales de 1998 - quatre présidents de régions avaient alors été élus avec les voix du FN -, le vice-président du parti frontiste n'a «pas d'objection de principe» à une alliance avec l'UMP. «Je suis prêt à m'entendre avec un partenaire fiable qui garantirait la réalisation d'une partie de notre programme», explique-t-il. Avant de reconnaître : «Ça paraît compliqué»…
Le grand flop du "travailler plus pour gagner plus"
La loi TEPA, symbole du slogan "travailler plus pour gagner plus", voit ses différentes mesures remises en cause par le gouvernement lui-même. Seule la défiscalisation des heures supplémentaires résiste encore. Mais une étude de l'économiste Pierre Cahuc dénonce sa totale inefficacité. Interview.
Reste la défiscalisation des heures supplémentaires. Un dispositif de plus en plus critiqué. Dès son instauration, en 2007, un rapport du CAE (Centre d'Analyse économique) avait dénoncé les effets d'aubaine possibles pour les entreprises. Des soupçons confirmés récemment par la Cour des Compte qui a récemment parlé "d'effet ambigu sur l'emploi".
Aujourd'hui, deux économistes, Pierre Cahuc, chercheur à l'école polytechnique, et Stéphane Carcillo, professeur à Paris 1 et chercheur à l'OCDE, vont plus loin en démontrant l'inefficacité totale de la mesure. Un dispositif extrêmement coûteux pour les finances de l'Etat (le manque à gagner approcherait les 4,8 milliards d'euros).
Vous montrez dans cette étude comment la défiscalisation des heures supplémentaires est devenue un outil d'optimisation fiscale pour les entreprises...Pierre Cahuc. Effectivement. En observant minutieusement les enquêtes emploi publiées par le ministère, nous avons remarqué que si le nombre d'heures supplémentaires payées a certes progressé de 25% depuis 2007, la durée du travail, c'est à dire finalement le nombre d'heures travaillées, n'a pas bougé. Une situation totalement paradoxale. Pour cela, nous avons comparé deux groupes d'individus. Un premier groupe de salariés vivant en France mais travaillant à l'étranger, et donc pas touchés par la défiscalisation des heures supplémentaires, et un deuxième groupe vivant et travaillant en France. Si le nombre d'heures travaillées a évolué de façon parallèle entre les deux groupes, ce n'est pas le cas pour les heures supplémentaires versées qui ont nettement progressé pour les salariés travaillant dans l'hexagone. D'où notre mise en cause de cette loi.
Vous dénoncez les intérêts communs des entreprises et des salariés à utiliser ce dispositif...Tout à fait. Dans un premier cas, une entreprise qui souhaite augmenter un salarié a tout intérêt à dire qu'elle va lui verser des heures supplémentaires sur lesquelles elle paiera moins de charges que de l'augmenter réellement. Le salarié à lui aussi intérêt à accepter cette proposition car il ne paiera pas d'impôt sur ce « bonus » salarial. Dans un deuxième cas, et c'est le plus courant, les entreprises qui versaient autrefois des primes, notamment à leurs cadres, préfèrent aujourd'hui verser des « heures sup », là encore défiscalisées, ce qui n'est pas le cas des primes. D'ailleurs, la hausse constatée des heures supplémentaires ne concerne que les salariés qualifiés qui ont de larges possibilités de déclarer des heures supplémentaires fictives car leur durée du travail est particulièrement difficile à vérifier.
Faut-il finalement détricoter totalement la loi TEPA en supprimant le volet défiscalisation des heures supplémentaires ? Evidemment. C'est un système qui n'a aucune raison d'être. C'est une dépense publique inefficace et injuste puisqu'elle profite essentiellement aux salariés qualifiés et aux cadres, mieux rémunérés que les ouvriers. Si l'on veut redonner du pouvoir d'achat et changer la répartition des richesses en France, il faut utiliser le levier de l'impôt sur le revenu. Il est aujourd'hui extrêmement faible (3% du PIB seulement) et très inégalement réparti.
La Grande-Bretagne va repousser l'âge légal de départ à la retraite à 66 ans
Cette annonce prend place dans un plan d'austérité qui prévoit 83 milliards de livres d'économies d'ici à 2015 afin de ramener le déficit public de 10,1% cette année à 1,1% du PIB en 2015.
Coupes claires pour une majorité des ministères
Pourquoi le léopard a-t-il des taches, et le tigre des rayures ?
Alcoolisme : le gène qui protège
Rocard: "La télé a cassé la politique"
Pour l'ex-Premier ministre, le petit écran appauvrit le débat public. Il explique à L'EXPRESS ce qu'il reproche aux médias et à la télévision en particulier.
Théoricien de la communication, l'Américain Neil Postman, qui dirigea le département culture et communication de l'université de New York, publiait en 1985 un ouvrage de référence - Se distraire à en mourir - dans lequel il se livrait à un réquisitoire en règle contre la télévision, accusée de formater la société et de décerveler les citoyens.
Edité en France pour la première fois (Ed. Nova), cet ouvrage contient une préface signée de Michel Rocard.
L'ex-Premier ministre y jette un regard cruel sur les médias en général et sur le petit écran en particulier, accusés, au nom du sensationnalisme et d'une approche exclusivement commerciale de l'information, de réduire le discours politique à sa plus simple expression. Pour l'Express, Michel Rocard va plus loin.
Amplification de l'effet d'annonce, raccourcis de l'information, diffusion de toute décision sans mise en perspective ni rappel du contexte: le petit écran a entériné la disparition du temps long.
Pas seulement à l'intérieur même des journaux d'information, de 13 heures ou de 20 heures, mais sur l'ensemble des grilles de programmes des chaînes.
Je ne me souviens pas d'avoir vu jusqu'ici à la télévision la moindre attention portée sur un sujet qui aille au-delà de la prochaine échéance électorale!
Or, on le sait, en politique, tout ce que l'on met en chantier produit ses premiers effets au minimum dans les dix ans qui viennent, et en tous les cas pas avant les deux ou trois ans qui suivent la mise en place de ladite mesure.
Cette disparition du long terme à la télévision est d'autant plus terrible qu'intervient le regard enfantin: les journaux d'information induisent les questions que les plus jeunes, dont le regard sur la société est formaté par le petit écran, sont amenés à poser à l'école.
Au motif que nous formerions une nation inepte et incapable de réflexion? C'est consternant. Elle est loin, l'époque où le fondateur du Temps donnait pour seule consigne à ses journalistes: "Faites emmerdant !"
J'ajoute à cela - c'est mon dernier point - que ce refus de la complexité, que cette schématisation à l'extrême de l'information mènent inévitablement à un appauvrissement de la langue, qui perd de ses nuances et de sa richesse.
Les journalistes vont au plus parlant, avec un vocabulaire réduit au strict minimum: faire court est devenu la règle. Je me souviens d'avoir rencontré un jour une journaliste d'une grande radio qui m'avait donné une minute trente chrono pour développer ce qu'elle appelait mon "projet de société": j'avais ostensiblement tourné les talons...
La pente est générale: on charge sur les individus, on personnalise le discours et on oublie les institutions. Jamais vous ne verrez une chaîne reprendre la déclaration d'un parti politique, elle préférera un bout de commentaire ou la petite phrase de tel ou tel responsable de parti, même de second plan.
Si bien que la vie politique dans notre pays se résume pour la télévision et la presse à une joute de gladiateurs. Tout cela oblige les responsables de parti à se référer exclusivement à la compétition permanente qui les oppose et que mettent en exergue les chaînes, avec une gourmandise coupable.
La politique est devenue ainsi l'un des piliers de l'entertainment, un spectacle qui voit des responsables de premier plan condamnés à jouer de leur charisme ou à donner aux médias un peu de leur vie privée, quand ils devraient se borner à expliquer aux Français pourquoi nous sommes en pleine crise financière.
Même la presse écrite, qui aurait pu se distinguer et prendre le contre-pied de la télévision, joue à fond la personnalisation au détriment des idées.
Souvenons-nous de l'homme de presse américain William Randolph Hearst, qui, dans les années 1920, en réponse à l'un de ses reporters envoyé à La Havane et se plaignant de n'avoir rien à se mettre sous la dent - ni histoires ni conflits, se lamentait-il - lui avait adressé ce message, par télex: "Vous ordonne de rester. Fournissez les récits, je fournirai la guerre." Cette phrase mémorable sonna le début du décrochage de la presse écrite vers le règne de la marchandise et de la vente à tout prix. Quatre-vingt-dix ans plus tard, rien n'a changé, tout a empiré.
Ce système a été poussé si loin qu'il n'y a même plus de débat interne au sein de nos partis politiques. Tout est sur la place publique, tout n'est plus que spectacle.
Nous sommes devenus le tiers obligé d'une profession qui dicte ses règles. Je me souviens que, licencié de mes fonctions de Premier ministre le 15 mai 1991, j'avais entendu un matin Jacques Chirac expliquer sur les antennes que Michel Rocard avait "vidé les caisses de l'Etat".
Mon sang n'avait fait qu'un tour et dans la foulée j'avais reçu, cela n'étonnera personne, une quarantaine de demandes d'interview. Terrorisée, mon assistante m'avait dit, "Monsieur, qu'est-ce qu'on fait?" Je lui avais fait répondre: "J'irai partout à la condition que la direction de la chaîne ou du journal en question accepte de donner les chiffres exacts du déficit public", tels qu'ils étaient alors publiés au Journal officiel, chiffres qui montraient que j'avais à l'époque réduit ce fameux déficit de 45 milliards de francs. Aucun média n'a accepté de publier mon bilan.
Voyant que personne ne prenait à bras-le-corps un sujet qui devenait à leurs yeux ennuyeux à en mourir, je me suis retiré sur mes terres et n'ai jamais apporté le moindre démenti aux allégations de Jacques Chirac!
Mon degré d'exigence a toujours été tel que jamais je n'aurais accepté d'entrer dans un jeu qui participe de la nocivité de la télévision et de dérives que je dénonçais déjà dans un livre intitulé Le Coeur à l'ouvrage, qui date de 1987!
Historiquement la presse a gagné sa respectabilité et sa place en se confrontant avec le pouvoir et personne, à droite comme à gauche, ne se risquerait à revenir en arrière sur sa liberté.
Résultat, la suspicion entre ces deux corps est générale: chaque fois qu'un nouveau média est apparu, les politiques ont toujours tenté de le contrôler.
Mon rêve serait un pacte professionnel qui verrait journalistes et politiques s'engager sur quelques règles allant du respect de la vérité des faits à l'exigence de la complexité.
L'Etat ne peut pas mener cette réflexion, sauf à rouvrir un front avec votre profession. Quant aux patrons de média, animés par le spectaculaire, ils restent guidés par des objectifs de rentabilité, d'audience et de vente au numéro. C'est donc l'impasse.
Tout média qui respecterait les exigences de l'intelligence et de l'information, même si c'est au nom d'une vision de droite, favoriserait le civisme et la participation politique. Or, réduire cette question à quelques mots chocs qui font échos dans les médias ne fait guère avancer le débat.
Les députés modifient leur régime spécial de retraite
Bernard Accoyer va proposer à son bureau non pas de supprimer mais de limiter le système de "double cotisation", qui caractérise le régime spécial des députés.
LES députés vont enfin réformer leur régime spécial après moultes teriversations. Le Président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, va proposer mercredi 27 octobre, à son bureau, non pas de supprimer mais de limiter le système de "double cotisation", qui caractérise le régime spécial des députés. Non seulement leur taux de cotisation était, jusqu'à présent, plus faible (7,85 % contre 10,55 % dans le privé). Mais, en plus les parlementaires cotisaient deux fois (15,7 %) lors de leurs trois premiers mandats puis 1,5 fois lors du quatrième (11,77 %) avant de revenir à la normale au cinquième. Résultat: 22,5 années de cotisations suffisaient pour valider l'équivalent d'une carrière pleine de quarante annuités et toucher une pension de l'ordre de 6 000 euros. Un système censé compenser une faible durée de vie professionnelle (sept ans en moyenne soit un mandat et demi) mais qui avantage les parlementaires fonctionnaires: une fois battus, ces derniers peuvent retourner dans leur administration d'origine.
Bernard Accoyer a donc décidé de trouver un compromis en créant un régime complémentaire facultatif, qui permet toujours de cotiser double pendant les deux premiers mandats. Mais, cette fois, le système revient à une simple cotisation dès le troisième. Et le taux sera progressivement aligné sur celui du privé, comme l'avait déjà annoncé Accoyer, tout comme la durée de cotisation, qui va passer de 40 à 41,5 ans, et le taux de réversion en faveur du conjoint survivant, de 66 % à 54 %. L'âge légal pour liquider sa retraite sera également porté de 60 à 62 ans. Enfin, autre avantage plus méconnu, qui pourrait être supprimé: le 13ème mois de pension dont bénéficiaient les retraités sans aucune raison valable. Bien sûr, que les députés se rassurent, cette réforme, si elle est adoptée par le Bureau de l'Assemblée, ne s'appliquera qu'au fil du temps, en commençant par les nouveaux élus de la prochaine magistrature en juin 2012. En attendant, le contribuable continuera à payer pour les vieux jours de ses représentants: en 2009, les cotisations des parlementaires actifs n'ont assuré que 11 à 12 % des 65 millions d'euros de pensions versées aux retraités en 2009.
"Une nouvelle vague de crise est en train d'arriver"
Son rapport est vivement critiqué
La "commission pour la libération de la croissance française" qu'il préside a proposé vendredi au chef de l'Etat un programme sur dix ans pour réduire radicalement la dette publique et favoriser l'emploi, s'attirant de vives critiques."Je trouve désagréable la manière dont on ment sur la manière de rendre compte de ce rapport, qui n’est pas un rapport sur l’austérité mais au contraire qui propose des moteurs de croissance ", a assuré Jacques Attali.
Retraites : "la réforme est insuffisante"
envoyé par Europe1fr. - L'info internationale vidéo.
L’économiste estime par ailleurs qu’une nouvelle crise, est à prévoir, au niveau mondial. "Au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, une crise extrêmement grave est en marche", a-t-il martelé avant d’asséner : "aux Etats-Unis, une nouvelle vague de crise est en train d'arriver. Il y a un nouveau scandale sur la manière dont ont été comptabilisées les faillites immobilières. Et ce scandale va entraîner de nouvelles pertes bancaires. On parle de sept à huit cents milliards pour ce foreclosure-gate".
Le foreclosure-gate (”scandale des saisies”) est un scandale venu tout droit des Etats-Unis.
Le scandale des saisies aux Etats-Unis
Lors de la crise des subprimes, des millions de ménages américains avaient perdus leurs logements. Mais en examinant les dossiers de saisie d’un peu plus près, des avocats ont déniché une faille : il apparaît que les banques ont contourné la procédure légale. Les saisies auraient été faites dans l'urgence, en oubliant les lois en vigueur.Résultat : ses défaillances pourraient conduire à l’annulation de millions d’actes d’achat ou de vente, car les organismes de crédit ne sont plus en mesure de prouver qu’ils détenaient, ou pas, une hypothèque.
De nombreux pays seraient menacés par une sécheresse prolongée
Les Etats-Unis et un grand nombre de pays très peuplés font face à une menace grandissante de sécheresse grave et prolongée au cours des prochaines décennies, selon une étude du Centre national américain de recherche atmosphérique (NCAR), publiée mardi. L'analyse détaillée de cette recherche conclut que la montée des températures combinée au changement climatique va probablement créer un environnement de plus en plus sec à travers l'ensemble du globe au cours des trente prochaines années, écrit le scientifique Aiguo Dai, principal auteur de ces projections.
Selon lui, il existe une possibilité que dans certaines régions la sécheresse atteigne des niveaux rarement, sinon jamais observés dans les temps modernes d'ici la fin du siècle. Cette recherche s'appuie sur vingt-deux modèles climatiques informatiques, un indice étendu de mesure des conditions de sécheresse ainsi que sur des analyses d'études déjà publiées. Ces travaux concluent que la plus grande partie de l'Amérique, de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Australie, pourrait être menacée de sécheresse extrême durant ce siècle.
Par contre, les régions situées dans les latitudes élevées de l'Alaska à la Scandinavie, vont probablement devenir plus humides, selon cette étude. "Nous faisons face à la possibilité de sécheresse étendue dans les prochaines décennies, mais cela reste encore à être pleinement reconnu par le public et la communauté de la recherche sur le changement climatique", relève Aiguo Dai. "Si les projections dans cette étude venaient à être même proche de se concrétiser, les conséquences pour les sociétés dans le monde seraient gigantesques", prédit ce climatologue.
Mais ce dernier a toutefois prévenu que les conclusions de son étude sont fondées sur les meilleures projections actuelles des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui va vraiment se passer dans les décennies à venir dépendra de nombreux facteurs, dont les futures émissions de CO2 autant que des cycles climatiques naturels tel le courant marin El Niño, insiste ce chercheur.
Il y a des semaines qui comptent double, voire triple. Celle-ci particulièrement. Pour le pouvoir, pour l'opposition, pour le pays, il est urgent de dissiper le climat de tension qui entoure les retraites.
Pour le pays : alors que le nombre de manifestants stagne, malgré l'afflux de lycéens, et que le taux de grévistes régresse, le mouvement s'accompagne de violences et d'actions paralysantes dans le secteur des carburants. Discréditer les manifestations ou produire le maximum de gêne avec le minimum de monde : cet usage immodéré de l'action sociale trouve vite ses limites.
Dès lors qu'il risque d'empêcher les salariés d'aller au travail, les transporteurs de livrer ou les entreprises de produire, le blocage recherché par quelques minorités, peu menacées de retraite à 67 ans, est évidemment condamnable.
Outre qu'elle fragilise une économie déjà mal en point, cette méthode ternit l'image et la crédibilité réformatrice de la France. Le gouvernement ne peut évidemment pas laisser faire : céder, alors qu'il faut encore redresser la Sécu et financer la dépendance, tuerait tout espoir de redresser les comptes du pays qui le paierait cash à travers le coût de ses emprunts.
Pour le pouvoir : il est trop tôt, à une semaine du vote définitif de la réforme, pour dire si la fermeté entraînera un reflux résigné de la contestation ou, au contraire, un coûteux regain de tension. En ayant accéléré le vote de la loi pour devancer les manifestations, le gouvernement s'était interdit de bouger, pariant que la fatigue financière des grévistes, les fissures syndicales et l'approche des vacances joueraient en sa faveur.
Mais l'humiliation n'est jamais une conclusion prometteuse. On ne peut pas rêver d'interlocuteurs sociaux forts et les obliger, alors qu'ils ont fait preuve de responsabilité, à replier leurs banderoles sans la moindre concession. On aurait, par exemple, imaginé un lissage du passage de 65 ans à 67 ans comme butée pour une retraite à taux plein.
Cette absence de tout nouveau compromis augure mal de la qualité future du dialogue social et pourrait imprimer dans les mémoires, à seize mois des élections, l'image d'un pouvoir ferme pour la droite, fermé pour la gauche.
Pour l'opposition : l'engagement du PS sur des positions dures risque d'être compliqué à assumer le jour où il arriverait au pouvoir. Promettre un retour de l'âge légal à 60 ans, c'est prendre le risque de décevoir ceux qui n'auraient pas compris que cette possibilité concernerait peu de monde ou s'accompagnerait de conditions financières pénalisantes.
Pour les syndicats, la radicalisation de l'action risquerait de refroidir une opinion acquise au mouvement. Ce qui ne serait pas, pour autant, une victoire pour la majorité, occupée à gérer les conséquences de la crise à défaut d'en avoir éliminé les causes.
Devant des jeunes anxieux pour leur avenir, devant des Français qui craignent de devenir pauvres ¯ plus d'un tiers selon une enquête du Pèlerin ¯ on voit bien, au-delà de ce conflit, quelle devra être la tâche du gouvernement remanié : qu'il s'agisse de retraites, d'impôts ou de santé, l'opinion, même celle qui ne manifeste pas, attend un message de justice.
En France, en 2010, la révolution d'octobre n'aura pas lieu. Mais, en quelques jours, le pays s'offre le luxe de rater à la fois une réforme et une révolution. Le naufrage du fantasme révolutionnaire est sans surprise : personne n'en veut, mis à part quelques vociférateurs, néofascistes ou néobolchéviques. Plus subtil est l'échec de la réforme : une fois légale, elle ne paraîtra pas légitime et, même en vigueur, semblera en sursis. Quelle que soit son issue, cette crise laissera un singulier héritage. Une fois les lois votées, amendements intégrés, raffineries débloquées, banderoles rangées, manifestants décomptés, lycées rouverts… que va-t-il donc rester ? Du ressentiment.
Demain va commencer un temps où personne ne sera réellement satisfait de ce qui s'est passé. Un temps où chacun se racontera que son échec - partiel ou total -incombe à l'autre et non à lui-même. Un temps où la rancoeur va mijoter doucement, cuire et recuire, polluer les dessous de la vie publique. C'est cela, le ressentiment : une hostilité affadie mais entretenue, alimentée au lieu d'être digérée, et cependant incapable d'agir. Rien à voir avec l'esprit de revanche, qui suppose, comme dans une compétition sportive, que les adversaires puissent échanger leurs places. Au contraire, le ressentiment ne prépare à aucune victoire vengeresse, car il s'est convaincu d'une dissymétrie permanente.
Depuis cent-cinquante ans au moins, la philosophie interroge cette notion. Le Danois Sören Kierkegaard (1813-1855), père de l'existentialisme, fut le premier à voir dans le ressentiment la marque d'un temps sans grandeur, où l'homme qui prend le risque de créer se trouve blâmé pour imprudence et témérité : on lui en veut de sa hardiesse. Nietzsche, creusant la même veine avec son génie de la provocation, deviendra le grand penseur du ressentiment. Il démonte la mise en place des idéaux, souligne qu'égalité et justice ne sont que des dérivés de jalousie et de vengeance. Il diagnostique combien « le ressentiment nuit au faible plus qu'à quiconque » (« Antéchrist », § 22) et rappelle à ceux qui voudraient « étudier le ressentiment de plus près : c'est aujourd'hui chez les anarchistes et les antisémites que cette plante fleurit le mieux » (« Généalogie de la morale », § 10). De ce point de vue, il n'est pas sûr que, depuis 1887, les choses aient tellement changé.
Max Scheler, en 1912, dans « L'Homme du ressentiment », tente de réconcilier Nietzsche et le christianisme, en élargissant encore la portée de la notion. Il en fait ce que Camus, dans « L'Homme révolté » (1951) décrit comme « une auto-intoxication, la sécrétion néfaste, en vase clos, d'une impuissance prolongée ». Scheler soutient que ressentiment et révolte sont identiques, Camus s'emploie au contraire à les distinguer. Ce débat ancien, qu'on pouvait croire dépassé, risque de redevenir actuel. Parce que la dimension psychologique va jouer, dans les temps qui viennent, un rôle nouveau.
En temps normal, on doit toujours se méfier des analyses qui « psychologisent » à l'excès des situations par nature multiples - économiques, sociales, politiques. Cette fois, pourtant, la singularité française est bien d'avoir installé au coeur du politique plus de psychologie qu'il n'est usuel. Le volontarisme du président, l'impression des manifestants de n'être pas entendus, pas même écoutés, induisent une composante d'animosité et de frustration. Aux conflits, désaccords et affrontements - qui font partie intégrante de toute vie démocratique -s'ajoute désormais la dimension passionnelle. On aurait tort d'en sous-estimer l'importance. Le ressentiment sera bien une des composantes de la vie française des temps qui viennent. D'autant qu'il traverse aussi syndicats, partis et administrations, et les divise du dedans. Rancoeur de la vengeance impossible, volonté d'impuissance dont l'adversaire est censé porter la responsabilité, le ressentiment risque d'empoisonner nos lendemains.
Austérité et planche à billets, le cocktail amer de Cameron
Quand les adultes jouent au bras de fer, quand les parents miment l'épreuve de force, les mômes cassent. Premier degré, ces mômes, loin des rituels policés de leurs aînés. La situation est bloquée ? Ils débloquent, comme ils disent, ils perdent la tête et la mesure. Ils ont quel âge : 14 ans, 15 ans ? Des gamins, des collégiens, qui brisent les vitrines, renversent les voitures, pillent les magasins, puis s'égaient comme une volée de moineaux devant les premières matraques. C'est colin-maillard, chat perché et cache-tampon en version graine de violence. Les grands appellent ça une guérilla urbaine… Et s'ils se demandaient, les adultes, pourquoi les mômes cassent ? Nous ne bougerons pas, affirment les uns. Nous ne bougerons pas, répondent les autres. Et cela semaines après semaines…
Les casseurs, mesdames et messieurs les adultes, sont les enfants de vos entêtements.
Comme une impression de déjà-vu. Il n'y a rien de plus radical pour rendre un mouvement impopulaire que les images de voitures qui brûlent, de casseurs cagoulés qui abattent des devantures de magasins et de files de véhicules devant les pompes à essence. La multiplication des incidents fait craindre la propagation de la violence et peut imposer aux syndicats un tournant dans leur stratégie de poursuite du mouvement. Ils vont devoir redéfinir leurs actions, pourtant toujours très populaires et très suivies partout en France et peut-être suspendre les manifestations, au moins jusqu'aux vacances, pour ne pas prendre le risque d'accrochages graves qui retourneraient l'opinion.
Le durcissement sert la cause de ceux qui veulent pousser les feux sur la réforme des retraites et celle de Nicolas Sarkozy qui voit s'éloigner le spectre de la reculade. Le président de la République a d'ailleurs très vite affirmé sa volonté de faire respecter l'ordre public. Politiquement Nicolas Sarkozy n'a plus d'autre issue et il se trouve là sur le seul terrain où il peut encore espérer regagner une partie de la confiance perdue. En attendant et presque à coup sûr le chef de l'État va remporter la bataille de la légalité en faisant adopter sa loi par le parlement.
Ce sera une victoire à la Pyrrhus car le passage en force écorne un peu plus la légitimité de la réforme et les prochaines échéances électorales s'annoncent difficiles pour son camp. La stabilité de son impopularité dans un sondage de ce matin en atteste. Certes Nicolas Sarkozy va réussir à faire la démonstration qu'il est capable de toucher au symbole des 60 ans et de défaire ce que la gauche avait fait. Il redevient ainsi le champion de la droite et peut espérer faire le plein des voix au premier tour de la présidentielle.
Mais Nicolas Sarkozy sait aussi que les insatisfactions se cumulent. Les syndicats ne manqueront plus aucune occasion d'en découdre avec lui et de rappeler que la réforme des retraites n'est que le résultat de la pression des marchés financiers sur la politique de la France. Pour ne pas avoir joué l'ouverture sur la durée des cotisations, le chef de l'État doit s'attendre à ce qu'à nouveau, quand il y aura des grèves, tout le monde s'en aperçoive.
ET JE M"EN VAIS CLOPE-UN CLOPE-EN
Pubs sur les méfaits du tabac, messages sur sa nocivité sur les paquets, augmentation du prix des cigarettes, interdiction de fumer dans les lieux publics… Et pourtant le nombre de fumeurs progresse en France, notamment chez les femmes et les chômeurs
En dépit d'une politique anti-tabac draconienne: les "mauvais chiffres" sont là a reconnu lundi dernier Roselyne Bachelot. Reprenant le baromètre santé de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), la ministre de la Santé a fait part d'une augmentation de près de deux points de la consommation de tabac en France. De 26,9% de la population en 2005 chez les 15-75 ans, la proportion de fumeurs est passée à 28,7% en 2010. Une progression due à deux facteurs : l'augmentation du tabagisme chez les femmes et l'"effet crise", et qui doit selon les professionnels pousser à renforcer la lutte anti-tabac.
Un exutoire contre le stress de la crise
Tandis que chez les hommes la consommation de tabac tend à se stabiliser (31 à 31.8%), elle est en nette progression chez les femmes ( 23 à 25.7%). Appréciant la cigarette pour des raisons semblables à celles des hommes (désir de faire comme les autres, élément de convivialité, recherche de détente et contrôle de poids, ce dernier point comptant beaucoup pour certaines adolescentes),la femme qui fume n'est plus par ailleurs mal vue comme autrefois. Le stress et l'anxiété issus d'une situation économique en berne auraient également poussé les personnes touchées à trouver dans la cigarette un exutoire bienvenu. "Pratiquement 50 % des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise, l'augmentation du chômage, ont eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac" a mentionné Roselyne Bachelot.
Nouvelle hausse des prixSi la ministre souhaite la mise en place d'une action spécifique à l'attention des fumeurs en recherche d'emploi, certains professionnels estiment que seule une politique de santé plus volontariste peut freiner durablement la consommation du tabac. Reconnaissant que la crise joue bien un rôle, ils notent toutefois que dans les autres pays européens également touchés par la crise, le tabagisme est resté stable ou serait même en recul. Une lutte véritablement dissuasive ne peut passer selon eux que par une hausse massive et brutale du prix des cigarettes, encore plus forte que les progressions enregistrées jusqu'à maintenant. Et même la hausse de 6% prévue pour le 8 novembre prochain ne sera pas suffisante pour être dissuasive. "Il faut augmenter les taxes de 10 % pour le plus grand bénéfice de l'état et de la Sécurité sociale. La TVA va à l'état mais le produit des autres taxes, (80 % du prix du paquet) va à la Sécurité sociale. Tout le monde serait gagnant et il y aurait moins de fumeurs" a indiqué à la Dépêche Gérard Dubois, professeur de santé publique et président de l'Alliance contre le tabac.
Cassez-vous les casseurs ! Évidemment, comme ça, en gras, le titre peut paraître un peu trivial... Mais, après tout, l'emploi sanguin du verbe a été validé par une parole présidentielle en roue libre dans une allée du salon de l'agriculture. Peu importe les références : il résume bien, en ces circonstances agitées, le sentiment général.
Car nous y sommes. La violence brute, le saccage gratuit, l'ivresse destructrice. Des images de chaos qui font le tour du monde... Les Strasbourgeois de Port du Rhin, meurtris par les ravages urbains collatéraux du sommet de l'Otan, sont bien placés pour comprendre le sentiment d'écœurement, d'incompréhension et de colère qu'on peut éprouver devant un tel spectacle. Une réprobation consensuelle réunit depuis hier ministres, syndicalistes, lycéens et journalistes. Voilà au moins un point d'accord entre générations et entre acteurs conflictuels de la crise sociale.
Ce serait faire insulte à la jeunesse que de chercher une quelconque justification, fut-ce intellectuelle, à des actes vides de sens. Ce serait aussi faire œuvre de malveillance que de les utiliser pour caricaturer la mobilisation et l'engagement des lycéens dans le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. L'immense majorité des quelque 130 000 jeunes qui ont défilé pacifiquement dans les rues des grandes villes de France n'ont, bien entendu, rien de commun, sinon leur âge - et encore ! - avec les sauvageons cagoulés qui, confisquant leur cause et avançant masqués, fracassent pour fracasser.
La brutalité sauvage de ces ravageurs dont certains n'ont pas 15 ans, avec parfois même - mais oui - des gueules d'ange, fait froid dans le dos autant qu'elle interroge. Comment ces gamins - qui ne sont pas tous des voyous - en sont-ils arrivés là ? Qu'est ce qui a pu faire sauter toutes les sécurités de leur propre conscience d'ados pour qu'ils laissent déferler d'eux-mêmes une telle haine ? Cette impression de danger souterrain, menace latente qui remonte inévitablement à la surface à chaque épisode de tension sociale, rappelle que la France n'a rien réglé depuis les émeutes des banlieues de 2005 et les échauffourées de la place des Invalides.
Ces dérapages inévitables, mais qui restent marginaux, sont le produit d'une tension extrême que le gouvernement Fillon n'a pas cherché à désamorcer. Il a intérêt, au moins le croit-il, à laisser dériver une forme de jusqu'au-boutisme radical qui peut décrédibiliser la contestation sociale toute entière. C'est une stratégie prévisible qui mise à la fois sur l'émotion et le rapport de force. Un jeu très risqué quand on a une main faible et plus beaucoup d'atouts dans sa manche.