Le vote du projet de loi de réforme des retraites au Sénat qui devait intervenir vendredi 15 octobre au soir ou samedi a été repoussé à mercredi, a annoncé le sénateur UMP Gérard Longuet mercredi 13 octobre en sortant de la conférence des présidents, qui fixe l'ordre du jour du Sénat.
Des séances supplémentaires consacrées à la réforme ont été programmées jusqu'au 20 octobre. Le Sénat siégera ainsi samedi après-midi et dans la nuit de samedi à dimanche, lundi matin, après-midi et soir, le mardi après-midi et soir et enfin le mercredi après-midi.
822 AMENDEMENTS À EXAMINER
Les dispositions clés ont déjà été adoptées par les parlementaires : le Sénat a voté lundi le report de l'âge de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans après avoir déjà entériné le recul de 60 à 62 ans de l'âge minimal de départ. Il prévoyait d'achever à la fin de la semaine l'examen du texte, qui devrait être adopté définitivement par le Parlement d'ici à la fin du mois. La gauche mène une "guérilla" parlementaire contre ce texte, et il restait aux sénateurs encore 822 amendements à examiner.
L'annonce du report intervient au lendemain d'une quatrième journée d'action depuis la rentrée contre cette réforme impopulaire marquée par une mobilisation record (entre 1,2 et 3,5 millions de manifestants selon les sources). Une nouvelle journée de manifestation est prévue samedi tandis que la grève se poursuit dans les secteurs de l'énergie et des transports ferroviaires.
mercredi 13 octobre 2010
Le vote sur la réforme des retraites repoussé à mercredi au Sénat
L'UE veut durcir les règles de reconversion des commissaires européens
Selon des sources européennes, la Commission réfléchit actuellement à des règles plus strictes sur le "pantouflage" de ses anciens membres dans le privé et s'interroge sur le généreux système de "réinsertion" dont ils profitent, système qui fait l'objet de critiques de plus en plus sévères.
"Le système actuel n'est pas satisfaisant", a indiqué un responsable européen impliqué dans les discussions en cours sur le sujet, sous le couvert de l'anonymat. Un examen du code d'éthique de l'exécutif européen, qui encadre les conditions dans lesquelles les commissaires peuvent reprendre une activité après leur départ afin d'éviter des conflits d'intérêts avec leur ancienne fonction, est en cours.
"Il faut s'assurer de manière absolument claire qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêts", a souligné cette source. Pour cela, une des pistes à l'étude consisterait à "définir de manière plus stricte ce qu'est un conflit d'intérêts".
LAXISME
Mais l'exécutif européen reste accusé par des ONG et de nombreux parlementaires européens d'être trop laxiste à l'égard d'autres ex-commissaires. Le comité d'éthique a ainsi autorisé le Maltais Joe Borg à rejoindre une importante société de lobbying bruxelloise en échange d'une simple promesse de ne pas s'intéresser aux dossiers de politique maritime dont il a eu la charge.
A ce jour, il n'a rien trouvé à redire non plus à ce que l'ancien commissaire à l'industrie, l'Allemand Günter Verheugen, rejoigne une société de conseil, deux banques et une chambre de commerce. M. Verheugen reste l'objet d'une enquête au sujet d'une société de lobbying qu'il a créée en Allemagne. Lorsqu'ils quittent leurs fonctions, les commissaires européens sont tenus de soumettre leurs candidatures à de nouvelles fonctions à l'avis d'un comité d'éthique mis en place par la Commission européenne. Cela vaut pour l'année qui suit leur départ.
François Baroin ébrèche un peu plus le bouclier fiscal
François Baroin
envoyé par franceinter. - L'info video en direct.
Christian Mahieux
La cacophonie statistique n'y changera rien. La nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites est montée d'un cran. Ce n'est pas seulement une réussite pour les syndicats. C'est une leçon pour ceux qui croyaient pouvoir enfermer leur mouvement répétitif dans un rituel d'opposition limité, symbolique, conservateur.
Quelle que soit son issue, l'énorme contestation en cours laissera de lourdes traces, sans forcément attendre l'échéance politique de 2012. Car elle s'enracine - et c'est nouveau en France - dans un profond sentiment d'injustice, stimulé par un climat détestable (affaires Bettencourt, Kerviel, Tapie), à forts relents d'argent « suspect ». Et par une politique jugée discriminatoire (bouclier fiscal) par ces temps d'emploi et de pouvoir d'achat mal partagés.
L'Élysée pensait peut-être avoir fait l'essentiel en lâchant, au Sénat, quelques aménagements en faveur des femmes. C'est raté. Bien sûr, la loi, c'est entendu et c'est normal, aura le dernier mot. Mais la sortie du conflit s'annonce plus périlleuse que prévue. Même si le pouvoir n'a pas engrangé, hier, que de mauvaises nouvelles.
Finalement, le secteur public est resté le pied un peu sur le frein. Surtout, la locomotive des cheminots de la SNCF n'a pas assuré le plein rendement protestataire dont on la sait capable. Habilement épargnés par la réforme en cours, les leaders de 1995, qui portaient la procuration des Français contre le gouvernement Juppé, ont apparemment pris leur retraite. À moins qu'ils n'aient renoué avec une vision plus corporatiste et plus réaliste de leur action, dans un cadre réglementaire désormais plus contraignant et plus coûteux.
Restent trois mauvaises nouvelles pour le gouvernement.
1) La poussée de la mobilisation favorise l'émergence de nouvelles surenchères d'une frange syndicale radicale, plutôt que le repli organisé des confédérations réformistes, soucieuses d'atterrir dès lors que la messe sénatoriale semble dite. Elle alimente le scénario du durcissement sinon du pire.
2) Accélérée par les relais d'Internet, la montée en ligne des lycéens et des étudiants augure aussi d'une situation difficile à canaliser. On le sait d'expérience, la grammaire revendicative de la jeunesse n'a pas forcément grand-chose à voir avec les tables de la loi syndicale des adultes. D'une contestation cadrée et responsable, on pourrait, le cas échéant, tomber dans un mouvement désordonné et incontrôlable, propice à tous les débordements.
3) On pourrait aussi basculer - le blocage des raffineries et les grèves reconduites aidant - d'une crise sociale dans une crise économique, sinon arrimer l'une à l'autre. Par ces temps de déprime et de croissance molle qui la caractérise, la France n'en a sûrement pas besoin.
Face à ce regain de tension et de risques, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Il n'a pas le choix, sauf à désespérer son camp et à injurier l'avenir. Seulement voilà : il n'a plus de cartes en main. En jouant sur un calendrier serré, il espérait prendre les syndicats de vitesse. Le voilà pris à son propre piège. Dans l'impasse et au bord d'une crise majeure dont il serait bien hasardeux d'identifier les bénéficiaires. Mais qui aurait des perdants.
C'est par où, la sortie ? Jour après jour, manif après manif, le conflit des retraites paraît s'enfoncer toujours davantage dans une impasse sans retour. Les syndicats mobilisent chaque fois un peu plus, et emplissent les rues d'opposants à la réforme. Et chaque fois, le pouvoir répond qu'il ne bougera pas. L'impossible dialogue s'est poursuivi hier, sans surprise : nous mènerons la réforme à son terme, a dit François Fillon ; nous irons au bout du mouvement, a dit Bernard Thibault. Droits dans leurs bottes, comme deux généraux face à face. Le général Fillon campe sur ses victoires de 2003 et 2007, le général Thibault sur sa victoire de 1995. Nul ne peut prédire aujourd'hui qui l'emportera. Mais on sait désormais que l'affrontement ne pourra tolérer qu'un vainqueur, et donc un vaincu. Des triomphants, et des humiliés. Triste et dangereuse sortie.
DEMISSION PARENTALE – Comment la juger et la punir ?
Le secrétaire national de l’UMP en charge de la sécurité, Eric Ciotti, a décidé de ne plus condamner les parents de délinquants multirécidivistes à de la prison, une forte amende remplacera la privation de liberté. Le député des Alpes Maritimes va présenter cette semaine au Parlement une version adoucie de son texte de loi portant sur la responsabilité pénale parentale.
Comment punir les géniteurs ?
Le "M. Sécurité" de la majorité avait crée la polémique l'été dernier en souhaitant condamner sévèrement les pères et mères d'enfants délinquants qui n'auraient pas remis leurs bambins dans le droit chemin. "Il y avait 70 000 mineurs mis en cause en 1980 en France. Ils sont aujourd'hui 215 000 ! C'est une responsabilité pour les parents. La délinquance des enfants ne peut être uniquement l'affaire de la société", soulignait alors Éric Ciotti. Pour "remettre les parents démissionnaires face à leurs responsabilités", le député voulait punir "de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait par le père ou la mère de laisser son enfant mineur, lorsque celui-ci a été poursuivi ou condamné pour une infraction, violer les interdictions et les obligations auxquelles il est soumis". Ce ne sont donc pas les fautes de leur enfant mineur qui sont alors reprochées aux parents mais bien leur démission parentale. Laisser ses enfants commettre des délits devenait alors un délit aussi grave que de les priver de soins ou de nourriture.
Remettre les parents dans le droit chemin
Le discours de Grenoble – qui a pour la première fois évoqué cette proposition - tient peut-être de parole d'évangile pour le député sarkozyste, mais ce n'était pas le cas de l'opposition et de certains membres de la majorité qui ont vigoureusement critiqué le texte. La proposition de loi révisée est donc moins sévère que prévu. Le procureur pourra établir "une ordonnance de probation avec des interdictions et des obligations p
our le mineur, dont les parents auront en charge l'exécution", comme en Grande-Bretagne et au Canada. "Le non-respect de ce dispositif sera toujours un délit avec, à la clé, une amende qui pourra aller jusqu'à 7.000 euros", précise le député dans une interview au JDD. Les parents ne feront donc peut-être pas de prison en cas de non respect de leurs obligations parentales mais leur porte-monnaie sera attaqué. Des stages de parentalité –comme ceux prévus dans le cas des absentéistes récidivistes - seront également mis en place pour redresser ces vilains parents.
La carotte ou le bâton ?
Si ces nouvelles dispositions devraient motiver certains géniteurs démissionnaires à reprendre leurs responsabilités, que peuvent faire de plus ceux qui ont déjà tout essayé pour faire entendre raison à leur garnement sur qui ils n'ont plus prise ? Julien Dray (PS) constate que bien souvent le père et la mère, eux-mêmes "sont dépassés par la situation" et qu’"ils demandent de l'aide". Accompagnement social ou coup de pied au derrière de l'Etat, on sait ce qui touchera le plus les parents mais qu'est-ce qui fera vraiment réagir leur progéniture ?
Article du Figaro, Démission parentale : une amende plutôt que la prison
Interview du Journal du Dimanche, Délinquance: Eric Ciotti change son projet