jeudi 8 mars 2012
- Le déplacement du centre de gravité du marché mondial vers les pays « neufs », Chine et Inde en tête : c'est à Pékin et New Delhi que l'avenir se dessine et s'écrit, pas à Sochaux.
- La primauté grandissante de vrais poids lourds mondiaux, capables de dégager les économies d'échelle sur l'amont de la fabrication et des rentabilités solides sur l'aval d'une commercialisation intercontinentale.
- La montée en ligne progressive d'une production hybride (thermique-électrique) destinée à pallier la fin inéluctable du pétrole. On doit aussi, pour faire bonne mesure, prendre en compte la flexibilité et la réactivité accélérées d'une industrie qui a vu l'américain General Motors se régénérer à une vitesse foudroyante grâce à des fermetures brutales d'usines... et à une recapitalisation massive de l'État, deux recettes apparemment inexportables en France.
Dans ce contexte mouvant et hyperconcurrentiel, nos champions français ont des atouts non négligeables de savoir-faire (industriel, commercial) et de créativité (gamme DS de Citroën, low cost Dacia de Renault) mais aussi des handicaps assez lourds. Ils sont encore trop concentrés sur le territoire national et européen, peu présents (PSA) ou absents (Renault) sur le marché-locomotive de Chine, trop focalisés sur un bas de gamme sensiblement moins rentable, quasiment éjectés du haut de gamme, chasse bien gardée des Allemands.
Bref, les deux groupes tricolores sont condamnés à accélérer leur mutation. Renault a pris une longueur d'avance en rachetant, il y a treize ans, le japonais Nissan qui lui permet de mutualiser efficacement achats, équipements, assemblage et de rapatrier des profits substantiels. Le souci, c'est que la filiale nipponne, requinquée, est devenue plus importante et plus rentable que la maison mère française. Ce n'est pas forcément durable en l'état.
Farouche partisan de l'indépendance et adepte de l'union libre au travers de coopérations techniques limitées (moteurs avec BMW, usine avec Toyota), PSA vient de franchir, avec l'entrée de Général Motors à son capital, une étape vers un partenariat plus conséquent. Et vers une mutualisation accrue des moyens, a priori intéressante. Mais prudence, souvenons-nous de Daimler-Chysler, de GM-Fiat... Trop d'alliances ont capoté, ces dernières années, pour croire aux rapprochements miracles.
Il reste que PSA comme Renault ont un défi de proximité plus immédiat. Ils sont piégés par le débat un peu irrationnel sur le made in France et les délocalisations. Dans une économie mondialisée qui profite largement à la production française, personne ne peut, raisonnablement, laisser croire que les constructeurs ont vocation à tout fabriquer en France. Économiquement, c'est irréaliste et suicidaire. Politiquement, c'est de la démagogie.
Sarkozy arrêtera la politique s'il perd
S'il perd l'élection présidentielle, il arrêtera la politique. C'est ce que le président-candidat Nicolas Sarkozy a déclaré ce matin, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.
«Je ne me mets pas dans cette perspective mais (...) je ferai autre chose», a dit le président sortant, candidat à un second mandat. Prié de dire quelle activité il prendrait dans ce cas, il a répondu : "Je ne sais pas."
Ces propos viennent confirmer les premières confessions que le chef de l'Etat avaient faites -off the record - à des journalistes, lors d'un déplacement en Guyane en janvier.
Le président-candidat a par ailleurs proposé, s'il était élu, de lancer la carte Vitale biométrique pour lutter contre la fraude aux prestations sociales. Il a justifié ce changement par la nécessité de lutter contre la fraude. Selon Nicolas Sarkozy, "rien que cette année, le Fisc a récupéré 4 milliards d'euros par une lutte déterminée contre la fraude". La carte Vitale biométrique faisait partie de 53 propositions sur la fraude aux prestations et cotisations sociales faites par la Mission d'évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale, en juin 2011.
Il a aussi proposé la création d'une agence de recouvrement des pensions alimentaires "pour soulager les mères" de familles monoparentales "qui n'arrivent pas à s'en sortir".