Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant est "le ventriloque" de Nicolas Sarkozy et est "au mieux une petite frappe" mais "pas un nazi", a estimé le député Vert Noël Mamère dans un entretien diffusé aujourd'hui sur Sciences Po TV, télévision des élèves de Sciences Po Paris. Interrogé sur les propos de Claude Guéant sur les civilisations, Noël Mamère a répondu: "Je trouve ça tellement obscène politiquement. Ces gens- là ne sont pas des ignorants, ce sont donc des gens malhonnêtes." "Je propose à M. Guéant -qui n'est en fait que le ventriloque de M. Sarkozy - de vider du Louvre et de tous nos musées tout ce qui appartient à ces sous-civilisations. On n'a qu'à renvoyer toutes les statues d'Egypte, qui pratiquait l'esclavage", a-t-il ironisé.
"Ces gens sont des petites crapules, ce sont des petites crapuleries politiciennes", a encore considéré le député-maire de Bègles (Gironde), pour lequel "sombrer dans un contre-sens historique, anthropologique, biologique n'a qu'un seul but: aller draguer et braconner sur les terres du Front national".
Affirmant que "toutes les civilisations, comme les deux faces de Janus, ont des bons côtés comme des côtés sombres", M. Mamère a déclaré que le député apparenté PS Serge Letchimy a eu "raison" et "n'a fait qu'un constat objectif" sur la civilisation occidentale à l'Assemblée où il a provoqué un violent incident de séance en évoquant les camps de concentration et le régime nazi. "Il n'a pas traité M. Guéant de nazi, il a dit que lorsqu'on s'aventure sur le terrain fangeux de l'amalgame entre régimes politiques et civilisations et que l'on fait des différences de nature et non pas de degré l'on se trompe (...). Au mieux, M. Guéant, c'est une petite frappe, mais ce n'est pas un nazi", a conclu le député.
samedi 11 février 2012
Guéant, "une petite frappe" (Mamère)
Hollande pour la PMA à tous les couples
François Hollande, s’il est élu, ouvrira la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, "aussi bien les homosexuelles, les Pacsées, que les femmes célibataires engagées dans un couple", a annoncé aujourd'hui à Paris la députée George Pau-Langevin.
A l'occasion d’un débat organisé par l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), Mme Pau-Langevin a précisé que le candidat socialiste à l'Elysée "proposera un élargissement des conditions permettant d'accéder à la PMA". "Que les gens soient mariés, pas mariés, hétéros ou homos, pour nous ce n'est pas ça qui compte, mais on souhaite qu'il y ait un projet parental organisé, quelque chose de stable", a-t-elle dit.
Interrogée sur la possibilité d'accès à la PMA d'une femme seule, la députée PS de Paris a cité, par exemple, le cas d'une personne qui voudrait être inséminée après la mort de son conjoint: "La réponse serait non, nous voulons que l'accueil de cet enfant se fasse dans un couple". Jusqu'à présent, la PMA, c'est-à-dire l’insémination artificielle et la fécondation in vitro, sont réservées aux couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d'enfants
Le PS muscle sa riposte aux propos de Nicolas Sarkozy
François Hollande reproche au chef de l'État «de s'en prendre aux plus fragiles». L'ex-premier ministre socialiste Laurent Fabius accuse dans le même temps le président de la République «de rameuter l'extrême-droite».
Alors qu'il était interrogé sur un virage à droite du président de la République avec ses propositions déclinées dans Le Figaro Magazine , François Hollande a rétorqué: «Moi, je vais vers les Français, aujourd'hui je suis avec le mouvement sportif». Et «il y a une grande règle dans le sport: ne jamais se retourner, surtout quand on est en tête, et ne jamais regarder ce que font les autres». «Donc c'est suivre son chemin, être dans son couloir, tenir bon sur sa ligne et ne pas se laisser détourner ou dévier», a ajouté le candidat PS à l'Elysée.
«Une entrée en campagne à droite toute» selon Moscovici
Aux journalistes qui lui faisaient remarquer qu'il avait davantage axé sa campagne sur l'économie et le social alors que le président sortant faisait des propositions sur les valeurs, le candidat socialiste a ironisé: «pour faire une bonne économie, il faut avoir de bonnes valeurs et de bonnes valeurs, ce ne sont pas forcément celles de la Bourse».Dans un entretien au Journal du Dimanche , le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, a estimé que le président sortait, par son interview au Figaro Magazine, «de l'hypocrisie dans laquelle il s'était enferré». «C'est une entrée en campagne à droite toute», a-t-il jugé, faisant le rapprochement entre cette stratégie et celle de George Bush fils en 2004.
Il insiste par ailleurs lourdement sur le bilan «plus que négatif» du président sortant. «La République est affaiblie», assène-t-il, en accusant Sarkozy de «jouer la diversion» en faisant «dévier le débat présidentiel». «La capacité à sortir la France de la crise dans la justice», telle est «la question essentielle» sur laquelle les candidats devront convaincre les électeurs selon lui.
Quant à la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy, «elle va profondément changer la campagne». «Il faisait campagne masqué et retenait ses coups. Il va jouer des peurs et des émotions. Nous ne mésestimons pas le choc qui nous attend. (...) Pour Nicolas Sarkozy, le pouvoir est tout. Il fera tout et n'importe quoi pour le garder», prévoit-il.
Nicolas Sarkozy «divise», François Hollande «rassemble»
Parallèlement, dans un entretien au Monde , l'ancien premier ministre Laurent Fabius a quant à lui assuré que Nicolas Sarkozy «suscit(ait) des clivages entre les Français afin de rameuter l'extrême-droite». Les annonces du président sortant, en particulier sur le chômage et l'immigration, «confirment qu'il veut masquer l'étendue de ses échecs par l'édification de clivages artificiels», appuie-t-il. «Mais, au-delà des slogans et des phrases qui claquent, c'est très court et très à droite. On ne prépare pas l'avenir d'un grand pays en ciblant les immigrés et en stigmatisant les chômeurs. Au point d'aboutir à ce paradoxe saisissant: c'est le président sortant qui divise et le candidat entrant qui rassemble.».Pour Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy «est pris en tenailles avec son bilan - un million de chômeurs en plus, 600 milliards supplémentaires d'endettement, un déficit commercial sans précédent et un quinquennat d'injustices». «Ou bien il propose des idées nouvelles - autres que l'augmentation calamiteuse de la TVA et la démolition du contrat de travail -, et il devra alors expliquer pourquoi il ne les a pas appliquées avant. Ou bien il persiste, et toute personne raisonnable lui demandera pourquoi les résultats futurs pourraient être meilleurs que passés», grince-t-il.
«Le matin en se levant, peu de Français s'interrogent sur le tribunal compétent pour décider les expulsions d'étrangers. Ils veulent plus simplement des réponses à leurs questions quotidiennes et un horizon pour sortir de la crise», poursuit encore l'ex-premier ministre. Et d'ajouter: «Notre candidat se situe sur ce terrain-là. Il porte les vraies valeurs de la République: liberté, égalité, fraternité, laïcité».
Michelle Obama et le droit à la colère
Washington, correspondante - Michelle Obama a-t-elle le droit d'être agacée ? Frustrée ? En colère ? La simple mention, dans un livre sur le couple présidentiel américain, que la First Lady a parfois des mouvements d'humeur a lancé un débat qui a fait ressortir les stéréotypes sur les femmes en général et les Afro-Américaines en particulier.
Le livre de Jodi Kantor, journaliste au New York Times, The Obamas (Little, Brown), sorti en janvier, et auquel le couple présidentiel a refusé de collaborer, dépeint Michelle comme une femme qui essaie de résister à la normalisation de la fonction de First Lady. Au début, elle caresse même l'idée de rester à Chicago, en attendant que ses enfants finissent l'année scolaire. A la Maison Blanche, elle cherche sa place, sachant - ou croyant - que tout le monde guette ses erreurs.
"ANGRY BLACK WOMAN"
Compte tenu du stress que génère la position, le portrait est plutôt flatteur. Mais Michelle Obama a réagi sur la défensive, reprochant à la presse de ne retenir que les conflits de personnes et de lui donner un rôle de dragon. "C'est une image que les gens ont essayé de me coller depuis le jour où Barack a annoncé sa candidature, a-t-elle confié à la chaîne CBS. Celle d'une femme noire en colère."
"Angry black woman" : le terme était lâché. Une caricature à laquelle s'expose tout tempérament entier. "Encore une fois, quelque chose que les femmes ne peuvent jamais être : en colère", a résumé l'éditorialiste Kathleen Parker dans le Washington Post. A ceci près que, cette fois, Michelle Obama elle-même avait anticipé la critique, signe s'il en est de la complexité de l'intériorisation des clichés. Il est vrai que, pendant la campagne électorale, elle avait déjà dû faire face aux critiques des conservateurs sur ce thème. Parce qu'elle avait à l'époque relativisé sa fierté patriotique.
L'épisode a généré un débat sur la situation des femmes noires sous l'ère Michelle Obama. Transformées et en même temps toujours célibataires (à 70 %). Pour Melissa Harris-Perry, professeur de sciences politiques à l'université de Tulane en Louisiane et auteur de Sister Citizen : Shame, Stereotypes and Black Women in America (Yale University Press, 2011), les Afro-Américaines continuent d'être enfermées dans des représentations figées : forte femme, lascive ou en colère. Elles ne sont "pas reconnues" par la société, mais pas non plus par elles-mêmes. Les femmes déclarent que leur priorité est leur carrière (68 % contre 48 % pour les Blanches), héritage selon elles du lourd passé enduré par les femmes au travail.
Michelle Obama leur a donné une incarnation. Neuf Afro-Américaines sur dix estiment qu'elle comprend leurs problèmes et partage leurs valeurs contre cinq sur dix dans le cas des femmes blanches. "Elle est incroyablement ordinaire, jusque dans son côté unique. Elle a la peau marron et les formes d'une Noire. Elle a les cheveux typiques d'une fille noire. Elle est là, comme une soeur, explique Melissa Harris-Perry. Ce qu'elle nous donne, c'est la possibilité d'imaginer l'Amérique à travers nous-mêmes." Colère comprise.
AUX ABOIS, Bayrou lance un appel aux "humanistes" contre Sarkozy
Le candidat centriste François Bayrou a appelé samedi 11 février les "humanistes" de toutes obédiences à refuser les propos de Nicolas Sarkozy au Figaro magazine en leur demandant de faire taire "les intérêts politiques, de camp ou de parti" pour défendre "l'essentiel".
"J'affirme qu'aucun des hommes et des femmes du centre, ou qui ont eu les convictions du centre, même s'ils sont passés à l'UMP, ne peut accepter cela. J'affirme que la droite républicaine française, pas plus que la gauche, ne peuvent l'accepter", a expliqué François Bayrou citant l'héritage de Jacques Chaban-Delmas et du général de Gaulle."VALEURS CONTRE VALEURS"
Un peu plus tôt, en ouverture d'un forum consacré au "contrat social", M. Bayrou a expliqué que l'élection serait une opposition "valeurs contre valeurs" et qu'il s'agissait d'un "choix de civilisation".
"Les déclarations faites par Nicolas Sarkozy montrent l'axe de sa campagne" et "les mots qu'il a employés me paraissent révélateurs d'une orientation qui n'est pas la nôtre, en particulier, le mot valeur, a expliqué François Bayrou. Ce mot donne tout son sens à cette journée, parce qu'en effet, c'est valeurs contre valeurs."
Pour le leader centriste, les déclarations de Nicolas Sarkozy" dessinent une campagne électorale qui est en réalité celle de la division des français, du choix d'un certain nombre de cibles proposées à l'exaspération collectives". "Et cela, a-t-il dit, ne peut être à nos yeux qu'un immense affaiblissement pour un peuple, une société, une nation comme la nôtre".
"LA SOLIDARITÉ AU CŒUR DU PROJET HUMANISTE"
"Notre projet de société, que je crois en phase avec le projet de société historique et républicain de la France, porte un nom simple : il s'appelle humanisme", a-t-il expliqué en appelant à le défendre "contre des stratégies qui le fragilisent et le ruinent". "Au coeur du projet humaniste", il y a "la solidarité", a-t-il poursuivi. "Cette solidarité qui fait qu'un peuple, une société, une nation ne sont pas formés de personnes étrangères les unes aux autres, chacune s'occupant de son propre avenir, mais qu'il y a entre nous des liens qui font que nul n'est abandonné, singulièrement pas les plus faibles, nul n'est oublié, singulièrement pas celui qui a des difficultés, nul n'est laissé de côté, singulièrement pas les plus fragiles", a-t-il expliqué.
"Ces valeurs correspondent à l'idée que chaque être humain est en soi un absolu. Il peut être malade, paralysé, sans capacité de production, génial, formidablement entreprenant... Il n'y a pas de différence, pas de balance où l'on pèse celui qui sert et celui qui ne sert pas. On ne peut soutenir l'un et abandonner l'autre. Et c'est cela notre choix", a-t-il lancé.
mais craignons le papillon grec.
Le Figaro est "un journal de droite, rien de nouveau!"
Je le prends bien, je trouve ça normal dans la mesure où le bureau de la SDJ a été renouvelé récemment. Les membres de la SDJ du Figaro ont envie de réaffirmer leurs points de vue par rapport à la ligne éditoriale, je n'ai pas de problème avec ça, je le comprends. D'ailleurs je dois les rencontrer la semaine prochaine pour en discuter.
Bah je vais simplement leur dire ce qu'est à mon sens le Figaro. La ligne éditoriale plaît aux lecteurs comme elle est, ça fonctionne. Je ne vois pas pourquoi j'en changerai. Oui, l'information est rapportée dans la grande tradition du Figaro. Nous sommes un journal de droite et nous l'exprimons d'ailleurs de manière claire. Les lecteurs le savent, les journalistes aussi. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil!
C'est leur point de vue mais ça n'est pas le mien. Je ne suis jamais imperméable à ce qu'expriment les journalistes, c'est toujours important de les écouter. Il y a des sensibilités diverses dans la rédaction et c'est normal qu'il y ait des sentiments différents qui s'expriment, heureusement! Mais nous ne pouvons pas échapper à la ligne générale du Figaro, un journal d'opinion de droite. Une manchette est pensée en fonction du lecteur, elle doit attirer l'attention.
Je n'en sais rien, ça dépendra de l'actualité. Dans les semaines qui viennent nous traiterons très largement la campagne électorale. Mais il y aura aussi des sujets internationaux. Nous savons faire aussi autre chose que de la politique… La preuve en est par la Une de ce samedi : "La Grèce au bord de l'explosion". Nous sommes aussi le seul journal à traiter la culture de cette façon, dans un grand cahier Culture, Style, Mode.
Ça veut dire que c'est du bon travail! L'objectif n'était pas la volonté de montrer un candidat en campagne mais d'attirer l'attention des lecteurs. C'est simplement et seulement une démarche marketing comme font tous les quotidiens et tous les magazines. On espère bien que cette manchette permettra aux lecteurs de passer à l'acte et d'acheter.