Le magazine des Cahiers du football a révélé mardi sur son site les onze joueurs nominés pour le 7e Ballon de plomb, trophée parodique du Ballon d'or, soumis au vote en ligne des lecteurs et dont le lauréat sera révélé le 6 décembre pour succéder à Frédéric Piquionne.
"Le Ballon de plomb – parodie de son cousin doré, mais aussi hommage ironique aux mal-aimés ou aux stars déchues du football – met aux prises des joueurs ayant évolué au moins une demi-saison dans le championnat de France au cours de l'année", énonce le "magazine de foot et d'eau fraîche". "Les trois critères de l'élection sont les performances footballistiques, les choix de carrière et la mentalité", précise-t-il à propos du "trophée le moins convoité du football européen".
Les heureux nominés sont :
Stefan Babovic (Nantes, Feyenoord)
Mustapha Bayal (Saint-Etienne)
Stéphane Dalmat (Sochaux)
Nicolas Dieuze (Grenoble)
Fred (Lyon, Fluminense)
Kader Keita (Lyon, Galatasaray)
Mateja Kezman (Paris SG, Zénith Saint-Pétersbourg)
Ivan Klasnic (Nantes, Bolton)
Luigi Pieroni (Valenciennes)
Diego Placente (Bordeaux)
Elliot Grandin (Marseille, Grenoble)
Le palmarès
2003 : Francis Llacer
2004 : Fabrice Fiorèse
2005 : Benoît Pedretti
2006 : Bernard Mendy
2007 : Matt Moussilou
2008 : Frédéric Piquionne
POUR UNE FOIS JE PARLE DE FOOT !!!
mardi 17 novembre 2009
Onze nominés pour le Ballon de plomb
La libéralisation du transport aérien en bonne voie
L'Association internationale du transport aérien (IATA) annonce un "progrès majeur" avec la fin de certains principes anachroniques dans les accords bilatéraux.
Le transport aérien va être libéralisé. C'est en substance le message de la déclaration signée lundi 16 novembre par la Commission européenne, les Etats-Unis et 6 autres pays, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) à l'issue d'une réunion tenue à Montebello au Québec. Le document évoque trois points : l'accès aux marchés de capitaux, l'accès aux marchés nationaux des pays signataires en matière de transport et la fixation des prix. L'IATA considère la signature de ce document comme un "progrès majeur" et un "événement historique".
Il s'agit en fait pour les huit signataires concernés (Etats-Unis, UE, Chili, Malaisie, Panama, Singapour, Suisse et Emirats arabes unis, qui représentent environ 60% du transport aérien mondial) de "ne plus appliquer certains principes anachroniques inscrits dans des accords bilatéraux", a expliqué Jeffrey Shane, ancien sous-secrétaire d'Etat américain aux Transports, qui a présidé la réunion de Montebello, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Corruption : la Francederrière le Qatar et Sainte-Lucie
L'Hexagone est perçu comme l'Etat le plus corrompu parmi les pays riches, loin derrière l'Allemagne, le Japon et les Etats Unis.
UNE claque! La France est perçue comme l'Etat le plus corrompu parmi les pays riches, selon l'indice de la corruption 2009, le dernier classement publié, ce mardi 17 novembre, par l'ONG Transparency. Elle arrive seulement au 24e rang (elle était 23e l'année dernière), loin derrière l'Allemagne, le Japon et les Etats Unis, et même devancée par le Qatar et Sainte-Lucie, un confetti des Caraïbes...
Cette enquête, qui classe 180 pays, évalue la perception de la corruption dans le secteur public et le monde politique, à partir de 13 sondages internationaux, notamment celui du "World Economic Forum" de Davos. "Ces pays, qui ont des institutions publiques solides, ont établi depuis longtemps des règles visant à éviter les conflits d'intérêts", souligne l'ONG basée à Berlin. A l'autre extrémité du classement, les pays en guerre sont considérés comme les plus corrompus: la Somalie ferme la marche, derrière l'Afghanistan. Et l'Irak arrive à la 176e place.
Cette très mauvaise image de la France s'explique par la multiplication des scandales politico-financiers, qui ont impliqué de nombreux ministres ces dernières années. Récemment, l'affaire des ventes d'armes à l'Angola et celle des emplois fictifs de la mairie de Paris, dans laquelle Jacques Chirac a été renvoyé en correctionnelle, ont suscité des articles sévères dans la presse internationale. Qui ont un peu plus terni la mauvaise réputation française.
par Thierry Fabre, chef de la rubrique "France" à Challenges, mardi 17 novembre 2009.
Taxe pro : Fillon défend l'urgence de la réforme devant les maires
Le Premier ministre a également ouvert, devant les élus en congrès, le dossier des emprunts toxiques qui ont fortement touché certaines collectivités locales.
C'est un auditoire inquiet, voire hostile, que le Premier ministre François Fillon a tenté de rassurer au Congrès des Maires de France.
Sur le sujet central et très contesté de la réforme de la taxe professionnelle, le chef du gouvernement a d'abord assuré que "les ressources financières des collectivités locales seront confortées" par la mise en place du projet.
La réforme qualifiée de "vitale" par François Fillon n'"affectera pas" les ménages, a-t-il été promis. "Il ne s'agit pas de réduire les ressources financières des collectivités locales : elles seront confortées à l'issue de la réforme que propose le gouvernement", a déclaré le Premier ministre. "Il ne s'agit pas de redéployer les charges des entreprises vers les ménages : les ménages ne sont pas affectés par la réforme" a-t-il expliqué, alors que les élus craignent que la suppression de la part investissement de la taxe professionnelle ne soit pas compensée intégralement, et redoutent dans ces conditions d'avoir à augmenter les impôts locaux payés par les ménages.
Réexamen en 2010 au vu des simulations complémentaires
Le Premier ministre a réaffirmé que le gouvernement était "prêt, si nécessaire, à des aménagements en 2010 au vu des simulations complémentaires qui seront effectuées". Il a ainsi confirmé que le gouvernement "validerait un amendement au Sénat", qui examine actuellement la réforme, "nous donnant collectivement rendez-vous pour un réexamen en 2010 au vu de ces simulations complémentaires". "Cette clause de revoyure, nous la mettrons en oeuvre dans une parfaite transparence. Si la réforme des compétences des collectivités locales justifie une évolution du panier de ressources de chaque niveau de collectivité, nous examinerons la question sans tabou", a-t-il promis.
"Les communes et les intercommunalités ne seront pas pénalisées par cette réforme" a insisté François Fillon qui a détaillé de manière très technique le complexe système de compensation de la TP qui sera, selon lui, "plus dynamique"."Aujourd'hui, les communes et les groupements de communes perçoivent 17,3 milliards d'euros de taxe professionnelle" et elle sera "remplacée par des ressources fiscales à hauteur de 17,1 milliards", a-t-il affirmé. "Pour 98,8%, il s'agira donc de transferts fiscaux. Et pour que la compensation soit totale, l'Etat viendra ajouter les 1,2 restants en dotation. C'est dire que la réforme ne dégradera pas l'autonomie financière des communes et des établissements publics de coopération intercommunale", a-t-il également déclaré.
Pas de délai
Au final, c'est une fin de non-recevoir qui a été délivrée aux partisans du délai. "On peut toujours trouver des raisons de reporter une réforme, qui, au demeurant, est réclamée depuis longtemps pratiquement par tout le monde", a lancé le Premier ministre. Mais "la violence de la crise économique et l'exacerbation de la concurrence internationale justifient sa mise en oeuvre immédiate" a-t-il justifié. "Ne pas inscrire cette réforme dans l'actuel projet de loi de finances, cela aurait été prendre une année de retard au moins dans sa mise en oeuvre. Une année de retard alors même que la reprise se joue maintenant !" a insisté le chef du gouvernement. "Nous ne pouvions accepter de repousser à plus tard ce qui est vital aujourd'hui" a ajouté François Fillon.
Emprunts : une charte des bonnes pratiques
François Fillon a par ailleurs annoncé qu'il désignerait "dans les prochains jours un médiateur" pour venir en aide aux collectivités confrontées à des "emprunts toxiques". Pour certaines collectivités, "je sais" que la question des "emprunts toxiques demeure", a déclaré le Premier ministre.
"Afin d'éviter que des risques soient pris à l'avenir à cause d'une trop grande opacité des produits financiers, j'ai demandé à Christine Lagarde, Brice Hortefeux et Alain Marleix d'organiser sous deux semaines la signature de la charte de bonnes pratiques à laquelle ont travaillé les réseaux bancaires et les associations d'élus" a-t-il assuré. "A cette occasion, un bilan sera réalisé de l'engagement qu'ont pris les banques de rechercher au cas par cas des solutions individualisées avec les collectivités qui connaissent le plus de difficultés", a poursuivi le chef du gouvernement. "Afin de faciliter les discussions en cours, je désignerai dans les prochains jours un médiateur auquel pourront faire appel ceux d'entre vous qui sont confrontés aux emprunts toxiques", a-t-il encore dit.
Peu auparavant François Fillon avait justifié sa présence au congrès des maires, dont une grosse partie a manifesté son opposition aux projets gouvernementaux de réforme de la taxe professionnelle, par le "respect" qui leur devait.
"Le respect et la vérité, c'est ce qui justifie ma participation à cette nouvelle session annuelle de votre congrès" avait lancé le chef du gouvernement, peu après avoir été accueilli par des sifflets nourris à son arrivée dans le grand auditorium, porte de Versailles. Le Premier ministre est venu accompagné de 21 membres du gouvernement, assis derrière lui à la tribune, dont Christine Lagarde (Economie), Roselyne Bachelot (Santé), Bruno Le Maire (Agriculture), Frédéric Mitterrand (Culture), Christian Estrosi (Industrie) et Michel Mercier (Aménagement du territoire).
"Il y a des questions, des doutes, parfois des inquiétudes ou des critiques sur les réformes en cours", a-t-il ajouté. "C'est mon rôle d'être parmi vous pour vous faire part de mes convictions et répondre aux questions légitimes que vous vous posez" (..), a-t-il poursuivi. "C'est pourquoi j'ai répondu à l'invitation de votre président", a-t-il expliqué.
Le président Nicolas Sarkozy, qui avait clôturé le congrès des maires en 2007 et en 2008, n'y participe pas cette année.
Les Echos
PS : dans la tempête, Royal ne lâche rien
L'ancienne candidate à l'Élysée confie au Figaro qu'elle est déterminée à s'impliquer dans la conduite de son courant.
Soupir ! «Il faut du courage quand même.» Ségolène Royal s'encourage elle-même : elle n'en a pas fini de se battre contre son propre camp. Le week-end dernier, c'est Vincent Peillon qui a sonné la charge contre elle parce qu'elle s'était imposée lors du «rassemblement» de Dijon que le député européen avait organisé. Vincent Peillon, c'est son ancien bras droit lors du congrès de Reims. Il revendique les clés du courant L'Espoir à gauche. Ségolène Royal n'a pas l'intention de les lui laisser.
La mécanique interne du Parti socialiste ne l'a jamais vraiment passionnée. Mais Ségolène Royal veut s'y plonger. «Je ne vais pas échapper à l'obligation, par fidélité aux militants qui m'ont soutenue, de mettre les mains dans le moteur pour la première fois de ma vie», confie-t-elle au Figaro. «Ca va me prendre du temps, mais je ne peux pas laisser faire des choses pareilles. Ou alors je laisserais dire que je me désintéresse des militants», explique-t-elle. «On va reprendre le choses en main, par la force des choses».
«C'est Vincent Peillon qui est très isolé»
Aujourd'hui, l'ancienne candidate à la présidentielle compte proposer à son conseil politique, c'est-à-dire le petit cercle resté fidèle à elle, d'organiser une réunion des adhérents du courant, «et au-delà», pour en reprendre le contrôle. Et placer, dit-elle, quelqu'un d'autre à la tête du courant. Pour elle et ses proches, l'intention de Vincent Peillon était claire : le député européen voulait l'évincer pour pousser sa propre ambition. Royal le soupçonne même d'être à l'origine de «la campagne sur son isolement». «C'est Vincent Peillon qui est très isolé», dit-elle.
Elle aussi, toutefois. «Je n'ai pas besoin de soutien, je n'ai agressé personne», coupe-t-elle. Elle souligne aussi qu'en Poitou-Charentes, lors d'une réunion publique à La Crèche dimanche, elle a réuni un millier de personnes.
Pas sûr que Vincent Peillon se laisse faire. Pas sûr que ce soit si simple : depuis le congrès de Reims le courant qui avait soutenu Ségolène Royal a explosé. Difficile de connaître les rapports de force internes aujourd'hui… Jamais en reste pour apparaître comme une victime des vieilles pratiques et du vieux Parti socialiste, elle ajoute : «Les coups dans le dos, c'est ce qui tue le PS».
Si l'ancienne candidate à la présidentielle a décidé d'être aussi combative, c'est «parce qu'elle a compris qu'on ne va pas à une primaire, même ouverte, sans une structure», explique un membre de la direction du Parti socialiste.
Pour l'instant, il n'est pas encore question d'annonce de candidature. «Je suis méthodique», dit-elle. Son horizon, ce sont d'abord les élections régionales de mars. Présidente sortante de Poitou-Charentes, elle espère montrer sa différence lors de cette occasion. Redevenir, comme en 2004, le symbole de la victoire du PS, en quelque sorte. Même si les Verts, en présentant des listes autonomes, ne vont pas lui simplifier la vie. Sur cette question aussi, Ségolène Royal n'a pas dit son dernier mot : «Jusqu'au bout les choses peuvent changer», dit-elle au Figaro.
C'est seulement après les régionales qu'elle pourra se projeter dans la préparation des primaires de désignation du candidat socialiste à la présidentielle de 2012. Elle a prévenu qu'elle serait vigilante sur les conditions de préparation de ce vote. «Il faut que ces primaires soient bien organisées», a-t-elle expliqué sur France Inter. Dans ce cas, si elle «cautionne la façon dont elles sont organisées dans leur dignité, dans leur déroulement, dans leur garantie de sérieux, dans l'impossibilité d'y frauder et dans la qualité du débat politique», elle en acceptera le verdict.
Quelques événements du 17 NOVEMBRE
17 novembre 594
Mort de Georges Florent dit Saint Grégoire de Tours, évêque et historien. Né en 538 à Augustonemetum (Clermont-Ferrand), Georgius Florentius est issu d'une famille sénatoriale et ordonné diacre en 563. Devenu évêque en 573, il deviendra un personnage influent et défendra les droits de l'Église et le droit d'asile. Il parviendra à faire diminuer les taxes dans son diocèse et organisera la restauration de l'église Saint-Martin à Tours. Historien, il laissera plusieurs ouvrages dont le plus important, qu'il composera à partir de 575, est l'Historia Francorum, l'Histoire du peuple franc des origines à 591. Les six derniers volumes constituent la source la plus intéressante d'informations historiques sur l'époque mérovingienne.
17 novembre 1494
Mort de Pic de la Mirandole. Il savait vingt-deux langues à dix-huit ans. A l'âge de vingt-quatre ans, il osa faire afficher à Rome, et soutenir publiquement une thèse sur tous les objets des sciences, sans en excepter aucune ; c'est cette fameuse thèse intitulée : De omni re scibili, qui comprenait 1400 propositions. « Je crois, dit l'abbé de Longuerne, qu'il ne faut pas d'autre titre pour être logé aux petites maisons. » Il faut savoir que dans le siècle où vivait Pic de la Mirandole, la passion de la science universelle était à la mode, et cette science universelle consistait à savoir par coeur, sur chaque matière, quelques mots qui ne donnaient aucune idée. Pic de la Mirandole abrégea ses jours dans ces immenses et vaines études, et mourut à trente-deux ans.
17 novembre 1511
L'Angleterre et l'Espagne s'allient contre la France.
17 novembre 1562
Mort d'Antoine de Bourbon. Roi de Navarre par son mariage avec Jeanne d'Albret, héritière de ce royaume, il ne connut pas d'autre gloire que celle d'être le père de Henri IV. En 1562, Antoine faisait le siège de Rouen, qui était au pouvoir des huguenots, lorsqu'il fut blessé mortellement dans la tranchée par un coup d'arquebuse, au moment où il satisfaisait un besoin naturel. Ce qui donna lieu à cette épitaphe :
Amis français, le prince ici gisant
Vécut sans gloire et mourut en pissant.
17 novembre 1747
Mort de Lesage, connu par ses romans de Gilbas, du Bachelier de Salamanque, du Diable boiteux, et par les comédies de Crispin rival de son maître, et de Turcaret.
17 novembre 1749
Naissance de Nicolas Appert, inventeur de l'appertisation, procédé de stérilisation pour conserver en boîte les substances alimentaires. Appert n'avait pas pris de brevet. Le gouvernement impérial lui offrit douze mille francs, mais à une condition : « M. Appert divulguera ses secrets concernant ses travaux sur la conserve afin que la nation tout entière puisse en profiter. » Ce fut le monde entier qui en profita. Si les Anglais pillèrent l'invention d'Appert sans vergogne, les Américains, qui en firent une industrie nationale, lui ont rendu justice, et le président de l'Association américaine des industries de la conserve a remis à l'ambassade de France à Washington un parchemin de reconnaissance qui a été envoyé à Massy où Appert serait né... bien que Châlons-sur-Saône et Châlons-sur-Marne revendiquent également Appert comme l'un de leurs enfants. Ils auraient mieux fait de le réclamer en 1841... car le malheureux inventeur, appelé cependant « le bienfaiteur de l'humanité », mourut cette année-là dans la plus noire misère et son corps fut jeté dans la fosse commune ! Pour en savoir plus, consulter le site de l'Association Internationale Nicolas Appert.
17 novembre 1755
Naissance de Louis, comte de Provence, qui montera sur le trône de France en 1814, et règnera sous le nom de Louis XVIII après la défaite de Napoléon, les alliés favorisant la restauration de la monarchie en France. Le retour de Napoléon de l'île Elbe, précipitera son départ. Il sera de nouveau roi après la défaite de Waterloo, et règnera alors jusqu'en 1824, date de sa mort.
17 novembre 1796
Bataille d'Arcole. En mars 1796, le Directoire avait confié à Bonaparte le commandement de l'armée d'Italie afin de chasser les Autrichiens du pays et de contraindre le roi de Sardaigne à la paix. Après avoir écrasé les troupes sardes à Millesimo puis à Mondovi, l'armée française parvient aux portes de Turin. Le traité de Paris, signé par Victor-Amédée III, octroie Nice et la Savoie à la France. Les Autrichiens battus à Lodi, Bonaparte se rend à Milan puis occupe en juin la Bologne, Ferrare et Livourne, avant d'assiéger Mantoue. En novembre, Massena est battu à Bassano, Augereau à Caldiso. Mais Bonaparte fait reculer les Autrichiens de 17 novembre.
17 novembre 1869
Inauguration du canal de Suez en présence de l'impératrice Eugénie. Il aura fallu 10 ans et plus de 20 000 hommes pour ouvrir cette voie longue de 160 kilomètres reliant la Méditerranée à la Mer Rouge. C'est la réalisation du rêve de jeune homme que Ferdinand de Lesseps ne put entreprendre que ses 50 ans passés.
17 novembre 1892
La France s'enrichit d'une nouvelle colonie, le Dahomey. Sitôt les troupes troupes françaises entrées dans la capitale du Dahomey et le protectorat proclamé, le roi Béhanzin, non sans avoir opposé une farouche résistance, parvient à s'enfuir après avoir incendié la ville. Il ne se soumettra qu'en janvier 1894, pour être ensuite déporté en Martinique.
La création d'une commission d'enquête sur les sondages de l'Elysée déclarée irrecevable
La commission des lois de l'Assemblée nationale a déclaré irrecevable, mardi 17 novembre, la demande de création d'une commission d'enquête sur les sondages financés par l'Elysée.
Le dernier mot sur cette demande du groupe socialiste revient néanmoins au président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Ce dernier devrait réunir très rapidement le bureau - la plus haute autorité collégiale de l'Assemblée -, peut-être dès cette après-midi.
L'appréciation de la Commission des lois laisse peu de marge de manoeuvre à M. Accoyer : on le voit mal aller à l'encontre de cet avis, mais aussi à l'encontre du groupe UMP.
L'Elysée avait été épinglé l'été dernier par la Cour des comptes : celle-ci, dans son rapport rendu public le 16 juillet, avait qualifié d'"exorbitant au regard des règles d'exécution de la dépense publique" le système d'études et de sondages de la présidence de la République.
La Cour des comptes notait que l'Elysée avait passé en juin 2007 une convention avec un cabinet d'études - Publifact, dirigé par Patrick Buisson - pour "un coût avoisinant 1,5 million d'euros" sans respecter les règles de passation des marchés publics. Elle s'étonnait que ce cabinet ait facturé à l'Elysée, pour un montant de 392 288 euros, des enquêtes dont les résultats avaient été publiés par Le Figaro et LCI.
L'Elysée a communiqué à l'Assemblée nationale les factures des enquêtes commandées en 2008 et 2009. Le budget sondages pour 2008 s'est élevé à 3,281 millions d'euros. Il est évalué à 1,631 million en 2009.
RÉUNION HOULEUSE
La Commission des lois, où l'UMP est majoritaire, a estimé "non constitutionnelle" la demande des socialistes d'une commission d'enquête. Elle a invoqué le principe de la séparation des pouvoirs entre exécutif et législatif, ainsi que l'article 67 de la Constitution, selon lequel le président de la République "n'est pas responsable de ses actes" durant son mandat.
La réunion de la Commission des lois a duré deux bonnes heures. Elle a été houleuse. Ella a commencé par la désignation de Thierry Mariani (UMP) comme rapporteur. Le PS avait proposé Delphine Batho, mais cette candidature a été rejetée.
Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS est venu participer aux débats, François Bayrou étant également présent. Apprenant la présence de M. Ayrault, Jean-François Copé, le président du groupe UMP, a alors également rejoint la Commission.
"C'est une décision politique grossière, qui n'est pas basée juridiquement sur quoi que ce soit. Ce sont des artifices", a réagi la socialiste Delphine Batho.
La Commission des lois s'est démarquée du gouvernement dans son appréciation de la demande du PS. La garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie avait fait savoir le 6 novembre que la commission d'enquête réclamée par le PS "n'entre pas dans le cadre défini par la Constitution".
Elle avait mis en avant deux articles de la Constitution (51-2 et 24), selon lesquels une commission d'enquête parlementaire ne peut intervenir que pour "évaluer les politiques publiques" et "pour l'exercice des missions de contrôle et d'évaluation" du gouvernement.
La commission des lois, elle, s'appuie sur l'article 67 de la Constitution qui dit que "le Président de la République n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité" et qu'il "ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite".
Lagarde désignée meilleure ministre des Finances
Le Financial Times, qui établit chaque année un classement des meilleurs ministres des Finances de la zone euro, a placé cette année la Française à la première place.
Que ce soit pour ses «performances sur la scène internationale sur la régulation et l'avenir du secteur bancaire» ou pour la «résistance de l'économie française» face à la crise, Christine Lagarde a été désignée par un jury réuni pour le Financial Times meilleure ministre des finances de la zone euro.
Le journal londonien a affirmé qu'en cette année de crise économique et financière mondiale, les ministres des finances «devaient se débarrasser des concepts habituellement utilisés et d'improviser une politique nouvelle alors que l'Europe faisait face à la pire crise connue depuis la Seconde guerre mondiale». Avec une année qui s'est avérée «épique» en termes d'événements économiques, ce trophée reflète ainsi «les performances réalisées durant ces 12 mois», selon le Financial Times.
Marco Annunziata, chef économiste chez l'italien Unicredit faisant partie du jury, souligne le rôle joué par Christine Lagarde dans le «management de la crise au niveau international, faisant preuve d'une forte détermination afin d'offrir une réponse coordonnée». Jacques Delpha, membre du Conseil d'Analyse Economique et autre membre du jury, a cependant critiqué la ministre française, regrettant qu'elle ait été «incapable de proposer un engagement crédible afin de restaurer l'équilibre de la balance fiscale».
De manière générale, Michael Heise, chef économiste chez l'assureur allemand Allianz, affirme que les ministres européens des finances ont réalisé «une belle performance dans un contexte de crise sans précédent» et que «leur action conjointe a permis de ne pas revivre la Grande Dépression».
Le ministre des finances allemand Peer Steinbrück et son homologue belge Didier Reynders prennent la seconde et la troisième place du podium.
Et si Peillon travaillait, malgré lui, pour Royal!
Royal et Peillon ont offert un spectacle détestable ce week-end à Dijon. Un spectacle d’autant plus incompréhensible que Royal bénéficiera, in fine, du travail engagé par Peillon via L'Espoir à gauche…
«Je n’ai rien fait de mal, se défendait encore, ce matin, Ségolène Royal, au micro de France Inter, Je suis allée visiter les militants qui, d’ailleurs, ont tous été ravis de me recevoir. C’est quand même extravagant de ne pas pouvoir se rassembler entre socialistes sans qu’il y ait maintenant une petite crise de nerf. »
Non, Ségolène Royal n’a « rien fait de mal », si ce n’est offrir, aidée dans sa tâche par un Vincent Peillon aux phrases assassines, un nouvel épisode affligeant des déchirements socialistes. En revanche, il y a bien quelque chose d’« extravagant » derrière cette idée de vouloir se rendre coûte que coûte à Dijon et, une fois sur place, de s’assoir dans le siège de Vincent Peillon. Ce qui est « extravagant », c’est que Ségolène Royal vient par cette décision de se tirer une balle dans le pied. Certes, son ancien compagnon de campagne a fait une OPA discrète (sournoise et vicieuse diront certains) sur son entourage et sur les idées de sa motion au moment du congrès de Reims.
Mais quelle est l’essence des rassemblements qu’il organise avec l’Espoir à gauche ? Depuis la réunion de Marseille, c’est une évidence, il s’agit de convaincre l’opinion de la possibilité d’organiser non pas une gauche plurielle à la sauce Jospin, mais une opposition plurielle à Sarkozy allant des communistes aux centristes en passant par les écologistes.
La question n’est pas de savoir qui orchestre aujourd’hui ce rassemblement, mais qui, in fine, en sera le principal bénéficiaire. Vincent Peillon ? Certainement pas. En tout cas pas dans l’immédiat. Mais Ségolène Royal elle-même ! Ça ne fait aucun doute, elle sera candidate aux primaires quoiqu'elle en dise. Et pour l’heure, à bien y regarder, elle reste la favorite de ce « politique-crochet » qui n’est plus ouvert aux seuls militants socialistes mais à tous les sympathisants. Dès lors, à quoi bon se chamailler sur le thème « L’Espoir-à-gauche-c'est-mon-courant-à-moi-que-j'ai » ?
Reste une autre question : que retiendra finalement la gauche d'en bas (elle qui pèsera lors des primaires) de cette idée d’opposition plurielle allant du PCF au MoDem ? Marseille et ces photos sur lesquelles chacun des membres de la famille recomposée posait tout sourire ? Ou l’épisode dijonnais, celui où l’on a vu « papa Peillon » et « maman Royal » se disputer la vaisselle et des bibelots vieillots au moment du divorce ?
Monnaies, bonus, déficits, G20... M.Trichet tire les leçons de la crise
Quatorze mois après la faillite de Lehman Brothers, l'économie mondiale a renoué avec la croissance. Mais les tensions restent grandes, notamment sur le marché des changes, où le dollar ne cesse de s'affaiblir. Les déficits budgétaires sont à des niveaux sans précédent. Et, avec le retour des bonus pour les traders, les opinions publiques ont aussi le sentiment que rien n'a vraiment changé. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, livre sa vision de l'économie mondiale de l'après-crise.
La zone euro a connu une croissance de 0,4 % au troisième trimestre. La crise est-elle finie ?
Après ceux du deuxième trimestre, qui étaient encore légèrement négatifs, ces chiffres de croissance positive confirment que nous sommes bien sortis de la période de chute libre qui a marqué les six mois qui ont suivi à la chute de Lehman Brothers en septembre 2008. Ces chiffres confirment notre scénario de base, celui d'une reprise progressive et graduelle de l'économie.
Ce que nous observons maintenant est plus favorable que nos projections d'il y a quelques mois. Ceci dit, il faut rester prudents. Il y a encore beaucoup d'incertitudes tant au niveau mondial qu'au niveau de la zone euro, en particulier s'agissant de la croissance de l'année prochaine. Nous ne crions pas victoire.
Existe-t-il un risque de rechute, comme en 1937 après le premier plan de relance de Roosevelt ?
L'incertitude, je le répète, est une caractéristique importante de la période dans laquelle nous sommes. Nous avons observé dans un passé récent l'irruption d'événements qui n'avaient pas été prévus dans leur gravité. Observons aussi que pendant la période de chute libre de l'économie mondiale qui a duré six mois, les décideurs n'ont pas pu se reposer sur des instruments analytiques fiables.
Les banquiers centraux en particulier ont constaté pendant cette période que la réalité économique déjouait de semaine en semaine les analyses et les projections des modèles les plus éprouvés. Nous avons donc dû pendant toute cette période plus encore que d'habitude nous reposer sur la sagesse et sur l'expérience de nos instances collégiales de décision.
Aujourd'hui, nous avons retrouvé un niveau de confiance raisonnable dans nos outils analytiques. Cela ne veut pas dire que l'incertitude ne demeure pas exceptionnellement élevée.
"L'EURO N'A PAS ÉTÉ CRÉÉ POUR LUTTER CONTRE LE DOLLAR"
La vigueur de l'euro menace-t-elle la reprise ? Les Etats-Unis disent qu'"un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis". On ne vous entend pas dire qu'"un euro fort est dans l'intérêt de l'Europe". Cette asymétrie signifie-t-elle que vous ne souhaitez pas d'appréciation de l'euro face au dollar ?
En effet, il est important que les autorités américaines affirment qu'un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis. Je partage moi-même totalement cette analyse. J'ajoute que je crois que cette force du dollar au sein des monnaies convertibles est non seulement dans l'intérêt des Etats-Unis mais aussi de la communauté internationale tout entière.
Hier j'ai noté en outre avec le plus grand intérêt les propos de mon collègue Ben Bernanke à l'"Economic Club de New York". Je le cite : "La Réserve fédérale est attentive aux implications des changements dans la valeur du dollar et continuera de formuler sa politique avec le souci de veiller à respecter son double mandat (…). Notre attachement à nos deux objectifs, combiné avec la force intrinsèque de l'économie américaine, nous permettra d'assurer que le dollar est fort et source de stabilité financière globale".
Il s'agit là d'une déclaration très importante de mon collègue, avec lequel j'entretiens par ailleurs des relations confiantes.
L'euro a-t-il vocation à remplacer le dollar comme monnaie de réserve ?
L'euro n'a pas été créé pour lutter contre le dollar des Etats-Unis ou pour se substituer au dollar comme monnaie de réserve internationale. Il a été créé pour parachever le grand marché européen, et donner à l'Europe stabilité et prospérité.
Le succès de l'euro dans l'approfondissement du marché unique est remarquable. Imaginez ce que serait le marqué unique des Etats-Unis s'il y avait des monnaies différentes en Californie, en Floride et dans l'Etat de New York. La BCE ne fait pas campagne pour l'usage international de l'euro. Nous laissons les agents économiques et les investisseurs prendre leurs propres décisions.
On observe des différences de croissance entre les différents pays de la zone euro, par exemple entre la France et l'Allemagne qui redémarre plus vite. N'est-ce pas inquiétant ?
Pour le Conseil des gouverneurs de la BCE, ce qui compte, c'est l'ensemble de la zone dans laquelle il assure l'émission monétaire : 330 millions de citoyens européens, et seize pays. Ce qui compte, c'est l'intérêt supérieur d'un continent entier, de la même façon que la Réserve fédérale américaine surmonte les différences entre le Massachusetts, la Californie ou le Missouri, qui sont grandes au demeurant.
Les divergences quantitatives dans la zone euro ne sont pas d'une nature différente de celles que l'on peut observer entre les différents Etats des Etats-Unis. Il ne faut pas, par ailleurs, surinterpréter les différences de croissance trimestrielle mais les replacer dans un contexte de moyen terme.
"LE PACTE DE STABILITÉ EST ESSENTIEL"
Si la croissance est de retour, ne faut-il pas lever les dispositifs exceptionnels mis en place pendant la crise ?
Il faut bien se rendre compte du fait que la rapidité, l'ampleur et l'audace des décisions qui ont été prises par les banques centrales d'un côté et les gouvernements et les parlements de l'autre, nous ont permis d'éviter une dépression redoutable. En particulier, s'il n'y avait pas eu cette réaction audacieuse et très rapide des banques centrales, et notamment de la BCE dès le 9 août 2007, la crise systémique de liquidités se serait étendue au niveau de l'ensemble des pays industrialisés, puis au niveau mondial, et elle aurait été gravissime.
Je peux dire la même chose des actions qui ont été menées par les pouvoirs publics. Les situations budgétaires sont beaucoup plus variées qu'on ne le soupçonne. Certains pays sont dans une situation qui est relativement favorable parce que leur gestion passée a été sage et prudente, d'autres sont déjà à l'extrême limite de leur propre crédibilité.
Mais, pour tous les pays quels qu'ils soient, il est indispensable d'avoir une stratégie budgétaire crédible à moyen terme aux yeux des ménages, des entreprises et des investisseurs. Le succès de la reprise en Europe repose sur la confiance des ménages et des entrepreneurs. S'ils n'ont pas confiance dans la capacité des finances publiques d'être soutenable à moyen long terme ils consommeront moins et investiront moins. Le succès de la reprise en Europe dépend de la confiance des investisseurs dans les signatures des Etats. S'ils n'ont pas confiance, ils demanderont des taux d'intérêt de marché plus élevés qui pénaliseraient le secteur public comme le secteur privé de l'Etat concerné.
Le pacte de stabilité et de croissance a-t-il encore un sens avec des déficits qui approchent 10 % du PIB ?
J'ai toujours dit que dans une zone à monnaie unique qui n'est pas une fédération politique, le Pacte de stabilité et de croissance est essentiel à la stabilité de l'Union monétaire. Nous sommes dans une période difficile. Il a été nécessaire de prendre des mesures audacieuses pour éviter la dépression.
Il est indispensable de s'engager dans la voie de redressement crédible des finances publiques au plus tard en 2011 comme l'ont décidé déjà les gouvernements européens. A tous les pays, nous disons extrêmement clairement : "Respectez strictement le pacte de stabilité et de croissance. Soyez conscients que si vous n'êtes pas crédibles dans le redressement des finances publiques à moyen terme, vous handicapez la reprise dès aujourd'hui".
Vous préconisez des politiques d'assainissement budgétaire mais au même moment la France choisit de lancer un grand emprunt…
Le problème du déficit public n'est pas propre à la France. C'est un sujet central pour presque tous. Il faudrait évidemment que l'emprunt ne se traduise pas par des dépenses publiques nouvelles au sens du Pacte de stabilité et de croissance, parce que la situation est déjà extraordinairement difficile.
Maintenir trop longtemps des taux d'intérêt très bas, n'est pas favoriser le retour de l'inflation et la création de nouvelles bulles comme après le 11 septembre 2001 ?
Le conseil de gouverneurs de la BCE - nous sommes 22 avec Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France – doit aux habitants de la zone euro la stabilité des prix. C'est ce que nous avons fait au cours des presque onze premières années de l'Euro. C'est le mandat donné par nos démocraties. C'est la promesse faite à nos 330 millions de concitoyens.
Pour ce faire nous avons résisté aux pressions. On nous avait demandé avec beaucoup de véhémence, au début de l'année 2004, de baisser notre taux directeur et nous avons refusé ; on nous avait aussi beaucoup critiqué pour avoir relevé les taux à la fin de l'année 2005. Dans les deux cas, compte tenu de ce qui s'est passé depuis, plus personne ne nous critique. Je suis fier de la crédibilité du Conseil des gouverneurs de la BCE en matière de stabilité.
C'est cette crédibilité qui nous a permis d'ancrer solidement nos anticipations d'inflation. Ceci nous a servi à éviter l'inflation et nous a également protégé contre la matérialisation du risque de déflation dans la période de crise que nous venons de traverser. Aujourd'hui, nous considérons que le niveau des nos taux directeurs est approprié dans la zone euro. Par ailleurs, nous dénouerons progressivement nos opérations dites non conventionnelles : elles ont été construites pour permettre précisément le dénouement progressif le moment venu.
"RENDRE MOINS FRAGILES L'ÉCONOMIE FINANCIÈRE, L'ÉCONOMIE RÉELLE"
La crise a-t-elle une origine économique ou financière ?
Le détonateur a été évidemment financier. La sphère financière s'était engagée dans une sous-estimation généralisée des risques. Plus de six mois avant le début de la crise d'août 2007, j'avais moi-même alerté, au nom de mes collègues gouverneurs des Banques Centrales, sur la probabilité d'une importante correction sur les marchés du fait de la sous-estimation du risque, en quantité et en prix.
Compte tenu des liens extrêmement étroits entre la sphère financière et l'économie réelle, c'est le système tout entier qui était potentiellement instable comme on l'a vu. C'est la responsabilité essentielle des décideurs au niveau mondial : nous devons rendre beaucoup plus résilientes, beaucoup moins fragiles, l'économie financière et l'économie réelle au niveau international.
Le G20 est-il un début de réponse ?
En termes historiques la période présente est marquée par un changement très profond dans la gouvernance mondiale. Le fait que le G20 soit devenu la première instance de gouvernance au niveau international est fondamental.
Il ne faut pas oublier que la structure du G20 était née après la crise financière asiatique. Les pays industrialisés s'étaient alors dits que puisque un pays émergent d'Asie de taille moyenne était en mesure de déclencher une crise internationale extrêmement grave, il fallait que tous les pays présentant un risque systémique soient associés d'une manière ou d'une autre à la gouvernance mondiale et aux réformes envisagées par les grands pays industrialisés.
Cette fois ci ce sont les pays industrialisés eux-mêmes qui ont déclenché une crise internationale très grave. Et les pays émergents sont en droit de s'assurer que les nations industrialisées font tout pour rendre le système mondial plus solide, en liaison avec les économies émergentes. Il y a une sorte de retournement de situation entre pays industrialisés et émergents.
La crise s'est accompagnée d'une grande confusion idéologique. Où vous situez-vous ?
J'ai été frappé de voir au niveau mondial une certaine convergence des économistes en particulier en ce qui concerne leurs outils analytiques. Nous avons vu se généraliser les modèles néo-keynésiens d'équilibre général qui peuvent être interprétés comme incorporant une partie de la leçon" keynésienne et les analyses néoclassiques.
En tout état de cause lorsque l'on revient aux textes fondateurs, ce qui est très frappant c'est de voir à quel point les grands économistes étaient plus profonds et beaucoup plus problématiques que leurs épigones ! C'est vrai de Keynes, comme c'est vrai de Friedmann.
Et s'il me fallait citer aujourd'hui deux économistes qui donnent aussi des clés pour comprendre la crise, je citerais Minsky pour ses analyses sur l'instabilité financière et Knight pour ses analyses sur l'"incertitude" opposée au "risque".
En tout état de cause, dans une période de crise, on doit être aussi humble que possible devant la réalité qui se développe sous nos yeux, et qui est donc nouvelle par définition. Tâcher de comprendre du mieux possible. Nous devons poursuivre avec beaucoup d'acharnement les travaux de recherche afin de mieux appréhender ces situations potentiellement très instables comme celle que nous avons observée et pas seulement les situations reposant sur le paradigme de l'équilibre dynamique.
Nous devons mieux comprendre les phénomènes de transitions de phases en économie financière et en économie réelle – par exemple les transitions observées en août 2007 et en septembre 2008.
"NOUS DEVRONS AFFRONTER DES CHOCS IMPORTANTS"
De nouvelles crises sont-elles à craindre ?
Il est très probable que nous devrons affronter au cours des prochaines décennies des chocs importants et, en tout cas, faire face à un besoin d'adaptation permanent au niveau de l'économie mondiale.
Deux exemples. Nous vivons une période historique marquée par des avancées considérables de la science et de la technologie. Ces avancées sont imprévisibles : il n'y a pas de science exacte des progrès de la science, comme l'a remarqué Karl Popper. Ces nouvelles technologies vont nécessairement transformer les processus de production eux-mêmes ainsi que la division international du travail.
Par ailleurs, la progression économique rapide des pays émergents – grands et moyens – est une donnée fondamentale des cinquante prochaines années. Songeons que en dehors de la Chine et de l'Inde les seuls pays asiatiques émergents de l'ASEAN sont aussi peuplés que toute l'Union Européenne.
S'agit-il de refonder le capitalisme ?
Quand j'ai commencé à exercer des responsabilités dans la vie économique internationale, il y avait encore un "Est" et un "Ouest", un "Nord" et un "Sud". Ce que j'observe aujourd'hui, c'est une remarquable unification conceptuelle au niveau mondial.
Nous travaillons au sein du G20, avec les ministres et les gouvernements, ou à Bâle avec les banquiers centraux, sur la base d'un principe simple : l'économie de marché demeure le moyen le plus approprié pour créer des richesses.
La crise n'a pas renforcé l'adhésion à l'économie de marché mais elle l'a révélée de façon frappante. Il n'y a pas eu de contestation venant de la part des pays émergents. Ce qui n'est pas tellement étonnant par exemple pour ceux qui, comme moi, ont connu l'Asie émergente il y a une trentaine d'années et voient l'Asie aujourd'hui. Les règles de l'économie de marché qui y ont été introduites ont produit des résultats si visibles qu'elles sont incontournables.
Mais en même temps, les mêmes pays et la communauté internationale tout entière disent qu'il n'est pas acceptable que nous ayons une économie mondiale de marché qui soit aussi fragile, aussi peu solide et aussi peu résiliente. Nous devons tirer systématiquement toutes les leçons de la crise présente sans donner aucun privilège et sans accepter a priori aucun tabou.
Pour tout dire, je ne crois pas que nos démocraties accepteraient une seconde fois de voler au secours de l'économie financière et de l'économie réelle comme elles l'on fait. Nos démocraties nous contraignent à la réussite en ce qui concerne notre significatif renforcement de la stabilité de l'économie internationale.
"LES BANQUIERS DOIVENT SE COMPORTER DE MANIÈRE RESPONSABLE"
Les opinions publiques sont choquées du retour aux profits pour les banques qui se double parfois de comportements jugés irresponsables ou arrogants…
A ceux qui croient, notamment au sein du secteur financier, que tout est reparti comme avant, qu'il ne s'est rien passé, je dirais qu'ils sont dans une erreur profonde. Si le système financier refonctionne aujourd'hui, c'est bien parce que les banques centrales d'une part et les gouvernements d'autre part ont apporté des soutiens considérables.
Des deux côtés de l'Atlantique, ce sont au total entre 25 % et 30 % des PIB de risque du contribuable qui ont été mobilisé. Il faut être irresponsable pour croire que le redressement du secteur financier s'est fait de façon naturelle.
Les banquiers en Europe et dans le monde entier doivent se comporter de manière responsable, faire leur métier qui est de financer l'économie réelle et œuvrer eux-mêmes résolument à la mise en œuvre d'un système financier beaucoup plus stable.
2009 s'annonce pour une année record pour le versement des bonus…
Ce qui compte, en la matière, c'est le fait d'avoir des règles sages qui soient les mêmes au niveau mondial. Sinon, on assistera à la fois à un déplacement des emplois et des activités à risques vers des zones où la pression sera moins forte.
Les règles qui ont été élaborées par le Conseil de Stabilité Financière et adoptées par le G20 doivent être appliquées rigoureusement partout dans le monde, sous la surveillance des autorités prudentielles. Au-delà, ma conviction est qu'il s'agit d'un problème de valeurs dans nos sociétés.
C'est une anomalie grave que certains secteurs de l'économie et de la société considèrent comme normal des comportements qui ne correspondent pas à ce que nos démocraties acceptent. Tout ne peut pas reposer exclusivement sur la législation, la réglementation, la régulation et la surveillance. Au-delà des règles, il faut qu'il y ait convergence éthique des valeurs qui régissent les comportements dans les grandes démocraties.
Le nombre des paradis fiscaux identifiés par l'OCDE se réduit chaque jour, avec la sortie de la liste grise du Liechtenstein, de Monaco, etc. Est-ce un vrai succès du G20 ou un trompe-l'oeil ?
Il y a souvent une certaine confusion de vocabulaire à propos des paradis fiscaux. Les fiscalités n'étant pas les mêmes et le niveau des dépenses publiques n'étant pas le même, beaucoup de pays sont des zones de faible pression fiscale par rapport à la France par exemple.
Les situations contre lesquelles nous luttons avec détermination ce sont celles de ces pays qui refusent de coopérer pour lutter contre l'argent illégal – y compris la fraude fiscale, l'argent criminel et du crime organisé, l'argent de la drogue et l'argent qui finance le terrorisme.
Dans ce domaine l'OCDE a bien travaillé et il me semble que d'important progrès ont été réalisés
Quel bilan personnel faites-vous six ans après avoir pris la présidence de la BCE ?
Ce qui est impressionnant, c'est de voir comment l'euro s'est progressivement imposé. Lorsque j'ai moi-même négocié le traité de Maastricht, le scepticisme de la communauté internationale était très grand. Scepticisme non seulement à l'égard de la possibilité d'avoir une monnaie crédible mais même aussi à l'égard de la possibilité de créer la monnaie unique. Aujourd'hui la crédibilité de l'euro n'est pas contestée.
Egalement remarquable, a été le comportement du directoire, du Conseil des gouverneurs et de toute l'équipe monétaire de l'Europe dans la crise de ces dernières années.
Je crois que, tous ensemble, nous avons réussi à rester lucides avant et pendant la crise. Nous avons su prendre des décisions audacieuses très rapidement, parfois plus rapidement que d'autres, tout en préservant notre crédibilité s'agissant de la stabilité des prix à moyen terme, en ligne avec notre définition (moins de 2 % mais proche de 2 %), au service de nos 330 millions de concitoyens. Et je dirais au service de la confiance dans l'avenir que peuvent avoir nos concitoyens. Ils savent en tout cas qu'ils peuvent compter sur nous.
Propos recueillis par Pierre-Antoine Delhommais et Arnaud Leparmentier
Les gardes à vue sont illégales
JUSTICE - Le bâtonnier de Paris, qui représente 21.000 avocats, appelle l’ensemble de la profession à faire annuler toutes les procédures...
Depuis un arrêt pris par la Cour européenne des Droits de l'homme, les gardes à vue seraient illégales. C'est ce que révèle France Info ce mardi matin. «Selon Christian Charrière-Bournazel qui s’appuie sur un arrêt du 13 octobre 2009 de la Cour européennes des Droits de l’homme, la France ne respecte pas les droits de la défense dès la première heure de la garde à vue», rapporte le site.
Dans deux décisions, rendue en novembre 2008 et le mois dernier, la Cour européenne renforce les droits des gardés à vue et précise que, dès qu’il est privé de liberté, un accusé doit bénéficier d’un avocat pour organiser sa défense et préparer des interrogatoires. Or ce droit n'apparaît pas dans la loi française.
«Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat»
En effet, le droit français autorise une courte visite de l’avocat, une demi-heure, pour vérifier que son client n'a pas subi de mauvais traitements. Mais le magistrat n’a pas accès au dossier de son client.
Le bâtonnier de Paris estime donc que les gardes à vue à la française sont, au regard du droit européen, tout simplement illégales. «Des avocats se sont déjà constitués en association pour faire annuler les procédures», indique France Info. L’une de ces associations vient d'être créée sous le nom «Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat».
Les doutes existentiels des syndicats
Inquiets de ne pas conquérir les PME ou les jeunes, ils restent plus divisés que jamais.
«Limiter la casse» pendant la crise et, au-delà, poursuivre les «conquêtes sociales» : les patrons des huit confédérations françaises, exceptionnellement réunis ce lundi par l'Association des journalistes de l'information sociale pour débattre de l'avenir du syndicalisme, assurent n'avoir renoncé à aucune de leurs ambitions. Mais alors, où est passée l'intersyndicale qui, en début d'année, a rassemblé des millions de Français dans la rue et obtenu des réponses non négligeables face à la crise (chômage partiel mieux indemnisé, allocations, Fonds d'investissement social…) ? «L'intersyndicale, répond Gérard Aschieri (FSU), travaille à des précisions sur la plate-forme» de revendications. Pas très spectaculaire…
«Les congrès qui viennent font peut-être qu'on n'arrive pas à faire repartir cette intersyndicale», admet Alain Olive (Unsa). De fait, d'ici à juin, l'Unsa, puis la CGT, la FSU, la CFE-CGC et enfin la CFDT tiendront leur «grand-messe» respective - une période plus propice à la surenchère qu'au consensus. Gérard Aschieri évoque, lui, «les suspicions et les craintes» qui découlent de la loi sur la représentativité syndicale de 2008. Ce texte, voulu par les deux plus grosses organisations (CGT et CFDT) mais rejeté par d'autres comme FO ou la CFTC, privera de tout rôle d'ici à 2013 les syndicats n'ayant pas recueilli 10 % des voix dans leur entreprise et 8% au niveau national.
Améliorer «le pouvoir d'attraction»
Plus d'un an après son adoption, ses opposants et possibles victimes ruminent encore leur amertume. «Un mauvais coup porté au syndicalisme», grogne Jacques Voisin (CFTC) qui, directement menacé, dénonce une atteinte au «pluralisme». «Les endroits où on trouve un seul syndicat sont les systèmes anglo-saxons et les dictatures», grince Jean-Claude Mailly (FO). Plus nuancé, Alain Olive rappelle que l'Unsa est «très critique» (les seuils fixés risquent de priver la jeune organisation de toute représentativité nationale), mais «préfère mille fois une légitimité assise sur les élections que sur un arrêté de 1966», comme c'est le cas jusqu'ici au bénéfice de la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC.
Au-delà de ces tensions conjoncturelles, les syndicats, qui souffrent déjà de la faiblesse de leurs effectifs, reconnaissent l'ampleur de leur tâche pour les années à venir. «L'économie est de plus en plus globale, et nos organisations ont toutes des bases nationales. On a du mal à relever ce défi», note Bernard Thibault (CGT). «40% des militants seront à la retraite d'ici à dix ans», relève Bernard Van Craeynest (CFE-CGC). Sauf à améliorer le «pouvoir d'attraction des syndicats», ils seront «moribonds» à cet horizon, prévient-il. Mais comment peuvent-ils être attractifs quand «les syndicats défendent les salariés qui en ont le moins besoin : ceux du secteur public et ceux des grandes entreprises, en CDI», s'interroge sans fard Alain Olive, dont le syndicat est pourtant né sur les décombres de la FEN (Éducation nationale). «Le syndicalisme doit devenir plus représentatif du monde du travail, renchérit Annick Coupé (Solidaires) : femmes, jeunes, sous-traitants, salariés précaires…»
François Chérèque (CFDT) ne veut toutefois pas plaider coupable seul, dénonçant la «schizophrénie bien française» de l'État sur le dialogue social. Et d'épingler le ministre du Travail, Xavier Darcos, «un champion». «On ne supporte pas l'autonomie des partenaires sociaux et de la négociation. On intervient tout le temps dans la discussion. On espère à la limite qu'il n'y ait pas d'accord sur les négociations en cours pour pouvoir dire “C'est moi qui ai fait”.» Le patronat, lui aussi, est visé par Chérèque mais aussi par Thibault, pour qui «la première raison pour un salarié de ne pas se syndiquer, c'est la trouille».
Christine Lagarde désignée "star" de la finance
La ministre de l'économie française, Christine Lagarde, 53 ans, a été désignée ministre des finances de l'année en Europe par un jury du Financial Times (FT), qui la qualifie de "star" dans le monde de la finance, ayant fait preuve de pugnacité pendant la crise. "Christine Lagarde est devenue une star parmi les décideurs politiques du monde de la finance. Les juges ont apprécié ses performances au niveau international en ce qui concerne la régulation et l'avenir du secteur bancaire", souligne le quotidien britannique.
"Aucun autre ministre des finances d'une économie importante du monde n'est parvenu à traverser cette année test dans une telle forme", commente le journal, soulignant que la ministre française était en queue de classement il y a deux ans. Le FT estime que l'économie de la France s'est avérée l'une des plus résistantes du monde industriel. "Elle est également bien équilibrée, ne dépendant ni des exportations, ni d'un secteur immobilier hypertrophié, et disposant d'un important secteur public qui contribue à l'équilibre" de l'économie, ajoute le journal. Le FT estime en outre que les mesures prises par le gouvernement français ont permis d'éviter "une récession encore plus marquée".
Dix-neuf ministres ont été notés selon leur talent politique et la performance de leur économie. Le ministre allemand Peer Steinbrück arrive en deuxième position, suivi de ses homologues belge Didier Reynders et suédois Anders Borg. C'est la quatrième fois que le quotidien accorde ce prix.
LE SEUL PROBLÈME DE CHRISTINE LAGARDE, C'EST QU'ELLE N'EST PAS DU SERAIL POLITIQUE, MAIS QUESTION ÉCONOMIE, RIEN À DIRE. SI LES RANÇAIS POUVAIENT S'EN RENDRE COMPTE, C'EST LA SEULE PERSONNE RESPONSABLE DES FINANCES QU'ON PUISSE COMPARER À RAYMOND BARRE.
Les créations d'entreprises se portent bien en octobre
Les créations d'entreprises en France bénéficient toujours en octobre de l'effet porteur du statut de l'auto-entrepreneur entré en vigueur début 2009, avec 55 233 nouvelles entreprises créées en octobre, a annoncé l'Insee mardi, dont près de 33 000 auto-entreprises nouvelles. Les créations hors auto-entreprises (20 614) sont en baisse après la forte hausse du mois de septembre.
Le nombre cumulé de créations des mois d'août, septembre et octobre 2009 est en hausse de plus de 92 % par rapport aux mêmes mois de 2008. La hausse atteint 55,7 % sur les douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents, ajoute l'Insee. Sur cette période, les entreprises qui contribuent le plus à la hausse sont celles du soutien aux entreprises et du commerce.
Le dynamisme des derniers mois est en grande partie lié à la mise en place d'un nouveau statut, baptisé "auto-entrepreneur", qui, depuis le 1er janvier, permet aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître leurs revenus, avec des démarches très simplifiées et un régime fiscal avantageux. De janvier à octobre, plus d'une création d'entreprise sur deux a été faite sous ce nouveau régime, ce qui correspond à 263 374 auto-entrepreneurs.
Selon une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes SFAC publiée début septembre, les défaillances d'entreprises continuent de progresser en France et devraient approcher les 70 000 à la fin 2009, soit une hausse de 20 % par rapport à l'an dernier.
Plus de 5,1 % de la population victime de violences en France
Le nombre de personnes se disant victimes de violences a légèrement progressé en 2007-2008, notamment au sein de la famille, pour atteindre 5,1 % de la population, selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance (OND) publiée mardi, qui note le faible taux de plaintes.
Selon la projection de l'OND sur 13 500 personnes de 18 à 75 ans interrogées, 2 177 000 personnes ont "subi au moins un acte de violence". Parmi elles, 364 000 ont été victimes de violences sexuelles et éventuellement de coups, et 1 939 000 d'autres violences que sexuelles. Mais "moins de 10 % des personnes victimes de ces violences déposent plainte", selon l'enquête de victimation de l'OND, réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Les enquêtes de victimation, qui portent sur deux ans, complètent l'outil statistique des policiers et des gendarmes, basé sur des plaintes et des constats, et permet d'interroger directement les Français sur leur vécu des faits de délinquance, selon l'OND.
La hausse des victimes de violences, sexuelles ou non, qui passe de 4,9 % de la population en 2006-2007 à 5,1 % en 2007-2008, s'explique par celle "significative", selon l'OND, du nombre de ces actes commis au sein de la famille. L'observatoire relève que 1 048 000 violences (dont 142 000 sexuelles) ont été perpétrées dans le cadre familial, contre 978 000 (dont 169 000 sexuelles) en 2006-2007.
Si les violences sexuelles intrafamiliales ont baissé (- 16 %), celles visant les femmes de 18 à 34 ans sont en hausse, selon l'OND. "Les violences subies par les femmes sont plus nombreuses", relmève l'Observatoire. Pour 60 % des femmes victimes, ces violences sont aussi répétées. Elles sont environ 10 % à déposer plainte si l'auteur est leur conjoint, et 8 % s'il s'agit d'un autre membre de la famille.
La principale raison du non-dépôt de plainte par les victimes varie selon les personnes interrogées durant cette enquête : "trouver une autre solution que la plainte" (60 %), "parce que ce n'est pas grave" (50 %), "ça n'aurait servi à rien" (50 %), "pour éviter des épreuves supplémentaires" (30 %), "pour que ça ne se sache pas" (25 %) ou "pour éviter les représailles" (15 %). Hors cadre familial, le taux de plainte est plus important (près de 23 %), selon la même étude.
L'enquête de victimation de l'Observatoire s'attache également aux atteintes aux biens des ménages (cambriolages, vols de véhicules, vandalisme...) et aux vols personnels (17 000 ménages et personnes de 14 ans et plus interrogées). Sur deux ans, la proportion de ménages déclarant avoir été victimes de vols a baissé de 10,6 % à, à moins de 2 100 000. De même, les vols personnels (hors ménages) ont diminué de 14 % à 1,2 million en 2007-2008. Ces chiffres "confirment les statistiques de la police et de la gendarmerie", constate l'OND.
Ultime réunion sur le climat à Copenhague
Les ministres de l'Environnement de 44 pays tentent de débloquer le sommet de décembre.
Une ultime réunion avant le sommet sur le climat du mois de décembre s'est ouverte lundi à Copenhague. Les ministres de l'Environnement de quarante-quatre pays sont réunis jusqu'à aujourd'hui pour tenter de dénouer les fils d'une négociation embrouillée depuis des mois.
«On n'a aucune idée de la tournure que cela va prendre», estime un des négociateurs français. Seule quasi-certitude : il n'y aura pas d'accord juridique à la fin de l'année mais, dans le meilleur des cas, un accord politique qui sera «consistant» a tenté de rassurer lundi Connie Hedegaard, la ministre danoise du climat, organisatrice de cette préconférence. Dans l'esprit de nombreux dirigeants, l'accord juridique serait négocié dans la foulée au cours de l'année prochaine et pourrait se conclure à Mexico où doit se dérouler la conférence climat 2010. «Il s'est passé deux ans avant que les derniers détails juridiques de Kyoto aient été en place», poursuit la ministre danoise.
L'intérêt d'un tel scénario est de laisser le temps aux États-Unis de finaliser le projet de loi sur le climat actuellement en discussion au Sénat . Un texte qui limite l'action de Barack Obama tant qu'il n'est pas adopté.
Outre le cadre de la négociation, aucun accord n'est apparu jusqu'à présent sur les engagements chiffrés de réduction de gaz à effet de serre. Les présidents Nicolas Sarkozy pour la France et Luiz Inacio Lula da Silva pour le Brésil ont proposé samedi dans une déclaration commune que tous les pays s'engagent à réduire d'ici à 2050 les émissions mondiales d'au moins 50 % par rapport à 1990, (80 % pour les pays riches). Or, de leur côté, les pays du groupe Asie-Pacifique qui comprend les trois plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre (la Chine, les États-Unis et l'Indonésie), réunis au même moment à Singapour, ont retiré à la toute dernière minute cet engagement de leur communiqué final.
Enfin, dernier problème et non des moindres, aucun accord jusqu'à présent n'est apparu sur les moyens financiers à mettre sur la table pour aider les pays les plus pauvres.
Enlisement
À Copenhague lundi, Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Environnement, a une nouvelle fois pris le contre-pied du marasme ambiant en présentant un projet s'appuyant sur des solutions concrètes et chiffrées pour chaque pays. Dans la lignée des propositions franco-brésiliennes du week-end qui, outre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, prévoient un projet de texte politique ou chaque pays y compris les États-Unis pourrait trouver une possibilité de s'engager, ainsi qu'un soutien financier d'un type nouveau pour les pays en développement et la création d'une organisation mondiale de l'environnement.
Mais les plus pessimistes redoutent que la situation reste enlisée jusqu'à la toute fin du sommet de décembre, misant sur les dernières 24 heures et un déblocage par les chefs d'États. Un pari particulièrement risqué.