lundi 26 janvier 2015
Le chanteur grec Demis Roussos est mort
Né le 15 juin 1946 à Alexandrie (Egypte), Artémios Ventouris Rousos avait appris le chant au sein du Chœur de l’Eglise orthodoxe grecque d’Alexandrie. Il apprend aussi la guitare, la basse et la trompette. En 1961, sa famille décide de retournervivre en Grèce et s’installe à Athènes. C’est là que Demis Roussos, qui a pris ce nom d’artiste plus proche des consonances anglo-saxonnes, fait ses débuts, dans des groupes de reprises, dont l’un s’appelle The Idols. D’abord guitariste et bassiste, il se met au chant, voix aiguë, caressante. Il rencontre le claviériste Vangélis Papathanassíou, qui fait partie d’un groupe de jazz The Forminks. Ils vont fonder en 1967 avec le batteur Lucas Sideras et le guitariste Silver Koulouris le groupe Aphrodite’s Child.
Aux reprises le groupe commence à ajouter des compositions assez marquées par la musique classique et le courant du rock symphonique en plein essor avec des groupes comme Procol Harum (Whiter Shade of Pale), The Moody Blues (Nights In White Satin) ou Wallace Collection (Daydream). En mars 1968 le groupe décide de se rendre à Londres, mais faute de papiers en règle est bloqué par les services douaniers. La formation, sans Koulouris, qui doit faire son service militaire, se retrouve à Paris. Alors que la capitale commence à être secouée par les bientôt événements de mai 1968, le groupe fait la connaissance de Boris Bergman (futur collaborateur d’Alain Bashung) qui va écrire les paroles, en anglais, du premier album du groupe, End of The World, pour la division française du label Mercury, alors distribué par Philips.
Parmi les neufs compositions de l’album (musique de Vangelis, textes de Bergman), souvent dans des ambiances pop psychédéliques (The Grass Is No Green ou Day of The Fool, proches de Pink Floyd), avec quelques éléments demusiques traditionnelles grecques ou orientales (Mister Thomas, Valley of Sadness) il y a leur premier grand succès, Rain And Tears. Inspiré musicalement par le Canon en ré majeur de Johann Christoph Pachelbel (1653-1706), la chanson devient l’un des slows de l’été les plus diffusés en Europe. Le successeur d’End Of The World, l’album It’s Five O’Clock, publié en décembre 1969, avec pour l’essentiel des textes de Richard Francis, se révèle par endroits plus pop et fantaisiste (Take Your Time, Such A Funny Night…), avec une inspiration Beatles et des éléments proches du jazz (Funky Mary). Il débute par la chanson-titre, deuxième gros succès du groupe, à nouveau un slow à coloration symphonique.
En juin 1972, alors que le groupe n’existe plus, paraît le double album 666, publié par la compagnie phonographique Vertigo, sans tubes, bien plus expérimental et varié dans ses approches musicales (récitatifs, bruitages…), avec des passages planants qui annoncent le parcours soliste de Vangelis (il va composer notamment de nombreuses musiques de films dont Les Chariots de feu et Blade Runner). Cet album concept sur des thèmes bibliques, en particulier tirés de L’Apocalypse de Jean, a été conçu par le cinéaste et écrivain Costas Ferris qui en signe les textes. Enregistré à l’hiver 1970-1971 à Paris, c’est le seul qui permette d’entendre le guitariste Silver Koulouris en plus du trio. La participation sur l’un des morceaux,Infinity, de l’actrice et chanteuse Irene Papas dans des halètements et cris qui évoquent l’orgasme, provoquera à l’époque quelques émois – l’album sera longtemps interdit à la vente en Espagne.
Après Aphrodite’s Child, la carrière solo de Demis Roussos sera plus proche de la chanson pop et de la variété. En juin 1971 c’est d’abord We Shall Dance, pas très loin dans la forme des deux tubes du groupe qu’il vient de quitter (orgue, clavecin, tempo lent) qui fait de Demis Roussos une vedette en Europe puis My Reason, à l’été 1972 avec chœur et motif de folklore grec traditionnel. Les succès suivants jusqu’à la fin des années 1970 seront construits sur ce modèle. Un peu d’exotisme, une mélodie pour romance et déclaration d’amour donneront Forever And Ever, Good Bye My Love Good Bye, My Only Fascination, Lovely Lady of Arcadia… Certains titres sont enregistrés aussi en espagnol ou en allemand, là où comme en France, Demis Roussos est devenu une vedette.
A partir des années 1980, s’il continue d’enregistrer régulièrement, il sera moins présent dans les classements des meilleures ventes – Quand je t’aime en 1987 etOn écrit sur les murs, en 1989 restent ses derniers tubes en français – son nom comme son style restant attachés, en France, à la chanson de variété des années 1970. Il continuait de se produire sur scène, plutôt sur un circuit de tournées nostalgiques des années 1970 et 1980. En 2009, il avait enregistré un album après plusieurs années de silence phonographique. Interrogée par la radio RTL, sa compatriote, la chanteuse Nana Mouskouri, a déclaré : « Il avait une superbe voix(…) C’était un artiste, un ami, j’espère qu’il est dans un monde meilleur. »
Les questions que vous vous posez après la victoire de Syriza en Grèce
C'est une nouvelle ère politique qui s'ouvre en Grèce, et peut-être en Europe,avec la victoire du parti de gauche radicale Syriza. C'est la première fois qu'uneformation qui s'oppose aux politiques d'austérité menée par Bruxelles dirige un pays. Après un certain vent d'espoir, salué par de nombreuses formations politiques, se posent les questions concrètes.
Syriza peut-elle se passer des autres partis grecs ?
La victoire du parti de gauche radicale est historique parce qu'elle se conjugue avec le recul des grands partis traditionnels, les conservateurs de Nouvelle Démocratie – qui obtiennent 76 sièges – et les socialistes du Pasok, qui n'obtient que 4,88 % des voix et 13 sièges, mettant fin à quarante ans de bipartisme dans le pays.
Syriza n'ayant pas obtenu la majorité absolue au Parlement – 149 sièges au lieu des 151 requis –, elle doit mettre en place des alliances ou une coalition, qui ne se négocieront pas avec les grands partis traditionnels, mais avec une ou plusieurs des autres formations qui ont dépassé le seuil des 3 % des voix nécessaires pouravoir des élus.
C'est avec le parti de droite souverainiste Grecs indépendants AN.EL qu'un accord de gouvernement se dessinait lundi matin. « Nous allons donner un vote de confiance au nouveau premier ministre, Alexis Tsipras », a affirmé Panos Kammenos, président de cette petite formation. M. Tsipras est devenu le premier ministre le plus jeune du pays en plus d'un siècle lors d'une cérémonie lundi après-midi.
Une consultation avec les centristes de To Potami est également envisagée, représentant une option d'alliance plus modérée vis-à-vis de l'Union européenne(UE). Aucun rendez-vous n'a cependant été fixé avec eux, pas plus qu'avec les communistes du KKE, avec lesquels M. Tsipras souhaite discuter, bien qu'ils aient régulièrement exclu toute alliance.
Lire nos explications : Qui sont les possibles soutiens de Syriza pour une coalition ?
Quel sera le rapport de force avec l'Union européenne ?
Même si Alexis Tsipras a promis de maintenir son pays dans la zone euro, évitant ainsi la « Grexit », et s'il a modéré son discours ces dernières semaines, sa nomination comme premier ministre constitue la remise en question la plus marquée de la méthode de gestion de crise adoptée par l'UE depuis plusieurs années.
Le plus gros dossier qui sera au menu des pourparlers avec la « troïka » de créanciers est le remboursement de la dette publique grecque, qui atteint 321,7 milliards d'euros (175 % du PIB), et sur les conditions du versement de plus de 7 milliards d'euros d'aides financières dont la Grèce a besoin au cours des mois à venir car elle est encore incapable de lever des capitaux seule sur les marchés.
Les mises en garde des responsables européens n'ont pas tardé à tomber lundi. Ainsi de la Banque centrale européenne (BCE), qui a déclaré :
« Il n'appartient pas à la BCE de décider si la Grèce a besoin d'un allégement de la dette. Mais il est absolument clair que nous ne pouvons pas être d'accord avec l'allégement d'une dette qui comprend des obligations grecques détenues par la BCE. »
La chancelière allemande, Angela Merkel, a répété que Berlin attendait du futur gouvernement grec qu'il respecte les engagements pris jusqu'à présent par le pays en matière de réformes économiques et de rigueur budgétaire, a fait savoirson porte-parole. Un rééchelonnement de la dette grecque est une option, mais il n'est pas question pour l'Allemagne d'accepter un effacement. Ni pour les ministres de l'économie européens, qui se réunissent lundi à Bruxelles, à en croirele premier ministre finlandais Alexander Stubb :
« Il n'y aura pas de remises de dette, mais nous sommes prêts à discuter d'une extension du programme de renflouement ou des échéances [qui arrive à échéance le 28 février]. »
Difficile à dire. Il ne fait pas de doute que plusieurs formations de gauche, au premier rang desquelles le Parti de gauche, espèrent un effet de contagion :profiter de cette victoire pour montrer que l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche radicale et antiaustérité est possible. M. Mélenchon y voit déjà un « effet domino » grec et un « printemps européen ». Chez les Verts, Cécile Duflot, qui a signé une tribune mise en ligne sur le site de Libération, juge que « la première bonne nouvelle grecque, c'est de faire renaître un vrai débat européen »et que, désormais, « un nouveau consensus peut naître ».
Ces dirigeants avaient fait part de leur soutien à Syriza en se réunissant lundi au gymnase Japy, à Paris. D'aucun voyaient déjà dans cet improbable rendez-vous« le futur gouvernement de la France ». Pour autant, les conditions ne sont pas, aujourd'hui en France, réunies pour l'émergence d'une grande force de gauche radicale, ainsi que l'explique notre journaliste Nicolas Chapuis (voir vidéo ci-dessus).
Pourquoi même des partis de droite se réclament de Syriza en France ?
Ce n'est pas exactement que ces partis de droite se réclament politiquement de Syriza, plutôt qu'ils ont vu dans cette ascension une occasion de rappeler leur positionnement eurosceptique.
Ainsi de Marine Le Pen qui, avant les élections, annonçait son soutien à Syriza, une stratégie qui visait aussi à démarquer le Front national (FN) du parti néonazi Aube dorée, arrivé en troisième place avec 17 élus, mais auquel le FN ne veut pas être associé.
Lire aussi (édition bonnés) : Aube dorée, en troisième position, crie victoire
Ainsi aussi de Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, parti gaulliste et eurosceptique, qui a salué la victoire de Syriza, estimant qu'il ne s'agissait « pas seulement [de] la victoire de la gauche radicale mais aussi [du] réveil d'un peuple qui n'en pouvait plus ».
Contre l'austérité, la Grèce donne le pouvoir à Syriza
Après la très nette victoire de son parti, le jeune leader de la gauche radicale Alexis Tsipras devrait être chargé de former un gouvernement ce lundi.
Alexis Tsipras attend désormais d'être convoqué, dès ce lundi après-midi, par le président de la République, pour former le nouveau gouvernement grec. Après la très nette victoire de son parti, Syriza, dimanche lors des législatives anticipées, il a le soir même adopté, face à ses supporters massés sur une grande place du centre ville d'Athènes, une stature et un ton de premier ministre, sûr d'avoir une majorité dans la nouvelle Assemblée.
«Le mandat donné par le peuple annule les plans d'austérité», a lancé Alexis Tsipras à la foule. «Le nouveau gouvernement évitera la confrontation destructrice avec ses partenaires» européens, a-t-il toutefois lancé, en souhaitant négocier avec ses créanciers une «nouvelle solution viable» pour la Grèce et l'Europe.
Syriza devrait être en mesure de constituer un nouveau gouvernement d'ici mercredi matin, a annoncé un dirigeant du parti dans la nuit de dimanche à lundi. Selon les résultats quasiment définitifs, avec 149 élus, il manque deux sièges au parti d'Alexis Tsipras pour décrocher la majorité absolue au Parlement.
Le leader de la gauche radicale va devoir mener des négociations avec plusieurs petits partis comme les centristes de To Potami ou les Indépendants grecs (anti-austérité) qui ont exprimé leur soutien à la formation conduite par Alexis Tsipras.
Avec la prime de 50 députés accordés au parti arrivé en tête, il n'est pas besoin pour Syriza de dépasser les 50 %. Mais les calculs sont complexes, car ils doivent prendre en compte tous les résultats des partis. Ceux qui franchissent les 3 % nécessaires pour entrer au Parlement, comme les autres. Le «Mouvement des socialistes démocrates», le nouveau parti de l'ancien premier ministre Georges Papandréou, a longtemps hésité, puis finalement échoué dans la soirée devant ce seuil des 3 %.
Selon les mêmes mesures enregistrées auprès des électeurs, le parti de droite du premier ministre sortant, Antonis Samaras, estimé entre 23 et 27 %, a subi un très sérieux revers électoral. Aux dernières législatives de 2012, la Nouvelle Démocratie l'avait sur le fil emporté sur Syriza. Deux années plus tard d'une politique d'austérité qui a saigné les citoyens grecs, la comparaison entre les deux formations structurant la scène politique athénienne a perdu de sa pertinence. La Nouvelle Démocratie, dimanche, a été vraiment distancée, les instituts de sondage la plaçant, dimanche en début de soirée, entre 7 et 12 points derrière sa concurrente de la gauche radicale.
L'espoir d'Antonis Samaras, tout au long de la campagne, avait été de faire jeu quasiment égal avec Alexis Tsipras. Évidemment, à mesure que l'échéance approchait, le premier ministre sortant savait que la victoire le fuyait. Son départ, vendredi soir, de son dernier meeting à Athènes, devant une marée de drapeaux bleu et blanc grecs, avait sonné comme un adieu. Samaras aura bien du mal à garder un rôle prépondérant au sein de sa propre formation. Les membres de celle-ci pourraient être prompts à l'écarter puis à s'entre-déchirer. Et la stratégie qui consistait à maintenir la pression sur Syriza à l'intérieur du Parlement, pour parvenir à imposer rapidement de nouvelles législatives anticipées, comme cela avait été le cas en 2012, sera difficile à mettre en œuvre.
Alexis Tsipras a fixé une ligne à d'éventuelles alliances. «Aux commandes, avait-il averti, il n'est pas question pour nous d'accepter des représentants des points de vue de Mme Merkel. Nous n'avons pas l'intention de nous allier dans un gouvernement avec les envoyés du mémorandum.» En Grèce, le terme «mémorandum» désigne l'ensemble des mesures d'austérité qui ont été imposées par ses créanciers, l'UE et le FMI, depuis 2010, en échange de prêts pour éviter au pays la faillite.
Parmi les partis «anti-austérité» s'étant opposés au mémorandum, Syriza ne peut pas compter sur ses frères ennemis staliniens du KKE, le Parti communiste grec, crédité de 4,5 à 5,5 %. C'est impossible avec les néonazis de l'Aube dorée, dont il faut souligner le score exceptionnel, alors que toute la direction de ce parti est actuellement en prison. Aube dorée est arrivé troisième, juste au dessus de 6 %, devant To Potami (la Rivière), une nouvelle formation centriste apparue aux Européennes de 2014, qui ne semblait pas devoir franchir cette barre.
Bien qu'à l'opposé de l'échiquier politique, le parti des Grecs indépendants (Anel), auquel on donnait entre 3,5 et 4,5 %, a voté contre le mémorandum. L'alliance entre l'extrême gauche et cette droite nationaliste n'est donc pas totalement inconcevable.
Grèce: les unes de la presse européenne
Au lendemain de la victoire de Tsipras, les éditorialistes s'inquiètent dans leur grande majorité des conséquences économiques pour l'Europe.
Les journaux grecs ont préféré attendre pour imprimer que les derniers résultats électoraux tombent au petit matin, et ne sont arrivés, exceptionnellement, qu'à 9 heures lundi dans les Kiosques d'Athènes. TaNea («Les Nouvelles») quotidien de centre-gauche, barre sa une, d'un sobre: «36,3%, la Grèce a tourné la page». L'intérieur est plus allant. Selon ce journal, «la grande victoire de Tsipras créé une très importante chance pour la gauche, non seulement en Grèce mais aussi en Europe. Ce sont les premières élections du Non contre le mémorandum et le premier «oui» pour essayer de changer l'économie et la politique qui mènent le peuple vers la misère. La victoire de Tsipras va conduire vers un grand changement en Europe. La Grèce peut maintenant avoir l'espoir qu'on comprenne la direction qu'elle veut prendre».
Son concurrent de centre-droit et quotidien de référence I Kathimerini, parle «d'une nouvelle scène». Après le «triomphe» de Syriza, «c'est un message fort adressé à la zone euro», souligne l'analyse de Dimitris Kontogiannis: «une austérité excessive aura des conséquences politiques et sociales si elle est longtemps poursuivie». Avec l'Europe, ajoute-t-il, «un compromis serait la meilleure solution, mais nécessiterait des concessions de part et d'autres. Que cela soit possible demande encore à être vérifié».
L'éditorialiste, pour lequel «les pourparlers avec la Troïka seront le principal test», rappelle que dans sa dernière interview avant le scrutin, Alexis Tsipras avait dit que, premier ministre, il ne reconnaîtrait pas la Troïka, formée des représentants de la Commission européenne, ceux de la banque centrale europénne et ceux du Fonds monétaire international. «Si Syriza s'arc-boute sur ses positions», souligne Dimitris Kontogiannis, «et que les préteurs ne cèdent pas»…
Quotidien de gauche, Efimerida ton syntakton («Le Journal des Rédacteurs») salue, enthousiaste, en Une: «Une victoire lourde comme l'histoire». AVGI, le journal proche de Syriza annonce une «Victoire- jalon pour le Grèce». Les gros titres sont informatifs mais sonnent comme des slogans: «Le gouvernement de tous les grecs, annonce Alexis Tsipras». «Un message pour l'Europe , contre l' austérité».
«L'option nucléaire de laisser les banques s'effondrer»
Changement d'ambiance en Angleterre. David Cameron utilise le résultat des urnes grecques comme argument pour sa campagne électorale pour les législatives de mai prochain au Royaume-Uni. Pour le premier ministre britannique, «l'incertitude économique accrue» en Grèce souligne la nécessité de maintenir le cap de sa politique d'austérité. Le ministre des Finances George Osborne ajoute que le vote des Grecs est une défaite des «programmes économiques qui ne marchent pas» et non de l'austérité en elle-même. Mais le gouvernement de Londres est prêt à faire preuve de souplesse pour étendre un délai de paiement de la dette grecque à la fin du mois, rapporte le Times. Selon The Independent, toute la question est désormais de savoir «qui va cligner des yeux en premier: Athènes ou l'UE et le FMI». Pour le Telegraph, «les fonctionnaires européens sont convaincus que l'UE a les meilleures cartes en main dans le clash à venir avec le nouveau premier ministre grec, en particulier l'option nucléaire de laisser les banques s'effondrer, et M. Tsipras connaît ses faiblesses».
Le Guardian voit dans la victoire de Syriza une leçon pour les gauches européennes. L'éditorialiste Zoe Williams compare la défiance du parti d'extrême-gauche grec à celle des nationalistes écossais dans la campagne pour l'indépendance: une capacité à faire face aux pouvoirs établis pour se faire l'avocat du peuple. Elle incrimine l'attitude du Labour à cette aune, «un parti de gauche qui ne peut pas affronter les risques évoqués par les investisseurs ne sera jamais en mesure de défendre quoi que ce soit de façon crédible», écrit-elle.
L'Allemagne accueille Syriza avec scepticisme
L'Allemagne s'était préparée à la victoire de Syriza en Grèce. Quoi qu'il en soit, pour les médias allemands, le vote de dimanche pose désormais plus de problèmes qu'il n'en résout. En page deux de Bild, le quotidien populaire le plus lu d'Allemagne, le ton est donné. «Combien nous coûte ce poing levé?», titre le journal à côté d'une photo d'Alexis Tsipras victorieux.
Dans son éditorial, il insiste et prévient les Grecs: «un contrat est un contrat». Puis: «L'Europe n'est pas un tripot où chacun peut jouer comme il veut». En évoquant «le choix de Tsipras», le Frankfurter Allgemeine Zeitung place le nouveau leader de la Grèce, «un populiste qui a promis à son électorat des lendemains qui chantent et la bataille à l'UE», devant ses responsabilités. «Il a le choix entre un compromis avec la Troïka et une banqueroute, qui conduirait son pays plus profondément dans l'abime». «Quels sont les différents scénarios pour la Grèce?», s'interroge le quotidien Tagesspiegel, qui dresse la liste des questions qui se posent désormais, d'une hypothétique sortie de la Grèce de la zone euro aux mesures que devra prendre le nouveau gouvernement pour ne pas décevoir ses électeurs. «Tsipras a fait la culbute», ironise le quotidien Süddeutsche Zeitung en estimant que le leader de Syriza avait déjà commencé à nuancer ses positions. Moins positif, Die Welt se demande si «l'Europe se laissera rançonner par Tsipras?».
De l'autre côté du paysage politique, le journal de gauche TAZ demande «que la démocratie soit respectée». Mais le quotidien souline aussi qu'Alexis Tsipras a désormais «un problèm»: contre «l'holocauste social il a promis d'augmenter les pensions, l'aide sociale, d'engager des fonctionnaires et d'introduire un salaire minimum». Mais même un gouvernement de gauche ne peut pas «simplement imprimer de l'argent». Lundi matin, les journaux allemands s'interogeianeuit aussi sur l'attitude qu'adopterait la Chancelière vis-à-vis de son nouvel interlocuteur.
«Un enfant sans certificat de naissance”
La presse espagnole couvre la victoire de Syriza quasiment comme s'il s'agissait d'élections nationales: d'El País (centre gauche) à ABC (droite), en passant par les journaux régionaux, tous consacrent leur information principale et la photo de Une au triomphe de la gauche radicale grecque. Résultats, graphiques, reportages et éditoriaux s'affichent en première page, complétés le plus souvent par l'analyse en creux de la situation politique espagnole, avec en toile de fond l'essor de Podemos, parti ami de Syriza.
Les journaux les plus mesurés parlent d'un défi de la Grèce. Le catalan La Vanguardia personnalise: “La Grèce défie Merkel”, alors que pour El Mundo (centre droit), “La Grèce défie la Troïka”. Ce journal, qui place chaque jour une citation en première page, retient ce lundi un commentaire de Valéry Giscard d'Estaing: “Une Europe sans la Grèce aurait été comme un enfant sans certificat de naissance”.
À droite, ABC et La Razón rivalisent d'inquiétude: “Le populisme s'approprie de la Grèce”, titre le premier en Une, tandis que le second inaugure le terme de “Desgrecia”, un jeu de mot liant la Grèce au malheur (“desgracia”, en espagnol) après que ses électeurs se sont “jetés dans l'abisme du populisme”. El País (centre gauche) s'en tient au présage d' “une période d'agitation en Europe”.
La réaction de Bruxelles et des capitales européennes est le sujet qui occupe la majorité des éditoriaux espagnols. Avec une question sous-jacente: négocier ou pas une restructuration de la dette publique? Pour El Mundo, «L'UE doit négocier avec Syriza mais être ferme dans ses exigences avec la Grèce». Entre l'inflexibilité et l'abandon de l'austérité, le quotidien suggère un chemin intermédiaire: «L'Europe peut assouplir les délais du remboursement de la dette ou négocier une baisse des taux d'interêt, parce que l'idée n'est pas d'asphyxier les Grecs, mais elle doit éviter de parler d'une réduction de la dette ou d'une renégociation qui supposerait un impayé pour les créanciers internationaux, car cela supposerait un précédent dangereux et donnerait des ailes à d'autres mouvements populistes». La Razón, dans son éditorial «L'Europe face au tremblement de terre grec» ajoute un argument national pour s'opposer aux prétentions de Syriza: “Cela placerait en mauvaise posture les membres qui, comme l'Espagne, ont honoré leurs engagements dans des conditions très difficiles”.
La comparaison entre Athènes et Madrid, entre la Syriza d'Alexis Tsipras et le Podemos de Pablo Iglesias est sous entendue dans toutes les analyses. Dimanche, Pablo Iglesias lançait un avertissement au gouvernement de Mariano Rajoy lors d'un grand meeting à Valencia: “Tic tac, tic tac”, a-t-il fait répéter aux militants, «Le compte à rebours à commencé pour Rajoy!». La peur d'un «effet contagion» est présente chez les conservateurs, mais, rappelle El País, il existe aussi au sein du Parti populaire (PP) de Rajoy l'idée que les difficultés de Syriza pourraient décourager les électeurs tentés par Podemos. Attention, met en garde le quotidien dans son éditorial, «Même si, par certains aspects, ces élections présentent des points communs avec d'autres situations -comme l'Espagne-, il serait intellectuellement abusif de les comparer. Et, à la longue, la comparaison ne sera sans doute pas rentable pour qui prétend la faire».
Et la Grèce choisit le communisme
Comme prévu, cette semaine sera consacrée en Europe aux petits soubresauts politiques grecs. Encore une fois, l’Union Européenne va devoir s’adapter à une nouvelle donne plutôt hostile, en se tortillant pour ne pas trop bouleverser l’opinion publique, les marchés, les médias et les institutions elles-mêmes. Et encore une fois, les leçons ne seront pas tirées de ce qui se passe.
Le peuple grec a donc choisi Syriza comme grand vainqueur des élections législatives. Les différents sites d’information épluchent les estimations et résultats au fur et à mesure qu’ils tombent, en insistant au passage sur la nature historique du vote qui vient de se dérouler en Grèce : ni le parti socialiste du cru (PASOK), ni la droite démocrate locale n’ont réussi à réunir assez de voix pour constituer une majorité, même relative, alors que Syriza, d’extrême-gauche, emporte la timbale et s’approche très près de la majorité absolue.
On ne s’étonnera pas de la gêne moite du parti socialiste français à la nouvelle que l’extrême-gauche a remporté les élections grecques, gêne camouflée par les périphrases niaises d’un Cambadélis toujours affûté comme du beurre chaud, « inconditionnellement pour la victoire de la gauche rassemblée », c’est-à-dire pas comme là-bas où avoir sa carte du PASOK doit s’apparenter à une vexation honteuse ou un gage de pilier de bistrot.
On s’étonnera plus du peu de commentaires sur la place du parti nationaliste, Aube Dorée, qui dépasse tout de même de façon sensible le score du PASOK, ce qui donne une bonne idée de l’ampleur de la branlée qu’il a ramassée. Peut-être serait-il inconvenant pour nos journalistes français d’enfoncer à ce point le couteau dans une plaie aussi douloureuse (et puis, Cambadélis est probablement à court d’ellipses enrobantes, je suppose).
Mais finalement, peu importe : le pays va maintenant avoir une ligne claire, un programme limpide, un chef évident (Alexis Tsipras, le leader de Syriza), et va se sortir de l’ornière dans laquelle il était tombé en 2010 suite à la crise de la zone euro, en faisant de petits bonds comme un jeune cabri sur les pentes rocailleuses et léchées par le soleil méditerranéen des paisibles îles grecques. C’est évident. Youpi, l’austérité, c’est fini.
Mais si, voyons. Rappelez-vous : l’austérité, qui a essentiellement consisté à tabasser les classes moyennes d’impôts et à faire des petites coupes cosmétiques dans les services sociaux et les dépenses des administrations pour donner le change aux institutions internationales, va laisser la place à un beau programme flambant neuf, très peu servi et franchement innovant, grossièrement basé sur l’ouverture de nouveaux sprinklers à pognon.
Plus en détail, le parti Syriza (une coalition de partis divers et variés, en réalité, mais tous délicieusement marxistes, collectivistes ou assimilés, hein, n’oublions pas nos fondamentaux) envisage d’appliquer les propositions suivantes.
D’une part, une coupe franche d’une partie des remboursements de la dette grecque, sur le mode « On devait de l’argent ? Eh bien on refuse, et puis c’est tout. » Notez que ce n’est pas tout à fait nouveau en Grèce, c’est même plutôt une habitude. Inutile de dire que cette excellente idée va donner de jolis frissons aux détenteurs de bons grecs. Ne rigolez pas trop, les banques et institutions françaises ou allemandes en ont gobé un bon paquet, et même si elles se sont départies d’une grosse partie (sur la BCE, notamment), il reste encore pas mal de cadavres dans pas mal de placards. Des remous financiers sont donc à prévoir.
D’autre part, un programme de gauche ne serait pas vraiment un programme de gauche sans la distribution automatique et gratuite de bonbons divers et variés. C’est le cas avec Syriza (qui a une réputation à tenir en matière de populisme, zut alors) qui ajoute à son package financier un volet « électricité gratuite », une annulation de certains prêts bancaires pour les plus modestes, des aides étatiques pour les dépenses alimentaires ou de loyers, le retour aux douces années d’assurance maladie « gratuite » (payée par les autres, européens surtout), des créations massives de jobs publics, et — bien sûr — l’augmentation des pensions versées afin de rattraper les coupes actées depuis 2010.
Tout ceci sera financé grâce aux énormes excédents budgétaires qui… que… enfin bon, disons, pour innover, qu’on va taxer les riches (je vous le rappelle, c’est un programme tout nouveau, jamais vu à la télé, inédit, mérite l’essai, etc.). Bref : ça va forcément bien marcher.
À présent, le chemin est tracé, et il est d’une épuisante banalité.
La première hypothèse — fort hardie — est bien sûr que les nouveaux dirigeants grecs, pas complètement dépourvus de toute lucidité, renoncent à leurs lubies électoralistes et populistes (je vous avais dit qu’elle était hardie) ; un « bon » vent de sociale-démocratie molle souffle alors sur la Grèce qui continuera donc de vivoter aux crochets de l’Europe en faisant semblant d’appliquer un programme inabordable. La situation ne s’améliorera évidemment pas pour les Grecs, qui pourront continuer à accuser l’ultra-turbo-libéralisme, mais permettra de faire durer un statu quo douloureux mais gérable pour pas mal d’autres pays européens. Évidemment, ce chemin n’a rien d’enviable, mais il ménage un peu tout le monde, autour du pays. Hollande pourra s’en inspirer, quand le tour de la France sera venu… En fait, rassurez-vous : même hardie, cette hypothèse reste la plus probable, sur le papier en tout cas.
La seconde hypothèse, un peu moins joyeuse et un tantinet plus rocailleuse dans le parcours, est que les nouveaux arrivants décident qu’après tout, foutus pour foutus, autant y aller carrément. Ils appliquent alors les « bonnes » recettes proposées en amont de l’élection. Le communisme en mélange plein-riche est alors injecté dans le puissant moteur de l’économie grecque qui, immédiatement, vrombit de plaisir. Et explose en vol, comme il se doit : après tout, il s’agit de faire à peu près comme les exemples vénézuéliens ou argentins, mais sans le pétrole de l’un ou les terres arables de l’autre. La situation, déjà pas brillante, passe au carrément sinistre. Sans étonnement, l’ultra-turbo-libéralisme est accusé.
À partir de là, tous les paris sont possibles mais l’hypothèse d’une sortie en catastrophe du pays pour éviter que l’euro ne soit emporté dans le délire collectiviste grec reste une hypothèse relativement raisonnable face aux autres possibilités, au rang desquelles on trouve la fuite de l’Allemagne hors de la zone euro avant son explosion, ou toute autre solution intermédiaire à base de cris (pour 34,5%) et de grincements de dents (pour 53,6%) – excipients à base de fuite en avant, inflation galopante et bank-runs rigolos, q.s.p. pour 100%.
Mais ne vous inquiétez pas puisque de toute façon, Le Communisme, C’est Magique™.
Mélenchon n’est pas Tsipras
La gauche européenne est appelée à se renforcer dans les mois à venir. Le calendrier électoral lui est favorable. Les législatives de novembre en Espagne et de septembre au Portugal ébranleront les gouvernements de centre-droit de Rajoy et de Passos Coelho. Mais aujourd'hui, au « premier tour » de cette séquence, c'est la Grèce qui retient l'attention avec la très forte poussée attendue de la coalition Syriza qui rejette l'austérité imposée par la troïka FMI-UE-BCE.
Les mêmes ingrédients ont produit les mêmes effets en Espagne où Podemos, parti créé à l'occasion des dernières européennes, est devenu, comme Syriza en Grèce, le parti leader des enquêtes d'opinion, devançant et les socialistes du PSOE et le Parti populaire au pouvoir. Au Portugal, ce sont plus classiquement les socialistes du PSP qui incarnent l'espoir du changement.
C'est à l'image de Syriza et de Podemos que Jean-Luc Mélenchon aimerait organiser la renaissance d'une gauche anti-libérale et anti-social-démocrate en France. Le capitaine du tandem PCF-PG cherche du côté de chez Duflot, radicalisée, et des frondeurs du PS (ou ce qu'il en reste) des alliés pour pédaler jusqu'aux échéances de 2017.
Mais la gauche qu'Alexis Tsipras, le Grec, et Pablo Iglesias, l'Espagnol, représentent n'est pas la gauche de Mélenchon. Ils ont fait évoluer leur pensée politique pour la rendre compatible avec l'exercice des responsabilités gouvernementales. Et, contrairement à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce, la France n'a pas été saignée à blanc par le pouvoir actuel.
Un échec pour l’Europe
Comment s'étonner de la victoire « historique » du parti de la gauche radicale Syriza aux législatives grecques ? Comment s'en étonner après les signaux annonciateurs des dernières européennes ? Faudrait-il faire grief aux électeurs grecs d'avoir administré ce vaste coup de pied dans la fourmilière politique hellène et européenne ? Faudrait-il continuer de faire peser sur eux le poids d'une écrasante culpabilité dans les gabegies passées du régime ? Ce qui s'est exprimé démocratiquement hier dans les urnes, et mérite du même coup le respect, c'est l'expression d'un rejet et d'un épuisement devant le carcan austéritaire.
Il n'est pas sûr que les Grecs aient une idée très claire de ce qui va survenir, mais ils ont affirmé hier ce dont ils ne veulent plus. Les responsabilités sont évidemment nombreuses dans la survenance de ce ras-le-bol désespéré. Certes, la Grèce a été aidée mais les Grecs, eux, ont été sacrifiés. Classes moyennes et pauvres ont supporté, pendant quatre ans, l'essentiel des privations épargnées aux oligarques et « clientèles » corrompues des partis traditionnels (Nouvelle Démocratie et Pasok).
L'Europe et la « troïka » (UE, FMI et BCE) ont aussi failli partiellement à leur mission. En contrepartie des plans d'aide consentis, la « troïka » a privilégié les coupes budgétaires par rapport aux réformes de l'État, laissant de côté évasion fiscale, système cadastral, modernisation de l'administration. Voici aujourd'hui l'UE condamnée à ouvrir les yeux et à réviser ses dogmes pour prendre en compte l'urgence sociale.
Si l'objectif d'Alexis Tsipras, le leader de Syriza, ne semble pas devoir être de quitter la zone euro, des compromis vont nécessairement devoir intervenir avec l'UE pour renégocier la dette grecque. L'idée d'un sommet, à l'image de la conférence de Londres en 1953 pour aider l'Allemagne à se reconstruire à la sortie de la guerre, est évoquée. Voilà qui va mettre à l'épreuve la solidarité de l'Union, restée curieusement attentiste pendant la campagne électorale grecque. Pour l'heure, la victoire de Syriza signe un cuisant échec de l'Europe.
Il faut voter la Loi Macron
C’est un texte qui semble partir dans tous les sens, aborde des quantités de sujets différents, de l’urbanisme au social, de l’épargne salariale à l’avenir des aéroports, du travail dominical au plan de circulation des autocars. C’est un texte qui n’a aucune cohésion, mais qui a sa cohérence : déverrouiller l’économie française, libérer la concurrence, favoriser la création de richesses. Dans un pays cadenassé de toutes parts, écrasé par la réglementation, où l’initiative privée se heurte en permanence au contrôle et à la suspicion administrative, le patchwork élaboré par le gouvernement est une chance.
Bien entendu, la loi Macron n’est qu’une pâle réponse aux défis de la France. Évidemment, elle a des faiblesses, certainement même des défauts. La raideur avec laquelle le gouvernement a abordé le statut des notaires ou des huissiers de justice en est l’exemple le plus frappant : le manque de concertation ajouté à la suspicion qui plane sur le traitement réservé par la gauche à des professions réputées nanties ne pouvait qu’aboutir à une confrontation. Et à un échec. Mais pour le reste, la centaine d’articles de ce texte va dans la bonne direction, celle d’une meilleure compréhension des mécanismes de l’économie.
C’est pourquoi il faut voter la loi Macron. Pas au nom de l’union nationale, cette torpeur sidérée dans laquelle la gauche prétend enfermer la droite sous prétexte de préserver un « esprit du 11 janvier ». Mais au nom d’une opposition constructive, prête à assumer de voter avec la partie éclairée de la gauche sans craindre de tomber dans la compromission. Au nom d’idées qu’il faudra, pour la droite de retour au pouvoir, faire progresser pour irriguer enfin l’ensemble de notre pays.
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