samedi 8 janvier 2011
Changer l'envie
Il n'y en avait pas eu avant, il n'y en pas a eu après. François Mitterrand a été le seul président socialiste de la Ve République. De leur icône, les candidats probables du PS à la prochaine présidentielle retiennent sa victoire, son talent de stratège florentin, sa puissance intellectuelle et sa ténacité féroce. Car pour le bilan, toute nostalgie bue, on ne se bouscule pas au portillon de l'inventaire. La seule bousculade annoncée est celle de demain à Jarnac mais personne n'est dupe, presque tous viennent pour tenter de faire un coup. La tâche, il est vrai, n'est pas facile pour les volontaires de la succession. La crise a rangé le flamboyant « Changer la vie » dans le placard des slogans à la rose rouge et il faut se suffire aujourd'hui de promettre la justice sociale et un peu d'humanisme dans la rigueur.
Dans une étonnante alchimie de progressisme et de conservatisme, Mitterrand incarnait toutes les contradictions de la France. Il se fondait si bien dans les ambiguïtés de notre histoire que le maximalisme de gauche de 1981 s'est mué en force tranquille de la France rurale en 1988 et lui a valu un second mandat. Indéfectible soutien du collabo Bousquet et organisateur de réseaux dans la Résistance, Mitterrand pouvait s'opposer à de Gaulle dans le « Coup d'État permanent » et user à son tour d'autoritarisme une fois le pouvoir conquis.
Quand en 1969 la France n'a pas fait ce qu'il a voulu, le général en a divorcé. Mitterrand, lui, changeait avec la France. À moins que ce soit la France qui changeait Mitterrand. Pour Giscard, « le changement dans la continuité » était un concept intellectuel, alors que chez Mitterrand c'était dans sa nature.
Au sens où on l'entend pour Blum et ses congés payés ou pour de Gaulle et la Ve, Mitterrand ne laissera pas de grande trace dans l'histoire. Il est un personnage de l'histoire. Comme les grands princes, il nous a légué l'Opéra Bastille, le Grand Louvre, la fête de la musique, la Grande bibliothèque... Mais le sillon de mai 81, ce mai 68 à froid, ne s'est pas continué dans la vie de tous les jours. L'anniversaire de sa mort rappellera au moins aux socialistes son obstination à vouloir la victoire. Comme si son intuition lui soufflait que cette fois, c'est l'envie qu'il faut changer.
Des dieux et des bombes
Même si depuis les siècles des siècles, musulmans et chrétiens ont partagé le pain et le sel sur la terre de cet Orient où sont nés les trois monothéismes majeurs, les relations entre les religions du Livre sont depuis toujours complexes et leur coexistence très relative. En Égypte, en Irak, en Algérie, en Israël, en Arabie Saoudite et ailleurs encore, la christianophobie et la menace permanente des fondamentalistes d'al-Qaïda sur les communautés chrétiennes sont une réalité quotidienne qui tend fortement les relations depuis quelques années. La violence intégriste à Bagdad et à Alexandrie est la sanglante confirmation de la volonté des terroristes de faire des coptes des « cibles légitimes » et de mettre en marche la spirale déstabilisatrice de l'intolérance violente.
La peur et la discrimination ne sont pas nouvelles pour ces minorités fustigées comme descendantes des croisés qu'il faut encore et toujours combattre. Et même si les réactions et condamnations sont venues de partout après les deux attentats, la liberté de conscience de ceux qui croient en Dieu et de ceux qui n'y croient pas n'a guère de sens dans ces pays où l'on se fait face sans se parler. Les coptes eux-mêmes, pour réagir aux provocations et affirmer leur volonté de ne rien céder de leur identité, multiplient les signes ostentatoires de leur appartenance en créant des chaînes de télévision ou en se tatouant les bras notamment.
Hosni Moubarak mesure aujourd'hui les conséquences de sa faiblesse face au prosélytisme des radicaux salafistes qu'il a feint d'ignorer pour faciliter les amalgames avec les Frères musulmans, ses principaux opposants. Le tissu social de son pays est tellement fragilisé par cette stratégie hypocrite qu'il est désormais menacé par un embrasement violent.
En France, la tentation de l'instrumentalisation de l'islam a très vite pointé le bout de ses arrière-pensées et de ses mots détestables d'hostilité de l'étranger et de coreligionnaires intégristes. Mais rien sur nos lâches silences face aux exactions régulières, aux haines et aux persécutions de ces minorités chrétiennes qui aboutissent aujourd'hui à un nouveau carnage. Comme si la guerre des dieux était compatible avec la paix des hommes.
Couper le cordon
D'abord faire le diagnostic. « Quand il y a des médicaments qui posent problème, des décisions doivent être prises... » a dit le ministre de la Santé. Sage précaution de principe. Que ne l'a-t-on appliquée plus vite avec le Médiator et qu'attend-on pour accélérer les conclusions sur le buflomédil, la nimésulide ou la vinflunine eux aussi pointés du doigt depuis plusieurs mois pour leurs dangers ? Une première mesure pourrait être prise qui consisterait à favoriser l'accès des malades et des associations de patients à la pharmacovigilance et à ses instances. Ils deviendraient ainsi les chiens de gardes des médicaments et les alertes sur les effets secondaires s'en trouveraient moins régulièrement occultées.
Les médecins revendiquent leur droit à la libre prescription. Ils ont raison. Mais cette indépendance ne peut pas être exemptée de règles strictes dans le cas des prescriptions hors indications thérapeutiques. C'est en s'affranchissant du cadre fixé par l'autorisation de mise en marché (AMM) que le Médiator a été délivré pour aider aux régimes minceur. Une affaire devrait être mise au jour prochainement aux États-Unis sur un antipsychotique que le laboratoire inventeur incite à prescrire, hors AMM, contre l'anxiété et Alzheimer, au prétexte que la schizophrénie n'est pas un marché assez rentable.
Pour être utile, l'action politique doit réglementer les interférences entre la recherche scientifique et l'industrie pharmaceutique. Les laboratoires font travailler les dispositifs de recherche pour vendre et gagner de l'argent. Ce n'est pas illégitime, mais en matière de santé, l'indépendance entre la recherche et le profit doit être érigée en code éthique.
Tant que la recherche sera captive de ses financements, tant qu'il y aura des systèmes Servier, où l'on recycle d'anciens ministres parce que ça peut servir, tant que l'agence de sécurité sanitaire sera financée par les laboratoires, le doute persistera sur les conflits d'intérêts. Quels que soient les enjeux, il est urgent de couper le cordon entre ceux qui mettent la molécule sur le marché et ceux qui l'ont découverte. Rien ne peut justifier que l'on fasse risquer la vie d'un malade qui avait confiance dans son médecin.
Royal se pose en héritière de François Mitterrand
Les socialistes se sont retrouvés à Jarnac pour commémorer le quinzième anniversaire de la disparition de l'ancien chef d'Etat. A moins de 500 jours de la présidentielle de 2012, les candidats se disputent son héritage.
Tentative de main basse sur l'héritage de François Mitterrand. A Jarnac, où les socialistes se sont retrouvés ce samedi pour , Ségolène Royal s'est posée en héritière directe du mitterrandisme. Pas sur place au milieu des socialistes, mais dans un entretien au journal Le Monde publié le jour même. «Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand», assure-t-elle. A Jarnac, l'ex-candidate à la présidentielle ne s'avance pas autant. Dans les allées du cimetière Grand'Maisons , où est enterré François Mitterrand, Ségolène Royal redit ce qu'elle a retenu du seul socialiste à avoir remporté l'élection présidentielle sous la cinquième République. Se revendiquer de lui, «ça veut dire s'engager totalement pour l'amour de la France, l'amour des Français, avoir l'amour de notre histoire commune et continuer à l'écrire».
Après un moment de recueillement et un dépôt de gerbes devant la tombe de François Mitterrand, les socialistes prennent le chemin de sa maison natale. Martine Aubry ouvre la voie en compagnie de Pierre Bergé et de Bertrand Delanoë. L'occasion pour la première secrétaire du PS de dire ce qu'elle retient de François Mitterrand : «Ce qui m'inspire c'est le volontarisme, le courage, l'amour de la France et la dignité dans laquelle il a toujours porté sa fonction». S'inscrit-elle aussi dans le droit fil de François Mitterrand ? «Je me sens héritière de tous les socialistes», assure Martine Aubry avant de glisser: «la politique ce n'est pas de parler de soi, c'est d'abord de parler aux Français».
En tant que présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a pris la parole en premier. Multipliant les références et citations de François Mitterrand, elle a notamment rappelé ses dernières recommandations formulées lors de son dernier conseil des ministres. «Vous vous battrez le dos au mur», avait-il lancé à ses ministres pour leur demander de continuer à défendre la retraite à 60 ans. Martine Aubry a ensuite pris la parole pour souligner ce qui avait permis à François Mitterrand de remporter l'élection présidentielle. «Le mérite de François Mitterrand a été de gagner en 1981 en unifiant tous les courants de pensée de la gauche», a-t-elle rappelé. C'est loin d'être le cas aujourd'hui.
Venus à Jarnac chercher l'inspiration avant de se lancer dans la conquête de l'Elysée, les socialistes ne seront pas forcément repartis plus instruits. A part peut-être par Hubert Védrine, président de l'institut François Mitterrand et ancien proche du chef de l'Etat, qui leur a lancé à tous une mise en garde. «Je ne pense pas que qui que ce soit puisse se l'approprier. La France n'est plus la même, la gauche n'est plus la même, les comportements électoraux ne sont plus les mêmes… Nous allons devoir inventer». Il reste aux socialistes à trouver un projet, et un candidat.
Après un moment de recueillement et un dépôt de gerbes devant la tombe de François Mitterrand, les socialistes prennent le chemin de sa maison natale. Martine Aubry ouvre la voie en compagnie de Pierre Bergé et de Bertrand Delanoë. L'occasion pour la première secrétaire du PS de dire ce qu'elle retient de François Mitterrand : «Ce qui m'inspire c'est le volontarisme, le courage, l'amour de la France et la dignité dans laquelle il a toujours porté sa fonction». S'inscrit-elle aussi dans le droit fil de François Mitterrand ? «Je me sens héritière de tous les socialistes», assure Martine Aubry avant de glisser: «la politique ce n'est pas de parler de soi, c'est d'abord de parler aux Français».
Pour Védrine, «la gauche n'est plus la même»
Dans le cortège qui mène les socialistes à la maison de leur mentor, arrive ensuite Arnaud Montebourg, candidat déclaré aux primaires. Un peu plus loin, Mazarine Pingeot s'attarde avec Ségolène Royal. Pour la fille de François Mitterrand, «la gauche devrait encore s'en inspirer. Etre mitterrandiste en 2011, ce n'est pas suranné, confie-t-elle au Parisien. François Mitterrand a donné du souffle à la construction européenne et donc à la paix. Sans compter les acquis sociaux, les évolutions de la société comme les radios libre, l'abolition de la peine de mort…» Autant d'acquis rappelés un peu plus tard lors des discours précédent le déjeuner commémoratif.En tant que présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a pris la parole en premier. Multipliant les références et citations de François Mitterrand, elle a notamment rappelé ses dernières recommandations formulées lors de son dernier conseil des ministres. «Vous vous battrez le dos au mur», avait-il lancé à ses ministres pour leur demander de continuer à défendre la retraite à 60 ans. Martine Aubry a ensuite pris la parole pour souligner ce qui avait permis à François Mitterrand de remporter l'élection présidentielle. «Le mérite de François Mitterrand a été de gagner en 1981 en unifiant tous les courants de pensée de la gauche», a-t-elle rappelé. C'est loin d'être le cas aujourd'hui.
Venus à Jarnac chercher l'inspiration avant de se lancer dans la conquête de l'Elysée, les socialistes ne seront pas forcément repartis plus instruits. A part peut-être par Hubert Védrine, président de l'institut François Mitterrand et ancien proche du chef de l'Etat, qui leur a lancé à tous une mise en garde. «Je ne pense pas que qui que ce soit puisse se l'approprier. La France n'est plus la même, la gauche n'est plus la même, les comportements électoraux ne sont plus les mêmes… Nous allons devoir inventer». Il reste aux socialistes à trouver un projet, et un candidat.
Ségolène Royal : "J’ai envie de succéder à François Mitterrand"
Les dirigeants socialistes sont réunis, samedi 8 janvier, à Jarnac (Charente) pour célébrer le quinzième anniversaire de la mort de François Mitterrand. Dans un entretien au Monde Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, revendique avec force l'héritage mitterrandien et répond à ses détracteurs. Extraits.
Evidemment. Pendant sept ans à ses côtés à l'Elysée puis dans son gouvernement, ainsi qu'au Parlement, élue avec son soutien dans sa région natale, je n'ai jamais oublié ses engagements. Même quand il était impopulaire, je les revendiquais. Pourquoi d'ailleurs vous cacher que, lors de ma déclaration de candidature aux primaires pour la présidentielle, j'ai pensé à lui. Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand par amour de la France, du peuple français, de son histoire, de sa culture.
Mais comme je l'ai toujours dit, si quelqu'un d'autre est mieux placé que moi pour que la gauche gagne, je le soutiendrai pour que le vœu de François Mitterrand se réalise. Il écrivait "Mon œuvre sera accomplie lorsqu'un autre socialiste sera à l'Elysée." A nous socialistes de rester unis pour que ce soit le cas en 2012.
Avez-vous une revanche à prendre ?
Je n'ai aucune revanche à prendre, je regarde vers l'avenir. Je m'engage par conviction, parce que j'aime la France et les Français et que je pense pouvoir contribuer à la victoire de la gauche et au-delà de la gauche, de l'extrême gauche aux centristes humanistes en passant par les écologistes, de tous ceux qui veulent que ça change. Vous savez, François Mitterrand a dû traverser les échecs, subir beaucoup d'épreuves et en apprendre les leçons avant de rencontrer l'adhésion du peuple français.
Comment raisonner la Hongrie ?
Alors que la Hongrie vient de prendre la présidence tournante de l’Union européenne, d’aucuns redoutent que son gouvernement ne soit en train de prendre un virage bien peu démocratique. Mais l’UE peut-elle y faire quelque chose ?, s’interroge "The Economist".
La présidence tournante de l’Union européenne a perdu une bonne part de son lustre depuis l’adoption du traité de Lisbonne, et on peut s’en féliciter. C’en est fini de ce temps où chaque pays chargé de présider toutes les rencontres européennes durant six mois se mettait en quatre pour éclipser les autres à coup d’événements fastueux et de communiqués chantant les louanges de ses objectifs phares. Organisés à Bruxelles sous l’égide d’un président permanent, actuellement Herman Van Rompuy, les sommets tiennent désormais davantage d’une routine sans grand intérêt.La présidence hongroise, qui a débuté le 1er janvier, n’entendait pourtant pas faire dans la mesure. Au-dessus des pistes de l’aéroport de Budapest, une immense pancarte célèbre l’événement. Pour ce petit pays autrefois communiste, la présidence est une belle occasion de se faire connaître. Viktor Orbán, le pugnace Premier ministre hongrois, attendait avec impatience son moment de gloire.
Les combines d'Orbán sous le feu des projecteurs
En revanche, il ne s’attendait certainement pas à être aussi fraîchement accueilli lorsqu’il entrerait en scène. Passés à la trappe, ses objectifs pour l’Europe, comme la réforme de l’euro et un grand programme d’intégration des Roms à l’échelle européenne ; tous les projecteurs sont désormais braqués sur les combines peu reluisantes de la politique intérieure de Viktor Orbán.Le 21 décembre dernier, son parti, la Fidesz [Union civique hongroise, conservateur] a adopté une loi qui place l’audiovisuel, la presse écrite et les médias en ligne sous l’autorité d’un nouvel organisme mandaté pour sanctionner par de lourdes amendes des infractions mal définies, comme des manquements à la "dignité humaine". Tous les membres de cet organisme ont été désignés par la Fidesz lui-même.
La Fidesz soutient qu'il n'a pas l'intention de museler la presse. Pourtant, les journaux d'opposition ont protester en publiant des unes vides. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a exprimé ses craintes. L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont fait part de leur inquiétude. Un journal allemand a qualifié la Hongrie de “Führerstaat”.
Si la levée de boucliers ne concernait que les lois sur les médias, M. Orbán aurait beau jeu d'affirmer que ce dispositif s'inspire des lois d'autres démocraties. Mais son action n'est que le dernier épisode en date d'une campagne visant à affaiblir les institutions indépendantes et à centraliser le pouvoir. Au nom d'une politique économique “patriotique”, le gouvernement Orbán a rejeté les prescriptions du FMI, a entrepris de nationaliser les caisses de retraite privées, a dissous le conseil chargé de surveiller le budget, a cherché à limoger le gouverneur de la banque centrale et a réduit les pouvoirs de la Cour constitutionnelle.
La Hongrie pourrait-elle entrer dans l'UE aujourd'hui ?
Les taxes “de crise” exceptionnelles ont suscité l'inquiétude des investisseurs étrangers. La propagande affichée dans les bâtiments publics annonce pompeusement que la Hongrie a enfin retrouvé sa souveraineté, alors même que le pays est libre depuis deux décennies.Ce n'est pas un retour au totalitarisme. Mais la dérive autoritaire de ce gouvernement doit amener à se poser cette question délicate : la Hongrie aurait-elle sa place dans l'UE si elle y entrait aujourd'hui ? Sans doute pas. Mais quand il s'agit de promouvoir la démocratie, l'UE exerce moins d'influence sur ses membres que sur les candidats à l'adhésion. Comme l'a dit un diplomate, “pour entrer dans l'UE, vous devez sentir la rose. Mais si vous êtes membre et que vous vous mettez à puer, personne ne va vous faire prendre un bain”.
M. Van Rompuy avait sans doute perdu l'odorat quand il s'est rendu à Budapest pour fêter la présidence hongroise, le jour de l'adoption de la loi sur les médias. M. Orbán lui a fait une “excellente impression”. La Commission européenne a froncé les narines avant de demander des explications à la Hongrie, mais elle n'a pas l'intention d'en découdre.
Les fonctionnaires de Bruxelles ne vont pas traduire la Hongrie devant la Cour européenne de Justice, même si selon la charte des droits fondamentaux de l’UE, “la liberté et le pluralisme des médias doivent être respectés”.
Le besoin d'un miminum de critères démocratiques
La Commission européenne a rappelé que cette charte s’appliquait aux décisions des institutions européennes et des Etats chargés d’appliquer les législations européennes ; elle ne concernait pas la politique intérieure des Etats membres, quand bien même ces pays, comme la Hongrie, contourneraient les directives européennes avec des dispositions de loi douteuses. Les députés européens socialistes réclament la suspension du droit de vote de la Hongrie pour "violation sérieuse et durable" des valeurs fondatrices de l’UE. Pour le moment, aucun Etat n’est prêt à entamer une procédure aussi explosive.Il y aurait donc deux poids et deux mesures. D’un côté, la crise économique a conduit à la mise en place d’un dispositif de plus en plus répressif pour contrôler l’économie des Etats-membres, assorti de sanctions en cas de déficits budgétaires. De l’autre, rien n’est prévu pour limiter les dérapages démocratiques. Certes, la démocratie est moins quantifiable que la dette publique. Mais l’UE devrait trouver un moyen de faire appliquer un minimum de critères démocratiques.
La meilleure solution reste sans doute la pression extérieure. Les dirigeants européens doivent se montrer plus directs. En public et en privé, dans les réunions ministérielles et les réceptions mondaines, il faut dire à M.Orbán de changer ses manières. Six mois sous le feu des projecteurs devraient le fragiliser. La présidence de l’UE pourrait bien causer sa perte et ce pour le plus grand bénéfice de la démocratie hongroise.
Pessimisme Les Français leaders mondiaux
Peureux, enfants gâtés, ou simplement réalistes ? Les Français, qui vivent dans l’un des pays les plus riches, sont pourtant les champions du monde du pessimisme, selon un récent sondage qui illustre une angoisse face à l’avenir et une crainte du déclassement.
« Il y a une morosité, un vrai phénomène de dépression clinique », constate le politologue Dominique Moïsi. Cet expert à l’Institut français des relations internationales (Ifri) est circonspect devant un sondage BVA-Gallup publié lundi dernier par Le Parisien, qui va jusqu’à indiquer que les Français sont plus pessimistes que les Afghans ou les Irakiens.
Mais il estime que l’enquête illustre une réalité.
« Les Français ont très peur, ils ont le sentiment que le présent est moins bien que le passé, que le futur sera pire que le présent, que leurs enfants ont une vie beaucoup plus difficile que la leur », dit-il.
Le pessimisme des Français, grands consommateurs d’antidépresseurs, n’est pas nouveau. Mais cette tendance est exacerbée sur fond de montée du chômage et dans un contexte social tendu, comme l’a montré la forte mobilisation à l’automne dernier contre la réforme des retraites.
« On sent que les gens sont usés psychiquement, ils sont énervés, stressés, inquiets », constate le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, également président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour lui, le pessimisme touche surtout les classes moyennes, qui côtoient de plus en plus la précarité de l’emploi.
Si son système de protection sociale a permis à la France de subir moins violemment la crise qu’ailleurs, le pays tarde à rebondir. « Même si la récession qu’on a subie en 2009 est presque deux fois moindre que celle de l’Allemagne, on n’est pas sorti de la crise aussi nettement que l’Allemagne », relève l’économiste Jérôme Creel, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Dans ce contexte, l’Europe n’est plus vue comme porteuse d’espoir mais de difficultés.
Selon Frédéric Allemand, spécialiste des questions de gouvernance économique européenne, cette désillusion prend naissance dans une « incapacité de l’Europe à améliorer ses perspectives de croissance ».
Selon le sondage BVA-Gallup, les Français sont 61 % à anticiper des difficultés économiques en 2011, contre 52 % pour les Britanniques, 48 % pour les Espagnols, et 22 % pour les Allemands.
Mais à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2012, « le scepticisme à l’égard des politiques atteint des dimensions abyssales », relevait lundi l’éditorialiste Serge July sur RTL, alors que le président Nicolas Sarkozy bat des records d’impopularité et que l’opposition socialiste reste très divisée.
« Chacun sent bien que notre cher État comme notre chère Europe sont des victimes de la crise, voilà pourquoi nos politiques sont aujourd’hui si démunis et nos concitoyens si cafardeux. En conséquence, pour gagner la présidentielle, il faudra être très compétent en… psychanalyse », résumait-il.
Mais il estime que l’enquête illustre une réalité.
« Les Français ont très peur, ils ont le sentiment que le présent est moins bien que le passé, que le futur sera pire que le présent, que leurs enfants ont une vie beaucoup plus difficile que la leur », dit-il.
Les classes moyennes les plus touchées
En cause, selon de nombreux commentateurs, une perte de confiance dans l’État-providence, qui n’est plus perçu comme protecteur face à la crise. « Les Français se comportent face à leur État comme des adolescents face à leurs parents, avec la révolte d’un côté et la volonté de protection toujours plus grande de l’autre », analyse encore l’auteur de La géopolitique de l’émotion.Le pessimisme des Français, grands consommateurs d’antidépresseurs, n’est pas nouveau. Mais cette tendance est exacerbée sur fond de montée du chômage et dans un contexte social tendu, comme l’a montré la forte mobilisation à l’automne dernier contre la réforme des retraites.
« On sent que les gens sont usés psychiquement, ils sont énervés, stressés, inquiets », constate le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, également président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour lui, le pessimisme touche surtout les classes moyennes, qui côtoient de plus en plus la précarité de l’emploi.
Un scepticisme abyssal
« Le mal-vivre est en train de l’emporter sur le bien-vivre à la française ; les Français sont des jouisseurs, des épicuriens […], et on voit un décalage entre les petits bonheurs individuels et le mal-vivre collectif », analyse-t-il.Si son système de protection sociale a permis à la France de subir moins violemment la crise qu’ailleurs, le pays tarde à rebondir. « Même si la récession qu’on a subie en 2009 est presque deux fois moindre que celle de l’Allemagne, on n’est pas sorti de la crise aussi nettement que l’Allemagne », relève l’économiste Jérôme Creel, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Dans ce contexte, l’Europe n’est plus vue comme porteuse d’espoir mais de difficultés.
Selon Frédéric Allemand, spécialiste des questions de gouvernance économique européenne, cette désillusion prend naissance dans une « incapacité de l’Europe à améliorer ses perspectives de croissance ».
Selon le sondage BVA-Gallup, les Français sont 61 % à anticiper des difficultés économiques en 2011, contre 52 % pour les Britanniques, 48 % pour les Espagnols, et 22 % pour les Allemands.
Mais à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2012, « le scepticisme à l’égard des politiques atteint des dimensions abyssales », relevait lundi l’éditorialiste Serge July sur RTL, alors que le président Nicolas Sarkozy bat des records d’impopularité et que l’opposition socialiste reste très divisée.
« Chacun sent bien que notre cher État comme notre chère Europe sont des victimes de la crise, voilà pourquoi nos politiques sont aujourd’hui si démunis et nos concitoyens si cafardeux. En conséquence, pour gagner la présidentielle, il faudra être très compétent en… psychanalyse », résumait-il.
QUE DIRE DE PLUS SUR CE PEUPLE, SINON QU'IL N'A JAMAIS ÉTÉ VOLONTAIRE.
Vox populiste
La majorité des Français fait bathyscaphe dans les abysses du pessimisme, révèle une enquête BVA-Gallup. Parmi les causes de l’accablement des deux tiers d’entre eux, la perte de foi en l’Europe, voie royale promise vers un avenir plus heureux, figure en bonne place.
Pourtant, l’Union garde apparemment des vertus et quelque influence. Le gouvernement hongrois, qui exerce depuis huit jours la présidence tournante des 27, semble en tout cas redécouvrir les nécessités de ne pas se couper de la famille. Pendant des mois, son Premier ministre, Viktor Orban, a affiché une indifférence — forcément souveraine — aux critiques visant ses lois sur les médias, sur l’impôt exceptionnel levé dans des branches économiques où les investisseurs étrangers sont majoritaires, et enfin sur la nationalisation des assurances-retraite privées, qui a attiré plus de dix milliards d’euros dans les caisses de l’État. Les critiques les plus vives ont cependant visé le sort réservé à la presse, avec l’entrée en vigueur, au 1er janvier, d’une loi permettant à une autorité de contrôle dirigée par une proche du chef du gouvernement de sanctionner tout média pour des motifs parfois aussi flous que « déséquilibre de l’information », « atteinte à la morale ». Preuve par l’absurde de la dérive ou zèle d’un fonctionnaire censeur ? Sur une radio publique, un journaliste s’est vu interdire la simple intention de commenter la loi ! Après des décennies de totalitarisme communiste, l’alerte au bâillon nationaliste — fasciste, selon certains commentateurs — était justifiée.
Mais le pire n’est pas sûr. La cohérence des blâmes a contraint Viktor Orban à concéder qu’il n’y était pas insensible, et qu’elle pourrait même l’inciter à réviser ses mesures. « Nous sommes ouverts à tous les changements, si la pratique montre que des changements sont nécessaires », a-t-il déclaré hier.
L’avenir dira si ce tout premier largage de lest n’est que temporisation tactique, ou s’il amorce une remontée vers les fondamentaux démocratiques de l’Union. Mais même dans ce cas, celle-ci devra bien se demander un jour pourquoi son fonctionnement, ses réalités, stimulent dans bien des pays la réceptivité aux voix populistes.
Durafour : « Mitterrand est indispensable à la gauche comme symbole »
Michel Durafour a été le premier ministre d’ouverture de François Mitterrand. Ministre d’État en 1989
Monsieur le ministre, vous vous souvenez de votre première rencontre avec François Mitterrand ?
C’était en 1944, lorsque François Mitterrand dirigeait le journal Votre Beauté qui était le journal de L’Oréal. Nous nous sommes retrouvés deux ans plus tard, alors que j’étais rédacteur en chef de « L’Espoir ». Il était à l’UDSR, l’Union démocratique et socialiste de la Résistance. Il a ensuite été candidat aux législatives à Nevers où j’ai soutenu sa candidature.
Le 10 mai 1988, vous devenez ministre d’ouverture du gouvernement Rocard. L’ouverture, c’était une idée de François Mitterrand…
C’était une idée avant-gardiste. Mais c’était surtout une idée de Pierre Bérégovoy, plus que de Roland Dumas. J’avais soutenu la candidature de Raymond Barre au 1er tour de l’élection présidentielle et je ne voulais pas soutenir celle de Chirac, face à Mitterrand au second tour. Trois semaines après Raymond Barre m’a écrit pour me dire que j’avais bien fait. Lorsque Mitterrand m’a demandé d’entrer dans son gouvernement, j’ai beaucoup hésité. Je trouvais que le Sénat était moins agité ! Dans cette notion de repos, il y a surtout la notion de sagesse… Mais je n’ai pas hésité par rapport à Mitterrand. L’ouverture est quelque chose de très difficile. Mitterrand voulait cette ouverture. Je l’ai très bien vécu. J’avoue qu’il a été, avec moi, d’une gentillesse extrême.
Au Conseil des ministres, vous étiez assis à côté du Président. Comment était l’homme ?
C’était assez solennel. J’étais à sa droite. A sa gauche, il y avait Jospin, mais ils se parlaient peu. Mais j’étais moins gêné que la plupart des ministres, car il y avait entre nous ces relations anciennes.
Qu’est-ce qui intéressait le plus le président ?
Mitterrand était surtout mobilisé sur les thèmes des affaires étrangères. Il était en même temps très réservé et chaleureux. Mitterrand était un homme remarquablement intelligent. Il était hors norme. Il ne tutoyait personne. Sauf Patrice Pelat, un ancien résistant qui était l’ami personnel de Mitterrand.
Quelles étaient vos relations ?
Nos relations étaient essentiellement culturelles et très amicales. Parfois un peu glacées comme l’était, l’homme. Je ne faisais pas partie de sa famille, mais des personnes, je pense, pour lesquelles il avait de l’estime.
Mitterrand, c’est l’homme qui a porté le PS et la gauche au pouvoir. S’il n’y avait qu’une chose à retenir de son action…
Ce serait la construction européenne pour laquelle il a joué le plus grand rôle. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit ensuite à prendre comme Premier ministre, Édith Cresson.
Quinze ans après sa disparition, est-ce que François Mitterrand manque à la gauche ?
Oui, il manque à la gauche. Et se réclamer aujourd’hui encore de Mitterrand, c’est une caution. À gauche, il y a des gens qui sont très brillants, comme Valls, Hollande, Strauss-Kahn et même Martine Aubry qui a été dans mon cabinet lorsque j’étais ministre du Travail de Giscard. Elle a fait un travail remarquable dans des conditions pas toujours faciles. J’ai beaucoup d’amitié et de sympathie pour elle, même si je ne défends pas sa candidature.
On fêtera en mai prochain, le trentième anniversaire de son élection à la présidence la République. Quel regard portez-vous ?
Dans une formule simple, Mitterrand est comme De Gaulle les deux hommes qui ont marqué la seconde moitié du XX e siècle. A l’image de Clémenceau dans la première moitié.
Vous qui avez été ministre de Giscard et Mitterrand, de qui vous sentez-vous le plus proche ?
Je me sens plus proche de Mitterrand que de Giscard, pour lequel j’éprouve malgré tout de la sympathie.Je suis et je reste au centre gauche pour des raisons sociales. La notion d’équilibre du centrisme est très difficile à tenir. Tous les centristes que j’ai pu connaître, sont des gens qui sont malheureux…
Aujourd’hui, comment vivez-vous l’insulte de Jean-Marie Le Pen à votre encontre ?
Je n’ai jamais compris pourquoi on a fait autant de pub licité à un tel individu. C’était un jeu de mot simple et facile à faire.
Auriez-vous pu être ministre de Sarkozy ?
Non, sûrement pas. Ces personnes qui veulent toujours avoir raison, c’est très pénible à supporter. Ministre de Sarkozy, je reste 24 heures, en comptant fort…
Mitterrand, “le Père la Victoire”
Paris vaut bien une messe, et l’Élysée un pèlerinage. Au 15 e anniversaire de sa mort, le PS semble redécouvrir François Mitterrand. Plus personne ne revendique le “droit d’inventaire” jadis réclamé par Jospin. Le souvenir des compromissions, des dérives affairistes, des écoutes téléphoniques ou de l’ami Bousquet s’estompe. On en a vu tant d’autres, depuis…
Des deux septennats du défunt, on ne retient que l’essentiel : avec lui, la gauche avait enfin cessé de perdre.
Ce matin, les roses prétendants à 2012 se bousculeront dans le petit cimetière de Jarnac. On va témoigner respect, affection et reconnaissance au cher disparu… avec l’espoir secret de recueillir son héritage. Ne reste-t-il pas l’unique socialiste à avoir jamais remporté l’élection suprême ? Ce qu’il en fit, d’accord, mérite sans doute quelques critiques. Qu’importe, aujourd’hui, le parti ne veut voir en “Tonton” que “le Père la Victoire”. S’inspirant de son exemple, on espère rompre avec la spirale de divisions et d’échecs. “Retrouver la culture de la gagne”, comme diraient nos “footeux” en déliquescence…
Martine Aubry rendra donc l’officiel et vibrant hommage à “l’homme du 10 mai”. En tant que Première secrétaire, ce rôle lui incombe, et à elle seule. Mais Ségolène Royal, électron libre du Poitou, fera aussi un discours. Protocole oblige, puisqu’elle préside la Région où se tient la cérémonie… C’est ainsi que la géographie, parfois, vient contrarier le vent de l’Histoire.
« L'homme ne se nourrit pas seulement de pain »
Croissance, productivité, consommation, voilà, semble-t-il, les mots clés d'aujourd'hui. Mais ne voit-on pas que la croissance ne peut être infinie et que, trop souvent, elle utilise sans compter des ressources précieuses qui devraient être ménagées pour demain ?
La productivité, quant à elle, est évidemment positive, mais seulement tant qu'elle n'épuise pas les esprits, les nerfs, les corps de ceux qui la servent. Enfin, la consommation à laquelle on nous incite en permanence avait provoqué, en 1968, un refus, un rejet. À l'époque, certains estimaient qu'elle prenait trop de place dans la vie, chassant ainsi d'autres formes de comportements et bien des valeurs.
« Les Européens de mon âge, écrit le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, ont grandi avec un sentiment de sécurité inimaginable aujourd'hui : toujours plus de pouvoir d'achat, de santé, de confort, de loisir. En même temps, le culturel s'appauvrissait , le spirituel s'étiolait. »
Bien sûr, trop de personnes sont restées en retrait, plus ou moins délaissées, et ne bénéficient toujours pas de ces évolutions extraordinaires. Cependant, globalement, notre société a vu s'améliorer considérablement ses conditions de vie, au point qu'elle a tendance à se replier sur elle-même par crainte de les perdre. C'est cela sans doute qui contribue à créer ce pessimisme, certains disent même cette sinistrose dans l'esprit des Français, comme l'a souligné un récent sondage. Au lieu d'aller de l'avant pour accueillir les autres, souvent ils s'en méfient : « Les valeurs de l'hospitalité sont souvent abolies » (1).
Dépasser les peurs
Or, en cette époque de tensions entre les extrémismes religieux, « il nous faut dépasser les peurs pour permettre à la force de l'hospitalité d'irriguer la pratique du dialogue entre les religions » (1). Autrement dit, la richesse, l'opulence peuvent aller à l'encontre des valeurs qui sont essentielles pour l'être humain.
Il est un autre danger : si l'aisance matérielle, l'opulence obtenues par la croissance permanente et par la course à la consommation sont le principal et quasiment l'objectif unique de nos sociétés occidentales, alors, de plus en plus, nous serons enclins à choisir le système politique le plus efficace en ce domaine. Nous pourrions, dans ces conditions, être amenés à « questionner notre modèle démocratique et à mettre en cause nos libertés face à un modèle autoritaire qui apparaîtrait, aujourd'hui, plus performant pour créer des richesses », écrit encore le grand rabbin.
Or, dans plusieurs pays européens, ne voit-on pas monter ces tendances autoritaires qui se disent prêtes à bouleverser les modèles politiques existants pour soi-disant mieux protéger les citoyens des dangers extérieurs, comme les immigrations, pour aussi réaliser de meilleurs scores économiques ? Qui ne voit le danger d'une telle « radicalité qui s'installe avec ses discours simplistes » (1) ?
N'oublions pas que l'homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais aussi de liberté et de compréhension mutuelle.
(1) Gilles Bernheim, Le Figaro du 05 janvier 2011.
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