TOUT EST DIT

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samedi 23 octobre 2010

LVMH entre au capital d'Hermès

Le géant mondial du luxe LVMH a annoncé, samedi 23 octobre, son entrée dans le capital du groupe Hermès. "LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, leader mondial du luxe, déclare détenir 15 016 000 actions de la société Hermès International, représentant 14,2 % du capital de cette société." Le groupe n'entend pas "prendre le contrôle" d'Hermès, ni demander un siège au conseil de surveillance, mais seulement être "un actionnaire à long terme", selon les termes de son communiqué. Bernard Arnault détient en outre 2,9 % du capital d'Hermès sous formes d'actions convertibles, soit un total de 17,1 % pour lequel il a payé 1,45 milliard d'euros.
Le groupe Hermès est surtout connu pour sa très belle maroquinerie en cuir et ses foulards de soie. Selon un proche du dossier, Bernard Arnault, le patron de LVMH, est "très attaché à l'ancrage familial d'Hermès", dont la sixième génération est à la direction, et soutient "sans réserve leur stratégie". Le mois prochain, Hermès ouvrira son troisième magasin à Paris, le premier sur la rive gauche. Le magasin, d'une surface de 1 400 m2, occupe les locaux de l'ancienne piscine Lutetia, de style art déco, datant de 1935.


LA BELLE RÉUSSITE FINANCIÈRE D'HERMÈS

Environ 20 % du capital d'Hermès est en Bourse depuis 1993. Le reste était détenu jusqu'à présent par la famille des fondateurs, soit une quarantaine de personnes et des dirigeants de la société. Il y a quelques semaines, le président du conseil de surveillance d'Hermès, Jérôme Guerrand, où siège aussi Florence Woerth, l'épouse du ministre du travail, a vendu 24 257 actions pour 4,14 millions d'euros, soit 0,02 % du capital de la société. Aucune indication n'a été donnée quant à l'identité des personnes ayant cédé leurs titres à Bernard Arnault.L'action Hermès International est l'une des plus belles réussites de la Bourse de Paris. Son cours ne cesse de grimper et a quasiment doublé depuis le début de l'année.

LVMH, qui contrôle plus de 50 marques, est le leader mondial des produits de luxe et est présent dans les vins, spiritueux, champagnes, la haute couture, la mode, la maroquinerie, les parfums, la distribution sélective, l'industrie du diamant et les montres de luxe. Le groupe a réalisé au premier semestre un bénéfice net à 1,1 milliard d'euros (+53 %) et des ventes en croissance de 16 % à 9,099 milliards. Les ventes du 3e trimestre ont bondi de 23,6 %. Hermès, dont la rentabilité est supérieure à celle de LVMH, a pour sa part enregistré une hausse de 55,2 % de son bénéfice net au premier semestre 2010, à 194,6 millions d'euros, et de 22,8 % de ses ventes à 1,07 milliard d'euros. Les ventes du 3e trimestre seront annoncées le 9 novembre.

QUAND LA MANIF CONTREPÈTE !!!


Un vieux pays ?


« La vieille Europe », avait dit naguère Donald Rumsfeld, le ministre de la Défense de George Bush, parce qu’il n’acceptait pas que la France rechigne à entrer en guerre en Irak. Il y avait évidemment beaucoup de dédain dans son appréciation. Aujourd’hui d’autres Anglo-Saxons reprennent le refrain en s’attaquant aux pratiques sociales françaises. C’est d’abord le fantasque Irlandais Michael O’Leary, le PDG de Ryanair, compagnie aérienne à bas coût, qui veut fermer début janvier son unique base française à Marseille parce que le parquet d’Aix-en-Provence a engagé contre lui des poursuites pour travail dissimulé.


Les textes français en la matière ne sont pas ceux de la réglementation européenne. Ce sont ensuite, toujours à Marseille, toutes ces compagnies maritimes qui se détournent du port pour aller à Gênes ou à Barcelone parce qu’il y a trop de grèves chez les dockers. Ce sont enfin toutes ces moqueries, outre-Manche et outre-Atlantique, contre un pays qui manifeste une fois par semaine à gros bouillons. Un vieux pays ? Ou un pays adolescent qui n’en finit pas de se rebeller ?

La diagonale du flou au PS


Pendant les grèves et les manifestations contre la réforme des retraites, le Parti socialiste voulait présenter une image d’unité et convaincre l’opinion qu’il avait un projet alternatif bien ficelé dans le cas de son éventuelle victoire en 2012. La première secrétaire, Martine Aubry, avait pris le risque de sortir du flou artistique face à Arlette Chabot sur France 2. Elle affirmait tout à la fois le retour à l’âge légal de 60 ans et l’allongement progressif de la durée de cotisation prévue par la réforme Fillon, soient 41 ans et demi en 2020.


Ce qui voulait dire concrètement qu’un homme ou une femme ayant commencé à travailler à 20 ans ne pourrait prendre une retraite pleine qu’à 61 ans et demi et qu’il subirait une décote s’il partait à 60 ans. Une fois de plus la maxime du cardinal de Retz « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » s’est vérifiée aux dépens de Mme Aubry.


Car l’un de ses principaux lieutenants, Benoît Hamon, pilier de l’aile gauche de sa majorité et porte-parole du parti, s’est dissocié avec force de cette prise de position en s’opposant à l’allongement de la durée de cotisation et en préconisant une retraite pleine à 40 ans, comme le font à l’extérieur du PS Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon.


Ce dérapage délibéré est évidemment un coup dur pour la première secrétaire qui, après de laborieuses discussions internes, s’était installée en position centrale entre sa droite constituée par les amis de Dominique Strauss-Kahn et sa gauche représentée par MM. Hamon et Emmanuelli.


C’est donc l’autorité et la crédibilité de la future candidate aux primaires et à l’élection présidentielle de 2012 qui sont ainsi battues en brèche, et ce n’est pas seulement une gaffe, comme le disent certains socialistes pour minimiser la portée de l’affaire. Martine Aubry a de bonnes chances d’être l’adversaire de Nicolas Sarkozy, le fera-t-elle à partir d’une ligne de gauche modérée et réaliste pour rallier les électeurs de centre gauche ou sera-t-elle contrainte par ses amis d’adopter une ligne gauche-gauche radicale pour rassembler la gauche et l’extrême gauche ? C’est une question décisive pour 2012.

Stop ! Pas encore !

Sortons des rêves et des nostalgies de certains pour les événements de 1968, 1995 ou 2006 et revenons-en aux réalités. La journée de manifestations d’avant-hier ressemblait grosso modo aux précédentes, les casseurs en plus. Les chiffres grossièrement gonflés des syndicats, l’exagération marseillaise a fait école, ne trompent plus grand monde.

Il y a dans toute la France un million de personnes qui défilent, autour de 80.000 à Paris et ce sont toujours les mêmes, des habitués, presque des professionnels. Ils bénéficient d’une bonne assistance logistique des municipalités et des syndicats avec des dizaines et des dizaines de cars venant de toute l’Ile-de-France vers Paris. Dans le million, deux tiers sont des fonctionnaires à l’emploi garanti avec une large proportion d’enseignants, de postiers, de personnels hospitaliers et autres services publics. Ici et là s’accrochent au train des squatters ayant des revendications catégorielles comme les éboueurs de Marseille ou les salariés des raffineries, pourtant largement protégés sur les retraites. Bref, ce sont des Français en nombre qui défilent mais ce n’est pas la France en mouvement et la majorité silencieuse continue de travailler quand elle peut trouver de l’essence.

– Pourquoi alors ces chiffres élevés de soutien dans les sondages ? Tout simplement parce qu’il y a une ambivalence de sentiments sur la réforme des retraites. On sait, on sent que c’est nécessaire, mais on préférerait ne pas avoir à travailler plus longtemps. C’est compréhensible, surtout quand la crise économique et financière mondiale a aggravé les conditions de vie, provoqué un chômage très important chez les jeunes et un large mécontentement.

– Cela étant, tout le monde sait que la loi sera votée et que poursuivre le cycle grève, blocage, manifestation ne servirait pas à grand-chose sinon à donner du grain à moudre aux extrémistes et aux casseurs.

La sagesse serait pour les grandes centrales syndicales de prévoir une pause et pour Nicolas Sarkozy de savoir écouter le peuple en faisant une grande ouverture sociale. Pourquoi pas un Grenelle pour l’emploi des jeunes ?

Nucléaire: Recherche code désespérément

Lorsque Bill Clinton était locataire de la Maison blanche, les codes ultra-secrets lui permettant de déclencher une frappe nucléaire auraient été égarés pendant plusieurs mois. C'est en tout cas ce qu'assure son ancien chef d'Etat major, Hugh Shelton. Des révélations qui interviennent alors que l'ancien président mène campagne à travers les Etats-Unis pour redresser la popularité des démocrates, à l'approche du scrutin du 2 novembre.
"Oups! Le président Clinton avait-il égaré les codes nucléaires?" Comme de nombreux médias américains, la chaîne CBS News s'interroge vendredi sur les révélations faites par l'ancien chef d'Etat major de Bill Clinton, le général Hugh Shelton. Dans ses mémoires qui viennent de paraître - Sans hésitation, l'odyssée d'un guerrier américain - le militaire à la retraite raconte comment les codes ultra-secrets permettant au locataire de la Maison blanche de déclencher une frappe nucléaire ont disparu pendant plusieurs mois sous la présidence de Bill Clinton. "A un moment, sous l'administration Clinton – et à ce jour, à ma connaissance, ceci n'a jamais été révélé - les codes ont disparu pendant des mois", écrit-il ainsi.

"Non, ce n'est pas un complot d'un livre de Tom Clancy ou un film de Steven Segal. Bill Clinton a perdu la carte contenant les codes nucléaires pendant des mois durant sa présidence", ironise CBS News. Mais selon le récit fait par l'ancien chef d'Etat major, c'est en fait le collaborateur du président chargé de surveiller le "biscuit" - appellation familière donnée à ces codes confidentiels, qui se présentent sous la forme d'une carte digitale - qui l'aurait égaré en 2000. Et alors qu'un responsable du Pentagone vient voir ce collaborateur à la Maison blanche pour obtenir la confirmation des codes, ce dernier le congédie, affirmant que le président Clinton les détient et qu'il est en réunion. "Ce petit jeu s'est poursuivi sans que le président Clinton n'en soit informé, j'en suis sûr", écrit le général Shelton.
"Quelqu'un trouvera toujours le moyen de le faire foirer"

Problème, ces codes sont remplacés tous les quatre mois. "A ce moment-là, nous avons découvert que l'aide [le collaborateur de Bill Clinton, ndlr] n'avait aucune idée de l'endroit où se trouvaient les anciens codes, parce qu'ils avaient disparu depuis des mois", se rappelle Hugh Shelton, ajoutant: "Le président ne les avait jamais eus, mais il pensait, j'en suis certain, que son aide les avait avec lui, ainsi qu'il était prévu." Après cet incident - que l'on peut qualifier de majeur au vu des conséquences que cette disparition aurait pu entraîner -, les procédures ont été modifiées. L'affaire, elle, a été étouffée. "Vous pouvez faire tout ce que vous voulez et croire que votre système est infaillible, quelqu'un trouvera toujours le moyen de le faire foirer d'une manière ou d'une autre", conclut le militaire.

Ces révélations interviennent alors que Bill Clinton parcourt inlassablement les Etats-Unis pour mobiliser l'électorat démocrate à quelques jours des élections de mi-mandat du 2 novembre. Barack Obama pourrait y perdre sa majorité à la Chambre des représentants, voire au Sénat. La semaine dernière, l'ancien président est même allé prêter main forte à son ancien rival Jerry Brown - candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 1992 - pour l'élection au poste de gouverneur de Californie. Selon le Washington Post, qui consacre vendredi un long article à la campagne menée par l'ancien président, Bill Clinton "est sans voix face à l'incapacité des démocrates à articuler un discours cohérent sur l'économie". Et il compte bien leur donner ses vieilles recettes.

A 55 ans, Bruce Willis ne pense pas à la retraite

L'acteur américain est passé par Paris pour parler de '' Red '', son prochain film qui traite de la mise à la retraite. Bruce-le-Rouge se dévoile (un peu...).
Bruce Willis était de passage à Paris avant-hier, dans un des salons du Plaza-Athénée. L'acteur américain venait y faire la promotion de son prochain film RED (pour Retraités Extrêmement Dangereux), qui sortira en salle le 17 novembre.
Arrivé de Berlin, l'ex-mari de Demi Moore, remarié à la jeune Emma Heming, a évoqué son rôle dans cette superproduction loufoque à grand spectacle, où il campe un agent des forces spéciales de la CIA à la retraite, contraint de reprendre du service avec ses anciens collègues...
Pantalon et tee-shirt blanc, pull noir, veste grise, l'acteur américain, âgé de 55 ans, apparaît plus jeune en nature qu'au cinéma, plus mince aussi. Regard bleu acier, voix posée, nonchalance rodée par des milliers d'heures d'interviews, il semble déjà deviner la première question qui résonne avec l'actualité en France...
Bruce Willis, et votre propre retraite vous y pensez ?

« J'y pense rarement. J'y serai un jour, par choix ou par obligation. Moi je suis pour le droit de choisir quand et comment on part à la retraite. Mais je suis assez mal placé pour en parler. J'adore toujours mon métier. Et quand je travaille, j'ai toujours 28 ans dans ma tête. »
Vous savez que la France est secouée par un conflit social à propos justement des retraites ?

« Je sais, et j'aime la France pour son côté émotionnel dans la politique. Les manifestations dans la rue et les conflits ne sont pas formidables à vivre, c'est certain, mais j'aime cette idée de l'engagement. Ça n'existe plus aux États-Unis. La politique américaine est incontrôlable et les gens ont perdu leurs émotions quand il se passe quelque chose. »
Que préférez-vous chez les Français ?

« J'aime Paris, la campagne autour. Je viens souvent ici où je suis toujours le bienvenu, j'adore m'échapper de Los Angeles et de New York. J'aime l'art de vivre des Français, le rythme de vie, et surtout, je mange très bien... Même si ça me pose parfois quelques problèmes ! J'apprécie beaucoup les Français, les Parisiens et en plus vous avez des paparazzi super ! »
Vous n'en avez pas assez de tuer des méchants depuis tout ce temps ?

« Je fais aussi beaucoup d'autres films vous savez... Mais peut-être que tuer des gens, ça satisfait quelque chose de très masculin en moi. Et notre rôle à nous les acteurs, c'est d'apporter du divertissement au public, c'est important. »

RED réunit une pléiade de stars qui jouent à contre-emploi : Comment s'est passé le tournage ?

« Travailler avec Morgan Freeman, John Malkovich, Helen Mirren, Mary-Louise Parker, Richard Dreyfuss, Ernest Borgnine et les autres, c'était génial. C'est très rare d'avoir un film où quinze grands acteurs veulent participer et s'éclatent ensemble. Chaque semaine, une nouvelle star arrivait sur le plateau. C'était comme un pique-nique, une grande fête, un cadeau de Noël formidable. »
Quel est le secret de votre apparente jeunesse ?

« Je n'ai pas de secret pour garder cette apparence. Ah si ! Mon secret, c'est que ma mère a une très belle peau, tout est dans les gênes. Je ne laisserai personne toucher à ma peau. C'est la mienne et j'aime bien le visage que j'ai aujourd'hui. Je n'utilise pas de produits de beauté et on ne me maquille que quand c'est vraiment nécessaire » !

VISUALISEZ EN DIRECT LA DETTE DE LA FRANCE ET VOUS CONSTATEREZ QUE CELA NE PEUT PLUS DURER

En français dans le texte

La francophonie en tant que concept politique souffre d'un handicap congénital : certains s'obstinent à n'y voir que la langue du coq gaulois. Cela suffit à les indisposer. Pour peu que se mêle au débat une pincée de rancune coloniale venue d'Alger ou d'Abidjan, on a tout pour remiser la francophonie au rayon des accessoires encombrants qui eurent leur heure de gloire mais ont fini par prendre la poussière.
La francophonie ne doit plus être pensée de façon centrale, à partir de Paris, mais de façon polycentrique, comme une langue partagée fraternellement. Plus elle sera partagée, plus elle vivra activement. Si le français ne veut pas se recroqueviller sur lui-même comme certains patois ou dialectes qui manquent tragiquement de locuteurs, il lui faut accepter avec joie et reconnaissance les trouvailles linguistiques venues du Québec ou d'Afrique : elles contribuent à donner du jus à une langue ancienne qui se scléroserait en se limitant bêtement à l'Hexagone.
La perte d'influence du français est due à la faiblesse de la branche culturelle du Quai d'Orsay, qui manque singulièrement de moyens et n'hésite pas à faire passer les arts plastiques avant l'objectif majeur, à savoir l'aide aux jeunes qui ont (encore) envie d'apprendre le français. Des associations francophones actives en Roumanie, en Bulgarie ou en Arménie (hors des capitales) se battent les flancs pour mener à bien leurs activités mais voient leur public vieillir au fil des décennies. Des lycées d'Europe centrale en quête d'une solide coopération éducative avec un lycée français se désespèrent de voir leur enthousiasme douché par le déclin des activités périscolaires dans les académies de France, de Navarre ... ou d'Alsace.
L'enjeu de la francophonie ne se mesure pas au rayonnement culturel de la France : ce serait de la gloriole. Il n'est pas non plus dans l'idée désuète d'ériger une digue face à l'anglais ou à ses dérivés. L'enjeu est de maintenir à l'échelle de la planète un plurilinguisme où le français aura sa place à côté d'autres langues comme l'allemand, l'espagnol, le portugais, le russe, l'arabe, le chinois ou le swahili. La langue n'est pas qu'un outil de communication. Elle façonne et structure la pensée. A ce titre, le plurilinguisme est un moyen de maintenir la diversité des approches philosophiques sans aller inexorablement vers un tronc qui, à force d'être commun, se métamorphoserait en laminoir.


Où l’on reparle des “dix de Tarnac”…

À croire Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur, on venait d’arrêter une potentielle “bande à Baader”. C’était en novembre 2008, à Tarnac, paisible village corrézien. Une dizaine de jeunes gens y tiennent épicerie, et des propos révolutionnaires. On les soupçonne “d’actes de malveillance” ayant paralysé plusieurs lignes TGV. Ce qui renvoie à une “dégradation volontaire de biens publics”, délit pas anodin et méritant sanction. Mais une surenchère politique s’enclenche, la grosse artillerie. MAM ranime le spectre d’une “ultragauche” sanguinaire et saisit la justice anti-terroriste.

Deux ans après ce médiatique barouf, que reste-t-il ? Pas grand-chose, en vérité. Le principal témoin à charge s’est rétracté, les preuves matérielles paraissent faiblardes. La défense évoque même “un florilège de manipulations” et réclame l’annulation de l’enquête. Sans convaincre la cour d’appel de Paris qui a décidé, hier, de valider la procédure.

On s’achemine donc vers un procès. Mais les dangereux “activistes” vont comparaître libres. Eux qui représentaient une terrible menace pour le pays ! L’affaire d’Etat accouche d’une souris.

Bloquer les trains, organiser le désordre pour mieux dénoncer “l’injustice sociale”… Placés sous contrôle judiciaire, les “dix de Tarnac” n’ont pas pu défiler ces jours-ci. Leur programme, pourtant, n’en finit pas de courir les rues…

Vacances


Drôles de vacances… Les sénateurs, d'ordinaire lents du train, se sont hâtés de voter la réforme au soir du grand départ. C'est donc fait ou presque, nous devrons travailler deux ans de plus avant le grand repos. Et cette perspective mérite bien un petit repos d'une semaine… L'ennui, pour nos sénateurs et notre Président, est qu'ils sont nombreux, salariés, étudiants ou lycéens, à vouloir perturber ces vacances. Ils nous disent : à quoi bon faire les valises, si les pompes à essence sont à sec, et les trains à quai ? Restez plutôt manifester avec nous… A chacun de voir. Mais l'honnêteté commande de reconnaître qu'on rêve tous de vacances. De balades dans une ville sans fumigènes, ou de voyages sans files d'attente ni annulations. Et de tranquillité, les doigts de pied en éventail, par exemple pour revoir une série nostalgie des années 70 : « Deux ans de vacances ».

Barricades de prose




La langue de la pensée universelle, disait Léopold Sedar Senghor. Lui, le poète majeur, l'Africain qui n'avait de cesse de répéter que son continent était le véritable garant des beautés de notre langue. Lui, le défenseur de nos mots si précis, si justes, si minutieusement ciselés pour s'adapter à la diversité, lui, le protecteur de nos adjectifs si pleins de toutes les couleurs du ciel et du coeur. De nos verbes aussi, trop souvent brutalisés dans l'énoncé de valeurs gutturales qui ne ressemblent ni aux épiques combats des philosophes des lumières, ni à leurs humanistes convictions. La langue est le plus beau véhicule de nos espoirs à condition que ses gardiens restent attentifs à ses accents et veillent à la partager entre tous ceux qui la veulent pour drapeau.


Et vous Molière, Proust, Vian, Diderot, vous Césaire, Voltaire, Aragon, Bernanos, Muray, vous tous et même toi Céline dont le voyage est un chef-d'oeuvre? Revenez envahir nos livres et nos écoles, remontez sur les barricades de prose et de vers pour dire aux vils et au monde la modernité de nos idées et des phrases qui les habillent en grande tenue de littérature.


Notre langue est vivante parce qu'elle sait encore accueillir, parce qu'elle a l'humilité de s'enrichir de l'apport des écritures et des expériences. Parce que la francophonie est une résistance au pouvoir absolu des Anglo-Saxons, elle porte en elle une culture, des représentations et des réseaux économiques qui font que nous échangeons plus volontiers avec ceux qui parlent le français. Derrière notre langue il y a une histoire de la pensée qui nous a donné Colbert quand le monde anglo-saxon et l'école de Chicago nous ont imposé l'ultralibéralisme. À chacun ses héritages.


La francophonie interpelle la France parce qu'elle a son origine dans ce qui fut notre empire. Mais ces peuples qui nous ont aidés dans tant de reconquêtes sont aujourd'hui nos meilleurs alliés pour hisser notre identité plurielle. Ces auteurs qui nous rappellent à chacune de leurs pages que le français n'est pas qu'hexagonal veulent à leur tour nous libérer de l'impérialisme pour affirmer la vitalité et l'énergie de cette langue qui porte le nom de notre pays.

Ouverture, négociation, justice, légalité


Tout le monde est d'accord : moins de cotisants, plus de retraités conduisent forcément à une adaptation du système de retraite aux évolutions démographiques. Les avis divergent sur les solutions. Le problème est d'une si grande complexité que, déjà, des tentatives ont échoué. Les retards accumulés compliquent l'adaptation et obligent à aller de l'avant rapidement. Le choc est alors plus intense. Mais, si l'on retarde encore, il sera plus dur et plus brutal. Nul ne souhaite laisser aller les choses pour, à la fin, se trouver dans la situation du Royaume-Uni, obligé de recourir à des mesures extrêmement dures qui frappent tout le monde d'une rigueur jamais vue.
Cette nécessité d'avancer ne doit pas empêcher échanges et négociations. Ce n'est pas parce que la loi est votée que tout est terminé. Le Sénat vient de faire une ouverture en vue de remettre tous les systèmes à plat pour bâtir autre chose. Cette autre chose ne pourra se réaliser que dans la concertation la plus ouverte. Ce ne sera pas facile, car certains systèmes très privilégiés seront défendus encore avec acharnement par ceux qui en bénéficient.
Puisque l'on parle de justice à propos de la réforme, il convient aussi d'en parler au sujet du système actuel qui cultive des différences invraisemblables, aussi bien à propos de l'âge des départs en retraite qu'au sujet du calcul de leur montant. Ainsi, dans nombre de professions, on prend sa retraite bien avant 60 ans. C'est le cas à la SNCF, à la RATP (sauf pour les personnels administratifs) et, pour environ un quart de la fonction publique, on s'en va à 55 ans. Les aiguilleurs du ciel, par exemple, s'en vont, eux, à 50 ans.
Le taux de cotisation du régime privé est fixé à 10,55 %, celui des fonctionnaires à 7,85 %. Le montant de la retraite dépend des vingt-cinq meilleures années pour les salariés du privé, mais des six derniers mois pour les fonctionnaires, et même du dernier salaire perçu pour certains régimes spéciaux. On imagine l'ampleur des écarts qui sont encore plus importants pour certaines catégories de travailleurs, comme les agriculteurs, souvent oubliés dans tout cela.
Non aux extrémistes
Dans la crise actuelle, pourtant, ce sont souvent ceux dont les retraites ne sont pas mises en cause, ceux qui sont les plus avantagés qui se mettent en flèche, c'est-à-dire en grève bloquante... Cela pose un certain nombre de questions sur la nature de leur action et sur leurs intentions.
Il est bien que l'on parle de justice et qu'elle soit recherchée honnêtement par tous. Mais il faut aussi parler de la légalité. La grève est un droit, mais le blocage n'en découle pas comme un droit. N'oublions pas que l'entrave au travail, à la circulation des personnes et des biens est un délit. Y recourir, c'est attaquer les principes même de la République. Ce n'est donc pas tolérable.
Certains affichent leur volonté de bloquer l'économie du pays. Mais pour déboucher sur quoi ? Un désastre étendu à la France comme celui que l'on constate actuellement à Marseille et qui conduit, par son ampleur, les responsables politiques de droite et de gauche à appeler à l'arrêt du mouvement.
Blocage ? C'est aussi la mise en graves difficultés de nombreuses activités. Nous entendons les appels angoissés de commerçants, responsables de PME et artisans qui sont en train de sombrer alors que, disent-ils, « on commençait à percevoir des signes de reprise ». Ne parlons pas des lycées, souvent bloqués par des éléments extérieurs aux établissements et cela malgré le désir des élèves d'aller étudier.
Même si, d'après les sondages, la protestation est assez générale en France, une majorité de Français réprouve les méthodes antidémocratiques auxquelles recourent les bloqueurs. Ils veulent protester, mais autrement, car ils savent bien que de telles méthodes conduisent aux affrontements et favorisent les extrémistes de droite et de gauche.Ce qui, généralement, entraîne, à terme, un regain d'autoritarisme, alors que le moment est venu de se mettre en condition de cette relance sociale souhaitée par l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.