Le géant mondial du luxe LVMH a annoncé, samedi 23 octobre, son entrée dans le capital du groupe Hermès. "LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, leader mondial du luxe, déclare détenir 15 016 000 actions de la société Hermès International, représentant 14,2 % du capital de cette société." Le groupe n'entend pas "prendre le contrôle" d'Hermès, ni demander un siège au conseil de surveillance, mais seulement être "un actionnaire à long terme", selon les termes de son communiqué. Bernard Arnault détient en outre 2,9 % du capital d'Hermès sous formes d'actions convertibles, soit un total de 17,1 % pour lequel il a payé 1,45 milliard d'euros.
Le groupe Hermès est surtout connu pour sa très belle maroquinerie en cuir et ses foulards de soie. Selon un proche du dossier, Bernard Arnault, le patron de LVMH, est "très attaché à l'ancrage familial d'Hermès", dont la sixième génération est à la direction, et soutient "sans réserve leur stratégie". Le mois prochain, Hermès ouvrira son troisième magasin à Paris, le premier sur la rive gauche. Le magasin, d'une surface de 1 400 m2, occupe les locaux de l'ancienne piscine Lutetia, de style art déco, datant de 1935.
Environ 20 % du capital d'Hermès est en Bourse depuis 1993. Le reste était détenu jusqu'à présent par la famille des fondateurs, soit une quarantaine de personnes et des dirigeants de la société. Il y a quelques semaines, le président du conseil de surveillance d'Hermès, Jérôme Guerrand, où siège aussi Florence Woerth, l'épouse du ministre du travail, a vendu 24 257 actions pour 4,14 millions d'euros, soit 0,02 % du capital de la société. Aucune indication n'a été donnée quant à l'identité des personnes ayant cédé leurs titres à Bernard Arnault.L'action Hermès International est l'une des plus belles réussites de la Bourse de Paris. Son cours ne cesse de grimper et a quasiment doublé depuis le début de l'année.
LVMH, qui contrôle plus de 50 marques, est le leader mondial des produits de luxe et est présent dans les vins, spiritueux, champagnes, la haute couture, la mode, la maroquinerie, les parfums, la distribution sélective, l'industrie du diamant et les montres de luxe. Le groupe a réalisé au premier semestre un bénéfice net à 1,1 milliard d'euros (+53 %) et des ventes en croissance de 16 % à 9,099 milliards. Les ventes du 3e trimestre ont bondi de 23,6 %. Hermès, dont la rentabilité est supérieure à celle de LVMH, a pour sa part enregistré une hausse de 55,2 % de son bénéfice net au premier semestre 2010, à 194,6 millions d'euros, et de 22,8 % de ses ventes à 1,07 milliard d'euros. Les ventes du 3e trimestre seront annoncées le 9 novembre.