Tapi dans l'ombre de l'omniprésident, François Fillon serait-il en train de se tailler en toute discrétion un costume de présidentiable ? Selon un sondage Ipsos pour Le Point, il ferait en tout cas aux yeux des Français un meilleur président que les socialistes Martine Aubry et Ségolène Royal. Le premier ministre est par contre largement devancé par le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
A la question "selon vous qui ferait le meilleur président de la République ?" le premier ministre l'emporte sur la première secrétaire du PS par 47 % contre 31 % (22 % ne se prononcent pas). Domination plus forte encore face à Ségolène Royal : 57 % contre 23 % préférant la présidente de Poitou-Charentes. Mais le chef du gouvernement est dominé par le directeur général du FMI : 46 % voient en DSK (PS) un meilleur président que M. Fillon (34 %).
Parmi les sympathisants de l'UMP, le premier ministre est par ailleurs considéré comme le meilleur présidentiable de leur camp dans l'hypothèse où Nicolas Sarkozy ne se représenterait pas : avec 45 %, il est loin devant ses suivants Alain Juppé (12 %), Dominique de Villepin (11 %) et Jean-François Copé (10 %).
Malgré ce sondage, et malgré la "une" du Point, François Fillon a tout fait pour éviter une polémique naissante. Dans son entourage, on s'attache à dégonfler un "phénomène totalement artificiel", un "coup commercial". "Ce sondage n'a aucun sens. Une candidature présidentielle, c'est quand même un peu plus compliqué que ça", explique une source de Matignon citée par Reuters.
M. Fillon, en visite au Salon de l'agriculture, jeudi, n'a pas personnellement donné son avis. "Ça doit être pour fêter mon anniversaire, j'imagine", s'est-il amusé, le jour de ses 56 ans. "Les journalistes sont libres d'écrire ce qu'ils veulent", a sobrement réagi le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, qui l'accompagnait dans les couloirs du Salon. Egalement du cortège, Jean-François Lamour, qui lorsqu'il a été interrogé, a lancé : "Pourquoi voulez-vous amener une polémique là où il n'y en a pas ?"
dimanche 28 mars 2010
Fillon ferait un meilleur président qu'Aubry, selon un sondage
Alain Juppé n'exclut pas de se présenter à la présidentielle
Le maire de Bordeaux Alain Juppé a affirmé, dimanche 28 mars, sur BFM TV qu'il n'excluait pas de se présenter à des primaires UMP pour la présidentielle de 2012 si Nicolas Sarkozy ne se représentait pas.
"Comme l'a dit François Fillon le candidat naturel de la majorité en 2012 c'est Nicolas Sarkozy", a affirmé M. Juppé. "S'il arrivait, pour des raisons qui lui appartiennent, qu'il ne soit pas à nouveau candidat, moi je pense qu'il faudra des primaires au sein de l'UMP", a estimé l'ancien premier ministre "Je n'exclus pas à ce moment là d'être candidat à la candidature", a-t il ajouté.
M. Juppé a souligné qu'il ne souhaitait pas entrer au gouvernement. "J'ai déjà dit que je souhaitais pour l'instant me consacrer à mes tâches bordelaises" "Il peut se produire des circonstances dans lesquelles il faut s'y mettre tous, car cela ne va pas être facile en 2010 et 2011", a-t-il prévenu. "La croissance ne repart pas à un rythme très soutenu" et "toutes les compétences peuvent être utiles un jour".
DONNER DU SENS AUX RÉFORMES
L'ancien premier ministre a également estimé que les élections régionales avaient été "incontestablement un échec" pour la majorité, mais "cela ne permet de dire ce que sera 2012", notamment en raison de l'abstention. Selon lui, le message des régionales est celui "d'une injustice ressentie par les Français". S'il soutient la poursuite des réformes, il estime donc qu'il faut leur "donner du sens" et ce sens, selon lui, est "double" : "rendre la France plus performante et en même temps la France plus juste".
Dans cette même logique, il a souligné la nécessité "de s'interroger sur la pérennité du bouclier fiscal (qu'il) faut adapter". "Dans cette situation de crise très profonde il faut que les très riches qui sont de plus en plus riches fassent un effort de solidarité", a-t-il lancé. Pour aller dans le sens de la justice, il a souligné la nécessité notamment de mesures en faveur des "chômeurs en fin de droit", de "logement pour les travailleurs pauvres" et s'intéresser à des catégories socio-professionnelles comme "les agriculteurs", qui s'estiment précisément oubliés par Sarkozy.
Copé: "Tous derrière Nicolas Sarkozy" pour 2012
Le chef de file des députés UMP appelle la majorité à oublier ses divisions et à se concentrer sur la prochaine échéance présidentielle.
Le chef de file des députés UMP a appelé dimanche la majorité à être "tous derrière Nicolas Sarkozy avec un objectif lui permettre d'emporter la présidentielle de 2012". "Je suis engagé à fond aux côtés de Nicolas Sarkozy dans sa réélection en 2012", a déclaré Jean-François Copé, invité du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien- Aujourd'hui en France.
Il a affirmé "ne pas avoir de doute" sur la qualité de "candidat naturel" de la droite du chef de l'Etat pour la présidentielle, expression également utilisée par le Premier ministre François Fillon dans une interview publiée par le Journal du Dimanche.
Ces deux interventions interviennent au lendemain du "No Sarkozy Day", une semaine après la défaite de la droite aux élections régionales, et alors que la cote de popularité du président de la République plonge: seulement 30% des Français se disent satisfaits de son action selon un sondage Ifop pour le JDD, soit le plus faible niveau de confiance depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à ce poste mi-2007.
"Ce n'est pas le moment de se diviser"
"Alors que l'heure est extrêmement grave, avec le score de la gauche, il n'est plus temps de se poser des questions sur l'état du parti socialiste. La gauche est aujourd'hui en situation de l'emporter (à la) présidentielle", a poursuivi le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne).
Pour lui, "ce n'est pas le moment de se diviser". "Tous derrière Nicolas Sarkozy avec un objectif lui permettre d'emporter la présidentielle de 2012 et avec notre majorité poursuivre les réformes engagées pour la France", a-t-il lancé.
Alors qu'il réunit lundi, avec son collègue du Sénat Gérard Longuet, les parlementaires UMP pour un séminaire de "travail" destiné à bâtir "un nouveau pacte majoritaire", Jean-François Copé s'est défendu de vouloir ainsi faire pression sur l'exécutif.
"Tout ce que nous sommes en train de faire, a-t-il dit, je l'ai vu personnellement avec le président de la République et le Premier ministre". Nicolas Sarkozy, a-t-il affirmé, "a donné évidemment son feu vert" à la tenue du séminaire auquel participera François Fillon.
DE 1914 À CE JOUR, CE SONT LES AUTRES QUI ONT MENÉ BATAILLE POUR ELLE.
LE SOLEIL D'AUSTERLITZ EST BIEN TERNE AUJOURD'HUI.
Les Allemands sont doublement coupables. D’abord, ils ont affiché pour 2009 un excédent commercial en dehors de la zone euro de 55 milliards d’euros, alors que le reste de la zone a enregistré un déficit de 35 milliards. Donc, sans les excédents allemands, l’euro serait plus faible, ce qui serait meilleur pour nos exportations et nos entreprises. Forcément, puisque tout le monde le dit.
Oui, mais… Les deux tiers du déficit commercial français, en 2009, sont faits dans la zone euro. Donc la surévaluation de l’euro ne peut expliquer qu’un tiers de notre déficit, au maximum. Qu’à cela ne tienne! Les Allemands sont coupables également à l’intérieur de la zone euro puisqu’ils enregistrent un excédent commercial de 80 milliards d’euros pour 2009 et la France un déficit de 28 milliards. Pourtant, c’est la même monnaie… Des esprits chagrins pourraient penser que ces évolutions profondément divergentes depuis quelques années sont dues à des différentiels de compétitivité et à une spécialisation plus forte. Mais Mme Lagarde a trouvé une explication plus originale: l’Allemand ne consomme pas assez! Si les Grecs sont dans une mauvaise situation, c’est parce que les Allemands ne leur achètent pas suffisamment d’olives pour leur permettre de prendre une retraite à 58 ans.
Il est parfaitement vrai que si les Allemands consommaient plus, leurs excédents seraient moins élevés et, peut-être, les déficits de leurs partenaires européens plus bas. Peut-être, car, qui sait, ils pourraient préférer acheter plus de vêtements chinois, plus de voitures japonaises et passer plus de vacances en Thaïlande…
Mais admettons ce présupposé qu’une croissance de la consommation allemande se déverserait sur ses voisins européens. Comment les conduire à consommer? La France peut leur donner de bons conseils. Au 4e trimestre, la consommation française a augmenté en rythme annualisé de 4%, ce qui a permis au Président d’annoncer que nous avions fait mieux que nos voisins. La moitié de cette croissance est due à l’automobile dopée par les primes publiques. Mais, du coup, les importations de voiture ont crû de 63%. Et comme les primes sont versées grâce au creusement des déficits, financés par l’épargne étrangère pour 60%, on arrive au paradoxe qu’on s’endette à l’étranger pour acheter des voitures à l’étranger!
Un je-ne-sais-quoi peut faire penser que les Allemands ne sont pas prêts à utiliser ce genre de recettes. Voilà peut-être pourquoi leur déficit public 2009 a été de 3,2% du PIB et, en France, de 8,2%.
Comment trouver une cohérence dans les réponses apportées cette semaine à la claque électorale des régionales?
Un remaniement a minima, même s’il met Eric Woerth sur orbite pour Matignon. Des priorités illisibles où le sociétal, le politique et l’économique sont confondus à dessein. On ne distingue plus l’essentiel. La crainte de la burqa est instrumentalisée, comme si le port du voile menaçait la société. La taxe carbone est renvoyée à l’unanimité des Européens! Pas de quoi être "désespéré", à dire vrai. Mais il était excessif d’en faire une réforme majeure et d’avoir voué aux gémonies qui en critiquait les modalités.
Beaucoup de bruit pour rien quand la crise sociale exige de la mesure, de la pédagogie et… de la sérénité. C’est désormais François Fillon qui incarne ces vertus. Notre baromètre met à nu une situation institutionnelle inédite : un Premier ministre distançant de 20 points le président de la République. Par sa ténacité et sa sobriété, le fusible est devenu un recours. Alors qu’il va à la rencontre de l’Amérique, Nicolas Sarkozy peut encore transformer ce handicap en atout. Il sait que rien n’est plus inconstant que l’opinion. Raison de plus pour lui opposer de la constance.
Petit dîner entre amis
Après une longue phase de défiance, Nicolas Sarkozy est reçu mardi à la Maison-Blanche par Barack Obama.
Qu'il est loin ce mardi de novembre 2007, lorsque Nicolas Sarkozy, pour sa première visite présidentielle sur le sol américain, était venu poser les jalons de sa relation avec l’Amérique sans savoir qui de John McCain, Hillary Clinton ou Barack Obama l’emporterait un an plus tard. Au dîner de gala offert par George Bush à la Maison-Blanche, Nicolas Sarkozy était venu seul, sans Cécilia, mais avec ses "Charlie’s angels": Christine Lagarde, Rachida Dati et Rama Yade. Le dessert des agapes présidentielles s’appelait "La Fayette". Nicolas Sarkozy venait d’exalter son amitié pour les Etats-Unis devant les deux chambres du Congrès en gommant dans son discours écrit par Henri Guaino quelques paragraphes désagréables sur Guantanamo ou la guerre en Irak.
La suite est officiellement une histoire d’agendas contrariés. Barack Obama est venu deux fois en France, en avril 2009 lors du sommet de l’Otan à Strasbourg puis en juin sur les plages du Débarquement, en Normandie. Nicolas Sarkozy s’est rendu l’automne dernier à New York pour l’assemblée générale des Nations unies et à Pittsburgh pour le G20. A chaque fois, les deux hommes se sont vus, mais depuis l’investiture de Barack Obama aucune date n’a été trouvée pour que "l’ami de l’Amérique" soit reçu dignement à Washington.
La conférence de presse se tiendra "grand format"
Sauf qu’entre-temps, pas moins de huit chefs d’Etat européens ont foulé le tapis rouge de Pennsylvania Avenue. Angela Merkel, Gordon Brown, Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero, et des calibres plus légers tels les Premiers ministres suédois, néerlandais ou grec! Fâcherie, bouderie? "Cette visite est vraiment destinée à renforcer leurs liens personnels", dit-on dans la délégation française. "D’où l’idée de la cerise sur le gâteau", ce dîner privé qui réunira mardi soir, dans la salle à manger privée de l’East Wing, Barack, Nicolas, Michelle et Carla.
L’idée serait venue au cours d’une des conversations préparatoires entre les deux sherpas, Jean-David Levitte et le très francophile conseiller à la sécurité nationale Jim Jones. Comme les Sarkozy avaient reçu très librement à déjeuner les Obama à la préfecture de Caen, l’option du petit dîner de retour entre amis a été retenue. A moins de se rendre à Camp David, où Barack Obama n’a reçu aucun autre chef d’Etat étranger, on ne pouvait pas trouver plus chaleureux.
Pour rehausser le cadre et la solennité de la visite, la conférence de presse qui conclura les travaux se tiendra en "grand format". Souvent, par commodité et pour éviter les sujets qui fâchent avec les journalistes, Obama et ses invités ne répondent qu’à trois questions depuis leurs fauteuils à côté de la cheminée du bureau Ovale. Mardi après-midi, Nicolas Sarkozy aura droit au pupitre, aux drapeaux, et, s’il fait beau, au très télégénique Rose Garden.
Qu’on n’aille pas croire pour autant que le président américain se soit converti au style "copain". Lorsque le Washington Post a demandé récemment à l’un des plus proches collaborateurs d’Obama quel était le partenaire étranger dont il se sentait le plus proche, les noms de Sarkozy et de Medvedev sont venus en premier; mais davantage par le sentiment d’appartenir à une même génération que par proximité de caractère.
A la bonne heure, nous y voilà !
Question : « Quelle heure est-il ? »
Réponse : « Qu’est-ce que ça peut te faire ? Ça change tout le temps ! »
A propos, avez-vous pensé à avancer votre montre d’une heure ? Eh oui, la nuit dernière, à 2 h, il fut soudain 3 h. Nous voilà à l’heure d’été.
À la fois durée (vingt-quatrième partie du jour) et moment (exemple : l’heure d’aller au lit), l’heure est une mine pour les amateurs d’expressions et autres locutions. Dans le langage courant, elle n’a pas toujours la même valeur : une grosse (ou grande) heure, une petite heure… Une heure d’horloge (bien tassée, bien remplie). Un temps très long : « Il y a une heure que j’attends ! » Un temps
assez court : « Cela se fait en une heure. »
Une heure indue est une heure où il n’est pas ordinaire, pas à propos, d’accomplir une action. L’heure indue est rarement convenable. On dirait même, c’est un comble, « à pas d’heure », pour qualifier une visite tardive. Quant à la dernière heure, c’est celle de la mort. « Il a cru sa dernière heure arrivée. » « Son heure a sonné. »
En revanche, dans les journaux, une nouvelle de dernière heure est celle qui parvient à la rédaction dans les ultimes moments qui précèdent l’impression ou la diffusion. Souvenons-nous du désuet « à l’heure où nous mettons sous presse ». Ce peut être aussi le nom de la rubrique réservée à ces informations.
Tout à l’heure est une expression qui joue bien avec le temps. « Je ferai cela tout à l’heure » (dans un moment) exprime le futur. « Il a plu tout à l’heure » (il y a peu de temps) fait référence au passé. En français classique (chez Molière par exemple : « Hors d’ici tout à l’heure ! »), la formule équivaut à tout de suite, sur le champ. On est dans le présent.
A l’heure qu’il est, signifie maintenant, immédiatement, dans le moment où nous sommes, à cette heure, asteur comme disent et écrivent nos cousins les Acadiens.
Se lever ou se coucher de bonne heure (bonne heure, comme on dit chez nous) c’est se lever ou se coucher tôt, n’est-ce pas,
Marcel ?
À la bonne heure exprime la satisfaction, l’approbation. C’est très bien, tant mieux. La bonne heure est aussi le bon moment, comme la male heure est le mauvais. Bonheur, malheur… "Heure" et "heur" se confondent parfois.
Chacun le sait, il n’y a pas d’heure pour les braves. Cela dit, il n’est pas interdit d’attendre le moment propice pour agir, d’attendre son heure en quelque sorte. Ne vous inquiétez pas, votre heure viendra. Quant à cet hésitant, trop tard pour lui, son heure est passée.
On le constate, l’heure n’est pas toujours à la rigolade. Attention, vous risquez de passer un mauvais quart d’heure ! Le quart d’heure de Rabelais est le moment où il faut payer la note. On raconte que le génial et rusé François, un jour où il se trouvait à Lyon, ne pouvait payer l’aubergiste chez qui il était descendu. Il se débrouilla pour se faire accuser d’avoir voulu empoisonner le roi et la reine et se fit alors reconduire gratuitement à Paris par les gens d’armes alertés.
Quoi ? L’anecdote serait fausse ? Ecoutez, vous, mêlez-vous de ce qui vous regarde, on ne vous demande pas l’heure qu’il est ! De toute manière, la sagesse populaire l’affirme : avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, c’est plus l’heure !
Pas toujours facile de se situer passé, présent,futur… Coucher de soleil, lever de soleil ? En réalité : la lune en plein jour, image d’un temps qui donne à penser.
Jacques BRUYÈRE
POUR D'AUTRES C'EST LA PLOMBE...Mais c'est pas l'heure d'en parler.
Il y a ceux que la faim dans le monde scandalise. Il y a celles qui agissent. Une jeune fille au caractère aussi déterminé que sa voix est douce nous fait sourire d'espoir : Violaine Neto-Gameïro a mis sur pied une ferme-école au Burkina-Faso pour cultiver la spiruline, une algue gorgée de protéines. Il est anecdotique que la spiruline ait bon goût : c'est surtout une arme géniale contre la famine. Une cuiller par jour suffit. On la mange d'ailleurs depuis toujours sur les bords du lac Tchad. Il suffisait de penser à la cultiver dans des seaux alentour. Cela paraît tellement simple !
Pas très loin de cette ferme burkinabé, du côté de Kadiolo au Mali, Annick Hugon plante des pépinières de moringa et de karité. Tout a commencé par une histoire personnelle entre Annick et Binta une enfant malade à qui elle vient en aide. Elle se dit qu'il faudrait vraiment qu'elle se bouge pour ne pas regretter de n'avoir rien fait. Avec son coup de pouce, on mange mieux au village, on va à l'école et toutes sortes de projets de développement sortent du sable.
Un peu plus au sud, tout pousse facilement mais la forêt équatoriale est menacée par la cueillette anarchique des plantes médicinales : Carole Robert forme des écopreneurs au Congo, des cueilleurs sensibles à la protection de leur environnement et au respect de la biodiversité.
Beaucoup plus au nord, le Mont-Blanc, notre point culminant, ne bénéficie curieusement d'aucune protection particulière. Barbara Ehringhaus se démène auprès des collectivités françaises, italiennes et suisses et tente de convaincre pour que le Mont-Blanc soit inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
Et puis, au pied de nos immeubles de béton on voit désormais pousser les fleurs du bien : Meriem Fradj a changé la vie des habitants de Fontbarlettes à Valence à la faveur de jardins partagés. Une utopie qui fait des petits. Le rêve, c'est le moteur de l'initiative, s'amuse cette grande rêveuse qui cultive la bonne humeur et la paix sociale...
Toutes ces femmes de coeur ont été honorées par la Fondation Yves Rocher qui s'est par ailleurs engagée à planter 50 millions d'arbres. Ce sont les lauréates de l'édition 2010 des prix Terre de Femmes sous l'égide de l'Institut de France. Elles nous rendent optimistes. Leur motivation est simple comme le formule Annick Hugon : « On met des enfants au monde, alors on veut les protéger ». Heureusement que la terre est aussi celle des femmes ! Merci Mesdames pour cette leçon d'humanisme et de raison.
Handicapée, elle est débarquée du vol Paris-Nice
Une habitante de Fréjus, âgée de 38 ans et paraplégique depuis 19 ans après un accident de VTT, a annoncé ce samedi avoir saisi la Halde après avoir été "débarquée" le 21 mars d'un vol Paris-Nice sur la compagnie à bas prix EasyJet, au motif qu'elle n'avait pas d'accompagnateur.
L'histoire
« J'avais enregistré normalement, je n'avais qu'un bagage à main et, pour mon embarquement dans l'avion de 13h45, j'ai bénéficié de l'assistance au sol jusqu'à ce que je sois installée. Jusque-là tout s'est déroulé comme d'habitude », a expliqué Marie-Patricia Hoarau.
« Une fois tous les passagers installés, le steward est venu me dire: on ne peut pas vous accepter car vous n'avez pas d'accompagnateur. Un passager, commandant de bord à la British Airways, s'est proposé de remplir ce rôle et je pensais que tout était réglé. Sauf que le commandant de bord a annoncé au micro que le vol allait avoir du retard », poursuit-elle.
Elle a alors été raccompagnée par l'assistance à l'intérieur de l'aéroport, jusqu'au comptoir d'easyJet, « sous les huées des autres passagers ». Un billet gratuit lui a été alloué pour le vol suivant de 14h20 et un passager a été sollicité pour l'accompagner jusqu'à Nice.
Easyjet désolé de cette expérience malheureuse
La jeune fille dit être une « habituée des vols pour Paris » où elle a de la famille. « Comme toujours, je réserve mes vols sur internet et je prends bien la précaution d'indiquer que j'ai besoin d'assistance. Jusqu'à présent je n'ai jamais eu de problème. Là on m'a expliqué qu'un accompagnateur devait se déclarer en même temps que moi à l'enregistrement », dit-elle.
Depuis, elle a contacté la Halde et a rempli un dossier pour dénoncer les faits.
De son côté, EasyJet s'est dit dans un communiqué « sincèrement désolé des désagréments subis par cette passagère », ajoutant: « nous comprenons l'émotion que cela suscite » même si « tout est finalement rentré dans l'ordre ».
"On ne change pas une politique engagée depuis trois ans"
Pour apaiser la droite, François Fillon brandit la rigueur et affiche sa cohérence. La lutte contre les déficits sera au cœur de l’action gouvernementale, dit-il au JDD, selon la ligne qu’il a toujours défendue.
Ne faut-il pas reconnaître que le programme de 2007 est devenu obsolète?
Le programme de 2007, on peut le résumer ainsi: depuis vingt ans, la France a fait preuve de beaucoup d’attentisme sur les évolutions à apporter à son organisation économique et sociale. Il faut maintenant entrer dans un effort de réforme rapide car la compétition est intense. Cet engagement-là est encore plus fort, plus justifié aujourd’hui qu’il ne l’était avant la crise. L’économie mondiale est repartie à grande vitesse. La France joue dans les prochains mois une partie très importante qui est son maintien dans le peloton de tête des pays développés et au même niveau que l’économie allemande. C’est cela, le véritable enjeu.
C’est ce que vous expliquerez lundi aux parlementaires de la majorité?
A l’initiative de Jean-François Copé et Gérard Longuet, nous avons ouvert un débat avec la majorité, qui passe par une réunion de travail que je conclurai lundi, puis par la réception des parlementaires mercredi par le Président. C’est un débat dans le cadre des engagements du mandat présidentiel, qui s’achève en 2012 et pas avant. Telle est la règle de la Ve République. Mais les parlementaires sont en prise directe avec les Français. Ils ont des choses à dire à l’exécutif. Je veux les écouter et j’ai besoin de chacun d’eux dans les prochains mois.
Pour changer de politique?
C’est un débat sur le rythme législatif et les priorités. Les députés réclament des ajustements et des approfondissements. On ne change pas une politique engagée depuis trois ans, qui commence à peine à produire ses effets, au risque de rater le train de la croissance qui repart. Ce que nous avons fait, pour aider les entreprises, notamment en supprimant la taxe professionnelle, va payer maintenant en termes d’emploi.
Donc vous ne changez rien?
Nous allons nous concentrer sur trois priorités. Amplification des mesures pour la sortie de crise et le recul du chômage. Poursuite de la réduction des déficits: on voit bien avec la situation de la zone euro les dangers qu’ils font peser sur l’avenir de l’économie européenne. Et, enfin, réponse au besoin de protection, tel qu’il s’est exprimé pendant cette campagne: la sécurité évidemment; la santé, avec cette question préoccupante de territoires à faible couverture médicale ; et la crise agricole, on peut même dire la crise du monde rural.
Luc Ferry: "Sarkozy doit revendiquer le gaullisme"
Selon le philosophe et ex-ministre de l’Education nationale, la crise a balayé tous les thèmes de 2007. Et pour survivre, la droite doit assumer son évolution et redevenir républicaine.
Les régionales ont été perdues, les députés UMP ont vilipendé le Président, Dominique de Villepin lance son aventure présidentielle, le centre-droit revendique son autonomie, François Fillon est le rival malgré lui de son patron. Face au syndrome de la droite folle, le philosophe et ancien ministre Luc Ferry fait appel à la sagesse des anciens, donc le gaullisme, que Sarkozy, dit-il, doit assumer, puisque tous les rêves de la campagne de 2007 sont devenus obsolètes.
La droite se divise et perd ses marques, parce qu’elle ne croit plus en son chef?
Non, le mal-être de la droite est intellectuel pour ne pas dire philosophique. La crise est venue mettre à mal tous les thèmes de la campagne de 2007 alors qu’elle était la première campagne d’une droite décomplexée, enfin à l’aise avec elle-même. La campagne était libérale, dérégulatrice et pro-américaine. On allait balayer le vieux monde, en finir avec la longue sieste chiraquienne et le "modèle social français"! Et la crise est arrivée. Comme la gauche en 1983, la droite fait un tournant à 180°. Le président Sarkozy devient protecteur, régulateur, presque anticapitaliste: son discours à Davos a des accents de Besancenot…
Donc le Président s’est renié et la droite se perd avec lui…
Non, il a changé parce que le réel a changé et il a eu raison. Il a bien géré la crise et le plan de relance. Mais il doit dire comment il a changé et pourquoi. Il n’y a pas de honte à évoluer, c’est même tout le sens de l’exercice du pouvoir. C’est très bien d’abandonner la taxe carbone, qui était une ineptie: elle heurtait le monde agricole et industriel sans rien changer, pas une virgule, à la question écologique majeure que pose l’entrée de l’Inde et de la Chine dans la logique de la consommation occidentale. Il faut le dire clairement plutôt que d’ergoter sur un éventuel accord unanime de l’Europe, qui n’arrivera jamais. La droite ne doit pas faire comme Mitterrand après le tournant de 1983, prétendre que le cap reste le même. Ce déni serait tragique, et les citoyens ont besoin de vérité. Ensuite, il faut donner une cohérence à cette évolution, penser le retour de l’Etat régulateur sans tomber pour autant à gauche. Le seul positionnement possible pour la droite est le suivant : ni libéral ni socialiste mais gaulliste et républicain.
Mais Sarkozy n’est pas gaulliste…
C’est plus compliqué que ça. Il est de culture interventionniste, il l’a montré à Bercy. Il peut parfaitement assumer un tournant gaulliste et républicain. De toute manière, c’est une nécessité. C’est sur ce socle que Bayrou s’est construit, que Villepin peut se lancer et que Fillon est populaire.
Imaginez-vous la droite faire tomber Nicolas Sarkozy?
Ne plus le soutenir, le contester, souhaiter un autre champion? C’est possible si les députés pensent que leur siège est en danger. Ils ne demandent au chef qu’une chose: qu’il les entraîne vers la victoire. Sinon… Mais Sarkozy n’est pas en danger immédiat à l’intérieur de son camp. Fillon est vraiment loyal, je ne l’ai jamais entendu dire un mot contre le Président et il n’ira pas contre Sarkozy aux élections. Villepin est dans une situation analogue à celle de Strauss-Kahn à gauche: il est le candidat préféré des gens d’en face. Sarkozy a un espace pour redresser le cap. Encore faut-il qu’il ait l’envie de le faire. Il ne doit surtout pas écouter ceux qui prêchent un retour aux fondamentaux de la droite de 2007. La crise rend tout retour en arrière impossible.
"Il faut acter qu’on travaillera plus"
Lui qui réussissait tout avant 2007 donne l’impression de jouer à l’envers systématiquement.
Non, Sarkozy a réussi les grandes choses: la relance de l’Europe, la gestion de la crise et du plan de relance, le G20. Mais il les gâche par des petites mesures indéfendables, type taxe carbone ou suppression de la pub à la télé, auxquelles il s’attache sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Il a parfois du mal à comprendre et à accepter des refus ancrés dans une très vieille tradition républicaine. Par exemple, il pense, sincèrement, qu’il faut mettre en place la discrimination positive, des quotas dans les grandes écoles, pour atteindre l’égalité… Comme il pense que c’est bien, il ne voit pas que cela heurte tous les républicains de droite comme de gauche, une majorité de professeurs, toute la droite universitaire ou l’Académie française, et que leur résistance ne s’enracine pas seulement dans une très ancienne histoire de France mais aussi dans une vraie argumentation.
Sarkozy pèche par manque de culture politique?
Non, mais il veut bousculer les choses et il ne mesure pas assez le poids des résistances. Il n’intègre pas les invariants, les tabous, les refus historiques. Il se trompe de symbole également. J’avais averti Eric Besson dès le début que le débat sur l’identité nationale était une erreur, que tout le monde s’en moquait, et que, forcément, il n’en sortirait rien de bon. A la place, Nicolas Sarkozy aurait dû s’approprier le service civique que j’avais proposé à Martin Hirsch, à la demande du Président, d’ailleurs, en faire le pivot d’un discours de rassemblement républicain. Le pays a besoin de valeurs, pas de débats oiseux sur des sujets trop difficiles. Le service civique, c’était une occasion rêvée d’autant plus qu’il était en plus plebiscité à gauche.
Il peut encore faire la réforme des retraites?
C’est vital et s’il y a encore une réforme à faire, c’est celle-là. Il faut acter qu’on travaillera plus, mais mettre en place une loi si juste, si équitable, que nul ne pourra s’y opposer. La CGT et la CFDT – donc la véritable gauche aujourd’hui, plus qu’un PS qui bénéficie virtuellement de la victoire de ses présidents de région, peuvent être entraînés… Réussir une juste réforme des retraites, ça serait faire preuve à la fois de républicanisme, de souci de la rigueur budgétaire et de préoccupation sociale. Ce peut être le socle du renouveau idéologique de la droite.
Vous imaginez que Nicolas Sarkozy puisse renoncer à 2012?
Je n’ai aucune information sur le sujet. Mais la question clé de la droite est celle de la philosophie d’ensemble, pour 2012 et après. Le pays a besoin de trois choses: un vrai discours sur les valeurs morales, un souci intransigeant de justice et une politique de rigueur. Ça ne suffira peut-être pas à empêcher la gauche de gagner mais cela permettrait au moins une défaite honorable, et porteuse d’avenir.