Paris compte de plus en plus de logements sociaux, certes, mais ils sont de moins en moins bien répartis entre les arrondissements, selon un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France présenté au conseil de Paris des 27 et 28 septembre.
Révélée par l'AFP, cette étude que le Monde s'est procurée, salue "la démarche volontariste" de la Mairie depuis 2001 dont l'effort financier dépasse celui de l'Etat. Mais l'objectif d'une meilleure répartition des logements "n'a pas été atteint", indique la CRC.
Alors que la capitale comptait en 2008, 178 749 logements sociaux soit 15,6 % des résidences principales, Bertrand Delanoë entend atteindre d'ici à 2014 le seuil de 20 % exigé par la loi SRU d'ici à 2020. Mais le rééquilibrage territorial n'est pas suffisant, selon le rapport. Près de la moitié des logements sociaux se concentre toujours dans les 13e, 19e et 20e arrondissements et la plupart du temps dans les quartiers périphériques.
Dans les dix arrondissements les plus déficitaires - du 1er au 9e et le 16e - "l'écart par rapport à la moyenne parisienne était plus grand en 2007 qu'en 2001", constate la CRC. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements comptaient, en 2007, moins de 2,5 % de logement sociaux contre 26,2 % dans le 20e, 31 % dans le 13e et 34,8 % dans le 19e.
La mairie fait valoir qu'elle crée en priorité des logements à loyers très bas dans les arrondissements les plus favorisés et des logements pour classes intermédiaires dans les plus populaires. Mais elle rappelle aussi les deux freins à la mixité sociale : la "pénurie foncière dans le centre de Paris" et l' "explosion des prix de l'immobilier depuis treize ans". M. Delanoë incrimine également "la forte opposition" de la droite parisienne et invoque "la multiplication des recours sur permis de construire" qui "contribue à retarder des opérations pourtant prévues ".
"Enkystées"
Le président du groupe UMP, Jean-François Lamour et Claude Goasguen, maire (UMP) du 16e ont vivement réagi, mercredi 22 septembre, aux accusations de la Mairie : "Les autorités municipales n'ont qu'à s'en prendre à elles-mêmes si elles perdent devant les tribunaux administratifs en face de riverains mécontents d'être ainsi mis devant le fait accompli", indiquent-ils. Pour Jérôme Dubus, élu (Nouveau Centre) du 17e arrondissement (10,2 % de logements sociaux), ce rapport "confirme que les inégalités sociales à Paris se sont profondément enkystées ".
La CRC constate néanmoins que la Ville "ne peut à elle seule répondre" aux besoins. La capitale "concentre 28 % de la demande" de logement de l'Ile-de-France "alors que son parc ne représente que 18 %". La part des demandeurs non parisiens dans les fichiers de la Ville "est passée de 9 % en 1997 à 20 % en 2007", soulignent les juges. Le rapport conclu à "la nécessité de partenariat entre l'Etat, la région, la ville et les communes limitrophes" pour remédier aux "disparités" de logements au niveau régional.
Béatrice Jérôme
jeudi 23 septembre 2010
Paris répartit inégalement ses logements sociaux
La commissaire européenne Viviane Reding n'est pas la bienvenue à Paris
Viviane Reding, la commissaire à la justice qui menace la France de poursuites au sujet de l'expulsion des Roms, devait se rendre à Paris, jeudi 23 septembre. Jusqu'au bout, le programme de ce déplacement est resté incertain. Mme Reding souhaitait à l'origine rencontrer Michèle Alliot-Marie, la garde des sceaux, mais les autorités françaises lui ont fait savoir, début septembre, que l'entretien ne serait pas possible. Elle a dû se rabattre sur un déjeuner avec le secrétaire d'Etat au commerce et aux PME, Hervé Novelli. L'entourage de ce dernier ne confirmait pas le rendez-vous, jeudi matin. Il a été suggéré à la commissaire luxembourgeoise de renoncer à toute conférence de presse. "Mme Reding n'est pas la bienvenue", observe-t-on du côté français.
Cette dernière menace la France de poursuites pour non-transposition des garanties procédurales prévues en cas d'expulsions, et pour application "discriminatoire" de la directive sur la libre circulation des ressortissants européens. D'après nos informations, l'analyse juridique menée par les services de Mme Reding conclut bel et bien que les expulsions ordonnées par la circulaire du 5 août, qui ciblait "en priorité les Roms", ont posé un problème de "discrimination". Mme Reding suggère de lancer une procédure d'infraction dès jeudi 30 septembre. Pour l'éviter, le gouvernement français multiplie les pressions sur M. Barroso et son équipe. "Si la Commission attaque pour discrimination, cela sera vécu comme une déclaration de guerre", analyse un proche du dossier.
Mardi, Mme Reding a fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas reculer. "Lorsqu'un homme tape du poing sur la table, c'est jugé viril, il se défend. Si une femme tape du poing sur table, elle est hystérique", a-t-elle lancé lors d'un point presse au Parlement européen.
Les autorités françaises ont répondu aux deux courriers de la Commissaire en septembre. "Toute mesure d'éloignement donne lieu à un examen circonstancié de la situation de chaque personne, dans le respect de la proportionnalité et sous le contrôle exigeant du juge", a écrit le gouvernement aux services de Mme Reding, mercredi. La circulaire du 5 août - annulée le 10 septembre - "n'a eu ni pour objet ni pour effet de créer, contrairement à la crainte que Mme Reding a pu exprimer, une quelconque discrimination". Sur les 550 campements illicites évacués, les deux tiers concernaient des gens du voyage français, et non des Roms, selon Paris.
Malvenue à Paris, Mme Reding a néanmoins reçu du soutien à... Strasbourg. Au Parlement européen, la gauche, les libéraux et les Verts l'ont exhortée à faire front. "Sur les Roms, la Commission a agi correctement. Nous ne devons pas la critiquer mais l'aider, et je dois l'inviter à s'en tenir à son point de vue", a demandé le président du groupe libéral/démocrate, le Belge Guy Verhofstadt.
Philippe Ricard
Retraites : de 997.000 à 3 millions de manifestants
Les syndicats, satisfaits, estiment que 2,9 millions (CFDT) à 3 millions (CGT) de personnes ont défilé en France contre les retraites jeudi. La police, elle, comptabilise moins de 1 million de manifestants.
Les manifestations contre la réforme des retraites ont rassemblé selon les syndicats de 2,9 millions (selon la CFDT) à 3 millions (selon la CGT) de personnes jeudi en France, soit davantage que lors de la précédente journée d'action du 7 septembre. La police, en revanche, estime que la mobilisation a faibli avec 997.000 manifestants en France contre 1,12 million il y deux semaines. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a estimé « gagné » le « pari » des syndicats et « perdu » celui du gouvernement, d'un « affaiblissement » du mouvement. L'Elysée a fait état de son côté d'une « baisse sensible » du nombre de grévistes et de manifestants, y voyant le signe que peut-être les Français « adhérent davantage » au projet du gouvernement. 19,77% des fonctionnaires d'Etat étaient en grève jeudi midi, selon le ministère.
A Paris, la préfecture de police a dénombré 65.000 personnes dans le défilé entre La Bastille et Denfert, soit 15.000 de moins que le 7 septembre, alors que la CGT comptait 300.000 manifestants, soit 30.000 de plus que lors de la précédente mobilisation.
Le secrétaire général de l'Unsa, Alain Olive, a reconnu que le « taux de grévistes » en France était « inférieur » à celui de la dernière journée pour les retraites, le 7 septembre, mais que la participation aux manifestations était « comparable voire supérieure ». « Il faudra une suite si cela ne suffit pas pour que le gouvernement suspende son projet sur les retraites et rouvre des discussions », a déclaré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, selon lequel le nombre de manifestants contre la réforme « s'annonce au même niveau ou plus élevé que le 7 septembre ». Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, juge que le gouvernement ne peut « pas rester sur sa position intransigeante », sous peine de voir arriver une « nouvelle phase de conflit ».
Côté perturbations, les transports étaient diversement touchés : le trafic des trains et avions étaient perturbés, mais celui des métros et bus parisiens étaient meilleurs que prévu. La SNCF prévoit un trafic perturbé jusqu'à vendredi 8 heures, avec notamment 1 TGV sur 2 en moyenne, mais de 1 sur 3 sur l'axe Sud-Est et de 1 sur 4 pour les trains province-province. Sur le réseau RATP, il est prévu 1 RER B sur 5 aux heures de pointe, 3 RER A sur 4 en moyenne. Dans le métro, le trafic est globalement de plus de 85%, avec 4 rames sur 5. Voici le détail des perturbations dans les transports et ailleurs :
A la SNCF
La direction de la SNCF recensait jeudi 37,06% de grévistes et la CGT-cheminots 49,85 %, des chiffres en recul par rapport au 7 septembre, où 42,9% (direction) et 51,8 % (syndicats) avaient été comptés.
Le trafic tôt jeudi matin était aussi conforme aux prévisions : pour les TGV, 1 train sur 2 en moyenne, mais de 1 sur 3 sur l'axe Sud-Est et de 1 sur 4 pour les trains province-province. Le trafic intercités devait être de 3 trains sur 10 et celui des TER de 1 sur 2.
Le mouvement avait démarré dès mercredi à 19 heures avec notamment la suppression des trains de nuit en France, mais le trafic nocturne international sur l'Italie n'a pas été affecté: les Paris-Rome et Paris-Venise ont fonctionné normalement, a précisé la SNCF. Jeudi à l'international, les prévisions de la SNCF se vérifiaient: les Eurostar (Londres) et Lyria (Zurich) roulent normalement. Il y aura 9 Thalys (Bruxelles) sur 10, 1 TGV sur 2 à destination de l'Allemagne, 7 trains sur 10 pour Genève et 8 sur 10 pour Lausanne.
Tout billet de grandes lignes valable sur la période est utilisable à bord de tout train circulant jeudi sur la relation considérée. Les annulations de voyages avec réservation seront possibles sans frais au guichet, quel que soit le tarif.
Pour toute information la SNCF conseille de consulter les sites www.sncf.com et www.infolignes.com pour tous les trafics, sur ww.abcdtrains.com pour les prévisions Transilien par gare, d'utiliser les numéros verts 0 805 903 635 pour Grandes Lignes, TER, Téoz et Intercités, 0 805 700 805 pour Transilien, d'écouter SNCF La Radio avec un point trafic toutes les 15 mn depuis l'application SNCF Direct sur smartphone et tous les sites internet SNCF, France Bleu Ile-de-France: 107.1 et depuis un téléphone portable d'utiliser sncf.mobi pour accéder en temps réel aux informations.
A la RATP
La direction de la RATP recensait 16% de grévistes jeudi, contre 22% le 7 septembre.
Dans le métro parisien, le trafic est globalement de plus de 85%, avec 4 rames sur 5, « meilleur que prévu », a indiqué la RATP jeudi matin. Pour les RER, le trafic sur la ligne A est de 3 trains sur 4 -mieux qu'anticipé -et de 1 train sur 5 sur la ligne B. Il y a 2 trains sur 5 sur les lignes C, D et E. Les bus parisiens fonctionnent normalement.
Pour toute information la RATP propose son sitewww.ratp.fr un numéro vert 0 800 15 11 11.
Etat du trafic
Jeudi à 9 h 45 : Métro : Lignes 1, 2, 7 bis, 10, 11, 14 : Normal. Lignes 3, 4, 5, 6, 7 : Quasi normal. Ligne 3 bis, 8, 9, 12, 13 : 3 trains sur 4. RER A zone RATP 1 train sur 2 (interconnexion maintenue à Nanterre-Préfecture). RER B zone RATP 1 train sur 3 (trafic interrompu entre Denfert-Rochereau et Gare du Nord). Réseau Bus : 3 sur 4 en moyenne. Tvm : Quasi normal. Tramway T1 : 3 rames sur 4. T2, T3 : Quasi normal.
Dans les transports en commun
En province, le trafic des transports en commun est très variable jeudi matin.
Dans l'ouest, il y avait relativement peu de perturbations, notamment à Rennes (métro normal, 70% de bus contre 30 à 60% de bus le 7 septembre), Nantes (trafic similaire à celui des vacances scolaires), Rouen (près de 80% des métros), Tours et Orléans. Mais à Brest et au Havre, le trafic était très affecté, ont indiqué les directions des réseaux, de même qu'à Evreux (environ 50% assuré).
Dans le sud, les perturbations étaient notables, en particulier à Nice (aucun bus ou tramway sauf en direction de l'aéroport), à Marseille (entre une rame de métro sur deux et 3 sur 4), Montpellier (moins de 50% des trams et bus). Mais à Toulon, les bus fonctionnaient normalement. A Toulouse, les bus étaient assurés à 65% et le métro automatique roulait normalement.
A Bordeaux, 70% du trafic bus-tram était assuré, à Limoges 75% des bus, à Poitiers 50%.
Dans les Transports en communs lyonnais (TCL), 77% du service était maintenu. Environ 600 salariés sur 4.300 se sont annoncés en grève, contre 800 le 7 septembre, d'après la direction.
A Grenoble, la situation était identique à celle de la dernière journée d'action, avec un trafic à hauteur de 75% et 25% de grévistes, selon la régie de transports. De même à Clermont-Ferrand, avec 70% de grévistes chez les conducteurs.
A Dijon, seuls 30% du service de bus était assuré selon la direction, 20% selon les syndicats.
Enfin dans le nord, 70% des bus circulaient à Lille et le trafic des bus était similaire à celui d'un samedi à Amiens.
Des préavis de grève ont été déposés dans 77 réseaux de transports urbains pour jeudi, soit un peu moins que lors de la précédente mobilisation le 7 septembre (103), a recensé mercredi l'Union des transports publics et ferroviaires.
Dans les aéroports
Le trafic aérien est perturbé jeudi. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit l'annulation de 50% des vols programmés à Orly et 40% à Roissy. Pour les autres aéroports français, 40% des vols seront annulés. A Nice Côte d'Azur, Marseille-Provence, Strasbourg-Entzheim et Bordeaux-Mérignac, notamment, un tiers des vols ont été annulés. Des retards étaient enregistrés à l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse.
Air France prévoit d'assurer 100 % de ses longs-courriers au départ de Roissy et d'Orly ainsi que 50 % des vols court et moyen-courriers Roissy et Orly. Les passagers sont invités à s'informer auprès de leur compagnie aérienne.
Dans la fonction publique et les entreprises
Quelque 19,77% des agents de la Fonction publique d'Etat, dont les enseignants, 15,04% des agents territoriaux et 12,14% des hospitaliers étaient en grève jeudi à la mi-journée, selon le ministère de la Fonction publique, des chiffres en recul par rapport au 7 septembre.
Education : Le taux d'enseignants grévistes s'élève jeudi à 25,8%, selon le ministère de l'Education, les syndicats de la FSU annonçant près de 55% de grévistes dans le primaire et 45% dans le secondaire, des chiffres stables dans le primaire par rapport au 7 septembre et en baisse dans le secondaire. Selon l'estimation provisoire du ministère dans la matinée, les enseignants des écoles étaient 32,68% à faire grève, et ceux du second degré 19,86%. Soit un total de grévistes de 25,8%, selon un communiqué. Dans le second degré, les professeurs étaient 22,8% à avoir cessé le travail dans les collèges, 20% dans les lycées professionnels, et 15,78% dans les lycées d'enseignement général et technologique.
La Poste : Quelque 16,5% de postiers étaient en grève jeudi à la Poste à 10 heures, contre 22,07% le 7 septembre, selon un communiqué de la direction.
Pôle emploi : L'appel à la grève a mobilisé autant de grévistes que le 24 juin mais un peu moins que le 7 septembre à Pôle emploi, l'un des plus grands services publics avec 50.000 salariés : 12% selon la direction et au moins 18% de sources syndicales.
Raffineries : Entre 50 et 80% des personnels des six raffineries Total en France étaient jeudi en grève, selon la direction du groupe pétrolier. La CGT du groupe a proposé la reconduction du mouvement, ce qui sera décidé lors des assemblées générales de grévistes dans la journée.
Justice : Alors que 17 organisations professionnelles ont engagé des actions depuis lundi pour réclamer davantage de moyens, le Syndicat de la magistrature (SM, 2e syndicat) a lancé un mot d'ordre de grève spécifique pour le 23.
Hôpitaux : La Confédération des Praticiens Hospitaliers et l'association des médecins urgentistes de France (Amuf) ont déposé un préavis de grève de 24 heures (service minimum). Les deux principales organisations de médecins des hôpitaux publics, la CMH et le SNAM, appellent à manifester. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE), engagé dans un mouvement de grève sur la pénibilité depuis le début du mois, compte manifester devant le Sénat. La Coordination nationale infirmière (CNI) a appelé à des actions locales et des débrayages. A l'AP-HP (assistance publique-hôpitaux publics) en Ile-de-france, plusieurs syndicats confédéraux appellent à la grève.
Médias : A France Télévisions, CGT, FO et CFTC ont déposé un préavis de grève reconductible à compter du 23 septembre, tandis que la CFDT appelle à un arrêt de travail de 24 heures. A Radio France, CGT et FO appellent à une grève reconductible. La CFDT et Sud appellent à cesser le travail 24 heures. Importantes perturbations à prévoir (France Inter, France Info, France Culture...). Le Syndicat Général du Livre et de la Communication écrite (SGLCE), une des branche de l'ex-syndicat du Livre appelle à la grève le 23, ce qui devrait occasionner une non-parution des quotidiens nationaux le 24.
Culture : L'intersyndicale des musées de France a lancé un appel à la grève de l'ensemble des personnels, reconductible dès le 24 septembre.
France Télécom : La direction recense 23,88% de grévistes à France Télécom à la mi-journée, un taux en baisse.
Energie : Quatre syndicats (CGT, CFTC,CGT, CGC) ont déposé des préavis à EDF, ainsi que FO de son côté.
Industrie : Appel dans plusieurs secteurs dont la métallurgie (automobile notamment) et la chimie. Chez Total, la CGT propose aux salariés de reconduire le mouvement, tout comme chez le chimiste Arkema (groupe Total).
Banques : Appel de plusieurs fédérations, dont FO-Banques et CGT Banques.
Commerce : Les six fédérations appellent à des arrêts de travail, des grèves et des manifestations.
Retraites : légère érosion dans la rue ?
Comme le cortège parisien s'élançait, l'Intérieur publiait à 13h les chiffres de la province pour cette nouvelle journée d'actions contre la réforme des retraites : "un peu moins de 410.000 manifestants". Le 7 septembre, ils étaient à la même heure 450.000. Mais ville par ville, les chiffres sont contradictoires.
Mobilisation en léger recul ou "dans les mêmes eaux" que le 7 septembre, comme la qualifie Bernard Thibault. Tout est question d'interprétation. Le ministère de l'Intérieur annonçait en tous cas "un peu moins de 410.000 manifestants" à la mi-journée pour cette nouvelle journée d'actions contre la réforme des retraites, contre 450.000 le 7 septembre à la même heure. Quelque 230 manifestations sont organisées à travers la France, soit une dizaine de plus qu'il y a deux semaines.
Disant se baser sur les chiffres d'une dizaine de départements, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, parle, lui, d'une mobilisation au moins égale voire supérieure à celle du 7, sans toutefois avancer encore de chiffre. "Si ça continue comme ça, ça veut dire que c'est du même niveau ou plus fort que le 7 septembre", a-t-il dit aux journalistes avant le début de la manifestation parisienne. La secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison a également estimé en tête du cortège parisien que la journée était "égale, si ce n'est plus importante" que le 7. La journée est "réussie" pour Annick Coupé, porte-parole de l'union syndicale Solidaires (Sud), observant qu'"en terme de manifestations, c'est plus important que le 7". "Aujourd'hui, on a plus de manifestants que les dernières fois", "pari gagné", a également déclaré François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, au départ du cortège parisien.
Le défilé à Paris, qui a démarré de la Bastille vers 13h, comptait alors 40.000 manifestants selon la police, qui souligne que c'est "7.000 de moins" que le 7. Il se dirige vers Denfert-Rochereau. La CGT a affrété 188 cars pour cette manifestation (182 il y a quinze jours). D'ores et déjà, Jean-Claude Mailly promettait "une suite si cela ne suffit pas", tandis que le cortège parisien s'élançait derrière une banderole "retraites, emplois, salaires, un enjeu de société".
Dans le détail
A Toulouse, 120.000 personnes sont descendues dans la rue selon les syndicats, 25.000 selon la police ce qui est, selon ces évaluations, plus ou moins que lors de la grande mobilisation du 7 septembre. La journée du 7 avait rassemblé dans les rues de la Ville rose environ 110.000 manifestants selon les organisateurs, 32.000 selon la préfecture. Le mouvement "ne s'essouffle pas", ont assuré plusieurs responsables syndicaux au cours de la marche qui a emmené les manifestants d'une rive à l'autre de la Garonne jusqu'à un rassemblement massif sur les Allées Jean-Jaurès.
A Marseille, les chiffres sont comme à l'accoutumée de l'ordre de 1 à 10 selon les sources : les syndicats revendiquent 220.000 manifestants contre 22.000 selon la police. Début septembre, les organisateurs avaient fait état de 200.000 personnes dans les rues. La police avait de son côté dénombré 27.000 manifestants sur le Vieux port.
La manifestation à Bordeaux a rassemblé entre 120.000 et 37.000 manifestants, selon CGT et la police. Le 7, entre 40.000 personnes, selon la police, et plus de 100.000, selon la CGT, étaient descendues dans la rue.
La manifestation à Lyon a compté entre 18.000 personnes, selon la police, et 36.000 d'après les syndicats, en légère hausse par rapport au 7, selon les deux sources cette fois : il y avait alors eu entre 16.000 et 35.000 manifestants.
Lors de la précédente journée d'action du 7 septembre, les syndicats avaient fait état de 2,7 millions de manifestants pour toute la France et la police de 1,1 million. En juin, près de 800.000 personnes étaient descendues dans la rue, selon la police et deux millions selon les syndicats. La réforme, qui prévoit notamment de reporter de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite, a été votée par les députés le 15 septembre. Elle doit être examinée par le Sénat à partir du 5 octobre.
Les enlèvements au Niger et au Nigéria sont a priori de nature différente. Dans le premier cas, les Français d'Areva et Vinci sont aux mains de radicaux islamistes algériens qui opèrent maintenant dans le Sahel sous le label d'al-Qaïda. Dans le cas du Nigeria, on se trouve face à des groupes aux motivations le plus souvent crapuleuses que les entreprises concernées sont habituées à gérer. Les revendications parfois plus politiques concernent le partage de la rente pétrolière.
Les frontières entre piraterie, crapulerie et combat politico-religieux finissent pourtant par devenir aussi poreuses que celles entre ces pays eux-mêmes. Les situations ont beau varier selon chaque zone ou ville, on en arrive finalement au constat que ces trafiquants, racketteurs et terroristes mettent tous au même pot, celui de la déstabilisation et qu'elle progresse à l'échelle du continent africain. Parti d'Algérie, l'islamisme radical s'est développé au Maghreb, s'est propagé à l'Est, maintenant dans le Sahel et il descend en Afrique noire. D'où l'inquiétude des chefs d'État.
La France est, elle aussi, la cible prioritaire de la filiale d'al- Qaïda en Afrique et des convertis qui reviennent en experts de leurs stages de formation en Afghanistan. Sa ferme réponse sur le voile, ses expulsions de radicaux, sa présence en Afghanistan, ses discrètes actions pour neutraliser des réseaux, son engagement secret sur le terrain et sa participation à certaines opérations militaires, constituent autant de motifs de vengeance pour les djihadistes.
L'ampleur de la menace et son extension en Afrique montrent que les réponses précédentes ne sont plus adaptées aux risques nouveaux. Il faut donc tout remettre à plat avec les pays eux-mêmes, à un moment où ils sont très fragilisés, la pauvreté étant source de bien des complicités. Entre la France qui a des intérêts vitaux à défendre, à commencer par l'uranium, et les États-Unis qui veulent se protéger du terrorisme en le traitant à la source, il y a quelques raisons pour mettre en place une stratégie plus globale que les ripostes au coup par coup. Sans pour autant faire de l'Irak ou de l'Afghanistan au Sahel puisqu'on en voit les résultats.
C'est la loi de l'accélération du temps de l'actualité: les manifestants ont à peine chaussé leurs baskets, les cortèges ne sont pas encore formés, qu'on s'interroge déjà sur le jour d'après. Il y aura aujourd'hui du monde dans la rue, surtout si le soleil est au rendez-vous, mais après la manif, que fait-on ? On discute, forcément. Tôt ou tard, il arrive un moment où l'on doit remiser banderoles et cars de CRS pour sortir de l'impasse. Le problème est que, cette fois, sur cette réforme des retraites, le compromis n'est plus de saison: notre Président veut la défaite des syndicats et de la gauche, qui veulent la défaite de notre Président. On distinguera donc bientôt des vainqueurs et des vaincus de la réforme des retraites. Mais ce sera du provisoire, car le seul verdict qui compte tombera avec l'élection présidentielle. Le jour d'après la manif, le vrai, viendra au printemps 2012.
Son fameux camp naturiste, qui attire 40 000 paires de fesses par an, a fait la renommée du village. Mais le Cap d’Agde s’inquiète aujourd’hui des dérives libertines inhérentes au genre.
L’esprit “familial” des débuts s’estompe. Les filles du bord de mer, dont Adamo célébrait jadis les vertus, ne sont plus chouettes du tout. Ni les gars, d’ailleurs. Les unes et les autres, à trop se dévêtir, auraient perdu toute tenue.
Voyeurisme et pornographie gagnent du terrain, à l’air libre, jusqu’à gêner le voisinage.
Les nudistes de la “première génération”, adeptes d’un dépouillement austère, se plaignent aussi. Ils demandent aux pouvoirs publics “de lutter contre ces insupportables excès”.
Intérêt financier oblige, on voit mal la station héraultaise renverser la tendance. L’innocence de ses jeunes années ne reviendra pas.
Biarritz, toujours très chic, a su se garder de pareille décadence. Elle accueille, ce matin, les journées parlementaires de l’UMP. On ne redoute, en terre basque, aucune indécence vestimentaire. Les ténors du parti, Bertrand et Copé, passent leur temps à se tailler des costumes ! Sur fond d’hypocrisie, bien sûr, à l’image des camarades du PS. “La politique, c’est l’art de feindre”, disait Machiavel.
Avant les élections, pourtant, chacun devra se découvrir. Sous peine d’une sévère déculottée…
Une grève contre la réforme des retraites sépare les journées parlementaires du PS, mardi et hier à Pau, de celles de l'UMP, aujourd'hui et demain à Biarritz : quel symbole ! L'opinion, au fur et à mesure qu'approche la présidentielle, redevient l'arbitre de la compétition politique dont le coup d'envoi a été donné, cet été, par le Président.
Personne, pas même l'intéressée, ne sait encore si Martine Aubry sera la candidate de la gauche. Nicolas Sarkozy, qui croit peu en une candidature de Dominique Strauss-Kahn, l'a pourtant désignée comme l'ennemie numéro un. Son mot d'ordre : harceler la patronne du PS pour démontrer, en dépit de la bonne ambiance retrouvée au sein du parti, qu'elle est incapable d'imposer une ligne.
La meilleure défense étant l'attaque, la majorité a décrété l'offensive, d'abord pour faire oublier les embarras sociaux et diplomatiques des dernières semaines. Cette diversion peut fonctionner à merveille : dans l'affaire des Roms, certains leaders de gauche sont tombés dans le piège en réagissant de manière démesurée, ce qui a permis à la droite de leur donner des leçons d'histoire.
Mais c'est surtout sur le fond que la majorité va enfoncer le clou. On n'a pas fini d'entendre parler de sécurité, tant ce thème présente, pour la majorité, le double avantage de correspondre à une attente de l'opinion et à une difficulté pour la gauche. Entre un Manuel Valls (Évry), ouvert, y compris à une approche ethnique de la délinquance, et un Noël Mamère (Bègles), opposé aux caméras et aux polices municipales, il y a comme une incohérence qui n'a pas échappé à l'UMP.
On le voit aussi sur les retraites. La droite a évidemment beau jeu d'affirmer, sondages à l'appui, que la gauche, qui n'y croit elle-même qu'à moitié, ne reviendrait pas à la retraite effective à 60 ans. Tout le monde a en effet compris, dès lors que l'on accepte d'allonger la durée de cotisation, que cette promesse ne serait qu'un droit théorique et au rabais, à l'exception de quelques catégories.
On le verra encore dans le débat budgétaire. L'opposition va combattre, légitimement, certaines dispositions fiscales et défendre la puissance de l'État et des collectivités. Crédible quand elle revendique une gouvernance moins anxiogène et des impôts plus équitables, elle aura beaucoup plus de mal à expliquer comment elle ferait pour conduire une rigueur partagée, tout en tenant certaines promesses coûteuses, comme celles de Benoît Hamon sur les salaires ou les retraites, quand il tente de se concilier les grâces d'Olivier Besancenot ou de Jean-Luc Mélenchon.
De ces exemples, on peut extraire un petit mode d'emploi de la vie politique des mois qui viennent. Primo, il va falloir sans cesse décoder les attaques de la majorité et se demander, même lorsqu'elles sont fondées, quelles faiblesses elles dissimulent. Deuzio, il est clair que le PS, dans cette campagne qui commence très tôt pour lui, manque de préparation et que Martine Aubry marque surtout des points en contre. Tertio, ce harcèlement annoncé par l'UMP pourrait surtout pousser l'opposition à avancer plus vite dans un contre-programme réaliste et dans l'apaisement de ses querelles.
Jamais, depuis l'échec de Lionel Jospin, la gauche n'a cru autant en son étoile et eu pareille envie de gagner. Mais elle sait aussi que si l'antisarkozysme sommaire tenait lieu de programme, il ne serait pas le meilleur moyen de durer.
Les cèpes menacés par le douglas, roi des forêts
Les exploitants forestiers l'adorent, les chercheurs de champignons le détestent : le douglas. Sous ce sapin, devenu le roi des forêts limousines, impossible ou presque de trouver du cèpe.
Laurent Cipolat, grossiste en champignons du côté de Neuvic, en haute Corrèze, ne s'en cache pas : il n'aime pas particulièrement le douglas. Ce sapin, originaire du Canada, qui, depuis la tempête de 1999, a investi massivement les forêts limousines.
« Si on continue comme ça, le cèpe va disparaître, prophétise-t-il. Ce qui a fait le cèpe en Corrèze, c'est l'épicéa et rien d'autre ». Le grossiste a vite fait ses calculs. « Sous des épicéas, vous avez cinq fois plus de cèpes que sous les hêtres. Sous les douglas, c'est très simple : il n'y a rien ».
Le problème est d'ordre génétique. Alors que le cèpe file le parfait amour avec l'épicéa, il refuse toujours de nouer la moindre relation avec le sapin américain. « La mycorhize ne se fait pas, constate Michel Ardiller, président de la Société mycologique du Limousin. La mycorhize, c'est la symbiose entre le champignon et les racines de l'arbre. Pour qu'il y ait reproduction, il faut qu'il y ait association ».
"Y a pas photo"
Quand le mycologue parle biodiversité, l'exploitant forestier répond rentabilité. Bernard Tissandier, propriétaire et exploitant basé à Faux-Mazuras, en Creuse, le dit tout net. « La cueillette des champignons », ce n'est pas son problème.
Cet adepte du douglas rappelle que la forêt limousine est avant tout « une forêt de production ». « Il faut savoir que l'épicéa n'est pas un arbre qu'on peut utiliser pour une charpente même si certains le font. Avec le douglas, on a un meilleur rapport qualité\prix. Il n'y a pas photo. » (...)
Fataliste, Laurent Cipolat n'hésite pas à se tourner vers d'autres marchés. « On a fait venir du cèpe des Vosges et des Ardennes où il y a eu une grosse pousse. S'il y a de moins en moins de champignons, j'irai me fournir à l'étranger. Pour l'instant, la Corrèze fait encore référence en matière de cèpe. Dans vingt ans, ce n'est pas sûr. »
Avec la Creuse et la Corrèze, la Haute-Loire est l’un des départements les plus productifs en cèpes. Son atout : disposer d’une forêt composée à plus de 75 % de résineux.
Le gouvernement français est prisonnier lui aussi. Pris au piège d'une situation qui échappe totalement à son contrôle comme à tous les jeux d'influence traditionnels. Pieds et poings liés devant les ravisseurs au même titre que les malheureux qu'ils ont enlevés. Pour le moment, en effet, il ne peut esquisser aucun mouvement, pas même l'ombre d'une colère ou d'une froide détermination pour répliquer aux ravisseurs des sept otages d'Arlit, dont cinq Français. Le moindre geste, la plus petite erreur de jugement pourraient avoir des conséquences fatales.
L'authentification de la revendication jihadiste a signifié l'échec d'une première course de vitesse. Les experts avaient prévenu : il fallait à tout prix intercepter le convoi du commando terroriste avant qu'il ne mette ses proies « à l'abri ». Tous les moyens les plus sophistiqués de localisation, ceux qu'on disait capables de retrouver une épingle à nourrice dans le désert, ont montré leurs limites. On ne se méfie jamais assez des sortilèges du Sahara...
Habdelhamid Abou Zeid, le chef d'al-Qaïda au Maghreb islamique, a donc la main. C'est lui qui mène le jeu. Cette réalité insupportable s'impose à un Nicolas Sarkozy totalement impuissant pour le moment. Il ne peut évidemment pas le reconnaître mais tout dans l'attitude de la France au cours des dernières 24 heures le confirme. Pas question, a reconnu Brice Hortefeux, d'engager une opération militaire. Elle serait à trop hauts risques et sans doute vouée à l'échec. Mais pas question non plus de payer ! Même si les actes ne sont pas toujours à la hauteur des professions de foi du Quai d'Orsay, la France a toujours affirmé sa répugnance à s'acquitter de rançons. Comment pourrait-elle aujourd'hui participer à l'armement de plus en plus poussé de ses adversaires ? Quant à négocier - la libération de prisonniers incarcérés en France ou en Europe par exemple - cela reviendrait à une autre reddition. Paris a suffisamment cédé ici et là - « toujours » selon l'ancien ambassadeur à Dakar, Jean-Christophe Ruffin - pour ne pas comprendre les dangers d'une nouvelle abdication symbolique devant le chantage.
A supposer qu'on puisse en trouver de bons et crédibles -ce qui n'est pas évident- les intermédiaires « amis », libyens ou algériens, disposeraient, dans le meilleur des cas, d'une marge de manœuvre infime. Si Nicolas Sarkozy ne peut qu'afficher une compassion de circonstance avec les familles des otages, et un volontarisme naturel sans doute sincère, il n'a déjà plus les moyens - il le sait - de « tout mettre en œuvre » (selon la formule consacrée) pour libérer les captifs. Ni même, peut-être, la résolution de le faire. Trop tard... Le temps, qui se dilue dans l'alternance de soleil et de froid du désert, joue contre lui.
Évian se laisse habiller par le créateur Issey Miyake
La nouvelle bouteille des fêtes de fin d’année Évian s’est dévoilée. L’édition 2010 est signée d’Issey Miyake.
Née du Pleats Please, le fameux plissé du créateur, une fleur imaginaire aux couleurs chatoyantes l’habille.
Aeux quatre, ils formaient la « Dream Team » économique de Barack Obama. Chaque matin ou presque, ils conseillaient le président des Etats-Unis sur la conjoncture, les marchés, les mesures à prendre dans la pire crise financière depuis près d'un siècle. Il ne reste plus que le secrétaire au Trésor, Tim Geithner. Le directeur du Budget, Peter Orszag, est parti en juillet. La présidente du Comité des conseillers économiques, Christina Romer, a quitté ses fonctions au début du mois. Et le flamboyant Larry Summers abandonnera la direction du Conseil économique national à la fin de l'année. Tous trois ont de gros cernes sous les yeux après deux années épuisantes. Ils ont aussi envie de faire autre chose. Mais ils sont aussi au coeur de ce qui apparaît aujourd'hui comme l'échec majeur de Barack Obama : l'Amérique n'est pas sortie de la crise et rien ne permet d'espérer une guérison rapide. Le chômage touche un actif sur dix, plus de 10 millions de foyers ont la tête sous l'eau (leur maison vaut moins que leur emprunt) et le déficit budgétaire culmine à plus de 1.600 milliards de dollars.
En remodelant son équipe économique, le président a une chance unique de donner une nouvelle orientation, ou au moins l'impression d'une nouvelle orientation. Il a déjà désigné Austan Goolsbee, l'un de ses plus anciens conseillers, pour remplacer Christina Romer, et Jacob Lew pour prendre le fauteuil de Peter Orszag, fauteuil qu'il avait déjà occupé du temps de Bill Clinton. Le choix du successeur de Summers sera déterminant. Si le jeu paraît pour l'instant très ouvert, la Maison-Blanche ayant fait savoir que le président prendrait son temps, le champ d'action, lui, semble singulièrement se refermer. Au-delà des débats sur la taxation des hauts revenus, sur une nouvelle relance budgétaire, sur les mesures pour l'emploi, transparaît un réel désarroi. C'est vrai pour la politique monétaire, où il semble ne plus y avoir d'autre possibilité que d'imprimer toujours plus de billets pour empêcher la déflation - tel était le sens du communiqué publié mardi par la Réserve fédérale des Etat-Unis, laissant prévoir de nouveaux achats d'actifs par la banque centrale. C'est vrai aussi pour la politique budgétaire. Les 800 milliards de dollars du plan de relance voté début 2009 ont limité la récession mais ils n'ont pas relancé durablement la machine. Certains démocrates et presque autant d'économistes réclament de nouvelles mesures massives de soutien de l'activité. Pourtant, même à supposer que les prêteurs continuent d'avancer des fonds aux Etats-unis pour financer leur déficit public à des taux d'intérêt ridiculement bas, rien ne garantit l'efficacité de l'arme budgétaire. Le successeur de Larry Summers devra définir la martingale pour créer des emplois et préserver la stabilité financière. Les deux sujets sur lesquels Summers va désormais travailler… à Harvard.
La Commission européenne rendra sa copie sur le remodelage de la surveil-lance et de la coordination macroéconomique au sein de la zone euro le 29 septembre, la « task force » Van Rompuy le 29 octobre. En dépit du diagnostic aujourd'hui largement partagé de l'échec du Pacte de stabilité et de croissance à assurer la soutenabilité des finances publiques au sein de la zone euro, les avis diffèrent sur les mesures à prendre, de sorte qu'on peut craindre un compromis insuffisamment ambitieux pour mettre la zone euro à l'abri d'une nouvelle crise.
Les objectifs généraux ne sont pas en cause : il s'agit à la fois de renforcer le Pacte de stabilité, afin qu'il soit mieux respecté, et d'élargir la surveillance macroéconomique à l'ensemble des déséquilibres de chaque économie - pas seulement dans le champ strictement budgétaire. C'est ce à quoi se sont attachés les deux groupes de travail, principalement sous deux angles : primo, un « semestre européen » au cours duquel, chaque année, le budget et plus largement les politiques macroéconomiques de chaque Etat membre seront examinés par la Commission et le Conseil avant leur vote par le Parlement national ; secundo, un renforcement des sanctions à l'égard des contrevenants au Pacte.
Après le Conseil du 16 septembre, il semble que les propositions n'offriront pas de rupture radicale avec la procédure de surveillance existante, qui a pourtant échoué. Si le « semestre européen » peut créer les conditions d'un début de « gouvernement européen », avec une attention plus forte portée aux orientations nationales, on peut toujours craindre un manque d'engagement pratique des Etats en faveur d'une véritable gouvernance budgétaire.
Tout d'abord, l'élargissement de la surveillance macroéconomique n'est assorti d'aucun dispositif nouveau de coercition : la menace de sanctions reste réservée au domaine strictement budgétaire, tandis qu'une dérive par exemple de la compétitivité d'un pays fait juste l'objet de rapports et de réunions différant peu, fondamentalement, du dispositif de coordination actuel (la surveillance via les grandes orientations de politique économique), qui n'a jamais été véritablement mobilisé par le Conseil. Les sanctions budgétaires elles-mêmes ne sont pas fondamentalement remodelées.
Ensuite, la question délicate d'une éventuelle restructuration des dettes souveraines n'est pas évoquée. On comprend la prudence des dirigeants européens sur ce sujet dangereux. Cependant, les marchés continuent d'attribuer une probabilité élevée à une dévalorisation partielle de certaines dettes souveraines dans la zone euro. Reconnaître officiellement cette éventualité inciterait les Etats à plus de discipline et les marchés à prêter plus rigoureusement aux Etats. Maintenant que le Fonds de stabilité est (presque) opérationnel, que la BCE agit comme prêteur en dernier ressort et que les « stress tests » ont accru la transparence financière, les risques de contagion sont plus limités, même s'ils n'ont évidemment pas disparu.
Enfin et surtout, le Conseil demeure au centre du dispositif de surveillance : c'est à lui de déclencher les sanctions par un vote à la majorité qualifiée (hors le pays en cause). Or il sera toujours difficile à une assemblée de ministres des Finances de sanctionner l'un des leurs, surtout lorsqu'il représente un grand pays et surtout lorsque d'autres sujets épineux (la politique agricole commune, les perspectives budgétaires) sont également en cours de discussion.
Ainsi, le problème principal de la surveillance risque de ne pas être traité. Une piste serait par exemple de créer des incitations à la discipline, potentiellement plus efficaces que les sanctions. Delpla et von Weizsäcker ont ainsi proposé un mécanisme de mise en commun des émissions souveraines dans la limite de 60 % du PIB, chaque pays devant se débrouiller seul avec les marchés pour lever des fonds au-delà de cette limite, à un taux fortement différencié selon le niveau de dette. D'autres mécanismes d'incitations pourraient être envisagés, par exemple en rendant variable une partie des déboursements européens au titre des fonds de cohésion et régionaux.
Une autre piste consisterait à préserver la souveraineté nationale budgétaire tout en responsabilisant les Etats face aux conséquences européennes de leurs actions nationales, sur le modèle de ce qui se met en place pour la surveillance financière : des autorités européennes munies d'une certaine indépendance et reposant sur l'expertise d'autorités nationales elles aussi indépendantes.
Laurence Boone est chef économiste France chez Barclays Capital, Agnès Benassy Quéré est directrice au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).
Bis repetita. Cette journée du 23 septembre ressemblera à la précédente. Des manifestations fleuriront dans toute la France contre la réforme des retraites. Les transports, la distribution du courrier et les cours dans les écoles et les établissements d'enseignement secondaire seront perturbés. Le gouvernement se dira à nouveau prêt à accepter quelques concessions au Sénat. Les anticipant insuffisantes, les syndicats décideront dès après-demain de la suite à donner à leur mouvement.
A quelques heures de ce nouveau rendez-vous, osons quelques remarques toutes simples, au-delà même du fond du sujet, qui reste que les Français sont partis en retraite, en 2008, deux ans plus tôt que la moyenne de l'Union à 27. La première est que, quel que soit le nombre de personnes qui défileront aujourd'hui, il sera osé d'en tirer la conclusion qu'elles expriment le sentiment de la France toute entière ! Un peu plus de deux millions de personnes le 7 septembre, c'était important. Mais ce n'était pas non plus un plébiscite, surtout si l'on considère que les partis d'opposition se mobilisent fortement. Au passage, mettons les pieds dans le plat : n'est-il pas étonnant que l'écart entre le décompte de la police et des syndicats dans une ville comme Marseille soit devenu un sujet de plaisanterie (27.000 dans un cas, 200.000 dans l'autre), et que le chiffre quasi officiel dans le débat public devienne le second ? Cet exemple n'est pas isolé.
Le second point concerne l'idée répétée en boucle sur l'absence de débat et le « passage en force » du gouvernement. Outre le fait qu'il se sera écoulé six mois entre les premières consultations et le vote définitif de la loi, qui peut prétendre que les Français n'ont pas entendu parler des retraites et que la réforme a atterri comme un ovni ? En 2003, 2007 et encore cette année, des mois, des milliers de pages de journaux et des heures de télévision leur ont été consacrées...
Enfin, l'envie de corriger par les retraites tous les défauts du marché du travail surprend. Après la pénibilité, la situation des femmes occupe désormais le devant de la scène. Les statistiques et les moyennes sont à manier avec prudence. Elles disent pourtant que celles qui liquident actuellement leur pension à 65 ans ont en moyenne arrêté de travailler depuis vingt ans... Difficile de croire qu'une interruption aussi longue soit totalement subie. Il est temps de se rappeler que tous les problèmes de notre société ne se ramènent pas au seul âge de la retraite.
Christine Lagarde :«Au toal, les banques vont être mises à contribution à hauteur de 1 milliard d'euros»
Après l'Allemagne, c'est au tour de la France d'instaurer une taxe bancaire visant à prévenir le risque d'une éventuelle faillite. Quels sont ses contours ?
Les banques vont être mises à contribution à hauteur de 1 milliard d'euros. Il y a d'abord la taxe bancaire qui s'appliquera à compter de l'année prochaine à une vingtaine de banques, établissements de crédits et entreprises d'investissement. Elle abondera le budget de l'Etat, à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain, de 555 millions en 2012 et de 810 millions dès 2013. Assise sur les actifs risqués, elle gonflera à mesure que s'accroissent les exigences en fonds propres prévues par le comité de Bâle. Elle frappera les banques françaises, au titre de leur activité internationale, mais aussi les banques étrangères, au titre de leur activité française. Le principe est clair : plus une banque prendra de risques, plus elle sera taxée. Des accords sont en cours de négociation pour éviter la double imposition d'entreprises qui seraient frappées à Paris et à Londres, au titre des mêmes actifs.
C'est une bonne nouvelle pour le budget de l'Etat puisqu'il récupérera le produit de la taxe…
Ne nous trompons pas sur l'objectif : ce n'est pas une mesure de rendement, mais un projet pour inciter les établissements financiers à contrôler leur prise de risque. Ce n'est pas une mesure punitive.
La taxe sera-t-elle déductible de l'impôt sur les sociétés ?
Comme toutes les charges, elle sera effectivement déductible.
Le montant de la taxe peut sembler modeste au regard de la fourchette évoquée au printemps (entre 300 et 1 milliard d'euros)…
Il faut avoir une vision globale : outre la taxe bancaire, j'ai décidé d'accroître la participation des établissements financiers au fond de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. Un arrêté sera publié en ce sens dans les jours qui viennent. Objectif : financer le relèvement de 70.000 à 100.000 euros du montant garanti pour chaque déposant à compter du 1er janvier 2011. A cette occasion, j'ai décidé de réduire de 2 mois à 20 jours le délai entre la demande de prise en charge d'un déposant et le versement d'argent effectif par le fonds de garantie. Par ailleurs, la contribution pour frais de contrôle, qui contraint les banques à assumer les frais de leur propre supervision, représentera un prélèvement supplémentaire de 125 millions d'euros. En 2013, c'est donc plus d'1 milliard d'euros de recettes supplémentaires qui seront prélevés auprès des banques. Ce n'est pas rien ! Mais le but n'est pas non plus d'étrangler les banques.
Comment justifier le fait que la taxe française rapporte moins que l'allemande ?
Le gouvernement allemand anticipe un produit de l'ordre de 1,5 milliard d'euros à l'horizon 2013. Nous tablons sur 1 milliard d'euros en comptabilisant les trois taxes précitées. Or, l'industrie bancaire allemande pèse 1,5 fois plus que la nôtre. L'effort est donc proportionnellement le même. J'ajoute que l'Allemagne a consacré l'équivalent de 5% de son PIB à son plan de sauvetage des banques pendant la crise, contre 1,1% de PIB pour la France. Et que les banques allemandes n'ont à ce stade remboursé qu'une faible part, alors que leurs homologues françaises en ont remboursé les trois quarts.
Le rendement de la taxe britannique serait de 2 milliards de livres…
Par rapport au poids du secteur financier, nous sommes là encore largement en ligne.
La taxe bancaire frappera-t-elle les hedge funds ?
Non et d'ailleurs ni les Anglais ni les Allemands ne les soumettent à la taxe. La régulation des hedge funds est un sujet épineux en soi puisque la directive AIFM (alternative investment fund managers) qui était bien partie pour être adoptée au printemps sur la proposition espagnole est pour l'instant bloquée. Les Britanniques ont plaidé pour que les fonds off-shore bénéficient du passeport européen, ce à quoi nous étions opposés avec une large majorité de pays européens. Maintenant, le texte proposé par les Belges accepte le passeport européen pour les fonds off-shore. La situation est donc délicate mais nous espérons encore faire valoir nos vues pour une adoption de la directive _ absolument nécessaire par ailleurs _ avant la fin de l'année.
Nicolas Sarkozy est favorable à une taxe sur les transactions financières pour financer le développement. Comment est-elle censée s'articuler avec les nouveaux prélèvements que vous venez d'évoquer ?
C'est une problématique tout à fait différente. Avec l'Allemagne, nous plaidons pour des financements innovants visant à soutenir le développement et l'écologie. Les Britanniques et les Américains sont plus réticents. J'espère avancer à l'occasion du G20 de Séoul.
Parmi les sujets bancaires encore en suspens figure la question des établissements systémiques. Etes-vous favorable à une surcharge en fonds propres pour les banques reconnues systémiques ?
Il faut considérer toutes les options possibles sur ce dossier. Mais par principe, il me semble qu'ajouter une nouvelle couche de fonds propres à certains établissements n'est pas la panacée absolue. Une autre option consiste à mettre en place des mécanismes de résolution des crises qui permettent de gérer les difficultés d'un établissement de grande taille sans mettre en péril tout le système bancaire. C'est une voie qui n'est pas encore défrichée et à propos de laquelle j'ai demandé à Jean-François Lepetit un rapport dans la perspective du G20 de Séoul. Une troisième piste enfin est de renforcer d'une manière très rigoureuse voire inquisitoriale les pouvoirs des régulateurs en matière de supervision des établissements considérés comme systémiques. Je pencherais plutôt pour ces deux dernières options.
En matière de bonus, quels sont les enseignements du rapport que vous avez commandé à Michel Camdessus l'an dernier ?
Le rapport en tant que tel n'est pas terminé car Michel Camdessus souhaite encore évaluer l'impact des mesures déjà prises sur l'éventuelle mobilité des équipes de traders dans les banques. Mais il a déjà dressé une série de recommandations qui seront utiles dans le cadre du futur G20 et des travaux du Conseil de stabilité financière. Cela m'a déjà conduit à prendre deux mesures. D'abord, je vais intégrer un nouvel amendement au projet de loi régulation bancaire et financière qui doit passer en deuxième lecture au sénat la semaine prochaine : pour prolonger l'action de Michel Camdessus, je vais confier à l'Autorité de contrôle prudentiel la mission de surveiller la bonne application des règles liées à la rémunération dans les banques. Par ailleurs, j'ai demandé au Conseil de stabilité financière de nous remettre un rapport chaque année au premier semestre faisant le point sur les pratiques dans les différents pays et facilitant la comparaison. Celui d'avril dernier concluait à une application plus stricte des règles sur les bonus dans les pays d'Europe continentale que dans les pays anglo-saxons. Il sera intéressant de voir comment les choses évoluent.
Compte tenu du calendrier d'application de Bâle 3, croyez-vous toujours au risque de ralentissement du financement de l'économie par les banques ?
Avec un ratio de fonds propres de base de 7 % à l'horizon 2019, les banques ne devraient plus utiliser cet argument contre la réforme prudentielle.
Craignez-vous toujours que les Américains n'appliquent pas Bâle 3 ?
Avec toute la pression que nous exerçons, je doute qu'ils aient le choix.
Retraites : perturbations dans les transports à prévoir jeudi
Le trafic aérien, ferroviaire, les métros et les RER seront perturbés, jeudi 23 septembre, en raison de la nouvelle journée d'action à l'appel des syndicats contre le projet de réforme des retraites.
Trains. Les syndicats de cheminots CGT, UNSA et CFDT ont appelé à une grève de vingt-quatre heures. Il faudra compter un TGV et un TER sur deux, ainsi que deux Transilien sur cinq, annonce mardi la SNCF. Pour les liaisons Corail de jour, un train sur quatre circulera en moyenne. Le préavis court de mercredi 19 heures à vendredi 8 heures, soit la durée habituelle en cas de grève d'une journée.
Circuleront un TGV sur deux en moyenne pour les liaisons entre Paris et la province, un TGV sur cinq de province à province, un train intercités sur deux dans le Nord, trois trains sur dix dans l'Est et l'Ouest, un train sur quatre dans le Sud-Est. Trafic normal sur l'Eurostar Paris-Londres et quasi normal sur le Thalys Paris-Bruxelles.
SUD-Rail, troisième force syndicale dans l'entreprise publique, a déposé un préavis de grève reconductible à partir de jeudi. FO et la CFTC, qui ne sont pas représentatifs au plan national à la SNCF, ont aussi appelé à un mouvement reconductible dans la dizaine de régions où ils sont implantés.
Métros et RER. Le trafic sera perturbé jeudi dans le métro et sur les RER A et B, les plus affectés, annonce mardi la RATP. Sur le réseau des bus et tramways, la Régie autonome des transports parisiens prévoit sur son site Internet des perturbations "légères", avec une fréquence moyenne de trois bus sur quatre.
Selon l'entreprise, trafic normal sur les lignes 1 et 14, quasi normal sur les lignes 4, 6 et 11, trois trains sur quatre sur la ligne 13, deux trains sur trois pour la ligne 10, un train sur deux pour les lignes 2, 3, 3bis, 5, 7, 7bis, 8, 9 et 12.
Un train sur deux est prévu sur la ligne A du RER, un train sur cinq aux heures de pointe pour la ligne B, trafic quasiment normal sur les lignes 2 et 3 du tramway et trois rames sur quatre pour la ligne 1, trois bus sur quatre sur toutes les lignes.
Un préavis de grève de vingt-quatre heures a été déposé par les syndicats CFDT, CFTC, CGC, CGT, UNSA et les Indépendants. FO et SUD-RATP, qui sont favorables à un mouvement plus dur, n'appellent pas formellement à la grève, mais les préavis reconductibles du 7 septembre sont toujours en cours, soulignent les organisations.
Transports de province. Les syndicats appellent à la grève dans 77 grandes villes ou agglomérations sur 110, selon l'Union des transports publics. Les services devraient être fortement perturbés, voire nuls.
Transport aérien. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit que les compagnies aériennes soient contraintes d'annuler jeudi 50 % des vols programmés à Orly et 40 % à Roissy. Air France prévoit d'assurer 100 % des long-courriers mais annonce des annulations de court et moyen-courriers.
Éducation. Le syndicat SNES-FSU dit prévoir une mobilisation "autant, sinon plus forte" que le 7 septembre où il annonçait 55 % de grévistes dans les collèges et lycées. Le ministère de l'éducation nationale ne fournit aucune prévision.
Infos sur le trafic de la RATP : http://www.ratp.fr/
Infos trafic SNCF : http://infolignes.com/
Infos trafic Transilien : http://www.abcdtrains.com/ ; numéro vert gratuit : 0805 700 805.
COURAGE,
C'EST PAS FINI CES CONNERIES !