Pour inciter vos clients à manger plus équilibré, êtes-vous prêt à leur proposer deux tailles de plats, à favoriser les cuissons à la vapeur, au four et au gril et à mettre des légumes cuits et crus dans les entrées et les plats ?
Ces questions figurent en tête d'une liste que la société Accor Services va envoyer, à partir de novembre, à 335 000 restaurateurs affiliés à ses Ticket Restaurant, dans six pays européens (France, Belgique, Italie, Espagne, Suède et République tchèque), dont 160 000 en France.
Accor Services se présente comme le leader mondial des titres de services prépayés. L'entreprise distribue ses chèques restaurant à 32 millions de personnes par jour dans 40 pays (1,2 million en France). Elle a remporté l'appel à propositions que la Commission de Bruxelles a lancé en 2008 dans le cadre de sa politique de santé publique et de promotion de l'alimentation équilibrée.
Pour lutter contre l'obésité, Accor Services a suggéré de mettre en oeuvre le projet Food, acronyme de Fighting Obesity through Offer and Demand ("lutter contre l'obésité en agissant sur l'offre et la demande"), dans les six pays où elle savait disposer de partenaires - experts en nutrition, universitaires, responsables de santé publique. Ces experts ont mis au point une liste de recommandations nutritionnelles. Certaines sont communes aux six pays, d'autres tiennent compte des habitudes culinaires nationales.
Aux restaurateurs français, Food recommande d'assaisonner sans excès de graisses ni de sel, de présenter des desserts à base de fruits frais et de produits laitiers, du pain complet, des olives ou des fruits secs à l'apéritif, ainsi qu'une carafe d'eau. Aux Belges, il suggère de ne pas mettre de sel sur la table ou de remplacer le beurre qui accompagne le pain par de l'huile d'olive. Aux Espagnols, il conseille de servir les sauces séparément, pour que chacun puisse doser la quantité souhaitée. Aux Tchèques, il propose de réduire les portions des goulaches (ragoûts), de servir moins de viande et plus de légumes, ainsi que des salades.
Les restaurateurs qui accepteront de suivre ces consignes figureront sur la liste d'établissements recommandés par le programme Food, affichée sur le site www.food-programme.eu et envoyée aux 171 700 entreprises qui proposent des Ticket Restaurant (48 500 en France). Ils recevront gratuitement des porte-menus mentionnant les conseils des experts aux clients, tels que "goûtez les aliments avant de les saler, essayez d'autres condiments, réduisez votre utilisation en matières grasses et préférez les végétales, mangez au moins 5 portions de fruits ou légumes par jour", etc. Ces recommandations seront également envoyées, sous forme d'affiches, aux entreprises adhérentes.
Rafaële Rivais
samedi 31 octobre 2009
Le programme européen Food invite les restaurateurs à cuisiner plus sainement
Taxer les banques ? Non, mais...
Adresse aux députés et sénateurs : ne taxez pas les banques, mais facturez-leur le coût de la garantie des dépôts.
Ces jours-ci, les députés débattent de la taxation des banques, au motif de 1) leur responsabilité dans la crise, 2) leur retour spectaculaire aux profits. Je crois que les parlementaires ont mal posé la question, et donc apportent des mauvaises solutions.
Plutôt que d’augmenter une seule année l’Impôt sur les Société (amendement Migaud) pour les banques, il existe une bien meilleure façon de « faire payer les banques », en leur tarifant à un prix de marché l’assurance implicite de l’État sur les dépôts.
Augmenter l’IS une seule fois est éminemment discriminatoire. Pourquoi les banques, alors qu’elles ont déjà commencé à remboursé les prêts aidés consentis il y a une ? Pourquoi les constructeurs d’automobiles, qui ont pourtant reçu 6 Md€ de l’État (non remboursés jusqu’ici) ne sont pas concernés ? Pourquoi l’IS ? Pourquoi une seule fois ? S’il y a quelque chose à redresser, pourquoi seulement en 2010 ? On le voit bien, l’amendement Migaud est une mesure de circonstances, qui en outre frappe les banques juste au sortir de la crise, ce qui probablement n’est pas une bonne idée, dans la mesure où elles ont probablement encore des actifs toxiques sur leurs bilans.
La bonne solution est de taxer les rentes de situation des banques . À la différence de l’amendement Migaud (NB : Le paragraphe qui suit est une version remaniée d’un article dans ma chronique des Echos de septembre. Comme l’amendement Migaud montre que les députés ont de bonnes idées mais pas la bonne solution, je me permets de leur écrire ce billet), ceci est conforme à l’efficacité économique (dit de manière abrégée, il est optimal d’éliminer les rentes, pour augmenter la création de richesse). La plus importante rente des banques réside dans l’assurance quasi-gratuite par l’État des dépôts à vue. Depuis les années 1930, les États garantissent les dépôts à vue des épargnants auprès des banques pour éviter les faillites bancaires en chaîne. C’est une excellente mesure. L’Angleterre n’avait pas –curieusement- une telle protection des dépôts jusqu’en 2008 ; c’est ainsi qu’on vit en 2008 des queues d’épargnants espérant retirer leurs dépôts avant la faillite crainte de Northern Rock.
Il est donc complètement légitime –et efficace- que les États assurent les dépôts auprès des banques. Mais à quel prix facturer cette assurance ? Les banques (en France, et dans une moindre mesure dans les autres pays) ne payent presque rien pour cette assurance essentielle à leur survie. En France le Fonds de Garantie des Dépôts (FGD) assure ces dépôts à vue - 1200 milliards € (Md€) - avec, en face, des réserves de 1,7 Md€ (0,14% du montant !), abondées par une cotisation annuelle des banques de 80 millions € (soit 0,007% des dépôts !).
Évidemment, cette assurance seule est insuffisante. Si assurance il y a, c’est parce que nous savons tous qu’en cas de faillite d’une banque, nos dépôts seront garantis directement par l’État et non par les maigres réserves du FGD ! Le FGD permettrait d’assurer les épargnants contre la faillite isolée d’une petite banque régionale, mais pas d’assurer l’ensemble du système bancaire français, en temps de crise systémique comme en 2008 ! Les banques françaises ne payent pas donc cette garantie implicite, sur laquelle pourtant elles prospèrent ! Ceci explique une partie importante des « surprofits » des banques.
Proposition de réforme
La bonne réforme est de tarifier cette assurance à un coût approprié. Le problème est que ce tarif est difficile à mesurer : sans garantie de l’État, il n’y aurait plus de banques en temps de crise. L’État est donc le seul à pouvoir fournir l’assurance contre les crises systémiques, nous ne pouvons donc pas dériver du marché le prix de cette assurance.
Le coût de la liquidité pour les banques se décompose de :
· la liquidité elle-même (aller chercher les dépôts auprès des épargnants en construisant et exploitant des agences bancaires, ainsi que le réseau des paiements) ;
· du prix de l’assurance qu’ils doivent fournir à leurs épargnants pour les assurer qu’il n’y aura pas défaut.
Aujourd’hui, les banques payent une prime d’assurance de 0,007% par an (80 millions € par an pour des dépôts de 1200 Md€). C’est évidemment ridicule pour une assurance contre le risque systémique (qui par nature est rare mais violent). Une analogie : assurer sa maison contre les catastrophes naturelles coûte significativement plus cher à San Francisco qu’à l’intérieur des États-Unis (à cause des risques de tremblement de terre) et pourtant les grands tremblements de terre (Big Ones) arrivent moins souvent que les grandes crises bancaires. Alors, il n’y a pas de raison de ne pas faire payer aux banques ce risque de crise systémique, certes rare mais coûteux.
La BCE nous fournit une indication sur la tarification de ce risque. À côté de son taux central (taux refi, aujourd’hui à 1%) que tout le monde regarde, il existe un taux bas, dit ‘facilité de dépôt’ qui est le taux auquel les banques qui ont trop de liquidité par devers elles peuvent prêter à très court terme à la BCE. Ce taux, en général 1% en dessous du taux refi (Il est en ce moment, et de manière exceptionnelle, à 0,25%, alors que le taux refi est à 1%), mesure le taux auxquels les banques peuvent trouver un investisseur SANS RISQUE à très court terme pour leur liquidité excessive. Ce taux de facilité de dépôt est en un sens le meilleur prix pour les banques d’une garantie complète et sans risques de leurs liquidités, étant donné l’environnement de marché. Le taux de la facilité de dépôt mesure bien la garantie complète de remboursement, sans la liquidité (puisque dans ce cas ce sont les banques commerciales qui la fournissent). Or c’est bien ce prix que nous cherchons ici pour la garantie des dépôts des épargnants auprès des banques. Trouvons donc quelque chose d’analogue pour notre cas.
Je suggère donc l’on tarifie l’assurance des dépôts des épargnants en fonction du taux de facilité de dépôt. Comme il faut que les banques puissent couvrir leurs coûts de collecte des liquidités auprès des épargnants (entretien du réseau d’agences bancaires), on peut envisager un taux d’assurance de 0.50% à 1.0% en dessous du taux de la facilité de dépôt (Si l’on craint que la BCE ne manipule le taux de la facilité en le laissant trop bas pour aider les banques, ont peut envisager une formule du type : taux refi – 1.50% ou taux refi – 2.0%).
En moyenne sur un cycle économique, le taux de la facilité de dépôt est d’environ 2%. Comme les dépôts à vue en France sont de 1 200 Md€, la tarification de la garantie des dépôts à 1% rapporterait en moyenne 12 Md€ par an (0.6% du PIB). Avec un taux de 1.5%, on obtiendrait 18 Md€ (0.9% du PIB). En pratique, chaque banque paierait sa prime d’assurance à l’État une fois par mois, en prenant en compte le montant moyen des dépôts chez elle le mois précédent du mois, et le taux de la facilité de dépôt de la BCE ce moi-là.
L’avantage de ce mécanisme est multiple :
· Il réduit une rente patente des banques, ce qui permettra à la fois une meilleure efficacité économique et la réduction des « surprofits » des banques.
· Cette prime d’assurance serait contra-cyclique (les banques paieraient beaucoup en phase de croissance et rien en récession). Les banques prendront moins de risques en période de boom, et plus en période de ralentissement.
· Ainsi, au vu des taux probables de la BCE, les banques ne paieraient rien en 2009 et en 2010. Mais elles commenceraient au sortir de la récession, en 2011.
· Cette prime permet à l’État de faire payer sur long terme aux banques les coûts massifs des crises bancaires qui arrivent une fois par génération.
· Les gains pour les finances publiques seraient non-négligeables : 12 à 18 Mds€ par an !
· Il n’y a aucun risque de délocalisation ; cette prime d’assurance concerne l’épargne déposée en France. Une banque qui irait mettre son siège social à Londres ou Genève devrait quand même payer cette prime pour les dépôts en France. On ne peut pas délocaliser les dépôts à vue des épargnants.
· Cette mesure n’est pas obligatoire (à la différence des différentes taxes discutées aujourd’hui au Parlement) et n’entre pas dans le périmètre des Prélèvements Obligatoires. Une banque qui ne voudrait pas payer cette assurance le pourrait, si, bien sûr, elle annonce à ses clients que leurs dépôts ne sont pas assurés par l’État. Nul que doute que très peu, voire aucun, des déposants ne l’accepterait.
· Ce serait un bon moyen de mesurer l’attachement des dirigeants de banques envers l’économie de marché et la lutte contre les rentes, qui pèsent sur notre croissance.
En pratique, je ne prétends évidemment pas avoir la meilleure solution quant à la bonne tarification de l’assurance des dépôts, mais je pense que c’est un bon débat à lancer. Je suggère aux parlementaires (et à Bercy) de lancer le débat sur cela et de lancer une étude académique sur ce thème, avec pour objectif une réforme en 2010. Un indice, le Professeur Charles Calomiris, de Columbia University, est un grand spécialiste de la tarification de cette assurance.
JACQUES DELPLA
Tapie condamné à rembourser 1,3 millions d'euros au Crédit municipal de Marseille
L'ancien président de l'Olympique de Marseille Bernard Tapie devra rembourser au Crédit municipal de Marseille la somme de 1.313.129,76 euros, le tribunal de commerce de Paris ayant débouté un autre créancier s'opposant à ce remboursement, a indiqué samedi son avocat à l'AFP.
Dans le cadre de la liquidation judiciaire des sociétés de M. Tapie, les créanciers tiers ont la possibilité de contester des remboursements à d'autres créanciers. La société Révision Conseil s'est opposée à plusieurs créances, dont celle du Crédit municipal de Marseille. Le tribunal de Paris a déclaré vendredi cette action irrecevable, et a demandé au liquidateur de procéder au paiement, a expliqué l'avocat, Me Maurice Lantourne.
Bernard Tapie avait souscrit pour le compte de l'Olympique de Marseille deux emprunts auprès du Crédit municipal, se portant personnellement caution. Il n'avait jamais remboursé, hormis 100.000 francs (15.245 euros) récupérés au terme du procès des comptes du club de football.
"Bernard Tapie est solvable. Il n'y a pas de raison qu'il ne rembourse pas", a réagi l'adjointe au maire et présidente du Crédit municipal de Marseille, Jeannine Imbert, dans les colonnes du quotidien La Provence.
Elle s'est dite "très contente de faire rentrer cet argent dans les caisses du Crédit municipal dont la mission est d'aider les personnes en difficulté".
Me Maurice Lantourne a indiqué samedi à l'AFP que Bernard Tapie s'était "rendu compte que les mentions manuscrites au bas des deux documents étaient différentes d'un acte à l'autre".
"L'une est inexacte au moins et il pourrait les contester", a-t-il ajouté, car "il y a un soupçon de faux sur les écritures".
Selon La Provence, le Crédit municipal a fait attester par des témoins que le président de l'OM était bien le signataire des documents contestés.
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La Belgique vue par la Désencyclopédie du web, vacharde et drôle
Wikipedia est une encyclopédie collective sérieuse. Ce n'est certes pas le cas de Désencyclopédie, lancée en 2005: ses articles sont rédigés avec clichés, humour, dérision, et pas du tout à prendre au sérieux. A visiter sur le site: Charleroi, Liège, Bruxelles, Daerden, et bien d'autres...
Rédaction en ligne
En voici quelques extraits savoureux.
Belgique
Le point culminant de la Belgique est la Baraque Friture. C'est en fait une friterie de 86 étages qui appartient au célèbre chanteur Michel Daerden.
Bruxelles
Manneken-Pis: à l'époque où les Bruxellois mangeaient encore les petits enfants, l'un d'eux (l'histoire n'a pas retenu son nom) eut l'idée de se servir d'un garçonnet comme robinet, et ça marchait! Tout le monde l'imita et les gens ne devaient plus aller jusqu'au puits le plus proche, distant d'au moins 5 kilomètres et souvent dangereux à cause des lions de Waterloo qui venaient s'y abreuver.
Charleroi
Charleroi est un lieu de tourisme hautement prisé par les habitants des pays de l'est.
Les lieux à visiter: - La prison de Jamioulx, quartier général de l'élite politique de la ville. - Le Circus, lieu du clubbing par excellence, repère de fashion-barakis. - La "Ville-Basse", lieu très prisé par les top-models des pays de l'est, très vivant surtout la nuit. - Le parc: Lieu public ou les vendeurs honnêtes de farine font du commerce et proposent également toute sorte d'outillage pour faire sa farine et la cuisiner.
Liège
La ville a eu un riche passé industriel qui n'a pas rendu tout le monde riche, alors maintenant qu'il n'y a plus de travail, beaucoup d'habitants ont choisi le métier de clochard ou de chômeur. La vie économique s'est recentrée autour des travaux publics et dans l'exportation de boulettes de viandes destinées aux friteries. Les arbres à boulettes poussent un peu partout dans la ville.
Daerden
Ancien professeur de l'ULg (Université de Liège) c'est un homme très intelligent avant de boire (ce qui n'arrive pas souvent, je vous l'accorde) puisqu'il ne s'arrête que très rarement. Pour le contacter, prenez les Pages d'Or à la rubrique: Bistro.
Pour plus de vacheries: voir le site desencyclopedie.wikia.com
Ce que pense la presse internationale de l'affaire Chirac
La presse internationale était unanime samedi pour souligner le caractère exceptionnel du renvoi de l'ancien chef d'Etat français Jacques Chirac, de surcroit populaire, devant la justice dans un dossier d'emplois fictifs du temps où il était maire de Paris.
"Il faut remonter très loin dans l'histoire pour trouver des précédents", relève le journal italien La Repubblica qui cite Louis XVI, guillotiné en 1793 et Philippe Pétain, condamné à mort pour haute trahison en 1945. "Depuis ces chapitres tragiques, aucun autre ex-chef d'Etat n'a comparu devant un tribunal français. Ce qui fait de l'affaire Chirac une exception", souligne le journal.
"Un développement sans précédent qui écrit une nouvelle page de l'Histoire" renchérit le quotidien britannique The Independent.
"Du jamais vu sous la Vème République", commente de son côté le journal suisse Le Temps, tout en remarquant que M. Chirac "est frappé alors même qu'il connaît un saisissant retour affectif auprès des Français".
"Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République un ex-chef d'Etat français devra s'asseoir sur le banc des accusés (...) Sur le point de publier son autobiographie, il n'aura pas le temps d'inclure l'ignominie que représente le fait de devenir le premier ex-président de la République française contemporaine jugé par un tribunal", souligne l'espagnol El Mundo.
"S'il en vient à être jugé, M. Chirac sera le premier chef d'Etat français à devoir répondre à une accusation de corruption, conclusion humiliante d'une carrière de plus de 30 ans", écrit pour sa part le New York Times qui rappelle que M. Chirac encourt 10 ans de prison et une amende de 210.000 dollars.
A Berlin, le Tagesspiegel évoque une "première judiciaire".
En Allemagne, comme en Italie, en Algérie ou en Grande-Bretagne, l'événement est considéré d'autant plus exceptionnel qu'il est mis en contraste avec la popularité de l'ancien chef d'Etat.
"Le grand-père de la nation au bord du gouffre", souligne le Frankfurter Rundschau, une image reprise par le Berliner Zeitung qui en profite pour le comparer à Nicolas Sarkozy: "Il est honoré comme une sorte de grand-père de la nation, et beaucoup de Français lui reconnaissent une dignité d'homme d'Etat, qui manque tant à son très dynamique successeur Sarkozy".
"Après avoir battu un record de longévité politique et de popularité, Jacques Chirac conquiert le titre peu édifiant d'être l'unique président de la République français renvoyé devant la justice", écrit le Corriere della Sera tandis que l'Algérien El Watan s'exclame: "Suprême injure pour un gaulliste pur et dur adulé par 76% des Français malgré ses casseroles".
Le Times de Londres écrit lui "si Chirac se retrouve devant le tribunal, les accusations à son égard ne représenteront qu'une fraction des allégations, souvent épouvantables, qui ont émergé de son règne de 18 ans en tant que premier maire de Paris depuis le 19e siècle (...) Mais il bénéficie de l'affection de son pays en tant que chef d'Etat affable et âgé et il a toujours réussi à +passer entre les gouttes+".
Un dilemme que le belge Le Soir résoud ainsi: "Quel que soit le bilan politique de Jacques Chirac, quelle que soit la sympathie qu'il inspire désormais a l'opinion, il doit être jugé".
Tony Blair n'est plus en cour pour la présidence de l'UE
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont convenus de soutenir «le même candidat».
Le réalisme politique et le retour en force d'Angela Merkel sur la scène européenne ont fini par peser : les Vingt-Sept ont pratiquement fait une croix sur le visage de Tony Blair, tout en laissant aux eurodéputés le soin d'infliger le coup le plus direct à son ambition de devenir le premier président du Conseil européen.«Tony Blair ne sera pas président», lâchait vendredi un ministre européen, rouvrant du même coup la course au fauteuil le plus visible de l'UE.
Connu comme «le grand communicateur», l'ex-premier ministre britannique offre le profil idéal pour la première définition du poste : donner à l'UE une voix et un visage reconnus sur la scène mondiale. Mais, plombé par une proximité gênante avec l'ancien président américain, George W. Bush, et par l'insularité du Royaume-Uni, il pèche de plus en plus sur le second critère : s'imposer à la fois comme un européen convaincu et un homme de consensus entre les Vingt-Sept.
Nicolas Sarkozy fut le premier à le faire entrer en lice. Mais «les noms de la première vague ne sont pas forcément les vainqueurs de la dernière», reconnaissait-il vendredi à l'issue du sommet européen. Le moment venu, la France et l'Allemagne «soutiendront le même candidat», a ajouté le président, en évoquant la tenue d'un «sommet extraordinaire, pour nommer le président du Conseil européen, à la mi-novembre probablement». Les réticences d'Angela Merkel à l'endroit de Tony Blair risquent de gagner Paris.
L'Europe se prépare à repartir à zéro dans sa quête de l'«oiseau rare», au moment précis où un règlement politique avec Vaclav Klaus dégage enfin la voie du traité de Lisbonne. Ce n'est pas un hasard : Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n'avaient pas le cœur de dire franchement «non» à l'ancien du 10 Downing Street. Le drame s'est noué ailleurs, au Parlement européen.
Les deux grands partis, le PPE conservateur et les socialistes du S & D, ont décidé d'un partage des rôles qui exclut Tony Blair : la présidence du Conseil pour le PPE, les relations extérieures pour le S & D. Le grand favori britannique se retrouve éjecté de la course avant même qu'elle ne soit officiellement lancée. Londres n'a pas tout perdu. À 44 ans, David Miliband, le chef du Foreign Office, s'avance comme un bon candidat à l'autre poste phare créé par le traité : celui de haut représentant, patron désormais unique de la politique extérieure de l'UE.
Une multiplication des candidatures
Gordon Brown avait sonné l'alarme dès jeudi soir en admettant que «l'excellente candidature» de Tony Blair risquait de ne mener nulle part. Mais c'est Angela Merkel, chancelière reconduite et libérée du poids de sa campagne législative, qui a ouvert les vannes : Berlin ne verrait pas d'objection à un président venu d'un petit pays.
Au lendemain d'un dîner remarqué avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée, le signal était clair. Tony Blair n'est plus en cour. Berlin comme Paris gardent une méfiance instinctive pour un pouvoir européen trop fort. Ou trop visible.
Parmi les Vingt-Sept, le signe le plus sûr de l'affaiblissement de Tony Blair est la multiplication des candidatures venues de petits pays, ceux qu'une presse britannique bien déçue qualifie de «Lilliputiens», voire de «Pygmées». Après le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, la Belgique laisse filer les noms plausibles, dont l'actuel premier ministre Herman van Rompuy. La Lituanie pousse une femme, tout comme la Lettonie. La Finlande avance trois noms, dont l'ex-premier ministre Paavo Tapio Lipponen. L'Irlande, convertie de fraîche date au traité, en dénombre quatre.
Lâché de toutes parts, celui que les Britanniques appellent parfois «Conserva-Tony» paie aussi le prix du rapport de forces politiques et d'une filiation idéologique ambiguë. Les socialistes européens revendiquent pour eux le fauteuil de haut représentant parce qu'ils veulent interdire la présidence européenne à l'incarnation d'une gauche britannique qu'ils jugent dévoyée. Les conservateurs, majoritaires en Europe et au Parlement, seront trop heureux de récupérer le fauteuil n° 1.
Strauss-Kahn "inquiet" de l'augmentation du RMI en Ukraine
Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn s'est dit vendredi 30 octobre dans un communiqué "inquiet" après la promulgation par le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, d'une loi augmentant le salaire minimum.
"Une mission récente du Fonds en Ukraine a conclu que les politiques dans certains domaines, dont la nouvelle loi sur le salaire minimum, menaçaient [la] stabilité" du pays, a indiqué M. Strauss-Kahn. "Donc, nous sommes inquiets de la promulgation de la loi", a-t-il ajouté, une critique rare de la part du plus haut dirigeant du FMI envers un pays auquel le Fonds prête de l'argent.
Cette loi prévoit d'augmenter le salaire minimum de 11 % au 1er novembre. Le minimum vital doit quant à lui augmenter de 12 % au 1er novembre, puis encore de 18 % au 1er janvier. Le FMI a déjà fortement critiqué cette idée, laissant entendre qu'elle serait de nature à remettre en cause son aide au pays.
L'Ukraine, l'un des pays les plus durement atteints par la crise économique mondiale, a reçu en novembre 2008 un prêt du FMI de 16,4 milliards de dollars, dont elle a reçu jusqu'à présent un total de 10,6 milliards de dollars. Le déblocage d'une quatrième tranche, d'un montant de 3,8 milliards de dollars, est normalement prévu en novembre.
Pasqua : "Chirac a débloqué 900 000 francs" pour libérer deux pilotes
On n'arrête plus Charles Pasqua. L'ancien ministre de l'intérieur affirme dans une interview au Journal du dimanche, à paraître samedi 31 octobre, que Jacques Chirac, alors président de la République, a "débloqué 900 000 francs" pour la libération des deux pilotes français détenus en Bosnie et libérés fin 1995, et que cet argent lui avait été remis par Dominique de Villepin.
"Je suis un animal de combat. On m'a cherché, on va me trouver. J'estime que dans cette affaire [l'Angolagate] la justice n'a pas bien fait son travail. C'est grâce à Arcadi Gaydamak [également condamné dans le dossier de l'Angolagate], qui est un ancien du KGB, que nous avons pu faire libérer nos deux pilotes détenus par les Serbes. Le président de la République Jacques Chirac et ses collaborateurs le savent bien. Je le démontrerai en appel", affirme-t-il.
Comme on lui demande "comment ?", il répond : "Avant la libération des pilotes, Jacques Chirac m'avait donné le feu vert et m'avait même débloqué 900 000 francs sur les fonds spéciaux. C'est même Dominique de Villepin [alors secrétaire général de l'Elysée] qui m'avait remis l'argent à l'Elysée." "Alors, poursuit-il, quand je vois qu'Alain Juppé, Edouard Balladur, ou même Villepin ne se souviennent de rien, cela n'est pas sérieux !".
Condamné pour trafic d'influence à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis et une amende de 100 000 euros dans le cadre de l'affaire de l'Angolage, Charles Pasqua réclame "la levée du secret défense" sur ce dossier des pilotes français.