Pour Mezri Haddad, philosophe, l'instauration d'un régime théocratique en Iran en 1979 a galvanisé l'islamisme à travers le monde. Sa chute aurait des influences pacificatrices.
À partir d'une fausse prémisse, on arrive toujours à une fausse conclusion. Ainsi, lorsqu'on considère que le régime iranien est une démocratie islamique parfaitement respectable, l'on déduit que la crise qui vient de secouer ce pays n'est pas structurelle mais conjoncturelle, qu'elle n'est pas profondément idéologique mais vaguement politique, que les événements sanglants qui se déroulent en Iran ne traduisent pas un rejet du système théocratique mais tout simplement un dysfonctionnement du dispositif électoral qui serait au demeurant tout à fait démocratique. Les troubles en Iran n'auraient par conséquent rien d'exceptionnel : deux candidats à la présidence, l'un «réformateur», Mir Hossein Moussavi, l'autre «ultraconservateur», Ahmadinejad, se disputent démocratiquement le pouvoir. C'est une scène ordinaire de la vie démocratique iranienne.
C'est cette normalisation d'un régime autocratique et anachronique qu'il faut d'abord infirmer. C'est cette banalisation et subversion de l'idéal démocratique qu'il faut dénoncer. Pire qu'un despotisme «ordinaire», le régime iranien est théocratique dans son essence et totalitaire dans son existence. Il est théocratique depuis la confiscation de la révolution par Khomeyni en 1979 et l'instauration du Wilayat al-Fakih (règne du guide suprême), une doctrine politico-ésotérique basée sur la fusion inextricable de l'auctoritas et du potestas et qui procède de la dogmatique la plus éculée du chiisme duodécimain et millénariste. Dans ce totalitarisme vert, l'autorité religieuse et le pouvoir politique reviennent entièrement au représentant de Dieu sur terre : le guide suprême, dont la sainteté n'a d'égale que l'infaillibilité.
Les Iraniens, tombés sous le joug des théocrates par un caprice de l'histoire, mènent aujourd'hui le même combat contre une oligarchie cléricale honnie par une société qui ne croit plus au mythe de la «cité parfaite et vertueuse» jadis et naguère promise par le tombeur du chah et qui découvre, grâce aux technologies nouvelles de communication, l'écart abyssal entre le monde réel à l'aube de ce XXIe siècle et l'univers orwellien dans lequel la cléricature entend la maintenir. Les manifestations qui ont désarçonné les mollahs par leur témérité, ouvrent un nouveau chapitre dans l'histoire de ce peuple. Par-delà l'explosion sociale qu'une manœuvre électoraliste a provoquée, ces événements traduisent deux lames de fond aussi profondes que durables : un désenchantement politique et une désacralisation du régime que le guide suprême a exaspéré en donnant l'ordre à sa milice (les bassidjis) de réprimer les contestataires. Défiance exceptionnelle et lourde de conséquences, ces derniers ont défilé à Téhéran aux slogans inédits de «mort à Khamenei». La non-soumission aux oukases du Torquemada chiite est un symptôme inquiétant pour la caste cléricale, qui se réfugie dans la répression, l'intimidation et la diversion en agitant l'épouvantail du complot étranger. Et pour cause, c'est la légitimité même du sacro-saint Wilayat al-Fakih qui est désormais ébranlée ?
Quoi qu'il en soit, l'antagonisme entre deux prétendants à la présidence, l'un qu'on dit «progressiste» et «réformateur», et qui est néanmoins un pur produit de la nomenclature théocratique : Mir Hossein Moussavi a été, en effet, pendant huit ans premier ministre à l'époque où Khamenei était président et l'ayatollah Khomeyni guide suprême ; l'autre, Ahmadinejad, un illuminé qui a fait du chantage au nucléaire, du pourrissement de la situation irakienne, du choc des civilisations et du négationnisme, l'axe central de sa politique étrangère, cet antagonisme clanique n'est qu'un épiphénomène devant l'antagonisme structurel entre un peuple déterminé à recouvrer sa liberté et un pouvoir conscient que la moindre ouverture provoquera l'écroulement de l'édifice totalitaire. Les «réformateurs» et à leur tête Rafsandjani, ne militent pas pour abolir un régime auquel ils sont résolument attachés. Bien au contraire, ils manœuvrent pour assurer le changement politique dans la continuité idéologique, se contentant d'améliorer l'image d'un État terni par les discours messianistes et jusqu'au-boutistes d'Ahmadinejad. Le rapport conflictuel entre société civile et pouvoir théocratique ira se radicalisant jusqu'au moment paroxystique qui provoquera la chute du régime.
C'est que les Iraniens savent qu'une théocratie ne se réforme point, mais se jette dans la poubelle de l'histoire. Ils savent aussi que l'émancipation sera dure à obtenir et que dans cette lutte décisive, le soutien du monde libre sera déterminant. De même que l'instauration de ce régime en 1979 a galvanisé les mouvements islamistes partout dans le monde arabe, sa chute contribuera à la décrue de cette idéologie qui, partout où elle est passée, n'a laissé derrière elle que ruine et désolation.
mercredi 8 juillet 2009
La crise iranienne ou la fin du mythe théocratique
Christian Lacroix, un dernier défilé bouleversant#
Après le show ultraglamour Armani Privé, la journée de mardi a été dominée par le défilé du couturier arlésien. Le dernier ? Certainement pas, espèrent ses fans, qui brandissaient une banderole «Lacroix forever».
Standing ovation mardi pour Christian Lacroix. Pour son courage, pour sa dignité, pour l'émotion qu'il nous a donnée depuis plus de vingt ans, mais aussi pour la volonté qu'il a eue, jusqu'au dernier moment, de fournir du travail aux petites mains de son atelier, rassemblées, en larmes, dans l'escalier près du backstage. La conjoncture est plus qu'incertaine pour la maison Lacroix et pourtant on se dit que ce n'est qu'une étape, douloureuse certes, mais que Lacroix n'est pas mort, qu'il n'a pas tout dit. Qu'il reste au formidable CL une immense réserve de talent et d'idées. Souhaitons-lui de trouver une formule pour qu'il nous régale encore de ses créations brillantes.
Mardi, au Musée des arts décoratifs qui avait mis à sa disposition des salles aux boiseries XVIIIe, on a vu du Lacroix à l'os. Ramené à du noir et marine, stylé, chic, parisien, sans rien de défaitiste, même si les 24 modèles ont été exécutés avec les dernières ressources de la maison de couture. Rien d'indigent pourtant dans ce fourreau encre à l'encolure asymétrique purissime ni dans cette dégringolade de guipure basculée sur l'épaule. Les mannequins, ravissants, la tête prise dans un foulard de soie noire ne sont pas en deuil. On sent que ces filles participent à un instant important, important au-delà d'un simple défilé. Elles sont partie prenante de la tenue impeccable de ce rendez-vous. N'y manquaient ni Yves Carcelle, président de Vuitton qui dirigea la griffe Lacroix à ses tout débuts chez LVMH, ni Inès de La Fressange sa grande amie, ni le comédien Édouard Baer et tant d'autres qui ont accompagné l'Arlésien depuis longtemps. À l'entrée, une jeune fille distribuait des badges «Christian Lacroix forever», un message qu'on a pu lire sur une banderole déroulée devant les photographes dès le dernier passage. Le couturier apparaît enfin au bras de sa mariée, magique, retient son émotion, fait bonne figure, encore plus élégant que ses modèles. Nous rappelant par là qu'on peut compter sur lui pour ne pas baisser les bras. Reviendra très vite le temps des œillets qu'on lui jetait en haie d'honneur à la fin de ses luxuriants shows couture. Demain, après-demain peut-être, il reviendra nous surprendre, c'est sûr. Lacroix forever.
Réchauffement climatique : faire face !
Tony Blair profite du sommet de L'Aquila pour détailler les mesures que devront prendre les pays développés (mais aussi les pays émergents) afin de réduire leur taux d'émission de carbone, sans porter atteinte à la croissance économique mondiale.
Le 9 juillet, les dirigeants des principaux pays développés se réunissent à L'Aquila en Italie dans le cadre du Forum des grandes économies (MEF) pour y préparer un nouvel accord sur le réchauffement climatique qui devrait être signé dans six mois à Copenhague. La réunion du MEF intervient donc à un moment crucial. La plupart des chefs d'État ou de gouvernement qui y participent se sont déjà rencontrés en avril pour réagir à la crise économique. Ils s'étaient alors engagés à faire «tout ce qui est nécessaire». Il faudrait que le même esprit de décision les anime lors de leur rencontre à L'Aquila.
Il semble qu'il y ait une énorme bonne volonté en ce sens. La nouvelle Administration américaine est favorable à des mesures fortes sur le plan intérieur. La Chine se fixe des objectifs ambitieux en terme d'économie d'énergie et procède à des investissements massifs dans les énergies renouvelables. L'Inde a dressé son propre plan d'action et l'Europe s'est fixée comme objectif d'atteindre en 2020 un niveau d'émission inférieur de 30 % à celui de 1990 s'il y a un accord mondial suffisamment ambitieux. Le Japon a publié ses propres propositions en matière de réduction des émissions de carbone. À travers le monde, les engagements se font de plus en plus nombreux.
Mais il reste des difficultés pratiques. On voudrait qu'en 2050, après un pic qui devrait être atteint avant 2020, la totalité des émissions de la planète soit inférieure de moitié à ce qu'elle était en 1990. Or les émissions de l'ensemble des pays en développement sont inférieures à celles du monde développé et, à court terme, il faudrait qu'elles restent à la hausse de manière à maintenir la croissance économique et réduire la pauvreté. Il a donc été proposé qu'en 2050 les pays développés aient abaissé leurs émissions d'au moins 80 % par rapport à 1990, avec une mise en œuvre des principales mesures en ce sens lors de la prochaine décennie.
Les pays en développement devront aussi assumer leur part de responsabilité en réduisant leurs émissions et en faisant que leur pic soit atteint au cours des prochaines décennies. Pour les USA, leur engagement signifierait de réduire leurs émissions à environ un dixième de leur niveau actuel par habitant et pour la Chine cela signifierait de créer un nouveau modèle de développement à faible émission de carbone. Pour tous les pays, il s'agit d'un défi majeur - une révolution qui implique un énorme changement de cap.
L'aspect positif, c'est que si on se fixe des objectifs clairs, concrets et réalisables, quel que soit exactement l'objectif intermédiaire, on pourra aboutir à des réductions importantes des émissions qui permettront à la communauté internationale de concevoir une approche radicalement nouvelle dans un laps de temps réaliste. Un nouveau rapport du projet «Breaking the Climate Deadlock» montre qu'il est possible de parvenir à des réductions drastiques déjà à l'horizon 2020 si nous concentrons notre action sur certaines technologies clés, si nous mettons en œuvre des mesures dont l'efficacité est avérée, et si nous investissons dès maintenant dans le développement de technologies du futur qui nécessiteront du temps pour parvenir à maturité.
Il est possible de parvenir à 70 % des réductions prévues pour 2020 en investissant dans trois domaines : l'augmentation du rendement énergétique, la réduction de la déforestation et l'utilisation de sources d'énergie à faible émission de carbone (notamment l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables). La simple mise en œuvre de sept mesures parfaitement efficaces permettrait d'y parvenir : des normes pour les énergies renouvelables (par exemple en ce qui concerne le rachat de l'électricité produite par des entreprises ou des particuliers), des mesures concernant le rendement des industries, des normes dans le domaine de la construction, des normes de rendement appliquées aux véhicules, des normes en ce qui concerne les émissions lors du cycle thermodynamique du carburant, des normes concernant les outils ménagers et des mesures pour réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation de la forêt (REDD).
Toutes ces mesures ont déjà été appliquées avec succès dans plusieurs pays un peu partout dans le monde, mais il faut leur donner plus d'envergure. Si le système de plafonnement et d'échange des droits d'émission et la taxation des émissions peuvent inciter les entreprises à investir dans des technologies à faible émission au moins à court terme, ces sept mesures (accompagnées d'investissements publics avec l'implication directe des États) sont nécessaires pour parvenir aux objectifs fixés.
À long terme, il faudra aussi mettre en œuvre des technologies tels que la capture et le stockage du carbone (CCS), recourir davantage à l'énergie nucléaire et à de nouvelles générations de systèmes de production d'énergie solaire et développer des technologies dont nous ignorons encore le potentiel ou même l'existence. Dans la perspective de Copenhague, il faut que des décisions d'investissement soient prises dès maintenant pour en récolter les bénéfices au moment opportun.
La Chine et l'Inde vont construire des nouvelles centrales électriques, indispensables pour poursuivre l'industrialisation qui va tirer des centaines de millions de personnes hors de la pauvreté. La grande majorité de ces centrales fonctionneront au charbon, c'est là une réalité. Aussi pour parvenir aux objectifs fixés pour 2050, il est essentiel de développer la technologie CCS ou une technologie alternative qui pourrait faire du charbon une énergie propre. Mais c'est maintenant qu'il faut investir - suffisamment et dans le cadre d'une collaboration mondiale - de manière à ce qu'en 2020 nous puissions étendre la technologie CCS ou en déployer une autre.
La renaissance de l'énergie nucléaire suppose une forte augmentation du nombre de scientifiques, de techniciens et d'ingénieurs. Il faudra transformer les infrastructures pour les adapter aux véhicules électriques. Un réseau intelligent de distribution électrique permettrait une réduction importante des émissions, mais il y faudra toute une planification. Ces mesures prendront du temps, mais c'est maintenant qu'il faut investir. À court terme, l'utilisation d'un éclairage à basse énergie et l'emploi de moteurs industriels à rendement élevé devraient relever de l'évidence, pourtant nous y recourons bien moins que ce qui serait possible.
Nous savons ce qu'il faut faire et nous avons les outils pour cela. Les dirigeants politiques qui se réunissent dans le cadre du MEF peuvent adopter en confiance les objectifs intermédiaires et à long terme que recommande la communauté scientifique : maintenir le réchauffement à moins de 2 °C, atteindre le pic d'émission lors de la prochaine décennie et parvenir en 2050 à une diminution des émissions d'au moins 50 % par rapport à leur niveau de 1990.
Les pays développés peuvent s'engager à réduire à cette date leurs émissions de 80 %, ainsi que beaucoup l'ont déjà fait, et apporter le financement et l'aide technique voulus aux pays en développement pour soutenir leur effort. Grâce à cette aide, les pays en développement devront à leur tour concevoir et appliquer un «plan de croissance à faible émission de carbone» qui leur permettra de diminuer leurs émissions et d'atteindre leur pic. Avec ces engagements, les dirigeants politiques qui se rencontreront à L'Aquila (leurs pays représentent à eux tous plus des trois-quarts des émissions totales) établiront une base solide pour le succès de Copenhague.
Entre L'Aquila et Copenhague, il y aura sans doute des discussions difficiles sur les objectifs intermédiaires pour les pays développés. Ces objectifs sont certes importants, mais la priorité est de parvenir à un accord sur les mesures qui mettront l'humanité sur la voie d'un avenir à faible émission de carbone.
Depuis des années, on a, à juste titre, voulu persuader la population qu'il fallait avoir la volonté de réagir face au réchauffement climatique. Les dirigeants politiques, en prise avec ce problème crucial alors que l'on est en pleine crise économique, doivent savoir qu'il y a une issue. C'est seulement en combinant la volonté populaire et la volonté des dirigeants que l'on réussira. Heureusement il existe une solution - elle constitue un énorme défi, mais elle est réalisable.
(Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz)
© Project Syndicate, 2009.
Orange contraint de revoir sa politique d'exclusivités TV sur internet
L'Autorité de la Concurrence estime que l'exclusivité des contenus revendiquée par les fournisseurs d'accès Internet comme Orange est dangereuse pour le marché du haut débit. Elle recommande de limiter strictement leur durée. Orange va revoir son modèle.
L'Autorité de la concurrence a épinglé mardi la stratégie d'Orange, qui réserve exclusivement à ses abonnés internet ses chaînes de sport et de cinéma, estimant que ce type d'offres devait rester "exceptionnel".
Orange, détenteur de droits sportifs (Ligue 1 de football) et lié par des accords avec des studios de cinéma, propose en exclusivité à ses abonnés à son offre triple play (internet, téléphone, télévision) sa chaîne Orange Sport et le bouquet Orange Cinéma Séries. Fort de plus de 360.000 abonnés fin mars, l'opérateur a réussi son entrée dans la télé payante.
Cette stratégie a été dénoncée devant la justice par SFR et Free. Le tribunal de commerce de Paris avait ordonné fin février de ne plus lier l'abonnement à Orange Sport à la souscription d'un forfait triple-play, mais Orange a obtenu gain de cause en appel le 14 mai.
Face à cette situation, le gouvernement avait décidé, dès janvier, de saisir l'Autorité de la Concurrence pour déterminer si ce type d'offres pouvait "induire des effets anticoncurrentiels ou présenter des risques pour la concurrence".
Un risque de duopole Orange-SFR Canal+
Dans leur avis, rendu mardi, l'Autorité estime "contestable" le modèle revendiqué par Orange. "La double exclusivité (des contenus et d'accès) entraîne une restriction du choix du consommateur, qui ne peut plus avoir accès à tous les contenus attractifs ou est obligé de payer beaucoup plus cher pour avoir un accès universel aux contenus", explique-t-elle.
Selon elle, "la stratégie d'Orange comporte aussi le risque de déstabiliser le marché du haut débit au détriment des opérateurs concurrents".
L'Autorité craint à terme la "reconstitution d'un duopole tant sur le marché de la télévision payante que sur le marché du haut débit" si ce modèle d'exclusivité se généralisait, avec d'un côté Canal+/SFR et de l'autre Orange.
Des exclusivités réduites à un ou deux ans
"Il est "temps de fixer des règles du jeu claires", jugent les membres de l'Autorité, pour qui "un signal fort du législateur est nécessaire".
Ils estiment notamment "souhaitable de limiter la durée d'exclusivité (d'accès aux contenus) à un ou deux ans et d'en restreindre le champ aux véritables innovations".
A l'issue de l'exclusivité, le fournisseur d'accès à internet pourrait assurer lui-même la distribution de sa chaîne, afin de maintenir l'incitation à investir dans les contenus. Par exemple, un abonné de Free pourrait acheter auprès d'Orange un abonnement à Orange Sport.
Orange veut s'adapter à cette nouvelle donne
Cet avis, simplement consultatif, mais qui a une valeur symbolique forte, a aussitôt été entendu par Orange. "En limitant la durée des exclusivités et en recommandant le recours à terme à l'autodistribution, l'avis va nous conduire à adapter le modèle économique de nos services de contenus", a déclaré un porte-parole du groupe. L'opérateur estime que cet avis soulève de "réelles interrogations".
"Quel est le financement du coût pour les ayants-droit, en particulier pour le football? quels pourraient être les impacts sur les investissements dans les réseaux à très haut débit et les services innovants pour lesquels les contenus ne seraient plus un élément différenciant?", s'interroge-t-il.
A 17H10, le titre France Télécom perdait 1,81% à 16,01 euros dans un marché en baisse de 0,63%.
Du côté des concurrents, SFR se réjouissait. L'opérateur mobile estime que l'avis du gendarme de la concurrence "va dans le sens d'un plus grand accès pour tous les consommateurs à l'ensemble des contenus, ce que SFR défend depuis longtemps", s'est réjoui un porte-parole de l'opérateur.
SFR et Canal+, tous deux filiales de Vivendi, ont déposé plainte contre Orange auprès de l'Autorité de la Concurrence. La décision des sages, cette fois exécutoire, est attendue en 2010. SFR et Free se sont par ailleurs pourvus en cassation dans l'affaire Orange Sport.
Fin 2008, l'Autorité avait par ailleurs retiré fin 2008 à Orange l'exclusivité de l'iPhone, le mobile d'Apple, estimant qu'elle était "de nature à introduire un nouveau facteur de rigidité dans un secteur qui souffre déjà d'un déficit de concurrence".
Pourquoi y a-t-il des mirages ailleurs que dans le désert ?
HISTOIRES DE SAVOIR - Jean-Luc Nothias se plonge dans les origines de ce phénomène optique courant.
Qui furent les premiers à en rendre compte ? À les voir de leurs yeux et à y croire. À transmettre l'expérience de ces «visions» via les premiers textes des copistes… Les Croisés en route pour Jérusalem ont vu, dans le golfe de Messine, des «châteaux dans le ciel», au-dessus de la mer, loin devant leurs bateaux. C'était au XIIe ou au XIIIe siècle. Et à cette époque, on ne connaissait pas les lois de la physique et de l'optique. Donc, la seule solution était celle d'une intervention «divine». C'était, du point de vue des marins, une intervention de la fée Morgane. Dans la légende du roi Arthur, cette fée, élève de Merlin l'Enchanteur, avait le pouvoir de soulever les flots et de diriger les vents pour construire des châteaux dans le ciel. Les mirages aperçus par les marins portèrent donc ce nom. Et si nous partageons avec l'anglais, l'américain, le russe ou le roumain, le mot «mirage», à moitié avec l'italien (mirragio), en espagnol par exemple, on parle de «fata morgana».
Les mirages ne seraient donc qu'illusions ? Non, ces phénomènes étranges ne sont pas à proprement parler des illusions d'optique. Nos yeux et notre cerveau voient réellement le mirage. On peut d'ailleurs le photographier. Un mirage, et il y en a de nombreux types différents, est avant tout le résultat de la déviation des rayons lumineux dans l'atmosphère sous certaines conditions. Dans un milieu homogène, les rayons lumineux se propagent en ligne droite. Mais quand ils passent de l'air à, par exemple, l'eau, ils sont déviés. Le fait de passer d'un air chaud à un air froid va avoir la même influence et va légèrement dévier les rayons lumineux qui y voyagent.
Voir derrière l'horizon
L'apparition de mirages n'est pas réservée aux déserts, même s'ils y sont souvent très spectaculaires. Sur la route des vacances, il devrait être facile de voir l'un des plus simples qui appartient à la catégorie des mirages «chauds». Le soleil chauffe la route et l'air qui est directement en contact avec l'asphalte va être beaucoup plus chaud que trois mètres au-dessus. L'important gradient de température va entraîner un changement d'indice de réfraction de l'air. Certains rayons vont donc être déviés, comme tordus vers le haut, et donneront l'impression d'avoir été réfléchis comme par une glace. D'où l'impression d'une flaque d'eau. En fonction des turbulences atmosphériques, cette flaque d'eau apparente pourra plus ou moins «trembloter». Elle va bien sûr reculer au fur et à mesure que l'on va s'en approcher. Mais elle va se rapprocher si l'observateur se baisse. En outre, cette flaque contiendra le plus souvent des images inversées d'objets.
C'est ce qui se passe dans le désert quand on aperçoit au loin des palmiers (bien réels) avec une étendue d'eau devant eux où ils se reflètent (l'eau et le reflet sont virtuels). De même lorsque l'on aperçoit en plein désert une île se reflétant dans une grande étendue d'eau. L'eau et le reflet vont progressivement se réduire puis disparaître au fur et à mesure que l'on se rapprochera de ce qui n'est qu'une simple colline.
S'il y a des mirages «chauds», il y a aussi des mirages «froids». Ce genre d'image apparaît lorsque la couche d'air près du sol est plus froide que les couches supérieures. Ces phénomènes intéressent évidemment les pays froids et sont spectaculaires au printemps. Certains rayons lumineux vont être «courbés» vers le bas. Ce qui fait que le mirage sera non plus en dessous de l'objet reflété, mais au-dessus, semblant flotter dans le ciel. Ce type de mirage permet de voir des objets situés derrière l'horizon. Ainsi, un marin pourrait «voir» une image de son port d'arrivée avant qu'il ne soit réellement visible.
Il existe d'autres mirages. Il y a bien sûr la fameuse série d'avions de chasse expérimentaux qui, dans les années 1950, s'est brièvement appelée «Mystère». Leur successeur, l'insaisissable Mirage III, le plus rapide chasseur de sa génération, porte bien son nom. Notamment pour ses adversaires… Il y a aussi beaucoup de mirages à Las Vegas. La société qui possède les plus prestigieux hôtels-casinos de la ville s'appelle MGM Mirage et l'un de ses établissements, The Mirage. On n'a aucun mal à comprendre quels sont les mirages qui habitent les yeux des joueurs.