mercredi 13 août 2014
Jean-Jacques Goldman, Mimie Mathy... La France a les héros qu'elle mérite
Le classement des personnalités préférées des Français consacre Jean-Jacques Goldman, mais oublie les politiques, les intellectuels et les dirigeants d'entreprises. Pour Yves de Kerdrel, ces résultats représentent bien la mentalité d'une France atonne, qui ne sait plus vers quel héros se tourner.
La seule personnalité morale figurant parmi les dix premières de ce classement estSimone Veil. Mais, depuis la mort de l'Abbé Pierre et de Sœur Emmanuelle, la plus fidèle abonnée de ce palmarès est l'actrice Mimie Mathy, qui doit sa célébrité à la série Joséphine, ange gardien, où elle incarne une «fée clochette» moderne qui résout tous les problèmes de la vie quotidienne.
C'est à croire que les Français sont infantilisés au point d'aduler une Mary Poppins des temps modernes, symbole d'un État-providence dont ils ne peuvent plus se passer et qui leur apporte des aides ou des allocations dont le montant est parfois plus important que ce qu'ils reçoivent en salaires pour la rémunération de leur travail.
Ce hit-parade «franchouillard» de la popularité relève, hélas, de l'exception. Le même sondage réalisé par Gallup fin 2013 aux États-Unis plaçait parmi les dix personnalités préférées des Américains cinq figures politiques (Barack Obama, George Bush, Bill et Hillary Clinton ainsi que la figure du Tea Party, Sarah Palin), deux personnalités religieuses (le révérend Graham et le pape François), mais surtout trois chefs d'entreprise, véritables stars de la création de richesse: l'investisseur Warren Buffett, le promoteur Donald Trump et Bill Gates, le fondateur de Microsoft.
Il est arrivé, par le passé, que des grandes figures politiques, religieuses, ou intellectuelles fassent bonne figure dans le classement du journal dominical. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est le seul à faire exception, puisque l'ancien chef de l'État est placé en vingt-neuvième position, alors que pas une personnalité socialiste n'a été citée par le millier de Français interrogés. Mais jamais des créateurs d'entreprise, des capitaines d'industrie ou des aventuriers du capitalisme n'ont été portés au pinacle de la popularité des Français. La détestation de nos concitoyens pour l'argent, et plus largement pour la réussite ou pour le mérite, explique cette insupportable dissymétrie entre les résultats d'un même sondage réalisé des deux côtés de l'Atlantique. Si ne figure dans ce classement aucun capitaine d'industrie tricolore, comme Martin Bouygues, Pierre Bellon, Bernard Arnault, Vincent Bolloré ou François Pinault, c'est qu'en France la réussite est par nature suspecte. Non seulement elle ne suscite pas l'enthousiasme, le respect ou l'admiration, mais, au contraire, elle engendre la méfiance, la suspicion, voire même une jalousie teintée de détestation. Bien sûr, il n'est pas interdit d'apprécier des acteurs aussi talentueux que Jean Reno, Jean Rochefort, Gérard Jugnot, Daniel Auteuil, Fabrice Lucchini ou Christian Clavier, symboles - chacun à leur manière - d'une forme de génie français. Mais comment comprendre que pas un scientifique, pas un Prix Nobel, pas un écrivain, pas un inventeur, pas un chercheur, pas un découvreur, pas un innovateur ne soit cité par les Français? Alors que ce sont eux qui font le prestige de la France à l'étranger, l'identité de notre pays, et surtout sa capacité à créer demain des emplois ou à tenir son rang dans la compétition mondiale.
De manière inconsciente, les Français ont compris que le mépris de l'actuelle majorité socialiste pour tous ceux qui créent des richesses, qui investissent dans l'avenir et qui font tout leur possible pour gagner la guerre économique, ne méritait pas qu'ils leur apportent du soutien à l'occasion de ce sondage.
Il s'agit là de l'un des multiples symptômes de ce mal français décrit par Alain Peyrefitte. Un mal fait par une poignée d'idéologues qui sapent ce qu'il reste de notre société de confiance, dans laquelle peuvent éclore de belles entreprises au profit de cette «société à irresponsabilité illimitée», qui conduit les Français à penser que leurs problèmes vont être résolus demain par une Mimie Mathy claquant de ses deux doigts. À moins que nos compatriotes aient fait leur le fameux adage selon lequel «la vacance des grandes valeurs fait la valeur des grandes vacances».
Bouts de chandelles
Bouts de chandelles
Le président pouvait espérer plus souriant décor de fond pour les bouts de chandelles de son gâteau d'anniversaire. Démuni face au rouleau-compresseur de la crise, mais lucide, il a pris soin de prévenir du sombre scénario qui attend les Français à la rentrée. Il lui sera tenu gré de la méthode, même si son apologie du souvenir avait des allures de feuilleton de communicant cherchant à faire passer la mémoire pour un standard du bonheur. On se serait cru dans « Le Meilleur des mondes » quand Aldous Huxley décrit avec une incroyable anticipation notre actuel univers pernicieux dénué de clarté universelle. L'alerte de François Hollande sur le risque de déflation était en réalité une prévision pour l'Europe. Le retour de la croissance et de la compétitivité ne sont même pas envisagées et voilà que les dissensions sont audibles à l'intérieur même de la majorité.
Mais prévenir n'est pas guérir et le problème du Premier ministre est bien de ne pas réussir à nous rendre lisibles et convaincantes son ordonnance et ses posologies. Nous ne nous suffisons plus de casser le thermomètre, il faut soigner l'espoir, le pouvoir d'achat, l'emploi, nous épargner les abus de la concurrence folle, ceux des profits démesurés et mal partagés, ces ferments de révolte.
Déjà sous Sarkozy, les méfaits de l'austérité étaient pointés d'un index réprobateur en même temps que ceux de la rigueur budgétaire. Or c'est il y a quelques jours, au cours d'un séminaire-prétexte, que l'on a eu l'air de découvrir qu'il fallait un peu plus d'argent dans la machine, plus d'inflation pour faire repartir la vieille bécane du capitalisme, et que M. Montebourg se désolidarisait du navire en susurrant qu'il faudrait peut-être changer de politique. Donnant raison à François Hollande, le président de la Bundesbank, le plus orthodoxe des orthodoxes monétaires, préconise lui aussi le relèvement des salaires allemands. C'est dire si la situation est plus grave que ne le disent les séminaires !
De main dans la main en accolade trop préparée, l'Allemagne, qui cache sous le lit du couple une mémoire de vaincu, a repoussé d'un revers dénué de sentiment la sébile tendue par la France. Une sorte de « Débrouillen sie sich ! ».
Anniversaire de François Hollande : les 5 éléments qui pourraient gâcher la fête
François Hollande fête ce mardi 12 août 2014 ses 60 ans. Un anniversaire parasité par une croissance en berne, le conflit israëlo-palestinien et d'autres considérations plus personnelles.
François Hollande va souffler 60 bougies, ce mardi 12 août 2014, quelque part dans le Sud-est en famille, en compagnie de ses quatre enfants.
Un anniversaire parasité par une économie en berne, le conflit israelo-palestinien, le conflit en Irak et la cote de popularité en berne du Président. Côté vie personnelle : le magazine Closer qui avait révélé la liaison Hollande-Gayet, annonçait le mariage du couple pour l'anniversaire de François Hollande. Rien n'est moins sur.
Un anniversaire parasité par une économie en berne, le conflit israelo-palestinien, le conflit en Irak et la cote de popularité en berne du Président. Côté vie personnelle : le magazine Closer qui avait révélé la liaison Hollande-Gayet, annonçait le mariage du couple pour l'anniversaire de François Hollande. Rien n'est moins sur.
1. La déflation pointe le bout de son nez
François Hollande n'a pas pu enrayer le rythme des mauvaises nouvelles pour la croissance pendant l'été. Dès demain, mercredi 13 août, l'Insee publiera le chiffre de l'inflation en juillet, et la France pourrait se rapprocher de la déflation. Après Manuel Valls, François Hollande évoquait "un vrai risque déflationniste" au début du mois.
Dans un entretien au Monde, François Hollande avait appelé le gouvernement Merkel à "investir d'avantage" pour soutenir la croissance.
Dans un entretien au Monde, François Hollande avait appelé le gouvernement Merkel à "investir d'avantage" pour soutenir la croissance.
Nous ne sollicitons pas de l'Allemagne une quelconque indulgence, mais nous lui demandons un soutien plus ferme à la croissance.François Hollande
Réponse du gouvernement allemand : "Nous ne voyons aucun besoin d'apporter le moindre changement à notre politique économique". Et un nouveau camouflet au compteur du président Hollande qui devra trouver d'autres solutions pour relancer l'économie française.
2. Le pacte de responsabilité en partie retoqué par les Sages
Pour le moment, la principale mesure engagée par le Président destinée à promouvoir la croissance a déjà du plomb dans l'aile. Le pacte de responsabilité, si cher à François Hollande, a été en grande partie retoqué par le Conseil Constitutionnel.
Les Sages ont annulé les allègements de charges salariales sur les salaires inférieurs à 1,3 SMIC. Résultat : le gouvernement est obligé de revoir sa copie sur une mesure de pouvoir d'achat en faveur des salariés modestes. C'est le remède miracle du Président qui vacille.
Et les frondeurs du PS en profitent pour demander la "suspension immédiate" de la mesure qui sans ce volet social "ne répond pas à l'objectif de redressement dans la justice que s'était assigné le président de la République."
Les Sages ont annulé les allègements de charges salariales sur les salaires inférieurs à 1,3 SMIC. Résultat : le gouvernement est obligé de revoir sa copie sur une mesure de pouvoir d'achat en faveur des salariés modestes. C'est le remède miracle du Président qui vacille.
Et les frondeurs du PS en profitent pour demander la "suspension immédiate" de la mesure qui sans ce volet social "ne répond pas à l'objectif de redressement dans la justice que s'était assigné le président de la République."
3. Un été sur fond de conflits internationaux
Le lundi 4 août, François Hollande est sorti de sa réserve pour condamner les agissements d'Israël dans la bande de Gaza.
"Quand nous savons qu'il se passe des massacres tous les jours au Proche-Orient, nous devons agir."François Hollande
Une déclaration qui ne rattrape pas complètement le communiqué du 10 juillet dernier dans lequel il exprimait la solidarité de la France envers Israël. Aujourd'hui, le conflit a fait plus de 2.000 morts dans le camp palestinien.
Même si la France ne prévoit pas d'intervenir militairement en Irak, François Hollande a fait part de son soutien aux États-Unis. La France est engagée dans l'aide humanitaire et se dit prêt à "prendre toute sa part" dans le soutien aux victimes des "exactions intolérables" de l'Etat islamique. Une aggravation de la situation pourrait néanmoins changer les choses et engager les forces françaises dans la bataille.
Même si la France ne prévoit pas d'intervenir militairement en Irak, François Hollande a fait part de son soutien aux États-Unis. La France est engagée dans l'aide humanitaire et se dit prêt à "prendre toute sa part" dans le soutien aux victimes des "exactions intolérables" de l'Etat islamique. Une aggravation de la situation pourrait néanmoins changer les choses et engager les forces françaises dans la bataille.
4. Une cote de popularité en berne
Justement, ses prises de position à l'internationale ont tendance à regonfler la cote de popularité du Président. Mais c'est d'une remontée toute relative dont jouit François Hollande pour son anniversaire.
En août, 16 % des Français portent un jugement favorable sur son action comme président de la République, selon une enquête YouGov menée pourLe Huffington Post et i-Télé. Un score en progression de 2% par rapport à juillet. Pas sûr que cela suffise pour affronter la rentrée et son lot de mauvaises nouvelles.
En août, 16 % des Français portent un jugement favorable sur son action comme président de la République, selon une enquête YouGov menée pourLe Huffington Post et i-Télé. Un score en progression de 2% par rapport à juillet. Pas sûr que cela suffise pour affronter la rentrée et son lot de mauvaises nouvelles.
5. Un anniversaire sans compagnie galante ?
La presse people nous annonçait que pour son anniversaire - et d'ailleurs le jour même -, François Hollande allait épouser Julie Gayet. C'est mêmeCloser, le magazine qui avait révélé la liaison du Président, qui l'affirmait au mois de juillet. Une information rapidement démentie par le principal intéressé.
"Le 12 août, c'est mon anniversaire. (...) ce n'est pas la peine d'apporter d'autres cadeaux, des présents ou des dragées."François Hollande
La rumeur a aujourd'hui plus que jamais avoir du plomb dans l'aile, et aux dernières nouvelles le Président soufflera ses soixante bougies en compagnie de ses quatre enfants Thomas, Clémence, Julien et Flora.
Quant à l'éventuelle présence de l'actrice ? Si l'on en croit le dernier numéro de Voici, elle est plus qu'improbable. Le magazine nous montre une série de photos de la jeune femme en compagnie d'un autre homme sur la plage. Après avoir poussé François Hollande à officialiser leur relation, sans succès, Julie Gayet l'aurait quitté et chercherait aujourd'hui à "l'oublier".
Quant à l'éventuelle présence de l'actrice ? Si l'on en croit le dernier numéro de Voici, elle est plus qu'improbable. Le magazine nous montre une série de photos de la jeune femme en compagnie d'un autre homme sur la plage. Après avoir poussé François Hollande à officialiser leur relation, sans succès, Julie Gayet l'aurait quitté et chercherait aujourd'hui à "l'oublier".
Irak, Gaza, Turquie, Syrie : assistons-nous au choc des civilisations ?
Califat, élection d'Erdogan en Turquie, conflit israélo-palestinien, les crises se multiplient au Moyen-Orient. La prophétie de Samuel Huntington serait-elle en train de se réaliser ? Le décryptage de Frédéric Saint Clair, ancien conseiller de Dominique de Villepin.
Victoires fulgurantes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), massacre des chrétiens d'Orient, élection triomphale d'Erdogan en Turquie, escalade meurtrière entre israéliens et palestiniens, sommes-nous finalement en train d'assister au fameux choc des civilisations que prédisait le très controversé Samuel Huntington dès 1996?
Frédéric SAINT-CLAIR: Un choc est par principe instantané. Mais que se passe-t-il avant? Et que se passe-t-il après? Est-ce que tous les évènements internationaux sont sensés participer de ce même choc? Une lecture de l'actualité internationale au travers du modèle développé par Huntington semble par trop statique. Il y a une dynamique des conflits qui lui échappe. En revanche, Samuel Huntington a mis en lumière un certain nombre de points cruciaux pour comprendre la période postérieure à la guerre froide, notamment l'émergence du culturel - et particulièrement du fait religieux - au sein des conflits, ainsi que la perte de vitesse du modèle occidental et de la notion de démocratie libérale. La vocation universaliste des droits de l'homme, le «doux commerce» qui, selon Montesquieu, était vecteur de paix, ne portent pas en eux une évidence et une force suffisantes pour être universellement acceptés. Paul Valéry, en introduction de son célèbre texte, La crise de l'esprit, écrivait: «Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Aujourd'hui, des individus dépourvus de toute humanité instrumentalisent la religion afin de mettre un terme aux valeurs prônées par la civilisation occidentale, y compris les valeurs chrétiennes, et imposer leur barbarie. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là ; en revanche, la question de la prééminence de ces valeurs est nettement engagée.
Dans une tribune publiée par le Monde, Dominique de Villepin explique, «Ce n'est en rien un choc immémorial entre les civilisations, entre l'Islam et la chrétienté, ce n'est pas la dixième croisade (…) Non il s'agit d'un événement historique majeur et complexe, lié aux indépendances nationales, à la mondialisation et au «Printemps arabe». Tous ces évènements ne sont-ils pas, malgré tout, liés par la montée de l'Islam radicale?
Le choc n'est en effet pas immémorial, et il ne s'agit en rien d'une opposition entre l'islam et le christianisme. Il ne s'agit pas non plus d'une croisade, ou alors à l'envers, car en Irak, ce sont des musulmans qui tyrannisent les chrétiens sous prétexte d'imposer leur religion. Si Dominique de Villepin a raison de souligner la complexité de l'évènement, vous avez raison de souligner la dimension islamiste radicale qui est à sa base. Mais l'islamisme radical en tant qu'hypertrophie politico-religieuse n'explique pas tout. Pour comprendre ces évènements nous devons aller plus loin et interroger ce qui est à son fondement, ce sur quoi les intégristes s'appuient, c'est-à-dire la composante politique de l'islam. Malek Chebel écrit: «L'islam restera viscéralement attaché à une vision globale de l'existence, de sorte que la vie organique n'est jamais séparée de la vie spirituelle, ni la vie individuelle de la vie collective […] Enfin, l'islam a réponse à tout, du berceau à la tombe.» La dimension politique de l'existence collective est donc incluse intégralement dans, ou même préemptée par, la dimension religieuse qui a vocation à être totalisante. Au-delà de l'islamisme, qui est une dérive extrémiste qui doit être combattue, l'islam politique questionne déjà le modèle de la démocratie libérale occidentale. Nous le constatons sur le territoire français, où les revendications religieuses face au droit républicain se multiplient. Comment, dès lors, cette dimension pourrait-elle être absente des révolutions nationales telles que les «printemps arabes» où de nouvelles structures politiques sont en train de naître, bien souvent dans la douleur? Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et islam.
L'Oumma, revendiquée par EIIL fait passer la communauté des fidèles, avant l'attachement à la nation. Existe-t-il un risque de voir ces différentes crises se rejoindre? En quoi diffèrent-elles vraiment les unes des autres?
Nous sommes là au cœur de la question théologico-politique liée à l'islam. L'Oumma pourrait, ou devrait, être considérée comme une communauté spirituelle, et elle ne saurait être perçue autrement dans la tradition mystique, mais, la tentation de lier pouvoir spirituel et pouvoir temporel - i.e. politique - affaiblit la notion de communauté religieuse et la rend susceptible d'être substituée à la nation démocratique. Le concept d' «ecclésia» - de communauté ou d'église - a été soumis à la même tension, mais, par un cheminement long et complexe, cette tension a été apaisée en Occident. Elle demeure en revanche intacte dans les pays arabes et dans les différents types de conflits qui ont été évoqués, avec des particularités propres, et des intensités variables.
Plus qu'au triomphe de Hungtington, assiste-t-on à la défaite de Francis Fukuyama qui pronostiquait la fin de l'Histoire? Loin d'avoir conduit à une «homogénéisation croissante de toutes les sociétés humaines» la globalisation n'a-t-elle pas, au contraire, exacerbée les identités?
Le modèle de Fukuyama a cristallisé en quelque sorte toutes les illusions nées de la Révolution Française et de la «supériorité» occidentale du XIXème siècle. Il y a en effet une crise de l'identité. Celle-ci n'est pas nouvelle même si elle prend de nouvelles formes, d'où la nécessité d'éviter les modèles englobants et statiques. La globalisation a accéléré la chute du modèle occidental matérialiste. Malheureusement, les valeurs humanistes présentes à la base de ce modèle, telles que les droits de l'homme, la liberté, l'égalité, la fraternité, ont subi le même sort. La haine de l'Occident, qui grandit, amalgame toutes les composantes d'un modèle occidental multiforme fragilisé par notre incapacité à le remettre en question et à le renouveler. Il semble nécessaire de revenir aux fondamentaux de notre civilisation, et de les cultiver. Gandhi écrivait: «L'amour est la plus grande force au monde et, en même temps, la plus humble qu'on puisse imaginer.» Pour apaiser les tensions identitaires, au moins dans notre pays, c'est cela qu'il faut mettre en pratique. Notre tradition républicaine a beaucoup insisté sur la liberté et l'égalité et a oublié bien souvent la fraternité, qui, selon Pierre Leroux, était la condition de l'unité. Par exemple, les étrangers vivant sur le sol français, qu'ils soient juifs, musulmans, athées, ou autre, doivent être inclus dans cette fraternité républicaine, car c'est par là que notre attachement à nos valeurs s'exprime le mieux.
Si l'histoire a montré que la France avait eu raison de s'opposer à l'intervention américaine en Irak en 2003, face au nouveau désordre mondial créé par celle-ci ainsi que face aux effets collatéraux des printemps arabes, faut-il désormais intervenir, notamment pour protéger les chrétiens d'Orient?
Oui, il faut intervenir, car les conditions sont radicalement différentes. En 2003, Bush partait en guerre contre Sadam Hussein persuadé de trouver des têtes nucléaires enfouies dans le sol irakien, et de participer ainsi à la lutte contre le terrorisme. Aujourd'hui, nous sommes face à une oppression réelle, à des populations entières jetées le long des routes, dans des conditions terribles. Nous devons cependant rester vigilants face à la tentation guerrière. La reconstruction de la paix est l'unique objectif.
«Il faudra une génération au Moyen-Orient pour entrer dans sa propre modernité apaisée, mais d'ici là il est guetté par la tentation nihiliste, par le suicide civilisationnel. Nous sommes à la veille du moment décisif où la région basculera de l'un ou de l'autre côté.» Quel rôle les pays occidentaux pour éviter le basculement du mauvais côté?
Nous pouvons parler de «nihilisme» car c'est bien d'une négation des valeurs morales de l'Occident dont il s'agit. En revanche, la perspective d'une entrée dans une modernité apaisée à horizon d'une génération reste difficilement envisageable. C'est une société close qui se dessine dans cette région du monde, et le modèle occidental n'a que peu d'influence sur elle. Le «soft power», pour employer un terme repris par Fukuyama, est devenu quasiment inopérant. L'aide aux populations défavorisées, l'aide humanitaire que la France va superviser en Irak - et dont nous devons être satisfaits -, participe du rôle que vous évoquez et qui peut être déterminant, notamment sur le chemin parfois long qui mène à la paix.
Il faut en finir avec tout ce fun qui pollue
Il faut en finir avec tout ce fun qui pollue
On le sait, je l’ai déjà écrit à de multiples reprises, l’humain est plus qu’un fardeau pour cette Terre : c’est, véritablement, une nuisance. Et une nuisance qu’il est même devenu simple de quantifier : un peu en dessous de l’astéroïde qui décima les dinosaures, mais pas tant que ça. Car oui, l’humain est responsable d’une véritable extinction de masse.
Pour rappel, la dernière extinction de masse, survenue au crétacé-tertiaire, serait due, selon la théorie la plus solide actuellement, à un gros caillou (d’une dizaine de kilomètres de diamètre) ayant heurté la Terre au niveau du Mexique. L’humain n’existant pas à l’époque, il n’a pas pu être blâmé pour cette extinction et cette diminution tragiques de la biodiversité, mais rassurez-vous, il n’en va pas de même aujourd’hui. Grâce à la conjonction d’une étude, réalisé à Stanford et qui manipule le conditionnel et les précautions rhétoriques par packs de douze, et à une presse déchaînée qui ne s’embarrasse pas, elle, de ce conditionnel et de ces précautions, on apprend quel’humain est directement responsable de la sixième extinction de masse sur la planète.
Vous avez bien lu, on parle en effet d’extinction de masse, rien de moins, et provoquée par l’Humain avec ses petits bras. Enfin, petits, pas tant que ça. D’abord, l’humain a le mauvais goût d’être très nombreux, de péter, de roter et de parler fort quand il est en groupe. Ensuite, il a inventé tout un paquet de machines, toujours plus polluantes, qui amplifient largement sa capacité à faire d’innommables dégâts en plus de ses caquetages insupportables. Enfin, l’humain, au lieu d’assumer sa nature pourtant évidente de parasite mal embouché qui fait trop de bruit, adore se culpabiliser et faire des petits calculs, et a donc décidé d’inventer un concept, la biodiversité, définie de façon aussi peu claire que possible.
Parce qu’en effet, il y a biodiversité et biodiversité. S’il est simple d’accoler l’image de multiples races de félins à celle de biodiversité (même si les cougars viennent de disparaître, semble-t-il), s’il semble convenu que la biodiversité englobe bien le fait qu’on trouve plusieurs espèces de moules sur les bouchots ou les canapés, une définition plus précise est délicate à trouver. Ça sent le concept un peu fourre-tout.
Ainsi, la récente apparition d’une nouvelle espèce de virus Ebola ne semble absolument pas réjouir nos vaillants défenseurs de Gaïa. Il semble que lutter contre la biodiversité virale ne pose guère de problème. À leur décharge, il faut dire que mourir du virus Ebola, ce n’est pas franchement glamour, et que s’il prenait la fantaisie à nos écolos de combat de sautiller de joie à l’idée d’une prochaine disparition de l’humanité (ne riez pas, ils en sont capables, comme jadis le prince d’Édimbourg souhaitant être réincarné en virus mortel afin de réduire la population terrestre), cela nuirait probablement à leur image de marque, si propre et verte nette par ailleurs. Ceci permet d’affirmer que cette biodiversité n’a pas vraiment besoin d’être définie, et qu’il suffira de simplement en parler avec un air attristé pour que tout le monde (les humains, surtout) comprenne.
Moyennant quoi, la conclusion s’impose : non seulement, cela va de mal en pis, mais en plus, c’est de la faute des humains. En effet, la biodiversité (définie par l’humain), qui atteignait jadis la valeur précise mais non discutable de 2733.276 brols (calculée par des humains) est en train de s’effondrer (c’est vérifié par des humains) parce qu’elle n’atteint plus que 1801.123 brols, et c’est mal (disent des humains) parce que c’est l’humain qui est à l’origine de cet effondrement pour 93.74% (à peu près). Et c’est mal parce que, parce que, parce que bon c’est mal.
Bon, bien sûr, il y a une petite incertitude sur les valeurs, les mesures et les pourcentages. Et sur les causes. Et sur les effets de l’humain sur la planète, à court, moyen et long terme. Sur le plan géologique, où la centaine de milliers d’années est la norme, peut-être est-il aussi envisageable de se dire que l’humanité n’a pas tout à fait un impact aussi percutant qu’un gros caillou de 11 km de diamètre et 400.000 milliards de tonnes, lancé à 20.000 km/h de plein fouet sur la péninsule du Yucatan. Mais vu depuis les petits papiers subventionnés de certains chercheurs ou dans la presse elle aussi subventionnée et acquise à la cause écologiste, en revanche, l’identité des deux impacts (celui de l’Homme d’un côté, et celui du Gros Caillou de l’autre) est absolument évidente : lâchez sur la planète sept milliards de petits mammifères idiots avec des voitures, des iPhones, des déodorants alcoolisés et une absence chronique de préservatifs solides, et hop, vous avez l’équivalent sur le biotope d’une explosion de plusieurs milliards de bombes atomiques.
C’est absolument évident.
Il faut donc lutter, pied à pied, contre tout ce que l’humain fait de mal. Et il y en a, des choses que l’humain fait de travers, à commencer par respirer. Ça va, bien sûr, des feux de brousse (même ceux, nombreux, déclenchés par la foudre qui sont en réalité le résultat du réchauffement climatique, lui aussi de la fautàlom) jusqu’aux … ballons lors des événements festifs.
Oui oui, les ballons lâchés lors d’événements commémoratifs, festifs ou autres sont autant de marques répugnantes du passage cradingue de l’Homme sur Terre et doivent être ardemment combattus, comme en atteste le récent dépôt de plainte d’une association écologiste contre la très méchante et très polluante mairie de Reims qui a eu l’impudence biochoquante de lâcher 2000 ballons dans le ciel champenois. Deux p*t@1n de milliers de ballons en latex pour commémorer le centenaire de la Première Guerre Mondiale, c’est une véritable offensive contre la Nature, une bastonnade en règle des ours, des dauphins et des tortues qui ont la pénible habitude de mâchouiller de la baudruche lorsqu’ils en trouvent, quitte à s’en étouffer (parce qu’aussi mignons soient-ils, ils ne sont tout de même pas très futés, ces bestiaux). Ces 2000 ballons sont une déclaration de guerre scandaleuse, que dis-je, un tortucide, un dauphicide voire un oursicide éhonté !
Et comme on sent l’association Robin Déboire Des Bois bien chaude dans sa lutte contre les commémorations et le fun coloré des petits ballons tortucidaires, je leur propose d’une part d’attaquer Disney pour incitation à la pollution avec son film d’animation, Là-Haut, qui présente un retraité écophage et pollugène déplaçant sa maison avec — horreur — des milliers de ballons gonflés — horreur des horreurs — à l’hélium, et d’autre part d’étendre leur combat à toutes ces manifestations un peu trop démonstratives et beaucoup trop polluantes qui ajoutent l’outrance et la démesure aux bruits agaçants que cette Humanité qui rote et qui pète n’arrête pas de faire. Il faudrait par exemple déposer une bonne grosse plainte à chaque fois qu’un feu d’artifice municipal est tiré. Non seulement, cela fait un tapage d’enfer, mais cela pollue un maximum, produit une quantité non négligeable de gaz à effet de serre, ne sert absolument à rien et diminue à l’évidence la biodiversité. Il en sera de même pour les raves-parties, les manifestations culturelles diverses et les rassemblements politiques ou syndicaux qui laissent souvent un bien triste paysage, couvert de cochonneries polluantes, après leur passage.
De plaintes en plaintes, l’association pourra clairement montrer qu’elle a, elle, œuvré concrètement à la protection de la faune et de la flore que ces études ont montré si menacées. Bien sûr, l’Humanité s’en trouvera nettement moins joyeuse. Mais la sauvegarde des espèces passe par là : sans repentance, nulle biodiversité.
FRANÇOIS HOLLANDE, ARCACHON DEMANDE SA DÉMISSION
Un collectif s'est monté à Arcachon afin de demander la démission du président de la République. Afin de se faire entendre, les militants ont loué un ULM pour propager leur message sur les côtes landaises.
François Hollande n'est pas vraiment au top dans les sondages. Il est même cruellement en déficit de sympathie. Il faut dire que le Gayet Gate n'a pas joué en sa faveur. Le président de la République n'est pas la personnalité préférée des Français. Et il faut qu'il remonte dans leur cœur s'il veut se représenter pour un deuxième mandat. Cette perspective n'enchante pas tout le monde. En effet, des habitants du bassin d'Arcachon se sont
mobilisés pour demander la démission de l'ancien compagnon de Valérie Trierweiler. Ainsi, ils ont créé une pétition. Le collectif "Hollande Démission" met les grands moyens pour pouvoir véhiculer ses idées. En effet, ils ont été jusqu'à louer un ULM pour déployer une banderole sur les côtes landaises, dimanche 10 août. L'engin a décollé du Cap Ferret pour atterrir à Biarritz, soit plus de 200 kilomètres de côte. Une action qui a fait grand bruit. Le leader s'appelle David Van Hemelryck et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est très actif sur les réseaux sociaux. Les messages contre François Hollande pleuvent. Si David a du cœur, il fera une pause dans son combat, demain, à l'occasion de l'anniversaire de François Hollande. Soixante ans, ça se fête. D'ailleurs, le président de la République a décidé de quitter La Lanterne de Versailles pour aller festoyer avec sa famille, dans la plus grande discrétion dans le Sud Est de la France.
mobilisés pour demander la démission de l'ancien compagnon de Valérie Trierweiler. Ainsi, ils ont créé une pétition. Le collectif "Hollande Démission" met les grands moyens pour pouvoir véhiculer ses idées. En effet, ils ont été jusqu'à louer un ULM pour déployer une banderole sur les côtes landaises, dimanche 10 août. L'engin a décollé du Cap Ferret pour atterrir à Biarritz, soit plus de 200 kilomètres de côte. Une action qui a fait grand bruit. Le leader s'appelle David Van Hemelryck et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est très actif sur les réseaux sociaux. Les messages contre François Hollande pleuvent. Si David a du cœur, il fera une pause dans son combat, demain, à l'occasion de l'anniversaire de François Hollande. Soixante ans, ça se fête. D'ailleurs, le président de la République a décidé de quitter La Lanterne de Versailles pour aller festoyer avec sa famille, dans la plus grande discrétion dans le Sud Est de la France.
La période de tonte n'est pas close
La période de tonte n'est pas close
Ce fut l’une des pires erreurs de communication politique de Jean-Marc Ayrault : assurer que neuf Français sur dix ne seraient pas concernés par les hausses d’impôts. C’était au temps de la gauche triomphante, sûre d’elle et intellectuellement dominatrice : il fallait tondre les riches et les problèmes de la France seraient réglés. On sait ce qu’il en est advenu : un an plus tard, le ras-le-bol fiscal était dans toutes les têtes, et l’équipe au pouvoir était devenue impopulaire auprès de huit Français sur dix.
Pourtant, le même scénario est en train de se mettre en place. Cela fait maintenant des mois que François Hollande puis Manuel Valls assurent que la pause fiscale est là, que les impôts vont baisser pour un, deux, trois, bientôt quatre millions de contribuables. On se perd dans les promesses, on s’embrouille dans les chiffrages, on se mélange dans les seuils, mais on ne voit toujours rien venir d’autre que des hausses de prélèvements, des colmatages de niches, des suppressions d’exonérations. Et pour cause : les mini-baisses d’impôts annoncées ne concernent qu’une minorité de contribuables, et rarement ceux qui ont été durement touchés par le matraquage précédent. Les autres, les plus nombreux, reçoivent ces jours-ci la confirmation que la période de tonte n’est pas close, et qu’elle touchera encore cette année une immense majorité de contribuables.
Tout se passe donc comme si le gouvernement recommençait à s’auto-intoxiquer, enivré de toujours-plus de promesses pour toujours-moins d’impôts, mais sans aucune chance ni de convaincre ni d’efficacité économique. On l’avait déjà entrevu avec la glorieuse affaire des trente-cinq heures, mais cette fois, le doute n’est plus permis : l’une des caractéristiques de la gauche est de ne rien apprendre de ses erreurs.
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