On le sait depuis longtemps: le malheur des uns peut faire le bonheur
des autres. En Grèce l'art pâtit fortement de la crise; les amateurs
voient les musées alléger leurs horaires d'ouvertures, les artistes ne
trouvent pas de galeries, et les collectionneurs se font de plus en plus
rares. Ces derniers n'ont pas disparu mais il est de bon ton de ne pas
s'afficher trop dans un pays où l'on tire à vue sur les signes
extérieurs de richesse...
La situation économique pousse de nombreux particuliers comme des
entreprises à se séparer de leurs œuvres, voire de leurs collections
entières. Le marché est d'ailleurs presque saturé par le nombre de
pièces d'artistes de renom dont les propriétaires sont pressés de se
défaire.
Nous voilà donc devant équation cynique très simple qui fait de la somme de l'urgence et de la concurrence une opportunité.
Difficile cependant pour le collectionneur français de se repérer parmi les nombreux artistes grecs. On connaît la fondation Zervos à Vézelay, la galerie Xippas,
l'art cinétique de Takis, et un peu l'histoire des très nombreux
artistes de L'Ecole Grecque de Paris ou du fameux galeriste Iolas.
A Paris aura lieu ce lundi 26 novembre (Drouot - 14h) la première vente d'art grec du XXe siècle. C'est la maison de vente Piasa qui a pris cette belle initiative, flairant l'opportunité du marché grec mais aussi de ses collectionneurs en France, encore peu sollicités dans ce domaine. La ligne de Piasa pour cette vente a été l'accessibilité grâce à des prix des enchères souvent très bas. Cela offre indéniablement de belles opportunités, mais comporte un risque certain pour les cotes des artistes qui n'auront pas vendu malgré des prix cassés.
Le catalogue des 180 lots réalisé par Dimitri Joannides recèle de nombreux grands noms de l'art Grec (Spyropoulos, Ghikas, Tsarouchis, Byzantios, Fassianos,...). La sélection des œuvres est plus variable du fait que certaines ont déjà été présentées en vente récemment ou que certains artistes sont peu connus, même en fin de carrière, mais les prix abordables vont permettre aux collectionneurs d'acquérir des œuvres d'artistes connus dont les prix sont d'habitude dissuasifs.
Il y a de réelles affaires ce lundi parmi les ventes des artistes dont le prix de départ est largement sous leurs cotes récentes tels que Tetsis, Kottis, Prassinos Tsingos, Kessanlis et Akrithakis (qui est de plus avec Moralis un des artistes grecs dont la valeur monte). Un grand format de Yannis Gaïtis (Les grandes Espérances) paraît aussi très sous-évalué.
Ensuite, si les enchères ne grimpent pas, il y a de très belles pièces d'artistes qui sont des valeurs sures comme la Corbeille de Fruit de Pavlos, Chimie de Xenakis ou le Sans titre (1955) de Tsingos.
Pour les néophytes, le catalogue de la vente sur le site de Piasa présente les artistes un à un. C'est une belle immersion dans l'art grec sur un siècle qui poussera certainement certains à se laisser tenter de participer à la vente dirigée par Maître James Fattori, à Drouot ou même en ligne.
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