mercredi 20 novembre 2013
Le coup de bluff du "grand soir fiscal"
Le coup de bluff du "grand soir fiscal"
Alors là, chapeau : quelle idée, ce grand remue-ménage sur la fiscalité, cette façon de faire un coup politique en prenant tout le monde à contrepied! Il fallait oser. Comme il fallait oser ridiculiser tous ceux, ministres de l’Economie et du Budget en tête, qui expliquaient laborieusement depuis des semaines que les mots d’ordre de la politique fiscale étaient désormais « stabilité, prévisibilité, lisibilité ».
En vérité, on retrouve dans cette volte-face éhontée tout l’art de la pirouette et du rétablissement acrobatique de François Hollande. Et cette décision, bricolée en toute hâte avec le Premier ministre un dimanche soir dans son bureau de l’Elysée, ressemble à s’y méprendre au coup de génie politicien qu’avait représenté pendant la campagne électorale l’annonce de la célèbre tranche à 75% : la démagogie de cette mesure avait donné un coup de fouet décisif à sa marche vers l’Elysée. Aujourd’hui, la France traîne ça comme un boulet, mais quelle importance pour François Hollande puisque cela lui a permis d’être élu ?
C’est le même scénario de (re)conquête de ses marges de manœuvre que le chef de l’Etat imagine avec l’opération grand soir fiscal. Coincé de toutes parts, pris à la gorge par le ras-le-bol des contribuables, il envoie en l’air le puzzle infernal des impôts et des taxes en espérant occuper les esprits à sa reconstruction. Malheureusement, les chances pour le pays d’en sortir avec une fiscalité plus efficace sont voisines de zéro. Il manque en effet tout ce qui est nécessaire à la réussite d’un tel défi : la croissance, sans laquelle les marges de manœuvre n’existent pas ; la baisse des impôts, sans laquelle tout le monde ou presque risque d’y perdre ; le courage, sans lequel les innombrables corporatismes et intérêts particuliers gagneront ; la popularité et la crédibilité sans lesquelles personne ne croira cette réforme juste.
François Hollande engage la France dans le déclin Italien...
Comme ce fut en Grèce, comme ce sera en Italie, François hollande engage son pays vers une casse sociale où les plus faibles seront ceux qui trinqueront le plus...
A la base un cocktail détonant : Dette et chômage. Ce mélange explosif entraine des dommages qui touchent d'abord les plus faibles avec un impact inversement proportionnel à la puissance du Pays : Plus fort en Grèce, moins en Italie et plus faible en France.
On sait ce qu'il en est de la Grèce, mais l'Italie avec un chômage supérieur à 12% et une dette qui grimpe au-delà de 130% du PIB entre dans la phase des soucis. Pour le moment elle arrive à étaler grâce à une ponction conséquente dans l'épargne de ses citoyens. Mais quand le seuil fatidique sera atteint, L'Italie n'aura d'autre ressource que de se tourner vers l'Europe qui ne pourra pas la laisser tomber. Dès lors on connait le processus : il est terrible pour les couches sociales les plus fragiles.
En arrivant au pouvoir, François Hollande avait le choix entre deux priorités : la compétitivité ou l'impôt : Il a choisi l'impôt. Comme l'impôt freine la compétitivité qui, à son tour, induit du chômage le recours à la dette est inéluctable et c'est bien ce que l'on voit aujourd'hui. La France se place à la deuxième place de la zone Euro en matière d'émission de dettes. (174 milliards d'euros en 2014 juste derrière l'Italie).
C'est en 2015 que la France se trouvera face au mur de la dette. C'est à ce moment que l'échec de François Hollande deviendra patent... A moins qu'il ne change dès à présent de politique.
François Hollande dispose encore de deux leviers : Une relance forcenée de la compétitivité et une réduction des déficits par des restructurations plutôt que par la mise à la diète des services de l'Etat. Cela lui permettrait de racheter un maximum de papier qui arrive à échéance dans le proche avenir.
Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la France se trouvera juste après l'Italie forcée d'avaler la purge que lui imposeront l'Europe et le FMI. Aussi mal structurée qu'elle soit, la zone euro n'en reste pas moins maitresse du jeu et imposera les ajustements nécessaires même au prix du sang des plus pauvres.
Encore faut-il ajouter deux inconnues : Les réactions sociales et celles des marchés.
L'Homme d'Etat doit prendre conscience de tous ces risques et agir en fonction de l'intérêt général :
1) Convoquer des Etats Généraux avec les leaders des forces Républicaines : Socialistes, Centre, Droite.
2) Définir une politique cadre de salut public.
3) Nommer un gouvernement tripartite dévoué à l'intérêt national.
Le moment est venu pour François Hollande de montrer que les Français ont bien élu un bâtisseur de cathédrales plutôt que le Facteur Cheval.
François Hollande
François Hollande
Christophe Blain pour « Les Echos », illustrateur de la bande dessinée « Quai d'Orsay »
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Si les Beatles avaient choisi Ringo Starr comme chanteur, leur destin aurait sans doute été bien différent. François Hollande, pourtant remarquable au second plan, premier secrétaire qui battait la mesure, s’est retrouvé premier dans un concours de circonstances. L’homme simple, « Toi France, moi président », le François moyen est devenu notre leader. Au pays de Poulidor, on aime croire que la force du statut transcende les êtres. Raté. 20 % d’opinions favorables, le chiffre tombe comme un couperet. Les institutions ne sont même plus respectées et le président se voit sifflé honteusement lors de la commémoration du 11 Novembre. Contradiction d’un peuple qui l’a choisi parce qu’il revendiquait sa normalité et qui procède maintenant à son exécution publique parce qu’il a tenu sa promesse. Oui, François est un vrai Français qui aime raconter ce qu’il fera le jour où il en aura le temps mais ne fait rien à l’arrivée. Qui fait des régimes, choisit mal ses cravates, râle contre les impôts, s’engueule avec sa femme, se fait pourrir par son ex, n’a aucune autorité sur ses collègues de bureau, frime en déplacement à l’étranger en faisant croire qu’il est quelqu’un dans son pays. Le président, comme tous les autres Français d’ailleurs, va se plaindre lui aussi aujourd’hui, au plus près des instances dirigeantes : devant le Mur des lamentations. Il fait froid en Israël au mois de novembre, j’espère que madame lui a tricoté un joli bonnet rouge.
Appels… du pied
Appels… du pied
Plusieurs vibrants appels à l'union nationale ont retenti hier dans un fâcheux télescopage. Parce que, franchement, il y en a qui résonnaient sacrément creux par rapport à d'autres. Autant se justifiaient les appels à la vigilance citoyenne, après la série d'agressions violentes commises depuis quelques jours contre des représentants de l'État (préfet, élus) ou des salariés d'organes de presse ( Libération, BFMTV), autant paraissaient dérisoires les exhortations des dirigeants du foot au « rassemblement du pays » derrière les Bleus. Ce n'est pas une élimination au Mondial brésilien qui met la patrie en danger, mais plutôt une dérive sociétale violente dans un climat délétère.
Dire cela ne revient pas à condamner le football, que nous aimons comme beaucoup de Français, mais à en ramener les enjeux à leur juste proportion sans participer à l'hystérie générale. Qu'on nous permette au passage d'ironiser sur le « patriotisme en chaussette » des dirigeants du foot pro. Ils ont bonne mine à plaider le respect du maillot et des valeurs chez les sélectionnés, alors qu'ils menaçaient de faire grève pour se soustraire à la taxe à 75 %.
On ne souhaite aucunement l'élimination des Bleus, ce soir contre l'Ukraine, mais il ferait beau voir qu'on s'en remette à Ribéry pour obtenir un rebond… du PIB. Les footballeurs de haut niveau français ont accumulé trop d'entorses à l'éthique sportive pour susciter un véritable engouement. Il ne pourra s'y substituer, ce soir, qu'un chauvinisme exacerbé.
Une qualification ne serait d'ailleurs pas forcément le meilleur service à rendre au foot tricolore. Elle permettrait aux grévistes de Knysna de se refaire une virginité. Si c'est possible. Tout cela par la faute de dirigeants d'abord soucieux de se goinfrer de droits télé et de sponsoring, mais incapables de sanctionner des comportements insultants faisant école dans les jeunes générations. Oui, le foot, envahi par le fric, a perdu toute vertu éducative et morale. Voilà pourquoi, ce soir, sans céder aux appels galvaudés à l'union nationale, nous nous satisferons de quelques beaux appels… du pied.
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