TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 16 mars 2012

Les idéologies, c’est fini

Dans un monde où la crise remet en cause les modèles économiques et les récits historiques, aucune utopie alternative ne semble pouvoir émerger. Face à la dévalorisation de la politique, nous n’aurons ni Lénine ni Hitler, juste des politiciens sans grandeur, note un chroniqueur polonais.

Les indignés ne parviennent pas à fournir un récit précis sur la nouvelle économie, la société nouvelle, ou encore l'homme nouveau, censés remplacer ceux de l'ancien régime. Chacune des thérapies préconisées paraît partielle, aucune n'inspire suffisamment confiance pour que l’on s'y fie totalement.

Après 1917, la Russie a trouvé sa formule magique : placer tout le pouvoir entre les mains de commissaires politiques et du parti unique, nationaliser à tout va. En 1932, aux Etats-Unis, on a préféré le New Deal : plus d'Etat et de commandes publiques pour relancer l'économie. En 1933, l'Allemagne a appliqué une logique similaire avec l'objectif de guerre en plus : reprendre aux ennemis et redistribuer aux siens, avec l'armement en moteur de l'économie et les conquêtes pour rentabiliser les coûts.
Un Reich, une Nation, un Chef suprême... Après 1945, il n'a pas été difficile non plus de trouver de nouveaux mantras. A l'Est, les mots d'ordre étaient la nationalisation, l'industrie lourde, la planification économique centralisée : l'individu n'est rien, le parti est tout. A l'Ouest, on entendait  profiter des aides, créer des communautés avec les anciens ennemis, mettre en place une économie sociale de marché, prendre soin du pluralisme et du marché libre – tout en le contrôlant quand même – , ne pas hésiter à taxer pour financer les prestations sociales et assurer l'équilibre social.
Ce modèle de pensée a prouvé son efficacité en Europe, il a garanti la prospérité et les libertés individuelles dont ont bénéficié toutes les idéologies issues de la tradition du XIXe siècle : le libéralisme, le conservatisme, le socialisme. Dans les années 70, l'Etat-providence, sous sa forme social-démocrate ou démocrate-chrétienne, devenait le modèle absolu pour les habitants des pays du "socialisme réel".

Rhétorique religieuse

Aujourd'hui, ce modèle n'a plus sa place. L'économie est basée sur la confiance dans ses règles, sur le fait que la valeur d'une marchandise peut être, grâce à l'argent, traduite en valeur d'une autre marchandise. Avant la crise, les principaux acteurs des marchés financiers se sont fiés aux technologies de pointe, censées minimiser la probabilité d'un effondrement.
Quand celui-ci s'est pourtant produit, ils ont cité les stoïciens, en disant que l'avenir est imprévisible, et ont appelé les gouvernements à l'aide. Quant aux citoyens outrés, ils ont puisé dans la rhétorique religieuse, en blâmant la cupidité et l'avarice – avaritia, l'un des 7 péchés capitaux dans le christianisme – et en criant à la repentance.
Il n'y a plus de retour possible aux modèles éprouvés du passé. Pas de réponse simple non plus. Les idéologies classiques ont perdu leur pouvoir de persuasion. Bien sûr, on peut toujours défendre la thèse que l'avènement de l'ère post-idéologique n'est qu'une manifestation de la soi-disant idéologie néolibérale dominante, qui aurait sciemment brouillé les différences entre la gauche et la droite, entre le socialisme et le conservatisme, pour mieux asseoir son hégémonie. Force est toutefois d'admettre le sentiment très répandu aujourd'hui, que ce ne sont pas des idéologies qui animent désormais la roue de l'Histoire mais des facteurs résolument  différents, à savoir les marchés.

Affaiblissement des partis traditionnels

Les idéologies traditionnelles se sont construites dans la certitude venue des Lumières que le monde est une matière malléable et façonnable par l'homme selon sa volonté et des plans rationnels. Toutefois, pour que les gens adhérent à un projet, il faut l'appuyer par un récit qui passionne, une histoire quasi-biblique, avec expulsion du Paradis et arrivée sur la Terre Promise. Pour les conservateurs, ce serait le retour à l'âge d'or.
Pour les marxistes, la société sans classes. Pour un nationaliste, un Etat national solidaire. Pour un libéral, un royaume de liberté. Les intellectuels, producteurs traditionnels d'idéologie, ne croient pas en l'existence d'un puissant levier capable de soulever les fondements du monde.
Ce n'est pourtant pas encore la fin. La fin de l'idéologie n'est évidemment pas la fin de la politique. Celle-ci suit sa route, mais a le souffle court. Les traditionnels partis idéologiques, comme les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates, les libéraux et les conservateurs s'affaiblissent. L'érosion de l'idéologie fragilise l'adhésion politique. L'acceptation même du système des partis fait défaut dans un contexte où les partis politiques peinent à marquer leur différence et où tout désaccord semble artificiellement mis en scène, destiné à alimenter le narcissisme des principaux acteurs.
Le gagnant est le politique populiste enragé, sans aucun projet, sans aucune vision d'avenir. Il sait d'ailleurs très bien que ce n'est plus ce qui importe à ses électeurs. Dans les mouvements idéologiques anciens, la colère était concentrée, des ressentiments pouvaient facilement faire naître un ethos collectif. Le populisme actuel n'est qu'un défouloir de frustrations et de tensions. Il engendre émeutes et destruction, rien de plus. Il n'en naîtra aucun nouveau Lénine, Staline ou Hitler.
Si l’on se réfère à toutes les catastrophes engendrées par l'ère idéologique du XXe siècle, on n'est certainement pas dans la pire des situations. Mais pas dans la meilleure non plus, car la crise idéologique s’accompagne d'une crise fondamentale de confiance en la politique. Les changements de personnes semblent aléatoires. Certes, le jeu politique ne conduit pas de tyrans au sommet de l'Etat mais il ne génère pas non plus d’hommes d'Etat.

Le système bancaire peut-il revenir à la normale... et surtout, comment ?

Nous avons vu mercredi que les dépôts overnight à la BCE ont atteint le record de 827 milliards d'euros le 5 mars. Pour qu'ils reviennent à des niveaux plus "normalisés" (même si on imagine mal un retour aux 100 millions d'euros d'avant 2007), il faudrait en tout cas que les banques puissent gérer trois types de problèmes : 1) D'abord, faire baisser leur aversion au risque Il existe en effet des risques réels de credit crunch dans nombre de pays européens, avec un net ralentissement de la progression des crédits dans des pays tels que la France, l'Italie et l'Espagne. Cette aversion au risque se traduit par un renchérissement du coût du crédit pour les entreprises et les ménages. On a vu quel rôle pouvait jouer les banques centrales pour faire durablement évoluer le comportement des banques (les LTRO ne sont qu'un calmant, pas le médicament). 2) Les nouvelles contraintes prudentielles et comptables imposées aux banques peuvent contrarier le financement de l'économie J'ai souvent évoqué dans ces colonnes le fait que la réglementation est systématiquement en retard et ne se renforce que sous la pression des crises. C'est ce que l'on appelle savamment la pro-cyclicité. Par exemple, le futur environnement réglementaire Bâle III qui va rendre (ou plutôt qui rend déjà) le coût de la liquidité et du capital plus cher intervient dans un contexte macro-économique inadapté : croissance économique inexistante en Europe ; concurrence de plus en plus forte entre émetteurs publics et privés sur les marchés de capitaux ; rééquilibrages à venir des flux de capitaux internationaux avec une disparition progressive des excédents d'épargne des pays émergents. Ce n'est pas quand la croissance est faible et que le capital est rare et cher qu'il faut durcir les règles prudentielles. Il y a des moyens plus efficaces pour discipliner les banques. C'était quand la croissance était forte et que la liquidité et le capital étaient abondants et peu chers qu'il fallait le faire. Ces deux nouveaux ratios réglementaires devront donc être gérés avec intelligence : - le LCR (pour liquidity coverage ratio) est un ratio de court terme qui exige des banques de détenir un stock d'actifs sans risques, facilement négociables, au regard des flux nets décaissés stressés sur un mois. Ce ratio peut être défini comme un stress test sur la liquidité à horizon de 30 jours. Le LCR oblige les banques à constituer une réserve d'actifs liquides. Il faudrait donc être très vigilant sur le périmètre des actifs dits liquides (grandes discussions en ce moment !) afin de ne pas créer des risques de surévaluation et de trop forte concentration d'un même type de titres dans les bilans bancaires. On sait que quand tout le monde fait la même chose en même temps, cela finit souvent très mal (certains appellent cela le mimétisme et les comportements moutonniers) ; Dit autrement, à la mode des Publications Agora : "quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense". Eh bien au niveau des marchés des capitaux, il en va de même. - le NSFR (pour net stable funding ratio) est un ratio à long terme qui vise à obliger les banques à financer par des ressources stables une part significative de leurs actifs à long terme dans un contexte de crise. Le risque de ce ratio qui doit être mis en place d'ici à 2019 est de tuer toute activité de transformation des banques, une des sources les plus stables de rentabilité. En effet, le PNB (produit net bancaire lié à la marge de transformation) risquerait d'être mis à mal : "dans cette activité de 'l'intermédiation-transformation', il s'agit de transformer une ressource à court terme en 'crédits à long terme emploi long'. Par exemple, l'argent de 100 livrets A (dépôts de court terme) va être prêté sur 10 ans à un industriel qui a besoin d'investir (long terme emploi long). L'affaire se complique car le taux du livret est variable et le taux consenti à l'industriel sera fixe. Cette activité générera des risques de taux, de liquidité et de crédit". 3) On imagine mal que les banques reprennent du risque souverain périphérique après l'épisode grec Les souvenirs de restructuration, de haircuts et d'impacts sur les comptes de résultat 2011 et 2012 sont loin d'être effacés -- eux. Le PSI (pour private sector involvement) grec peut laisser penser que d'autres types de PSI pourraient être enclenchés un jour ou l'autre pour des émetteurs en crise de solvabilité ou au bord de cette crise. Il n'est aujourd'hui plus tabou d'envisager la restructuration partielle d'autres dettes souveraines sur les cinq ans qui viennent -- y compris celles d'Etats importants de la Zone euro. De gros investisseurs m'interrogeaient l'autre jour très concrètement sur l'intérêt d'investir sur des papiers émis par le FESF. Je répondais alors qu'il s'agissait sans doute de l'investissement le plus absurde d'un point de vue optimisation du couple risque/rendement puisque vous investissiez sur une signature représentative de la qualité de crédit moyenne de l'ensemble des pays de la Zone euro (excepté les trois pays déjà secourus par ce fonds puisque leurs garanties accordées n'ont désormais aucune valeur). Donc vous investissez sur une signature dont le rendement moyen est aujourd'hui encore assez faible au regard du risque très fort de dégradation future de son rating. Pire, si un jour ce FESF est transformé en banque de plein exercice s'approvisionnant en liquidités auprès de la banque centrale, il aura pour vocation de prêter aux contreparties les moins solides : d'une part, aux Etats les plus fragiles et d'autre part, aux banques insuffisamment capitalisées. Il est donc évident que la qualité de bilan de ce FESF ne peut que se détériorer fortement. Tout comme le collatéral que les banques apportent à la BCE dans des MRO ou LTRO pour pouvoir continuer à se refinancer : ce sont toutes les obligations pourries, poubelles, mais la BCE a décidé qu'elle prenait désormais "tout". Par "tout", nous entendons des obligations d'Etats souverains fragilisés ou quasi insolvables ou bien des actifs toxiques... L'exemple du FESF est doublement intéressant. D'une part, il montre que cette institution aura par définition de plus en plus de difficultés à émettre à de bonnes conditions de coût sur les marchés pour financer les plans de sauvetage des Etats en difficulté. D'autre part, il montre que toute la stratégie d'investissement sur les marchés financiers des banques doit être repensée compte tenu du repricing nécessaire du risque de nombreux émetteurs. Il faudra savoir refuser d'investir sur tel ou tel titre même si d'un point de vue réglementaire et prudentiel, l'on peut y avoir un fort intérêt. [NDLR : LTRO, faillite des Etats, Zone euro en danger... Qu'est-ce que tout ça signifie pour votre argent en général -- et votre assurance-vie en particulier ? Mory a la réponse, par ici : âmes sensibles s'abstenir...]

Les « bourre-pif » de Sarkozy face aux « esquives » de Hollande

 Le noble art s’invite dans la campagne à l’occasion d’un déplacement de Nicolas Sarkozy dans la Marne. Le président-candidat a filé la métaphore pugilistique pour décrire son affrontement avec un François Hollande décrit comme adepte de « l’esquive ». Dans ce combat de boxe présidentiel, Nicolas Sarkozy se voit dans la peau du challenger puncheur bien décidé à renverser les pronostics.

Amateur de cinéma, Nicolas Sarkozy s’est lancé dans une comparaison à peine voilée entre le favori des sondages et le personnage mou et sans saveur de Jean Lefebvre dans le chef d’oeuvre d’Audiard : « dans Les Tontons flingueurs, c’est Jean Lefebvre qui se prend un bourre-pif et qui s’étonne “j’ai rien fait moi” ».
Avant de poursuivre, plus direct : « Je ne laisserai pas voler cette élection par ceux qui ne pratiquent que l’esquive ».  Et un bourre-pif pour le candidat socialiste qui semble prisonnier depuis plusieurs jours par ses contradictions et le flou de ses propositions. Une manière pour Nicolas Sarkozy d’affirmer que la stratégie de « l’esquive » (que Jean-François Copé qualifie de stratégie de l’anguille » ne peut pas servir de programme politique.
Puis Nicolas Sarkozy de décocher une dernière estocade à l’égard de son rival : « C’est vrai qu’il a le sens de l’humour… il est gentil, il fait un tour de prestidigitateur, et il croit qu’on comprend rien. Mais là on est en campagne électorale, on ne peut pas faire ça… Alors il annonce l’embauche de 60.000 professeurs pour cinq ans. Et puis il oublie qu’il faudrait les payer encore 35 ans, plus 20 ans de retraites ».
On attend la réponse de « François l’esquive ».

Guérini/Navarro : silence de Hollande face à la gauche mafia

 Le tour de passe-passe rhétorique de François Hollande feignant hier sur France 2 de n’avoir rien su des magouilles en cascade des barons socialistes Jean-Noël Guérini et Robert Navarro, ne dupera personne. Comment celui qui fut Premier Secrétaire du PS pendant 11 ans pouvait ignorer le système de corruption généralisé qui sévissait dans les Bouches du Rhône et les détournements dans la fédération de l’Hérault ?
Il suffit de se pencher sur les scores que réalisait François Hollande lors des scrutins internes du parti socialiste dans les départements des Bouches du Rhône et de l’Hérault pour comprendre que quelque chose est pourri au royaume du PS. Des scores staliniens apportés sur un plateau par les deux barons locaux, Jean-Noël Guérini et Robert Navarro. En échange de quoi ?
Peut-être que finalement François Hollande disait vrai sur le plateau des Paroles et des actes. Peut-être qu’en effet, le Premier secrétaire du parti socialiste avait pris soigneusement soin de ne rien savoir et de ne rien entendre sur les dysfonctionnements de la fédération de l’Hérault et le « système mafieux » mis en place à Marseille.
Car les faits reprochés à ces deux encombrants soutiens de François Hollande (qui ont battu campagne en sa faveur jusqu’à la primaire socialiste) sont des plus lourds. Robert Navarro est soupçonné d’avoir utilisé l’argent du parti socialiste pour se payer des billets d’avion et des restaurants de luxe. Plus sérieux encore, Jean-Noël Guérini est mis en examen pour « corruption et détournement de fonds ». Il est soupçonné d’avoir mis en place depuis de longues années avec son frère un système mafieux pour détourner des fonds publics.
La palme de la langue de bois hollandienne de la soirée revient sans conteste à cette petite phrase lâchée à David Pujadas : « Quand j’ai quitté le Parti socialiste, ces personnes-là n’étaient en aucune manière mise en examen, ou inquiétées d’aucune sorte ». Bizarrement, le « système Guérini » décrit par Arnaud Montebourg perdurait pourtant depuis des années !

Pulvar, Le Pen : selon le serveur, Audrey aurait menti

L’agression d’Audrey Pulvar par des supporters de football ne se serait pas passée comme la journaliste le prétend. Un serveur présent le soir en question, n’a pas vu la version romancée et exagérée que Pulvar nous sert sur la globalité des médias français.
La semaine dernière, le porte parole officieux de François Hollande, Audrey Pulvar, a fait beaucoup de bruit sur les multiples médias mis à sa disposition par l’État français pour assurer la propagande du candidat socialiste.
L’intello en mini jupe est allée partout pour pleurer et raconter comment de méchants prolos alcoolisés l’avaient insultée. En femme de médias, la belle a réalisé que son histoire manquait de piment pour faire pleurer dans les chaumières et diaboliser encore un peu plus le Front National. Elle aurait donc purement et simplement inventé une histoire de verre jeté sur elle afin de transformer une banale altercation en agression raciste et fasciste.
Malheureusement pour elle, un serveur du restaurant de luxe dans lequel la compagne d’Arnaud Montebourg et son homme étaient allé casser la croute, a été témoin de la scène. Selon lui, Pulvar dit n’importe quoi. Si la future directrice de l’information du service public a bien été victime d’insultes racistes de la part des jeunes prolétaires ivres, ils ne lui ont jamais jeté de verre dessus.
« Il y a eu des jets de verres mais pas sur eux« , a ainsi expliqué le témoin, soulignant ainsi le mensonge de la soi-disant journaliste.
Encore une belle séance de manipulation des masses et de propagande de la part d’Audrey Pulvar qui ne nous avait pas, de toute façon, habitués à mieux.
Enfin, il est intéressant de remarquer un certains nombre d’incohérences dans les propos et la manière de faire de Pulvar, dénoncées par différents internautes, qui laissent planer une odeur de manipulation encore plus nauséabonde sur toute cette affaire.

Hollande : des paroles, des actes et du flou

 Martine Aubry avait commencé pendant les primaires, la droite continue depuis le procès en imprécision de François Hollande. Encore une fois ce soir, lors de l'émission Des paroles et des actes, le candidat socialiste a été interrogé sur le flou dont il entourerait ses propositions. Jean-François Copé, son contradicteur du soir, en a fait son unique angle d'attaque, sur trois thèmes essentiels : le nucléaire, l'immigration et la sécurité. "Vous êtes comme l'anguille, vous répondez à chacun ce qu'il a envie d'entendre", lance Copé au candidat. La suite est un long échange entre un Copé agressif, pugnace, et un Hollande qui se veut ferme et, si possible, précis.

Sur le nucléaire, chacun s'enferre, Copé pointant l'accord signé entre le PS et les Verts (il prévoit de nombreuses fermetures de centrale), Hollande répondant à de multiples reprises qu'une seule (Fessenheim) sera fermée sous son quinquennat. Il ne dit toutefois pas comment il tiendra son engagement de passer de 75 à 50 % d'électricité d'origine nucléaire d'ici à 2025. Copé, qui prend un malin plaisir à couper son interlocuteur, n'est guère plus précis lorsqu'il lance à la figure de son contradicteur qu'il a "plombé" la dette du conseil général de Corrèze, alors que la situation financière du département est très antérieure à la présidence de Hollande.

Évasif

Copé avait choisi l'angle d'attaque de l'imprécision, mais il n'était pas le seul. Les journalistes l'ont aussi largement utilisé, à tel point que François Hollande semblait parfois nerveux, comme poussé dans ses retranchements. Précis, par exemple avec le quotient familial (il ne sera pas abrogé, mais son plafond sera abaissé), il a aussi répondu de façon évasive à plusieurs demandes d'éclaircissement. Comment contraindre notre partenaire allemand à réviser le traité budgétaire européen ? Quelles seront les baisses d'effectif dans les administrations touchées par le tour de vis budgétaire ? Comment maintenir l'objectif de parvenir à un équilibre des finances publiques si la croissance escomptée n'est pas atteinte ? On ne sait pas. François Hollande n'aura pas fait beaucoup de nouvelles propositions ce soir. Il a promis de renégocier les conventions fiscales avec la Suisse, la Belgique et le Luxembourg et a annoncé la création de brigades de lutte contre l'immigration clandestine, chargées notamment de traquer les passeurs. Mais il a toutefois fait preuve de pugnacité. C'est peut-être la principale nouveauté de l'émission.

Gogos 


Chacun a le droit, n’est-ce pas, de pisser dans son jardin ? Et d’espérer ne pas être ensuite exposé à la vue de ses voisins... C’est pourtant la mésaventure d’un habitant du Maine-et-Loire, dont l’image du soulagement jardinier a été divulguée non seulement dans son hameau, mais dans l’immensité du village planétaire d’Internet. Par qui ? Google. Un moteur de recherche, qui met en boîte tout ce qui bouge sur notre planète. C’est pour notre bien, affirme Google, pour nous permettre ensuite de retrouver d’un simple clic un itinéraire ou une adresse... Et nous le croyons ! Tous gogos de Google, par ignorance, confort ou paresse. Nous, d’habitude si chatouilleux sur nos libertés, nous acceptons d’être ainsi filmés puis exhibés partout et toujours. Il serait peut-être temps de se souvenir que «net» veut dire «filet», et de lancer à tous les moteurs d’Internet: laissez-nous pisser en paix !
 

Hollande et les 75 %: un pas en avant, un pas en arrière 



AVEC LES SOCIALISTES, LA CHA-CHA-CHA EST PERMANENT

Pierre Schoendoerffer : un homme d’honneur 

 C’est une page de la mémoire nationale française qui se tourne avec la disparition de Pierre Schoendoerffer. Témoin et acteur de ces guerres oubliées depuis la chute du communisme, sur lesquelles on entend dire aujourd’hui absolument n’importe quoi, il laisse une œuvre. Dense et remarquable. Il est le seul cinéaste français à avoir fait du film de guerre un genre à part entière. Et précision notable, pas pour cracher sur l’armée française. Pour en exalter le patriotisme et l’héroïsme sans en celer les traumatismes. Pour ma génération et la précédente, il est l’auteur inoubliable de La 317e Section et du Crabe-Tambour. Sur cette période-là, on n’a jamais fait mieux. Ces films sont à son image, celle d’un homme d’honneur.
« Pierre Schoendoerffer a accompagné les soldats des causes perdues », a déclaré le ministre de la Défense Gérard Longuet qui connaît mieux qu’un autre l’œuvre du cinéaste et de l’écrivain. « Il sut dépeindre avec justesse et émotion la grandeur et les servitudes de notre engagement dans des conflits lointains. A une époque où il était de bon ton d’accuser nos troupes en versant dans les clichés insultants et réducteurs, Pierre Schoendoerffer prit le parti d’accompagner ces soldats des causes perdues, d’en dépeindre les misères, d’en sonder les amertumes et d’en exalter les héroïsmes. »
Agé de 83 ans, Pierre Schoendoerffer est mort à l’hôpital militaire Percy de Clamart. Ecrivain, cinéaste, académicien et soldat, marin, parachutiste, reporter de guerre et prisonnier, le jeune « Schoen » avait été engagé à l’âge de 19 ans comme caporal-chef caméraman des armées en Indochine. De cette guerre où il se porta volontaire pour sauter sur Dien Bien Phu, il rapporta les souvenirs et les impressions (ses bobines, elles, avaient été confisquées par le Viêt-Minh) qui hanteront sa 317e Section, son premier grand succès au cinéma, tourné au Cambodge. Schoendoerffer a bien compris l’homme et la guerre, jusqu’au fond de ses tripes. Pendant quatre mois, il est prisonnier dans un camp derrière le rideau de bambou, dans des conditions épouvantables dont ils ne seront qu’une poignée à réchapper (parmi eux le général Bigeard).
Son grand documentaire caméra à l’épaule, La Section Anderson, lui vaudra d’être distingué par un Oscar. Devenu journaliste, désormais il veut témoigner. Du Viet-Nam à l’Algérie, il est grand reporter pour Life et Paris-Match.
Avec La 317e Section, débute une équipée durable avec son acteur fétiche, son presque double, Jacques Perrin. Ensemble ils reviendront plusieurs fois au combat, pour L’honneur d’un capitaine et Là-Haut, dernier film du réalisateur une nouvelle fois adapté de l’un de ses romans. Schoendoerffer aimait tourner avec les mêmes acteurs. A plusieurs d’entre eux il a offert les rôles de leur vie : Bruno Cremer, Claude Rich, Jacques Dufilho et Jean Rochefort.
Le lieutenant Torrens meurt à la fin de la 317e Section mais continue de vivre dans toute l’œuvre de Pierre Schoendoerffer, perpétuant le destin du réalisateur et celui des jeunes officiers de ces « guerres maudites », l’Indochine et l’Algérie avec un ultime retour à Dien Bien Phu en 1992.
Le parcours artistique de Schoendoerffer a sublimé son expérience et lui a permis de ne pas se sentir seulement un ancien combattant. Catalogué « facho » par nos bonnes consciences de gauche, son œuvre touche à l’universel dans la manière dont il montre l’héroïsme guerrier et la tragédie de la guerre. Il a contribué à l’édification d’un récit national dans le meilleur sens, en redonnant un sens à des mots oubliés : courage, patriotisme, honneur, esprit de sacrifice.

TIENS ON L'A ENTENDU ÇA.......... PAR SARKOZY.....!!!!!

Hollande veut taxer les exilés fiscaux

François Hollande a annoncé jeudi soir sur France 2 son intention de taxer, s'il est élu, les exilés fiscaux français en Suisse, Belgique et au Luxembourg en renégociant les conventions bilatérales entre la France et ces pays européens.
Le candidat socialiste à l'Elysée a expliqué que la différence entre sa proposition et celle Nicolas Sarkozy était que le président-candidat visait "uniquement" les "revenus du capital". "Il ne veut pas faire payer l'impôt sur la fortune aux expatriés en Suisse ou en Belgique", a-t-il affirmé, laissant entendre que ce serait le cas s'il était lui-même élu.