jeudi 17 avril 2014
Sondage sismique
Sondage sismique
D’après le Figaro de ce matin, "si la présidentielle de 2017 se jouait aujourd’hui, les Français choisiraient de rejouer le 21 avril 2002. Dans le sondage exclusif OpinionWay-Le Figaro-LCI qui refait, avec les mêmes acteurs, le match de l’élection présidentielle de 2012, François Hollande ne recueille que 19 % des intentions de vote. Il ne passe donc pas la barre du premier tour, devancé de six points par Marine Le Pen (25 %) et de dix points par Nicolas Sarkozy (29 %)." Bien entendu, trois ans à l’avance, une telle enquête d’opinion ne permet pas d’anticiper sérieusement sur 2017. En trois ans, tout peut arriver… D’ailleurs, le scénario d’un sondage qui voit le président en exercice virtuellement écarté du second tour de la prochaine élection présidentielle n’a rien de nouveau. Le 8 mars 2011, déja, une enquêteHarris le Parisien donnait Madame le Pen en tête avec 24% des suffrages devant Dominique Strauss Kahn (23%) et Nicolas Sarkozy (21%). Un an plus tard, les résultats du premier tour n’avaient d’ailleurs aucun rapport avec cette enquête d’opinion. Et que dire, trois ans à l’avance, sinon qu’ un sondage de ce genre à valeur de défouloir autant que de prédiction, donnant ainsi la part belle au candidat prétendu "anti-système". Cependant, il aura une vertu évidente. Il montre au parti socialiste et au monde médiatique que leur petit calcul, visant à assurer à tout prix une réélection de FH grâce à la présence face à lui du candidat supposé "anti système" au second tour, est plus qu’aléatoire, tandis que se profile à l’horizon la perspective, même lointaine, d’un nouveau "séisme politique", après celui du 21 avril 2002: le second tour sans candidat socialiste.
Les combines sans intermittence
Les combines sans intermittence
Que la grande purge des économies se soit abattue sur la France n’empêche pas certains de continuer leur petit commerce. On nous le dit : l’effort doit être général, la solidarité sans faille, la transparence obligatoire, c’est une question de morale. Mais, en même temps, la France étant la France, beaucoup règlent leurs affaires sans se préoccuper des autres ; ils poussent leurs pions dans leur coin, en douce. Ainsi Mme Filippetti, ministre, a choisi d’améliorer le sort des intermittents du spectacle quand ils sont au chômage. Et Mme Voynet qui fut maire écologiste d’une grande ville et ne se représenta pas sûre de sa défaite, vient d’être propulsée à un poste important dans l’administration. Bref, les lobbies veillent : il n’y a pas d’intermittence dans les combines.
A tous ceux qui avaient cru François Hollande…
A tous ceux qui avaient cru François Hollande…
Il avait dit à tous les Français : ce sera la même politique.
Il avait assuré à tous ses électeurs perdus : j’ai entendu la demande de justice sociale.
Il avait garanti à tous les parlementaires de sa majorité, à tous les militants : j’ai ajouté un volet solidarité au pacte de responsabilité, afin de renforcer les mesures de gauche.
Il avait promis à tous ceux qui pensent que la France peut encore imposer sa voix en Europe : je demanderai à Bruxelles de tenir compte des réformes déjà accomplies.
A tous ceux qui l’ont cru, François Hollande a répondu, par la voix de Manuel Valls, en assénant un grand coup d’austérité sur le pays.
L’erreur n’est pas d’avoir choisi cette issue, la faute est de l’avoir dissimulée. La purge n’en sera que plus douloureuse à administrer et le résultat plus difficile à atteindre. On l’a vu en effet dans tous les pays qui avaient eu à affronter une période de ce genre, rien ne peut être entrepris sans un soutien minimum de la population. Pour réussir une telle remise en ordre, tous ont longuement évangélisé leur opinion, tenté d’associer des forces politiques opposées, essayé de rallier des partenaires sociaux. Tous ont revendiqué la sueur et les larmes, au lieu de soutenir contre toute évidence qu’il s’agissait de la même politique. Et tous ont indiqué un objectif de sortie des soins intensifs, un mieux prévisible. Une date, un horizon.
C’est peut-être d’ailleurs ce qui manque le plus dans le plan de rigueur annoncé par Manuel Valls. Et pour cause : la plupart des mesures dévoilées portent sur un gel, un report. Ce ne sont donc pas des réformes de fond, de structure, celles qui garantissent l’avenir. Ce sont des mesures d’économie, courageuses, certes, mais provisoires.
Il nous dira que c’est suffisant pour redresser la France, mais il ne faudra pas le croire.
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