La crise «a changé la donne» sur la durée du temps de travail, a déclaré jeudi le président de la République, estimant que les 35 heures «n'existent plus».
«Avec cependant une préoccupation: ne pas toucher au pouvoir d'achat des salariés. C'est clair, je n'accepterai pas ça. Et une deuxième préoccupation: ne pas peser sur la compétitivité des entreprises». Et de poursuivre : «Je n'ai pas été élu pour ça mais au contraire pour donner les moyens aux entreprises de se battre dans la compétition internationale».
Je suis heureux que les conséquences défavorables des 35 heures sur la compétitivité des entreprises et sur le pouvoir d'achat des salariés, et sur les finances publiques, (...) soient aujourd'hui reconnues au sein de toutes les grandes familles politiques», a-t-il dit. «Depuis 2007, je rappelle que les 35 heures mises en place par Martine Aubry ont disparu, puisque nous avons supprimé les obstacles aux heures supplémentaires pour les entreprises et pour les salariés, qui ont été 5,3 millions en 2010, malgré la crise, à bénéficier de l'exonération fiscale et sociale», a expliqué le chef de l'Etat.
«Pour un ouvrier au salaire moyen qui fait deux heures supplémentaires par semaine, le gain net de pouvoir d'achat est de 150 euros par mois. Je ne sais pas comment on peut dire aux salariés qu'ils pourront gagner davantage sans travailler davantage», a-t-il souligné.
Dispositif unique d'accompagnement des salariés
Au cours de son intervention, le président Nicolas Sarkozy a plaidé en faveur «d'un dispositif unique d'accompagnement des salariés licenciés économiques». Le chef de l'Etat a encouragé les partenaires sociaux à rechercher «la mise en place d'un dispositif unique d'accompagnement des salariés licenciés économiques, qui se substituerait aux actuels CTP (contrat de transition professionnelle, ndlr) et CRP (convention de reclassement personnalisé, ndlr)» dans le cadre des négociations sur la nouvelle convention d'assurance-chômage. Ce dispositif unique «garantirait aux salariés un niveau de rémunération sécurisant et un accompagnement renforcé vers le retour à l'emploi», a ajouté le chef de l'Etat.
La nouvelle convention d'assurance chômage «est une composante très importante de notre sécurité sociale professionnelle», a-t-il estimé.Cette convention doit faire «en sorte d'être plus efficaces en termes de retour à l'emploi», a déclaré le chef de l'Etat.
A propos de la réforme des retraites, le président a indiqué que « personne ne reviendra sur la réforme des retraites que nous avons conduit, parce qu'elle était nécessaire».
Anticiper le choc de la réforme de la dépendance
Enfin s'agissant de l'augmentation prévue du nombre de personnes âgées dépendantes, Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté d'anticiper «le choc». «La stratégie que je vous propose, c'est que nous anticipions le choc et que nous fassions quelque chose, même si naturellement il y aura des décisions difficiles à prendre», a dit le chef de l'Etat.Le gouvernement a lancé cette semaine les travaux préparatoires de la réforme.
Les premières mesures sont prévues dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012, examinée à l'automne 2011. «Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes dépendantes devrait augmenter entre 30 et 50% d'ici à 2040», a-t-il dit. «La France n'est pas condamnée à devoir prendre des décisions toujours en catastrophe après les autres alors qu'il est quasiment trop tard», a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs fait la liste de plusieurs enjeux de la réforme. Il faut «garantir à chacun qu'il sera acompagné, protégé et qu'il verra sa dignité respectée jusqu'à la fin de sa vie», a-t-il affirmé. Le chef de l'Etat a aussi évoqué la nécessité d'une «couverture équitable du territoire en termes de taux d'équipements, et de conditions de traitements» et celle de «former le personnel nécessaire alors qu'il y a des listes d'attente partout» à l'entrée des établissements d'accueil. «J'ai souhaité que le nouveau Conseil économique, social et environnemental (CESE) soit saisi de la problématique de la dépendance», a-t-il ajouté, disant qu'il se rendrait «prochainement à l'invitation de son président Jean-Paul Delevoye».
jeudi 6 janvier 2011
Sarkozy : «La crise a changé la donne sur les 35 heures»
Interview exclusive d'Alassane Ouattara sur FRANCE 24
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PPDA se dit "sidéré" par les accusations de plagiat
Patrick Poivre d'Arvor s'est dit jeudi 6 janvier "sidéré" par les accusations de plagiat dans sa biographie d'Hemingway d'un livre de 1985. "Je suis sidéré par ce que j'ai pu lire ou entendre depuis quarante-huit heures. Je suis soupçonné de plagiat pour mon prochain livre, qui ne sortira en librairie que fin janvier, sur la base d'une version qui n'est pas la bonne, ni la définitive", souligne dans un communiqué adressé à l'AFP l'ancien présentateur du JT de TF1.
Dans Hemingway, la vie jusqu'à l'excès, à paraître le 19 janvier, PPDA aurait repris, selon L'Express, près d'une centaine de pages d'une biographie signée par l'Américain Peter Griffin, aujourd'hui disparu. L'hebdomadaire a publié en regard plusieurs extraits similaires de l'ouvrage de Griffin et de celui de PPDA, qu'il a reçu de la maison d'édition. "Il y a eu très précisément onze allers et retours entre mon éditrice et moi depuis la remise de ma première version de travail à la fin de l'été. Le texte dépassait alors les sept cents pages ! Mon éditrice m'a suggéré des coupes, j'ai proposé les miennes", assure le journaliste-écrivain.
VERSION DE L'ÉDITEUR
Il assure avoir "beaucoup retravaillé et réduit" la première partie du livre évoquant la jeunesse d'Ernest Hemingway "sur laquelle Peter Griffin, qui a interrogé son fils et sa veuve, est de loin le meilleur biographe". "Est-il si extraordinaire qu'il soit ma principale source pour cette courte période ?", interroge-t-il. "Contrairement à ce qu'ont affirmé certains, je l'ai cité dix-huit fois dans les notes figurant à la fin de la version provisoire incriminée. Cela eût été une étrange de façon de procéder si j'avais réellement voulu occulter l'existence de ce livre", se défend Patrick Poivre d'Arvor. "Est-ce qu'une erreur fâcheuse, assumée par l'éditeur, autorise ce déchaînement de malveillance (...) ? Je souhaiterais simplement être jugé sur l'ouvrage définitif que je signe et assume (...) et qui m'a mobilisé pendant dix-huit mois", conclut PPDA.
PPDA refusait jusqu'ici de répondre aux sollicitations des journalistes qui souhaitaient l'interroger sur ces accusations. "J'ai passé un an et demi à écrire ce livre et trouve très désobligeant ce soupçon de plagiat. Je me suis naturellement documenté auprès des nombreuses biographies existantes, au nombre desquelles celle de Griffin me semble la meilleure sur le jeune Hemingway. Mais je n'allais pas lui réinventer une vie !" avait-il simplement expliqué à L'Express, avant la publication de l'article et sans évoquer d'erreur de l'éditeur. Cette explication avait été avancée pour la première fois par Arthaud, mercredi, au lendemain de la publication de l'article.
Peut-on être licencié pour avoir critiqué son employeur sur le Net ?
Selon un sondage, un salarié sur cinq dénigre son entreprise sur Facebook ou Twitter. Un exutoire qui n'échappe pas complètement à la loi.
15 % des salariés parlent de leur entreprise sur Facebook ou Twitter, et 21 % le font plutôt de manière négative, révèle un sondage Vivavoice pour l'agence de communication digitale Hopscotch. Peut-on être licencié pour avoir critiqué son entreprise ou un collègue de travail sur un réseau social ? L'utilisation des réseaux sociaux par le salarié n'est pas réglementée par la loi et la jurisprudence est encore pauvre. Voici ce qu'il faut en retenir.
Dénigrer sa hiérarchie sur Facebook justifie un licenciement disciplinaire
C'est l'enseignement que l'on peut tirer du jugement du conseil de prud'hommes de Boulogne-Billancourt rendu le 19 novembre 2010, une première en France. Les juges ont validé le licenciement de deux salariés auxquels l'employeur reprochait d'avoir dénigré l'entreprise sur Facebook. Sur sa page personnelle, ouverte "à ses amis et leurs amis", l'un avait ironisé en écrivant faire partie d'un "club des néfastes", respectant un rite consistant à se "foutre de la gueule" de sa supérieure hiérarchique. Deux de ses collègues lui avaient répondu : "Bienvenue au club." Un quatrième a vendu la mèche à l'employeur, la société d'ingénierie Alten, qui a licencié les trois salariés "pour faute grave", estimant que les propos tenus constituaient "un dénigrement de l'entreprise" et une "incitation à la rébellion". Deux des salariés visés ont contesté cette mesure devant la juridiction prud'homale. La question était de savoir si les "amis d'amis" auxquels les propos étaient accessibles incluaient potentiellement tout le monde et si le "mur" constituait un espace public ou si, au contraire, les propos relevaient d'une sphère privée réservée à certains membres du réseau social. Le juge départiteur a tranché. Le "mur" est accessible à tous par un accès direct par Google. Ce mode de diffusion a donc un caractère public.
La cour d'appel de Versailles a été saisie en appel de cette décision.
Définir une règle du jeu en interne
Rien n'empêche, a priori, un salarié de surfer sur Internet pendant son temps de travail. Tout est en effet question d'équilibre : la sphère privée du salarié et sa liberté d'expression doivent être compatibles avec sa productivité. Alors, l'utilisation excessive des réseaux sociaux par les salariés peut-elle motiver un licenciement ? "Si le salarié en fait un usage abusif, susceptible d'affecter son travail, la jurisprudence pourra considérer qu'il a manqué à ses obligations contractuelles, indique Christine Baudoin, avocate spécialisée en droit du travail. L'encadrement de l'usage des réseaux sociaux et de l'Internet par une négociation collective est une bonne solution", préconise l'avocate.
"En boycottant les vœux, la CGT envoie un message à l'Elysée et en interne"
Bernard Thibault a créé l'événement en décidant de ne pas se rendre, jeudi 6 janvier, aux vœux du président de la République adressés aux forces vives de la nation. Une première. Le secrétaire général de la CGT refuse ainsi de participer à un "simulacre" et marque sa désapprobation sur l'issue du conflit sur les retraites.
Quel message la CGT veut-elle faire passer en refusant, contrairement aux autres syndicats, de se rendre aux vœux de l'Elysée ?
Guy Groux : La stratégie de Bernard Thibault est claire. Il envoie un double message : d'une part en direction de son organisation, pour montrer, après le dur conflit des retraites, que la CGT reste déterminée. D'autre part, il s'adresse au gouvernement. La CGT s'est beaucoup engagée dans le conflit des retraites et a mal accepté la détermination de Nicolas Sarkozy dans ce conflit. Cette fermeté était pourtant prévisible, car le président avait présenté les retraites comme une "réforme majeure" de son quinquennat et voit l'élection de 2012 arriver.
Il n'empêche, la direction de la CGT estime que le gouvernement n'a pas suffisamment tenu compte de la négociation collective, alors qu'il avait fait voter des textes en 2007 et 2008 sur le dialogue social. Thibault dénonce chez Sarkozy le hiatus entre la volonté de dialogue social et la fermeté affichée, sur les retraites mais aussi avant.
En quoi la situation de la CGT est-elle différente de celle des autres syndicats ?
Un des éléments à prendre en compte est la situation interne de la CGT : la direction doit compter avec une opposition qui reste présente et se montre plus radicale. La direction dit à ses troupes : "Nous entrons dans une zone de turbulences, avec des négociations et nous sommes les plus déterminés." En effet, la CGT a lancé une campagne très combative, au niveau des entreprises, via les syndicats de base, pour faire ouvrir des négociations, notamment sur la pénibilité. Un thème qui renvoie à la question des seniors et à l'âge de départ des salariés. La CGT soulève également la question du pouvoir d'achat.
Certains observateurs soulignent aussi que les élections syndicales à la SNCF approchent et qu'elle y connaît la concurrence de SUD. La CGT a par ailleurs connu des déboires à La Poste et à EDF, un de ses bastions. Mais la dimension interne n'est pas la dominante. La décision de la CGT s'adresse surtout à l'Elysée.
En quoi Nicolas Sarkozy a-t-il besoin des syndicats pour le futur ?
Je précise qu'il faut raison garder : la direction de la CGT n'affiche pas de rupture totale du dialogue avec l'Elysée et conserve des contacts. Elle fait un geste symboliquement fort. Quant à Nicolas Sarkozy, il a eu une volonté forte d'affichage sur les réformes. S'il se représente en 2012, il devra se prononcer sur de nouveaux thèmes, pour poursuivre son programme. Pour cela, il lui importe de maintenir de bonnes relations avec les syndicats. En France, on ne peut réformer seul : on se rappelle l'exemple de Dominique de Villepin et du contrat première embauche.
Mélenchon : "DSK représente si mal la gauche"
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Ouattara: "Je souhaite une solution pacifique"
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Les poètes de la Méditerranée, fratrie et antagonisme
Des mots pieds dans l'eau. Sous l'ombrelle des rives de la Méditerranée, de l'Afrique aux Balkans, en passant par le monde arabe et l'Europe latine, la poésie a pris le pouvoir. Passion d'écrire et voix de la Mare nostrum est ce volumineux ouvrage, une anthologie moderne groupant « Les poètes de la Méditerranée ». Regard panoramique sur le mont du Parnasse au ciel commun. Une fratrie qui ne manque toutefois pas d'antagonisme...
Monde sonore bruissant des vagues de la mer, habité par la fraîcheur des criques au parfum d'embrun, fragrance du romarin, du thym, de l'olivier et des pins pour ces mots chargés de lumière, d'une certaine douceur de vivre, mais aussi rongés par des conflits sanglants qui n'ont pas fini de se déteindre sur des frontières avoisinantes et voisines.
L'originalité de ce panorama richement panaché et coloré ce ne sont pas seulement sa valeur de témoignage, sa chaleur de rêve éthéré, ses aspirations de sensualité, de volupté, de paix et de sérénité, mais c'est aussi la multiplicité des langues initiales d'origine, avec pour bannière et fanion communs leur traduction en français.
De l'arabe au croate, en passant par l'italien, l'espagnol, le grec, le slovène, l'hébreu, le turc, l'albanais, les langues, telle une fourmillante tour de Babel touchée par la grâce de la traduction, deviennent un espace culturel partageable, perceptible, tangible. Un espace et une tribune ouverts à tous et pour tous.
Les mots deviennent des passeurs de culture, des témoins des drames des humains, une expression universelle pour la joie, le bonheur, l'espoir. Mais surtout des mots qui deviennent facteurs de compréhension. Et un exemple et mode de vie.
Une lecture-découverte à travers ces poèmes et ces rimes libres pour la plupart ; des poèmes et des rimes ébouriffés par le vent des montagnes et des coteaux, assombris et voilés par des forêts profondes et des bois clairsemés, illuminés par des arcs-en-ciel fugaces et secoués par les tempêtes de cette mer qu'Ulysse a sans doute traversée.
Pour le pays du Cèdre, figurant en bonne place, on note la présence, dans ces pages, de Salah Stétié, Ounsi el-Hage, Vénus Khoury-Ghatta, Abbas Beydoun et Issa Makhlouf. Choix bien limité, car bien sûr il y en a bien d'autres.
La meilleure façon d'aborder la présentation de cette anthologie, associant jugement, explication et critique, et, pour conclure, est de citer les propos d'Eglal Errera dans l'introduction: «Pour ces vingt-quatre pays, dont tous possèdent une façade, aussi étroite soit-elle, sur la Mare nostrum, cette anthologie donnera à lire et à entendre dix-sept langues telles qu'on les écrit ou qu'on les parle aujourd'hui. Cinq alphabets achèveront d'esquisser le paysage polyglotte de cette édition où le poème en langue originale figurera en regard de sa traduction française. Quatre générations de poètes vivants y seront présentes par cinq pages dévolues en moyenne à chacun, sans distinction d'âge ou de notoriété. Ce parti pris générationnel ne s'est pas toujours avéré possible, car la longévité des poètes et des habitants du bassin méditerranéen varie d'une région à l'autre. On vit plus vieux et, par conséquent, on écrit plus longtemps en Europe de l'Ouest que dans les Balkans ou dans certains pays arabes. Le choix éditorial, toujours réducteur, n'a donc pas impliqué les mêmes sacrifices ni engendré les mêmes frustrations selon les pays et les langues. L'absence de certains aînés reste parmi nos regrets les plus brûlants, tempérés toutefois par le plaisir vivifiant de donner audience à d'autres, moins lus et parfois même jamais jusqu'ici publiés en français.»
Pour laisser derrière soi une année écoulée et accueillir une année nouvelle, la poésie est une transition de choix. Voilà un livre de chevet, comme un amour parfait. On l'abandonne sans colère ni ressentiment et on le retrouve toujours avec plaisir et bonheur. Pour un voyage aux mots bordés de mer et de soleil, aux paysages toujours attachants, toujours renouvelés. Pour une musique à la fois proche et lointaine, mais toujours presque familière car d'essence commune.
"Les Poètes de la Méditerranée. Anthologie" : la découverte de "la langue des autres"
C'est un de ces livres merveilleusement inépuisables que l'on aimerait emporter sur une île, ou mieux encore, tout au long d'un périple. Un livre qui en contient une infinité d'autres. Une anthologie qui réunit 101 poètes, appartenant à 24 pays. Elle est conçue - l'idée est magnifique - comme un voyage autour de la Méditerranée. De la Grèce à la Turquie, du Proche-Orient au Maroc, on parvient à un massif imposant et plus familier - la péninsule ibérique, la France et l'Italie - avant de retourner à l'est, vers les rives tourmentées des pays slaves du sud.
La poésie est née tôt, en Méditerranée, rappelle Yves Bonnefoy dans sa belle préface. Et presque aussitôt elle y a parlé haut et fort. C'est elle qui, en Mésopotamie, dans la geste de Gilgamesh, cherche à donner aux princes et aux guerriers une conscience morale, une expérience métaphysique, elle qui fonde le monde grec, elle qui, à Athènes, chez les Tragiques, entreprend cet échange avec la raison qui doit se poursuivre aujourd'hui encore." Une "tâche de vigilance" confiée par Virgile à Dante, poursuivie par Cervantès, Leopardi, Cavafy, Seféris, Darwich.
L'alliance de la mer et des rivages a toujours fait de la Méditerranée un espace profondément humain, un creuset de rencontres et d'échanges, où s'impose l'importance de la parole. "Parler avec tout de suite à côté de soi la langue des autres, celle-ci serait-elle dite "barbare", écrit Yves Bonnefoy, c'est en effet percevoir la différence de notions qui s'attachent en divers lieux à des choses pourtant les mêmes."
La proximité de la "langue des autres" : voilà ce qui rend passionnante cette anthologie polyglotte éditée par Eglal Errera - avec l'aide de nombreux traducteurs, éditeurs, découvreurs. Le texte original figure toujours en regard de la traduction française, dans chacune des 17 langues représentées, en 5 alphabets. Un exploit typographique - qui rend sensible au regard le rythme des poèmes du syrien Adonis, de l'Israélien Eliraz, ou des deux poètes chypriotes, l'un grec et l'autre turc. Un poème de l'italien Zanzotto s'intitule "Xénoglossies".
Voyages choisis, éloignements imposés : beaucoup de déplacements impriment au recueil ce que le Portugais Nuno Judice appelle "la respiration de l'exil". Parmi les Français, Andrée Chedid, née en Egypte, et Lorand Gaspar, en Roumanie, ont éprouvé très tôt "l'entre-deux" des langues. Francophone, la Libanaise Vénus Khoury-Ghata a traduit Aragon en arabe et Adonis en français. Beaucoup de ces poètes se rencontrent, se lisent, se traduisent. Ainsi Yves Bonnefoy, traducteur de Keats et de Leopardi, est lui-même traduit par le Grec Thanassis Hatzopoulos, le Monténégrin Slobodan Jovalekic et le Libanais Issa Makhlouf.
"Ô mer, tu es la mort et la vie tout ensemble", écrit Dara Sekulic, née en Bosnie-Herzégovine. Si le recueil s'achève sous le "ciel cendreux" du Macédonien Vlada Urosevic, les poèmes dessinent souvent, selon l'expression du Grec Stratis Pascalis, une "cartographie de la lumière", du Pirée à Tanger. En couverture du livre, l'éblouissant soleil sicilien d'un tableau, La Plage à Agrigente : il fallait, selon Eglal Errera, rendre à ces rives "leur lumière inégalable dont Nicolas de Staël, né à Saint-Pétersbourg et mort à Antibes, écrivait à René Char que "l'on ne la voit pas parce qu'elle est la lumière même"".
Ouattara espère prendre le pouvoir "dans les prochains jours"
Alassane Ouattara, reconnu président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale mais contesté par le président sortant, Laurent Gbagbo, s'est dit "confiant" de prendre le pouvoir "dans les prochains jours", dans un entretien jeudi sur Europe 1. "Mes partisans sont impatients et pensent que nous devrions aller plus vite pour prendre le pouvoir", a expliqué Alassane Ouattara dans cet entretien enregistré mercredi depuis l'hôtel d'Abidjan où il vit retranché depuis le second tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre.
Pour Alassane Ouattara Laurent Gbagbo a du sang sur les mains. "De nombreux Ivoiriens sont assassinés par des mercenaires et des miliciens de Laurent Gbagbo", dit-il avançant "200 morts" et "plus de 1 000 blessés", sans compter des "viols". "Nous avons des preuves. L'ONU et l'organisation des droits de l'homme ont relevé des massacres, des assassinats ", poursuit le président reconnu par la communauté internationale. "J'ai déjà écrit au secrétaire général des Nations unies pour demander que la Cour pénale internationale envoie en Côte d'Ivoire une mission d'investigation et me dit que cela se fera dans les prochains jours", ajoute-t-il.
La transparence contre la corruption
Une telle transparence est tout à fait inhabituelle. Même dans les pays européens qui peuvent s’enorgueillir d’un très faible niveau de corruption, cette obligation n’est pas la règle. C’est en fait la corruption du milieu politique slovaque qui a conduit le Premier ministre Iveta Radičová à s’engager dans cette voie, et l’adoption de cet amendement constitue sans aucun doute sa plus grande victoire politique depuis son accession au pouvoir [en juillet 2010].
Il faut par ailleurs savoir que ce texte a un effet rétroactif. Le gouvernement slovaque a par conséquent déjà rendu publics tous les contrats passés avec l’Etat au cours des quatre dernières années et s’est engagé, d’ici la fin de l’année, à afficher tous ceux conclus depuis 2000.
Cette façon radicale d'instaurer la transparence peut s’expliquer par plusieurs raisons. Contrairement à la République tchèque, où le principal thème de campagne des partis de droite a concerné l’endettement de l’Etat, en Slovaquie, les débats ont avant tout porté sur la corruption rampante qui avait cours sous le gouvernement de Robert Fico.
L’opposition de l’époque avait alors tout fait pour susciter dans l’opinion publique un fort sentiment d’aversion contre tous ceux qui touchaient des pots-de-vin, en rappelant les détournements de biens publics auxquels s’étaient livrés les membres du gouvernement de Vladimír Mečiar dans les années 90, un épisode qui reste un souvenir très amer dans la mémoire historique de la Slovaquie.
Le monde politique soumis à une pression toujours plus grande
Iveta Radičová a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Mais on peut également proposer une autre explication, celle-là plus générale, qui renvoie à une tendance globale : les rapports sociaux sont de plus en plus influencés par Facebook et le monde politique est soumis à une pression toujours plus grande des médias. WikiLeaks ne constituerait qu’un effet secondaire du phénomène. Il ne resterait alors à la disposition des politiciens que deux options : se dissimuler derrière des remparts, ou, en revanche, jouer la carte de la totale transparence.Seul le temps nous dira dans quelle mesure l’expérience slovaque réduira la corruption. L’opposition affirme que la publication de milliers de contrats n’aura pour seul effet que de submerger de données la société et les médias qui seront bien en peine de les traiter. Les défenseurs de cette expérience prétendent, quant à eux, qu’il y aura toujours quelqu’un – une entreprise ayant perdu un appel d’offres, par exemple – pour les alerter sur des prix de marché excessifs. Et puis surtout, la publication des contrats sur Internet obligera les entreprises et les fonctionnaires à adopter un comportement responsable.
La Slovaquie en laboratoire d'expériences sociales
Cette avancée de la Slovaquie vers une transparence quasi absolue de l’Etat est sans doute risquée et personne ne peut prédire quels seront ses effets non voulus. Par ailleurs, il n’est pas du tout certain que cette stratégie parvienne à tuer la pieuvre de la corruption, qui est tout autant hypertrophiée en République tchèque et dans le reste de l’Europe centrale et qui a su développer une aptitude tout à fait singulière pour contourner les lois.En raison de son histoire politique mouvementée, qui voit régulièrement s’imposer à la tête du pays une escouade de politiciens radicaux, la Slovaquie devient à nouveau – pour la deuxième fois déjà après l’introduction il y a 8 ans de réformes fiscales radicales – un laboratoire d’expériences sociales.
L'UE dans le monde :Un ami qui nous veut du bien
Selon ce dernier, Pékin aurait signé avec Madrid des accords économiques pour 5,5 milliards d’euros. La Chine a par ailleurs déjà acquis plus de 43 milliards d’euros d’obligations d’Etat espagnoles et "semble prête à en acheter davantage". Des annonces qui ont entraîné le 4 janvier une diminution de 9 points de la prime de risque de la dette espagnole.
El Mundo est toutefois critique vis-à-vis de la "complaisance" de Zapatero, qui aurait trouvé dans les hiérarques de la dictature communiste ses "meilleurs alliés dans ces moments difficiles", et souhaite que le chef du gouvernement s’inspire d'Angela Merkel ou de Nicolas Sarkzoy, "qui n’ont pas hésité à exiger de la Chine qu'elle respecte les droits de l’homme".
Chaque mois, la Chine achète 7 à 8 milliards d'obligations d'Etat de l'UE
L'Espagne n'est pas un cas isolé dans la stratégie européenne de Pékin, observe de son côté Dziennik Gazeta Prawna : "Chaque mois, la Chine achète des obligations d'Etat des pays de l'UE pour une valeur de 7 à 8 milliards d'euros, afin d'assurer la pérennité des exportations chinoises", écrit ainsi le quotidien polonais. En aidant les "PIGS" (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), ajoute "DGP", la Chine "se familiarise avec le marché européen et, plus important encore, elle influence indirectement le taux de change de l'euro, en affaiblissant par la même occasion son principal rival, l'Allemagne".C'est d'ailleurs pour tranquilliser cette dernière que Li Keqiang a publié une tribune dans le quotidien bavarois Süddeutsche Zeitung. Le vice-Premier ministre chinois y célèbre la "lutte commune contre la crise" menée au cours des deux dernières années par la Chine et l'Allemagne, et souligne l'ampleur des échanges commerciaux entre les deux pays —"140 milliards de dollars en 2010, ce qui correspond à 30% des échanges commerciaux entre la Chine et l'UE" — ce qui fait de la Chine le premier partenaire commercial de l'Allemagne hors-UE.
Pékin espère échapper aux sanctions de Bruxelles
En tendant la main aux pays les plus endettés, Pékin espère ainsi échapper aux sanctions de Bruxelles pour le dumping qu'elle exerce par ailleurs (la Commission a lancé 50 procédures pour concurrence déloyale contre la Chine), explique l'analyste Yiyi Lu dans Dziennik Gazeta Prawna.Il note que parallèlement à ces achats, Pékin exige que l'UE lui reconnaisse le statut d'économie de marché et qu'elle assouplisse les conditions pour le transfert des technologies les plus récentes. La prochaine étape, conclut Yiyi Lu, devrait être la levée de l'embargo sur les ventes d'armes, imposé par l'UE à la Chine après la répression sanglante de Tian' anmen en 1989.
Un sociologue : « L’islam est posé chez nous comme un problème »
Six Airbus A380 commandés par Asiana Airlines
Asiana Airlines, deuxième compagnie aérienne de Corée du Sud, va acheter six Airbus A380 pour près de 1,8 milliard de dollars.
La deuxième compagnie sud-coréenne a commandé, ce jeudi, six airbus A380 pour près de 2 milliards de wons (1,78 milliard de dollars) au prix catalogue. Les livraisons de ces gros porteurs débuteront à partir d'avril 2014. Basée à Séoul, la compagnie Asiana a précisé ne pas encore avoir décidé si elle choisira les moteurs de Rolls-Royce. Ces derniers ont provoqué en novembre 2010 l'immobilisation de plusieurs A380 de la compagnie australienne Qantas. D'ailleurs, Qantas a demandé un dédommagement à Rolls-Royce.
Membre de la même alliance aérienne que Lufthansa, United, Continental et Singapore Airlines, Star Alliance, Asiana Airlines prévoit d'utiliser ces très gros porteurs sur ses vols à destination des États-Unis et de l'Europe et vise en priorité la clientèle affaires. De quoi faire de l'iombre à son principal concurrent, Korean Air, membre, lui de l'alliance Sky Team dont Air France et Delta Airlines sont les chefs de file.
Qui va succéder à Anne Lauvergeon à la tête d'Areva ?
Un comité de nomination vient de se mettre en place. Sa mission : proposer trois noms à Nicolas Sarkozy. Les rumeurs vont bon train. Parmi les noms les plus cités : Marwan Lahoud et Yazid Sabeg.
Proposer trois noms à Nicolas Sarkozy à la fin du mois pour prendre la tête d'Areva, alors que le mandat de l'actuelle présidente du directoire, Anne Lauvergeon, s'achève en juin. C'est l'objectif, d'un comité de nomination qui vient de se mettre en place selon nos informations confirmant celles de l'AFP.
"Fin janvier reste néanmoins un objectif très ambitieux" explique à La Tribune un proche de cette commission qui comprend cinq administrateurs du groupe nucléaire. Présidée par le président du conseil de surveillance du groupe Jean-Cyril Spinetta, nucléaire, cette commission regroupe aussi François David, président de la Coface, René Ricol, commissaire général à l'investissement, Oscar Fanjul, vice-président de Lafarge et de l'experte comptable Guylaine Saucier. Un chasseur de tête aurait d'ores et déjà été choisi.
"Nicolas Sarkozy tient à ce que les délais soient tenus. Il y a une certaine urgence car il faut que le nouveau (président d'Areva ) regarde les contrats en cours, notamment en Inde (où le groupe nucléaire négocie la vente de deux réacteurs EPR), qui est un contrat extrêmement risqué", a indiqué une autre source à l'AFP. "Anne Lauvergeon peut tout à fait être candidate à sa propre succession et faire partie des trois noms", a précisé une autre source. Les noms de Marwan Lahoud (EADS) et de Yazid Sabeg (Altis) sont régulièrement cités, après l'élimination d'Alexandre de Juniac, directeur de cabinet à Bercy et le retrait de Denis Ranque, l'ancien PDG de Thales.
Anne Lauvergeon, qui a créé Areva en 2000 en fusionnant la Cogema et Framatome, a d'ores et déjà déclaré publiquement son intérêt pour un troisième mandat. Réussira-t-elle ce tour de force alors qu'elle est confrontée depuis des années à l'hostilité des gouvernements successifs ? Sans compter l'hostilité affichée ces derniers mois par Nicolas Sarkozy en personne, qui soutient les visées sur Areva d'Henri Proglio, PDG d'EDF. Tant et si bien que certains évoquent Air France-KLM comme point de chute d'Atomic Anne. Fabrice Gliszczynski et Marie-Caroline Lopez
Il ne s’attendait pas à celle-là, notre Président... D’habitude, c’est lui qui bouscule les rituels, casse les codes et piétine la syntaxe, cette politesse de la langue. «Il parle vrai», explique son très zélé ministre Luc Chatel, c’est un signe de «grande sincérité». Mais notre Président a trouvé plus sincère que lui avec Bernard Thibault. Le patron de la CGT ne lui a certes pas lancé «casse-toi, pauv’con», car il a un minimum d’éducation. Mais c’est bien une forme polie de bras d’honneur qu’il vient de lui faire, en refusant d’aller recevoir ses voeux à l’Elysée. «Simulacre», dénonce Bernard Thibault, de nous offrir le verre de l’amitié après nous avoir méprisés sur les retraites.
On croirait entendre le jeune Sarkozy taclant les ronds-de-jambe des élites...
Nicolas Hulot sauvé par des pompiers plongeurs de Saint-Malo
Cet après-midi à 15 h 57. Les pompiers plongeurs de Saint-Malo et ceux du centre de Saint-Briac sont appelés pour venir en aide à deux kite-surfeurs en détresse près de la plage du Lancieux (Côtes d’Armor). Le kite-surf est un sport de glisse qui consiste en une planche tractée par un parachute. Un sauvetage réussi et les kite-surfeurs sont ramenés à terre.
Par contre, surprise pour les pompiers. L’un des kite-surfeurs était Nicolas Hulot en personne. L'animateur de TF1 aurait refusé d’être transporté au centre hospitalier.