La CGT est-elle en mesure de bloquer les soirées électorales du 14 mars prochain sur France 2 et France 3 ? La question est actuellement soupesée par la direction de France Télévisions, qui a proposé à la centrale syndicale une réunion de négociations dès mardi prochain à 11 heures. Arlette Chabot, la directrice de l'information du groupe, qui coiffe désormais les deux rédactions, et René Siacci, le négociateur de Carolis, jouent une partie difficile tant Jean-François Téaldi, le représentant syndical, et ses militants semblent décidés à mener la "mère de toutes les batailles"... Motif du courroux syndical : la renégociation en cours de la convention collective de l'audiovisuel public à propos de laquelle Carolis a adopté une attitude de fermeté. "Nous avons organisé des assemblées générales en province, et ce qui remonte, c'est que la base est prête à en découdre", déclare Téaldi au point.fr.
Cela dit, la CGT n'a pas réussi à entraîner les autres syndicats dans ce mouvement à durée illimitée. La réunion de l'intersyndicale de jeudi dernier a, au contraire, démontré l'isolement de la centrale de Montreuil. La CGC, qui avait déposé un préavis pour les JO de Vancouver avant de le retirer, n'a pas souhaité s'y associer pour les régionales. Le SNJ refuse de perturber une soirée électorale au nom du devoir d'information des citoyens. La CFDT estime que Patrick de Carolis, à quatre mois de la fin de son mandat, ne sera plus impressionné par le moindre mouvement social. Toute grève devient donc, aux yeux de la CFDT, inutile. FO et la CFTC sont d'accord pour rejoindre la grève à condition que l'union syndicale soit le préalable. Comme ce n'est pas le cas...
La CGT déplore "l'attentisme malheureux" des autres syndicats
"L'attentisme malheureux des autres syndicats est incompréhensible au regard de l'agression que constitue la remise en cause de 25 ans d'acquis sociaux, déplore Jean-François Téaldi. Il ne s'agit pas d'une "grève de témoignage" où le lendemain, gagnant ou perdant, tout le monde reprend le travail. Il s'agit cette fois d'un conflit illimité, un mouvement que nous voulons inscrire dans la durée si la direction de France Télévisions ne retire pas ses propositions, lesquelles consistent à démanteler nos acquis sociaux."
Au sein de la direction de France Télévisions, la ligne dure semble pour l'instant l'emporter. "Nous avons une occasion unique de réformer le service public pour lui donner un avenir, explique un hiérarque de l'équipe Carolis. Le président du groupe ne doit pas flancher. Si nous ne terminons pas cette négociation avant la fin du mandat, son successeur pourra être tenté de vouloir "se faire aimer" et lâchera sur tous les points... Ce sera une occasion historique ratée. Nous avons connu cela trop longtemps dans le service public lors des changements de direction."
dimanche 7 mars 2010
La CGT, isolée dans sa grève illimitée à France Télévisions
Ni Putes ni Soumises recouvre la statue de la place de la République d'une burqa
C'est avec deux jours d'avance que l'association Ni Putes ni Soumises a fêté le 8 mars. Une soixantaine de jeunes militants de l'association Ni Putes ni Soumises se rassemblées place de la République samedi, coiffés de bonnets phrygiens. Scandant en musique "des actes, pas des mots", les jeunes militants, dont une petite dizaine de garçons, ont organisé un défilé circulaire en brandissant des pancartes "Ni voile ni burqa", "service public = avortement et contraception" ou "raser mes jambes oui, raser les murs non".
Un peu plus tard, les militants ont symboliquement recouvert la statue d'une burqa noire géante, afin de protester ce qu'ils estiment être un retard pris dans le vote d'une loi interdisant la burqa dans les lieux publics. "Nous avons souhaité dénoncer l'intolérable, nous demandons à ce que la question de la loi sur la Burqa ne soit pas enterrée", a déclaré Sihem Habchi, présidente de l'association. "Cette burqa de couleur noire, haute de neuf mètres a été retirée" une heure après, "par les forces de l'ordre", a-t-elle précisé. "Nous avons voulu interpeller tous les mouvements féministes pour leur dire que sans laïcité, il n'y a pas de féminisme."
Roger Gicquel décède d'un infarctus
Le présentateur-vedette du journal télévisé dans les années soixante-dix était âgé de 77 ans.
La France perd un grand nom du journalisme. Présentateur-vedette du journal télévisé dans les années 1970 - resté célèbre pour son fameux «La France a peur» -, Roger Gicquel est décédé samedi des suites d'un infarctus. Il était âgé de 77 ans.
Né le 22 février 1933 à Thiers-sur-Thève (Oise), Roger Gicquel est d'abord steward au sein de la compagnie UTA et comédien de 1953 à 1960, avant de débuter sa carrière de journaliste au Parisien-libéré en 1961. Il y reste dix ans, puis intègre en 1971 le service d'information de l'Unicef, où il travaillera deux ans en tant que consultant.
Il se fait connaître à la radio en présentant la revue de presse de France-Inter (1968-1973), dont il est grand reporter à partir de 1969. Directeur de l'information à l'ORTF entre 1973 et 1974, Roger Gicquel invente un nouveau style de JT, très personnalisé, lorsqu'il devient présentateur vedette du journal de 20 heures sur TF1.
Le 18 février 1976, le regard grave, Roger Gicquel ouvre le journal ainsi : «La France a peur. Je crois qu'on peut le dire aussi nettement. La France panique depuis qu'hier soir, une vingtaine de minutes après ce journal, on a appris l'horreur : un enfant est mort, un doux enfant au regard profond, assassiné, étranglé ou étouffé, on ne sait pas encore, l'autopsie ne l'a pas complètement révélé, par le monstre qui l'avait enlevé pour de l'argent».
De 1983 à 1986, il produit et anime l'émission «Vagabondages» sur TF1, au cours de laquelle il reçoit des personnalités du monde socio-culturel. Disparaissant de nouveau du petit écran, il retourne à la radio, en tant que chargé de la revue de presse du week-end sur France-inter, de 1987 à 1994. Entre temps, il revient à la télévision, sur France 3-Ouest, où il anime l'émission hebdomadaire «En flânant», grâce à laquelle il retrouve la Bretagne de son enfance. L'émission s'arrête en 1997.
Depuis, Roger Gicquel avait poursuivi la ballade en écrivant. Il est notamment l'auteur «Tous les chemins mènent en Bretagne» (1998) et plus récemment «Croisières et escales en Bretagne» (2007).