samedi 19 février 2011
G20 : Lagarde a enfin trouvé son "thermomètre"
Sarkozy veut renforcer le rôle du FMI
Le G20 insuffisant pour la coordination
DSK contre Sarkozy? "Une bataille formidable"
Le G20 est un animal extrêmement étrange. Il est né en 2008, au sommet de la crise. En 2009, puis 2010, il s’est tout à coup retrouvé propulsé première instance économique mondiale. Mais avec la reprise, le G20 a perdu de son intérêt. Il faut se demander s’il n’y a pas trop de pays. Maintenant, pour ce qui est de votre question: Sarkozy peut-il peser d’une manière ou d’une autre? Très peu. Il peut fixer un programme, il peut espérer parvenir à accomplir quelque chose mais, mais pour de nombreuses raisons, ce que décidera le G8 cette année sera bien plus important.
Oui! (rires) Laissez-moi trouver mes mots... Dominique Strauss-Kahn a pris la tête du FMI à un moment où le Fonds a reçu de nouvelles et très importantes responsabilités. La coordination des stratégies de sortie pour les plans de relance, la coordination et la consultation sur une quantité de domaines économiques, le cadre pour la stabilité et la croissance... Oui, le FMI de Strauss-Kahn est plus gros, plus puissant qu’auparavant. Est-ce que quelqu’un d’autre aurait pu le diriger? Oui. Mais il fallait que quelqu’un le fasse. Le G20 et le G8 n’ont pas de bureaux, ils vont de pays en pays. Et Dominique Strauss-Kahn étant un homme charmant, élégant, bon vivant, il est arrivé au milieu de tout ça avec ses airs extravagants et il a imposé le FMI. Mais de là à dire qu’il est président du monde, non.
"Ni Sarkozy, ni DSK ne sont de gentils timides"
En 2007, il est arrivé deuxième derrière Royal, non? (Richard Quest fait référence au vote des militants socialistes en novembre 2006, NDLR) Quiconque arrive deuxième est en bonne position pour être premier. Ensuite, Dominique Strauss-Kahn est l’un des géants de l’économie mondiale. Il n’y a personne au même niveau que lui. Il a transformé un FMI ennuyeux et l’a rendu à peu près sexy. Evidemment, s’il se décidait à dire “je retourne à la politique nationale”, il aurait probablement de bonnes chances de l’emporter. Ce serait une bataille phénoménale. Sarkozy versus Strauss-Kahn! Ce serait comme voir deux éléphants s’affronter dans la boue! Ni l’un ni l’autre ne sont de gentils timides. Strauss-Kahn est un combattant formidable, comme Sarkozy. Ce serait une élection comme les Français n’en ont jamais vu.
Strauss-Kahn est présent dans la sphère publique depuis des années en France. Il est vrai que la presse française a toujours fermé les yeux sur la question de la vie privée des hommes politiques, même si cela a changé ces dernières années. Face à la pression qui existe à Washington, avec les scandales auxquels il a fait face, il a certainement changé. Mais s’il revient dans la politique française, les Français le jugeront avec leurs propres critères. Il faut se demander: quelles sont leurs valeurs, leurs codes sociaux? Vont-ils trouver acceptable de voter pour un homme avec ce passé-là? Bien sûr, je ne ferai aucun commentaire là-dessus.
Clairement, la réponse évidente est: le président français. Il a des armes nucléaires, il a un gouvernement entier à sa disposition. Mais... regardez qui tire les ficelles. C’est le FMI. En coulisses, ils s’affairent. Ils savent quels cadavres sont dans quels placards, ils savent ce qui doit être fait. Dominique Strauss-Kahn, s’il se porte candidat, sera dans une position parfaite. Il aura pour lui la stature internationale, la transition de la récession vers la reprise, un FMI plus puissant... Et le meilleur: il ne s’est pas sali les mains dans la politique française ces dernières années. Certes, je peins un portrait flatteur. Mais vous savez, il est vraiment en position de force. En particulier pour un pays tel que la France, qui accorde tant d’importance à son rôle sur la scène internationale.
La Chine bloque les négociations du G20
Les pays du G20 peinent à se mettre d'accord sur les bons indicateurs pour mesurer les déséquilibres mondiaux.
Quels bons indicateurs pour mesurer les déséquilibres économiques dans le monde? Les pays du G20 réunis à Paris tentaient samedi de parvenir in extremis à un accord sur la question. Mais les discussions butent sur la résistance de la Chine.Le ministre chinois des Finances a en outre suggéré de remplacer le critère des comptes courants par celui de la balance commerciale. Ce que les Européens refusent, parlant, comme pour les taux et les réserves de change, de "ligne rouge".
Le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, a publiquement pointé du doigt la Chine. "La Chine et le Brésil ont des objections, y compris sur les taux de change réels", a-t-il dit à Sky Italia TV. "Certains pays ne veulent pas que les mots taux de change soient inclus dans la série d'indicateurs. C'est pour cela que les négociations sont bloquées."
Vendredi, Nicolas Sarkozy avait appelé le G20 à ne pas laisser les discussions "s'enliser" sur ce dossier, appelant ministres et banquiers centraux à se concentrer sur "l'essentiel".
L'Allemand Wolfgang Schäuble a de son côté assuré Paris du soutien de Berlin à son projet de taxation des transactions financières pour financer l'aide internationale au développement des pays les plus pauvres. Cette proposition d'une taxation "infinitésimale" selon l'adjectif employé vendredi par le président français se heurte entre autres à l'opposition de Londres et de Washington.
Elle fait partie des priorités de la présidence française du G20 détaillées par Nicolas Sarkozy le mois dernier, avec, outre la réduction des déséquilibres, la réforme du système monétaire international et la lutte contre la volatilité des prix des matières premières.
Les variations de Nicolas Sarkozy, d'un Salon de l'agriculture à l'autre
Cette année, Nicolas Sarkozy ne réitérera pas l'impair de l'an dernier à l'égard des agriculteurs. Le chef de l'Etat inaugurera bien l'édition 2011 du Salon de l'agriculture qui se tient du samedi 19 au dimanche 27 février. Une tradition certes récente puisque longtemps les présidents de la République n'avaient pas pour habitude de marquer l'ouverture de ce grand rendez-vous agricole.
Car le monde agricole a le sentiment d'un désintérêt du président à son égard. En mars 2010, Nicolas Sarkozy ne recueillait ainsi plus que 32 % d'opinions favorables parmi les agriculteurs. Autant dire que l'impair du salon fut d'autant plus mal perçu. Mais cette année, c'est dans de toutes autres dispositions que Nicolas Sarkozy se rentra sur le site de la "plus grande ferme du monde".
UN AGRICULTEUR SUR DEUX A UNE BONNE OPINION DE SARKOZY
Sa notoriété dans le monde agricole s'est fortement redressée, se hissant même à un peu plus 50 % d'opinions positives parmi les agriculteurs selon une étude de l'IFOP. "Et ce alors même que dans l'ensemble de l'opinion elle continue de décliner, ne recueillant plus que 31 % d'opinions favorables", relève Jérome Fourquet de l'institut de sondage.
Il faut dire que depuis la sévère défaite des régionales de mars 2010 – élection où un fort volant d'agriculteurs, traditionnellement acquis à la droite, s'est abstenu, voire s'est reporté sur le FN –, le chef de l'Etat est tout à la reconquête de l'électorat agricole.
A peine un mois après cette sanction, M. Sarkozy tentait de renouer des liens avec lui, en se déplaçant dans l'Essonne. Opération qu'il a renouvelée ensuite à intervalles réguliers. L'Aveyron, la Provence, l'Oise, l'Essonne, l'Allier… : en moins d'un an, le président aura effectué huit déplacements dans le monde agricole. Redevenant offensif, il a promis aux paysans de "changer de méthodes de mise en œuvre des mesures environnementales".
"L'ENVIRONNEMENT, CELA COMMENCE À BIEN FAIRE"
En écho à "l'environnement cela commence à bien faire", phrase prononcée devant des agriculteurs, il y a un an, il a donné des gages à la FNSEA : la Fédération nationale de syndicats d'exploitants agricoles dénonce des contraintes plus fortes en France que dans d'autres pays européens. Il s'est déclaré "prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC", la Politique agricole commune.
Il a déclaré la guerre à la volatilité sur les marchés de matières premières agricoles, faisant de leur régulation une des priorités de la présidence française du G20. Et sa promesse d'autoriser la circulation des poids lourds 44 tonnes a fini par être honorée.
N'est pas non plus sans jouer dans cette opération de reconquête, la bonne popularité de son ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, à qui, d'ailleurs, M. Sarkozy a confié la coordination du projet UMP pour 2012.
"IL N'EXISTE PAS DE RÉELLE EMPATHIE ENTRE LES DEUX PARTIES"
"Maintenant attention, l'ampleur de la déception sera à la hauteur de l'espoir suscité, le monde agricole attendant des réponses concrète", relève Jérome Fourquet. D'autant qu'observe un proche du milieu, "si Nicolas Sarkozy est revenu vers les agriculteurs et a corrigé son image, il n'existe pas de réelle empathie entre les deux parties". Celle-ci était manifeste entre Jacques Chirac et le monde agricole.
En programmant sa visite, samedi, dès 8 heures, soit une heure avant l'ouverture officielle du Salon, Nicolas Sarkozy cherche sans doute à éviter un trop grand bain de foule. L'essentiel pour lui est que la profession agricole le sache présent et qu'il y ait quelques images pour les journaux télévisés de 13 heures.
Après un tour des stands, moins certainement pour "taper le cul des vaches" que pour serrer quelques mains et souligner la richesse des terroirs français, M. Sarkozy participera, toutefois, à un débat avec six agriculteurs sélectionnés sur le territoire.
Les Marocains aspirent à une vraie liberté
Une vingtaine d’associations rallient la manifestation de dimanche 20 février à laquelle ont appelé des jeunes sur Facebook
Une vingtaine d’associations marocaines, parmi lesquelles l’Association marocaine des droits humains (AMDH), la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme, le Forum des alternatives Maroc (FMAS), Joussour ou encore Amnesty International Maroc ont apporté leur soutien à la manifestation de dimanche 20 février au Maroc.
Des rassemblements de solidarité sont par ailleurs prévus à Paris et à Bruxelles.
« Une grande partie des démocrates, surtout les jeunes, aspire maintenant à des changements au Maroc. Hormis quelques différences, la situation au Maroc ne diffère pas au fond de la situation en Tunisie et en Égypte : despotisme politique, Constitution non démocratique, élections qui ne respectent pas la volonté populaire, Parlement dénué de toute légitimité, gouvernement sans vrai pouvoir exécutif face au palais du roi », explique Khadija Ryadi, présidente de l’AMDH.
Et d’ajouter : « On continue d’enregistrer de graves violations des droits humains et des atteintes aux libertés : enlèvements, détention politique, torture, jugements iniques. » Elle appelle ses militants à descendre dans la rue dimanche 20 février aux côtés des jeunes instigateurs du mouvement.
« Changer le système »
Lancé sur Fancebook le mouvement « Liberté et Démocratie maintenant », qui compte désormais 8 800 membres, appelle à manifester pacifiquement dans plusieurs villes du royaume. Il réclame notamment la révision de la Constitution, la séparation des pouvoirs, la dissolution du gouvernement.Issu d’une famille traditionnelle de Meknès de la classe moyenne, Rachid Antid, 34 ans, alias Spirit-Zata (son nom sur Facebook), est licencié en droit privé et actuellement sans emploi. Avec Hicham Ahella, 20 ans, élève ingénieur à Settat et fils de militant, il est à l’initiative de l’appel du dimanche 20 février.
Les deux hommes partagent le même ras-le-bol et la même volonté de « changer le système », sans remettre en cause toutefois le principe de la monarchie. « Nous demandons aussi la libération des prisonniers politiques comme Chakib El Khayari, condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé la corruption et le trafic de drogue dans le nord du pays », rappelle Rachid.
La manifestation a reçu le soutien de partis politiques
Pour Driss Ksikes, directeur du centre de recherches Cesem à Rabat, « ces jeunes sont en demande d’une plus grande liberté et de leurs droits socio-économiques. Le contexte permet peut-être aujourd’hui d’aller au-delà des revendications de diplômés chômeurs devant le Parlement ou de personnes prises dans des émeutes de la faim à Sefrou ou Sidi Ifni. »« Il y a un besoin profond de réformes. Avoir un premier ministre qui dit : “Mon projet est celui du roi” est d’une indigence politique inacceptable. Le roi est au-dessus de tout. Il faudrait faire en sorte que ceux qui gouvernent deviennent redevables réellement de leurs actes devant la population », estime l’intellectuel.
La manifestation prévue dimanche 20 février a également reçu le soutien des formations de gauche et d’extrême gauche, notamment du Parti socialiste unifié (PSU), de La Voie démocratique, du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), ainsi que du Parti démocratique amazigh marocain (PDAM).
De son côté, le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane (Justice et Bienfaisance), interdit mais toléré par les autorités marocaines, n’a pas exclu de participer aux rassemblements. Le parti de cheikh Yassine revendique 200 000 adhérents.
Libye: Le régime veut riposter
La France suspend ses ventes de matériel sécuritaire
La contestation gagne du terrain dans le monde arabe
Des contestataires ont incendié le siège de la radio locale de Benghazi, dans l'est de la Libye, après le retrait des forces de l'ordre qui assuraient la sécurité du bâtiment. Ces violences ont fait au moins quarante et un morts depuis le début des protestations mardi. Ce bilan ne comprend pas les deux policiers pendus par des manifestants à Al-Baïda ni les quatre prisonniers tués vendredi par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de s'évader de la prison d'El-Jedaida, près de Tripoli.
>> Lire "Des policiers pendus par des manifestants en Libye"
Yémen. Quatre manifestants ont été tués vendredi lors de la dispersion par la police de manifestations réclamant la chute du régime yéménite à Aden, dans le sud du pays, alors que deux protestataires trouvaient la mort dans une attaque à la grenade à Taez, au sud-ouest.
On estime à onze le nombre de morts en une semaine au Yémen, dont huit à Aden, selon un bilan fait par l'AFP à partir de sources hospitalières.
>> Lire "Des affrontements font six morts et une dizaine de blessés"
Bahreïn. La journée de vendredi, consacrée aux obsèques de quatre chiites tués la veille dans un raid des forces de sécurité, a tourné au bain de sang. L'armée a tiré sur un millier de personnes qui voulaient reprendre un sit-in à Manama. Au moins 26 blessés ont été hospitalisés, dont un "en état de mort clinique" selon un député d'opposition.
Une fois le calme revenu dans le petit royaume du Golfe, le prince héritier a promis un dialogue avec les opposants. Ces derniers appellent à une manifestation mardi prochain.
Le président américain Barack Obama s'est entretenu, vendredi soir, avec le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa. Il a rétiré son appel à la retenue et s'est dit "profondément inquiet".
>> Lire "L'armée ouvre le feu sur des manifestants"
Jordanie. La Jordanie a connu une nouvelle vague de violences depuis le début du mouvement de contestation sociale et politique, il y a plusieurs semaines. Une manifestation rassemblant 400 jeunes (300 selon la police) qui réclamaient des réformes politiques a dégénéré lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué des contestataires à Amman, selon un étudiant sur place. Huit personnes ont été blessées.
>> Lire "Huit blessés en Jordanie dans une manifestation pro-réformes"
Koweït. Un millier d'apatrides arabes, que l'on appelle les "Bidouns", se sont rassemblés pour demander au gouvernement de les naturaliser après la prière hebdomadaire du vendredi, dans la ville de Jahra, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale. La dispersion de la manifestation par la police a fait cinq blessés parmi les protestataires. Les apatrides, estimés à 100 000 personnes, qui revendiquent la citoyenneté koweïtienne, ne bénéficient d'aucun droit au Koweït. Ils n'ont pas accès aux services publics, comme l'éducation et la santé, dont les Koweïtiens bénéficient gratuitement.
Egypte. Ce jour de prière était aussi jour de fête place Tahrir au Caire. Des centaines de milliers de manifestants se sont réunis pour célébrer la victoire de la "révolution du Nil", une semaine jour pour jour après le départ de Moubarak.
>> Portfolio : "La place Tahrir en fête une semaine après la chute de Moubarak"
Djibouti. L'onde de contestation du monde arabe a atteint l'Afrique. Pour la première fois, Djibouti, pays stratégique de la Corne de l'Afrique, a été le théâtre d'un rassemblement de l'opposition. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi à l'appel de l'opposition pour dénoncer le régime du président Ismaël Omar Guelleh.
Iran. Contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres pays du Moyen-Orient, ce sont des dizaines de milliers de partisans du régime qui ont donné de la voix ce vendredi lors de la prière à l'université de Téhéran et au cours de manifestations organisées par les autorités dans tout le pays.
Ils ont réclamé l'exécution des deux principales figures de l'opposition réformatrice, l'ex-chef du Parlement Mehdi Karoubi et l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi, qui ont pris la tête de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection contestée en 2009 et sont depuis plusieurs jours de facto en résidence surveillée.
>> Lire "Journée de "haine et de colère" en Iran contre l'opposition
Syrie. Le site d'opposition All4Syria.info, qui émet de Dubaï, a indiqué vendredi qu'une centaine de Syriens avait manifesté la veille au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien.
Irak. Dans le nord du pays, le Goran, principale formation d'opposition à l'Assemblée nationale du Kurdistan, a réclamé "une réunion du Parlement [kurde] dans les quarante-huit heures, ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête", au lendemain de la mort de deux jeunes gens au cours d'une manifestation hostile au gouvernement régional.
Le week-end très médiatique de DSK
envoyé par lemondefr. - L'info internationale vidéo.
Londres a l’anniversaire de la reine et son inusable Trooping the Colour. Paris a son Salon de l’agriculture. Parmi les rites de réconfort qu’aiment mettre en scène les vieux pays bousculés par les nations émergentes figure le rendez-vous de la Porte de Versailles.
Hymne citadin au monde rural, la « plus grande ferme de France » tant célébrée joue certainement sa fonction de réassurance collective. Une des icônes de 2011, la jolie vache Vosgienne Candy, en robe haute couture noir et blanc, incarne à merveille ce rôle réconfortant. Avoir sauvé une race bovine de l’extinction réconcilie une certaine France avec elle-même. Et pourtant, comment comprendre que le pays du bien manger soit devenu déficitaire dans certaines filières, dont la viande ?
Au-delà du rituel sociopolitique, la grand-messe de l’agriculture française est l’occasion de s’interroger sur le monde que nous voulons. Il n’est rien de moins naturel que de produire avec régularité, à un bon standard de qualité et à un prix accessible au plus grand nombre la nourriture dont l’humanité a besoin. Qui peut oublier qu’un homme sur six souffre de la faim ? Ou que 18 millions de bébés naissent chaque année handicapés mentaux du seul fait de carences en iode ? Les pays avancés se pensent aujourd’hui à l’abri de la disette. En est-on tout à fait sûr ?
La satiété, voire l’excès, caractérise les économies développées, au point de considérer aujourd’hui l’obésité comme une épidémie. L’agriculture française a fait d’immenses progrès en quelques décennies. Sa part dans le produit national a été divisée par deux en trente ans, comme le nombre d’emplois qu’elle supporte. Mais quelle industrie peut prétendre à un pareil gain de productivité dans la même période ? Une mutation historique qui ne suffit pourtant pas à garantir l’équilibre du bol alimentaire proposé au plus grand nombre.
La planète agricole est terre de tous les paradoxes. Alors que l’on célèbre avec gourmandise l’inscription du repas gastronomique français au patrimoine mondial reconnu par l’Unesco, quelle est la proportion des Français accédant réellement à ce modèle d’équilibre entre bien manger et sociabilité ?
Le modèle productiviste des grandes cultures a conquis la terre entière. Mais après les incendies russes, les inondations australiennes, la sécheresse chinoise et la spéculation commune, les cours des céréales crèvent les plafonds… Un accident climatique de plus et c’est la catastrophe, prédisent certains économistes.
À l’intérieur même du modèle hexagonal, la trame agricole est en lambeaux : les grands céréaliers se frottent les mains tandis que les éleveurs se tordent les leurs. Ils n’en peuvent plus de faire le grand écart, meurent de leur travail. Les prix consentis par l’industrie et la distribution ne couvrent plus les charges, un quart des exploitations porcines est menacé de disparition.
Le ministre Bruno Le Maire a noté ingénument que le bonheur des grandes cultures fait le malheur des éleveurs. On comprend qu’il prie pour qu’un accueil favorable soit réservé au président de la République. Nicolas Sarkozy, bien différent en cela de son prédécesseur, n’avait pas voulu inaugurer l’an dernier le salon, dans un contexte agricole tendu. Porteur d’une rhétorique de la régulation des marchés, le locataire de l’Élysée serait peut-être bien inspiré aujourd’hui d’aller tester quelques idées dans ce registre auprès des exploitants avant de les exposer au G 20.
Bahreïn: l'opposition réclame la démission du gouvernement avant tout dialogue
"Nous n'assistons pas à un langage de dialogue mais à celui des armes", a-t-il ajouté, en évoquant les tirs de l'armée vendredi soir contre des manifestants, qui ont fait 95 blessés, dont "trois dans un état de mort clinique", selon lui.
Ces tirs étaient survenus alors que le prince héritier, Salman Ben Hamad Al-Khalifa, s'exprimait sur la télévision d'Etat pour promettre un dialogue avec l'opposition une fois le calme revenu. "Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre et ce qui se passe actuellement est inacceptable", a déclaré le prince Salman. "Bahreïn connaît aujourd'hui un état de division et c'est inacceptable", a-t-il dit. Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a aussitôt chargé son fils, le prince héritier, de mener un "dialogue avec les parties et communautés sans exception", en assurant que par une coopération "sincère", "Bahreïn s'en sortira plus fort".
Cette offre de dialogue "n'est pas sérieuse", a commenté l'élu du Wefaq, exigeant des autorités "des mesures sérieuses et sincères qui répondent aux exigences de la situation actuelle". "La situation se complique et je crains qu'elle n'échappe à tout contrôle", a averti M. Ibrahim, dont le groupe s'est retiré du Parlement, où il compte 18 des 40 élus de la Chambre des députés, pour protester contre la répression sanglante jeudi à l'aube d'un sit-in anti-régime sur la place de la Perle à Manama.
Bahreïn, un petit royaume peuplé majoritairement de chiites, est gouverné depuis le 18ème siècle par une dynastie sunnite.
Le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane, avait déclaré jeudi à l'AFP que l'opposition voudrait qu'un "nouveau gouvernement propose des réformes politiques, qu'on puisse réviser la Constitution qui consacre le principe d'une alternance pacifique au pouvoir et mette en place une monarchie constitutionnelle".
Le Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, oncle du roi, est à ce poste depuis l'indépendance de Bahreïn, en 1971, alors que les ministères de souveraineté sont tenus par des membres de la famille royale.
Egypte : La place Tarhir fête la « Révolution du Nil »
« C'est une fête, nous sommes très heureux, Moubarak est parti. Je pense que nous allons revenir toutes les semaines, tous les vendredis », déclarait Nasser Mohammed, 50 ans.
Après la prière, un influent théologien d'origine égyptienne et basé au Qatar, Youssef Al-Qardaoui, a appelé les leaders arabes à écouter leur peuple. « Je m'adresse aux dirigeants arabes : n'arrêtez pas l'Histoire. Le monde a changé, le monde avance et le monde arabe a changé de l'intérieur », a-t-il lancé, probablement à destination de la Libye, du Yémen, de Bahreïn et de l'Irak, qui dans le sillage des révoltes égyptiennes et tunisiennes connaissent actuellement une vague de contestation populaire.
L'armée égyptienne, tout en assurant l'ordre de la manifestation, participait également à la fête. La grande muette avait même mis à disposition un orchestre militaire en grand uniforme jouant des airs patriotiques.
Dans un message sur Facebook, la Coalition des jeunes de la révolution (à l'origine du début de la révolte le 25 janvier) a toutefois réclamé « la libération immédiate de tous les détenus » arrêtés lors des manifestations et le remplacement de l'actuel gouvernement, formé peu avant la chute d'Hosni Moubarak et chargé par l'armée d'expédier les affaires courantes.
« Moubarak, nous t'aimons ! »
En marge de cet anniversaire explosif, quelques centaines de nostalgiques de Moubarak s'étaient rassemblés non loin de la place Tahrir. « Le peuple veut honorer le président », ont scandé les manifestants en brandissant des portraits de l'ancien chef de l'État et en agitant des drapeaux égyptiens. « Moubarak, nous t'aimons. Nous ne t'oublierons jamais », ont-ils aussi crié. « Nous sommes contre la corruption. Mais Moubarak était un homme de paix. Il a combattu pendant la guerre de 1973 (contre Israël, NDLR). Il est comme un père pour nous, nous devrions prendre soin de nos pères », expliquait un autre manifestant.DSK, le socialiste que les Américains adorent
Pragmatisme
Un « Socialist »
Ne le répétez pas, mais Anne Sinclair est en France pour le week-end. Elle n’a prévu aucune déclaration à la presse, mais ne manquera pas d’être abondamment photographiée et filmée. Et que fait-elle à Paris ? Certains confient qu’elle pourrait déclarer sa candidature à la reprise d’une galerie d’art réputée, située rue de l’Elysée. D’autres sources estiment qu’elle entend ainsi contrer l’offensive de son adversaire probable, Carla Bruni, qui vient de faire un pas vers sa déclaration en chantonnant « Douce France ». Il est vrai qu’un récent sondage a relégué Carla Bruni loin derrière Anne Sinclair (non, vous ne rêvez pas, il s’est trouvé un sondeur assez désondant pour sonder ça !)... Hier, on aurait aperçu des photographes en planque rue Saint-Honoré, près des boutiques Dior et Chanel, dans l’espoir d’une rencontre des deux candidates. Quel suspense -