TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 19 février 2011

G20 : Lagarde a enfin trouvé son "thermomètre"

La présidence française du G20 débute sur un succès acquis in extremis : les grands argentiers réunis à Paris ont pu se mettre d'accord samedi sur une série d'indicateurs pour mesurer les déséquilibres économiques régionaux. Une première étape nécessaire avant de corriger ces déséquilibres.

Le suspense a duré presque jusqu'à la conférence de presse clôturant les discussions. Mais un accord a été trouvé, et la présidence française du G20 a pu annoncer avec satisfaction, samedi peu avant 16 heures : "tout le monde y a mis du sien". Les pays du G20 sont ainsi parvenus à un compromis sur une liste d'indicateurs macroéconomiques visant à évaluer les politiques économiques. Ces critères comprennent la dette et les déficits publics, l'épargne et les investissements, la balance commerciale et le solde des investissements courants, a précisé Christine Lagarde lors de sa conférence de presse. Le communiqué final évoque également la prise en compte des taux de change et des politiques fiscale et monétaire. Il ne mentionne en revanche pas les réserves de change. Il s'agissait là de l'une des mesures les plus controversées : la Chine s'y opposait notamment car elle est accusée d'accumuler d'énormes réserves de change.
Ces indicateurs ont "fait l'objet du plus long débat, de la plus longue négociation", a reconnu devant la presse la ministre française des Finances. Les négociations, qui ont duré toute la nuit, ont été "franches, parfois tendues, mais fructueuses", a-t-elle souligné. C'est "un compromis final qui représente une exigence dans la nature des engagements pris". La France avait fait de ce rendez-vous la rampe de lancement de ses priorités en vue du sommet de Cannes, début novembre : réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des prix des matières premières, taxe sur les transactions financières. Mais la difficulté à parvenir à un compromis sur ces indicateurs des performances économiques en dit long sur les obstacles qui se dressent encore face aux ambitions de Paris. La France souhaitait ardemment arracher un accord dans la journée, pour que le forum des principaux pays riches et émergents puisse, dans la seconde moitié de l'année, faire des recommandations aux Etats qui présentent des excédents ou des déficits excessifs, en se basant sur ces "indicateurs".
Comment contrer les déséqulibres
Ces déséquilibres sont en effet accusés d'avoir nourri la crise mondiale, mais aussi la "guerre des monnaies" qui a fait rage à l'automne entre puissances s'accusant de manipuler leur taux de change pour maintenir leurs positions commerciales. Ce premier compromis sur les indicateurs se présentait donc comme un préalable à la réforme de ce que la France appelle le "non système monétaire" actuel. Longtemps boudés par des pays comme la Chine, régulièrement pointée du doigt pour sa politique de sous-évaluation volontaire du yuan favorisant ses exportations, ces "indicateurs" restent toutefois bel et bien un "thermomètre", et non pas un remède en soi : Christine Lagarde a d'ailleurs souligné dans sa conférence de presse qu'ils ont valeur de "cibles", mais qu'ils n'ont pas vocation à devenir contraignants. En outre, le communiqué final du G20 insiste sur la prise en compte des spécificités régionales.
Les ministres ont également discuté de la réforme du système monétaire international, qui n'a pas donné lieu à des décisions, mais Christine Lagarde s'est félicitée que tous les sujets à l'ordre du jour, dont les défauts du système ou encore la nécessité d'un code de conduite pour contrôler les flux de capitaux, aient pu être évoquées. "Toutes ces questions ont été abordées dans un climat extrêmement coopératif", s'est félicitée la ministre française, ajoutant que les ministres attendaient désormais un rapport du FMI sur ces questions. "Tout le monde était bien d'accord pour considérer que le système monétaire ne va pas être refait en un jour, ni même en un an", a-t-elle souligné. Le prochain round sur ce thème de la réforme du système monétaire international se jouera en Chine, à Shenzhen, qui accueillera un séminaire dans les derniers jours de mars - probablement le 31, a précisé Christine Lagarde
Les pays du G20 se sont, en outre, déclarés prêts à venir en aide à la Tunisie et à l'Egypte. "Nous avons inclus dans notre communiqué un paragraphe spécifique (...) pour indiquer que nous nous mettions à la disposition de ces deux pays (...) pour soutenir la transition", a souligné Christine Lagarde. Une demande exprimée vendredi par Nicolas Sarkozy, qui avait exhorté le G20 à aider ces deux pays à réussir leur transition démocratique.

Sarkozy veut renforcer le rôle du FMI

Dans son allocution d’ouverture, le président de la République a développé un programme chargé pour la présidence française du G20. Il a notamment insisté sur l’importance de la coopération internationale, qui doit passer par le Fonds monétaire international. 
 Pour son discours inaugural du G20 vendredi, Nicolas Sarkozy devait réussir un exercice d’équilibre subtil. Ne pas se montrer trop ambitieux alors que la perspective d’un accord des 20 principales économies de la planète sur la question des déséquilibres économiques paraît incertaine. "Bien sûr, nous ne réussirons pas tout, a-t-il concédé. Il ne s’agit pas de définir un nouvel ordre monétaire international en un an." Mais il lui fallait aussi montrer sa capacité à animer une présidence du G20 qui pourrait lui permettre de redorer son image internationale. Le président français s’est aussi voulu volontariste, soulignant que le G20 "ne conservera sa légitimité que s’il parvient à démontrer son efficacité".
L’efficacité, ce n’est pas le point fort de ce rassemblement international. Sur les bonus bancaires, par exemple, Nicolas Sarkozy s’est gardé de tout triomphalisme. Il a simplement souhaité que tous les "centres financiers" appliquent les principes retenus par le G20 de Pittsburgh, en 2009. Alors que la question de la guerre des monnaies, causée par les déséquilibres entre les différentes économies, est au centre de ce nouveau G20, les divisions sur les mesures à prendre font planer un risque d’inaction. En effet, les pays membres ne parviennent pas à s’entendre sur les types d’indicateurs qui seront utilisés pour définir les déséquilibres économiques visés par le G20. Aux ministres des Finances et aux gouverneurs des banques centrales, Nicolas Sarkozy a déclaré: "Je souhaite éviter que vos débats ne s’enlisent dans des discussions interminables sur ces indicateurs. L’immobilisme et le statu quo nous sont interdits."

Le G20 insuffisant pour la coordination

Alors que la Chine ne veut rien lâcher sur le yuan, dont la faiblesse l’avantage dans les échanges mondiaux, Nicolas Sarkozy a insisté sur "la coordination internationale, (...) seule voie qui nous permettra de renouer avec un niveau élevé de croissance". "Il est plus difficile de trouver des consensus dans la période de reprise", a concédé le président de la République. Mais la réforme du système monétaire international est clairement une priorité pour la présidence française. Pour parvenir à cet objectif, Nicolas Sarkozy entend s’appuyer sur le Fonds monétaire international. L’institution, qui a pris de l’importance dans la crise financière, deviendrait "la pierre d’angle de la coopération monétaire internationale". "Que le FMI dispose de moyens et de pouvoirs de surveillance renforcés, c’est un sujet central", a dit le président. "On ne peut pas fonder la coordination sur la seule réunion du G20 une fois par an", a-t-il pointé.
Nicolas Sarkozy a également tenté de défendre la position de la France, très isolée, sur la question de la taxation des transactions financières -"une question de bon sens" pour le président. Il également a avancé l’idée qu’un accord général sur le sujet n’était pas absolument nécessaire. "Est-ce qu’on est obligé d’avoir comme choix ‘tous on avance’ ou personne?", s’est-il interrogé. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy admet qu’il n’ambitionne d’obtenir des décisions contraignantes de ce G20. "Ce qui est essentiel, a-t-il souligné, c’est qu’en 2011 nous nous mettions d’accord sur un programme de travail."

DSK contre Sarkozy? "Une bataille formidable"

Le journaliste de CNN, Richard Quest, sera en direct de Paris dans Quest means business à l’occasion de la réunion du G20 sur CNN International, à 20 heures. Il confie au JDD.fr sa vision d’un éventuel affrontement DSK-Sarkozy en 2012.
Le style et la vision de l’administration Sarkozy auront-ils autant d’influence sur le G20 qu’on ne le dit à Paris?
Le G20 est un animal extrêmement étrange. Il est né en 2008, au sommet de la crise. En 2009, puis 2010, il s’est tout à coup retrouvé propulsé première instance économique mondiale. Mais avec la reprise, le G20 a perdu de son intérêt. Il faut se demander s’il n’y a pas trop de pays. Maintenant, pour ce qui est de votre question: Sarkozy peut-il peser d’une manière ou d’une autre? Très peu. Il peut fixer un programme, il peut espérer parvenir à accomplir quelque chose mais, mais pour de nombreuses raisons, ce que décidera le G8 cette année sera bien plus important.
Vu de France, DSK est un peu “le président du monde”. Réflexe franco-français, non?
Oui! (rires) Laissez-moi trouver mes mots... Dominique Strauss-Kahn a pris la tête du FMI à un moment où le Fonds a reçu de nouvelles et très importantes responsabilités. La coordination des stratégies de sortie pour les plans de relance, la coordination et la consultation sur une quantité de domaines économiques, le cadre pour la stabilité et la croissance... Oui, le FMI de Strauss-Kahn est plus gros, plus puissant qu’auparavant. Est-ce que quelqu’un d’autre aurait pu le diriger? Oui. Mais il fallait que quelqu’un le fasse. Le G20 et le G8 n’ont pas de bureaux, ils vont de pays en pays. Et Dominique Strauss-Kahn étant un homme charmant, élégant, bon vivant, il est arrivé au milieu de tout ça avec ses airs extravagants et il a imposé le FMI. Mais de là à dire qu’il est président du monde, non.

"Ni Sarkozy, ni DSK ne sont de gentils timides"

Son destin présidentiel en France vous semble-t-il crédible?
En 2007, il est arrivé deuxième derrière Royal, non? (Richard Quest fait référence au vote des militants socialistes en novembre 2006, NDLR) Quiconque arrive deuxième est en bonne position pour être premier. Ensuite, Dominique Strauss-Kahn est l’un des géants de l’économie mondiale. Il n’y a personne au même niveau que lui. Il a transformé un FMI ennuyeux et l’a rendu à peu près sexy. Evidemment, s’il se décidait à dire “je retourne à la politique nationale”, il aurait probablement de bonnes chances de l’emporter. Ce serait une bataille phénoménale. Sarkozy versus Strauss-Kahn! Ce serait comme voir deux éléphants s’affronter dans la boue! Ni l’un ni l’autre ne sont de gentils timides. Strauss-Kahn est un combattant formidable, comme Sarkozy. Ce serait une élection comme les Français n’en ont jamais vu.
Il n’est pas encore officiellement candidat. Mais DSK fait déjà l’objet d’attaques sur sa vie privée et son train de vie luxueux. Son mandat au FMI, sous l’oeil des médias américains et internationaux, l’a-t-il mieux préparé que d’autres candidats?
Strauss-Kahn est présent dans la sphère publique depuis des années en France. Il est vrai que la presse française a toujours fermé les yeux sur la question de la vie privée des hommes politiques, même si cela a changé ces dernières années. Face à la pression qui existe à Washington, avec les scandales auxquels il a fait face, il a certainement changé. Mais s’il revient dans la politique française, les Français le jugeront avec leurs propres critères. Il faut se demander: quelles sont leurs valeurs, leurs codes sociaux? Vont-ils trouver acceptable de voter pour un homme avec ce passé-là? Bien sûr, je ne ferai aucun commentaire là-dessus.
D’après vous, qui a le plus de pouvoir, un président de la République française ou un patron du FMI?
Clairement, la réponse évidente est: le président français. Il a des armes nucléaires, il a un gouvernement entier à sa disposition. Mais... regardez qui tire les ficelles. C’est le FMI. En coulisses, ils s’affairent. Ils savent quels cadavres sont dans quels placards, ils savent ce qui doit être fait. Dominique Strauss-Kahn, s’il se porte candidat, sera dans une position parfaite. Il aura pour lui la stature internationale, la transition de la récession vers la reprise, un FMI plus puissant... Et le meilleur: il ne s’est pas sali les mains dans la politique française ces dernières années. Certes, je peins un portrait flatteur. Mais vous savez, il est vraiment en position de force. En particulier pour un pays tel que la France, qui accorde tant d’importance à son rôle sur la scène internationale.
L'émission Quest means business est diffusée sur CNN. Richard Quest sera en direct de Paris à 20 heures vendredi pour le G20 des ministres des finances.

La Chine bloque les négociations du G20

Les pays du G20 peinent à se mettre d'accord sur les bons indicateurs pour mesurer les déséquilibres mondiaux.

Quels bons indicateurs pour mesurer les déséquilibres économiques dans le monde? Les pays du G20 réunis à Paris tentaient samedi de parvenir in extremis à un accord sur la question. Mais les discussions butent sur la résistance de la Chine. 
Les représentants de Pékin rejettent la référence aux taux de change réels et aux réserves de change pour mesurer ces déséquilibres et les ministres des Finances du Groupe ont décidé de débattre des fluctuations des prix des matières premières avant de revenir ultérieurement sur les indicateurs. [Pour comprendre ce débat, lire: Au G20, la guerre des indicateurs économiques

Le ministre chinois des Finances a en outre suggéré de remplacer le critère des comptes courants par celui de la balance commerciale. Ce que les Européens refusent, parlant, comme pour les taux et les réserves de change, de "ligne rouge". 

Négociations bloquées
"Cela se présente mal pour l'instant, les négociations sont devenues très politiques", a déclaré un haut responsable du G20. "Mais je ne dirais pas qu'on est dans l'impasse. Les ministres veulent mettre quelque chose dans le communiqué." 
Le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, a publiquement pointé du doigt la Chine. "La Chine et le Brésil ont des objections, y compris sur les taux de change réels", a-t-il dit à Sky Italia TV. "Certains pays ne veulent pas que les mots taux de change soient inclus dans la série d'indicateurs. C'est pour cela que les négociations sont bloquées." 
Vendredi, Nicolas Sarkozy avait appelé le G20 à ne pas laisser les discussions "s'enliser" sur ce dossier, appelant ministres et banquiers centraux à se concentrer sur "l'essentiel". 
Taxation des transactions financières
Un échec des discussions lors de cette réunion serait de mauvais augure pour la présidence française du G20, qui a fait de la lutte contre les déséquilibres l'une de ses priorités. 
L'Allemand Wolfgang Schäuble a de son côté assuré Paris du soutien de Berlin à son projet de taxation des transactions financières pour financer l'aide internationale au développement des pays les plus pauvres. Cette proposition d'une taxation "infinitésimale" selon l'adjectif employé vendredi par le président français se heurte entre autres à l'opposition de Londres et de Washington. 
Elle fait partie des priorités de la présidence française du G20 détaillées par Nicolas Sarkozy le mois dernier, avec, outre la réduction des déséquilibres, la réforme du système monétaire international et la lutte contre la volatilité des prix des matières premières. 

Les variations de Nicolas Sarkozy, d'un Salon de l'agriculture à l'autre

Cette année, Nicolas Sarkozy ne réitérera pas l'impair de l'an dernier à l'égard des agriculteurs. Le chef de l'Etat inaugurera bien l'édition 2011 du Salon de l'agriculture qui se tient du samedi 19 au dimanche 27 février. Une tradition certes récente puisque longtemps les présidents de la République n'avaient pas pour habitude de marquer l'ouverture de ce grand rendez-vous agricole.

Mais celle-ci est devenue, depuis Jacques Chirac, un passage obligé. Passage obligé dont M. Sarkozy a cru pouvoir s'affranchir, l'an passé, ne s'y rendant que le week-end de clôture. Et ce, alors même que le chef de l'Etat était au plus bas dans les sondages. Si au lendemain de l'élection présidentielle, 87 % d'agriculteurs, selon l'IFOP, avaient une bonne opinion du chef de l'Etat (contre 66 % dans l'ensemble de la population), cette idylle s'est très vite et fortement étiolée.
Car le monde agricole a le sentiment d'un désintérêt du président à son égard. En mars 2010, Nicolas Sarkozy ne recueillait ainsi plus que 32 % d'opinions favorables parmi les agriculteurs. Autant dire que l'impair du salon fut d'autant plus mal perçu. Mais cette année, c'est dans de toutes autres dispositions que Nicolas Sarkozy se rentra sur le site de la "plus grande ferme du monde".
UN AGRICULTEUR SUR DEUX A UNE BONNE OPINION DE SARKOZY
Sa notoriété dans le monde agricole s'est fortement redressée, se hissant même à un peu plus 50 % d'opinions positives parmi les agriculteurs selon une étude de l'IFOP. "Et ce alors même que dans l'ensemble de l'opinion elle continue de décliner, ne recueillant plus que 31 % d'opinions favorables", relève Jérome Fourquet de l'institut de sondage.
Il faut dire que depuis la sévère défaite des régionales de mars 2010 – élection où un fort volant d'agriculteurs, traditionnellement acquis à la droite, s'est abstenu, voire s'est reporté sur le FN –, le chef de l'Etat est tout à la reconquête de l'électorat agricole.
A peine un mois après cette sanction, M. Sarkozy tentait de renouer des liens avec lui, en se déplaçant dans l'Essonne. Opération qu'il a renouvelée ensuite à intervalles réguliers. L'Aveyron, la Provence, l'Oise, l'Essonne, l'Allier… : en moins d'un an, le président aura effectué huit déplacements dans le monde agricole. Redevenant offensif, il a promis aux paysans de "changer de méthodes de mise en œuvre des mesures environnementales".
"L'ENVIRONNEMENT, CELA COMMENCE À BIEN FAIRE"
En écho à "l'environnement cela commence à bien faire", phrase prononcée devant des agriculteurs, il y a un an, il a donné des gages à la FNSEA : la Fédération nationale de syndicats d'exploitants agricoles dénonce des contraintes plus fortes en France que dans d'autres pays européens. Il s'est déclaré "prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC", la Politique agricole commune.
Il a déclaré la guerre à la volatilité sur les marchés de matières premières agricoles, faisant de leur régulation une des priorités de la présidence française du G20. Et sa promesse d'autoriser la circulation des poids lourds 44 tonnes a fini par être honorée.
N'est pas non plus sans jouer dans cette opération de reconquête, la bonne popularité de son ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, à qui, d'ailleurs, M. Sarkozy a confié la coordination du projet UMP pour 2012.
"IL N'EXISTE PAS DE RÉELLE EMPATHIE ENTRE LES DEUX PARTIES"
"Maintenant attention, l'ampleur de la déception sera à la hauteur de l'espoir suscité, le monde agricole attendant des réponses concrète", relève Jérome Fourquet. D'autant qu'observe un proche du milieu, "si Nicolas Sarkozy est revenu vers les agriculteurs et a corrigé son image, il n'existe pas de réelle empathie entre les deux parties". Celle-ci était manifeste entre Jacques Chirac et le monde agricole.

En programmant sa visite, samedi, dès 8 heures, soit une heure avant l'ouverture officielle du Salon, Nicolas Sarkozy cherche sans doute à éviter un trop grand bain de foule. L'essentiel pour lui est que la profession agricole le sache présent et qu'il y ait quelques images pour les journaux télévisés de 13 heures.
Après un tour des stands, moins certainement pour "taper le cul des vaches" que pour serrer quelques mains et souligner la richesse des terroirs français, M. Sarkozy participera, toutefois, à un débat avec six agriculteurs sélectionnés sur le territoire.

Les Marocains aspirent à une vraie liberté

Une vingtaine d’associations rallient la manifestation de dimanche 20 février à laquelle ont appelé des jeunes sur Facebook

Une vingtaine d’associations marocaines, parmi lesquelles l’Association marocaine des droits humains (AMDH), la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme, le Forum des alternatives Maroc (FMAS), Joussour ou encore Amnesty International Maroc ont apporté leur soutien à la manifestation de dimanche 20 février au Maroc.

Des rassemblements de solidarité sont par ailleurs prévus à Paris et à Bruxelles.

« Une grande partie des démocrates, surtout les jeunes, aspire maintenant à des changements au Maroc. Hormis quelques différences, la situation au Maroc ne diffère pas au fond de la situation en Tunisie et en Égypte : despotisme politique, Constitution non démocratique, élections qui ne respectent pas la volonté populaire, Parlement dénué de toute légitimité, gouvernement sans vrai pouvoir exécutif face au palais du roi », explique Khadija Ryadi, présidente de l’AMDH.

Et d’ajouter : « On continue d’enregistrer de graves violations des droits humains et des atteintes aux libertés : enlèvements, détention politique, torture, jugements iniques. » Elle appelle ses militants à descendre dans la rue dimanche 20 février aux côtés des jeunes instigateurs du mouvement.

« Changer le système »

Lancé sur Fancebook le mouvement « Liberté et Démocratie maintenant », qui compte désormais 8 800 membres, appelle à manifester pacifiquement dans plusieurs villes du royaume. Il réclame notamment la révision de la Constitution, la séparation des pouvoirs, la dissolution du gouvernement.

Issu d’une famille traditionnelle de Meknès de la classe moyenne, Rachid Antid, 34 ans, alias Spirit-Zata (son nom sur Facebook), est licencié en droit privé et actuellement sans emploi. Avec Hicham Ahella, 20 ans, élève ingénieur à Settat et fils de militant, il est à l’initiative de l’appel du dimanche 20 février.

Les deux hommes partagent le même ras-le-bol et la même volonté de « changer le système », sans remettre en cause toutefois le principe de la monarchie. « Nous demandons aussi la libération des prisonniers politiques comme Chakib El Khayari, condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé la corruption et le trafic de drogue dans le nord du pays », rappelle Rachid.

La manifestation a reçu le soutien de partis politiques

Pour Driss Ksikes, directeur du centre de recherches Cesem à Rabat, « ces jeunes sont en demande d’une plus grande liberté et de leurs droits socio-économiques. Le contexte permet peut-être aujourd’hui d’aller au-delà des revendications de diplômés chômeurs devant le Parlement ou de personnes prises dans des émeutes de la faim à Sefrou ou Sidi Ifni. »

« Il y a un besoin profond de réformes. Avoir un premier ministre qui dit : “Mon projet est celui du roi” est d’une indigence politique inacceptable. Le roi est au-dessus de tout. Il faudrait faire en sorte que ceux qui gouvernent deviennent redevables réellement de leurs actes devant la population », estime l’intellectuel.

La manifestation prévue dimanche 20 février a également reçu le soutien des formations de gauche et d’extrême gauche, notamment du Parti socialiste unifié (PSU), de La Voie démocratique, du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), ainsi que du Parti démocratique amazigh marocain (PDAM).

De son côté, le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane (Justice et Bienfaisance), interdit mais toléré par les autorités marocaines, n’a pas exclu de participer aux rassemblements. Le parti de cheikh Yassine revendique 200 000 adhérents.

Libye: Le régime veut riposter

La Libye a connu jeudi une journée de violences particulièrement intenses alors que l'opposition manifestait dans le sud du pays. Les comités révolutionnaires, pilier du régime, promettent une riposte "foudroyante"

Une riposte "foudroyante". Voilà ce que promettent les comités révolutionnaires, pilier du régime libyen, à ceux qui manifestent dans les rues du pays depuis mardi. "La riposte du peuple et des forces révolutionnaires à toute aventure de la part de ces groupuscules sera violente et foudroyante", ont indiqué les comités révolutionnaires sur le site internet de leur journal Azzahf Al-Akhdar (la marche verte). "Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya (pouvoir des masses), la révolution et le leader (Mouammar Kadhafi) constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser ou de s'en approcher risque le suicide et joue avec le feu", ont-ils prévenu, défendant encore le bilan du "seul leader au monde qui a refusé d'être président, roi ou empereur, et a laissé au peuple le pouvoir total". Le colonel Kadhafi n'est en théorie qu'un "guide" prodiguant ses conseils.
Des manifestations sans précédent contre le régime libyen ont lieu depuis mardi, à l'image d'autres pays arabes et dans le sillage des révoltes qui ont fait chuter les présidents tunisien Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak. Les mouvements de protestations, dont celui de jeudi qui répondait à un appel sur internet à une "journée de la colère", ont été violemment réprimés notamment à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays et bastion de l'opposition, et Al-Baïda, toutes deux situés sur la côte, à l'est de Tripoli. Dans la première ville, quatorze personnes ont été tuées jeudi dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP une source de l'hôpital local sous couvert de l'anonymat. Le bilan total serait de 27 morts dans l'ensemble du pays.

La France suspend ses ventes de matériel sécuritaire

"Selon de nombreux témoins, les forces de sécurité ont tiré et tué les manifestants pour disperser les protestations", dénonce l'ONG Human Rights watch dans un communiqué. des "attaques sauvages" des forces de l'ordre qui ont convaincu la France de suspendre les livraisons de matériel de sécurité au pays et à Bahreïn. "Les autorisations ont été suspendues hier pour l'exportation de matériel sécuritaire à destination de Bahreïn et de la Libye", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. "Les événements des derniers jours ont été l'occasion de marquer que nous attendions des autorités de Bahreïn qu'elles traduisent dans les faits les engagements qu'elles ont pris", a ajouté M. Valero.
Parallèlement, les médias officiels libyens continuaient à occulter les protestations. Depuis mercredi, l'agence officielle libyenne et la télévision nationale se contentent d'évoquer des rassemblements et des défilés pro-régime. Avec des concerts de klaxons et des feux d'artifice, le colonel Kadhafi a fait une brève apparition pour un bain de foule peu après minuit dans le centre de Tripoli, selon des images de la télévision nationale.

La contestation gagne du terrain dans le monde arabe

Les autorités ont réprimé dans le sang des mouvements de protestation sporadiques dans différents pays arabes. Mais l'inflexibilité des autorités ne semble pas faire plier les manifestants, désireux d'en finir avec les pouvoirs en place. La contagion s'étend dans le monde arabe jusqu'à Djibouti.
Libye. La tension est montée d'un cran en Libye. Au lendemain d'une "journée de colère", des milliers de manifestants antigouvernementaux sont encore descendus dans les rues de Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l'opposition.
Des contestataires ont incendié le siège de la radio locale de Benghazi, dans l'est de la Libye, après le retrait des forces de l'ordre qui assuraient la sécurité du bâtiment. Ces violences ont fait au moins quarante et un morts depuis le début des protestations mardi. Ce bilan ne comprend pas les deux policiers pendus par des manifestants à Al-Baïda ni les quatre prisonniers tués vendredi par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de s'évader de la prison d'El-Jedaida, près de Tripoli.
>> Lire "Des policiers pendus par des manifestants en Libye"
Yémen. Quatre manifestants ont été tués vendredi lors de la dispersion par la police de manifestations réclamant la chute du régime yéménite à Aden, dans le sud du pays, alors que deux protestataires trouvaient la mort dans une attaque à la grenade à Taez, au sud-ouest.
On estime à onze le nombre de morts en une semaine au Yémen, dont huit à Aden, selon un bilan fait par l'AFP à partir de sources hospitalières.
>> Lire "Des affrontements font six morts et une dizaine de blessés"
Bahreïn. La journée de vendredi, consacrée aux obsèques de quatre chiites tués la veille dans un raid des forces de sécurité, a tourné au bain de sang. L'armée a tiré sur un millier de personnes qui voulaient reprendre un sit-in à Manama. Au moins 26 blessés ont été hospitalisés, dont un "en état de mort clinique" selon un député d'opposition.
Une fois le calme revenu dans le petit royaume du Golfe, le prince héritier a promis un dialogue avec les opposants. Ces derniers appellent à une manifestation mardi prochain.
Le président américain Barack Obama s'est entretenu, vendredi soir, avec le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa. Il a rétiré son appel à la retenue et s'est dit "profondément inquiet".
>> Lire "L'armée ouvre le feu sur des manifestants"
Jordanie. La Jordanie a connu une nouvelle vague de violences depuis le début du mouvement de contestation sociale et politique, il y a plusieurs semaines. Une manifestation rassemblant 400 jeunes (300 selon la police) qui réclamaient des réformes politiques a dégénéré lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué des contestataires à Amman, selon un étudiant sur place. Huit personnes ont été blessées.
>> Lire "Huit blessés en Jordanie dans une manifestation pro-réformes"
Koweït. Un millier d'apatrides arabes, que l'on appelle les "Bidouns", se sont rassemblés pour demander au gouvernement de les naturaliser après la prière hebdomadaire du vendredi, dans la ville de Jahra, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale. La dispersion de la manifestation par la police a fait cinq blessés parmi les protestataires. Les apatrides, estimés à 100 000 personnes, qui revendiquent la citoyenneté koweïtienne, ne bénéficient d'aucun droit au Koweït. Ils n'ont pas accès aux services publics, comme l'éducation et la santé, dont les Koweïtiens bénéficient gratuitement.
Egypte. Ce jour de prière était aussi jour de fête place Tahrir au Caire. Des centaines de milliers de manifestants se sont réunis pour célébrer la victoire de la "révolution du Nil", une semaine jour pour jour après le départ de Moubarak.
>> Portfolio : "La place Tahrir en fête une semaine après la chute de Moubarak"

Djibouti. L'onde de contestation du monde arabe a atteint l'Afrique. Pour la première fois, Djibouti, pays stratégique de la Corne de l'Afrique, a été le théâtre d'un rassemblement de l'opposition. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi à l'appel de l'opposition pour dénoncer le régime du président Ismaël Omar Guelleh.
Iran. Contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres pays du Moyen-Orient, ce sont des dizaines de milliers de partisans du régime qui ont donné de la voix ce vendredi lors de la prière à l'université de Téhéran et au cours de manifestations organisées par les autorités dans tout le pays.
Ils ont réclamé l'exécution des deux principales figures de l'opposition réformatrice, l'ex-chef du Parlement Mehdi Karoubi et l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi, qui ont pris la tête de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection contestée en 2009 et sont depuis plusieurs jours de facto en résidence surveillée.
>> Lire "Journée de "haine et de colère" en Iran contre l'opposition
Syrie. Le site d'opposition All4Syria.info, qui émet de Dubaï, a indiqué vendredi qu'une centaine de Syriens avait manifesté la veille au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien.
Irak. Dans le nord du pays, le Goran, principale formation d'opposition à l'Assemblée nationale du Kurdistan, a réclamé "une réunion du Parlement [kurde] dans les quarante-huit heures, ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête", au lendemain de la mort de deux jeunes gens au cours d'une manifestation hostile au gouvernement régional.

Le week-end très médiatique de DSK





Le week-end très médiatique de DSK
envoyé par lemondefr. - L'info internationale vidéo.


ATTENTION, DSK N'EST PAS LE MESSIE SOCIALISTE QU'ILS ATTENDENT.
IL EST À LA BOTTE D'UNE FEMME CALCULATRICE ET AMBITIEUSE.

Reconquête

Bonjour, veaux, vaches, cochons, couvées... Nicolas Sarkozy rejoint la France agricole qui se lève tôt. Et, cette fois, dès l'ouverture du Salon. Il a compris que son passage en clôture l'an passé avait été mal perçu dans les campagnes. L'adepte de la rupture l'avait si bien réussi avec le monde paysan, depuis son fameux « Casse toi... », en 2008, que le désamour avait été profond. À un mois des cantonales, avec les sénatoriales et la présidentielle en ligne de mire, pas question de rééditer l'erreur.

La reconquête de cet électorat a commencé. Avec, pour l'instant, pas moins de huit déplacements au compteur, le président veut montrer qu'il est bien à l'écoute de ces Français en souffrance et qu'avec son ministre Bruno Le Maire, il a pris la mesure d'un enjeu à plusieurs tiroirs, ce qui ne rend pas les solutions, nationales, européennes et mondiales, plus faciles pour autant. Si les revenus de certains producteurs se sont améliorés l'an passé, à la faveur d'une remontée des cours de matières premières, l'inquiétude reste vive, en particulier pour les éleveurs.

Le modèle agricole français doit faire face, pour survivre dans la mondialisation, non plus à sa simple défense, mais à une véritable reconquête là aussi. Ce que les paysans savent fort bien. Leurs efforts environnementaux sont réels, à côté de concurrents moins scrupuleux. Moins d'azote et de maïs, plus de trèfle et de luzerne, nouvelles cultures, innovations diverses, meilleure commercialisation locale, signature de contrats, projets de marchés à terme, les agriculteurs ne rechignent pas à la mutation.

Mais la compétition est féroce et le recul de la France à la 4e place mondiale souligne l'urgence du sursaut. L'Allemagne, les pays émergents, les spéculateurs au casino des matières premières, ces défis appellent des réponses adaptées. Elles sont sur la table du G20 où les discussions s'annoncent chaudes comme le climat. Côte à côte pour l'instant, Nicolas Sarkozy et DSK, ont deux points communs : aussi peu l'image de la France rurale, comme on dit à l'UMP, ils n'en sont pas moins tous deux avocats d'une régulation mondiale qui risque de se faire attendre.

En escadrille

À très bas niveau dans les sondages, Nicolas Sarkozy compte sur la présidence du G20 - groupe de 19 pays plus l’Union européenne qui représentent 85 % du commerce mondial — pour retrouver du crédit auprès de l’opinion.

Le précédent existe : au second semestre 2008, en pleine crise planétaire, le chef de l’État avait animé le Conseil européen avec énergie, enregistrant des résultats positifs, y compris pour son image auprès des Français.

La première réunion officielle de « son » G20 a lieu durant deux jours à Paris.

Ce rendez-vous devait servir de rampe de lancement à la fusée « Reconquête », mais durant le compte à rebours, les pépins se sont multipliés. Mouvement de protestation dans la magistrature après une mise en cause abrupte de la justice par Nicolas Sarkozy. Polémique autour des voyages de François Fillon en Égypte et, surtout, de Michèle Alliot-Marie en Tunisie.

Quant aux avancées possibles du G20, tout indique qu’elles seront relativement modestes et sans commune mesure avec le bilan de la présidence européenne en 2008.

Il y a mieux pour débuter une séquence où il s’agissait d’apparaître au-dessus de la mêlée, en posture présidentielle et sereine, avant d’entamer les cinq derniers trimestres du quinquennat.

D’autant que le terrain médiatique, sur lequel Nicolas Sarkozy pensait être, ce week-end, la principale vedette, est préempté par Dominique Strauss-Kahn. Basé à Washington tant qu’il est le patron du FMI (Fonds monétaire international), ce dernier profite de sa participation au conclave mondial, et de son bref passage à Paris, pour être notamment l’invité, dimanche soir, du journal télévisé de France 2. Histoire d’entretenir savamment le suspense autour de sa candidature à la présidentielle 2012, sous les couleurs socialistes.

Le PS, jusqu’à nouvel ordre, continue de goûter aux délices ravageuses des divisions internes. Cette incapacité du principal parti de l’opposition à se mettre en ordre de bataille est une bonne nouvelle, la seule sans doute, pour l’Élysée. L’Élysée dont un ancien locataire, Jacques Chirac disait ceci : « Les emmerdements volent en escadrille ». La formule est drôle, mais surtout d’une criante actualité.

Terre de tous les paradoxes


Londres a l’anniversaire de la reine et son inusable Trooping the Colour. Paris a son Salon de l’agriculture. Parmi les rites de réconfort qu’aiment mettre en scène les vieux pays bousculés par les nations émergentes figure le rendez-vous de la Porte de Versailles.


Hymne citadin au monde rural, la « plus grande ferme de France » tant célébrée joue certainement sa fonction de réassurance collective. Une des icônes de 2011, la jolie vache Vosgienne Candy, en robe haute couture noir et blanc, incarne à merveille ce rôle réconfortant. Avoir sauvé une race bovine de l’extinction réconcilie une certaine France avec elle-même. Et pourtant, comment comprendre que le pays du bien manger soit devenu déficitaire dans certaines filières, dont la viande ?


Au-delà du rituel sociopolitique, la grand-messe de l’agriculture française est l’occasion de s’interroger sur le monde que nous voulons. Il n’est rien de moins naturel que de produire avec régularité, à un bon standard de qualité et à un prix accessible au plus grand nombre la nourriture dont l’humanité a besoin. Qui peut oublier qu’un homme sur six souffre de la faim ? Ou que 18 millions de bébés naissent chaque année handicapés mentaux du seul fait de carences en iode ? Les pays avancés se pensent aujourd’hui à l’abri de la disette. En est-on tout à fait sûr ?


La satiété, voire l’excès, caractérise les économies développées, au point de considérer aujourd’hui l’obésité comme une épidémie. L’agriculture française a fait d’immenses progrès en quelques décennies. Sa part dans le produit national a été divisée par deux en trente ans, comme le nombre d’emplois qu’elle supporte. Mais quelle industrie peut prétendre à un pareil gain de productivité dans la même période ? Une mutation historique qui ne suffit pourtant pas à garantir l’équilibre du bol alimentaire proposé au plus grand nombre.


La planète agricole est terre de tous les paradoxes. Alors que l’on célèbre avec gourmandise l’inscription du repas gastronomique français au patrimoine mondial reconnu par l’Unesco, quelle est la proportion des Français accédant réellement à ce modèle d’équilibre entre bien manger et sociabilité ?


Le modèle productiviste des grandes cultures a conquis la terre entière. Mais après les incendies russes, les inondations australiennes, la sécheresse chinoise et la spéculation commune, les cours des céréales crèvent les plafonds… Un accident climatique de plus et c’est la catastrophe, prédisent certains économistes.


À l’intérieur même du modèle hexagonal, la trame agricole est en lambeaux : les grands céréaliers se frottent les mains tandis que les éleveurs se tordent les leurs. Ils n’en peuvent plus de faire le grand écart, meurent de leur travail. Les prix consentis par l’industrie et la distribution ne couvrent plus les charges, un quart des exploitations porcines est menacé de disparition.


Le ministre Bruno Le Maire a noté ingénument que le bonheur des grandes cultures fait le malheur des éleveurs. On comprend qu’il prie pour qu’un accueil favorable soit réservé au président de la République. Nicolas Sarkozy, bien différent en cela de son prédécesseur, n’avait pas voulu inaugurer l’an dernier le salon, dans un contexte agricole tendu. Porteur d’une rhétorique de la régulation des marchés, le locataire de l’Élysée serait peut-être bien inspiré aujourd’hui d’aller tester quelques idées dans ce registre auprès des exploitants avant de les exposer au G 20.

Bahreïn: l'opposition réclame la démission du gouvernement avant tout dialogue

Un haut responsable de l'opposition chiite bahreïnie, Abdel Jalil Khalil Ibrahim, a exigé samedi la démission du gouvernement et le retrait des forces armées des rues de Manama pour répondre à l'offre de dialogue faite la veille par le prince héritier de Bahreïn.
"Pour envisager le dialogue, le gouvernement doit démissionner et l'armée doit se retirer des rues" de la capitale, a déclaré M. Ibrahim, chef du bloc parlementaire du Wefaq, le principal groupe de l'opposition chiite.
"Nous n'assistons pas à un langage de dialogue mais à celui des armes", a-t-il ajouté, en évoquant les tirs de l'armée vendredi soir contre des manifestants, qui ont fait 95 blessés, dont "trois dans un état de mort clinique", selon lui.
Ces tirs étaient survenus alors que le prince héritier, Salman Ben Hamad Al-Khalifa, s'exprimait sur la télévision d'Etat pour promettre un dialogue avec l'opposition une fois le calme revenu. "Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre et ce qui se passe actuellement est inacceptable", a déclaré le prince Salman. "Bahreïn connaît aujourd'hui un état de division et c'est inacceptable", a-t-il dit. Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a aussitôt chargé son fils, le prince héritier, de mener un "dialogue avec les parties et communautés sans exception", en assurant que par une coopération "sincère", "Bahreïn s'en sortira plus fort".
Cette offre de dialogue "n'est pas sérieuse", a commenté l'élu du Wefaq, exigeant des autorités "des mesures sérieuses et sincères qui répondent aux exigences de la situation actuelle". "La situation se complique et je crains qu'elle n'échappe à tout contrôle", a averti M. Ibrahim, dont le groupe s'est retiré du Parlement, où il compte 18 des 40 élus de la Chambre des députés, pour protester contre la répression sanglante jeudi à l'aube d'un sit-in anti-régime sur la place de la Perle à Manama.
Bahreïn, un petit royaume peuplé majoritairement de chiites, est gouverné depuis le 18ème siècle par une dynastie sunnite.
Le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane, avait déclaré jeudi à l'AFP que l'opposition voudrait qu'un "nouveau gouvernement propose des réformes politiques, qu'on puisse réviser la Constitution qui consacre le principe d'une alternance pacifique au pouvoir et mette en place une monarchie constitutionnelle".
Le Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, oncle du roi, est à ce poste depuis l'indépendance de Bahreïn, en 1971, alors que les ministères de souveraineté sont tenus par des membres de la famille royale.

Egypte : La place Tarhir fête la « Révolution du Nil »

Place Tahrir, « deux millions » d'Egyptiens selon l'agence officielle Mena se sont rassemblés vendredi pour proclamer dans la liesse leur attachement à la révolution qui a mis fin au pouvoir de Moubarak.
 La Révolution égyptienne a une semaine, elle gazouille et apprend à marcher. Les Egyptiens en prennent d'autant plus soin qu'elle est précoce. Vendredi au Caire, ils étaient des centaines de milliers Place de la Libération à célébrer l'anniversaire de la révolte qui a mené à la chute le 11 février de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Si le rassemblement était festif, il visait également à rappeler leurs engagements aux militaires, qui tiennent le régime depuis le départ du raïs. À savoir remettre le pouvoir aux civils après une transition de six mois.

« C'est une fête, nous sommes très heureux, Moubarak est parti. Je pense que nous allons revenir toutes les semaines, tous les vendredis », déclarait Nasser Mohammed, 50 ans.

Après la prière, un influent théologien d'origine égyptienne et basé au Qatar, Youssef Al-Qardaoui, a appelé les leaders arabes à écouter leur peuple. « Je m'adresse aux dirigeants arabes : n'arrêtez pas l'Histoire. Le monde a changé, le monde avance et le monde arabe a changé de l'intérieur », a-t-il lancé, probablement à destination de la Libye, du Yémen, de Bahreïn et de l'Irak, qui dans le sillage des révoltes égyptiennes et tunisiennes connaissent actuellement une vague de contestation populaire.

L'armée égyptienne, tout en assurant l'ordre de la manifestation, participait également à la fête. La grande muette avait même mis à disposition un orchestre militaire en grand uniforme jouant des airs patriotiques.

Dans un message sur Facebook, la Coalition des jeunes de la révolution (à l'origine du début de la révolte le 25 janvier) a toutefois réclamé « la libération immédiate de tous les détenus » arrêtés lors des manifestations et le remplacement de l'actuel gouvernement, formé peu avant la chute d'Hosni Moubarak et chargé par l'armée d'expédier les affaires courantes.

« Moubarak, nous t'aimons ! »

En marge de cet anniversaire explosif, quelques centaines de nostalgiques de Moubarak s'étaient rassemblés non loin de la place Tahrir. « Le peuple veut honorer le président », ont scandé les manifestants en brandissant des portraits de l'ancien chef de l'État et en agitant des drapeaux égyptiens. « Moubarak, nous t'aimons. Nous ne t'oublierons jamais », ont-ils aussi crié. « Nous sommes contre la corruption. Mais Moubarak était un homme de paix. Il a combattu pendant la guerre de 1973 (contre Israël, NDLR). Il est comme un père pour nous, nous devrions prendre soin de nos pères », expliquait un autre manifestant.

DSK, le socialiste que les Américains adorent

Dominique Strauss-Kahn est en France ce week-end. En France, le président du FMI divise. Outre-Atlantique, il est surtout l’homme qui a transformé un FMI moribond en pierre angulaire du système financier mondial. 
 Il y a trois ans, le quotidien américain USA Today demandait à Edwyn Truman, ancien secrétaire-adjoint aux affaires internationales au Trésor americain, son pronostic sur le prochain directeur général du Fonds Monétaire International (FMI). Quand le nom d’un certain Dominique Strauss-Kahn lui a été soumis, Mr Truman a répondu : « Il est relativement inexpérimenté en finance internationale comparé aux directeurs généraux passés du FMI. »
Contacté fin janvier, il n’en est plus aussi sûr : « Il est la bonne personne au bon moment. Il a géré la crise de façon très talentueuse et proactive, sans chercher à faire la Une des journaux ».

Pragmatisme

Pour beaucoup, DSK est l’homme qui a transformé un FMI  moribond, discrédité dans les pays en développement, accusé d’empirer les crises qu’il est censée régler, en pierre angulaire du système financier mondial. Les observateurs interrogés par France-Soir louent son « pragmatisme », « sa pro-activité » et sa « vision ». La presse américaine considère qu’il n’a « jamais connu une aussi grande adulation ». Le magazine britannique The Economist notait en décembre dernier : « Que ce soit avec l’accroissement des ressources du FMI ou la coordination de plans de sauvetage pour la Grèce et l’Irlande, DSK a impressionné par son intelligence et son énergie – et bien sûr son charme multilingue (il parle français, allemand et anglais et a même dit une fois qu’il parlait indonésien dans sa jeunesse)».
La popularité d’un Français, étiqueté socialiste, dans le monde anglo-saxon peut surprendre. Pourtant, son pragmatisme plait. Déjà en 1999, un article du très libéral The Economist  consacré à son départ de Bercy en pleine affaire de la MNEF était intitulé « Sad Adieu to DSK » (« Triste Adieu à DSK »). 
A son arrivée au FMI fin 2007, certains considèrent le Français comme le dernier représentant d’un ordre condamné à la disparition – depuis sa création en 1944 par les accords de Bretton Woods, le fonds est dirigé par un Européen, ce que les pays émergents contestent. D’autres le voient comme un pion dont le placement résulte d’un calcul politique de Nicolas Sarkozy.
Un an après son entrée en fonction, il est plongé dans la tourmente, accusé de relations extraconjugales avec une subordonnée. Au moment où il est blanchi par une enquête indépendante sur un éventuel abus de pouvoir dans l’affaire, son conseil d’administration fustige une « sérieuse erreur de jugement » du Français.
Mais à la faveur de la crise, les grands argentiers de la planète se tournent vers lui pour sauver leurs économies. Au printemps de 2009, les dirigeants du G20 décident d’augmenter les ressources du FMI à 750 milliards de dollars. DSK coordonne les plans de sauvetage irlandais et grecs. Il s’implique dans la création d’un nouveau mécanisme européen de réponse aux crises économiques.  

Un « Socialist »

Ses positions surprennent : Parfois, il sort de son rôle de conseiller financier mondial pour parler politique, comme en novembre dernier à Francfort, lorsqu’il appelle les gouvernements européens à davantage de transferts de souveraineté. Il créé de nouvelles possibilités d’emprunt, moins contraignantes, pour les pays les moins avancés, où le FMI et son orthodoxie libérale sont vus d’un mauvais œil. Il se dit, dans certains cas, favorable aux politiques de relance, quitte à étonner l’ancien secrétaire au Trésor américain, Larry Summers : « C’est la première fois en 25 ans qu’un Directeur général du FMI appelle à une augmentation des déficits budgétaires. C’est le signe que la situation est sérieuse ».
« C’est la première fois que quelqu’un d’aussi ‘en vue’ dirige le FMI » pour Mark Copelovitch, spécialiste de gouvernance internationale à l’Université de Wisconsin-Madison.
Certes, Dominique Strauss-Kahn ne fait pas l’unanimité. Récemment, certains dirigeants du Tea Party fustigeaient une institution dirigée par un « Socialist », un gros mot aux Etats-Unis. Mais moins de trois ans après son entrée en fonction, les critiques sont rares. Et la crise n’est pas la seule raison de son succès : « Le poste de Directeur général du FMI est un poste à la fois politique et technique, et Strauss-Kahn est l’ancien ministre de l’économie d’un pays européen et professeur d’économie, donc il incarne les deux aspects du poste. C’est rare », explique Domenico Lombardi, ancien membre du conseil d’administration du FMI et directeur de l’Institut de politiques économiques Oxford. « Sous Strauss-Kahn, le FMI a gagné en prestige politique. Il a apporté du caviar à l’institution. »

RAISON DE PLUS POUR NE PAS DÉMISSIONNER !!!!
(sauf à abdiquer devant les ambitions démesurées de sa femme)

De quelques “délinquants” arabes...

En Libye, comme dirait Éric Zemmour, “ la plupart des délinquants sont des Arabes”. C’est ainsi, en effet, que Kadhafi considère ceux qui osent contester son interminable autocratie. Là-bas, officiellement réduits à l’état de “ groupuscules terroristes”, les manifestants essuient la mitraille. Avec 24 morts pour la seule journée de jeudi… L’aimable colonel, qui règne par la force depuis des lustres, ne change pas ses vieilles habitudes. Il a l’air sûr que son pouvoir de fer tiendra le choc. Et compte peut-être, quand tout sera fini, venir planter sa tente près de la Concorde, sur le tapis rouge jadis déroulé par la France.

Les cuisants revers subis par Ben Ali et Moubarak ne lui ont rien appris. L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte. Muammar ne voit pas le jour et fonce dans le noir, tête baissée.

Au Yémen, Ali Abdallah Saleh ne se montre guère plus lucide. Président-dictateur depuis 23 ans, il souhaite le rester jusqu’en 2013 alors que la rue réclame son départ immédiat. En guise de réponse à tant d’insolence, sa police lance des grenades dans la foule.

En Jordanie, la jeunesse révoltée récolte aussi des coups de trique. A Bahreïn, royaume pétrolier du Golfe, la monarchie déploie l’armée dans la capitale.

Voici comment les tyrans orientaux espèrent se maintenir sur le trône. Sans penser que l’exaspération du peuple, cette fois, pourrait durer mille et une nuits… et même davantage.

Candidates


Ne le répétez pas, mais Anne Sinclair est en France pour le week-end. Elle n’a prévu aucune déclaration à la presse, mais ne manquera pas d’être abondamment photographiée et filmée. Et que fait-elle à Paris ? Certains confient qu’elle pourrait déclarer sa candidature à la reprise d’une galerie d’art réputée, située rue de l’Elysée. D’autres sources estiment qu’elle entend ainsi contrer l’offensive de son adversaire probable, Carla Bruni, qui vient de faire un pas vers sa déclaration en chantonnant « Douce France ». Il est vrai qu’un récent sondage a relégué Carla Bruni loin derrière Anne Sinclair (non, vous ne rêvez pas, il s’est trouvé un sondeur assez désondant pour sonder ça !)... Hier, on aurait aperçu des photographes en planque rue Saint-Honoré, près des boutiques Dior et Chanel, dans l’espoir d’une rencontre des deux candidates. Quel suspense - 
et la campagne ne fait que commencer !