"Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour", a lancé Jean-François Copé dimanche sur le plateau du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro. La raison de sa colère? Un livre pour enfants intitulé Tous à poil! publié en 2011 aux éditions Rouergue. "A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien (…) On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire", a déclaré le président de l'UMP, en affirmant que cet ouvrage faisait "partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaires". Selon Jean-François Copé, cette consigne viendrait du Centre national de documentation pédagogique, qui dépend du ministère de l'Education nationale. "Il y a un moment où il va falloir qu'à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays", a-t-il renchéri.
lundi 10 février 2014
Copé s'interroge sur le livre Tous à poil!
Invité du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro, Jean-François Copé s'est insurgé dimanche contre un livre pour enfants intitulé Tous à poil!, figurant selon lui dans la "liste des livres recommandés aux enseignants" en primaire. L'un des auteurs dénonce un "faux débat autour de la nudité".
"Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour", a lancé Jean-François Copé dimanche sur le plateau du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro. La raison de sa colère? Un livre pour enfants intitulé Tous à poil! publié en 2011 aux éditions Rouergue. "A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien (…) On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire", a déclaré le président de l'UMP, en affirmant que cet ouvrage faisait "partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaires". Selon Jean-François Copé, cette consigne viendrait du Centre national de documentation pédagogique, qui dépend du ministère de l'Education nationale. "Il y a un moment où il va falloir qu'à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays", a-t-il renchéri.
"Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour", a lancé Jean-François Copé dimanche sur le plateau du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro. La raison de sa colère? Un livre pour enfants intitulé Tous à poil! publié en 2011 aux éditions Rouergue. "A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien (…) On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire", a déclaré le président de l'UMP, en affirmant que cet ouvrage faisait "partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaires". Selon Jean-François Copé, cette consigne viendrait du Centre national de documentation pédagogique, qui dépend du ministère de l'Education nationale. "Il y a un moment où il va falloir qu'à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays", a-t-il renchéri.
Mais ce livre - qui a pour objectif "d'apporter un regard décomplexé sur la nudité" comme l'indique les auteurs sur la 4e de couverture - ne figure pas parmi cette liste. Ni dans celle destinée à l'école maternelle pour "entrer dans une première culture littéraire", ni dans celles de l'école élémentaire (cycle II ou cycle III), accessibles sur le portail national des professionnels de l'éducation (Eduscol).
En fait, l'ouvrage de 40 pages de Claire Franck et Marc Daniau, où des personnages de tout âge et catégorie professionnelle se mettent à nu pour aller se baigner dans la mer, fait partie de 92 livres jeunesse visant à "bousculer les stéréotypes fille garçon". Cette sélection, reprise par l'académie de Grenoble, est réalisée par l'Atelier des merveilles avec le soutien des Centres départementaux de documentations pédagogique de Drôme et d'Ardèche, et vient dans la foulée de deux précédents outils similaires en 2009 et 2011. Le but de cette sélection? Permettre aux "accompagnateurs de lectures, aux parents, aux animateurs de centres de loisirs, aux professeurs des écoles" de bénéficier "d'histoires modernes, des récits où filles et garçons s'engagent dans la vie avec une vision moins stéréotypée et à chances égales". La sélection est toutefois présente sur le site de l'ABCD de l'égalité.
L'Atelier des merveilles - qui réalise cette bibliographie depuis 2009 - est une association de lecture composée de "parents non professionnels et bénévoles".
Echaudé par le débat sur la théorie du genre, Vincent Peillon a réagi lundi, appelant à revenir "à la raison" et à laisser "les enfants tranquilles dans ce temps électoral". "Je le demande solennellement à Monsieur Copé", a ajouté le ministre de l'Education nationale, qui ne nie pas que l'ouvrage apparaît dans la sélection visant à lutter contre les stéréotypes. Ce livre propose "un travail (...) sur le corps, sur l'identité, le fait de ne pas avoir peur de son corps et de dire des choses et d'enseigner des choses aux enfants qui sont extrêmement simples", a-t-il résumé. Quant à la pertinence du livre, Vincent Peillon a affirmé faire "confiance" aux enseignants et aux parents. "Il y a des listes d'ouvrages qui sont mis à leur disposition, après ils ont la liberté de les acheter ou de ne pas les acheter", a-t-il poursuivi. Avant de conclure : "Quelques-uns cherchent en permanence à attiser de la violence, de l'incompréhension, de la rumeur, du mépris (…) C'est quand même, au bout du bout, les enfants qui sont victimes."
Dès dimanche soir, la ministre Cécile Duflot était également revenue sur la sortie de Jean-François Copé. Sur Twitter, elle a publié la bibliographie de l'Atelier des merveilles et interpellé le président de l'UMP sur son approche "bourrine" de la littérature jeunesse :
Pour finir, c'est l'un des auteurs de l'ouvrage qui a pris la parole.Sur le site du Nouvel Obs, Marc Daniau parle d'un "faux débat autour de la nudité". "Qu’y trouve-t-on de choquant? Ce sont des images avec très peu de texte, une liste de personnages que l’on voit se déshabiller. À la fin du livre, ils se retrouvent à la plage, nus et vont se baigner dans la joie et la bonne humeur", ajoute-t-il. "Nous avons voulu montrer que nous sommes tous différents, qu’il des gros, des petits, des maigres, des grands, des noirs, des blancs. Il n’y a aucun gros plan sur les corps", explique l'auteur, en précisant aussi que cet ouvrage "était une réponse à ces images de corps retouchées que l’on voit apparaître partout". Il juge donc que "la grille de lecture de Jean-François Copé semble superficielle". Et prend un exemple : "Si l’on suit la façon de penser du patron de l’UMP, il ne faudrait plus emmener les enfants au musée. Le plafond de la chapelle Sixtine ne choque personne!"
Dans l'entourage de Jean-François Copé, on assure que ce n'est pas "une mise en cause" de l'ouvrage en lui-même. "Est-ce qu'on accepte que ce livre soit référencé comme un outil pédagogique? Est-ce que c'est un outil à mettre entre les mains d'un enfant?", s'interroge-t-on, en expliquant "soulever une question" sur "le choix" de telles recommandations.
Aux origines de la pensée hollandaise
LE LIVRE DE LA SEMAINE - La Caste cannibale – Quand le capitalisme devient fou, de Sophie Coignard et Romain Gubert, chez Albin Michel.
Le connard qui préside à la perte de la France |
C’est un livre qui tombe à pic. Il devrait éclairer tous ceux qui ont été surpris par les voeux économiques du président de la République et s’interrogent encore sur son "tournant social- démocrate". La lecture de La Caste cannibale, écrit par les deux journalistes du magazine Le Point, Sophie Coignard et Hervé Gubert, montre qu’il s’agit de tout sauf d’un virage sur l’aile ; mais plutôt d’une lente dérive (pour les uns) ou d’un simple "outing" pour les autres. Lors de sa conférence de presse, François Hollande l’a lui même avoué. "Ceux qui n’ont pas compris que j’étais social- démocrate peuvent encore poser une question", avait-il commenté non sans humour dans la voix.
Les auteurs rappellent la genèse des convictions idéologiques de François Hollande. Philippe Lagayette, ancien directeur de cabinet de Jacques Delors au ministère de l’Économie et des Finances dès 1981 reconverti dans la banque, est témoin de cette époque. Au début des années 1990, il a fréquenté le club Témoin animé par François Hollande, "une assemblée de jeunes technocrates" voulant installer "Jacques Delors à l’Élysée lors de la présidentielle de 1995. Outre Hollande et Lagayette, on retrouve dans ce cénacle Ségolène Royal, Jean-Yves Le Drian, l’avocat Jean-Pierre Mignard, ainsi que Jean-Pierre Jouyet et Jean- Pierre Augier, deux anciens de la promotion Voltaire, des intimes du futur Président.é
Dans la revue du club, Coignard et Gubert ont exhumé des articles signés François Hollande sur la dette, "une drogue". Au-delà du cas exemplaire de l’actuel Président, La Caste cannibale raconte l’histoire de ces serviteurs de l’État de droite comme de gauche qui se sont mis à aimer l’argent. Même s’ils n’osent toujours pas l’avouer. Le livre raconte leurs connivences idéologiques et professionnelles avec le monde de la finance, pourtant publiquement agoni par les deux derniers Présidents.
La Caste cannibale – Quand le capitalisme devient fou, Sophie Coignard et Romain Gubert, Albin Michel, 327 p., 20 euros.
Moscovici prône plus d'intégration face aux Eurosceptiques
La percée annoncée des partis "eurosceptiques" aux élections européennes du printemps ne doit pas décourager les pays de la zone euro de se lancer dans des projets d'intégration encore plus ambitieux comme se doter d'un budget commun, a déclaré Pierre Moscovici.
"La montée des partis eurosceptiques ne doit pas constituer un frein à l'intégration et la construction de la zone euro", a dit le ministre français de l'Economie et des Finances dans une interview à Reuters.
"La zone euro doit être plus intégrée, la zone euro doit être plus forte pour que l'adhésion des citoyens à ce qui est leur monnaie unique se renforce encore. C'est le moment d'accélérer", a-t-il ajouté.
La tête du suffisant de service |
Européen convaincu de longue date, Pierre Moscovici défend l'idée de doter la zone euro d'un budget propre qui lui permette d'intervenir en cas de panne de croissance, en finançant par exemple les indemnités chômage.
"Il pourrait être, pourquoi pas, alimenté par une partie du produit de la taxe sur les transactions financières" actuellement envisagée par onze pays européens. Pierre Moscovici dit avoir évoqué le sujet avec ses homologues allemands Sigmar Gabriel et Wolfgang Schaüble lors de leur récente visite à Paris.
Si Berlin a refusé jusqu'ici tout transfert de recettes fiscales vers le niveau communautaire, la chancelière Angela Merkel a accepté le principe d'un "fonds de solidarité", mais avec une capacité limitée, qui viendrait en aide aux pays en difficulté s'ils s'engagent à mener des réformes économiques structurelles.
PAS DE NOUVEAU TRAITÉ
Il est tout aussi important, selon Pierre Moscovici, que la gouvernance de la zone euro s'améliore. La France plaide pour cela en faveur d'un président permanent de l'Eurogroupe, couplé - ou non - avec la fonction de commissaire européen chargé des questions économiques ou monétaires.
A la question de savoir si ce poste pourrait l'intéresser, il a répondu qu'il n'était "pas candidat à d'autres fonctions" que les siennes, pour ajouter cependant : "C'est un très beau poste par ailleurs."
Malgré les grandes ambitions qu'il affiche pour la monnaie unique, le ministre français estime qu'il n'y a pas d'urgence à modifier les traités européens comme le souhaitent les Allemands si une nouvelle étape de l'intégration européenne devait être franchie.
L'exercice serait délicat pour nombre de pays qui devraient recourir à des référendums aux résultats incertains, dans l'environnement actuel, pour ratifier un nouveau traité.
"Chacun je crois préfère aujourd'hui travailler à traité constant", a dit Pierre Moscovici.
"Nos amis allemands n'ont jamais dit que les euro bonds (émis en commun) étaient exclus, mais que c'était le résultat d'un processus et alors à ce moment-là un traité pourrait être justifié. La modification des traités ne peut pas être un préalable."
Dans l'immédiat, la principale préoccupation des gouvernements européens est de faire émerger le projet d'Union bancaire qu'ils ont négocié à grand peine fin 2013 pour rétablir la confiance dans leurs établissements financiers.
CROISSANCE AU-DESSUS DE LA MOYENNE
Leurs espoirs de le voir voté par le Parlement européen avant la fin de sa mandature se heurtent pour l'instant à de vives réticences des élus, notamment sur les modalités retenues pour la restructuration et la fermeture des banques en difficulté.
Le texte soumis au Parlement "a été extraordinairement difficile à construire, il a fallu tenir compte des lignes rouges des uns et des autres, notamment de nos partenaires et amis allemands", a rappelé Pierre Moscovici.
Pour ces raisons, s'il se déclare prêt à faire preuve de "flexibilité", celle-ci doit être, selon lui, "dosée".
"Il est clair que ce serait extrêmement compliqué de remettre en cause la totalité ou l'essentiel de l'accord" conclu par les ministres des Finances de l'Union européenne.
"Nous avons tout fait pour que les décisions soient prises pendant la mandature du présent Parlement. Ce serait une faute collective que de ne pas y parvenir."
S'agissant de la France, Pierre Moscovici espère que le pacte de responsabilité proposé par François Hollande, qui repose sur des baisses de charges pour les entreprises en échange d'engagements sur l'investissement et l'emploi, aura un impact positif sur la croissance dès cette année.
"J'espère que dès 2014, les anticipations des agents, notamment la volonté d'investissement des entrepreneurs, seront plus fortes et donc de nature à nous permettre d'aller au-delà des 0,9 % de croissance" prévu par le gouvernement dans le budget, a-t-il dit.
"Notre ambition est que l'économie française sorte de cette croissance dans la moyenne de la zone euro. La France n'a pas vocation à être un pays moyen de la zone euro, la France a vocation à être un pays leader, elle en a la capacité".
François Hollande à Washington : ce que la France a vraiment besoin de dire aux Américains
Le président français est reçu aujourd'hui par Barack Obama. Alors que l'Elysée a été piraté en octobre par la NSA, l'Hexagone a-t-il une chance d'obtenir un accord de non-espionnage ? Saura-t-il se faire entendre sur la négociation du traité de libre-échange entre Washington et Bruxelles ? Quid de la coopération miliaire ?
Le président Hollande est reçu aujourd'hui par Barack Obama avec tous les honneurs réservés par la diplomatie américaine, le président étant convié à bord d'Air Force One pour se rendre dans la villa emblématique de Thomas Jefferson à Monticello. Comment interpréter ce traitement de faveur relativement exceptionnel pour un dirigeant français ?
Nicolas Mazzuchi : Les Etats-Unis se trouvent dans une position particulière vis-à-vis des dirigeants européens et de la France en particulier. La volonté américaine de renforcer la position économique des Etats-Unis dans le monde avec deux traités, le Transatlantique pour l’Europe et le Transpacifique pour l’Asie et l’Amérique latine, oblige Barack Obama à faire assaut de charme en direction des leaders d’opinion de ces ensembles régionaux. En ce sens, le traitement réservé à François Hollande se comprend comme une volonté d’amadouer la France qui a toujours été depuis le général de Gaulle le pays le plus méfiant vis-à-vis des initiatives américaines visant le continent européen.
Frédéric Encel : Ces égards ont des raisons conjoncturelles et structurelles. D'abord, François Hollande se distingue de ses (lointains) prédécesseurs par un atlantisme sincère et précieux pour Barack Obama. Il en est ainsi du soutien français - sinon de la position de pointe française ! - lors de la crise syrienne de l'été 2013. Ensuite, il faut avoir à l'esprit que la France, en dépit de quelques querelles dont la dernière remonte tout de même déjà à 2003 (sur l'Irak), n'a en définitive jamais fait défaut à tout type d'alliance avec les Etats-Unis. Deux bonnes raisons qui contribuent à expliquer ce traitement de faveur.
Jean-Bernard Pinatel : Obama accueille son plus fidèle vassal très affaibli et cherche à le conforter aux yeux de l’opinion française par des gestes symboliques comme son invitation à bord d'Air Force One et leur visite à la villa emblématique de Thomas Jefferson à Monticello.
En effet, François Hollande a tout pour plaire au Président américain. Il est le plus atlantiste des Présidents de la 5ème république. Il n’a pratiquement pas protesté dans l’affaire des écoutes de la NSA. Il soutient avec zèle, en faisant fi des intérêts supérieurs de la France, toutes les positions américaines concernant tous les dossiers internationaux : conflit israélo-palestinien, Ukraine, Irak, Syrie, Russie, Ukraine, Turquie, etc. Il est discipliné et pas rancunier quand les américains le lâchent sur la Syrie et sur l’Iran et s’entendent sur son dos avec les Russes sur les armes chimiques et le nucléaire iranien.
Alors que l'Elysée a été piraté en octobre 2013 par la NSA, la question d'un éventuel accord de non-espionnage est sur toutes les lèvres, l'Angleterre et l'Allemagne plaidant elles-mêmes pour l'adoption d'un traité. L'Hexagone a-t-il une chance d'être entendu sur un tel sujet ?
Jean-Bernard Pinatel : Comme je le disais, François Hollande n’a pratiquement pas protesté dans l’affaire des écoutes de la NSA alors qu’Angela Merkel s’est montrée très critique vis-à-vis des Etats-Unis et souhaite qu’un traité de non espionnage soit signé. Obama prononcera certainement des paroles rassurantes sur ce sujet mais les services américains continueront de nous espionner et de transmettre aux compagnies américaines toutes les informations confidentielles sur nos entreprises qu’ils auront pu recueillir.
Frédéric Encel : Franchement, si la France est seule à le revendiquer, non ! Du point de vue du partage du renseignement, et surtout de la protection vis-à-vis d'agences, alliées certes, mais un peu trop curieuses à notre goût, il faut réclamer collectivement, avec nos partenaires européens.
Nicolas Mazzuchi : L’espionnage entre alliés a toujours existé et il faut en être conscient ; non pas que ce soit « normal » mais cela fait partie des pratiques. Le souci dans cette affaire est que plusieurs pays, dont l’Allemagne, pensaient qu’en coopérant pleinement avec Washington cela les mettait à l’abri de manœuvres d’espionnage. La désillusion n’en a été que plus grande pour ces derniers lors de la découverte de l’interception des communications de la Chancelière.
Un tel accord, même s’il peut être ardemment souhaité par les principaux pays européens, a peu de chances d’être entendu à partir du moment où les Etats-Unis considèrent qu’il s’agit là d’une question de sécurité nationale. Ils craignent en effet que l’insuffisance des moyens de renseignement européens ne puisse leur être à terme préjudiciable avec la possibilité que des services européens ne laissent passer d’éventuels terroristes en direction des Etats-Unis.
En outre, le système du renseignement américain fonctionnant aussi au service des entreprises nationales, ce serait se priver d’une arme de guerre économique très efficacepour une puissance dont l’économie, même si elle redécolle, peine à retrouver son niveau d’avant la crise. Il faut rappeler que les principaux compétiteurs des entreprises américaines restent, pour le moment, les entreprises européennes et que, dans ce cas, tout avantage est bon à prendre dans la compétition internationale ; y compris l’espionnage économique.
La négociation du traité de libre-échange entre Washington et Bruxelles est toujours en cours bien que des inquiétudes existent des deux côtés de l'Atlantique en termes d'impact économiques négatifs. Après la timide victoire sur l'exception culturelle française, quels sont les leviers de négociation disponible pour François Hollande sur ce domaine ?
Frédéric Encel : Ces chances sont rares et faibles. Autant sur le plan culturel voir au niveau militaire - en Afrique notamment - Paris peut efficacement donner de la voix, autant sur les questions économiques et financières, il nous faut impérativement nous présenter aux côtés de l'Allemagne, sans quoi nous risquons de ne pas être entendus...
Nicolas Mazzuchi : Pour le moment, aucun ne semble se détacher pleinement. Les Européens ne sont pas d’accord sur les éléments à protéger. La définition des secteurs stratégiques, quand elle existe, n’est pas la même selon les pays et F. Hollande ne se rend pas à Washington avec un mandat de négociation pour l’Europe. Les Etats-Unis ont tout intérêt à jouer des désirs de chaque pays européen contre ceux de ses voisins pour imposer un accord le plus global possible. L’exception culturelle est un élément qui peut être d’autant mieux admis que l’Europe a toujours été regardée dans le monde comme LE continent de la culture. Pour ce qui est des autres secteurs, la disparité entre la France et ses voisins semble malheureusement trop grande pour espérer obtenir un front uni.
La question de la coopération militaire entre les deux pays n'est pas négligeable, les Américains ayant affirmé qu'ils souhaitaient s'engager d'avantage en Afrique ou la France entretient plusieurs opérations extérieures. Alors que l'aide de Washington avait été très timide pour le Mali et la Centrafrique, peut-on imaginer qu'elle se renforce à l'avenir ? Dans quelles proportions ?
Nicolas Mazzuchi : En fait l’aide américaine a été décisive pour les opérations françaises en Afrique. Les Etats-Unis ont fourni des moyens logistiques et de renseignement, vianotamment leurs drones, qui se sont avérés indispensables à la réussite de ces opérations de projection. En outre, les Américains sont extrêmement contents que la France ait pris l’initiative sur les dossiers malien et centrafricain puisqu’eux-mêmes ne souhaitaient pas s’impliquer dans la région ; leurs dernières expériences africaines (Somalie en 1992) n’ayant pas été de francs succès. Cette coopération militaire ad hoc relève donc d’une double volonté qui peut aussi se comprendre côté américain dans l’optique de la limitation des engagements (retraits d’Irak et d’Afghanistan) pour se réorienter vers le Pacifique.
Les Etats-Unis ont ainsi pu constater que la France reste la seule puissance militaire crédible d’Europe, capable de se projeter hors de son continent d’origine - tant sur le plan des moyens que de la volonté politique – et cela signe le retour d’une certaine forme d’alliance privilégiée franco-américaine. Même s’il serait simpliste de voir les choses sous cet angle, il est possible de considérer que les Etats-Unis voient la France comme leur porte de sortie pour les engagements éventuels dans une zone Europe-Maghreb-Afrique où ils ne veulent plus être aussi présents que par le passé.
Frédéric Encel : Peu de chances de voir les Etats-Unis renforcer considérablement leur coopération militaire en Afrique dans les prochaines années, pour deux raisons : d'une part ils se réorientent vers l'Asie de l'Est et le Pacifique Nord (zones dont la France est pratiquement absente), d'autre part la France joue déjà le rôle de gendarme stabilisateur, à leurs yeux de façon assez efficace. En Libye en 2011, au Mali en 2013, en Centrafrique début 2014, Washington a soutenu Paris sur le plan diplomatique et logistique, pas davantage. Le temps est révolu où les présidents Bush père et Clinton dépêchaient en Somalie des milliers de soldats pour châtier des seigneurs de la guerre et sauver des populations de la famine... et ramener des dizaines de cercueils dans l'opprobre générale ! Cela dit, les Etats-Unis maintiennent des bases importantes, comme à Djibouti, et des flottes puissantes à proximité de zones stratégiques (canal de Suez, golfe d'Aden, etc.). Dans tous les cas de figure, Paris et Washington se retrouvent à coopérer. L'unique véritable antagonisme est commercial, qui se situe au niveau des chasseurs bombardiers. Là, nos Rafale sont très, très durement concurrencés par les matériels US...
Jean-Bernard Pinatel : Il est des dossiers où nous avons des intérêts communs. La lutte anti-terroriste est le premier domaine où la coopération entre les services des deux pays s’avère exemplaire, pour le bénéfice sécuritaire de tous. En Afrique, Barack Obama, comme Carter dans les années 1970, répugne à s’engager au moment où il doit gérer la fin de l’aventure Afghane face à un président Karsaï qui louvoie entre les influences contradictoires qui s’exercent dans son pays, au cœur d’enjeux géopolitiques vitaux pour de multiples acteurs régionaux et internationaux. Obama est reconnaissant envers Hollande qui, après avoir pourtant dénoncé le France-Afrique de son prédécesseur durant sa campagne électorale, a chaussé ses bottes sans aucun complexe et a obtenu des succès importants au Sahel contre AQMI et le Mujao grâce à l’efficacité opérationnelle de l’Armée Française qu’il va malheureusement affaiblir en réduisant encore ses effectifs et son budget.
Par ailleurs, les relations entre L'UE et les Etats-Unis semblent peu chaleureuses alors qu'une diplomate américaine a récemment manifesté son mécontentement face à la gestion européenne de la crise ukrainienne. Une meilleure coopération sur le sujet semble-t-elle envisageable ?
Nicolas Mazzuchi : Il y a toujours eu deux courants dans la diplomatie américaine, entre des europhiles désireux d’entretenir de bonnes relations avec l’Union Européenne, ne serait-ce que pour mieux y faire de l’entrisme de manière très pragmatique, et ceux qui considèrent que c’est une structure pachydermique incapable d’avancer sur les vrais problèmes. De ce point de vue cela ressemble beaucoup aux débats intra-européens. La question de l’Ukraine et, de manière plus large des Etats d’ex-URSS, a toujours empoisonné les relations trilatérales Etats-Unis – UE – Russie. Si l’intégration des pays baltes dans l’UE s’est bien passée, c’est qu’elle relevait d’une volonté commune nette et d’une communauté de culture marquée. Le cas ukrainien présente des déterminants totalement différents ; le pays est proche culturellement de la Russie – même si une fracture géographique existe entre Est et Ouest – a été sous domination russe depuis plus longtemps et représente pour Moscou un point d’intérêt géopolitique majeur. La Révolution Orange puis l’échec de Viktor Iouchtchenko en 2010 ont été des éléments d’une lutte d’influence américano-russe qui se poursuit aujourd’hui. Les Etats-Unis souhaiteraient un positionnement clair de l’UE sur le sujet mais les relations de nombreux pays de l’Union avec la Russie et de la complexité de la problématique intérieure au pays font que les Européens ne veulent pas être entrainés dans ce qui s’apparente à un « piège » géopolitique.
Au-delà de ces thématiques très visibles, quels sont les sujets que le président français se devrait d'aborder ?
Nicolas Mazzuchi : De nombreuses questions devraient être abordées, mais au-delà de celles bilatérales entre Etats-Unis et France, je pense que les questions multilatérales de coopération dans les organisations internationales, sur le climat, la sécurité (sur le nucléaire iranien par exemple), le commerce devraient occuper une bonne part des échanges puisque la position américaine en ces domaines reste prépondérante. Il s’agirait d’obtenir des assurances ou, à défaut, de connaitre les positions américaines sur ces sujets majeurs pour ensuite être capable de manœuvrer internationalement de manière plus efficace en se positionnant vis-à-vis d’un pays qui demeure la première puissance mondiale. En ce sens François Hollande devrait se servir de cette rencontre pour écarter un peu le brouillard inhérent aux relations internationales.
Frédéric Encel : Je dirais que sur deux thématiques au moins, la défense des Droits de l'homme et le soutien aux démocrates arabes en premier lieu, et le maintien d'une présence militaire américaine substantielle en Méditerranée et à l'est de l'Europe en second lieu, le président français pourrait solliciter l'attention de son homologue. Sachant que dès les midterms de novembre, Obama entrera dans une fin de parcours paralysante, celle du second et dernier mandat.
Jean-Bernard Pinatel : Pour les américains, la France a envoyé un signal hostile au business avec la taxe démagogique à 75% instauré par François Hollande à des fins électoralistes. La sanction ne s’est pas fait attendre : les nouveaux investissements directs étrangers (IDE) en France ont chuté de 77 % en 2013, pour se situer à 5,7 milliards de dollars, soit 4,1 milliards d'euros, selon les données publiées mardi 28 janvier par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). François Hollande arrivera-t-il à rassurer les investisseurs américains alors que ses services luttent contre l’optimisation fiscale et viennent de taxer une des plus emblématiques entreprise américaine, Google, d’un redressement faramineux ? Surement pas par des discours en l’absence de mesures concrètes sur l’abaissement des charges et la flexibilité du marché du travail.
De plus, l’affaire Trierweiler-Gayet a offusqué une Amérique profonde, religieuse et attachée à la famille pour lesquels un Président doit être exemplaire. Leurs représentants ont sanctionné ce comportement en n’invitant pas François Hollande à s’exprimer devant eux, honneur pourtant accordé avant lui à tous les Présidents de la Vème République sauf à François Mitterrand, coupable d’avoir pris des ministres communistes à l’heure de la guerre froide.
En conclusion, François Hollande devra se contenter d’un satisfecit appuyé d’Obama dans le domaine de la sécurité qui récompensera autant les décisions de François Hollande d’intervenir en Afrique que son alignement zélé sur les positions américaines en Europe et au Moyen-Orient.
Jamais un Président français n’a fait preuve d’une position aussi servile par rapport aux intérêts américains. Va-t-il, pour autant, en tirer quelques avantages pour la France ?
Rien n’est moins sûr.
Le vote contre "l'immigration de masse" en Suisse, une "gifle"
La presse suisse est partagée ce lundi après le vote pour la "fin de l'immigration de masse" lors d'un référendum organisé dimanche. Certains titres s'inquiètent pour l'avenir du pays, d'autres y voient "une victoire".
La Suisse est divisée ce lundi après le vote, dimanche, d'une majorité de citoyens pour "la fin de l'immigration de masse". Le référendum lancé par le parti de la droite populiste, l'UDC, a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et des électeurs.
La presse de Suisse romande, dans ses premiers commentaires, se dit "sonnée" ce lundi après cette "gifle". En Suisse alémanique, qui a voté pour les contingents d'immigration à l'exception de plusieurs grandes villes, les commentaires des journaux étaient plus partagés.
Pour Le Temps à Genève, "le retour aux contingents de travailleurs européens" constitue "un tournant historique dans la politique européenne de la Suisse et qui aura des conséquences imprévisibles". Il note l'opposition ville-campagne dans les votes, le fossé entre Suisse romande, qui a voté non, et Suisse alémanique, qui a voté oui.
"Une fois de plus ce sont les régions les moins touchées par l'immigration et la libre circulation qui ont marqué le plus nettement leur volonté de les maîtriser", relève Le Temps qui regrette qu'au gouvernement personne n'ait voulu approfondir les causes de cette nouvelle coupure entre régions linguistiques et entre villes et campagnes.
Indignation d'une partie de la population
Convoquées via le réseau social Facebook, deux manifestations spontanées ont eu lieu dimanche soir en Suisse pour protester contre le résultat du référendum contre l'immigration.
De 500 à 600 personnes ont manifesté à Berne, la capitale fédérale, pour dénoncer autour d'une banderole "leur Suisse-notre cauchemar"."Droit de séjour pour tous partout" et "Nous avons honte", ont-ils scandé. Indignation également à Lucerne, où environ 300 personnes sont descendues dans la rue.
"Le jour où un pays prospère s'est inventé une crise majeure"
La Tribune de Genève parle de "gifle pour le Conseil fédéral", le gouvernement, et s'inquiète pour l'économie de la ville, qui fonctionne avec une forte présence d'étrangers, aussi bien dans la banque (35% du personnel) que dans les institutions internationales.
24 heures, le quotidien vaudois publié à Lausanne, titre "Le jour où un pays prospère s'est inventé une crise majeure". "Vingt-et-un ans et deux mois après avoir refusé l'Espace économique européen (par référendum en 1992 avec un score quasi identique), le peuple suisse, à nouveau divisé comme jamais, vient de donner un coup d'arrêt à la libre circulation des personnes".
Même si les conditions générales ne sont plus les mêmes, le journal évoque "la décennie difficile" que la Suisse avait alors traversée avec "la stagnation économique, la hausse du chômage, la crise des finances publiques". "La partie s'annonce rude pour un pays très intégré économiquement mais très isolé politiquement", estime le journal.
"Il est certain que le oui au texte (du parti) UDC n'est pas favorable à l'économie suisse et, partant, au bien-être de la population", note la Neue Zürcher Zeitung, à Zurich, où le non l'a emporté.
Cet avis n'est pas partagé par la Basler Zeitung, de Bâle (le non y a triomphé) pour laquelle "toute la Suisse" a remporté une "victoire", à l'instar du Front national qui se réjouit de ce vote depuis la France. Le journal bâlois juge pourtant ce scrutin comme étant peut-être "la plus grande défaite jamais subie pour l'économie et les syndicats".
CYBERPROFITS
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Plus de première dame. Il manquera donc un rond de serviette au dîner prévu à Washington avec le couple Obama. Mais, évidemment, l’essentiel de la visite officielle de François Hollande aux États-Unis, la première d’un chef d’État français depuis 1996, se trouve ailleurs. En plein cœur de la californienne Silicone Valley où le président ira à la rencontre de Google, Twitter et Facebook. Face à face, deux époques, deux conceptions du monde et pas mal de sujets de friction. D’un côté, les géants de l’internet qui tissent leurs toiles à l’échelle de la planète et, de l’autre, un Vieux Continent qui défend des notions telles que la protection des données personnelles et mène la chasse aux « cyberprofits ». Poursuivi pour abus de position dominante, Google, qui a trouvé un accord avec la Commission de Bruxelles, aurait écopé d’une amende record pour évasion fiscale : un milliard d’euros. Alors que, pour s’éviter tout désagrément, Yahoo met le cap sur l’Irlande. Ces exemples disent une seule et même chose. En matière de fiscalité, il ne peut plus être question de retenir le critère de résidence du siège social. Mais plutôt celui de l’endroit où sont effectués les fameux clics. Même les États-Unis s’y sont mis. Amazon devant désormais adapter ses taxes aux normes en vigueur dans chacun des États de l’Union.
C’est loin l’Amérique !
C’est loin l’Amérique !
Voici une visite d'État au cours de laquelle Barack Obama et François Hollande vont s'attacher à montrer qu'ils forment un couple uni. Après tout, rien d'étonnant à cela entre un président démocrate à la fibre sociale et un président social à la fibre démocrate. C'est que, l'un et l'autre, ont amplifié, ces derniers temps, une évolution de leur politique. Dans son récent discours sur l'état de l'Union, Barack Obama a insisté sur la lutte contre les inégalités et proposé une revalorisation du salaire minimum. François Hollande, lui, a martelé son credo entrepreneurial en faveur de l'emploi.
Cependant, c'est peu dire que Barack Obama et François Hollande peinent à imposer leurs vues auprès de leurs troupes et de leurs compatriotes. À ceci près que le « désamour » des Américains envers Obama est moins important que celui des Français envers François Hollande. Il n'est donc pas étonnant que, dans l'entourage élyséen, on spécule bien davantage sur les bienfaits de ce voyage en rupture avec l'actualité récente, que du côté de la Maison Blanche.
À Paris, on insiste sur les fastes de la réception. Sauf qu'il ne faut pas s'y tromper. Washington s'acquitte là poliment d'une dette née du camouflet infligé à Paris après la reculade syrienne. C'est avec soulagement que les États-Unis, à l'interventionnisme devenu très sélectif, voient la France endosser un lourd fardeau en Afrique. Les flatteries sur l'activisme diplomatique et militaire français ne les empêchent pas d'être indifférents à l'inefficience européenne.
Plus réservés encore sont les Américains sur le virage économique de la France. Ils attendent les résultats de la conversion du « Président 2.0 » qui va plaider pour le génie français dans la Silicon Valley et dénoncer les tricheries fiscales des géants du numérique. Comme François Mitterrand qui, reçu par Ronald Reagan en 1984 après un autre tournant, avait célébré « l'esprit pionnier », François Hollande va glorifier nos « pigeons » expatriés et créateurs de start-up. « Yes, we can faster », a pastiché François Hollande au magazine Time. Mais, des paroles aux actes, c'est encore loin l'Amérique !
L’enfer démocratique ?
L’enfer démocratique ?
Tous les citoyens savent ou devrait savoir que la démocratie c’est, parmi les systèmes politiques, le moins mauvais.
Tout alors est dans l’expression "le moins mauvais", car cela veut dire en clair que ce système est le plus acceptable pour défendre et faire appliquer la devise répuplicaine : liberté, égalité, fraternité, et qu’il n’a rien de parfait.
Et puis dès sa naissance en Grèce, cette première démocratie acceptait déjà dans son sein des inégalités entre les citoyens voire même un peu d’esclavagisme pour satisfaire un peuple toujours hétéroclite.
Le premier problème c’est bien celui d’un peuple composite, des plus faibles aux plus forts, des plus impliqués au moins concernés, un peuple soumis au mieux à sa propre réflexion politique, et pour le pire, soumis à tous les lambeaux idéologiques, les laxistes comme les autoritaires.
La démocratie ? On n’a pas trouvé mieux comme "mirage", c’est à dire faire croire à un peuple hétéroclite qu’il a la puissance et la force politique pour faire fonctionner le système avec un simple bout de papier que l’on appelle bulletin et que l’on glisse en toute invisibilité dans l’isoloir.
Faire croire que la rue est un contre pouvoir où les manifestations autorisées ne sont que des purges du système.
Faire croire que la grève, encadrée ou incontrôlée, est une force de liberté pour acquérir une égalité.
Faire croire que la fraternité est placée dans le cœur de chaque citoyen, alors qu’elle n’est qu’une roue de secours quand le système est à plat.
Bref, quand on est démocrate on sait tout cela par cœur pour en avoir fait les frais. Ce qui m’amène à penser que ceux qui traitent les démocrates de "ganaches" ressemblent dans l’extrême dans lequel ils se sont positionnés à ceux qui se déclarent ouvertement comme des citoyens anti-système, avec ou sans quenelle.
Que la faiblesse du système démocratique tienne à la fois de sa propre structure mais surtout de tous ceux qui ont la prétention de la faire fonctionner, et ceci à tous les niveaux, c’est un joli truisme qui veut se prendre pour une analyse pertinente et politique, un orgueil citoyen d’être au dessus de la mêlée et d’asséner une critique cousue de fil blancs, sachant que dans une démocratie la pagaille des pouvoirs et des contre pouvoirs fait aussi partie du jeu des oppositions et des collusions.
La démocratie n’a pas la beauté et l’équilibre d’une statue grecque, la démocratie est mongolienne.
Lutter contre les discriminations ou instaurer la préférence étrangère ?
Le gouvernement actuel de la France est l’un des plus dangereux qui soient.
On se souvient peut-être du scandale déclenché, en novembre dernier, par le fameux « rapport sur l’intégration » mis en ligne sur le site de Matignon ? Un rapport vite retiré après que le Premier ministre, interpellé à l’Assemblée, eut assuré qu’il s’agissait d’une erreur de manipulation. Au pire, une affreuse « bourde », à en croire la presse.
« Ce n’est pas parce que je reçois des rapports que c’est forcément la position du gouvernement », expliquait alors Jean-Marc Ayrault. Sur un ton aigre, le président Hollande en remettait une couche : « Ce n’est pas du tout la position du gouvernement. » Propos repris aussitôt par le caporal Valls : « Dans les rapports produits, qui n’engagent pas le gouvernement, il y a des choses inacceptables. »
Il faut dire que les rapports (en fait, au nombre de cinq) étaient d’un genre que l’on nomme « explosif ». Du retrait de l’interdiction du voile à l’école en passant par l’enseignement des langues africaines et autres « cultures d’origine » à l’égal du français, les propositions étaient tellement énormes qu’on a bien voulu croire nos politiques : tout cela était l’œuvre de fous – juré craché –, jamais ils n’auraient de pareilles idées !
Et puis voilà qu’on apprend (par i>Télé) que le gouvernement de M. Ayrault vient de recevoir sa nouvelle feuille de route pour « lutter contre les discriminations ». Elle comprend 44 propositions, parfaitement conformes à l’esprit des fameux rapports dont on nous avait pourtant juré qu’ils relevaient du fantasme. Soit tout ce qu’il faut pour liquider ce qui reste encore de l’identité culturelle française. Malika Sorel-Sutter en a fait l’analyse pour Le Figaro. Elle est terrifiante.
Il est difficile de caricaturer Malika Sorel-Sutter — ancien membre du collège du Haut Conseil à l’intégration et de sa mission Laïcité — en furie d’extrême droite confite dans l’eau du bénitier. Ce qu’elle dit est mesuré, réfléchi, pesé :« Contrairement aux dénégations qui avaient été formulées en décembre par le pouvoir politique, la publication des cinq rapports sur le site de Matignon correspondait bien à une intention politique de fond. » Si quelques mots ont été changés, « la philosophie est la même », à savoir « attribuer la responsabilité de l’échec de l’intégration aux Français qui entraveraient la réussite des immigrés et de leurs descendants ».
Les propositions sur le voile ou l’enseignement des langues étrangères ont simplement été reformulées et les nouvelles directives basées sur la« discrimination positive » ne vont pas non plus dans le sens de l’intégration des immigrés et de leurs enfants, mais bien dans celui d’une adaptation nécessaire et obligatoire de la population de souche à ces « nouveaux publics ». La feuille de route prévoit en effet des mesures de « testing »généralisées qui seront assorties de la mise en place d’un « Label Diversité »pour toutes les administrations publiques. Ainsi « de nombreuses mesures sont destinées à donner la préférence aux personnes d’origine extra-européenne. Ce qui se traduira mécaniquement par le fait que des Français de souche européenne seront mis de côté uniquement parce qu’ils ne sont pas de la bonne ascendance biologique. C’est du racisme anti-Français », dit Malika Sorel-Sutter, qui affirme : « Oui, le pouvoir bascule vers la préférence étrangère ! »
Sans confusion possible, il s’agit d’en finir avec le modèle républicain d’intégration et de faire table rase de l’identité française au profit d’un communautarisme d’intérêts.
« Nous ne sommes plus du tout dans une approche politique d’égalité des moyens, mais dans une politique d’égalité des droits. C’est la consécration de la déresponsabilisation totale des immigrés et de leurs descendants », dit Malika Sorel-Sutter. Le projet idéologique du gouvernement est « clairement affiché » : « Il s’agit de rééduquer les Français en leur inculquant ce que la bien-pensance identifie comme la pensée juste […] Nous sommes confrontés à une volonté de changer le peuple au travers du changement en profondeur de tout son référentiel culturel. »
On croyait les utopies criminelles, celles prônant l’avènement de l’Homme nouveau par le socialisme ou l’eugénisme et l’holocauste, mortes avec le XXe siècle. Erreur. Elles n’ont fait que s’offrir le visage du bien. Le gouvernement actuel de la France est l’un des plus dangereux qui soient : bouffi d’idéologie mortifère, explosant de bonne conscience, acharné à la destruction de siècles d’histoire pour nourrir un rêve auquel tous, autour de nous, ont renoncé.
« Notre modèle d’intégration garantissait la concorde civile. Son abandon engage officiellement la France sur la voie de la libanisation », conclut Malika Sorel-Sutter. Il est à craindre qu’elle ait raison.
My name is François Hollande
My name is François Hollande
Hello everybody. Je suis arriving today aux US to tell you que la France is a very modern country. Bon, of course, je traîne a very bad reputation. I don’t like the rich people, mais je me soigne. La preuve : I propose un Pact of Responsability to the patrons, and they like it very much. Enfin, j’espère…
In fact, j’essaye de faire oublier que I decided a max of taxes, et que the profits of the french companies are au plus bas. J’essaye also de faire oublier que I promised to inverser the courbe of the chômage. Well, it is not a big success, but j’espère… Enfin, j’essaye de faire oublier that France is now a country qui bat tous ses records : deficits, 75 %, bureaucracy, unemployement, and of course impopularité of its President, Moi myself.
But j’espère…
It is a little complicated for you, mais you must savoir que, now, I am social-démocrate. I can’t explain that, mais it is modern. And it is nouveau. Alors of course, because c’est nouveau, a lot of mes amis are disapointed. They don’t like it. Ils croyaient que my ennemy was the finance, and que j’allais kill the Europe of austérité. Well, I have raté, it is sure. Alors, they are pas contents, my good friends of the left, the communists, the écolos, the Front de Gauche (I prefere not traduire) and a large part of my Socialist Party. And they present a lot of propositions de loi pour dire to the French people that they are encore à gauche.
Mais croyez-moi, my dear friends of America, I am the boss, and you have to m’écouter moi, not the others. In fact, you have to écouter ce que je vous dis ici, not to regarder ce que je fais at home. C’est comme ça que I have dirigé the PS during ten years. And c’est comme ça que I have été elected. Believe me, you can come to France : it is a très joli pays, and the sequestrations of patrons are very rare. And you will see, it will be good. Enfin, j’espère…
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