lundi 30 janvier 2012
Comment la BCE soulage les États
Depuis le début de l'année, il règne comme un parfum de sortie de crise sur les marchés alors que l'ambiance était au catastrophisme en décembre.
Dans l'intervalle, le cas grec n'a pourtant pas été réglé, la mise en place des pare-feu de la zone euro -FESF et MES- n'a pas progressé. Un seul événement permet donc s'expliquer ce changement d'humeur soudain. Le fait d'arme de Mario Draghi: un prêt massif de 489 milliards d'euros consenti le 21 décembre pour trois ans aux banques européennes.
La portée de cette mesure avait été sous-estimée lors de son annonce le 8 décembre. Car les marchés comme nombre de gouvernements européens n'attendaient qu'une chose de Mario Draghi: que la BCE se résolve enfin à faire ce que ses dirigeants et l'Allemagne ont toujours refusé, c'est-à-dire prêter enfin, directement, aux États comme le font la Fed aux États-Unis ou la Banque d'Angleterre.
Mario Draghi, tout juste installé à Francfort, a choisi une arme dans son arsenal de crise. Celle-ci s'est avérée être un bazooka. La BCE a proposé aux banques de lui emprunter en quantité illimitée et à bas prix (1% de taux d'intérêt). En temps normal, la banque centrale ne prête aux établissements que sur des périodes courtes, jusqu'à trois mois. La crise avait déjà justifié des prêts à un an. Cette fois, l'argent a été mis à disposition pour trois ans. «La BCE a donné un temps précieux aux décideurs européens pour boucler leurs propositions de solution à la crise», souligne Guy Mandy, stratégiste chez Nomura.
•Bouée de sauvetage pour les banque fragiles
Si cette mesure inédite de la BCE à l'égard des banques a eu un tel effet, c'est que la zone euro était bel et bien menacée fin 2011 par une crise bancaire. Une sortie de route, à l'image de celle de Dexia en octobre, était la hantise des marchés. Car les banques les plus fragiles de la zone euro ne parvenaient plus à trouver le moindre euro de liquidités en dehors de ceux que la BCE voulait bien leur prêter, à court terme. «Nous n'avons plus de lignes pour prêter aux banques grecques, portugaises ou aux petits établissements espagnols.» À l'instar de ce trésorier d'un établissement parisien, les institutions financières du monde entier ont établi une ligne de démarcation. Or, comme les États, les banques ont besoin d'aller régulièrement chercher de l'argent sur les marchés pour financer leur activité. Quand les robinets se ferment, la crise de liquidité qui en résulte peut emporter un établissement en quelques jours.
Grâce à la BCE, les banques du sud de l'Europe ont pu amasser assez de noisettes pour cet hiver, et au-delà. «La probabilité qu'une banque européenne fasse défaut a chuté de façon très importante», soulignent les analystes de la Société générale. D'autant que le 29 février prochain, la BCE proposera une nouvelle opération à «guichets ouverts». Et les banques auront d'autant plus de facilité à y participer que la BCE aura d'ici là considérablement élargi la palette des actifs (les «collatéraux») qu'elle accepte en garantie de ses prêts. Cette seconde opération pourrait attirer une demande de 250 à 350 milliards d'euros, selon Barclays.
• Les grandes banques se prêtent entre elles
Pour les grandes banques, l'effet a également été très bénéfique. La plupart ont pris à bord de quoi couvrir une partie de leurs programmes d'émissions de dette pour toute l'année 2012. C'est typiquement le cas des banques françaises qui ont puisé 43 milliards d'euros à la BCE et pourront compléter ce matelas en février. Face à l'incertitude que représentent des marchés susceptibles de se fermer à tout moment, cette sécurité retrouvée a détendu tout le monde. Conséquence immédiate, depuis un mois, le marché interbancaire s'est rouvert pour les grandes signatures, de BNP Paribas à Deutsche Bank. Les banques se prêtent à nouveau entre elles, sur des durées allant jusqu'à un mois. «On peut emprunter au jour le jour moins cher que le 1% de taux d'intérêt demandé par la BCE», relève un opérateur de marché.
Même les fonds monétaires américains, qui avaient coupé en 2011 les lignes des banques européennes et en particulier françaises, reviennent avec prudence. Mieux, quelques banques sont parvenues à lever des emprunts sur un marché qui s'était totalement fermé au second semestre 2011.
• Détente sur la dette des États
Le «bazooka» de la BCE n'a pas seulement agi sur la crise bancaire. Il a aussi permis de soulager considérablement les tensions sur les dettes souveraines. Avec ce nouvel afflux de liquidités, les taux d'intérêt sur les pays de la zone euro se sont fortement détendus. L'Italie, par exemple, a émis vendredi des bons à six mois assortis d'un rendement inférieur à 2%, soit 3 fois moins qu'en novembre pour une adjudication équivalente! Cette détente n'est pas seulement le résultat d'un meilleur moral sur les marchés. Elle révèle qu'avec l'argent qu'elles ont emprunté à 1% à la BCE, les banques achètent des obligations d'État, surtout quand elles rapportent beaucoup, comme en Espagne et en Italie.
«Les banques espagnoles et dans une moindre mesure italiennes reconstituent leurs marges en utilisant l'argent tiré à la BCE pour acheter de la dette de leur pays», relate un banquier. C'est ce qu'on appelle le «Sarko trade», car le président français avait publiquement souhaité que les fonds libérés par la BCE viennent, par l'intermédiaire des banques, se placer sur les dettes d'État. Ont-elles subi des pressions amicales de leur Trésor national? Vraisemblablement, rétorquent les spécialistes, mais c'est aussi l'intérêt bien compris du secteur bancaire de ne pas laisser son pays faire faillite…
Paradoxalement, même si le nom de Nicolas Sarkozy a été donné à ces opérations, on assure à la fois du côté de Bercy et des banques que ces types d'achats n'ont eu lieu qu'à la marge en France. Ce qui n'a pas empêché les obligations tricolores, par contagion, de bénéficier elles aussi d'une détente sur ses taux, malgré la perte du AAA.
Grèce: Merkel alimente le spectre d'une «Europe allemande»
Révélée au cours du week-end, juste avant le sommet européen de lundi, l'idée a été d'emblée rejetée par les responsables grecs.
Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a appelé dimanche l'Europe à respecter «l'identité nationale» de son pays et le principe d'égalité entre États de l'UE.
«Je crois que nous avons besoin de plus de démocratie, pas de moins de démocratie» en Europe, a renchéri l'ancien Premier ministre grec Georges Papandréou, leader du PASOK (parti socialiste grec), toujours membre du gouvernement d'unité nationale au pouvoir.
Ils ont reçu lundi le soutien de plusieurs de leurs homologues européens.
«Vexante», la proposition allemande «n'apporte rien et ne va pas dans le bon sens», a tranché le chancelier social-démocrate autrichien Werner Faymann en marge d'une réunion des socialistes européens à Bruxelles.
«Attention à ne pas blesser plus que nécessaire» le peuple grec, a abondé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, pour qui prôner une mise sous tutelle de la Grèce n'est «pas très sain».
«Évidemment qu'il faut faire de la rigueur, on doit faire attention à nos déficits budgétaires, mais la façon dont l'Allemagne nous fait la leçon en nous disant ma méthode est la meilleure et la seule, est assez désagréable», accuse aussi l'écologiste belge Isabelle Durant.
La proposition allemande risque de fait d'alimenter un retour perceptible de la germanophobie dans certains pays, à commencer par la Grèce, mais pas uniquement. Elle pourrait être utilisée par ceux qui, comme certains socialistes français, dénoncent depuis plusieurs mois la gestion allemande de la crise de la dette axée uniquement sur la rigueur budgétaire.
Fin novembre déjà, le candidat socialiste à la présidence française François Hollande avait estimé que la chancelière allemande essayait «d'imposer un modèle européen qui n'est pas nécessairement le nôtre».
À sa gauche, Arnaud Montebourg a accusé Mme Merkel de mener «une politique à la Bismarck» en faisant «fortune» sur «la ruine» des autres pays de la zone euro, et Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé son «diktat».
De facto, la Grèce est déjà placée sous tutelle partielle de ses créanciers publics qui ont négocié avec elle plusieurs programmes d'économies budgétaires et de réformes et évaluent leur respect à intervalle régulier, avant tout nouveau déboursement de prêts.
Mais la proposition de Berlin va plus loin. Elle prévoit notamment de donner à un «commissaire budgétaire européen» le droit de veto sur des décisions politiques d'Athènes qu'il jugerait trop dépensières.
À la tête de la première économie de la zone euro - et par conséquent du principal contributeur aux plans d'aide européens aux pays en difficulté -, Mme Merkel cherche surtout à se justifier face à son opinion publique.
«C'est une question de réciprocité», arguait récemment le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle en soulignant que son pays avait déjà mis des «sommes gigantesques» sur la table.
«On ne peut pas expliquer aux contribuables allemands qu'ils doivent faire des choses que d'autres ne veulent pas faire, tout en demandant de l'argent aux contribuables allemands» pour aider ces autres, a-t-il martelé.
Notre Président nous l’a promis hier soir, il a rendez-vous avec nous. Pas aujourd’hui, ni demain, mais bientôt. Dans l’attente, il ne dit certes pas, comme le poète : Sa Majesté financière garde son or, mais de son or, moi je m’en fous, j’ai rendez-vous avec vous… Non, il affirme même ne s’occuper que de ça, de notre or, de nos sous et de nos emplois. Il nous pique les uns pour garantir les autres, dit-il, il augmente les impôts pour notre bien. Il est comme ça, notre Président pas candidat : aux autres les promesses, à lui le courage, à lui l’authenticité, ce mot qui va si bien aux voyages et aux antiquités. Et pourtant il y viendra, au rendez-vous, comme les autres. La fortune que je préfère, nous dira-t-il alors, c’est votre cœur d’amadou dans l’urne en bois. Quant à nous, continuons de regarder tout cela sereinement, en fiancée certaine qu’ils seront nombreux, les candidats au rendez-vous…
La fin d'un quotidien national, symptôme d'une presse malade
C'est la dernière édition papier de « La Tribune ». Érosion des ventes, chute de la publicité, coûts de distribution et de fabrication, montée en puissance du Net sont autant de raisons expliquant les pertes de la presse quotidienne nationale.
La diffusion s'érode
Depuis les années 1960, la diffusion des quotidiens nationaux n'a cessé de reculer. Si un média n'en a jamais tué un autre, l'arrivée de la radio, puis de la télévision, a eu un impact direct sur la place des journaux dans l'information. L'émergence d'Internet a accéléré le phénomène : le citoyen accède sur la Toile à une multitude d'informations rendant chaque jour moins nécessaire l'achat d'un quotidien. Or les ventes des titres rapportaient encore, il y a quelques années, plus de la moitié du chiffre d'affaires total des journaux. Aujourd'hui, non seulement les journaux n'ont plus le monopole de l'information, mais, en plus, cette dernière est désormais gratuite. Dans ce paysage, « La Tribune », qui a longtemps cherché sa place face aux « Échos », a dû affronter une concurrence chaque jour renforcée sur le Web. « La presse est en passe de devenir le seul média d'information payant », notait le rapport Tessier de 2007.
Fonte des revenus
C'est le corollaire de la baisse de la diffusion. Entre 2004 et 2010, les recettes commerciales des quotidiens ont reculé de 28 %, selon l'Irep. La crise de 2009 a marqué un tournant important : l'annonceur n'est plus prêt à dépenser autant. Les revenus publicitaires du Web, bien qu'en forte croissance, ne parviennent pas à compenser l'érosion du chiffre d'affaires papier. Car sur la Toile, les tarifs sont très inférieurs. Autre problème, spécifique à la presse économique : les revenus de la pub financière, qui représentaient 70 % du chiffre d'affaires commercial de « La Tribune » en 2000, sont en train de disparaître.
Un premier décrochage est intervenu après l'éclatement de la bulle Internet, en 2001 : moins d'introductions en Bourse et des entreprises qui se tournent peu à peu vers le Web, moins onéreux, pour leurs communications légales. Le coup de grâce arrive en 2007, avec la transposition de la directive Transparence, qui oblige les sociétés cotées à communiquer sur support électronique. Ont alors fleuri des plates-formes comme Business NewsWire ou PR Newswire qui proposent la diffusion de communiqués financiers moyennant un abonnement de 3.000 à 4.000 euros par an, alors que les journaux facturent des campagnes plusieurs dizaines de milliers d'euros. Le petit actionnaire individuel se raréfiant, beaucoup d'entreprises cotées se contentent désormais de ces services. « La Tribune » n'est pas la seule touchée. « Les Échos » sont en perte depuis 2008, « Le Journal des finances » a été fondu dans l'hebdomadaire patrimonial « Investir », lui-même en difficulté.
Lourdeur du processus de fabrication et de distribution
La sous-capitalisation de la presse française s'explique d'abord par la lourdeur de ses coûts de distribution et surtout d'impression, qui représentent la moitié du prix de vente d'un quotidien, selon un rapport du Sénat de 2007. Héritage de la Libération, le Livre CGT possède toujours un quasi-monopole d'embauche dans les imprimeries de la presse quotidienne, un système unique en Europe. Il gère les effectifs et impose sa grille de rémunérations. Le Livre est aussi présent au sein du système de distribution de Presstalis (ex-NMPP) aujourd'hui au bord du dépôt de bilan. Au final, les quotidiens français sont les moins rentables d'Europe au niveau opérationnel - ce qui tend à n'attirer que les investisseurs en quête d'influence et non des industriels du secteur. Chroniquement déficitaires, les quotidiens n'ont pu ni investir dans l'offre éditoriale, ni anticiper les mutations technologiques.
Un tableau peint en 1913 par Hitler vendu 42 400$
BRATISLAVA - Un tableau intitulé Marine nocturne peint en 1913 par Adolf Hitler jeune (1889-1945), a été vendu dimanche pour 32 000 euros (environ 42 400$) aux enchères en Slovaquie, a annoncé sur son site la maison de ventes Darte.Le nom de l'acheteur n'a pas été publié.
Le prix d'ouverture a été de 10 000 euros (13 250$). Sa valeur a été estimée à 25 000 euros (33 100$), selon un expert cité par Darte.
Ce tableau de 60x48cm montre un paysage marin la nuit sous une pleine lune.
«Le tableau a été mis en vente par la famille d'un peintre slovaque ayant probablement rencontré personnellement Hitler à l'époque où il s'efforçait de s'imposer comme peintre à Vienne», a récemment expliqué à l'AFP Jaroslav Krajnak, propriétaire de Darte.
Cette famille a souhaité rester dans l'anonymat, selon lui.
L'année dernière, Darte avait déjà vendu pour 10 200 euros (13 500$) une autre peinture d'Adolf Hitler, offerte par la même famille.
Sarkozy, président presque candidat, "ne se dérobera pas"
Le rendez-vous était plus qu'attendu. A la peine dans les sondages, en butte aux doutes de sa propre majorité sur sa capacité à être réélu, Nicolas Sarkozy avait misé beaucoup sur une intervention présidentielle, à moins de cent jours du premier tour. Toute la semaine, les conseillers de l'Elysée parlaient d'annonces "très importantes", de nature à changer la donne. Au sortir de cette heure d'interview présidentielle, le chef de l'Etat s'est contenté d'annonces pour la plupart prévues, tout en restant dans une partition régalienne qui le laissait parfois quelque peu hésitant face aux questions les plus politiques.
"J'ai un rendez vous avec les Français, je ne me déroberai pas." Refusant de se déclarer candidat, Nicolas Sarkozy a toutefois souligné que la date de sa déclaration "approche", comme celle du dépôt officiel des candidatures. "Je me fais une idée de mon devoir. Il y a un calendrier, c'est pas l'agitation qui va me faire changer", a-t-il promis. Se disant "très déterminé", il a rendu hommage au peuple français, "libre, frondeur, souverain, qui ne se laisse imposer sa décision par personne"."J'ai un rendez vous avec les Français, je ne me déroberai pas", a-t-il dit. "Si un jour je dois rentrer en campagne, à ce moment-là je serai le candidat", a-t-il dit aussi, "parfois je peux en avoir l'impatience tant je constate d'arrogance déplacée".
Malgré les appels pressants du pied de nombreux responsables et élus de sa majorité qui s'inquiètent de l'avance prise dans les sondages par François Hollande, Nicolas Sarkozy n'a donc pas, comme prévu, franchi le rubicon et défendu sa posture de "président courage" face à la crise.
Le bilan et la crise financière qui "s'apaise". Nicolas Sarkozy a débuté l'interview en se livrant une nouvelle fois à un exercice de pédagogie sur la crise. Assurant que "les éléments d'une stabilité financière du monde et de l'Europe sont posés", il a vanté des résultats meilleurs que prévu dans la réduction du déficit, et promis qu'il n'y aurait pas de nouveau plan de rigueur.
La crise financière "s'apaise", a dit le chef de l'Etat, qui a expliqué vouloir se concentrer sur la bataille contre le chômage et de la compétitivité : "Nous sommes exactement dans la trajectoire de réduction du déficit", s'est réjoui le président. "La question maintenant, c'est comment réamorcer de la croissance (...) sans dépenser un centime", a-t-il posé, pour justifier les annonces qu'il a ensuite formulées, sur la hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, notamment.
>> Lire TVA, logement... Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy
"Cela a marché en Allemagne, pourquoi ça marcherait pas chez nous ?" Un nom est revenu constamment durant l'émission : celui de l'Allemagne, cité en permanence comme exemple à suivre. Le chef de l'Etat, qui devrait recevoir l'appui d'Angela Merkel pour quelques meetings, a multiplié les références à "notre premier client", dont la France est le "troisième fournisseur", vantant ses réformes sociales, le poids des partenaires sociaux ou la solidité économique de la première économie d'Europe.
Pour justifier le besoin de baisser le coût du travail en France, Nicolas Sarkozy a évoqué l'Allemagne, expliquant que sur un salaire de 4.000 euros, les charges s'élèvent à 840 euros outre-Rhin contre le "double en France". Pour améliorer la compétitivité française, le chef de l'Etat propose dont une hausse de 1,6 points du taux de TVA actuellement à 19,6%.
S'appuyant sur l'Allemagne, il s'est demandé : "Ca a marché chez eux, pourquoi ça marcherait pas chez nous ?". Réfutant toute crainte sur les prix, il promet qu'il "ne s'agit pas de baisser les salaires, au contraire." Quant au pouvoir d'achat, affecté par la mesure, puisqu'il n'y a pas de contrepartie salariale, il a botté en touche : "Quel est votre pouvoir d'achat quand vous avez perdu votre travail ?"
"Je ne laisserai pas tomber les gens de Lejaby". Le chef de l'Etat a promis par ailleurs qu'il ne laisserait pas tomber les ouvriers de l'usine Lejaby d'Yssingeaux en Haute-Loire, usine menacée de fermeture. Il a dit qu'il n'acceptait "pas la fatalité", en faisant une référence explicite à Lionel Jospin : "Je ne serai pas monsieur Jospin face à Vilvoorde (l'usine de Renault qui a fermé en 1997, ndlr), 'on n'y peut rien', 'on n'y peut rien'."
"Nous sommes en train de travailler, il y a plusieurs possibilités. J'espère que dans quelques jours on aura trouvé la solution", a-t-il ajouté. Le site est devenu un symbole dans une campagne marquée par le thème de la désisndustrialisation, et devient un nouveau cas d'usine dont la situation met au défi le pouvoir des politiques, comme Gandrange, à une autre époque, souvent citée par Nicolas Sarkozy. Dans le cas de Lejaby, François Hollande a lui aussi affirmé chercher à favoriser une solution, via Arnaud Montebourg, qui s'est rendu sur place.
Frapper fort sur Hollande. Sans jamais citer son nom, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois critiqué fortement les propositions de François Hollande : l'idée de revenir à une retraite à 60 ans "est une folie, il n'y a personne qui croit ça", assure-t-il notamment, jugeant que la mesure "conduirait le pays à la ruine. Si les gens travaillent moins longtemps, qui va payer leurs pensions ?". Il attaque aussi sa proposition de donner des terrains de l'Etat aux collectivités territoriales, évoquant là encore une "folie", même si son gouvernement a lui aussi donné des terrains de l'Etat.
Il aussi violemment critiqué la réforme du quotient familial voulue par le candidat PS, expliquant que "la remise en cause du quotient familial ferait peser sur les classes moyennes une charge qu'elles ne peuvent pas supporter" - une vision plutôt caricaturale de la réforme Hollande, qui n'affectera que les ménages gagnant plus de six fois le Smic. Le président s'est aussi réjoui que l'on "tourne la page" des 35 heures, réforme socialiste, avec les accords compétitivé-emploi.
Enfin, Nicolas Sarkozy a aussi évoqué la campagne, jugeant que "chacun devrait comprendre que quand on se met au niveau du caniveau, personne n'y gagne. Chacun d'entre nous, on devrait se respecter". Il a dénoncé, toujours sans nommer M. Hollande, ceux qui font selon lui preuve "d'arrogance".
Une esquisse d'autocritique. Revenant sur son mandat, il a une nouvelle fois fait entendre des accents plus modestes, déjà esquissés dans la semaine, évoquant "le devoir de lucidité, ça compte dans la vie. J'ai connu bien des épreuves, bien des hauts et bien des bas", et évoquant en creux un François Hollande trop sûr de lui. Il a reconnu : "Vous me demandez si en cinq ans j'ai tout réussi. Je suis lucide : non." Il a affirmé qu'il aurait "l'occasion d'y revenir".
Interrogé sur les réformes du début de son quinquennat, dont la loi TEPA, il a plutôt toutefois défendu son travail, notamment la réforme de l'ISF et la défiscalisation des heures supplémentaires, que le PS veut défaire.
Le chef de l'Etat a évoqué son bilan. "J'accepte qu'on me dise que j'en ai pas fait assez, mais je croyais que pendant cinq ans le thème c'était : 'on en fait trop", a-t-il expliqué, jugeant qu'"en démocratie, c'est normal qu'on critique", et assurant : "J'ai le sens du ridicule, ce , n'est pas à moi de juger mon propre bilan, c'est aux Français".
Enfin, il a conclu par deux allusions au FN et à la proportionnelle : "Il faut aller vers une démocratie exemplaire, et est-ce qu'il est sain que des partis politiques ne soient pas représentés au Parlement ? C'est une question à laquelle il faudra répondre", a-t-il demandé.
Le sauvetage de la Grèce à l’épreuve de la solidarité
La Grèce semble avoir du mal à convaincre ses partenaires européens, singulièrement l’Allemagne, qu’il est urgent de venir à sa rescousse. Les bailleurs privés, telle que la banque Merryll Lynch, qui ont investi dans la dette grecque en novembre 2011 pour empocher à l’échéance des prêts en mars de conséquentes plus-values en sont pour leur frais. Ils savent maintenant qu’ils devront prendre leur perte. Mais cela ne suffira pas. En l’absence en effet d’un deuxième paquet d’aides financières des autres pays européens – 130 milliards d’euros s’ajoutant aux 110 milliards déjà consentis par les 17 Etats de l’eurozone –la Grèce pourrait être en défaut en mars. Et personne n’y gagnera.
Nul ne conteste, pas même les Grecs eux-mêmes, que le pays a sa responsabilité dans la crise majeure à laquelle il est confronté. Un excellent article paru sous la signature de Costas Douzinas dans le Guardian du 27 janvier, pointe les failles d’un Etat délaissé par ses élites. Les trois grandes familles qui ont dominé la politique depuis des décennies – les Caramanlis, Mitsotakis et Papandréou – n’ont pas su faire appliquer les mesures nécessaires à la modernisation du pays. A telle enseigne que certains se demandent si le pays est apte à « faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union » pour reprendre le libellé des « critères de Copenhague », conditions de l’accession à l’Union européenne (UE)
Quoiqu’il en soit, il faut aiderla Grèce.Pourelle et pour une population qui souffre. Mais aussi pour nous Européens. Car sauverla Grèce, c’est sauver l’Europe. C’est prouver que la solidarité qui – avec la réconciliation franco-allemande – a été marque de fabrique de la construction européenne n’est pas un vain mot.
La solidarité est l’expression d’une cohésion politique et sociale. Le cas de l’Allemagne en est l’éclatante illustration. La réunification du pays a requis des efforts financiers gigantesques : pas moins de 175 milliards€ par an à partir des années 90. Or en dépit de l’importance d’un tel effort, il n’a pas été discuté, car le but était la réunion d’une nation. De même, comme le montre un article du International Herald Tribune des 28/29 janvier, le pays de Galles, en graves difficultés financières, bénéficie d’aides massives du gouvernement britannique. C’est le prix normal de l’existence d’un Etat solidaire. Autre cas de figure : l’Etat d’Illinois aux Etats-Unis est au bord de la faillite. Chacun sait que l’augmentation de 67% de l’impôt sur le revenu récemment décidé par son gouverneur ne parviendra pas à combler le déficit budgétaire abyssal de cet Etat. Eh bien là encore, il est convenu que si besoin est, l’Etat fédéral viendra au secours de l’Illinois.
Voilà ce qui pêche en Europe et hypothèque d’une certaine façon l’avenir de l’Europe conçue comme une communauté politique, et non pas seulement un marché intérieur. La solidarité n’est pas ancrée dans l’esprit des citoyens européens. Le jugement dela Courconstitutionnelle de Karlsruhe du 30 juin 2009 sur le traité de Lisbonne est venu rappeler avec radicalité cette réalité. Il n’y a pas de peuple européen, ditla Cour.Lefondement de la démocratie repose sur le seul peuple allemand. Cette décision, qui affecte la légitimité des institutions politiques européennes, révèle la fragilité de l’Union européenne. Elle s’est voulue – comme l’affirme le traité de Lisbonne – une Union entre Etats, mais aussi entre peuples.
Or les peuples européens à qui l’on fait supporter le redressement de l’économie européenne et spécialement de la zone euro n’ont pas de raison de se sentir véritablement unis. D’une part, l’Europe ne leur parler actuellement que de punitions. Pour indispensable qu’elles soient, la rigueur budgétaire et la lutte contre les déficits des Etats ne peuvent être l’unique message. D’autre part, leurs dirigeants ne leur ouvrent pas vraiment de perspectives communes, ni ne proposent de véritables progrès à partager. Chacun va de son côté :la France va créer seule une taxe sur les transactions financières, l’Allemagne s’oppose à toute création d’eurobonds et on ne voit pas où est le feuille de route européenne de développement et de croissance.
TVA : "impact insupportable pour le pouvoir d'achat" pour UFC-Que Choisir
Alain Bazot, président de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, a estimé dimanche que la hausse de la TVA annoncée par le président de la République aura "un impact insupportable sur le pouvoir d'achat des consommateurs".
"Un impact d'autant plus inadmissible que sa justification, à savoir une relocalisation de production de matériels comme le high-tech, paraît bien illusoire", a déclaré M. Bazot dans un communiqué publié peu après l'intervention de Nicolas Sarkozy.
"Avec 1,6 point de TVA en plus, c'est 300 euros de dépense supplémentaire annuelle pour les ménages, notamment les plus modestes qui ne pourront pas
faire appel à l'épargne pour maintenir leur consommation", dénonce M. Bazot. Une mauvaise décision, insiste-t-il, d'autant que "la consommation est le dernier moteur de la croissance en France" et "tout déclin de l'activité d'achat aurait un impact économique catastrophique".
Alors que le président de la République "fait le pari particulièrement hasardeux d'une non-augmentation de prix", M. Bazot rappelle que "la TVA a 19,6% intervient dans des secteurs de dépenses contraintes (énergie, transport, télécom, habillement etc.) où la concurrence est défaillante et les dérapages tarifaires réguliers".
Un conseil européen hanté par la Grèce
Sous l'impulsion de Berlin, le sommet de ce lundi s'efforcera de se concentrer sur son ordre du jour, croissance et emploi.
conditions de prêt européen
Cet accord est l'une des conditions à l'obtention d'un deuxième prêt de l'Europe et du FMI à la Grèce d'un montant de 130 milliards d'euros. Or selon les experts de la Troika des bailleurs de fonds, cités par Der Spiegel, cette aide devrait s'élever désormais à 145 milliards d'euros pour donner une chance à la Grèce de s'en sortir. Outre la Grèce, il est inscrit à l'ordre du jour de ce conseil européen, la croissance et l'emploi en Europe. Sur le terrain de la croissance, les discussions porteront sur la capacité des banques européennes à financer l'économie. « La question est de savoir comment rendre le marché commun plus fluide et comment les banques seront capables d'assurer le financement des petites et moyennes entreprises » précise-t-on au bureau de la chancelière allemande, Angela Merkel. Pour l'Allemagne, le règlement des difficultés que rencontrent la zone euro passe par le financement de l'économie et donc des banques. S'agissant de l'emploi, on sait simplement que les discussions porteront sur le problème de l'emploi des jeunes, sans évoquer la moindre piste. La question des euro-obligations a quant à elle d'ores et déjà été écartée par François Baroin, ministre des Finances français et son homologue allemand Wolfgang Shäuble lors du Forum économique international de Davos vendredi dernier. Quant à la question d'une fusion du FESF et du MES, soulevée jeudi dernier par Christine Lagarde, on explique à Berlin que « le MES a vocation à remplacer le FESF et que sa mise en place effective a déjà été avancée » et on ne comprend ni l'intérêt ni l'opportunité de la déclaration de la présidente du FMI. La seule surprise de ce sommet pourrait provenir de la conclusion d'un accord sur l'union fiscale. Au ministère des Finances allemand, on assure qu'il est « presque bouclé ».
L'IRAN VEUT PRIVER L'EUROPE DE SON PÉTROLE IMMÉDIATEMENT
L'Europe veut éviter une flambée des prix du pétrole et passer l'hiver au chaud. Une période, stratégique et sensible, de forte consommation d'énergie. Pour cela, elle a décidé de n'appliquer l'embargo que dans six mois. Et si les Iraniens prenaient de vitesse l'UE qui cherche à gagner du temps? «Les prix pourraient monter jusqu'à 120, 150 dollars le baril, mais il est difficile de faire des prévisions et tout dépendra de la façon dont les Européens parviendront à gérer la mise en place de cet embargo», a confié le patron de la compagnie nationale pétrolière iranienne Nioc, Ahmad Qalebani, au quotidien gouvernemental Iran, rapporte une dépêche de l'AFP datée du 28 janvier 2012. L'initiative européenne est-elle vouée à l'échec?
«Avec sa menace de prendre Bruxelles de court et de stopper les exportations de pétrole, l'Iran souhaite faire monter les cours. Les Iraniens pourront vendre leur pétrole à prix d'aubaine à la Chine, et elle se chargera de le réexporter en réalisant une marge confortable au passage.
D'autres pays feront de même. Il y a dix ans, l'Irak avait ainsi contourné l'embargo qui lui avait été imposé», estime le journal italien Il Sole 24 Ore. L'UE table quant à elle sur une déstabilisation de l'économie iranienne qui mettrait en mauvaise posture le régime en place. «Si le gouvernement iranien est privé d'une partie des recettes du pétrole, il y aura des conséquences sur le budget national...L'Irak a connu cette situation d'embargo et il a survécu pendant des années...», souligne le Financial Times Deutschland. Le baril de pétrole se tient en embuscade en attendant que les gestes soient joints aux paroles.