TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 3 mars 2011

L'IPAD2 ET LA CONCURRENCE.


Désolé c'est en anglais, comme tous les vrais comparatifs.

Enrico Macias : “Je m’engagerai pour Nicolas Sarkozy”

Enrico Macias revient de loin. Le 23 décembre 2007, sa femme, Suzy, décède des suites d’une longue maladie. Une perte qui l’a mis à terre. Mais c’est grâce à l’amour de ses proches et à la musique que le chanteur fait son grand retour. Il signe un disque (dans les bacs le 7 mars) de chansons juives, Voyage d’une mélodie, coréalisé par son fils Jean-Claude Ghrenassia.
FRANCE-SOIR Vous faites votre retour en chansons après deux ans d’absence médiatique. Que s’est-il passé pour vous ?
ENRICO MACIAS J’ai souffert énormément de la disparition de ma femme. J’allais me recueillir très souvent sur sa tombe. C’est l’amour de ma famille et mes amis qui m’ont fait tenir le coup. Et non la musique. Je n’avais plus envie d’en faire, jusqu’au jour où mon fils m’a parlé de cet album concept et j’ai retrouvé l’envie petit à petit. Je suis resté deux ans sans rien faire. D’un coup, j’ai enregistré un album.
F.-S. Et vous avez aussi tourné dans deux longs-métrages ?
E. M. Et ce sont des vrais rôles. Le premier, c’est dans La vérité si je mens 3. Ma partition, avec des scènes de comédie, est plus étoffée. Le second sera dans Bienvenue à bord, d’Eric Lavaine (sortie en octobre ou novembre 2011). J’ai tourné à Miami et j’y joue mon propre rôle au côté de Franck Dubosc, Valérie Lemercier et Gérard Darmon. C’est comme une récréation. Sans prétention, je suis assez doué pour le cinéma. La caméra me stimule.
F.-S. Vous ne pensez pas à la retraite ?
E. M. Je ne me vois pas arrêter. Je me suis posé la question. Mais pendant ces deux ans, je me suis aperçu que ça m’a terriblement manqué. J’aime être occupé parce que quand vous passez la journée à ruminer dans la peine et la souffrance, c’est difficile. Plus le temps passe, plus je souffre. Heureusement que j’ai toutes ces activités pour tenir le coup.
F.-S. Aujourd’hui, acceptez-vous de vous dévoiler ?
E. M. J’ai choisi cette situation. J’ai souffert de l’indifférence au début de ma carrière. Lorsqu’on s’intéresse à moi, je suis content. Je ne suis pas narcissique, j’aime la communion. Vous savez, la musique, c’est ma thérapie. Quand j’ai des problèmes, je prends ma guitare et je me défoule. C’est un médicament.
F.-S. Avez-vous beaucoup d’amis dans le métier ?
E.M. Oui, dans ce milieu, il n’y a pas beaucoup de monde qui ne m’aime pas. De plus, je ne suis pas jaloux des autres, ils le sentent. Ça me permet d’avoir des relations libres avec tout le monde.
F.-S. L’année prochaine, vous allez fêter vos cinquante ans de carrière. Est-ce important à vos yeux ?
E. M. Oui. Si en 1962 on m’avait prédit que j’allais durer cinquante ans, je ne l’aurais jamais cru. J’ai toujours fait ma carrière bon an mal an, un petit peu comme un Bohémien, sans plan de carrière.
F.-S. Vous êtes né en Algérie. Quel regard portez-vous sur la révolution maghrébine ?
E. M. C’est une révolution du monde arabe. Je ne sais pas si ce sera un succès. Cet élan populaire a surpris, y compris les extrémistes et les fondamentalistes. Les gens qui sont le plus lésés dans ce genre de révolution, ce sont les extrémistes, car ils ne s’attendaient pas à ce que le peuple se soulève au profit de la démocratie. C’est un signe de paix, à condition qu’ils ne soient pas manipulés par les forces du mal.
F.-S. Vous engagerez-vous à la prochaine présidentielle ?
E. M. Oui. Ma religion, c’est l’amitié, alors, je vous le dis : je m’engagerai pour Nicolas Sarkozy !

EN DIRECT: Kadhafi poursuit sa riposte

20H41 - Scepticisme à Rome - L'Italie juge "très difficile" que la communauté internationale puisse accepter l'offre de médiation du président vénézuélien Hugo Chavez pour trouver une solution pacifique à la crise en Libye, dit le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini. "La substance de cette proposition semble être le maintien au pouvoir de Khadafi", argumente le ministre sur la chaîne Rai3.
20H17 - Le Maroc attentif - Les révolutions arabes sont "un coup de semonce sans frais" pour le Maroc, qui doit accélérer ses réformes, affirme le ministre marocain de l'Industrie: "si les révolutions tunisienne et égyptienne vont à bon port, ce que j'appelle de mes voeux en tant qu'arabe, nous devrons aller vers une réforme globale menée par la monarchie, les partis et les syndicats de travailleurs".
20H04 - Pont aérien - Washington envoie des moyens pour participer aux opérations humanitaires: Barack Obama a "approuvé l'usage d'appareils militaires américains pour aider des Egyptiens qui ont fui vers la frontière tunisienne à rentrer chez eux".
20H01 - Options - Barack Obama fait en sorte d'avoir à disposition "toute la gamme des options" concernant la Libye. Ces options sont "militaires et non-militaires" mais prendront en considération "ce qui est le mieux pour le peuple libyen", précise-t-il.
19H45 - NON A CHAVEZ - L'opposition libyenne refuse catégoriquement l'offre de médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. "C'est trop tard, beaucoup de sang a coulé", déclare Moustapha Gheriani, chargé de la presse au sein du Conseil national représentant les villes aux mains de l'insurrection, qui siège à Benghazi
19H41 - Dehors - Le colonel Kadhafi "doit partir", répète Barack Obama. Le monde entier est "révolté" par les violences perpétrées contre les Libyens, ajoute-t-il.
19H24 - Protéger Brega - Des insurgés continuent de se diriger d'Ajdabiya vers la ville pétrolière de Brega pour renforcer les défenses contre Kadhafi, selon un reporter de l'AFP sur place. Parmi eux, des soldats ralliés à l'insurrection qui emportent des armes. L'un de leurs véhicules, peint en rouge, porte la mention "L'armée de Benghazi". Sur le bord de la route, la foule les salue en criant "Dieu est grand".
19H17 - Des tentes à perte de vue - A Choucha, à la frontière tunisienne, le camp du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'agrandit: "On a monté 1.800 tentes et on est en train d'en apporter plus", dit Hovig Etyemezian, un responsable du HCR. Derrière lui, des ouvriers creusent des tranchées dans le sable pour évacuer les eaux usées. Dans quelques jours, des latrines commandées par l'Unicef seront installées. Près de 15.000 réfugiés passeront la nuit à Choucha.
Bombarder pour "effrayer"
19H07 - Pour faire peur - La frappe aérienne de l'armée libyenne sur le site pétrolier de Brega, qui a fait au moins 12 morts selon les habitants, "était destinée à effrayer" et non à tuer, assure le fils du colonel Kadhafi, Seif al-Islam, sur la chaîne de télévision Sky News.
19H00 - Trop dangereux - Un navire du Programme alimentaire mondial qui acheminait 1.000 tonnes de farine à Benghazi a fait demi-tour vers Malte sans pouvoir décharger sa cargaison, pour des raisons de sécurité. En particulier la crainte de bombardements aériens.
18H35 - Choc pétrolier - Le "risque d'un choc pétrolier durable" est une hypothèse "réaliste" face à la flambée des cours provoquée par les soulèvements populaires dans le monde arabe, estime Dennis Lockhart, l'un des dirigeants de la Banque centrale américaine.
17H55 - Les Marocains rentrent - Environ 3.500 Marocains vivant en Libye ont été rapatriés par avion, selon Rabat. 4.000 autres seront évacués par ferry dimanche depuis Tripoli et Benghazi. De 60.000 à 100.000 Marocains habitent en Libye.
17H45 - A l'étude - La Ligue arabe "étudie" la proposition de médiation du président vénézuélien Chavez pour trouver une solution pacifique à la crise en Libye, indique son secrétaire général, Amr Moussa.
17H25 - Martyrs - A Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega, 1.500 personnes assistent aux funérailles de six des morts de la veille. "Le sang du martyr n'est pas versé en vain!", scande la foule.
17H21 - Flot constant - Le flot de personnes quittant la Libye par le poste de Ras Jedir, vers la Tunisie, est constant. Ces départs se font dans le calme côté libyen, constate un envoyé spécial de l'AFP.
17H15 - Audace - Paris et Londres travaillent ensemble sur la Libye. Les deux pays promettent des "propositions audacieuses" au prochain sommet européen, le 11 mars.
16H58 - Sur la route - Entre Tripoli et le poste frontière avec la Tunisie de Ras Jedir, l'ensemble de la route et des villes semblent sous le contrôle des forces régulières, à l'exception de Zawiyah, à l'ouest, constate un journaliste de l'AFP. Entre 200 et 300 personnes, en majorité asiatiques, traversent tranquillement la frontière.
16H35 - Fausse alerte - A la sortie d'Ajdabiya sur la route de Brega, la panique s'empare des combattants lorsque quelqu'un crie "mercenaires!" après le passage de véhicules militaires de la rébellion. Croyant que les rebelles reculent devant les troupes de Kadhafi, la foule se disperse dans la confusion... avant de comprendre que c'est une fausse alerte.
16H24 - Prisonniers - Une centaine de combattants loyaux à Kadhafi ont été faits prisonniers par l'opposition à Brega, à l'est de Tripoli. C'est un porte-parole des insurgés qui l'affirme.
"Guerre civile"
16H05 - "Guerre civile" - La Libye est "au bord de la guerre civile", dit le président russe Dmitri Medvedev. Une des plus sévères mises en garde de la part d'un dirigeant mondial.
15H57 - Vol français - Un premier appareil affrété par la France quitte la Tunisie pour le Caire. A son bord, 168 réfugiés égyptiens rapatriés de la frontière tuniso-libyenne.
15H50 - 90.000 réfugiés - En douze jours, 90.000 personnes ont traversé la frontière tuniso-libyenne pour fuir les troubles, annonce un responsable de l'ONU à Tunis.
15H46 - Chavez médiateur - La mission internationale de paix proposée par le chef de l'Etat vénézuélien Hugo Chavez intéresse le gouvernement libyen et la Ligue arabe. La France, elle, n'en veut pas.
15H32 - Vaincre ou mourir - "Nous vaincrons ou nous mourrons", clame fièrement un combattant sur le plateau d'un pickup posté devant la raffinerie de Brega, ville aux mains de l'opposition où se trouve un envoyé spécial de l'AFP, Selim Saheb Ettaba. Selon un rebelle, cinq hommes ont été enlevés par les troupes de Kadhafi sur le site pétrolier.
15H10 - Fuite - Des centaines d'Egyptiens commencent à quitter la frontière tunisienne avec la Libye à bord de dizaines de bus, constate une journaliste de l'AFP. Direction: l'aéroport de Djerba et le port de Zarzis. D'interminables files d'attente s'étirent le long de la route bordant le camp de Choucha, à 7 kilomètres du poste-frontière de Ras Jédir.
14H55 - 30 millions d'euros - L'Union européenne débloque une aide de 30 millions d'euros pour faire face à la crise des réfugiés.
14H51 - Vente d'armes - La situation en Libye va entraîner pour la Russie un manque à gagner de 4 milliards de dollars de ventes d'armes en raison des sanctions de l'ONU, déclare le patron de l'entreprise publique russe Rostekhnologuii, Sergueï Tchemezov.
Evacuations
14H37 - Opération française - A partir de jeudi, des avions français vont effectuer des rotations pour rapatrier plus de 5.000 Egyptiens réfugiés à la frontière tuniso-libyenne, annonce le ministère des Affaires étrangères. La France alloue par ailleurs 500.000 euros pour appuyer les programmes d’assistance aux populations fuyant la Libye.
14H25 - Révolte minimisée - Le fils le plus en vue de Kadhafi minimise l'ampleur de la révolte. Le dirigeant libyen obtiendrait 80% des voix si des élections avaient lieu, affirme Seif al-Islam Kadhafi dans le quotidien panarabe Asharq al-Awsat.
14H20 - Evacuation - L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) commence à évacuer les premiers migrants bloqués à Benghazi, fief de l'opposition.
14H14 - Routes bloquées - L'accès au centre ville de Zawiyah, à l'ouest de Tripoli, aux mains de l'opposition, est bloqué. Des arbres sont posés en travers de la chaussée, constate un reporter de l'AFP faisant partie d'un groupe de journalistes cornaqués par les autorités libyennes. Les officiels doivent contourner la ville. La raffinerie, elle, tourne au ralenti: 80% des cheminées sont éteintes.
13H55 - Jusqu'au bout - Kadhafi "ne partira pas, et quand il dit qu'il se battra jusqu'au bout, il tiendra parole", estime un responsable proche des comités révolutionnaires, épine dorsale du régime, sous couvert d'anonymat.
13H51 - Pétrole - La production libyenne de pétrole a diminué de moitié, annonce à l'AFP le directeur de la compagnie pétrolière gouvernementale NOC (Libyan National Oil Corporation) Choukri Ghanem.
13H30 - "Risque d'épidémies" - A Tunis, un haut responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre "le risque d'épidémies" parmi les dizaines de milliers de déplacés qui ont afflué dans le sud tunisien depuis la Libye.
13H25 - Sur les dents - Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés va doubler les capacités d'accueil du camp installé en Tunisie à la frontière libyenne. Entre 8.000 et 10.000 personnes, originaires du Bangladesh, ont franchi la frontière, indique un porte-parole du HCR, Adrian Edwards. Objectif: 20.000 places dans le camp, contre 10.000 actuellement.
13H15 - KADHAFI ET SES PROCHES VISES PAR UNE ENQUETE POUR CRIMES CONTRE L'HUMANITE - C'est le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo qui l'annonce lors d'une conférence de presse à La Haye. Il cite notamment "Kadhafi, son cercle rapproché, y compris ses fils" ainsi que le ministre des Affaires étrangères et le chef de la sécurité du régime.
12H55 - Verrou - Des combattants rebelles veulent défendre coûte que coûte le complexe pétrolier de Brega. "Si les troupes loyales à Kadhafi s'en emparent, ils peuvent priver d'électricité Benghazi", le bastion de l'insurrection explique Jaber, un combattant volontaire. Brega, à 200 kilomètres de là, est d'autant plus stratégique qu'elle se trouve au carrefour de l'Est, de l'Ouest et du Sud de la Libye.
12H40 - Entraînement - A Brega, dans l'Est de la Libye, les rebelles se préparent au combat contre les troupes pro-Kadhafi, témoigne un journaliste de l'AFP, Samer Al-Atrush. Des volontaires sont postés à l'entrée de la raffinerie de pétrole. L'un d'entre eux, un ingénieur venu de Benghazi, confie : "Je n'ai été entraîné que 15 minutes à l'utilisation de la mitrailleuse".
12H25 - Barrages - Les forces libyennes ont mis en place des barrages le long de la route d'accès à l'ouest de Tripoli, rapporte un journaliste de l'AFP qui vient sortir de la capitale. Des hommes en uniforme, armés de kalachnikov, vérifient tous les véhicules. Le long de la route, des chars sont déployés, leurs canons tournés vers l'ouest.
12H00 - Mercenaires - "Kadhafi semble renforcer ses troupes avec des mercenaires tchadiens", rapporte un porte-parole du tribunal de Benghazi qui a vu des mouvements de troupe à Ras Lanuf, à l'est de la ville de Brega.
11H39 - Réfugiés égyptiens - L'Allemagne annonce l'envoi de trois bateaux pour ramener en Egypte 4.000 réfugiés, essentiellement égyptiens, ayant fui la Libye.
11H20 - Réunion extraordinaire - Les ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles sont conviés à une réunion extraordinaire sur la Libye le 10 mars.
11H17 - Piégés - Des milliers de ressortissants d'Afrique subsaharienne pris au piège du soulèvement contre Kadhafi se terrent chez eux, menacés par les insurgés qui les assimilent à des "mercenaires" payés par le régime. "Nous restons cloîtrés dans nos chambres. Il n'y a plus rien manger", affirme à une radio de son pays Boubacar Gouzayé, un Nigérien bloqué en Libye.
10H50 - Otan - L'Otan ne prévoit pas d'intervenir en Libye mais se prépare "à toute éventualité", affirme son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen.
10H25 - CRIMES CONTRE L'HUMANITE - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo annonce qu'il va ouvrir une enquête contre 10 à 15 responsables libyens suspectés de "crimes contre l'humanité", pour des faits "très graves" contre la population civile.
Frappe aérienne
10H13 - Onu - Les initiatives internationales concernant la Libye doivent être décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies affirme Pékin. L'ambassadeur chinois précise que l'idée d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye "circule" au Conseil de sécurité mais qu'aucune demande officielle pour un débat à ce sujet n'a été faite.
10H10 - Frappe aérienne - Une frappe aérienne a visé ce matin Brega, une ville de l'Est de la Libye passée aux mains de l'opposition, indiquent les habitants. Cette attaque survient au lendemain d'affrontements qui ont fait une dizaine de morts entre insurgés et combattants loyaux au régime.
EN DIRECT - Les troupes du colonel Mouammar Kadhafi poursuivent leur contre-offensive pour reprendre du terrain à l'insurrection dans l'est du pays. Les Européens ont commencé à mettre en place un pont aérien pour évacuer de Tunisie des milliers d'Egyptiens ayant fui le pays.

Des Hommes et des Dieux vu des Etats-Unis

Le film de Xavier Beauvois est projeté sur quelques écrans américains depuis vendredi 25 février. Et il a été globalement apprécié. Passage en revue des critiques.
 
Dans 33 salles de cinéma, les spectateurs nord-américains peuvent découvrir depuis vendredi 25 février Of Gods and Men. Malgré cette très faible visibilité sur les écrans nord-américains, le film de Xavier Beauvois a fait parler de lui, notamment sur Internet. 
Si elle est majoritairement positive, la critique du film est souvent entre le rappel historique et l'explication de texte. Le Los Angeles Times et le San Francisco Gate proposent des papier fleuves expliquant de bout en bout l'histoire du film, rappelant au passage les liens qui unissent la France et l'Algérie. 
Un sujet qui interpelle
Au-delà de l'aspect historique, la question de la foi a surtout marqué les esprits. Le Huffington Post publie la critique d'un prêtre catholique titrée "The best film on faith I've ever seen" (Le meilleur film sur la foi que j'aie jamais vu). Un avis partagé par Joe Morgenstern du Wall Street Journal. New Jersey On Line angle sa critique sur la force, parfois destructrice, de la foi quand Le Los Angeles Times évoque cet aspect primordial du film avant de louer son déroulement dramatique. 
Souvent comparé à Into a great silence, un documentaire de Philip Gröning sur le quotidien de moines, Of Gods and Men a touché par l'absence totale de prosélytisme, comme le souligne le National Post: "it's not a "message" film" (Ce n'est pas un film "à message"). La spiritualité et la réflexion dont font preuve les images et les dialogues ont aussi séduit. Le même National Post écrit "Words can only do so much, however" (Les mots peuvent faire tellement). Le journaliste Chris Knight évoque le dialogue entre un moine et une villageoise : "Nous sommes comme des oiseaux sur une branche, nous ne savons pas quand nous partirons" dit-il. Elle le corrige en disant : "Nous sommes les oiseaux, vous êtes la branche." Un dialogue métaphorique évoqué dans plusieurs critiques. 
Le manichéisme (Thestar.com), la méditation (npr.org), la gestion du changement historique (Los Angeles Times), la condition du martyr (Huffington Post) ou la prise d'une décision cruciale (Wall Street Journal) sont également passés en revue. Unanimement, ces critiques saluent le talent de Xavier Beauvois pour traiter ces thèmes sans jamais imposer une réponse : "There are no easy answers to questions like these, and the film has the grace not to pretend otherwise." (Il n'y a pas de réponse facile à ces questions, et le film n'a pas la prétention d'en donner) peut-on lire sur le Los Angeles Times
La critique négative
Tous les journalistes des Etats-Unis ne sont pourtant pas prêts à lui décerner la Palme d'Or, comme le ferait Peter Howell de Thestar.com. Le site Pastemagazine.com donne un avis très mitigé sur un film qui ne va jamais au-delà de la description. Selon le site culturel, Hollywood a l'habitude de trop amplifier la réalité pour la montrer mais Xavier Beauvois tombe dans l'excès inverse. Louant de belles images, le journaliste sanctionne un rythme lent et glacial et l'absence d'intrigue. 
Pour New Jersey On Line ce rythme très lent est à la fois la force et la faiblesse du film. Certaines scènes relèvent carrément du morceau de bravoure pour Xavier Beauvois, qui montre à quel point il sait bien filmer la terreur silencieuse des moines. "But why should they all be so terrified, in unison, at that moment? No reason at all -- except to provide Beauvois with a bravura scene." écrit le journaliste. (Pourquoi devrait-ils être si terrifiés, à l'unison, à ce moment ? Il n'y a aucune raison, excepté de permettre à Beauvois une scène de bravoure
Ces acteurs français méconnus
Pas question de morceau de bravoure pour les acteurs dont la justesse est évoquée à plusieurs reprises : " the performances are nearly perfect" (les prestations sont presque parfaites) peut-on lire dans la critique du Huffington Post. Et il semblerait que le film ait permis aux critiques de découvrir que Lambert Wilson n'est pas que le méchant de Matrix, et Michael Lonsdale celui de Moonraker

Le débat de trop

Dans une démocratie comme la nôtre, le débat est une excellente chose à condition toutefois que l’on définisse bien au départ le cadre et les objectifs du débat. Or on a l’impression qu’il y a plus que du flou dans le débat sur l’islam, lancé par Jean-François Copé, le patron d’une UMP très divisée sur le sujet.

– S’agit-il d’un débat sur l’islam ? Dans ce cas, on risque d’atterrir dans la zone dangereuse mise en lumière par le fiasco du débat sur l’identité nationale.

François Fillon, Alain Juppé et quelques autres ont eu raison de mettre en garde contre un débat qui pourrait conduire à stigmatiser les musulmans et donner l’impression que l’UMP court après le Front national dans ses surenchères pour 2012.

– S’agit-il d’un débat sur la laïcité ? La loi de 1905, rafraîchie à maintes reprises, demeure la loi fondatrice de notre laïcité républicaine : quand il surgit de nouveaux problèmes comme le port du voile à l’école ou de la burqa dans nos rues, le Parlement légifère. Mais est-il nécessaire de faire un grand débat national pour aboutir à l’interdiction de prières dans les rues, à la mixité dans nos piscines et à l’interdiction des repas halal dans les cantines scolaires ? Il me semble que des arrêtés municipaux et des décisions préfectorales suffisent et qu’il faut les prendre sans tarder. La seule grave question qui se pose ces temps-ci pour la France, c’est le contrôle des flux migratoires à la suite des révolutions arabes, et ça, c’est une affaire de gouvernement, qui nécessite des actes, pas des colloques ou des parlottes.

Apple : qui après Steve Jobs ?

Qui pour succéder à Steve Jobs ? Le patron d'Apple, malade suscite de nombreuses interrogations. Mais les membres du conseil d'administration lui ont renouvelé leur confiance à la tête de l'entreprise.
L'assemblée générale annuelle de la firme californienne se déroulait mercredi à Cupertino. Les actionnaires ont profité de cette occasion pour tenter d'obtenir plus d'informations sur l'état de santé de Steve Jobs. Après les révélations du National Enquirer, ne laissant plus que six semaines à vivre au co-fondateur d'Apple, les successives absences (trois depuis 2004) pour des opérations relatives à un cancer du pancréas et à une greffe du foie inquiètent de plus en plus les actionnaires de « la marque à la pomme ». Toujours bienveillants, les actionnaires redoutent que la mauvaise santé du co-fondateur d'Apple puisse avoir un effet négatif sur le fond de l'action. 
Un fonds de pension de l'Illinois a donc demandé mercredi lors de l'assemblée générale de dévoiler publiquement le plan de succession prévu par Apple. Sur conseil des administrateurs du groupe, les actionnaires ont majoritairement rejeté cette proposition. Selon les dirigeants d'Apple, rendre publique un plan de succession – établi tous les ans quelque soit le contexte – reviendrait à donner des « avantages injustes » aux firmes concurrentes, leur révélant alors les noms et les critères d'évaluations des candidats.

Steve Jobs reconduit

Les actionnaires ont aussi profité de leur grand messe annuel pour reconduire à la majorité le conseil d'administration. Les sept membres restent inchangés, y compris Steve Jobs. Et pour cause, son absence et son état de santé n'ont pour l'instant eu aucune incidence sur le cours des actions Apple. Depuis les 12 derniers mois, l'action a en effet grimpé de 70%.
La succession du groupe n'est donc pas encore d'actualité, et pour le moment c'est Tim Cook qui occupe par intérim le poste vacant de Steve Jobs.

L’iPad 2 est arrivé!

C’est dans un show dont lui seul a le secret que Steve Jobs a annoncé la commercialisation de l’iPad 2 fin mars. 

Toute annonce d’un nouveau produit par Apple est un mini-événement parfaitement rôdé: la presse américaine est convoquée à San Francisco tandis que les journalistes européens convergent vers Londres, et plus précisément vers la BBC House. L’annonce de l’iPad mercredi soir n’a évidemment pas dérogé à la règle: les journalistes américains se sont regroupés au Yerba Buena Gardens Theater de San Francisco après le petit déjeuner, tandis que les européens se sont sagement assis sur les gradins d’un studio de la BBC House à Londres pour suivre une retransmission satellite de l’évènement. A 18 heures précises, heure de Londres, c’est à la surprise générale Steve Jobs, le big boss d’Apple, qui apparaît sur scène. Le fondateur d’Apple s’est pourtant provisoirement retiré des affaires pour raison de santé en fin d’année dernière. "J’ai travaillé longtemps sur ce produit et je ne voulais pas manquer cet événement", explique-t-il sous les applaudissements.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, Jobs rend public les derniers résultats d’Apple: plus de 200 millions de clients ont ouvert un compte [un Apple ID, dans le jargon de la compagnie] permettant d’acheter des applications, des morceaux de musique ou des livres électroniques. 100 millions d’iPhone ont été vendus depuis son lancement en 2007. Plus de 350.000 applications sont disponibles sur l’App Store, la boutique en ligne d’Apple, dont 65.000 spécifiquement pour l’iPad. Enfin, la vente de livres électroniques est un succès, plus de 100 millions d’exemplaires ayant été téléchargés en moins d’un an. De quoi expliquer l’éclatant sourire de Jobs lors de son arrivée sur scène…

L’iPad 2: plus rapide, plus léger, plus fin

Après ces préliminaires, les choses sérieuses commencent avec l’annonce de l’iPad 2, à qui incombe la lourde tâche de succéder au modèle initial. "Comment améliorer un produit dont nous avons vendu plus de 15 millions d’exemplaires? Tout simplement en le rendant plus rapide, plus léger et plus fin!", explique Jobs sous les applaudissements des journalistes américains. Ainsi, l’épaisseur de l’iPad 2 passe de 13.4 à 8.8 mm (le rendant plus fin que l’iPhone 4) et il pèse désormais pèse 601 grammes, soit un allègement de 15%. Côté puissance, Apple a opté pour l’A5, un processeur maison doté de deux cœurs le rendant deux fois plus rapide, et pour une carte graphique huit fois plus véloce. De quoi donner des ailes aux développeurs de jeux ou d’applications gourmandes! Autre nouveauté attendue, l’apparition de deux caméras: la première, située à l’arrière, fait office d’appareil photo ou de caméra. La seconde, située sur la face avant, autorise la visioconférence. L’iPad 2 l’exploite avec FaceTime, le logiciel de visioconférence d’Apple, déjà présent sur les Mac et sur l’iPhone. Le tout pour un prix quasi-identique à celui de l’iPad, allant de 500 à 800 euros selon les modèles, et une disponibilité européenne au 25 mars (11 mars aux USA).
Pour exploiter la puissance de l’iPad 2, Apple propose au téléchargement iMovie, le logiciel de montage déjà disponible sur Mac et iPhone. Cette version est dotée de raffinements supplémentaires, comme une gestion simplifiée du montage et de l’audio multipiste. Autre nouveauté, le portage de GarageBand, le logiciel de création musicale d’Apple, sur l’iPad. Les deux applications seront disponibles en téléchargement dès le 11 mars pour 3.99 euros chacune.
Las but not least, Steve Jobs a annoncé deux accessoires pour l’iPad 2: un adaptateur HDMI qui permet de le brancher à une télé HD et – plus original – le Smart Cover. Celui-ci se fixe à l’iPad 2 grâce à un mécanisme aimanté et protège efficacement l’écran. Mieux encore, le Smart Cover fait office de support et incline l’appareil afin de faciliter le visionnage de films ou la saisie de texte sur l’écran tactile. Étonnamment, Steve Jobs a accordé près de 15 minutes à la présentation du Smart Cover. Comme quoi les détails comptent vraiment chez Apple…

L'armée de Kadhafi: La menace fantôme

Alors que le bilan des affrontements en Libye s'élèverait à 6.000 morts ce mercredi, Mouammar Kadhafi a promis un bain de sang en cas d'intervention américaine. Cette dernière apparaît toutefois très hypothétique alors que le dirigeant libyen voit son armée se réduire de jour en jour. 

Mercredi midi, Mouammar Kadhafi s'est exprimé devant ses partisans, réunis dans une salle de cérémonie publique à Tripoli. Lors de cette intervention, retransmise par la télévision officielle, le dirigeant libyen se montre sans concessions. "Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'Otan", menace-t-il alors que la marine américaine effectue depuis mardi des mouvements en mer Méditerranée. Le Guide libyen a-t-il seulement les forces nécessaires pour résister aux insurgés, voire à d'éventuelles forces étrangères? Il semble le croire, assurant qu'il "mourra en martyr" dans une interview à des journalistes de la chaîne américaine ABC, retransmise lundi.
"Les insurgés libyens conquièrent rapidement villes et ports pétroliers et il semble y avoir une débandade dans les rangs de l'armée officielle", constate Didier Billion, spécialiste d'Afrique du Nord à l'Iris (*) interrogé par leJDD.fr, qui nuance toutefois: "Il est impossible de déterminer les troupes qui restent autour de Kadhafi." Egalement joint par notre site, Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, est, lui, plus affirmatif: "Seul un petit nombre de régiments des forces terrestres sont encore fidèles à Mouammar Kadhafi, et les forces aériennes et navales sont clairement out." Selon cet expert en doctrines militaires, l'armée officielle ne totaliserait pas plus de 75.000 hommes –pour une population totale de plus de six millions d'habitants. "Il s’agit donc de quelques hommes, de pick-up et de kalachnikovs, ce qui ne représente pas grand-chose", ajoute Yves Boyer.

"Le dirigeant libyen n'est plus audible"

Le rapport de force, de moins en moins en faveur du clan Kadhafi, n'empêche pas les violents affrontements de continuer. Un bilan provisoire, révélé mercredi par la Ligue libyenne des droits de l'Homme, s'élève à 6.000 morts en seize jours. Et les insurgés semblent dans une dynamique ascendante, de nouvelles villes étant encore tombées dans leurs mains mercredi matin. Mouammar Kadhafi conserve quelques cartes, dont son discours anti-impérialiste avec lequel il espère rallier la majorité de la population, hésitante sur le camp à soutenir. "Mais le dirigeant libyen n'est plus audible par cette majorité", écarte Didier Billion qui assure que "le bonhomme, qui n'a rien d'un fou car il est responsable de ses actes, ne maîtrise plus rien".
Quant à une éventuelle intervention américaine, elle semble purement hypothétique. "Barack Obama ne veut pas retomber dans les démons de son prédécesseur, George W. Bush, qui a empêtré les Etats-Unis dans les bourbiers afghan et irakien", analyse encore Didier Billon. Selon le chercheur de l'Iris, la posture de la Maison blanche est "surtout adressée à la communauté internationale", afin de démontrer que son pays se trouve au côté des soulèvements démocratiques. De la rhétorique, tout comme celle de Mouammar Kadhafi qui se sert des déclarations américaines pour tenter de redorer son image.

Racines chrétiennes, bourgeons musulmans




Plus de conseiller au numéro demandé

Didier Lombard, c'est celui qui vient de déclarer : « France Télécom, c'est tout pour moi. » Si l'ancien président de l'opérateur historique n'avait renoncé in extremis, devant la polémique qui enflait et s'annonçait dévastatrice, à son poste de conseiller spécial, on aurait pu ajouter : tout, n'importe quoi et une quasi affaire d'État. Tentons de résumer. Didier Lombard était à la tête de France Télécom lorsque l'entreprise a connu sa crise sociale la plus profonde, née d'une politique de modernisation certes nécessaire mais menée à marche forcée, de façon dogmatique, et marquée par une vague de suicides. En pleine polémique, dans une période de souffrances pour les familles et les salariés, il avait eu cette phrase malheureuse, insoutenable, sur « la mode du suicide ». Le ressentiment à son égard est vivace. Alors que le changement opéré suppose de rétablir un climat de confiance avec le nouveau management, voilà que le Pdg du fiasco social se mitonnait une pré-retraite dorée. Un costume XXXL taillé sur mesure qui, selon des estimations, lui aurait garanti 500 000 euros de salaire brut annuel. Sans compter que ce strapontin lui aurait permis d'exercer ses stock options à un niveau mieux valorisé que le cours actuel des actions. Une position exorbitante qui ne pouvait que susciter colère et incompréhension, et causer un traumatisme supplémentaire. Ce n'était évidemment pas une question de droit mais de morale, d'éthique. Sous la pression des syndicats et du ministre du Travail, il jette l'éponge. Fort bien. Cette sortie d'un « grand » PDG n'est pas très digne. Rien de dramatique, toutefois, pour Didier Lombard. Il se consolera avec sa retraite chapeau cumulable avec sa retraite de fonctionnaire et les cachets liés à ses autres mandats.

Amateurisme

L’affaire d’espionnage médiatisée par Renault est en train de tourner en eau de boudin. Alors que le PDG Carlos Ghosn disait, le 23 janvier dernier, ses « certitudes » quant à la culpabilité de trois hauts dirigeants qu’il venait de faire licencier, son numéro 2, Patrick Pelata, a été contraint de reconnaître piteusement que Renault avait peut-être été « victime d’une manipulation ».

En d’autres mots, les trois cadres désignés à la vindicte populaire sont fondés à clamer qu’ils ont été renvoyés sans preuve, et même sans enquête sérieuse. Renault les accusait de détenir des comptes en Suisse ou au Liechtenstein. Les investigations officielles — engagées après leur licenciement ! – sont en passe de démontrer que c’est faux, et l’enquête interne du constructeur fait de plus en plus penser à une BD des Pieds Nickelés. Elle a été déclenchée après la réception d’une lettre anonyme et confiée à un cabinet privé, qui a lui-même sous-traité le travail. Le gouvernement et la police n’ont été avertis qu’à la fin des « investigations », ce qui est d’autant plus stupéfiant que l’État possède 15 % du capital de Renault, et que la Chine était accusée de vouloir voler les secrets industriels et économiques français. Snober le service de contre-espionnage quand on soupçonne la deuxième puissance mondiale de fouiller dans les affaires de la nation, il faut le faire !

Carlos Ghosn a longtemps été présenté comme un patron de génie. S’est-il cru invincible et infaillible ? Son imprudence dans ce dossier mal ficelé écorne gravement son autorité. Elle risque aussi de coûter très cher, et pas seulement à Renault. La Chine a joué les vierges outragées dès janvier. Elle ne laissera pas passer des accusations non prouvables. Si celles-ci font pschitt, Pékin ne manquera pas de se rappeler au bon souvenir des investisseurs et des hommes politiques français…

Que ce soit sur le plan diplomatique ou industriel, Paris multiplie décidément les bourdes : analyses superficielles, arrogance, impulsivité, effets d’annonce, amateurisme sont de mise chez nombre d’hommes politiques et de décideurs économiques. Pourquoi ? Sans doute parce que, du jet privé de Michèle Alliot-Marie à l’enquête parallèle de la direction de Renault, il y a une même désinvolture dans l’application des règles républicaines. Et ne parlons pas de la morale…

L’islam, une «priorité» qui inquiète

C’est une certitude : la place de l’islam en France est une question qui intéresse les Français. Rien que de très naturel, en vérité, puisqu’elle touche à l’image qu’ils se font de leur nation et d’eux-mêmes. Mais les mêmes enquêtes d’opinion qui établissent ce constat mettent aussi en évidence que le sujet est loin d’être considéré comme prioritaire dans le large éventail des préoccupations de la société. Comme si le pays portait sur lui un regard beaucoup plus détaché — on dirait presque, plus serein — que le personnel politique.

La confirmation, hier, par Jean-François Copé de la volonté de l’UMP d’organiser un débat, le 5 avril prochain ne peut que nourrir des inquiétudes sur les passions qu’une telle séquence pourrait réveiller. Ce sera une discussion « constructive », a juré le secrétaire général du mouvement, soucieux de déminer le terrain. Mais personne n’est dupe du nouvel intitulé de la consultation qui se prévaut de « moderniser la laïcité » : la deuxième religion de France est bel et bien visée et le débat a toutes les probabilités de la stigmatiser.

Cette crainte n’est pas seulement le fait de bonnes âmes humanistes, ni même l’exclusivité de l’opposition, loin de là. Elle est remontée jusqu’au sommet de l’État. Le Premier ministre a déclaré qu’il s’opposerait à une dérive électoraliste du débat qui jetterait l’anathème sur nos concitoyens musulmans. Difficile de faire plus sceptique… Avant lui, Alain Juppé avait clairement affiché son rejet d’une discussion qui, selon lui, est condamnée à déraper. De très nombreux députés de la majorité se disent ouvertement choqués par l’utilisation d’une telle thématique. Et chacun le sait bien : au final, c’est le discours d’exclusion porté par Marine Le Pen qui risque de profiter de la situation.

Le timing politique plaide pour ce scénario sombre… et en montre tous les dangers. Parler d’islam comme d’un problème à un an de la présidentielle et à deux petites heures de ces pays du Maghreb qui se libèrent, cela relèverait presque d’une certaine provocation à l’égard du monde arabe. Oui bien sûr, la consolidation d’un islam de France, comme l’a personnellement voulu le président de la République est tout à fait souhaitable, mais il passe d’abord par des mesures de reconnaissance — qui figuraient déjà dans le rapport Stasi — et non de méfiance. Il n’y aurait pas de prière dans les rues s’il y avait suffisamment de constructions de mosquées, portées par des élus courageux ou lucides et souvent freinées par les réticences de certains Français. Quant à la formation d’imams français, elle est bien évidemment nécessaire même si elle ne réglera pas, à moyen terme, le problème des prêches fondamentalistes, aujourd’hui extrêmement marginaux… et réprimés.

On marche sur des œufs. Raison de plus pour éviter à tout prix de mettre de gros sabots.

Première greffe mondiale d'une bronche artificielle à Paris

Cette greffe réalisée en octobre 2009 a permis d'éviter l'ablation complète du poumon chez un patient de 78 ans atteint de cancer du poumon.

Le secret était bien gardé depuis près de 3 ans. Une bronche artificielle a été greffée avec succès chez un patient de 78 ans atteint de cancer du poumon, une première mondiale, a annoncé l'AP-HP. Cette innovation chirurgicale, réalisée le 28 octobre 2009 par une équipe de l'hôpital Avicenne (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), "a permis non seulement d'ôter la lésion cancéreuse avec des marges de sécurité plus importantes, mais aussi d'éviter l'ablation complète prévue du poumon, intervention comportant un très haut risque de mortalité postopératoire", a indiqué l'AP-HP. 

Le patient "va très bien", a précisé le Pr Emmanuel Martinod, chirurgien thoracique et vasculaire, qui a réalisé l'intervention. La bronche artificielle est constituée d'un tissu biologique (tissu aortique) renforcé par une structure métallique interne (stent). La greffe de tissu aortique, préservé par le froid et disponible dans une banque de tissus, présente l'avantage de ne pas nécessiter de médicaments anti-rejet, contre-indiqués dans les cancers.
Les travaux expérimentaux ont été réalisés dans le laboratoire de Recherche biochirurgicale du Pr Alain Carpentier. "Notre démarche repose sur 10 années de recherche", a souligné le Pr Martinod, estimant néanmoins "qu'il faut rester très prudent". Une étude sur 20 à 30 patients doit démarrer ce mois-ci pour confirmer ce premier résultat qui fait l'objet d'une publication dans la revue The Annals of Thoracic Surgery. Une conférence de presse est prévue jeudi à 14h30 à l'hôpital Avicenne à  Bobigny, en présence du Pr Martinod, du Pr Dominique Valeyre (chef du pôle  hémato-onco-thorax) et du Pr Carpentier. 

François Pérol

Le patron du groupe Banque Populaire Caisses d'Epargne, mécène du monde de la bande dessinée, aurait certainement préféré que sa fréquentation du juge soit réservée à l'album de Lucky Luke du même nom. L'accusation de prise illégale d'intérêts sur laquelle doit statuer aujourd'hui la cour d'appel de Pari constitue pour lui un grain de sable malvenu dans une carrière jusque-là aussi bien huilée que les rouages d'une pendule de bureau ministériel. C'est quand il exerçait l'influente fonction de secrétaire général adjoint de l'Elysée que cet inspecteur des finances a eu à traiter le dossier de l'établissement dont on lui a ensuite confié les rênes, nomination qui lui vaut maintenant de se voir accuser de mélange des genres. Le brillant esprit faussement nonchalant qui a aligné Sciences po, HEC et l'ENA, dont il est sorti major, avait déjà alterné dans son parcours le service de l'Etat avec celui de l'économie privée, puisque, après avoir effectué ses premières armes au Trésor, il a été associé-gérant de Rothschild & Cie. Il fut aussi le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à Bercy et cultive l'empathie avec le chef de l'Etat jusqu'à faire de lui d'excellentes imitations. Auditeur fidèle de la radio Rire et Chansons, le fils de médecin qui affectionne les plaisanteries de carabin pousse volontiers lui-même la chansonnette en l'honneur de Dalida ou Joe Dassin. Il s'adonne aux randonnées alpestres près de son chalet de la Tarentaise, histoire d'oublier un peu en fréquentant les marmottes ses soucis à l'Ecureuil .

Wall Street 1 -NFL 0

Lorsque les temps sont durs, il vaut mieux être trader que sportif de haut niveau aux Etats-Unis. Le bras de fer engagé depuis de longues semaines entre les propriétaires des clubs de football américain et leurs joueurs en témoigne. Au coeur de l'épreuve de force, l'acceptation par les stars de la NFL d'une certaine modération salariale pour tenir compte de la moindre croissance des recettes. La partie est loin d'être gagnée. Et si aucun compromis n'est trouvé d'ici à ce soir, la prochaine saison risque d'être annulée, entraînant dans son sillage les autres sports professionnels, basket en tête. Dans ces conditions, la fermeté des dirigeants face à des divas extrêmement bien payées - Kobe Bryant, le joueur le mieux rémunéré de la NBA culmine à 25 millions de dollars par saison -n'en a que plus de valeur.

Et l'on se prend à rêver que les patrons des grandes banques américaines aient été aussi bien inspirés au lendemain de la crise financière. Car, enfin, si le sport pro et la haute finance appartiennent à des univers complètement différents, les principes qui les régissent ne sont pas finalement si éloignés. Dans les deux cas, on trouve un nombre restreint de « franchises » qui s'arrachent à prix d'or des stars à la carrière relativement courte au regard du régime commun. Surtout, à Wall Street comme sur les parquets ou sur les terrains de football, le partage de la valeur entre actionnaires et salariés n'est pas un vain mot. Après l'effondrement de l'URSS et la conversion de la Chine communiste à l'économie de marché, le sport professionnel américain et les « floors » de Manhattan sont même parmi les derniers vestiges du collectivisme, dans lequel le salarié a droit à une part importante de la rente générée.

Mais les stars du sport américain sont manifestement moins douées que leurs homologues de la finance pour défendre leurs acquis sociaux. A moins que les intérêts des dirigeants de Wall Street et ceux de leurs traders n'aient été convergents sur cette question. Une chose est sûre, la volonté politique existait. Portée par les Européens, la question du plafonnement des bonus était sur la table lors du G20 de Londres en avril 2009. Elle a été balayée au profit d'un simple encadrement des rémunérations des traders. Une contrainte que les banquiers américains appliquent, de l'avis général, avec un zèle très modéré.

Alain Mic est l'invité politique de Christophe Barbier



Le commentaire politique de Christophe Barbier



Quand le monde arabe met Pékin sous pression


Et si les révolutions du monde arabe finissaient par faire bouger la Chine ? Vingt et un ans après le massacre de Tian'anmen, c'est la question que se posent de plus en plus d'observateurs occidentaux. Il n'est pas étonnant qu'elle refasse surface : voir vaciller les fondations politiques de ce colosse à l'ascension fulgurante représenterait sans doute un soulagement pour l'ensemble des démocraties d'Europe ou d'Amérique, déstabilisées devant cette Chine dont le modèle autoritaire s'est révélé, jusqu'à présent, diablement efficace. C'est parce qu'un tel biais idéologique vient parasiter le débat qu'il semble essentiel de se pencher sur le cas de la Chine avec prudence. Malgré d'incontestables tensions dans la société chinoise, rien ne permet de postuler l'existence d'un risque insurrectionnel élevé. Mais, paradoxalement, tout prouve que le pouvoir chinois n'a pas tort d'avoir peur.


L'avenir du régime en place dépendra pour beaucoup du degré d'inégalité dans la société chinoise. Celui-ci atteint actuellement 0,47, selon le coefficient de Gini, qui le mesure. C'est plus que la barre du 0,4, considérée comme potentiellement dangereuse. Cette diversité extrême des niveaux socio-économiques a même été, jusqu'à présent, une condition sine qua non du développement chinois : la Chine ne serait pas devenue la deuxième puissance économique mondiale sans sa main-d'oeuvre peu onéreuse. Or, aujourd'hui, les plus démunis font face à une inflation qui rogne substantiellement leur pouvoir d'achat. Jusqu'où peut-on laisser les pauvres s'appauvrir lorsque les riches sont déjà extrêmement riches ? Preuve de l'importance du sujet, le Premier ministre chinois en a fait son thème principal dans ses interventions médiatiques.


La corruption des fonctionnaires locaux n'arrange pas les choses. Elle provoque chez le petit peuple une exaspération perceptible. Cette situation génère de nombreuses tensions. Grâce à un contrôle des médias très serré, Pékin parvient à éviter que les manifestations ou les révoltes, toujours localisées, ne fassent tache d'huile. Mais celles-ci sont fréquentes, et le fait que le gouvernement ait cessé, depuis plusieurs années, d'en publier le nombre, donne précisément à penser qu'elles sont en augmentation. Il y a quelques mois, des internautes s'étaient livrés à un recensement exhaustif des lieux de résistance à des expropriations abusives, et avaient ainsi dressé une carte légendée de la Chine qui a connu un réel succès sur le Web.


Mais en rester à ce constat ne suffit pas. Inégalitaire, la croissance chinoise ? Certes. Mais tout de même inclusive. Plus de 300 millions de gens sortis de la pauvreté : voilà une autre réalité qu'il ne faut pas occulter. Contrairement à l'Egypte, la Chine ne compte pas, parmi ses jeunes diplômés, des armées de chômeurs. Dans le pays, avoir un bon diplôme est le plus souvent la garantie de bénéficier du système. En outre, la politique de l'enfant unique s'avère être une chance pour le pouvoir. La jeunesse est d'autant moins désoeuvrée... qu'elle n'est pas pléthorique. Les tentatives de manifestation à Pékin mobilisent, pour l'heure, plus de policiers que de protestataires. Il ne flotte pas aujourd'hui, dans les rues de la capitale, le parfum d'aspiration à la liberté que décrivent ceux qui ont vécu le 4 juin 1989 à Pékin. Pour preuve, cette conversation surprise récemment dans un groupe de trentenaires, l'un expliquant aux autres que des dictateurs venaient d'être renversés dans le monde arabe. La conclusion de l'un d'eux devant les violences qu'ont connues ces pays ? « Tout de même, quelle chance d'être en Chine ! »


Depuis plusieurs semaines, pourtant, il est manifeste que le pouvoir s'inquiète. Dans la presse, les éditos se répondent, l'un remettant en question la notion de justice, concept « occidental », quand l'autre appelle à des réformes profondes, pour tenir compte des « changements radicaux » qui ont affecté la société. Le président, Hu Jintao, a récemment exhorté les cadres du parti à tout faire pour réduire les inégalités. Plus récemment, c'est le dispositif répressif qui a été renforcé, notamment pour les journalistes étrangers, dont l'un a même été battu.


Pourquoi une telle inquiétude ? Probablement parce que les événements du monde arabe ont agi comme un électrochoc à Pékin. Plus précisément, ils semblent avoir rendu plus vif que jamais le débat entre les tenants de l'ouverture et ceux qui considèrent, au contraire, que celle-ci serait synonyme de déclin, à l'image de l'URSS des années 1980. Les premiers s'étaient retrouvés isolés, il y a quelques mois, lorsque leur chef de file, le Premier ministre, Wen Jiabao, avait milité sur CNN pour des réformes politiques, et avait été censuré dans son propre pays. La légitimité de leur position est aujourd'hui renforcée. De fait, si la probabilité d'une émeute de la faim semble relativement faible tant que l'économie reste sur de bons rails, celle d'une distance croissante entre le pouvoir et le peuple, elle, est très forte. A mesure que la société chinoise se modernise, l'anachronisme de son appareil politique apparaît de plus en plus patent. Comment devenir une société avancée, réactive au monde et à ses nouveaux outils technologiques lorsqu'ils sont verrouillés ? Comment empêcher une population de plus en plus voyageuse d'aspirer à ce qu'elle observe ailleurs ? Comment développer la créativité dans un système où les idées sont encadrées ? Que Pékin le veuille ou non, l'équation chinoise est aujourd'hui la suivante : engager dès maintenant une réforme politique progressive, ou s'exposer à un divorce avec le peuple, qui, à long terme, pourrait se révéler explosif.

Les chefs d'entreprise plaident pour un retour aux 39 heures

Selon un sondage Viavoice, les trois quarts des dirigeants souhaitent revenir à une durée légale du temps de travail de 39 heures. Ils ne sont, en revanche, qu'un gros tiers à se déclarer favorables à la mise en place d'une TVA sociale

Créant de profondes divisions à droite comme à gauche, la réouverture du débat sur les 35 heures avait animé la classe politique en début d'année. Les chefs d'entreprise ne souhaitent visiblement pas que ce débat se referme. Selon un sondage réalisé par Viavoice pour l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (l'ACFCI), Grant Thornton et « Les Echos », 73 % des dirigeants interrogés disent « préférer » que la durée légale hebdomadaire du travail repasse à 39 heures. Inversement, ils ne sont que 22 % à souhaiter un maintien des 35 heures.
Que les chefs d'entreprise dénoncent les 35 heures n'est, en soi, pas vraiment étonnant. « Cela répond à la volonté persistante de promouvoir la valeur travail, à l'idée que la France doit se retrousser les manches dans la compétition mondiale », analyse François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice.
Plus surprenant est la proportion élevée des dirigeants à vouloir réhabiliter les 39 heures. Et ce alors que cinq lois ont assoupli les 35 heures (loi Tepa de 2007 sur la défiscalisation des heures supplémentaires, loi de 2008 autorisant à fixer la durée du travail par accord collectif, etc.), faisant d'ailleurs dire à certains hommes politiques de tous bords que les 35 heures n'existaient plus.
Sauf que, « au-delà de la posture idéologique des dirigeants, l'adhésion massive pour les 39 heures répond également à des préoccupations très pragmatiques de patrons de petites sociétés, pour qui les 35 heures peuvent être considérées comme des sources de perturbation dans l'organisation du travail », poursuit François Miquet-Marty. Le sondage a été réalisé sur un échantillon représentatif d'entreprises de cinq salariés et plus. Or, beaucoup de PME sont concrètement restées aux 39 heures. Les DRH des grandes entreprises, qui ont signé il y a dix ans des accords de réduction du temps de travail accompagnés d'une flexibilité accrue, sont beaucoup moins enclins à une évolution de la durée légale. La réhabilitation des 39 heures est « évidemment séduisante pour la performance des entreprises mais il convient néanmoins de bien appréhender le risque de négociations syndicales que cette réforme peut entraîner », met ainsi en garde Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton.

Préoccupés par la conjoncture

Les chefs d'entreprise sont nettement plus circonspects sur la « TVA sociale » pour alléger le coût du travail. Une majorité des sondés (53 %) ne souhaite pas de modification du mode de financement de la Sécurité sociale, tandis que 38 % plaident pour que celle-ci soit « financée également par une augmentation de la TVA ». La proposition de Jean-François Copé de relever la TVA pour diminuer les charges sur le travail avait là encore suscité un tollé au sein de la majorité. Le chef de l'Etat a renvoyé le débat à 2012, considérant néanmoins que la question du financement de la protection sociale reste incontournable.
Sur la conjoncture, les patrons restent préoccupés : 59 % (- 3 points par rapport à décembre) se disent encore « directement touchés » par la crise et près des deux tiers (63 %) repoussent la « vraie » sortie de crise au-delà de 2012. Certes, les entrepreneurs sont plus nombreux à se dire confiants pour l'emploi (36 %, + 7 points en trois mois), mais ils s'inquiètent de plus en plus de l'inflation, la hausse du prix des matières premières pesant sur les coûts de production.

35 heures : la voix des PME

Que les 35 heures ne soient pas populaires parmi les dirigeants d'entreprise n'est pas vraiment une information. Qu'ils soient massivement, à plus de 70 %, en faveur d'un retour aux 39 heures, comme il ressort du sondage ViaVoice que nous publions (voir plus haut), surprendra en revanche tous ceux qui avaient cru percevoir une certaine résignation du monde patronal aux 35 heures. Mais c'est cette surprise qui est surprenante ! Car, en réalité, chez les dirigeants de PME, sous la pression d'une concurrence sans cesse plus acérée, avec le casse-tête que sont la gestion du temps de travail ou des RTT -casse-tête que les amendements successifs à la loi Aubry n'atténuent qu'en partie -les 35 heures ne sont jamais « passées ». Les chefs d'entreprise ont saisi l'occasion pour sortir d'un non-dit trop vite considéré comme une forme d'acquiescement.

Une fois de plus, on voit dans la gestion de ce dossier les effets pervers d'une perception de l'économie influencée à l'excès par les grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont à la fois les effectifs et les moyens pour s'être peu à peu accommodés des 35 heures, au point souvent de préférer aujourd'hui ne pas rouvrir la boîte de Pandore de la durée légale du travail. Dans les PME, en revanche, les aménagements de la loi Tepa, avec la défiscalisation des heures supplémentaires, révèlent plus crûment leur vraie nature : celle d'un pis-aller. Dans une vie de dirigeant, dans laquelle la quête de performance, de productivité, de marchés ne souffre pas le compromis, subir depuis plus de dix ans une politique du moindre mal est une anomalie, sinon une aberration. Nicolas Sarkozy a eu beau affirmer en début d'année que « les 35 heures uniformes et obligatoires ont disparu », le Medef peut bien souligner que la réforme des 35 heures « ne figure pas à l'agenda » du dialogue social, le temps est sans doute venu de refuser plus nettement la succession d'Henri Queuille et sa fameuse devise : « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » Certes, un tel dossier ne se rouvre pas à la hussarde. Ne serait-ce qu'en raison de la difficulté à reparler de temps de travail sans s'interroger sur les rémunérations et sur les charges. Mais il apparaît de plus en plus nettement que le débat présidentiel se focalisera sur le triptyque compétitivité des entreprises-maîtrise des dépenses publiques-pouvoir d'achat. Contourner encore longtemps la pierre d'achoppement des 35 heures, ce serait exclure les PME de ce débat national.

Théorie « économique » de la révolution


La révolution tunisienne a été exceptionnelle à deux titres. Tout d'abord, elle a révélé un mécontentement populaire d'une ampleur insoupçonnée, sans complot préalable ni dimension autre, idéologique ou religieuse. Ensuite, cette révolution s'est exportée très rapidement et presque à l'identique dans plusieurs pays. Face à des événements aussi improbables, les économistes ont fait preuve d'une surprenante réserve, oubliant qu'il existe tout un ensemble de travaux consacrés à la « théorie économique de la révolution », dont les analyses sont très pertinentes sur au moins trois points :


Le caractère politiquement déstabilisant de la croissance. La Tunisie et l'Egypte, premiers pays concernés, font partie des pays arabes dont la croissance a été la plus forte et la plus régulière dans les années 2000 (avant la crise). Dès 1963, un auteur célèbre, Mancur Olson, a appelé l'attention sur les aspects politiquement déstabilisants d'une croissance longue : premièrement, elle bouleverse les structures économiques, ce qui multiplie le nombre des gagnants et des perdants ; deuxièmement, elle fait naître des anticipations très optimistes, qui, en cas de ralentissement, impliquent des réajustements douloureux ; troisièmement, elle accroît les attentes de la population vis-à-vis du gouvernement.


La transformation d'un mécontentement populaire en révolte de masse dans une autocratie est exceptionnelle. Selon Gordon Tullock, autre auteur célèbre, les révolutions sont très rares et leurs chances de l'emporter sont a priori très faibles. Elles peuvent en effet s'analyser comme la fourniture privée d'un bien public : un individu sait qu'il en bénéficiera même s'il ne participe pas aux actions révolutionnaires -il n'a donc aucun intérêt « rationnel » à le faire, compte tenu des risques personnels que cela implique. De plus, les gouvernements ont par définition un avantage considérable quant à l'usage de la violence (à condition qu'ils en assument les conséquences). Les autocraties ne peuvent alors être renversées que si une dissension a lieu à l'intérieur de la classe dirigeante, comme cela s'est produit en Tunisie, en Egypte ou en Libye (même si dans le cas présent les problèmes internes à la classe dirigeante ont été plus une conséquence qu'une cause des manifestations initiales).


Le caractère imprévisible des révolutions dans les régimes autocratiques a des raisons précises. Un troisième auteur important, Timur Kuran, inspiré par l'expérience de la révolution iranienne (1978-1979), s'appuie sur une distinction ingénieuse entre les préférences privées et les préférences publiques pour expliquer pourquoi « une étincelle peut mettre le feu à toute une prairie » (Mao Tse Toung). Dans un régime autocratique, afficher ses vraies préférences est très risqué. Les individus vont alors révéler des préférences publiques « stratégiques », c'est-à-dire plus en accord avec la pensée officielle. Toutefois, quand l'écart entre préférences privées et préférences publiques dépasse un certain seuil, un réajustement brutal se produit. La différence entre préférences privées et préférences publiques disparaît. La plupart des individus constatent alors qu'ils partagent les mêmes aspirations. L'effet de surprise s'explique donc simplement par le fait que, dans une autocratie, personne ne dispose d'une information correcte sur les vraies préférences des individus - ni le gouvernement, ni l'opposition, ni la population.


Il y a enfin un quatrième point qui, lui, n'est pas intégré dans la théorie : le rôle joué par une autre « révolution », celle de l'information et du multimédia. Déjà, lors de la chute du mur de Berlin, on avait souligné l'impact de la télévision ouest-allemande en Allemagne de l'Est. Certes, les effets en cascade ne sont pas en soi des phénomènes nouveaux. Ils s'expliquent en général, très simplement, par des processus d'imitation : ce qu'un pays est parvenu à faire, un autre peut espérer le reproduire. Mais, avec l'Internet, les satellites et les téléphones mobiles sophistiqués, on peut maintenant transmettre n'importe quel type d'information n'importe où. Cela permet non seulement d'envoyer des témoignages à l'ensemble de la planète mais aussi de coordonner « en direct » l'action des manifestants, comme des armées en opération - et cela de façon quasi anonyme.

Le coup médiatique d'Eric ZEMMOUR à l'UMP

Hervé Novelli, secrétaire général adjoint de l'UMP et organisateur de la convention nationale des réformateurs libéraux hier sur le thème « Les normes vont-elles tuer les libertés des Français ? De l'air ! », avait convié hier le polémiste Eric Zemmour, très applaudi, à converser sur la liberté d'expression. Une présence qui a suscité une controverse : Eric Zemmour a été condamné le 18 février pour « incitation à la haine raciale » et a décidé mardi de ne pas interjeter appel. Sa venue « a fait un buzz médiatique », admettait hier Hervé Novelli, pas mécontent de son effet. « De toute façon, les cartons étaient déjà imprimés », soufflait-il la semaine passée. « Je n'ai pas pris ma carte à l'UMP, je suis simplement venu réfléchir et m'expliquer devant des élus pour dire combien la libre expression est aujourd'hui menacée par une judiciarisation liberticide », a expliqué aux « Echos » Eric Zemmour, visiblement agacé par « ces apprentis maccartistes qui demandent [sa] tête tous les jours ». Le journaliste, aux propos parfois repris dans les milieux extrémistes, confiait il y a peu : « Personne ne me récupère. » A qui profitera cet attelage d'un soir ? Face
à la polémique, Jean-François Copé a dû monter au créneau pour défendre sa présence.

Clochers


Monsieur Wauquiez est le bon élève de notre gouvernement - pardon: le meilleur élève. Assis au premier rang de la classe, il suit les désirs du maître, notre Président, et souvent les précède. Ainsi, devant le recevoir aujourd’hui dans sa ville du Puy-en-Velay, il a anticipé l’homélie présidentielle: la France, a psalmodié Monsieur Wauquiez, «doit assumer ses racines chrétiennes». Comme il est très européen, d’ailleurs ministre en ce domaine, il avait naguère élevé semblable prière pour que nous célébrions «l’Europe des clochers», marque de notre identité. Monsieur Wauquiez a également réclamé hier que l’Europe se protège des «flux d’immigration illégaux» venus de Libye, qui menacent de venir chercher asile sous nos clochers. Infatigable, notre meilleur élève déjeunera le 8 mars, journée des Femmes, avec des femmes. Et soyez sûr que le jour de l’Aïd, il déjeunera avec des musulmans.

Urgence au Maghreb

La politique, c'est d'abord s'occuper des hommes. Et même si les politiques l'oublient parfois, les hommes le leur rappellent. En occupant les places de Tunis ou du Caire, la jeunesse arabe a fait tomber les dictateurs. En fuyant sur les routes libyennes pour échapper à la folie irréductible de Kadhafi, les réfugiés qui se massent à la frontière tunisienne lancent un appel de détresse. Il s'adresse au monde, et à l'Europe en particulier.

Car si depuis sept semaines, l'Union Européenne (et chacun de ses membres) a été une spectatrice passive des révoltes arabes, l'urgence humanitaire la contraint à sortir de sa torpeur. En dix jours, environ 75 000 personnes ont fui la Libye vers la Tunisie, 55 000 vers l'Égypte. La plupart sont Égyptiens, mais il y aussi de nombreuses autres nationalités, notamment des migrants d'Afrique subsaharienne qui travaillaient illégalement en Libye.

Le chaos libyen a déclenché un exode massif. Ni la Tunisie ni l'Égypte ne sont, naturellement, en mesure d'y faire face. On a pu entendre, ici ou là, des responsables politiques italiens ou français mettre en avant, comme premier argument, le risque d'un exode biblique sur les côtes européennes. C'est, une nouvelle fois, mettre la peur en avant. Et, ce faisant, rater un choix plus politique des priorités.

Car la première urgence est humanitaire. Dix mille réfugiés arrivent, chaque jour, à la frontière tunisienne. Les autorités de Tunis ont d'autant plus besoin d'une aide internationale pour y faire face, que la démission du Premier ministre laisse craindre un très dangereux vide de pouvoir dans cette si délicate période de transition.

L'aide humanitaire est aussi une façon, très concrète, de prêter main forte aux démocrates tunisiens. Le scénario libyen montre clairement que l'effet dominos n'est pas écrit d'avance. Que certains pays (Tunisie, Égypte) ont une chance inespérée de pouvoir s'engager sur la voie de la démocratisation. Que d'autres (Algérie, Maroc) sont encore en deçà de la rupture, et que celle-ci peut aussi déboucher sur la violence, comme en Libye. Même si le départ de Ben Ali et la chute de Moubarak ont pu, un moment, nous faire rêver d'une Afrique du Nord libérée totalement et pacifiquement de ses autocrates, le réveil humanitaire vient de sonner.

Aider Tunis et Le Caire, c'est autant une urgence politique qu'humanitaire, pour renforcer le coin de démocratie que les jeunes arabes ont eux-mêmes créé sur l'autre rive. Car la magie de toute libération est éphémère. Sans un soutien concret, politiquement clair, aucune intervention militaire, pour empêcher Kadhafi de continuer à nuire, aucune intervention policière, pour endiguer l'immigration clandestine, ne seront légitimes aux yeux de tous ces jeunes qui ont bravé la peur pour se libérer.

Longtemps pétrifiés par l'échec de leurs prévisions et l'affichage souvent inavouable de leurs relations amicales avec les autocrates arabes, les dirigeants européens sortent enfin de leur forteresse. Pour la première fois, la Commission a, hier, clairement condamné Kadhafi. La France, par la voix d'Alain Juppé qui sera au Caire ce dimanche, affiche son choix pour le camp démocrate. On parle, ici ou là, de plan Marshall. Paris relance son idée d'Union pour la Méditerranée. Qu'importe l'étiquette. C'est par des gestes d'aide concrets que les deux rives peuvent nouer de nouveaux liens. Maintenant.

L’islam, à tort et à travers

En 2007, Nicolas Sarkozy avait réussi à “pomper” les voix du FN. Pourquoi laisser à la famille Le Pen l’immigration, la sécurité et l’identité nationale ? Avec ces trois thèmes, quitte à les mélanger un peu, le candidat victorieux bâtit son socle de campagne.

Dans la perspective de 2012, le chef de l’État veut reconduire sa tactique gagnante. N’est-ce pas dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes électorales ? D’où son idée de lancer au printemps “un grand débat sur l’islam”. Mais l’initiative, jusqu’au sein de la majorité, soulève de vives contestations. Hervé de Charette, par exemple, claironne sa “franche hostilité” et dénonce “une espèce de manipulation politique”. Ici, une bonne partie de l’UMP partage ses réserves.

Sur un sujet aussi sensible, plutôt que de parler à tort et à travers, mieux vaudrait agir. Aux uns et aux autres, on pourrait déjà commencer par appliquer les lois existantes. Les Français ne demandent rien de plus que le respect, partout, des principes républicains. Et que les religions demeurent dans la sphère privée.

Quant aux préoccupations quotidiennes, loin de porter d’abord sur le minaret, elles s’appellent chômage, retraite et précarité. Voilà le sillon que doit creuser tout prétendant à l’Élysée.

Sentant monter la grogne, M.Sarkozy annule “le débat sur l’islam” au profit “d’un débat sur la laïcité”. Habile revirement sémantique. On change le contenant pour garder le même contenu…

Les libéraux de l'UMP veulent gagner en visibilité

Les réformateurs entendent peser davantage à l'UMP, avec l'arrivée au gouvernement de l'un des leurs, Gérard Longuet.

On a dû refuser du monde ! » s'est réjoui le chef de file des réformateurs libéraux, Hervé Novelli, secrétaire général adjoint de l'UMP, pour leur convention conclue hier soir par le patron du parti présidentiel, Jean-François Copé, dans les locaux de l'Assemblée nationale. L'aile libérale de l'UMP s'est penchée deux heures durant sur la question des normes et pesanteurs administratives ou réglementaires. Qui, selon Novelli et ses amis, asphyxient la liberté des Français, et, en particulier, celle d'entreprendre.
Le mouvement d'Hervé Novelli sort d'une période d'effacement, régénéré par l'arrivée au ministère de la Défense de Gérard Longuet, son vice-président et principal ténor. « C'est bien sûr d'abord la reconnaissance de son mérite et de sa grande compétence, mais aussi celle de notre sensibilité, importante au sein de l'UMP , qui était amoindrie depuis mon départ du gouvernement », confie l'ancien secrétaire d'Etat chargé des entreprises et du commerce extérieur.

« En phase » avec Sarkozy

Hervé Novelli avait dû batailler ferme, mi-novembre, pour se faire une place au sein de l'état-major de l'UMP, menaçant même de fonder une entité dissidente à l'Assemblée. Aujourd'hui, il veut croire à son influence dans la campagne présidentielle : « Je suis persuadé que le retour aux idées de croissance va sonner ; le débat présidentiel aura besoin de notre contribution. » Pour l'heure, les libéraux, qui se félicitent du succès des auto-entrepreneurs ou de l'autonomie des universités, maintiennent le cap sur la suppression de l'ISF. « Il n'y a rien de pire que de renier ses idées », jure Hervé Novelli, « en phase », dit-il, avec Nicolas Sarkozy.
Il compte bien donner davantage de visibilité à la centaine de parlementaires de sa sensibilité, à l'identité très hétéroclite, entre les ex-RPR, les anciens UDF et les libéraux très ancrés à droite comme Christian Vanneste ou Lionnel Luca. Et refonder, ces jours-ci, la « charte d'engagement » du mouvement , pour mieux fédérer une équipe plus resserrée autour de thèmes clefs, comme la lutte contre le « fossé qui se creuse entre les Français et les élites politiques », le refus du « culte du principe de précaution » qui « tue l'initiative en France », selon le député Yanick Paternotte, numéro trois des libéraux.

Libye: Chavez en médiateur ?

Le plan de Chavez accepté par Kadhafi ?
Mouammar Kadhafi et la Ligue arabe auraient accepté le plan de paix proposé par le président vénézuélien Hugo Chavez pour mettre un terme à la crise en Libye, affirme jeudi la chaîne Al Djazira. Information démentie par la Ligue arabe, qui dit étudier le plan de paix, jugeant prématurées les annonces d'accord. Caracas propose l'envoi d'une mission de médiation internationale formée de représentants de pays d'Amérique latine, d'Europe et du Moyen-Orient pour tenter de négocier une issue entre le pouvoir libyen et les forces rebelles. Hugo Chavez s'est entretenu mardi avec le dirigeant libyen pour lui exposer son projet de réglement négocié des violences, a dit le ministre vénézuelien de l'Information, Andres Izarra. Les autorités vénézuéliennes n'ont pas fait état publiquement de la réponse du dirigeant libyen. Mais Al Djazira affirme que Kadhafi a donné son accord au plan Chavez. Et Dima Khatib, correspondante de la chaîne à Caracas, précise qu'Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, en a fait de même. Hugo Chavez, proche allié de Mouammar Kadhafi, accuse les Etats-Unis d'exagérer la situation libyenne pour justifier une invasion du pays producteur de pétrole.
Des soldats néerlandais capturésTrois soldats néerlandais ont été faits prisonniers dimanche par des hommes armés lors d'une opération d'évacuation de civils en Libye, a-t-on appris jeudi auprès du ministère néerlandais de la Défense. Selon le quotidien populaire néerlandais De Telegraaf, les trois soldats néerlandais ont été capturés par des hommes armés du colonel Kadhafi alors qu'ils participaient à l'évacuation à Syrte de deux civils, un Néerlandais et un autre Européen, menée en hélicoptère. Les soldats néerlandais ont été attaqués après l'atterrissage de  l'appareil. Les deux civils ont été remis par les Libyens à l'ambassade des Pays-Bas et ont depuis quitté la Libye, selon De Telegraaf.
Paris envoie le porte-hélicoptères Mistral La France a décidé d'envoyer le porte-hélicoptères Mistral vers la Libye pour participer notamment à des évacuations de travailleurs étrangers empêchés de rejoindre leur pays, dans le cadre des mesures décidées par l'Union européenne, a annoncé mercredi le ministère de la Défense. Le Mistral, qui se trouvait mercredi au large du Portugal, devait entrer dans la nuit ou jeudi matin en Méditerranée pour rejoindre le port de Toulon. Le porte-hélicoptères, accompagné de la frégate Georges-Leygues, devait se diriger ensuite vers les côtes libyennes. Le Mistral "a été mis à disposition pour évacuer les ressortissants étrangers en Libye dont les Etats n'avaient pas les moyens d'assurer" leur évacuation, a déclaré le président Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien à Paris avec le président sud-africain Jacob Zuma. "La marine française est dans le cadre d'une opération humanitaire", a souligné le chef de l'Etat, en dénonçant la "folie meurtrière de Kadhafi".
Les forces de Kadhafi attaquentLes forces de sécurité de Mouammar Kadhafi ont repris mercredi le contrôle de la ville de Marsa el Brega, premier signe d'une contre-offensive organisée dans l'Est de la Libye aux mains des insurgés. Dans cette région se trouve un important terminal pétrolier. Les rebelles avaient pris la ville la semaine dernière. Le terminal pétrolier de Marsa el Brega est l'un des deux plus importants de Libye, avec Ras Lanouf, tous deux étant situés dans le golfe de Syrte. La chaîne Al Arabiya a affirmé que les partisans de Kadhafi avaient également pris le contrôle de l'aéroport de la région. Des bombardements ont également été rapportés par Al Djazira à Ajdabyah, où se trouve une base militaire rebelle et une cache d'armes. 
Des soldats fidèles à Kadhafi sont aussi entrés mercredi dans Ajdabyah, grande ville de l'Est de la Libye tenue par des rebelles, rapporte Al Djazira. Une forte explosion, suivie d'un épais nuage de fumée, a aussi secoué mercredi après-midi la ville de Brega où des forces de Kadhafi menaient une contre-offensive contre les insurgés, selon un journaliste de l'AFP.
6.000 morts ?Depuis le 17 février, les violences ont fait 6.000 morts, dont 3.000 dans la seule ville de Tripoli, a affirmé mercredi à Paris le porte-parole de la Ligue libyenne des
droits de l'homme, Ali Zeidan.
Les rebelles demandent une intervention militaire étrangère contre les mercenairesLa coalition anti-Kadhafi a officiellement sollicité une intervention militaire étrangère contre les mercenaires. "Nous appelons les Nations unies et tout pays qui soutient la Révolution du 17 février à lancer des frappes aériennes sur les sites et positions des mercenaires dont il est clair qu'ils sont utilisés contre les civils et le peuple libyen", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'insurrection, Abdelhafez Ghoqa.

Intervention étrangère ? La France s'y opposeLa France a réaffirmé mercredi son opposition à une opération militaire, qui risquerait de "ressouder contre le nord de la Méditerranée les peuples arabes". "Nous avons fait part de nos réticences" lors d'une réunion mercredi à Bruxelles des ambassadeurs des pays membres de l'Otan, a déclaré le chef de la diplomatie Alain Juppé. "En revanche, il est possible de continuer à planifier par exemple une zone d'exclusion aérienne à condition qu'elle ne soit activée que sur une décision du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il dit. Alain Juppé a aussi indiqué que la première cargaison d'aide humanitaire française était en cours d'acheminement vers la ville libyenne de Benghazi. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se réunissent ce mercredi au Caire pour débattre d'un projet de résolution rejetant l'idée de toute intervention militaire étrangère en Libye.
Des millions d'aide débloquésLe Programme alimentaire mondial (PAM), agence de l'ONU, a annoncé mercredi un plan d'aide alimentaire d'urgence de 38,7 millions de dollars (28 millions d'euros) pour 2,7 millions de personnes en Libye, en Egypte et en Tunisie.