L'ancien ministre de la défense et président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement, a affirmé qu'il envisageait d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012, dans un entretien publié vendredi par France-Soir. "Si j'envisage d'être candidat, c'est parce que les circonstances sont gravissimes et qu'il faut faire 'bouger les lignes'. La France va mal", a estimé le sénateur du territoire de Belfort.
"C'est bien beau de dire qu'on va retarder l'âge de départ à la retraite mais s'il n'y a plus de travail, si les entreprises veulent se débarrasser de leurs sexagénaires, comment faire ?" a ajouté M. Chevènement. "C'est injuste pour les ouvriers. La retraite à 60 ans c'était une grande conquête pour la classe ouvrière", a-t-il poursuivi. Evoquant des rumeurs sur une éventuelle candidature à la présidence du Sénat en 2011, il répond : "Je me suis uniquement déclaré disponible pour l'élection présidentielle de 2012."
vendredi 2 juillet 2010
Chevènement songe à être candidat en 2012, "la France va mal"
DANS CE FATRAS DE POUILLEUX DE LA RÉPUBLIQUE, CHEVÈNEMENT EST LE PLUS REPRÉSENTATIF DE L'INUTILE. QUE VIENDRAIT-IL FAIRE DANS UNE COURSE OÙ, ET IL LE SAIT, IL NE REPRÉSENTE QU'UNE MINORITÉ DE GAUCHISTES.
LES POLITIQUES FRANÇAIS DE GAUCHE SONT DE PLUS EN PLUS PATHÉTIQUES.
Mauvaises fortunes
La canicule menace, l'Etat conseille aux personnes âgées de demeurer à l'ombre. Liliane Bettencourt, 87 ans, se retrouve pourtant en pleine lumière. De la discrétion, pendant un demi-siècle, elle avait fait une élégance. Au soir de sa vie, le feu des médias l'inonde.
Certes, "mieux vaut être riche que pauvre, ne serait-ce que pour des raisons financières". Personne, ici, n'osera contredire Woody Allen. N'empêche, la vieille dame offre le douloureux spectacle d'une cruelle solitude. Ce genre de maladie, qui toucherait "un Français sur dix", n'épargne pas les milliardaires. A quoi sert de rouler sur l'or, si l'on ne sait plus où aller, ni avec qui voyager ?
À l'héritière de l'Oréal, il reste une fille qui ne lui parle que par avocats interposés. Et un ami très cher... factures à l'appui.
Un grand "déballage familial" s'annonçait donc, hier, devant le tribunal de Nanterre. Mais le procès fut reporté, pour cause d'invité impromptu.
Car le carnet juridico-mondain vient de s'enrichir d'un autre nom célèbre : Éric Woerth. Soupçonné de "conflit d'intérêts", le ministre du Travail sue à grosses gouttes.
A l'Assemblée, la température monte. À lui aussi, on recommande de tirer les volets. Cet été, ça risque de cogner dur...
La canicule menace, l'Etat conseille aux personnes âgées de demeurer à l'ombre. Liliane Bettencourt, 87 ans, se retrouve pourtant en pleine lumière. De la discrétion, pendant un demi-siècle, elle avait fait une élégance. Au soir de sa vie, le feu des médias l'inonde.
Certes, "mieux vaut être riche que pauvre, ne serait-ce que pour des raisons financières". Personne, ici, n'osera contredire Woody Allen. N'empêche, la vieille dame offre le douloureux spectacle d'une cruelle solitude. Ce genre de maladie, qui toucherait "un Français sur dix", n'épargne pas les milliardaires. A quoi sert de rouler sur l'or, si l'on ne sait plus où aller, ni avec qui voyager ?
À l'héritière de l'Oréal, il reste une fille qui ne lui parle que par avocats interposés. Et un ami très cher... factures à l'appui.
Un grand "déballage familial" s'annonçait donc, hier, devant le tribunal de Nanterre. Mais le procès fut reporté, pour cause d'invité impromptu.
Car le carnet juridico-mondain vient de s'enrichir d'un autre nom célèbre : Éric Woerth. Soupçonné de "conflit d'intérêts", le ministre du Travail sue à grosses gouttes.
A l'Assemblée, la température monte. À lui aussi, on recommande de tirer les volets. Cet été, ça risque de cogner dur...
Gilles Debernardi
Boucher
On l'avait surnommé « le Boucher de la Sarthe ». Cela sonnait bien, en Une des journaux, bien saignant et bien gore comme l'on dit aujourd'hui. Et puis c'était justifié : Dany Leprince, puisqu'il s'agit de lui, avait tué son frère, sa belle-sœur et ses deux petites nièces. Il les avait sauvagement assassinés avec une feuille de boucher - d'où le surnom… C'est du moins ce qu'avait décidé la justice, malgré les protestations d'innocence de Dany Leprince. Puis le doute n'a cessé de croître. Mais la justice se hâte toujours lentement, surtout pour reconnaître ses erreurs. Elle vient enfin de le faire, après seize ans. Elle aurait établi que Dany Leprince ne pouvait matériellement être présent au moment des meurtres, tout simplement. Bon, il ne nous reste plus qu'à mettre à la Une : « L'Innocent de la Sarthe ». Mais nous le savons tous, ce sera beaucoup moins vendeur que le Boucher.
On l'avait surnommé « le Boucher de la Sarthe ». Cela sonnait bien, en Une des journaux, bien saignant et bien gore comme l'on dit aujourd'hui. Et puis c'était justifié : Dany Leprince, puisqu'il s'agit de lui, avait tué son frère, sa belle-sœur et ses deux petites nièces. Il les avait sauvagement assassinés avec une feuille de boucher - d'où le surnom… C'est du moins ce qu'avait décidé la justice, malgré les protestations d'innocence de Dany Leprince. Puis le doute n'a cessé de croître. Mais la justice se hâte toujours lentement, surtout pour reconnaître ses erreurs. Elle vient enfin de le faire, après seize ans. Elle aurait établi que Dany Leprince ne pouvait matériellement être présent au moment des meurtres, tout simplement. Bon, il ne nous reste plus qu'à mettre à la Une : « L'Innocent de la Sarthe ». Mais nous le savons tous, ce sera beaucoup moins vendeur que le Boucher.
Un parfum venu de si loin
La richesse fascine. Et l'immense richesse plus encore. Pour la quasi-totalité des Français, même les plus aisés, Liliane Bettencourt, troisième femme la plus riche du monde selon Forbes, vit à des années lumière, sur la planète sociale la plus éloignée de la leur. Patrimonialement parlant, l'icône capitaliste, héritière d'Eugène Schueller, créateur de L'Oréal, est une extra-terrestre. L'amusant paradoxe, par rapport à d'autres richissimes, est que la fortune ainsi amassée repose sans fard sur le succès commercial des innombrables flacons multicolores qui peuplent les salles de bains de millions de familles. A l'écart des codes économiques du luxe, les revenus de L'Oréal ont une base extraordinairement large. Liliane Bettencourt a longtemps incarné une forme de réussite sans tache qui rayonnait en quelque sorte sur tous les Français. Intouchable, la dame de Neuilly était une sorte de reine d'Angleterre à usage républicain, une Windsor sans couronne, toute entière dédiée à la méritocratie française. Une image dans son apparente modestie dont chacun, au fond, pouvait se croire fier. Le miroir tendu par l'affaire Banier a fait voler en éclat ce complaisant reflet. Il ne fait aucun doute que les Français se sont pris de passion pour cette affaire de soupçon d'abus de faiblesse, corsée de domestiques indélicats et de supposées faveurs politiques. Or le parfum dégagé par cette tambouille familiale n'est pas aussi nauséabond qu'on pourrait le croire. Moins putride en tout cas que les effluves des indélicatesses ministérielles resservies chaque mercredi. Les cigares sentent moins bon que les shampooings, c'est ainsi. Pourquoi cette absence de répulsion ? Le peuple, friand de tragédies familiales, n'a pas envie de voir s'exiler fiscalement une telle source de scénarios, cette machine à rêve cinématographique. Chaque famille française, dans notre pays vieillissant, ne peut que se sentir intimement concernée par le triangle de tensions que forment la dépendance, la séduction et le don. Il y a gros à parier que ce ne sont pas les manœuvres politiques, aux ficelles un peu épaisses, qui entretiendront le plus l'intérêt pour les secrets du tandem Banier-Bettencourt. Le ressort du drame est bien plus intérieur - et universel.
La richesse fascine. Et l'immense richesse plus encore. Pour la quasi-totalité des Français, même les plus aisés, Liliane Bettencourt, troisième femme la plus riche du monde selon Forbes, vit à des années lumière, sur la planète sociale la plus éloignée de la leur. Patrimonialement parlant, l'icône capitaliste, héritière d'Eugène Schueller, créateur de L'Oréal, est une extra-terrestre. L'amusant paradoxe, par rapport à d'autres richissimes, est que la fortune ainsi amassée repose sans fard sur le succès commercial des innombrables flacons multicolores qui peuplent les salles de bains de millions de familles. A l'écart des codes économiques du luxe, les revenus de L'Oréal ont une base extraordinairement large. Liliane Bettencourt a longtemps incarné une forme de réussite sans tache qui rayonnait en quelque sorte sur tous les Français. Intouchable, la dame de Neuilly était une sorte de reine d'Angleterre à usage républicain, une Windsor sans couronne, toute entière dédiée à la méritocratie française. Une image dans son apparente modestie dont chacun, au fond, pouvait se croire fier. Le miroir tendu par l'affaire Banier a fait voler en éclat ce complaisant reflet. Il ne fait aucun doute que les Français se sont pris de passion pour cette affaire de soupçon d'abus de faiblesse, corsée de domestiques indélicats et de supposées faveurs politiques. Or le parfum dégagé par cette tambouille familiale n'est pas aussi nauséabond qu'on pourrait le croire. Moins putride en tout cas que les effluves des indélicatesses ministérielles resservies chaque mercredi. Les cigares sentent moins bon que les shampooings, c'est ainsi. Pourquoi cette absence de répulsion ? Le peuple, friand de tragédies familiales, n'a pas envie de voir s'exiler fiscalement une telle source de scénarios, cette machine à rêve cinématographique. Chaque famille française, dans notre pays vieillissant, ne peut que se sentir intimement concernée par le triangle de tensions que forment la dépendance, la séduction et le don. Il y a gros à parier que ce ne sont pas les manœuvres politiques, aux ficelles un peu épaisses, qui entretiendront le plus l'intérêt pour les secrets du tandem Banier-Bettencourt. Le ressort du drame est bien plus intérieur - et universel.
Antoine Latham
Une victoire du droit
Son affaire n'a pas occupé très longtemps la une des médias. Coupable ? Innocent ? Après l'horreur du fait divers, ce quadruple meurtre en huis clos familial, Dany Leprince, affublé du sobriquet de « boucher de la Sarthe », pouvait crier son innocence, nul ne l'entendait. Hormis son comité de soutien et, enfin, hier, la commission de révision de la Cour de cassation.
Dans quelques jours, après seize ans de détention, cet homme va recouvrer la liberté, à défaut d'être totalement et définitivement blanchi. C'est incontestablement la victoire du droit, la victoire du doute, une victoire pour cette justice dont on a souvent dit, écrit et dénoncé l'incapacité à se déjuger. Les cas de révision des grands procès criminels sont, en effet, très rares. Six depuis 1945, dont la célèbre affaire Dils. Reconnaître une erreur judiciaire, admettre qu'une enquête a pu être imparfaite, bâclée, ou détournée demeure une épreuve pour des magistrats attachés à l'autorité de la chose jugée.
Les temps changent. Les grandes affaires symboliques, celles des Seznec et des Dominici, ont marqué la conscience populaire, ébranlé les certitudes des juges. La justice du XXIe siècle ne peut pas se réfugier dans sa tour d'ivoire et balayer, d'un revers de manche, les doutes et les cris d'innocence. Ce n'est pas un hasard si les deux avocats qui obtiennent la libération anticipée de Dany Leprince ¯ condamné à perpétuité et vingt-deux ans de période de sûreté ¯ sont Mes Bredin et Baudelot, les deux avocats qui ont défendu la mémoire de Guillaume Seznec pendant près de vingt ans.
La justice évolue parce que le principe de l'intime conviction, qui forge les décisions des jurés des cours d'assises, peut désormais être remis en cause par une contre-enquête scientifique et policière. Dans le cas de la tragique affaire de Thorigné-sur-Dué, comment expliquer que l'on ne retrouve pas l'ADN du condamné sur les lieux du carnage ? La révision d'une condamnation repose sur la notion de « fait nouveau », inconnu de la cour d'assises de l'époque, « de nature à faire naître un doute ». Dans la plupart des cas, jusqu'alors, le fait nouveau déniché était jugé insuffisant ou sujet à interprétation, hypothétique. Aujourd'hui, le réexamen d'une affaire, basé sur des constats scientifiques, impose sa vérité.
Dans le cas des dossiers très anciens, il est évidemment impossible de démonter pièce par pièce l'acte d'accusation. Les témoins ont disparu. En revanche, les charges réunies au moment du procès demeurent. Dans les affaires récentes, on peut, à l'inverse, pratiquer une véritable autopsie de l'enquête. L'erreur judiciaire peut-être débusquée.
La révision des grandes affaires criminelles s'est toujours heurtée à un dilemme. La justice, à la fois, rechigne à se déjuger, à fragiliser son autorité et celle de l'État. Elle craint d'ouvrir la boîte de Pandore et de voir se multiplier les requêtes en révision. Mais elle doit également ¯ c'est son honneur ¯ reconnaître et réparer ses erreurs. Le corridor entre ces deux impératifs est escarpé. La Cour de cassation l'a franchi, hier, sans hésiter. Le procès de Dany Leprince sera révisé. L'intérêt supérieur de l'équité et de l'humanité l'a emporté. La justice n'en sort pas affaiblie, mais grandie.
Son affaire n'a pas occupé très longtemps la une des médias. Coupable ? Innocent ? Après l'horreur du fait divers, ce quadruple meurtre en huis clos familial, Dany Leprince, affublé du sobriquet de « boucher de la Sarthe », pouvait crier son innocence, nul ne l'entendait. Hormis son comité de soutien et, enfin, hier, la commission de révision de la Cour de cassation.
Dans quelques jours, après seize ans de détention, cet homme va recouvrer la liberté, à défaut d'être totalement et définitivement blanchi. C'est incontestablement la victoire du droit, la victoire du doute, une victoire pour cette justice dont on a souvent dit, écrit et dénoncé l'incapacité à se déjuger. Les cas de révision des grands procès criminels sont, en effet, très rares. Six depuis 1945, dont la célèbre affaire Dils. Reconnaître une erreur judiciaire, admettre qu'une enquête a pu être imparfaite, bâclée, ou détournée demeure une épreuve pour des magistrats attachés à l'autorité de la chose jugée.
Les temps changent. Les grandes affaires symboliques, celles des Seznec et des Dominici, ont marqué la conscience populaire, ébranlé les certitudes des juges. La justice du XXIe siècle ne peut pas se réfugier dans sa tour d'ivoire et balayer, d'un revers de manche, les doutes et les cris d'innocence. Ce n'est pas un hasard si les deux avocats qui obtiennent la libération anticipée de Dany Leprince ¯ condamné à perpétuité et vingt-deux ans de période de sûreté ¯ sont Mes Bredin et Baudelot, les deux avocats qui ont défendu la mémoire de Guillaume Seznec pendant près de vingt ans.
La justice évolue parce que le principe de l'intime conviction, qui forge les décisions des jurés des cours d'assises, peut désormais être remis en cause par une contre-enquête scientifique et policière. Dans le cas de la tragique affaire de Thorigné-sur-Dué, comment expliquer que l'on ne retrouve pas l'ADN du condamné sur les lieux du carnage ? La révision d'une condamnation repose sur la notion de « fait nouveau », inconnu de la cour d'assises de l'époque, « de nature à faire naître un doute ». Dans la plupart des cas, jusqu'alors, le fait nouveau déniché était jugé insuffisant ou sujet à interprétation, hypothétique. Aujourd'hui, le réexamen d'une affaire, basé sur des constats scientifiques, impose sa vérité.
Dans le cas des dossiers très anciens, il est évidemment impossible de démonter pièce par pièce l'acte d'accusation. Les témoins ont disparu. En revanche, les charges réunies au moment du procès demeurent. Dans les affaires récentes, on peut, à l'inverse, pratiquer une véritable autopsie de l'enquête. L'erreur judiciaire peut-être débusquée.
La révision des grandes affaires criminelles s'est toujours heurtée à un dilemme. La justice, à la fois, rechigne à se déjuger, à fragiliser son autorité et celle de l'État. Elle craint d'ouvrir la boîte de Pandore et de voir se multiplier les requêtes en révision. Mais elle doit également ¯ c'est son honneur ¯ reconnaître et réparer ses erreurs. Le corridor entre ces deux impératifs est escarpé. La Cour de cassation l'a franchi, hier, sans hésiter. Le procès de Dany Leprince sera révisé. L'intérêt supérieur de l'équité et de l'humanité l'a emporté. La justice n'en sort pas affaiblie, mais grandie.
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