vendredi 31 janvier 2014
Le billet de Michel Schifres
La vie dure de l’inné
Convenons-en, ce n’est pas énorme mais cette découverte est de celles qui laissent rêveur : chacun d’entre nous a de 1 à 3% de l’homme de Néandertal dans ses gènes. Après trois cents siècles, cet ancêtre subsiste toujours dans l’homme contemporain. Mieux : mis bout à bout, ces mini morceaux d’ADN néandertalien répartis dans les humains d’aujourd’hui permettraient de reconstituer 20% de son génome. Il faut être ou scientifique ou poète pour pouvoir imaginer l’impact de cette révélation et les conséquences de cet héritage. Nous, on remarquera simplement que certains ont dépassé la proportion moyenne : ils ont hélas surtout fixé les traces néandertaliennes dans leurs neurones. En tout cas, l’inné a la vie dure. Comme dit Sarkozy, « quand on a été président, on le reste ».
Notre colère les rend furieux
Notre colère les rend furieux
De Jean-François Copé au CRIF en passant par l’imam de Drancy, et de Mgr Barbarin à Julien Dray en passant par le MRAP, ils sont tous d’accord. Le député socialiste Annick Lepetit a parfaitement résumé la position du système UMPS et de « la France républicaine » à l’égard de Jour de Colère. Elle le décrit comme « l’agrégation de l’intégrisme, du racisme, de l’antisémitisme et du poujadisme, un déferlement de haine et de violence ». Ajoutons-y une déclaration de Julien Dray : face à ces manifestants, « il ne suffit pas d’appliquer les lois républicaines ». Phrase sibylline. Envisage-t-il des lois d’exception ?
Julien Dray s’exprimait dans Le Parisien de mercredi, qui consacrait, annoncées en une, pas moins de trois pages à Jour de Colère. Une des photos montre un homme exécutant une quenelle type. C’est impoli, mais là n’est pas la question : la quenelle existe et le ras-le-bol a trouvé son signe. Un père de famille de cinq enfants, tout ce qu’il y a de plus tradi et bien élevé, me racontait ainsi sa manif, gouailleur : « J’ai passé l’après-midi à faire des quenelles. » La focalisation extrême des autorités à l’égard d’un geste lui a donné une valeur contestataire qui dépasse les interprétations qu’on peut en donner.
Notre colère les rend furieux. Elle n’est pas convenable. Elle manque de respectabilité. Elle sort des clous, ceux qu’ont martelés de longue date le système médiatique et le système scolaire. La lutte contre le racisme, contre l’homophobie… Mais notre colère, aussi, les inquiète. Deposuit potentes de sede ! Il renverse les puissants de leur trône, ou les parlementaires de leur siège. Alors beaucoup condamnent mais « essayent de comprendre » les raisons de la colère. Mgr Podvin veut « décrypter ce climat lourd et inquiétant », Henri Guaino « comprendre » la colère du peuple. L’élite se fait benoîte.
De dimanche en dimanche
En ce début 2014, les manifs se suivent. Se ressemblent-elles ? Le responsable lyonnais de la Manif pour tous, François de Viviés, a tenu à établir que les deux mouvements sont totalement distincts. Dans les faits, ce n’est pas vrai à divers plans : inspiration, organisation et, plus encore, participation. Combien, dimanche dernier, de personnes qui avaient défilé à chacune des Manifs pour tous de 2013 ! En trouvant, d’ailleurs, que la retenue n’avait pas apporté grand-chose au mouvement. Peut-être l’a-t-elle privé de la victoire.
Que la Manif et le Jour aient plus d’un manifestant et d’une idée en commun, il n’y a qu’à considérer la haine du système à leur égard : c’est la même. Ce que n’a pas compris François de Viviés. Faisant allusion aux slogans de Jour de Colère, il a déclaré : « s’il est nécessaire, nous demanderons aux forces de police de venir nous assister pour arrêter les gens qui proféreraient de telles insultes ». Précaution inutile. Que ce soit lors des Manifs pour tous ou à Jour de Colère, la police intervient et embarque sans qu’on ait insulté personnes ni composé le 17. On sait d’expérience qu’elle arrête les plus paisibles et ordinaires manifestants qui soient.
Considérant que, dimanche en début de soirée, la Place Vauban où arrivaient les Coléreux a servi de souricière, les organisateurs parisiens de la Manif pour tous du 2 février refusent les Invalides que veut leur imposer la préfecture comme terminus. Ne facilitons pas la tâche de Manuel Valls.
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