TOUT EST DIT

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mercredi 14 mars 2012

Complaisance avec Hollande : les journalistes français dénoncés

 Une journaliste belge a participé à un déplacement officiel de François Hollande avec les journalistes français. Elle dénonce les méthodes de copinage du candidat socialiste et le comportement des journalistes qui « se voient déjà à l’Élysée » et qui rentrent dans le jeu du candidat en écrivant des articles complaisants. Un constat effrayant.
Pourquoi les journalistes français ne posent aucune question à François Hollande sur son bilan à la tête du PS ou de la Corrèze ? Pourquoi les membres de la droite se font chahuter par les journalistes dès qu’ils s’expriment, quand la soupe est servie aux membres du PS ? Pourquoi la moindre idée saugrenue du candidat PS est relayée partout, quand les propositions du Président de la république ne sont pas expliquées dans les médias ?

Charline Vanhoenacker, journaliste belge, a publié sur son blog un article édifiant où elle répond à ces questions. Après avoir suivi François Hollande pendant une journée, la journaliste scandalisée de voir tous ces journalistes devenus militants, n’a pas pu s’empêcher d’écrire un article pour dénoncer le « système hollande ».
L’article commence par quelques exemples de phrases prononcées par différents journalistes, qui s’expriment comme des membres de l’équipe de campagne de François Hollande : « Le champagne, c’est maintenant ! » ; « Ça va être cool de voyager dans l’Air Hollande one ! »
Ensuite, la femme décrit le mécanisme répugnant des rapports entretenus par François Hollande avec les médias, « ce manège » qu’elle dénonce : « il connaît votre prénom, son entourage vous a à la bonne et votre rond de serviette est réservé en cas de victoire. Votre rédaction ne risque pas de ruiner ce capital. Alors, pendant la campagne, Hollande devient votre poulain. Dès lors, comment ne pas tenter de le vendre dans vos articles et vos reportages ? », explique la journaliste.
Le « Hollande Tour » se poursuit avec une division des journalistes en deux groupes. D’un côté les journalistes « poolés », c’est-à-dire privilégiés, qui suivent Hollande partout. De l’autre côté, la plus grande partie des journalistes, qui doivent attendre dans des salles de conférence et qui ne bénéficient pas de la même proximité avec le candidat. Bien sûr, ce système favorise des  mœurs de cour : il faut être gentil avec sa majesté si on veut rester poolé. « Mais il y a un gros problème : ce sont toujours les mêmes qui sont VIP. Et cela coupe donc toujours les mêmes de certaines informations, » conclue une Charline Vanhoenacker choquée par Hollande et ses sbires médiatiques.

Pour en savoir un peu plus, voici une vidéo de l’interview de la journaliste qui revient sur son expérience et son article qui lui a valu quelques attaques de la part des médias français. Il ne faut surtout pas dire la vérité à la populace !
Vive le journalisme, vive François Hollande et vive le Parti socialiste français !!!

"Sarkozy prend ses adversaires à revers"

 Ce n'est pas tant le sondage d'un jour, celui de mardi par exemple, qui pour la première fois depuis qu'on est en campagne donne à Sarkozy l'avantage sur Hollande au premier tour, non, ce n'est pas tant ce sondage qui apporte aux partisans du président sortant des raisons d'espérer en sa victoire, c'est le tournant que son discours de Villepinte imprime à la campagne électorale. Un sondage en effet chasse l'autre et n'est parfois qu'un signe fragile et éphémère. La preuve, un nouveau tombé quelques heures plus tard mardi en fin d'après-midi pour i>Télé n'a pas consolidé celui du matin, redonnant l'avantage au candidat PS sur le président-candidat de l'UMP.
Ce qui est en revanche confirmé, c'est la distance non pas arithmétique mais la distance politique prise après Villepinte par Sarkozy sur ses concurrents et surtout sur Hollande. Rien n'est plus comme avant, on est désormais au degré majeur de la politique. D'une analyse incontestable relative à la dérive européenne, le chef de l'État a tiré des conclusions et pris des engagements auxquels on peut s'opposer. Mais nul ne peut nier qu'ils constituent un authentique et audacieux projet politique qui touche au coeur des problèmes concernant l'avenir français et européen.

La hauteur de vue de Sarkozy

Il s'agit ni plus ni moins de redonner un sens à l'Europe, ou plus exactement de la remettre dans le bon sens, un sens conforme à ses intérêts et subséquemment aux intérêts français. Or ce sujet essentiel était jusqu'à présent totalement étranger à la campagne, occulté au profit de thèmes secondaires. Certes Hollande parlait des problèmes intéressant les conditions de vie du peuple, mais il ne les renvoyait pas à leur source principale. Non pas qu'il ignorât la responsabilité que porte l'Europe dans nos difficultés, mais la désunion du camp socialiste sur le sujet européen le forçait à l'esquive ou au silence, lui qui en son temps défendit le oui au référendum. Le voici désormais condamné à s'engager sur un terrain dont Sarkozy vient de faire le champ de bataille essentiel de la campagne, le terrain de la macropolitique, qui induit des engagements stratégiques à terme des cinq ans à venir.
Tactiquement, Nicolas Sarkozy prend ses adversaires à revers. Les gages que ses propositions donnent à la fois aux protectionnistes et aux libéraux seront-ils suffisants pour convaincre les uns et les autres ? Sur le papier, le projet est très rassembleur. La question est de savoir si la conscience de l'intérêt national l'emportera dans l'opinion sur la passion. Question banale qui se pose depuis l'ouverture de la campagne. On se félicite à cet égard que les dernières interventions du président-candidat sortant aient marqué, par leur hauteur de vue et leur qualité pédagogique, le souci d'élever le débat au niveau de ses enjeux.

Civisme fiscal 

Nicolas Sarkozy a annoncé, lundi soir à la télévision, un renforcement de la lutte contre l'exil fiscal. Une mesure également préconisée par plusieurs autres candidats à la présidentielle. Ce relatif consensus s'appuie sur un fait établi : dans la perspective des prochaines élections, des détenteurs de fortunes, grandes et moins grandes, ont déjà expatrié une part, sinon la totalité, de leurs avoirs en lieu sûr, principalement au Royaume-Uni, en Belgique et en Suisse. Pas d'impôt sur la fortune, pas de taxes sur les revenus locatifs, un prélèvement sur les dividendes bien moins élevé qu'en France : vive l'hospitalité douillette de ces paradis de la finance où l'on peut jouir en paix des fruits de la liberté d'entreprendre, sans que l'État ne vous en « détrousse » honteusement...

Une autre annonce, celle de François Hollande proposant la création d'une tranche d'impôt à 75 % au-delà d'un million d'euros annuel, a convaincu ces grandes fortunes, s'il en était besoin, du bien-fondé et de l'urgence de l'exil vers des cieux plus cléments. On a vu des footballeurs des grands clubs sonner l'alarme et s'indigner d'une telle « spoliation », pendant que d'autres préparaient discrètement leurs bagages pour grossir les rangs de la diaspora des millionnaires en crampons. Selon l'Institut britannique de statistiques, la communauté française au Royaume-Uni serait passée de quelque 38 000 ressortissants en 2001 à 110 000 aujourd'hui. D'autres sources avancent le chiffre de près de 400 000. Et parmi eux, un nombre significatif d'expatriés pour motif financier.
Dizaines de milliards de manque à gagner
Des économistes, parmi les meilleurs experts de la fiscalité, attirent l'attention sur la « sécession fiscale » des plus riches. Sur le traitement de faveur dont ils bénéficient grâce au jeu des niches fiscales dont ils sont souvent les premiers bénéficiaires. On arrive ainsi à ce paradoxe : tous impôts confondus, les classes les plus modestes reversent un pourcentage plus élevé de leurs revenus que les plus aisées. Le manque à gagner pour l'État se chiffre en dizaines de milliards.
Dans le cas des fortunes « délocalisées », il ne s'agit plus simplement de sécession mais, appelons les choses par leur nom, de désertion au coeur de la bataille que mène notre pays pour retrouver la santé de ses finances publiques et maintenir son équilibre social compromis. Une désertion au demeurant fort bancale : en cas de maladie, les mêmes sauront retrouver sans retard le chemin des hôpitaux français et tirer le meilleur avantage de notre Sécurité sociale. Quant à leurs enfants et petits-enfants, ils ne manqueront pas de venir garnir les rangs de nos universités et grandes écoles d'un coût défiant toute concurrence internationale. Et que dire des caisses de retraite où ils n'oublieront pas d'émarger mois après mois ?
Il est urgent de s'interroger sur la citoyenneté effective de ces déserteurs fiscaux. De tirer les conséquences de leur absence de solidarité, de leur oubli de la « dette sociale », qui pèse sur eux comme sur tous les autres, spécialement en ces temps difficiles. C'est une question de civisme et pour tout dire de décence élémentaire.

Courbes 


Une campagne présidentielle ménage peu d’occasions de rire. Elle réserve cependant un plaisir rituel, qu’on appellera « le jour d’après » : le spectacle des sondeurs expliquant, face au vote des électeurs, comment ils ne s’étaient pas trompés. C’est toujours brillant… Autre source d’hilarité : entendre un responsable politique, comme Monsieur Copé, nous affirmer qu’il ne lit jamais les sondages. C’est vrai, les politiques ne lisent pas les sondages – ils les dévorent. Avec autant d’appétit, devons-nous reconnaître, que les commentateurs… Il y a aussi les moments de grande collision, quand un sondeur nous prédit l’exact contraire d’un autre sondeur. C’est le cas depuis deux jours : se croisent-elles, ou ne se croisent-elles pas, les courbes de Messieurs Hollande et Sarkozy ? La face de la France peut en être changée, nous dit-on… Rions. Et votons, comme ça nous chante.

L'insoutenable suspense a pris fin


Elle les a. En tout cas elle le dit. Le Conseil constitutionnel n'a pas encore fait les comptes ni vérifié la validité des formulaires mais, au Front, on ne s'est jamais vraiment embarrassé avec les formalités de la démocratie. Ainsi donc, il s'est trouvé, une fois de plus, 500 élus pour signer. Et pour jurer, la main sur le cœur, qu'ils ne « la soutiennent pas » mais qu'il aurait été « inconcevable qu'elle ne soit pas présente ». Au nom même de la démocratie. Comment peut-on être un élu français et signer pour valider l'opportunité d'une telle candidature ? Comment les « détails » du père, ses « Durafour-crématoire » ou les pas de valse de Vienne de la fille ne peuvent-ils pas, à eux seuls, retenir le stylo ? La résistance est une valeur qui s'est perdue. Signer pour permettre à quelqu'un de se présenter à l'élection, c'est estimer que le message a sa place, qu'il doit être porté. Ainsi, les 500 signataires estiment que l'on doit aider à s'exprimer ceux qui écoutent sans broncher les vers de Robert Brasillach... Il est d'autres temps où les grands élus de la République, gaullistes ou communistes au premier rang, n'eussent jamais signé pour une telle infamie. Mieux : ils auraient frappé aux portes de leurs communes, une à une, pour expliquer. Pour combattre et rassembler leur peuple contre les messages de la haine et du repli. Autres temps, autres mœurs. Quand le temps est au combat sans relâche pour les principes qui ont fondé la France d'aujourd'hui, il est des gens qui, eux, discrètement, signent avec des moufles.

Harvey Weinstein : le producteur de The Artist soutient Sarkozy

 Le producteur américain de The Artist, Harvey Weinstein, chef d’orchestre du succès transatlantique du film de Michel Haznavicious, a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy dans la course à la présidentielle, considérant que ses rivaux « ne lui arrivent pas à la cheville ».
Figure incontournable d’Hollywood et grand artisan de la moisson d’oscars récoltée par The Artist et Jean Dujardin, Harvey Weinstein considère que Nicolas Sarkozy est le « président le plus cultivé » qu’il ait rencontré. Mais le producteur a surtout salué la politique culturelle du président français, qui vaut au cinéma français de connaitre un « nouvel âge d’or ».
« Sarkozy a abattu un sacré boulot! Quand je vois les autres candidats dans la course à la présidentielle, aucun ne lui arrive à la cheville », a expliqué M. Weinstein aux journalistes du Figaro avant de préciser que Nicolas Sarkozy était le premier chef d’état à avoir eu « le courage » de mettre en oeuvre une loi (Hadopi) protégeant les ayant-droits.
« L’essentiel pour moi, c’est qu’il a fait voter la loi Hadopi sur les droits d’auteur. Il faudra un jour lui rendre cette justice. Aux États-Unis, nous devrions rapidement nous inspirer de cette loi qui protège les ayants droit. Le débat fait rage chez nous, actuellement. Mais personne n’a le courage de faire ce que vous les Français avez accompli », a-t-il précisé.
Et Harvey Weinstein de conclure : « Grâce à la Loi Hadopi, votre cinéma se porte à merveille. Actuellement, votre industrie protège les auteurs et les cinéastes, tandis que Hollywood est sur le déclin. Vos films sont en train de produire le même impact sur le monde qu’à l’époque de la nouvelle vague ».
Le monde du cinéma français, qui soutient massivement François Hollande ne serait-il pas à tout hasard un peu ingrat de cracher dans la soupe comme a pu le faire de façon ridicule Antoine de Caunes lors de la dernière cérémonie des Césars.

Chevènement, Fabius, Lang : les jeunes pousses de Hollande

Le renouvellement, c’est pas maintenant au PS. Si François Hollande annonce en grande pompe et présente comme un évènement le ralliement de Jean-Pierre Chevènement (présent dans presque tous les gouvernements de gauche depuis 30 ans), force est de constater que le candidat socialiste s’est entouré des vieux barons qui gouvernaient déjà sous Mitterrand et Jospin.

Jean-Pierre Chevènement (73 ans), Jack Lang (72 ans), Martine Aubry (62 ans), Laurent Fabius (66 ans). François Hollande pourrait former en mai un joli gouvernement de retraités avec ces éléphants socialistes qui refusent de décrocher des strapontins de la vie politique depuis 1981.
François Hollande a beau assurer qu’il souhaite former un « gouvernement neuf », il précise toutefois qu’il veut également « de l’expérience »… à savoir le retour aux affaires des mêmes géroncrates qui ont exercé le pouvoir (avec le succès que l’on connait) sous François Mitterrand et Lionel Jospin.
Comment la gauche peut-elle encore oser faire des leçons sur la diversité et l’ouverture sociale quand on voit que c’est la même caste qui la dirige depuis trois décennies et qu’aucun renouvellement tangible n’a permis d’installer de nouvelles têtes rue de Solférino. Les socialistes sont certes très forts pour mettre des jeunes (si possible femmes) et des minorités devant les caméras… mais ce sont les vieux éléphants qui mènent la barque.
Des vieux éléphants qui ne semblent pas prêts à laisser passer la main en cas de victoire de François Hollande. Ce qui pourrait donner un gouvernement dirigé par Martine Aubry, où Jean-Pierre Chevènement reprendrait sa tunique de ministre de l’Intérieur, Jack Lang reviendrait à l’Education et Laurent Fabius à l’Economie.
Comme quoi, il n’y a pas que sur le programme que les socialistes opèrent en permanence un retour vers le passé et l’âge d’or fantasmé des années Mitterrand et Jospin.

QUESTION D'INTÉRÊTS 
  


L'agence Fitch relève la note de la Grèce

L'agence de notation Fitch Ratings a ramené la note de la Grèce à B- et l'a assortie d'une perspective stable. Une décision qu'elle justifie par le récent accord d'échange de dette signé entre Athènes et ses créanciers privés.

Fitch Ratings a annoncé mardi le relèvement de la note de crédit de la Grèce à B- avec une perspective stable, tout en soulignant que le risque d’un défaut de la République hellénique ne pouvait pas être écarté en raison des défis économiques que le pays doit encore affronter.
Avant ce relèvement, la note grecque était placée en catégorie de « défaut sélectif ».
L’agence de notation a indiqué avoir retiré les notes qu’elle attribuait aux obligations grecques existantes et précisé que la nouvelle note B- s’appliquait aux titres émis après l’accord d’échange de dette conclu avec les créanciers privés de la Grèce.
Cet échange et les pertes imposées aux créanciers ont « amélioré le profil du service de la dette et réduit les risques d’une répétition à court terme de ses difficultés de remboursement », écrit Fitch dans un communiqué.
Elle souligne toutefois que les défis que le pays doit surmonter restent importants.
Les prochaines décisions que l’agence prendra vis-à-vis de la dette grecque seront dictées par l’analyse qu’elle fera de « la performance de la Grèce à l’aune des paramètres fixés par le nouveau programme UE-FMI et par la capacité et la volonté de l’Etat à souverain à honorer les obligations liées à sa dette restructurée. »
« Un large succès du programme passant par le maintien d’excédents budgétaires significatifs, des réformes structurelles concertées et une reprise économique démontrables exercerait une pression haussière sur les notes », dit encore l’agence.

A Valence, François Hollande réactive le référendum anti-Sarkozy et le vote utile

Il veut réinstaller le référendum anti-Sarkozy. Mardi 13 mars, au lendemain d'un sondage Ifop donnant Nicolas Sarkozy (28,5 %) devant François Hollande (27 %) au premier tour, le candidat socialiste, en déplacement dans la Drôme, s'est employé à remobiliser son camp et, pour ce faire, à replacer sur le devant de la scène son duel contre le président de la République. 
"L'enjeu se précise. Il est simple. Est ce que la France veut poursuivre avec le candidat sortant la politique qui a échoué ?" a résumé M. Hollande, lors d'un meeting en plein air organisé à Valence devant environ 2 000 personnes.

"Un quinquennat n'est pas un stage d'apprentissage. Il convient de s'y préparer suffisamment à l'avance pour ne pas être surpris par les événements", a attaqué le député de Corrèze au chapitre des repentirs en série exprimés par le président sortant concernant ses erreurs assumées de méthode. François Hollande qui, pendant ses discours, ne dédaigne traditionnellement pas de s'en prendre à son principal adversaire tout en ayant l'air de ne pas y toucher, a cette fois consacré l'intégralité de son propos, ou presque, soit 40 minutes, à pourfendre ce dernier.

"Le candidat sortant s'est lancé dans une course à bride abattue. Il n'a d'ailleurs pas de bilan. A peine sait-il qu'il a présidé la France depuis cinq ans", a raillé le candidat socialiste qui, juché sur un kiosque à musique installé dans le jardin du Champ de Mars, a tapé fort. "La France ne peut se faire abuser cinq ans de plus", a attaqué M. Hollande, qui a pourtant fait mine de ne pas prendre au sérieux la première étude d'opinion attestant de l'inversion des courbes tant attendue par le camp présidentiel.
"Ne vous laissez pas impressionner par le déferlement de l'argent, le cortège des images, l'accumulation des sondages, a-t-il plaidé. L'un ne serait pas aussi favorable que les autres ? Ce qui importe pour moi, c'est le vote des Français."
Le staff Hollande, à l'évidence bousculé par cette première indication sondagière négative, a pourtant tenté de convaincre de l'effet positif et remobilisateur de celle-ci. "Il y a dans l'électorat de gauche, celui de François Hollande, l'idée que c'est gagné, qu'on peut aller voter ailleurs, indique Manuel Valls. Ce qui explique ce point et demi en moins au profit de Mélenchon." Pour le directeur de la communication de M. Hollande, qui accompagnait ce dernier dans la Drôme, "ce sondage a un effet pédagogique : il sonne comme un signal de remobilisation."

"JE RESPECTE LES AUTRES CANDIDATS DE LA GAUCHE"

Le candidat socialiste n'en conviendra pas, mais il est très clairement en train de réactiver l'argument du vote utile. "Je respecte les autres candidats de la gauche, a assuré M. Hollande. Ils ont leur place, leurs idées. Ce qui m'habite, moi, c'est que je veux gagner l'élection présidentielle. "
Façon de contrer sans le dire la montée de Jean-Luc Mélenchon, qui atteint désormais les dix points dans les sondages. "Rien n'est acquis, rien n'est gagné et encore moins rien n'est perdu", a-t-il estimé, une manière de maintenir sous tension sa clientèle électorale.
Paradoxe : François Hollande n'a pu néanmoins s'empêcher de livrer quelques signe extérieurs d'optimisme. "Le printemps est arrivé ici, le vent se lève, il est dans la bonne direction. Il va nous porter", a-t-il clamé sous un soleil printanier. "Nous, nous sommes dans l'opposition depuis dix ans. Ça ne va pas durer", a-t-il ensuite lâché avant de condamner d'avance Nicolas Sarkozy : "Il n'est plus qu'un candidat et bientôt plus un président". En réalité, l'ancien premier secrétaire, qui s'est affirmé à la fois "serein, tranquille, mobilisé, décidé, ambitieux pour mon pays", le sent bien, et a du mal à le cacher : "Ça vient ! Ça arrive! C'est proche !"

AHH !!!!!! ARRÊTE, JE VAIS JOUIRE !!!!

Jean-Pierre Chevènement officialise son soutien à François Hollande

Le président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement, a officialisé mardi 13 mars au soir son soutien au candidat socialiste, François Hollande, pour l'élection présidentielle, estimant que celui-ci était "le mieux à même" de "rassembler les forces de la France".

Invité du journal de 20 heures de TF1, M. Chevènement a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un "soutien" et non d'un "ralliement", comme l'avait dit la journaliste : "Je reste moi-même, c'est la meilleure façon d'aider François Hollande par les temps qui courent."
"Je me suis décidé il y a déjà quelque temps, et je me suis décidé en fonction des intérêts de la France", a précisé l'ancien ministre, qui a retiré sa candidature à l'élection présidentielle en février. Evoquant le pacte budgétaire européen adopté par 25 pays, M. Chevènement a expliqué que "François Hollande a quand même le mérite de vouloir renégocier le traité européen désastreux qu'a signé Nicolas Sarkozy le 2 mars".
UN ACCORD POLITIQUE ET ÉLECTORAL AVEC LE PARTI SOCIALISTE
Les propositions de François Hollande "pour réindustrialiser le pays, relancer la production, faire que la construction européenne soit redressée en étendant les prérogatives de la Banque centrale, tout cela va dans mon sens jusqu'à un certain point", a souligné Jean-Pierre Chevènement, qui critique fermement la monnaie unique.
Le 10 mars, le MRC et le Parti socialiste avaient annoncé avoir conclu un accord politique et électoral. MM. Chevènement et Hollande doivent tenir une conférence de presse commune mercredi matin au local de campagne du candidat PS.
SACRÉ SCOOP !!
UN NAVET DE PLUS DANS LE POTAGE SOCIALISTE, PAS DE QUOI LUI APPORTER DU GOÛT.

Patrick Buisson : "Hollande rassemblera moins de voix que Royal"

Patrick Buisson, 62 ans, spécialiste des études d'opinion, est conseiller de Nicolas Sarkozy. Cet ancien journaliste fait partie de l'équipe resserrée que le candidat réunit chaque soir à l'Elysée. Issu de la droite maurassienne, M. Buisson fut responsable dans les années 1980 de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute. Il a conquis M. Sarkozy en lui prédisant la victoire du non au référendum européen de 2005. Il orchestra en 2007 le virage à droite de M. Sarkozy, sur le thème de l'identité nationale. Il dirige la chaîne Histoire, filiale de TF1, et la société de conseil Publifact. Il a été mis en cause par la Cour des comptes pour ses services facturés à l'Elysée sans appel d'offres.

Nicolas Sarkozy a-t-il perdu l'élection ?
Patrick Buisson : Les médias racontent l'histoire à laquelle ils ont envie de croire. Ce serait mieux s'ils s'intéressaient à celle qui est en train de s'écrire. Le rapport de forces du second tour tel qu'il ressort actuellement des enquêtes d'opinion repose sur l'hypothèse, jamais vérifiée à ce jour dans un scrutin présidentiel, d'une abstention sensiblement plus importante au second tour qu'au premier.
Que nous disent aujourd'hui les sondages ?
Qu'entre 40 % et 50 % de l'électorat de Marine Le Pen se refuse à faire un choix pour le second tour dans le cas d'un duel Sarkozy-Hollande, et qu'environ un tiers de l'électorat de François Bayrou est dans ce cas. L'avantage du candidat socialiste est donc construit sur un scénario qui verrait 4 à 5 millions d'électeurs du premier tour ne pas aller voter au second. Autrement dit, sur du sable.
Depuis 1965, il n'y a pas eu un scrutin présidentiel où la participation au second tour n'a pas été supérieure à celle du premier. La plupart de ceux qui disent ne pas vouloir choisir iront voter le 6 mai. Et les réserves sont ici plutôt du côté de Nicolas Sarkozy que de François Hollande. Les sondages ne sont que des instantanés qui donnent l'illusion du réel. En peinture, cela s'appelle un trompe-l'œil.
Vous annoncez depuis des semaines l'effondrement de François Hollande. Où est-il ?
Au lendemain de la primaire socialiste, François Hollande recueillait, selon les instituts, entre 35 % (IFOP et Ipsos) et 39 % (BVA) des intentions de vote. La dernière enquête réalisée le lundi 12 mars – celle de l'IFOP – le situe à 27 %. Libre à chacun d'interpréter ces chiffres comme bon lui semble mais n'importe quel politologue vous dira que ce qui compte dans une campagne, ce ne sont pas les niveaux mais les tendances. En d'autres termes, c'est le film qui raconte l'histoire, non les instantanés. Or, depuis novembre, la courbe des intentions de vote en faveur de Hollande est orientée à la baisse.
La tendance en faveur de Nicolas Sarkozy, depuis son entrée en campagne, est non moins incontestablement haussière. Les plus audacieux ajouteront qu'il suffit de prolonger les courbes pour connaître le résultat final.
Pourtant, M. Hollande reste très haut…
Il est à peu près au niveau de premier tour où les instituts situaient Ségolène Royal en 2007 à pareille époque et tout indique qu'il rassemblera le 22 avril moins de suffrages que celle-ci. Il n'y a aucune dynamique en faveur du candidat PS.
A la différence de la campagne de Mme Royal, celle de François Hollande ne suscite ni élan ni adhésion. On arrive même à une situation tout à fait paradoxale et inédite : c'est la première fois qu'un candidat recueille dans certaines enquêtes moins de souhaits de victoire que d'intentions de vote au premier tour. Les motivations du vote Hollande sont pour les deux tiers de battre le candidat sortant.
Toute la stratégie du candidat socialiste a été bâtie sur l'idée que l'élection serait un référendum anti-Sarkozy et qu'il n'y avait pas besoin d'un moteur de secours. Rien n'a été prévu au cas où le moteur aurait des ratés et où le pseudo-référendum tournerait au duel. Avec le croisement des courbes du premier tour, François Hollande ne peut plus se comporter en gestionnaire pusillanime d'une rente virtuelle. Il va devoir prendre des risques. Ce n'est peut-être pas l'exercice où il est le meilleur.
M. Hollande a-t-il réalisé un coup décisif, en proposant de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d'euros ? Est-ce le pendant à gauche de ce qu'avait fait M. Sarkozy avec l'identité nationale en 2007 ?
Si vous voulez dire qu'il s'agit d'un marqueur transgressif, cela ne fait aucun doute. Si on considère l'objectif, c'est plus hasardeux. Avec l'identité nationale, le candidat Sarkozy était parvenu à attirer, dès le premier tour, un tiers des voix frontistes, tandis que, s'il faut en croire les enquêtes, la transgression des 75 % n'a rien pour l'instant d'un "coup décisif". Ce n'est pas Hollande qui a élargi sa base vers la gauche radicale – il a perdu 2 points en une semaine – mais Jean-Luc Mélenchon qui est en progression. Le candidat de la gauche populiste sera toujours plus crédible qu'une pâle copie sociale-démocrate dans le registre de la lutte des classes qui réclame une certaine tonicité.
Comment justifiez-vous la droitisation de Sarkozy ?
Ce concept de "droitisation" est le plus sûr indice de la confusion mentale qui s'est emparée de certains esprits. Si la "droitisation" consiste à prendre en compte la souffrance sociale des Français les plus exposés et les plus vulnérables, c'est que les anciennes catégories politiques n'ont plus guère de sens… et que le PS est devenu – ce qui me paraît une évidence – l'expression des nouvelles classes dominantes.
La spécificité historique du vote Sarkozy en 2007, c'est d'être parvenu à amalgamer, comme de Gaulle en 1958, un vote populaire avec un vote de droite traditionnel. Transgression idéologique, désenclavement sociologique et victoire électorale ont fait système.
Est-ce Nicolas Sarkozy qui se "droitise" en plaçant la maîtrise des flux migratoires au cœur de la question sociale ou la gauche qui se renie en substituant à la question sociale le combat sociétal en faveur d'un communautarisme multiculturel ?
L'impensé du candidat socialiste sur l'immigration est tout sauf accidentel : il témoigne d'une contradiction à ce jour non résolue.
L'idéologie du "transfrontiérisme" n'est pas celle des Français. Près de deux Français sur trois et près d'un sympathisant de gauche sur deux approuvent la proposition de Nicolas Sarkozy de réduire de moitié l'immigration légale.
Vous avez dit que Marine Le Pen ne faisait pas une bonne campagne et la voilà qui refait parler d'elle sur la viande halal…
Marine Le Pen s'est aventurée sur des thèmes où sa crédibilité était faible tout en cessant d'actionner les ressorts du vote frontiste. Son retour précipité aux fondamentaux de son parti a surtout mis en évidence une impasse stratégique.
Sans perspectives d'alliance ni de présence au second tour, elle n'offre pas plus d'issue politique que n'en offrait son père en 2007. Dans ces conditions, le vote en faveur de la candidate du FN ne serait plus un vote de protestation mais un vote d'immolation. En votant pour Marine Le Pen, les catégories populaires qui exprimeraient ainsi leur souffrance seraient assurées du résultat contraire de celui qu'elles recherchent. Elles augmenteraient les chances de François Hollande et donc les risques liés à une politique de non-maîtrise des flux migratoires et à l'émergence d'un vote communautaire avec l'attribution du droit de vote aux étrangers.
Comment récupérer ces électeurs FN ?
Le projet que porte Nicolas Sarkozy s'adresse à tout l'électorat populaire. Il est clairement le candidat d'une Europe des frontières. C'est en cela qu'il est le candidat du peuple qui souffre de l'absence de frontières et de ses conséquences en chaîne : libre-échangisme sans limites, concurrence déloyale, dumping social, délocalisation de l'emploi, déferlante migratoire.
Les frontières, c'est la préoccupation des Français les plus vulnérables. Les frontières, c'est ce qui protège les plus pauvres. Les privilégiés, eux, ne comptent pas sur l'Etat pour construire des frontières. Ils n'ont eu besoin de personne pour se les acheter. Frontières spatiales et sécuritaires : ils habitent les beaux quartiers. Frontières scolaires : leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements. Frontières sociales : leur position les met à l'abri de tous les désordres de la mondialisation et en situation d'en recueillir tous les bénéfices.
J'entends dire çà et là que la stratégie qui consiste, non pas à se "droitiser", mais à prendre en compte les préoccupations populaires serait un échec. Un échec pour qui ? Il y a un an, les sondages donnaient Nicolas Sarkozy au coude-à-coude avec Marine Le Pen sans certitude de qualification pour le second tour. A la fin de janvier 2012, il ne la devançait que de 3 points en moyenne. Aujourd'hui, l'écart se situe entre 10 et 12 points.
Propos recueillis par Arnaud Leparmentier et Vanessa Schneider

Présidentielle : la farce des parrainages 

A trois jours de la date butoir – vendredi 16 mars – pour le dépôt des signatures servant de sésame aux candidats à l’élection présidentielle, Marine Le Pen vient d’obtenir le sien. Elle en a fait l’annonce officielle mardi après-midi à Hénin-Beaumont. Son directeur de campagne, Florian Philippot, dit avoir lancé, en apprenant la nouvelle, un « grand ouf de soulagement ». Dimanche dernier Marine Le Pen s’inquiétait encore : « Si on rate ce sera à deux ou trois signatures près (…) C’est une hypothèse que je ne peux pas exclure. » Une incertitude que laissaient planer les défections de dernière heure et les rejets de certains parrainages, non homologués par le Conseil constitutionnel.
Pour les candidats à la course présidentielle, 500 promesses « ric rac » de signatures ne suffisent pas. Il faut en effet prévoir, pour être tranquille, un matelas de soutiens autographiques d’au moins 520 cautions. C’est ce que semble avoir obtenu la candidate du Front national. Le pouvoir sarkozyste était dernièrement revenu sur l’attitude d’indifférence hostile qu’il affichait les mois précédents quant à l’empêchement ou non de la candidate frontiste à la compétition élyséenne… « Il serait normal qu’elle soit présente dans la compétition qui s’ouvre », assurait la semaine dernière Claude Guéant, fidèle « voix de son maître » en pareilles circonstances. Et tout le monde avait compris que Marine Le Pen aurait ses signatures. Sans elle, l’élection présidentielle, en privilégiant un vote porté par le ressentiment et la colère des électeurs de droite, aurait effectivement changé de visage…
Pour autant, la sélection des 500 signatures, instaurée en 1981 pour « éliminer les candidatures marginales » qui avaient tendance à se multiplier, continue de faire débat. A l’heure actuelle, cet alibi ne tient plus. Il est non seulement contredit par les faits, mais aussi tourné en dérision par eux.
La preuve par Cheminade
Outre les difficultés rencontrées par Marine Le Pen, des candidats à la candidature ayant assumé des postes politiques importants, comme Hervé Morin, Christine Boutin, Corinne Lepage et plus encore Dominique de Villepin, se sont heurtés ou continuent de se heurter à cette barrière des parrainages. Les deux premiers ont jeté le gant pour se rallier en une volte-face précipitée à Nicolas Sarkozy. Corinne Lepage continue sa quête sans grand espoir d’aboutir. Mettons entre parenthèses Dominique de Villepin qui paraît de plus en plus erratique dans ses déclarations. On ne sait trop où il en est… Le sait-il lui-même ? Cherche-t-il une négociation avec Nicolas Sarkozy ? Ou souhaite-t-il continuer à l’embêter le plus longtemps, même si capacité de nuisance est aujourd’hui bien diminuée ? En tout cas des personnalités ayant occupé des postes de ministre, voire le premier d’entre eux, ne peuvent pas être rangées, même si les intentions de vote qu’elles représentent sont infimes, dans la catégorie des farfelus irresponsables. Or, les trois premiers candidats à avoir déposé leurs cinq cents parrainages au Conseil constitutionnel – Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade et Philippe Poutou – évoluent précisément tous trois dans les marges, parfois glauques, de notre vie politique. Bien sûr, les deux trotskistes, représentants d’un communisme résiduel, ont dû bénéficier en dernier ressort d’un coup de pouce du PS, découvrant qu’il y avait urgence à entamer le score en hausse de Mélenchon de deux ou trois points. Mais comment expliquer qu’un Jacques Cheminade, 70 ans, président d’un fantomatique parti Solidarité et Progrès, fonctionnant comme secte ultra-confidentielle, ait obtenu son quota de signatures et même au-delà, décrochant ainsi le même temps de parole à la radio et à la télévision que les grands candidats représentant des millions d’électeurs ? Cet énarque, ancien fonctionnaire au ministère de l’Economie, a de plus un passé plutôt trouble. Condamné en 1992 « pour vols au préjudice d’une personne âgée », il le sera de nouveau en 2004 pour « diffamation publique ». Il est aussi l’ami, l’émule et le représentant en France d’un « polémiste et homme politique américain » un peu particulier, le très sulfureux Lyndon Larouche, « notoirement connu pour ses propos antisémites » et également condamné par les tribunaux américains pour « escroquerie financière et fraude fiscale ». Les deux hommes « ciblés » depuis longtemps par le FBI pour « dérives sectaires » sont des adeptes des thèses conspirationnistes plus ou moins délirantes. Jacques Cheminade fut pourtant déjà candidat en 1995 (0,28 % des suffrages). Le voici prêt à récidiver, avec la garantie en bonne et due forme de ces cinq cents parrainages. Un système qui peut exclure d’anciens ministres ou gêner une Marine Le Pen, mais pas un farfelu comme le disciple français de Lyndon Larouche. Ce système est absurde : la preuve par Cheminade ! Mais il convient si bien à l’UMPS !
Sarkozy rattrape Hollande ?
Nicols Sarkozy va-t-il réussir à « renverser la table » comme il l’avait annoncé ? En tout cas à six semaines du scrutin présidentiel, un sondage place pour la première fois le président candidat en tête des intentions de vote au premier tour, devant François Hollande. Selon cette enquête réalisée par l’Ifop pour Europe 1, Paris-Match et la chaîne de télévision Public Sénat, le chef de l’Etat serait crédité de 28,5 % (+ 1,5 %) d’intentions de vote contre 27 % (- 1,5) à François Hollande. Nicolas Sarkozy, en mettant en cause comme il l’a fait dimanche à Villepinte (voir Présent d’hier) le libre-échangisme à tout va de l’Europe et les accords de Schengen, portes grandes ouvertes à l’immigration, va-t-il récupérer à son profit le thème de la mondialisation qui inquiète tant nos compatriotes ? Cela relèverait un peu, de sa part, de la captation idéologique. Mais en ressortant, face à cette Europe passoire, le thème du protectionnisme, dont beaucoup de Français sont de plus en plus demandeurs, il a incontestablement marqué des points. Mérités ou pas. Cette remontée dans les sondages constitue évidemment un « choc psychologique » favorable pour ceux qui le soutiennent, et en premier lieu pour le candidat lui-même : « Il est dopé par le rassemblement de Villepinte, et par les sondages qui sont enfin encourageants », confiait en souriant un de ses proches. Il est vrai que le chef de l’Etat s’emploie depuis la semaine dernière à saturer l’espace médiatique de sa présence.
Lundi soir il était encore l’invité sur TF1 de Laurence Ferrari pour l’émission « Paroles de candidat » où il est longuement revenu sur l’ultimatum qu’il avait lancé dimanche aux « technocrates » de Schengen et sur sa proposition d’un « Buy European Act » (voir dans Présent d’hier). Nicolas Sarkozy a notamment évoqué le général De Gaulle qui, à la fin des années soixante, avait imposé durant toute une année la politique de la chaise vide pour refuser la règle de la majorité dans les délibérations du Conseil des ministres de la CEE, que nos partenaires voulaient substituer à la règle de l’unanimité. La « politique de la chaise vide » ? Chiche !
Lundi soir Nicolas Sarkozy n’a pas seulement parlé de l’Europe. Il a aussi annoncé qu’il souhaitait mettre en œuvre l’imposition universelle des citoyens, dispositif fiscal permettant de taxer les nationaux sur tous leurs revenus, « y compris à l’étranger ». Les Etats-Unis sont le seul pays au monde, « avec les Philippines qu’ils ont administrées de 1898 jusqu’à leur indépendance en 1946 », à imposer les revenus de leurs citoyens partout dans le monde, sur le seul critère de leur nationalité. Une spécificité américaine, d’ailleurs contestée par beaucoup d’économistes aux Etats-Unis, dont Nicolas Sarkozy veut s’inspirer. Comme d’ailleurs du Buy European (dont l’adoption serait effectivement très souhaitable)…  C’est l’un des paradoxes de cette campagne : Sarkozy « l’Américain » va désormais chercher aux Etats-Unis, non plus des recettes d’économie libérale, mais des mesures plutôt coercitives pour complaire à son électorat populaire…

Bayonne : comment le PS a organisé l’agression de Sarkozy

 L’agression dont a été victime le chef de l’Etat jeudi à Bayonne a été organisée et orchestrée par des militants socialistes. N’en déplaise à Manuel Valls et à ses mensonges éhontés, ce sont bel et bien des partisans de François Hollande qui ont violenté le président de la République et remplacé le débat démocratique par la violence et la haine. Récit en photos d’une barbouzerie politique.
L’hypocrisie du parti socialiste dans cette campagne est devenue irrespirable. Si les socialistes réclament devant les caméras un débat politique sans invectives, ils multiplient depuis cinq ans les attaques personnelles contre Nicolas Sarkozy. A force d’exciter leurs militants dans l’anti-sarkozysme primaire, le PS des Pyrénées Atlantiques a cru bon d’organiser un traquenard qui n’a rien de démocratique.

La préparation en ligne de l’attaque contre un candidat démocratique commence aux alentours de 13 heures avec un premier tweet de Simon Piveteau, candidat suppléant socialiste dans la 5e circonscription des Pyrénées Atlantiques, qui annonce la couleur et promet un « comité d’accueil » à Nicolas Sarkozy :
Un comité d’accueil préparé de longue date par le parti socialiste local, puisque le fil officiel de la fédération annonçait fièrement un tractage pour contrer la venue du candidat de droite :
Une distribution de tracts qui ressemble fort à un guet-apens… Quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy a été violemment pris à partie à Bayonne et Manuel Valls assurait fort hypocritement qu’il « n’y avait aucun militant socialiste dans ces incidents ». Sauf que les images de l’agression du président de la République montrent justement de nombreuses personnes brandissant des programmes socialistes et des portraits de François Hollande.

François Hollande : Le changement c’est tout le temps

 François Hollande est volatile. Infichu d’avoir la moindre position sur le moindre sujet, il passe son temps à dire tout et son contraire. Petit exemple vidéo de son inconstance. Avec François Hollande, le changement, c’est tout le temps !
Comment le futur président, proclamé comme tel par les journalistes français (une journaliste étrangère a dénoncé le traitement de faveur dont bénéficie Flamby de la part de ses sbires des médias) , 2 mois avant l’élection, fera-t-il pour négocier avec nos partenaires économiques et politiques ? L’Allemagne et la Chine n’ont pas nos journalistes engagés, ils auront du mal à supporter un pays qui revient systématiquement sur sa parole. Si le président dit une chose un jour (l’ennemi c’est la finance) et le contraire le lendemain (personne n’a jamais été aussi libéral que les socialistes) à nos interlocuteurs allemands, chinois ou américains, la France perdra ses alliés et sa crédibilité.
L’exemple vidéo du jour est hallucinant. François Hollande explique avec beaucoup de sérieux et de sincérité dans la voix que la première chose qu’il fera, une fois élu président de la république, sera…
Quand les politiques prennent vraiment les Français pour des idiots amnésiques…
 

Selon TNS-Sofres, Hollande reste en tête

Selon un sondage TNS-Sofres pour i-Télé, François Hollande reste stable dans les intentions de vote à 30% alors que Nicolas Sarkozy est mesuré en baisse de 2 points, à 26%. Marine Le Pen perd un point mais conserve la 3e place avec 16% des suffrages.

François Bayrou recueille 11,5% des intentions de vote, en hausse d'un point. Jean-Luc Mélenchon continue quant à lui sa progression : 10%, +0,5 point en quinze jours. Enfin, Eva Joly recueille 3% des intentions de vote (+0,5 depuis fin février), Dominique de Villepin 1,5% (+0,5 depuis fin février) et les autres candidats 1% ou moins.

François Hollande recueillerait 58% des intentions de vote (+1 point par rapport à fin février) contre 42% pour Nicolas Sarkozy (-1 point) au deuxième tour.

Hier soir, un sondage Ifop pour Europe 1 montrait au contraire que Nicolas Sarkozy venait de passer devant le candidat socialiste au premier tour, pour la première fois depuis la campagne présidentielle. Des chiffres confirmés par l'autre enquête Ifop - quotidienne - qui montre ce mardi soir un croisement des courbes entre Nicolas Sarkozy (28,5%, +0,5 point) et François Hollande (27,5%, -1). Au second tour, le chef de l'Etat se rapproche (46%, +1) de son adversaire (54%, -1).