samedi 1 juin 2013
Procès pour racisme anti-blanc : lettre ouverte d’un "sale blanc" au Mrap
Alors que s'ouvre le premier procès pour "racisme anti-blanc", le représentant du Mrap a expliqué à Europe 1 pourquoi l'association, exceptionnellement, ne se porte pas partie civile. Le racisme anti-blanc ne serait qu'une réaction au racisme envers les noirs et les arabes, et serait instrumentalisé politiquement.
Je suis un sale Blanc et j'espère que de l'avoir confessé me vaudra l'indulgence du tribunal où siègent peut-être les membres du Syndicat de la magistrature.
Je suis un sale Blanc car dans une vie antérieure j'ai affrété des bateaux à Bordeaux pour traverser l'Atlantique avec mes cargaisons d'esclaves.
Je suis un sale Blanc car j'ai usé de toute mon influence, qui est grande, pour que des dizaines de milliers d'Africains et d'Antillais soient enfermés dans des prisons appelées HLM.
Je suis un sale Blanc parce qu'un jour où mon fils s'était fait qualifier de "face de craie", frapper et dépouiller à la Foire du Trône je suis allé avec lui porter plainte et je ne l'ai pas dissuadé de dire que ses agresseurs étaient des Noirs.
Je suis un sale Blanc car j'habite un immeuble où aucune seringue ne jonche les escaliers et où aucun guetteur ne signale l'arrivée de mes visiteurs.
Je suis un sale Blanc car un jour, dans un regrettable mouvement de colère, j'ai dit à un grand gaillard notoirement plus foncé que moi et qui m'avait bousculé parce que je tardais à lui donner un clope : "Appelle-moi bwana!" ("Patron", comme disaient les Africains aux administrateurs coloniaux à une certaine époque).
Je suis un sale Blanc car, écrivant dans les journaux, je n'ai pas pris ma plume pour dénoncer l'affreux Eric Zemmour qui s'était permis de dire que les Noirs et les Arabes étaient largement majoritaires dans nos prisons.
Je suis un sale Blanc car, toute honte bue, je n'ai pas jeté à la poubelle mon exemplaire de "Tintin au Congo" que les forces progressistes, anti-racistes et anti-colonialistes tentent, à juste titre, de faire interdire.
Je suis un sale Blanc car je ne milite pas au MRAP et que j'ai refusé -alors que j'ai de la thune- d'envoyer un chèque de soutien au CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires).
Je suis un sale Blanc car j'ai infiniment de respect pour Félix Eboué (nommé gouverneur de l'Afrique Occidentale Française par De Gaulle), pour Léopold Sédar Senghor et pour Rama Yade que je trouve très jolie. Or, ces gens-là sont, comme on dit dans les cités, des "Bounty", noirs à l'extérieur et blanc à l'intérieur, des "suceurs de Blancs", des traîtres.
Et, enfin, je suis un sale Blanc car je suis blanc.
Pour tous ces motifs-là, j'admets que je mérite d'être poursuivi. Je demande pardon pour l'esclavage et pour toutes les horreurs que je viens de citer. Faute avouée étant à moitié pardonnée, j'espère que le MRAP aura la bonté de ne pas exiger un verdict trop sévère.Peut-être même que les juges, compréhensifs et touchés par mon remord sincère, se contenteront de m'épingler sur le "Mur des Cons".
Sylvia Pinel, la ministre qui va supprimer 400 000 emplois
En voulant limiter le statut d'auto-entrepreneur, Sylvia Pinel est en train de lancer le plus grand plan de licenciement jamais vu en France.
Fin 2012, 828 400 auto-entrepreneurs en activité étaient recensés, chiffre stable chaque année. Selon les chiffres de l’Insee, repris par l’IGAS, l’auto-entrepreneuriat est une activité principale pour 55 à 60 % de l’ensemble des auto-entrepreneurs.
C’est à ce titre que la principale proposition de Sylvia Pinel, est dramatique.
En effet, contrairement aux recommandations des experts de l’IGAS qui viennent de rendre un lourd rapport à ce sujet, les services de la ministre ont décidé (entres autres) de limiter dans le temps (2 ans) le régime des auto-entrepreneurs exerçant leur activité à titre principal.
Au bas mot, c’est plus de la moitié des auto-entrepreneurs qui seront au bout de deux ans, dirigés vers la sortie du régime et devront soit fermer boutique, soit transformer leur activité en passant sous le régime général.
UNE FEMME QUI N'A JAMAIS TRAVAILLÉ, QUI DONNE DES LEÇONS !
C'EST BIEN DU
SOCIALO-CRÉTINISME.
Angela Merkel explique l’économie à François Hollande
Angela Merkel explique l’économie à François Hollande
Le couple franco-allemand serait-il de retour ? C’est du moins ce que François Hollande et Angela Merkel ont tenté de faire croire, jeudi, à Paris, manifestement désireux d’oublier les mauvaises manières du président français d’il y a deux mois à peine, qui avaient si bien servi à nos partenaires britanniques. Les deux dirigeants ont donc accordé leurs violons sur une « contribution franco-allemande » au prochain Sommet européen prévu les 27 et 28 juin, parlant du même ton du chômage et de la récession.
Avec toutefois un assez gros bémol ! Soucieuse de conserver sa ligne de conduite, et manifestement lectrice attentive de ses médias, Angela Merkel a conservé intact son discours sur la discipline budgétaire, contrant ainsi la niaise observation de son hôte, la veille, sur la Commission européenne (Présent d’hier).
En clair, le professeur Merkel a fait la leçon à l’élève Hollande, qui semble s’être rendu compte de ce que son opposition frontale à Berlin pouvait avoir de nuisible. C’est au moins ça…
Nouveau record de chômage
D’autant que cette rencontre franco-allemande se tenait alors même que l’on annonçait un nouveau record absolu de chômeurs : 3 264 400 demandeurs d’emploi sans activité, ce qui constitue une augmentation est de 12,5 % sur l’année.
Jean-François Copé, qui perd souvent des occasions de se taire, a aussitôt commenté : « François Hollande est responsable de la situation : responsable et coupable. » Peut-être… Mais il n’est pas sûr que l’UMP soit beaucoup mieux placée pour évoquer cette question. Même si, en la matière comme en tant d’autres, on peut reporter sur Bruxelles la responsabilité de bien des mesures politiques qui viennent expliquer, favoriser cette situation. Comme le souligne la CGT qui dénonce des « ordres pris à Bruxelles et à Berlin »…
Hollande, lui, veut voir à cette mauvaise nouvelle deux raisons « spécifiques à la France » : « le manque de solidarité envers les jeunes et les seniors », et le « défaut de compétitivité ». Pas question d’en remettre une couche sur Bruxelles, après sa ridicule saillie de la veille, d’ailleurs moquée par les proches d’Angela Merkel et qualifiée de « tromperie » par Bruno Gollnisch… et alors même qu’en l’espèce ce serait plus justifié.
Et, manifestement fier d’avoir mis en place tous les instruments utiles, tels les bien mal nommés emplois d’avenir, le président promet toujours d’influer sur cette courbe négative d’ici à la fin de l’année : « Je maintiens l’objectif, malgré ces chiffres, malgré ce qu’ils représentent sur le plan individuel, familial, pour beaucoup de Français. » Peut-on lui faire observer que pour sauter, à défaut de mieux sauter, il vaut mieux ne pas trop reculer tout de même ?
En attendant, Angela Merkel met les points sur les i. « Nous sommes convenus que la commission donnait à la France deux ans de plus de temps pour atteindre l’objectif d’un déficit public ramené à 3 % [du PIB], mais que ce délai était couplé – et le président français l’a lui-même confirmé – à des réformes. »
« Les deux vont de paire », a-t-elle précisé, en soulignant que l’on peut « encore davantage réduire les déficits lorsque, simultanément, la compétitivité s’accroît ».
« Cessez de penser que la France voudrait échapper à ses disciplines budgétaires », a répondu en écho, et à l’adresse des médias allemands, François Hollande. « La plupart du temps », la France et l’Allemagne sont d’accord, a-t-il ajouté… Un problème de mémoire, peut-être ? En tout cas, une affirmation qui vient rassurer, comme le souligne Marine Le Pen, la femme la plus puissante du monde – qui a confondu, au passage, Hollande et Mitterrand… – sur « la docilité des gouvernements français »
Encore un président…
Proposition-phare de cette contribution franco-allemande : la nomination d’un « président à temps plein de l’Eurogroupe disposant de moyens renforcés », et qui, a précisé le président français, « pourrait être mandaté par les ministres de la zone euro pour favoriser l’action dans le domaine de l’emploi, de la recherche ou de l’industrie ». Qui, en tout cas, permettrait « davantage de coordination économique », selon le souhait d’Angela Merkel.
On ne sait si cette nouvelle proposition provoquera, elle aussi, les grincements de dents de la Commission européenne. Quoi qu’il en soit, José Manuel Barroso a montré son agacement devant ces proliférations d’initiatives des Etats-membres, alors que certains de ces Etats, justement, font échec au plan de travail en faveur des jeunes mis en place par Bruxelles depuis 2011.
Les bisbilles ne sont pas finies…
A moins qu’il ne réussisse, comme il l’a tenté jeudi avec son homologue du Conseil européen Herman Van Rompuy, à convaincre les représentants des principales religions de leur apporter leur aide pour faire face à « la crise de confiance et de valeurs » qui mine l’Europe.
« Il est essentiel d’y réfléchir ensemble, autorités politiques et religieuses », a renchéri Herman Van Rompuy.
Intérêt poli, mais sans plus, de la part des dignitaires religieux invités, chacun appelant d’abord au respect de la liberté de religion. Et à la lutte contre toutes les phobies. Et notamment la christianophobie, a souligné le vice-président du Parlement européen, le démocrate-chrétien hongrois Laszlo Surjan.
En attendant, pour la communauté de valeurs politico-religieuses, Bruxelles attendra…
Paresseux les Français ? Simplement épuisés!
Haro sur le "French bashing" ou cette hexagonale manie d'autodénigrement systématique. A force d'asséner aux Français qu'ils sont cossards, peu autonomes et qu'ils ne prennent pas leurs responsabilités, on épuise le peu d'énergie qu'il leur reste... pour bien travailler.
Il y a quelques semaines Le Point titrait en couverture "Les Français sont-ils paresseux"? Et l'hebdomadaire d'y répondre chiffres à l'appui que les "français travaillent en moyenne annuelle moins que leurs voisins européens. Retraite à 60 ans, 35 heures et privilèges catégoriels aberrants...encore une exception française qui plombe l'économie". Autrement dit, la rengaine est toujours la même : nous sommes des cossards et finalement si notre économie se porte aussi mal c'est parce que vous et moi nous nous tournons un peu trop souvent les pouces. L'article débute même avec une citation de Victor Hugo de 1848 "la monarchie avait les oisifs, la République aura les fainéants". Comme une sorte de prophétie auto-réalisatrice.
N'en déplaise à notre confère, en 2013 l'économie a changé radicalement de visage et chacun devient expert à faire dire aux chiffres ce qu'il veut. D'une part, parce qu'il faut opposer la durée annuelle moyenne de travail où la France est au 7ème rang mondial, à la productivité horaire hebdomadaire où la France se situe au 3ème rang mondial derrière la Norvège et les Etats-Unis. La productivité française est donc l'une des plus élevées au monde. Les Français travaillent environ 1500 heures par an pour un revenu annuel par tête de 36.500 dollars quand les Américains travaillent 1800 heures par an pour un revenu annuel par tête de 44.150 dollars par an.
N'en déplaise à notre confère, en 2013 l'économie a changé radicalement de visage et chacun devient expert à faire dire aux chiffres ce qu'il veut. D'une part, parce qu'il faut opposer la durée annuelle moyenne de travail où la France est au 7ème rang mondial, à la productivité horaire hebdomadaire où la France se situe au 3ème rang mondial derrière la Norvège et les Etats-Unis. La productivité française est donc l'une des plus élevées au monde. Les Français travaillent environ 1500 heures par an pour un revenu annuel par tête de 36.500 dollars quand les Américains travaillent 1800 heures par an pour un revenu annuel par tête de 44.150 dollars par an.
La France détient le record de burn-out
D'autre part, parce que tenir un tel discours par ces temps épouvantables et terrifiants de chômage et de souffrance au travail, est une insulte à ceux qui ne demandent rien tant que de travailler et de bien travailler. Dire aux français qu'ils sont paresseux, c'est comme asséner à un gamin qu'il est irrémédiablement méchant ou mauvais en classe. C'est une guillotine qui tombe comme un couperet. Comment dans ces conditions redonner un tant soit peu d'espoir à des millions de travailleurs salariés en souffrance qui ont le sentiment que ce qu'ils font n'est ni jamais suffisamment bien, ni jamais suffisamment assez ? Et les Français d'avoir été publiquement accusés par la lettre du PDG américain du fabricant de pneus Titans International. Dans sa lettre adressée fin février à Arnaud Montebourg, Maurice Taylor évoque "ces salariés français qui ont une heure pour leurs pauses et leurs déjeuners, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures". La méthode de Taylor, surnommée le "grizz" en référence au grizzly, n'est pourtant pas aussi exemplaire. Et sa critique n'est pas justifiée. Les Français produisent 25 dollars par heure travaillée quand les américains produisent 24,60 dollars. Ce chiffre suggère que nos ouvriers ne sont pas systématiquement en train de faire une pause.
D'autre part, parce que tenir un tel discours par ces temps épouvantables et terrifiants de chômage et de souffrance au travail, est une insulte à ceux qui ne demandent rien tant que de travailler et de bien travailler. Dire aux français qu'ils sont paresseux, c'est comme asséner à un gamin qu'il est irrémédiablement méchant ou mauvais en classe. C'est une guillotine qui tombe comme un couperet. Comment dans ces conditions redonner un tant soit peu d'espoir à des millions de travailleurs salariés en souffrance qui ont le sentiment que ce qu'ils font n'est ni jamais suffisamment bien, ni jamais suffisamment assez ? Et les Français d'avoir été publiquement accusés par la lettre du PDG américain du fabricant de pneus Titans International. Dans sa lettre adressée fin février à Arnaud Montebourg, Maurice Taylor évoque "ces salariés français qui ont une heure pour leurs pauses et leurs déjeuners, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures". La méthode de Taylor, surnommée le "grizz" en référence au grizzly, n'est pourtant pas aussi exemplaire. Et sa critique n'est pas justifiée. Les Français produisent 25 dollars par heure travaillée quand les américains produisent 24,60 dollars. Ce chiffre suggère que nos ouvriers ne sont pas systématiquement en train de faire une pause.
Le travail est un générateur de liens sociaux
Faut-il le rappeler ? Les Français détiennent le triste score d'un des taux mondiaux de burn out et de stress les plus élevés. Pourquoi ? Parce qu'ils sont parmi les plus engagés et les plus soucieux dans l'envie de faire du bon travail. Alors, oui, ils discutent. Mais souvent de leur job, de comment le faire mieux ou du comment on leur empêche de le réaliser aussi correctement qu'ils le souhaiteraient. Oui, ils discutent, parce que le travail est un créateur et un générateur de liens sociaux. Oui, ils font grève parce qu'ils défendent des communautés de travailleurs, leurs collègues et amis. Non, ils ne sont pas paresseux mais très affectifs et craignent, non pas que le ciel leur tombe sur la tête, mais de perdre leur travail.
A ces arguments psychosociologiques, il faut ajouter en guise de chiffres qu'avec seulement 3,7 jours perdus par an pour cause de grève dans le secteur privé les Français sont loin d'être les plus grévistes. On est même derrière les Etats-Unis ou le Royaume-Uni (IMD 2008). Le taux d'absentéisme ne cesse de reculer depuis 2007 avec 3,84% par ce qui fait seulement 14 jours seulement (Alma Consulting 2012). Notre pays est la troisième destination mondiale des investissements directs étrangers (AFII). Les Etats-Unis et l'Allemagne sont les premiers à choisir la France. Et seuls 3% des chercheurs s'expatrient hors de France, il s'agit du plus faible taux d'Europe. Enfin, une étude Regus de 2011 révèle que 50% des Français travaillent plus de 9 heures par jour et 83% d'entre eux emportent du travail à la maison. Ce taux grimpe pour les salariés des PME, soit la majorité des entreprises.
Des français épuisés... par la peur du chômage
Alors non les Français ne sont pas particulièrement paresseux...mais épuisés. L'intensification du travail et la précarité des situations créent chez nombre de salariés un état de stress préoccupant, au point que le Conseil Economique et social a décidé d'en faire un enjeu de santé publique. "Un être humain ne peut pas tenir les rythmes en étant en état de crise de nerf permanent" souligne Marie Pezé auteur de "ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés". Psychologue clinicienne et psychanalyste, cette spécialiste de la souffrance au travail relève dans ses consultations un nombre croissant de salariés paniqués à l'idée de perdre leur emploi. Quant à la sociologue et directrice de recherche au CNRS, Danièle Linhart, elle évoque le concept de « précarité subjective ». Un état entretenu par les techniques actuelles du management, qui cherchent à déstabiliser, à mettre le salarié dans une situation inconfortable. Plutôt que de dénoncer la pseudo-paresse hexagonale, il faudrait veiller à faire passer des messages bienveillants et rassurants comme ceux qui veillent à féliciter et à reconnaître plutôt que de fustiger.
A ces arguments psychosociologiques, il faut ajouter en guise de chiffres qu'avec seulement 3,7 jours perdus par an pour cause de grève dans le secteur privé les Français sont loin d'être les plus grévistes. On est même derrière les Etats-Unis ou le Royaume-Uni (IMD 2008). Le taux d'absentéisme ne cesse de reculer depuis 2007 avec 3,84% par ce qui fait seulement 14 jours seulement (Alma Consulting 2012). Notre pays est la troisième destination mondiale des investissements directs étrangers (AFII). Les Etats-Unis et l'Allemagne sont les premiers à choisir la France. Et seuls 3% des chercheurs s'expatrient hors de France, il s'agit du plus faible taux d'Europe. Enfin, une étude Regus de 2011 révèle que 50% des Français travaillent plus de 9 heures par jour et 83% d'entre eux emportent du travail à la maison. Ce taux grimpe pour les salariés des PME, soit la majorité des entreprises.
Des français épuisés... par la peur du chômage
Alors non les Français ne sont pas particulièrement paresseux...mais épuisés. L'intensification du travail et la précarité des situations créent chez nombre de salariés un état de stress préoccupant, au point que le Conseil Economique et social a décidé d'en faire un enjeu de santé publique. "Un être humain ne peut pas tenir les rythmes en étant en état de crise de nerf permanent" souligne Marie Pezé auteur de "ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés". Psychologue clinicienne et psychanalyste, cette spécialiste de la souffrance au travail relève dans ses consultations un nombre croissant de salariés paniqués à l'idée de perdre leur emploi. Quant à la sociologue et directrice de recherche au CNRS, Danièle Linhart, elle évoque le concept de « précarité subjective ». Un état entretenu par les techniques actuelles du management, qui cherchent à déstabiliser, à mettre le salarié dans une situation inconfortable. Plutôt que de dénoncer la pseudo-paresse hexagonale, il faudrait veiller à faire passer des messages bienveillants et rassurants comme ceux qui veillent à féliciter et à reconnaître plutôt que de fustiger.
La viscosité du marché du travail et l'incapacité des salariés à se projeter qui en découle, appellent un changement de posture de la part des organisations. Le "soyez acteur de votre carrière" sonne comme une injonction paradoxale à l'heure où le système ne donne plus à l'individu les moyens de son autonomie. Désormais, comme dans une agriculture raisonnée, il faut aider à prendre soin des collaborateurs. Non pas par une démarche "psychologisante" mais concrète et centrée sur le travail, faite d'attention et de valorisation de la part du management, de solidarité (travailler ensemble) et de capacité à donner des signes de reconnaissance mais aussi de l'information : partage des enjeux, des difficultés, débat autour du comment on travaille ensemble et surtout du pourquoi on agit ainsi.
La démarche des petits pas responsables
C'est dans ce "pourquoi" que les objectifs pourront être partagés et la confiance nourrie. Mais c'est aussi dans la capacité à élaborer des propos autour des dysfonctionnements. Enfin, comme dans la démarche écologique des petits pas responsables, il s'agit de s'appliquer à soi-même, entre collègues une bienveillance quotidienne. Vous savez la fameuse blague lancée à celui ou celle qui court à 18h chercher son enfant à la crèche "tu prends ton après-midi?" qui n'est rien d'autre qu'une mauvaise graine plantée dans un sol déjà surchargé en culpabilité.
De simples maladresses comme celles-ci aux changements imposés d'en haut sans concertation aucune, à ces couvertures de magazine accusatrices, ce sont tous ces champs qu'il faut veiller à cultiver autrement. "Nous pouvons manger bio, recycler notre eau, nous chauffer solaire et...exploiter notre prochain. Ce n'est pas incompatible", constate Pierre Rabhi dans son "Manifeste pour la Terre et l'Humanisme" (Poche Actes sud). "Seul le changement par l'éveil de la conscience nous sauvera", conclut-il. A condition de mutualiser nos efforts. Et de refuser les étiquettes inappropriées.
3 264 400 laissés pour compte par la République française
Ils sont plus de 40 000 pour le seul mois d’avril et les chiffres en question ne concernent que les chômeurs de première catégorie. Les chiffres réels ne sont pas connus, l’institution Pôle emploi falsifiant par divers artifices le nombre des demandeurs d’emplois. Cette galipette s’effectue par le truchement des différentes catégories ou par des pressions déguisées qui visent par des directives souterraines à pousser hors des listes le maximum de demandeurs, quitte à employer des moyens plus que douteux. Les Français qui cherchent un travail le savent bien, trouver un emploi avec l’aide de cette institution est une sinécure. Ils seront harcelés de stages inutiles censés aider les personnes en recherche d'emploi à en trouver un. Quant aux offres proposées, elles sont également trop souvent un paravent confortable dont le sort est déjà fixé avant qu’elles ne soient mises à la disposition du public.
Le cas des fameuses réunions est encore plus cocasse. Elles ne sont nullement organisées pour améliorer l’efficacité de la recherche des demandeurs d’emploi, mais pour exercer une pression. L’institution sait bien en effet que dans le lot des personnes convoquées, un bon nombre, pour des raisons évidentes, ne se rendront pas ou plus à ces rencontres. Coincés autour d’une table pendant une journée avec une quinzaine de « malheureux » dans votre genre, vous n’apprendrez bien souvent que ce que vous saviez déjà, au milieu de gens qui sentent comme vous que décidemment, ce « stage » est une imposture. Quel malaise à la sortie… Chacun s’en retourne chez soi, ayant perdu une journée de recherche aux frais de la République et sans le moindre résultat, à part celui d’avoir pu épurer de quelques têtes les fameuses listes.
C’est ainsi que les chiffres sont traités et si dorénavant, en tant que journaliste, vous aviez l’envie de contacter quelques directeurs de centre de Pôle emploi pour évoquer les problèmes de cette administration, vous vous verriez éconduit, au mieux poliment, au pire avec des menaces, comme ce fut le cas d’un de nos correspondant quelque part dans cette France des contrastes. La lente décrépitude de l’emploi ne date pas d’hier bien entendu, l’arrivée du magicien d’Oz, l’incroyable François Hollande armé de promesses, n’aura fait qu’accélérer le processus. Il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas en mariant quelques homosexuels en grande pompe, en promettant le droit de vote aux élections municipales et cantonales ou encore en jouant au scrabble dans l’hémicycle du palais Bourbon comme ce fut le cas de députés PS il n’y a pas si longtemps, que la France de maintenant aura l’espoir de découvrir le chemin qui mènerait au changement et accessoirement à un véritable emploi.
L’opposition française a donc beau jeu de monter au créneau pour dénoncer la politique brouillonne du gouvernement socialiste, arrivé au pouvoir avec dans ses cartons, juste quelques projets visant à vendre quelques bonnes bouteilles de la cave de l’Elysée, à faire voler des avions rafales au-dessus du désert saharien, sans compter divers stocks d’armes et de munitions que M. Fabius est si impatient d’envoyer à quelques miliciens enturbannés portant le nom de « rebelles syriens » parlant les langues de 50 nationalités différentes. M. Hollande ne peut que réaffirmer : « Je maintiens l’objectif, malgré ces chiffres, malgré ce qu’ils représentent sur le plan individuel, familial pour beaucoup de Français, je maintiens l’objectif de l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année ». Si vous ne l’aviez pas compris, il ne s’agit plus de résorber le chômage et donner du travail aux Français, mais d’inverser la courbe… aveu terrible d’impuissance, chuchoté avec quelques paroles emplies de compassion pour ceux qui n'ont pas bu hier le champagne avec Angela Merkel.
M. Hollande a poursuivi en indiquant que le mal venait du manque de solidarité des Français envers les jeunes et les seniors, ainsi que d'une faible compétitivité. « Incroyables révélations » qui sont celles faites par tous les gouvernements depuis François Mitterrand ! Pour Jean-Marc Germain, secrétaire national du PS au Travail et à l’Emploi, la crise serait la cause principale tandis que le porte-parole des députés socialistes à l’Assemblée nationale, plus lucide, déclarait pudiquement : « le temps presse ». C’est probablement la seule parole censée qui fut dite par un responsable politique depuis la fin des années 70 en France… le temps presse ! Le feu dans la maison France aura quand même forcé M. Hollande à annoncer que le projet de loi du droit de vote aux étrangers, ne pourrait être discuté qu’après les élections de 2014…
Les Français assistent pour l’instant à la déconfiture d’un système qu’ils croyaient, après l’effondrement du mur de Berlin en 1989, comme étant le système ultime. Celui de la vraie démocratie et du bon vivre chez soi. Depuis cette époque à la fois lointaine et proche, les Français rallient par centaines de milliers les formations politiques les plus radicales et le clivage ancien des antagonismes politiques est en train de modifier le paysage. Cette démocratie a-t-elle véritablement existée ? Etienne Chouard martèle depuis plus de 10 années que cette démocratie n’en porte que le nom et que la Constitution en place est la cause de bien des dérives. Le problème de l’emploi ne pourra être politiquement réglé que lorsque la France s’attaquera à la source réelle de ses difficultés : ne plus déléguer son autorité à une entité telle que celle de Bruxelles et de l’UE, ne plus tolérer une parodie de démocratie en imposant un changement de constitution et faire en sorte que la Vox populi soit le centre d’une République encore à fonder.
La démocratie participative comme garante de l’unité de la Nation est la seule voie raisonnable qui pourrait conduire à la libération des institutions aux mains de différents lobbies privés ou de pouvoirs. Le travail est un droit sacré qui devrait être garanti par l’Etat. C’est en créant des richesses, en encourageant les innovations et l’esprit d’initiative que les Français retrouveront le chemin de l’emploi, non pas en distribuant des allocations, non pas en créant des semi-emplois pour des hommes et des femmes relégués aux frontières de la société, mais en refondant la confiance dans un Etat souverain et bienveillant.
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