Le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, devrait succéder à George Papandreou à la tête du Parti socialiste grec. Le gouvernement doit achever son mandat d'ici au 12 avril.
Le dirigeant socialiste grec George Papandreou a démissionné samedi de sa fonction à la tête du Pasok, afin de permettre à son parti d'élire un successeur avant les prochaines élections anticipées. «Le moment est venu pour moi de mener mes combats depuis d'autres remparts», a déclaré M. Papandreou qui avait déjà démissionné de son poste de Premier ministre en novembre afin de permettre la formation d'un gouvernement de coalition pour lutter contre la crise de la dette. «J'ai pris des décisions difficiles. Elles ont pu me coûter cher politiquement mais elles en valaient la peine», a ajouté M. Papandreou qui a été fréquemment applaudi lors d'une réunion de son parti.
Le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, devrait succéder à M. Papandreou lorsque le parti socialiste élira son nouveau chef, le 18 mars. Selon de récents sondages, le Pasok devrait subir une lourde défaite aux prochaines élections et pourrait atteindre son plus faible niveau en 37 ans d'histoire.
Fin de mandat d'ici au 12 avril
L'actuel gouvernement de coalition, formé pour achever l'opération d'effacement d'une partie de la dette grecque et assurer la mise en place du deuxième plan de sauvetage de la zone euro, doit achever son mandat d'ici au 12 avril, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement, Pantelis Kapsis.
«Le Parlement doit rester en session pour ratifier [le plan de sauvetage]. (...) Vers la fin mars, la tâche sera achevée», a-t-il dit sur la chaîne privée de télévision Skai. «L'échange des titres sera achevé d'ici au 12 avril et le gouvernement aura terminé sa tâche», a-t-il ajouté.
Selon la Constitution grecque, des élections doivent être organisées dans les trente jours suivant la dissolution du Parlement. M. Kapsis a refusé de donner une date précise pour la tenue des élections mais ses déclarations suggèrent qu'un scrutin pourrait être organisé dès le 29 avril, ou début mai.
dimanche 11 mars 2012
Papandreou démissionne de la tête du Pasok
La liberté religieuse en première ligne
Aux hôpitaux, aux écoles, aux institutions catholiques ayant des salariés, le président Obama veut imposer l’obligation de souscrire à une assurance maladie universelle remboursant les produits pharmaceutiques abortifs, la contraception et la stérilisation.
L’épiscopat américain fait front en invoquant la « liberté religieuse » qui est « l’élément vital du peuple américain » et le « premier amendement de la Déclaration [américaine] des droits de l’homme ». Le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York et président de la Conférence épiscopale, a protesté le 25 janvier dans un éditorial du Wall Street Journal reproduit le 4 mars par La Documentation catholique. Il déclare qu’« obliger des religieux et des citoyens à payer pour des actions qui bafouent leur doctrine est une attaque sans précédent [du moins en Amérique ?] à la liberté religieuse ». Et le 22 février il envoie à tous les évêques américains une lettre de mobilisation qui proclame : « Le président Obama doit abroger [cette] loi. »
C’est manifester dans « ce combat important » une détermination, une fermeté, un dynamisme peu courants en Europe. L’invocation de la liberté religieuse est peut-être l’argument le plus immédiatement adéquat en raison de la Constitution et de la mentalités américaines. Toutefois le cardinal Dolan, dans son article du 25 janvier, ne manquait pas d’observer :
« Les Amish ne prennent pas d’assurance maladie. Le gouvernement respecte leurs principes. Les chrétiens scientistes veulent être guéris par la prière seule, et la nouvelle loi qui réforme le service de santé les respecte. Les Quakers refusent de tuer même en temps de guerre, et le gouvernement respecte ce principe d’objection de conscience. L’administration Obama ne montre pas le même respect pour les consciences des catholiques qui n’acceptent pas de traiter une grossesse comme une maladie. »
Il s’agit donc d’une attaque ciblée contre l’Eglise. Elle est inévitable parce que la démocratie moderne est incompatible avec l’Ancien et le Nouveau Testament présentés comme la Vérité, objective et irrécusable. Si la religion catholique passe sous silence le fait qu’elle ne se fonde pas principalement sur une exigence de la conscience individuelle (ou collective par le mythe de la « volonté générale »), alors elle risque fort de n’être plus rien. Par exemple, son refus de l’avortement se présentant, au nom de la liberté religieuse, comme une opinion aussi permise et aussi respectable que les opinions contraires, n’arrête pas de n’avoir aucun effet sur le déroulement du génocide mondial le plus massif de l’histoire.
La loi de Dieu aurait-elle été abolie au point que l’on n’en entende plus parler ? La parole ecclésiastique n’ose plus la dire dans sa totale rigueur : tout acte sexuel en dehors du mariage indissoluble entre un homme et une femme est un péché mortel s’il est commis avec pleine connaissance et entière volonté. C’est la loi divine, il n’appartient pas à l’homme de la changer, mais seulement, s’il l’a transgressée, d’aller par la pénitence à la rencontre de la miséricorde toujours offerte. Puisque la parole ecclésiastique, dans sa pastorale moderne, est aussi inefficace que devenue incertaine, pourquoi ne pas essayer la parole de Dieu, qui est exigence, mais aussi promesse : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », a dit Jésus sur la Montagne (Mt 5,8).
Sarkozy menace de suspendre la participation de la France à Schengen
En meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis) dimanche 11 mars, Nicolas Sarkozy a placé l'Europe au cœur de son discours, en réaffirmant le rôle de la France comme moteur de l'Union, dans la lignée de ce qu'il avait déjà affirmé à Toulon, le 1er décembre 2011.
Discours de Nicolas Sarkozy à Villepinte par NicolasSarkozy
Sarkozy veut "réviser" les accords de Schengen par BFMTV
Sarkozy à Villepinte : "président c’est être le... par BFMTV
Tout en précisant que "le protectionnisme ne sera jamais la bonne réponse", Nicolas Sarkozy a souhaité que "le droit du travail, le rôle de l'environnement, l'équité entre monnaies ne soient pas systématiquement bafoués". Le candidat de l'UMP s'est interrogé : "Pourquoi est-ce que ce que les Etats-unis s'autorisent, l'Europe devrait se l'interdire ? La France demandera que l'Europe se dote d'un 'Buy European Act', à l'image du 'Buy American Act'. Ainsi l'Europe soutiendra les entreprises qui ont décidé de fabriqueret de produire en Europe." La proposition d'un "Buy European Act" avait déjà été formulée par Christine Lagarde, alors ministre de l'économie, au printemps 2011. Mais elle reprenait alors une idée déjà évoquée par Elisabeth Guigou, ministre socialiste chargée des affaires européennes, en 1993. Là aussi, en cas de blocage, la France prendra les devants : "Si dans les douze mois qui viennent, aucun progrès n'était enregistré, alors la France appliquera unilatéralement cette règle jusqu'à ce que les négociations aboutissent." "Que les PME européennes aient une part des marchés publics" "La France exigera que désormais les PME européennes aient une part des marchés publics qui leur soit réservée, a encore annoncé M. Sarkozy. Si au bout d'un an, la discussion n'a pas progressé, la France appliquera unilatéralement jusqu'à ce que les négociations aboutissent." M. Sarkozy a fait sienne l'idée d'un "Small Business Act" européen, qui a pourtant été adopté en juillet 2008. Un argument d'ailleurs avancé par Jean Leonetti, ministre chargé des affaires européennes, dans un communiqué de presse contre François Hollande, en janvier. "Voilà pourquoi j'appelle au réveil de l'idéal européen. (...) Mon projet pour la France, c'est le même que mon projet pour l'Europe. Je vais réconcilier, c'est mon rêve, l'Europe du non et l'Europe du oui, la France du non et la France du oui, a-t-il assuré. Ca me paraît tellement plus utile que de parler de la France de droite, la France du centre et la France de gauche." La crise : "Si la France ne s'était pas battue, l'Europe se serait disloquée" "Si rien ne change, les peuples d'Europe ne supporteront plus longtemps d'un laisser-faire absolument dévastateur, a-t-il affirmé. Si rien ne change, les mêmes causes produiront les mêmes effets, et nous aurons d'autres crises, et cette fois-ci les Etats n'auront plus les moyens de maîtriser. Et les conséquences, si rien ne devait changer, risqueront de nous conduire sur le chemin tragique que le monde emprunta lors de la Grande dépression des années 30." "Si la France ne s'était pas battue, il n'y aurait pas eu de G20, l'Europe se serait disloquée, il n'y aurait pas eu d'accord pour sauver la Grèce, la zone euro se serait disloquée, les Français auraient perdu leur épargne et leur pouvoir d'achat", a-t-il égréné. "Pendant cinq ans, j'ai fait de mon mieux pour protéger les Français de toutes ces crises. Je me suis engagé comme jamais je ne m'étais engagé dans ma vie, a-t-il raconté. Pendant cinq ans, j'ai tout donné à la France parce que c'est l'idée que je me faisais de mon devoir de président de la République. J'ai tiré les leçons des réussites et des échecs. Je n'ai rien perdu de ma foi dans l'avenir, je n'ai rien perdu de mon envie d'agir, de mon envie de faire bouger les choses, et par dessus de tout de ma confiance dans le génie de la France." "J'ai appris que la volonté ne pouvait pas tout" "Nous allons déclencher le deuxième plan de rénovation de nos quartiers. Je n'ai aucune leçon à recevoir d'une gauche qui a laissé les banlieues dans un état lamentable à la fin des années 1990. C'est la gauche qui a abandonné les habitants de ces quartiers, a dénoncé Nicolas Sarkozy. C'est nous qui avons prévu 45 milliards d'euros pour que les habitants dans nos quartiers puissent vivre dignement." "C'est pour rendre la maîtrise de leur destin à des femmes que nous avons voulu interdire la burqa sur le territoire français, parce que les femmes ont les mêmes horaires à la piscine, et les enfants le même menus à la cantine publique", a-t-il martelé, en référence aux propos controversés de Claude Guéant, qui avait lié vote des étrangers et menus halal. A ses partisans : "Nous avons deux mois"
Sarkozy : "C'est la gauche qui a abandonné les... par LeNouvelObservateur
"Aidez-moi, nous avons deux mois" par ITELE
Depardieu : "Sarkozy, un homme qui ne fait que... par LeNouvelObservateur
L'UMP cherche son deuxième souffle
Le grand meeting du candidat Nicolas Sarkozy est l'occasion pour l'UMP de recommencer à rêver d'une victoire à la présidentielle. Cet espoir, enseveli depuis des mois sous une montagne de sondages négatifs, reste chevillé au corps des militants de la droite, pas encore désabusés, mais ébranlés. Même les Radicaux restent à distance. La « vision » que doit délivrer le candidat président peut être l'occasion d'un sursaut du « peuple de droite ». Des citoyens de tous horizons, riches ou pauvres, qui ressemblent souvent à leurs adversaires de gauche, et espèrent un nouvel élan après un démarrage poussif. Eux aussi ont le goût des grandes messes populaires, meetings désormais retransmis à la télévision, alors que la campagne devait soit disant se jouer sur Internet. Comme les socialistes au Bourget, ils attendent un message qui les fasse décoller et leur donne envie d'aller coller des affiches et distribuer des tracts. Pas simple lorsque son candidat est honni par de nombreux concitoyens ; et que depuis sa candidature, il délivre un message peu fédérateur, entre droitisation pour chaparder des voix au FN et critique du candidat PS, plus que sur ses propres propositions. Villepinte est l'occasion pour Nicolas Sarkozy de remotiver ses troupes en leur délivrant enfin un discours tourné sur les préoccupations concrètes des Français. À six semaines du vote, il est urgent pour lui de fixer une direction à ses troupes et un message d'avenir aux électeurs. Bref, une perspective et un projet structurant pour le pays, pas seulement en martelant avoir été président en temps de crise ou en ayant des regrets sur les erreurs passées
Rachid Nekkaz, l'homme qui achète les parrainages des maire
Une provocation assurément. Mais pas une blague comme l'on d'abord cru les maires qui ont reçu un fax leur proposant d'acheter leur parrainage. Un homme d'affaires est prêt à encourir les foudres de la justice.
Le fax reçu par Pascal Caillet, le maire de Davayat (Puy-de-Dôme), et Jean-Marie Sachet, le maire de La Celle-Dunoise (Creuse) avait tout l'air d'une blague. Une association – Le club des Elu(e) s Allez France – leur faisait cette surprenante proposition : " Ne donnez plus gratuitement votre parrainage (pour la présidentielle) ! Le Club des Elus vous l'achète ".
Et le texte d'expliquer que chaque maire recevra 1.352,50 € en échange de son blanc-seing, voire 100.000 € au cours d'une tombola où l'un des parrainages serait tiré au sort.
Une blague ? Non ! Mais une provocation, assurément. Le président de ce " club " n'est autre que Rachid Nekkaz qui avait déjà fait parler de lui en 2007, lors de la précédente présidentielle. Cet homme d'affaires parisien, qui a fait fortune dans les nouvelles technologies et l'immobilier, avait tenté d'être candidat mais sans pouvoir réunir les parrainages.
Dénonçant ce mode de sélection, il avait acheté celui d'un maire avant de le déchirer en direct sur le plateau de la chaîne d'infos LCI. Et c'est bien dans le même esprit de dénonciation du système qu'on le retrouve en 2012 avec cette " loterie " comme il nous l'explique.
Cette proposition est-elle vraiment sérieuse ?
Complètement, je suis prêt à acheter les 500 signatures nécessaires, et à verser les 1.352,50 € 500 fois. Mais je ne le fais pas pour me présenter.
Pour qui, alors ?
Pour toutes ces femmes candidates qui n'arrivent pas à les réunir actuellement. Que ce soit Marine Le Pen ou Corinne Lepage par exemple.
Mais comment être sûr que vous n'allez pas les conserver à votre profit ?
Parce que je compte réunir tous les élus qui me suivront sur un plateau de télévision, et c'est à ce moment-là, en direct, qu'ils parraineront leur candidate.
Pourquoi les femmes, les " parrainages " seraient-ils sexistes ?
Ils le sont, je vous l'assure. Et pour une raison bien simple : 80 % des élus pouvant délivrer ce parrainage sont des hommes. Je mets donc ma fortune personnelle au service de la lutte contre le sexisme. Cependant, mon objectif est aussi, et surtout, de dénoncer le système des parrainages.
C'est-à-dire ?
Selon moi, ce système est une violation des libertés. On peut se présenter à n'importe quelle élection en France, sauf à la présidentielle où il y a cette entrave. Il faudrait plutôt un parrainage citoyen, en réunissant une pétition de 100.000 concitoyens par exemple. En " achetant " les parrainages, je veux montrer le ridicule de ce système où les notables se cooptent entre eux.
Mais est-ce légal ?
Non, j'encourt dix ans de prison et 15.000 € d'amende… 500 fois, même, si j'atteins mon objectif.
Une blague ? Non ! Mais une provocation, assurément. Le président de ce " club " n'est autre que Rachid Nekkaz qui avait déjà fait parler de lui en 2007, lors de la précédente présidentielle. Cet homme d'affaires parisien, qui a fait fortune dans les nouvelles technologies et l'immobilier, avait tenté d'être candidat mais sans pouvoir réunir les parrainages.
Dénonçant ce mode de sélection, il avait acheté celui d'un maire avant de le déchirer en direct sur le plateau de la chaîne d'infos LCI. Et c'est bien dans le même esprit de dénonciation du système qu'on le retrouve en 2012 avec cette " loterie " comme il nous l'explique.
Cette proposition est-elle vraiment sérieuse ?
Complètement, je suis prêt à acheter les 500 signatures nécessaires, et à verser les 1.352,50 € 500 fois. Mais je ne le fais pas pour me présenter.
Pour qui, alors ?
Mais comment être sûr que vous n'allez pas les conserver à votre profit ?
Parce que je compte réunir tous les élus qui me suivront sur un plateau de télévision, et c'est à ce moment-là, en direct, qu'ils parraineront leur candidate.
Pourquoi les femmes, les " parrainages " seraient-ils sexistes ?
Ils le sont, je vous l'assure. Et pour une raison bien simple : 80 % des élus pouvant délivrer ce parrainage sont des hommes. Je mets donc ma fortune personnelle au service de la lutte contre le sexisme. Cependant, mon objectif est aussi, et surtout, de dénoncer le système des parrainages.
C'est-à-dire ?
Selon moi, ce système est une violation des libertés. On peut se présenter à n'importe quelle élection en France, sauf à la présidentielle où il y a cette entrave. Il faudrait plutôt un parrainage citoyen, en réunissant une pétition de 100.000 concitoyens par exemple. En " achetant " les parrainages, je veux montrer le ridicule de ce système où les notables se cooptent entre eux.
Mais est-ce légal ?
Non, j'encourt dix ans de prison et 15.000 € d'amende… 500 fois, même, si j'atteins mon objectif.
Peut-on se passer des très riches ?
Les riches font vendre. Des livres, des magazines, des films. Ils intriguent et ils agacent. Et même ils choquent. Plus la crise s'installe et moins on comprend comment ils peuvent encore s'enrichir quand tout semble s'appauvrir autour d'eux.
À en croire les sondages, François Hollande a visé juste en proposant de taxer à 75 % les revenus annuels supérieurs à 1 million. Économiste et fiscaliste averti, il sait que cette mesure ne rapportera que des poussières (250 millions) au regard du déficit du budget de l'État prévu en 2012 (85 milliards) et devant l'abîme de la dette publique française (1 700 milliards).
Mais la mesure est politique et son annonce tactique. Il fallait envoyer un message complice aux Français, du centre droit jusqu'à l'extrême gauche, et il fallait renvoyer Nicolas Sarkozy, qui se veut aujourd'hui le candidat du peuple, à cette image d'ami des riches qui lui colle aux basques depuis le Fouquet's et le yacht.
Au-delà du coup électoral, la mesure évoque le rôle des riches dans la société et le regard sur eux de l'opinion.
Années quatre-vingt. La financiarisation de l'économie s'affirme. Le monde s'enrichit en s'endettant. Des bulles se créent sans qu'on le sache. Il est d'assez bon ton alors d'être riche, et même nouveau riche - Bernard Tapie en fait son fonds de commerce. Quand la société s'enrichit, espère s'enrichir, ou croit s'enrichir, les riches deviennent pour certains des modèles.
Trente ans plus tard, l'opinion craint pour son emploi et son pouvoir d'achat. Elle sait que la dette est une bombe à retardement. Elle n'aperçoit pas la croissance qui pourrait permettre de résorber les déficits. Elle sent venir la décennie de l'austérité, des efforts et des sacrifices. Et on lui dit que les très riches se sont considérablement enrichis depuis vingt ans.
L'étalage des signes extérieurs de richesse, l'annonce des revenus annuels des grands patrons, des artistes ou des sportifs, la montée sans fin du prix de l'immobilier, sont perçus comme des provocations quand le progrès social est menacé, quand l'emploi se raréfie et qu'on se loge difficilement.
Et c'est d'autant plus vrai dans un pays qui n'aime pas l'argent et qui adore l'égalité.
En période de croissance, on demande aux riches d'enrichir le pays par leur dynamisme. En période de crise, on attend d'eux qu'ils soient solidaires par l'impôt.
On attend en réalité des riches qu'ils ne soient pas déconnectés de la vie de la collectivité.
Qu'ils ne s'enrichissent pas quand les autres stagnent. Et qu'ils ne s'enrichissent pas dans des proportions telles qu'ils finissent par vivre dans un autre monde.
En période de croissance, on demande aux riches d'enrichir le pays par leur dynamisme.
En période de crise, on attend d'eux qu'ils soient solidaires.
Mais la mesure est politique et son annonce tactique. Il fallait envoyer un message complice aux Français, du centre droit jusqu'à l'extrême gauche, et il fallait renvoyer Nicolas Sarkozy, qui se veut aujourd'hui le candidat du peuple, à cette image d'ami des riches qui lui colle aux basques depuis le Fouquet's et le yacht.
Au-delà du coup électoral, la mesure évoque le rôle des riches dans la société et le regard sur eux de l'opinion.
Années quatre-vingt. La financiarisation de l'économie s'affirme. Le monde s'enrichit en s'endettant. Des bulles se créent sans qu'on le sache. Il est d'assez bon ton alors d'être riche, et même nouveau riche - Bernard Tapie en fait son fonds de commerce. Quand la société s'enrichit, espère s'enrichir, ou croit s'enrichir, les riches deviennent pour certains des modèles.
Trente ans plus tard, l'opinion craint pour son emploi et son pouvoir d'achat. Elle sait que la dette est une bombe à retardement. Elle n'aperçoit pas la croissance qui pourrait permettre de résorber les déficits. Elle sent venir la décennie de l'austérité, des efforts et des sacrifices. Et on lui dit que les très riches se sont considérablement enrichis depuis vingt ans.
L'étalage des signes extérieurs de richesse, l'annonce des revenus annuels des grands patrons, des artistes ou des sportifs, la montée sans fin du prix de l'immobilier, sont perçus comme des provocations quand le progrès social est menacé, quand l'emploi se raréfie et qu'on se loge difficilement.
Et c'est d'autant plus vrai dans un pays qui n'aime pas l'argent et qui adore l'égalité.
En période de croissance, on demande aux riches d'enrichir le pays par leur dynamisme. En période de crise, on attend d'eux qu'ils soient solidaires par l'impôt.
On attend en réalité des riches qu'ils ne soient pas déconnectés de la vie de la collectivité.
Qu'ils ne s'enrichissent pas quand les autres stagnent. Et qu'ils ne s'enrichissent pas dans des proportions telles qu'ils finissent par vivre dans un autre monde.
En période de croissance, on demande aux riches d'enrichir le pays par leur dynamisme.
En période de crise, on attend d'eux qu'ils soient solidaires.
Sarkozy sous vigilance tricolore
Le Parti radical, dit « valoisien », est le plus vieux de France, et même si la biologie le contraint à renouveler régulièrement ses cadres, l’expérience accumulée depuis 111 ans est sensible à travers la mesure, l’équilibre et la pondération des décisions qu’il prend, tout en brandissant l’étendard des grands principes républicains, qui date de son berceau. Confronté à la grande question des formations qui ne présentent pas leur propre candidat – qui donc soutenir dans sept semaines, au premier tour de la présidentielle ? – le doyen de nos partis a tenu, hier, un débat que l’on a dit « houleux », mais dont le huis clos a absorbé l’onde de choc hypothétique. Parfois, translucide est plus beau que transparent. Au terme de leurs discussions, les radicaux ont accordé leur soutien à Nicolas Sarkozy, mais en plaçant le candidat à sa réélection sous vigilance, comme un département menacé par les crues, la tempête ou un coup de froid à figer les extrémités. Pas une banale alerte orange ou rouge, mais carrément la vigilance tricolore, aux couleurs que l’emblème du Parti radical emprunte au drapeau de la République. Car, estime le vieux mouvement, il y a péril en la demeure à cause de la « droitisation » du discours de l’Élysée. Et pour souligner, en toute clarté, que leur soutien n’est pas une approbation, ni leur renfort un ralliement, c’est-à-dire que leur préférence n’est pas une adhésion, les radicaux n’enverront pas leurs deux dirigeants les plus emblématiques aux côtés de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui à Villepinte. Pour un parti qui porte la laïcité en sautoir, rien de plus naturel que de bouder une grand-messe. Peut-être aussi, un reste d’amertume de ne pas être devenu Premier ministre module-t-il encore l’humeur de Jean-Louis Borloo. Le Parti radical joue, en tout cas, une partition cohérente avec sa déclaration d’indépendance (de l’UMP) du printemps 2011. Mais cohérente aussi avec les limites de son émancipation. Il sait que sa survie à l’Assemblée dépend du parti du président sortant. En 2007, il avait obtenu vingt députés, cinq fois plus que le MoDem de François Bayrou. Cette fois, l’urgence, aux législatives, pourrait être de sauver les meubles. Et donc d’afficher son originalité, sans aller jusqu’à faire bande à part.
Le Parti radical, dit « valoisien », est le plus vieux de France, et même si la biologie le contraint à renouveler régulièrement ses cadres, l’expérience accumulée depuis 111 ans est sensible à travers la mesure, l’équilibre et la pondération des décisions qu’il prend, tout en brandissant l’étendard des grands principes républicains, qui date de son berceau. Confronté à la grande question des formations qui ne présentent pas leur propre candidat – qui donc soutenir dans sept semaines, au premier tour de la présidentielle ? – le doyen de nos partis a tenu, hier, un débat que l’on a dit « houleux », mais dont le huis clos a absorbé l’onde de choc hypothétique. Parfois, translucide est plus beau que transparent. Au terme de leurs discussions, les radicaux ont accordé leur soutien à Nicolas Sarkozy, mais en plaçant le candidat à sa réélection sous vigilance, comme un département menacé par les crues, la tempête ou un coup de froid à figer les extrémités. Pas une banale alerte orange ou rouge, mais carrément la vigilance tricolore, aux couleurs que l’emblème du Parti radical emprunte au drapeau de la République. Car, estime le vieux mouvement, il y a péril en la demeure à cause de la « droitisation » du discours de l’Élysée. Et pour souligner, en toute clarté, que leur soutien n’est pas une approbation, ni leur renfort un ralliement, c’est-à-dire que leur préférence n’est pas une adhésion, les radicaux n’enverront pas leurs deux dirigeants les plus emblématiques aux côtés de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui à Villepinte. Pour un parti qui porte la laïcité en sautoir, rien de plus naturel que de bouder une grand-messe. Peut-être aussi, un reste d’amertume de ne pas être devenu Premier ministre module-t-il encore l’humeur de Jean-Louis Borloo. Le Parti radical joue, en tout cas, une partition cohérente avec sa déclaration d’indépendance (de l’UMP) du printemps 2011. Mais cohérente aussi avec les limites de son émancipation. Il sait que sa survie à l’Assemblée dépend du parti du président sortant. En 2007, il avait obtenu vingt députés, cinq fois plus que le MoDem de François Bayrou. Cette fois, l’urgence, aux législatives, pourrait être de sauver les meubles. Et donc d’afficher son originalité, sans aller jusqu’à faire bande à part.
Balladur : "Ce n’est pas le moment de rêver"
L’ancien Premier ministre, Edouard Balladur, mentor de Nicolas Sarkozy, livre son regard sur la campagne dans un entretien au JDD à paraître dimanche. Extraits.
Nicolas Sarkozy accuse un gros retard dans les sondages à 40 jours du premier tour, la victoire est-elle encore possible?
Je le crois profondément. C’est une campagne qui a commencé il y a maintenant longtemps et qui va encore durer deux mois. Je note qu’au premier tour les sondages des candidats se rapprochent. Ce qui me frappe c’est le caractère haineux qui est donné à cette campagne par tous ceux qui, loin de s’attacher à proposer des solutions de fond, tentent d’accabler Nicolas Sarkozy de façon parfois injurieuse. Que cela me scandalise n’est pas le plus important, mais plutôt que cela donne une image détestable du débat politique et explique la déception que suscite chez les Français la campagne électorale.
Je le crois profondément. C’est une campagne qui a commencé il y a maintenant longtemps et qui va encore durer deux mois. Je note qu’au premier tour les sondages des candidats se rapprochent. Ce qui me frappe c’est le caractère haineux qui est donné à cette campagne par tous ceux qui, loin de s’attacher à proposer des solutions de fond, tentent d’accabler Nicolas Sarkozy de façon parfois injurieuse. Que cela me scandalise n’est pas le plus important, mais plutôt que cela donne une image détestable du débat politique et explique la déception que suscite chez les Français la campagne électorale.
Pourtant c’est bien Nicolas Sarkozy, embrayant derrière Marine Le Pen qui a relancé la polémique sur la viande halal…
Toutes les religions ont des existences millénaires et toutes, y compris la religion catholique, tentent de s’adapter aux changements de l’époque tout en maintenant leurs principes essentiels. Cela étant, les périodes électorales ne sont sans doute pas la bonne occasion pour répondre à ces questions, ni même pour les poser.
Toutes les religions ont des existences millénaires et toutes, y compris la religion catholique, tentent de s’adapter aux changements de l’époque tout en maintenant leurs principes essentiels. Cela étant, les périodes électorales ne sont sans doute pas la bonne occasion pour répondre à ces questions, ni même pour les poser.
On a l’impression que la majorité n’arrive pas à trouver d’angle d’attaque contre François Hollande, un homme qui n’a jamais gouverné. N’a-t-il pas été sous-estimé?
Mettons de côté les faux arguments. Si n’avoir jamais gouverné n’est pas nécessairement un inconvénient, ce n’est pas non plus un avantage. Allons plus loin : on ne peut sans décevoir et pendant des semaines et des semaines ne pas prendre position sur les sujets gênants, être évasif, se contredire, voire se contenter d’un discours prétendu rassembleur et qui en fait est lénifiant. Le peuple français a besoin à sa tête de clarté et de volonté. Ce n’est pas le moment de rêver mais celui des réalités qui peuvent être rudes : il faut être précis sur les mécanismes européens de coordination budgétaire, sur la réduction des déficits et de l’endettement, sur les réformes indispensables pour redonner souplesse et dynamisme à notre société.
Mettons de côté les faux arguments. Si n’avoir jamais gouverné n’est pas nécessairement un inconvénient, ce n’est pas non plus un avantage. Allons plus loin : on ne peut sans décevoir et pendant des semaines et des semaines ne pas prendre position sur les sujets gênants, être évasif, se contredire, voire se contenter d’un discours prétendu rassembleur et qui en fait est lénifiant. Le peuple français a besoin à sa tête de clarté et de volonté. Ce n’est pas le moment de rêver mais celui des réalités qui peuvent être rudes : il faut être précis sur les mécanismes européens de coordination budgétaire, sur la réduction des déficits et de l’endettement, sur les réformes indispensables pour redonner souplesse et dynamisme à notre société.
le reste est dans le JDD
François Hollande se vante d'être payé à rien faire (1989)
« Si je ne faisais absolument rien à la Cour des comptes, je continuerais à gagner 15 000 francs par mois, 25 000 si je faisais des rapports, mais sans forcement en faire énormément. Je pourrais doser mon travail, rester chez moi quand je suis fatigué, aller à la Cour des comptes dans mon bureau pour passer des coups de téléphone. Bref, je serais totalement libre. Je serais un vrai privilégié comme je l’étais avant d’être élu député ».
Voici donc la phrase prononcée, dans cette vidéo, par le jeune François Hollande qui ne se rendait certainement pas compte, alors, de l’énormité de ses propos. Dans un pays où de nombreuses personnes travaillent très dur pour gagner de quoi vivre, il est indécent que cette caste d’énarques oisifs tienne ce genre de propos. Il est immoral qu’Hollande jette au visage des honnêtes travailleurs la teneur de ses magouilles.
C’est pourtant le même homme qui veut moraliser la finance et la République, qui veut faire payer les plus riches et les « privilégiés ». Comme souvent avec les socialistes, se sont les plus gros profiteurs qui crient le plus fort, afin de faire oublier qui ils sont vraiment…
La France décroche même de l'Europe du Sud
La France décroche par rapport à l'Allemagne, mais aussi de ses voisins du sud de l'Europe. Partant de plus bas, l'Espagne et l'Italie voient leur croissance accélérer, alors que l'économie française patine. Pour résoudre l'équation, la baisse des charges sociales sera utile à court terme, mais à long terme, c'est d'un effort d'investissement massif dont a besoin notre pays.
Le redressement de la France sera plus difficile que celui de l'Espagne ou de l'Italie. C'est ce qui ressort de nos dernières prévisions à court terme sur ces trois pays. Certes, leur niveau de croissance en 2013, moins de 1%, sera comparable. Mais l'Espagne et l'Italie partent de beaucoup plus bas. Pour résumer, les économies espagnole et italienne vont accélérer alors que l'économie française va patiner. Alors pourquoi ce décrochage en France ?
Le haut de gamme sous la domination des pays du Nord de la zone euro
On le sait, notre positionnement sur l'entrée et le milieu de gamme et notre incapacité à monter en niveau ont été la principale cause de nos pertes de production sur le territoire ces dernières années. Des pertes qui se sont en partie concentrées sur la partie Nord de la zone euro, en particulier vers l'Allemagne avec à la clé un déficit multiplié par 2,5 entre 2000 et 2011, pour atteindre plus de 16 milliards d'euros. Ce groupe de pays du Nord de la zone euro bénéficie aujourd'hui des effets positifs des politiques de l'offre menées au début des années 2000. Une politique qui permet à leurs entreprises d'être offensives grâce à une rentabilité retrouvée et une forte compétitivité. Des pays qui ont pris des positions fortes dans les productions haut de gamme. Positions que les entreprises françaises sont dans l'incapacité d'aller contester. Le niveau et l'évolution des taux de marge de nos firmes industrielles sont à ce titre un élément important d'explication. Le constat a le mérite d'être simple. Les taux de marge dans l'industrie manufacturière française sont tombés nettement sous la barre des 30%. Du jamais vu depuis le début des années 80. Or quand les marges sont comprimées, la capacité des entreprises à investir, innover, exporter, augmenter les salaires, et in fine créer des emplois chute. En un mot comme en cent : pas de croissance sans capacité à prendre des risques. Pas de prise de risques sans marges satisfaisantes.
Le bas de gamme verrouillé par les pays émergents
Loin du haut de gamme, les entreprises françaises sont également écartées des productions d'entrée de gamme par les pays à bas coût de main d'oeuvre, notamment dans les biens de consommation. L'analyse de la balance commerciale française en la matière suffit pour s'en convaincre. En 2000, soit un an avant l'entrée de la Chine dans l'OMC, la France affichait un excédent de plus de 3 milliards de dollars dans les biens de consommation. Dix ans plus tard, l'excédent s'est transformé en un gouffre de près de 20 milliards de dollars. Et notre déficit commercial dans les biens de consommation a peu de chance de se réduire à court terme. C'est d'autant plus improbable que des filières entières ont disparu. Certes, la Chine cède du terrain sur les produits d'entrée de gamme pour la bonne et simple raison que les donneurs d'ordre délocalisent de plus en plus de Chine leurs productions à faible valeur ajoutée. Pas en Europe, bien sûr, encore moins en France. Mais dans d'autres pays émergents comme l'Indonésie, le Vietnam ou encore le Bangladesh.
Le moyen de gamme, zone de concurrence intense
Reste le moyen de gamme, la zone où se situe le coeur de notre production. Et c'est bien ici que la bataille s'intensifie avec nos voisins du Sud. Il faut bien comprendre deux facteurs. D'abord, en écrasant leur demande intérieure via des politiques économiques ultra-rigoureuses, l'essentiel de la production industrielle de ces pays est disponible à l'exportation. Ensuite, compte tenu de la déflation salariale à l'oeuvre dans ces pays, les coûts salariaux vont se réduire alors même que leur niveau en valeur absolue était déjà inférieur à ceux de la France. En 2010, dans l'industrie, le coût horaire de la main d'oeuvre charges comprises était nettement supérieur en France à celui des pays de la zone euro Sud. Sans exception. Même avec l'Italie, son plus proche poursuivant, l'écart est de 35%. Un écart qui atteint 232% avec le Portugal. Capacité de production libéralisée et compétitivité renforcée forment un cocktail qui devrait permettre à ces pays de rapidement gagner des parts à l'exportation. Et la France sera la cible privilégiée des pays du sud, compte tenu de la proximité de gamme des produits proposés. En outre, l'état de santé précaire des entreprises des pays du Sud offre l'opportunité aux pays émergents, qui regorgent de liquidité, de faire des bonnes affaires. C'est une occasion unique de racheter des fleurons industriels et de poser le pied au sein même de la zone euro. Les pays du Sud devenant ainsi le porte-avion des émergents.
Concurrence européenne directe mais aussi extra-européenne. La Chine doit désormais absolument monter en gamme et modifier son modèle de compétitivité, mais sans renoncer à sa stratégie mercantiliste. Désormais moins compétitive sur les biens de consommation, elle s'est déjà tournée vers les biens d'équipement à plus forte valeur ajoutée, à plus haute intensité technologique. La Chine devient donc un concurrent potentiel de plus pour les producteurs français. A cela s'ajoute l'intensification de la concurrence avec les Etats-Unis. Les entreprises américaines peuvent de nouveau s'appuyer sur l'expansion du marché domestique pour obtenir des marges de manoeuvre suffisantes pour repasser à l'offensive à l'export.
Pour un bond de productivité gigantesque
Le noeud du problème est notre positionnement trop milieu de gamme et notre perte de compétitivité. Ce serait une erreur de croire que la solution se trouve dans la déflation salariale. A ce petit jeu là, il y a toujours un pays pour produire moins cher. Il faut donc absolument se doter des moyens pour aller par étapes vers des productions à plus forte valeur ajoutée. En clair, il nous faut des entreprises rentables. A court terme, pas d'autre solution d'urgence que la baisse rapide et déterminée des charges sociales pour alléger le coût du travail. Mais le deal doit être très clair. Il s'agit de rétablir les marges, pour stimuler la prise de risque, et donc l'investissement productif. Un investissement qui doit être stimulé vers l'innovation, mais aussi vers les gains de productivité. Car on oublie souvent de rappeler qu'il y une autre voie que la baisse des salaires pour augmenter la productivité du travail : c'est celle de l'investissement massif pour moderniser notre appareil productif en tirant résolument parti de l'immense potentiel des technologies de l'informatisation et de l'automatisation. C'est sans doute là que la France à sa meilleure carte à jouer pour les 10 prochaines années.
Le haut de gamme sous la domination des pays du Nord de la zone euro
On le sait, notre positionnement sur l'entrée et le milieu de gamme et notre incapacité à monter en niveau ont été la principale cause de nos pertes de production sur le territoire ces dernières années. Des pertes qui se sont en partie concentrées sur la partie Nord de la zone euro, en particulier vers l'Allemagne avec à la clé un déficit multiplié par 2,5 entre 2000 et 2011, pour atteindre plus de 16 milliards d'euros. Ce groupe de pays du Nord de la zone euro bénéficie aujourd'hui des effets positifs des politiques de l'offre menées au début des années 2000. Une politique qui permet à leurs entreprises d'être offensives grâce à une rentabilité retrouvée et une forte compétitivité. Des pays qui ont pris des positions fortes dans les productions haut de gamme. Positions que les entreprises françaises sont dans l'incapacité d'aller contester. Le niveau et l'évolution des taux de marge de nos firmes industrielles sont à ce titre un élément important d'explication. Le constat a le mérite d'être simple. Les taux de marge dans l'industrie manufacturière française sont tombés nettement sous la barre des 30%. Du jamais vu depuis le début des années 80. Or quand les marges sont comprimées, la capacité des entreprises à investir, innover, exporter, augmenter les salaires, et in fine créer des emplois chute. En un mot comme en cent : pas de croissance sans capacité à prendre des risques. Pas de prise de risques sans marges satisfaisantes.
Le bas de gamme verrouillé par les pays émergents
Loin du haut de gamme, les entreprises françaises sont également écartées des productions d'entrée de gamme par les pays à bas coût de main d'oeuvre, notamment dans les biens de consommation. L'analyse de la balance commerciale française en la matière suffit pour s'en convaincre. En 2000, soit un an avant l'entrée de la Chine dans l'OMC, la France affichait un excédent de plus de 3 milliards de dollars dans les biens de consommation. Dix ans plus tard, l'excédent s'est transformé en un gouffre de près de 20 milliards de dollars. Et notre déficit commercial dans les biens de consommation a peu de chance de se réduire à court terme. C'est d'autant plus improbable que des filières entières ont disparu. Certes, la Chine cède du terrain sur les produits d'entrée de gamme pour la bonne et simple raison que les donneurs d'ordre délocalisent de plus en plus de Chine leurs productions à faible valeur ajoutée. Pas en Europe, bien sûr, encore moins en France. Mais dans d'autres pays émergents comme l'Indonésie, le Vietnam ou encore le Bangladesh.
Le moyen de gamme, zone de concurrence intense
Reste le moyen de gamme, la zone où se situe le coeur de notre production. Et c'est bien ici que la bataille s'intensifie avec nos voisins du Sud. Il faut bien comprendre deux facteurs. D'abord, en écrasant leur demande intérieure via des politiques économiques ultra-rigoureuses, l'essentiel de la production industrielle de ces pays est disponible à l'exportation. Ensuite, compte tenu de la déflation salariale à l'oeuvre dans ces pays, les coûts salariaux vont se réduire alors même que leur niveau en valeur absolue était déjà inférieur à ceux de la France. En 2010, dans l'industrie, le coût horaire de la main d'oeuvre charges comprises était nettement supérieur en France à celui des pays de la zone euro Sud. Sans exception. Même avec l'Italie, son plus proche poursuivant, l'écart est de 35%. Un écart qui atteint 232% avec le Portugal. Capacité de production libéralisée et compétitivité renforcée forment un cocktail qui devrait permettre à ces pays de rapidement gagner des parts à l'exportation. Et la France sera la cible privilégiée des pays du sud, compte tenu de la proximité de gamme des produits proposés. En outre, l'état de santé précaire des entreprises des pays du Sud offre l'opportunité aux pays émergents, qui regorgent de liquidité, de faire des bonnes affaires. C'est une occasion unique de racheter des fleurons industriels et de poser le pied au sein même de la zone euro. Les pays du Sud devenant ainsi le porte-avion des émergents.
Concurrence européenne directe mais aussi extra-européenne. La Chine doit désormais absolument monter en gamme et modifier son modèle de compétitivité, mais sans renoncer à sa stratégie mercantiliste. Désormais moins compétitive sur les biens de consommation, elle s'est déjà tournée vers les biens d'équipement à plus forte valeur ajoutée, à plus haute intensité technologique. La Chine devient donc un concurrent potentiel de plus pour les producteurs français. A cela s'ajoute l'intensification de la concurrence avec les Etats-Unis. Les entreprises américaines peuvent de nouveau s'appuyer sur l'expansion du marché domestique pour obtenir des marges de manoeuvre suffisantes pour repasser à l'offensive à l'export.
Pour un bond de productivité gigantesque
Le noeud du problème est notre positionnement trop milieu de gamme et notre perte de compétitivité. Ce serait une erreur de croire que la solution se trouve dans la déflation salariale. A ce petit jeu là, il y a toujours un pays pour produire moins cher. Il faut donc absolument se doter des moyens pour aller par étapes vers des productions à plus forte valeur ajoutée. En clair, il nous faut des entreprises rentables. A court terme, pas d'autre solution d'urgence que la baisse rapide et déterminée des charges sociales pour alléger le coût du travail. Mais le deal doit être très clair. Il s'agit de rétablir les marges, pour stimuler la prise de risque, et donc l'investissement productif. Un investissement qui doit être stimulé vers l'innovation, mais aussi vers les gains de productivité. Car on oublie souvent de rappeler qu'il y une autre voie que la baisse des salaires pour augmenter la productivité du travail : c'est celle de l'investissement massif pour moderniser notre appareil productif en tirant résolument parti de l'immense potentiel des technologies de l'informatisation et de l'automatisation. C'est sans doute là que la France à sa meilleure carte à jouer pour les 10 prochaines années.
Les cent premiers jours de gouvernement
Au moins à gauche, le mythe des cent premiers jours est présent dans toutes les mémoires. Aujourd'hui, face à des politiques complexes à mettre en oeuvre, il ne correspond guère plus à la réalité. Mais si le nouveau président ne pourra réussir son mandat en cent jours, il pourra gravement le compromettre
Au moins à gauche, le mythe des « cent premiers jours » est présent dans toutes les mémoires. Souvenirs et images se mêlent. Souvenir des cent premiers jours du New Deal où quinze lois ont été adoptées durant l'été 1933- dont l'une en vingt- quatre heures- portant sur des sujets aussi variés que la réforme bancaire, la législation sociale, les politiques agricoles et industrielles. Souvenir de « l'état de grâce » du Front populaire et de l'été 36 (c'est toujours l'été...) lorsque les relations sociales sont refondées (accords Matignon, semaine des 40 heures, congés payés, extension des conventions collectives...) et que s'esquisse une nouvelle politique économique (office du blé, nationalisations)
Personnellement, en 1977, travaillant aux côtés de Michel Rocard, comme délégué au secteur public, j'avais commencé à travailler sur « les mesures immédiates » en cas de succès aux élections législatives de 1978. Lorsque François Mitterrand fut informé de l'existence de ces travaux, il interdit qu'ils soient poursuivis. L'argument avancé était le risque (réel) de fuites qui aurait pollué la campagne mais à cela s'ajoutait la volonté de limiter le rôle de Michel Rocard et son faible intérêt pour les programmes opérationnels, ce dont se lamentait Pierre Mendès- France.
Pas de réflexion sur les cent jours en 1981
En 1981, à ma connaissance, il n'y eut pas de réflexion systématique sur les « cent jours » Les programmes étaient conçus pour gagner l'élection plus que pour gouverner, même si certains ministres, comme Gaston Defferre avec la décentralisation, s'étaient préparés pour agir vite. L'éloignement des socialistes du pouvoir et l'alliance avec le parti communiste conduisaient à ignorer les contraintes du réel et à se gargariser de formules comme le passage de l'ombre à la lumière. Grâce aux institutions de la cinquième république et à la protection qu'elle offre à son président, le temps n'était plus compté à la gauche comme dans les républiques précédentes. Elle disposait de cinq ans, le temps de la législature. Le président de la République put changer de politique économique en 1983, rester en place et même se faire réélire.
En 2012, la réflexion sur « l'après » semble avoir pris de l'importance, comblant en partie le fossé traditionnel entre préparation de l'élection et exercice du pouvoir. Laurent Fabius a la charge de préparer non les « cent jours » mais la « première année » Il faudrait comparer sa mission à celle confiée par Léon Blum à Jules Moch. Quant au président- candidat, il peut se considérer comme prêt à gouverner et cent jours sur dix ans, c'est peu. En 2012, le mythe des cent jours a certes perdu de sa valeur. Pour qu'il fonctionne, il faut pouvoir distribuer. Or comment le faire les poches vides ? La France lourdement endettée est sous le contrôle des marchés, de l'Europe et du FMI. En cas de dépenses supplémentaires non financées, la sanction ne tarderait pas. Le FMI serait à Paris au bout de quelques semaines. Durant l'été 2012,Il n'y aura pas place pour l'illusion lyrique.
Des thérapies plus longues et diversifiées
De plus, dans le contexte de la mondialisation, de l'Union Européenne et des interdépendances proliférantes entre le politique, l'économique, le financier et le social, gouverner est devenu plus complexe et des mesures immédiates n'assurent pas la guérison du malade. La nature du traitement a changé. Il ne s'agit pas seulement de faire adopter des lois, mettant fin comme en 1936 à un retard de la législation sociale. Les thérapies sont plus longues et diversifiées, combinant mesures à court terme et mesures structurelles, négociation et règlementation, initiatives nationales et européennes. Les règles du jeu se sont également complexifiées. Le Conseil Constitutionnel examine et peut annuler. Les acteurs sociaux exigent au minimum d'être consultés. Les procédures sont plus contraignantes et prennent plus de temps.
En 2012, ce n'est pas en cent jours que la France sera remise sur pieds. Comme l'écrit Michel Rocard « le prochain quinquennat sera régi par l'exigence de mettre le temps de son côté quoiqu'il arrive. Le prochain président aura le devoir de s'occuper des réformes longues... Cela dit, en cent jours, le quinquennat peut être durablement compromis. Le précédent Sarkozy est édifiant. En ne donnant pas la priorité à une reconstitution des marges de manœuvre mais à la baisse d'impôts dès le mois de juillet 2007 (loi TEPFA), il a donné une orientation pernicieuse à la politique économique qui n'a jamais été corrigée. En refusant dès le début de se positionner comme le Président respectueux de sa fonction ,séparant vie privée et vie publique, et mettant de côté ses préférences sociales, il a désorienté et perdu l'estime d'une partie de ses électeurs. Bref durant l'été 2012, le nouveau président ne peut réussir son mandat mais il peut gravement le compromettre, d'autant qu'il ne dispose plus de la durée d'un septennat pour se rétablir.
le 7 mai, la France sera attaquée !
Scénario-fiction ? Dés le lendemain de l'élection présidentielle, une fois François Hollande à l'Elysée, la finance se vengera. Et ce n'est que quand le nouveau président fera un discours « pour rassurer les marchés financiers », et qu'il suppliera Angela Merkel de l'aider en lui promettant de ne pas toucher aux traités que l'Allemagne interviendra.
Ecartons tout d'abord le volet politique de cette anticipation.. Je n'ai aucune arrière-pensée politique. Je ne milite pour personne, ni contre personne. Je voterai blanc. Mais c'est une réalité. Le 7 Mai la France sera attaquée. Et mise à genoux. Dans la City et dans les plus grands hedge funds américains, c'est la veillée d'armes. On se prépare. Dans le calme mais avec une détermination froide et inquiétante.Il faut dire que depuis que l'Allemagne a mis la zone euro sous tutelle, les « spéculateurs » s'ennuient. Du coup l'euro et les indices boursiers européens rebondissent. Même les dettes Italiennes et Espagnoles se placent sans problème. Quant à la France, elle n'a presque jamais été aussi bien que depuis qu'elle a perdu son Triple A avec des taux à 10 ans inférieur à 3%. Tout cela attriste le monde de la spéculation qui cherche un angle d'attaque.
Heureusement il y a eu Le Bourget. François Hollande a fait une erreur magistrale lors de son discours. Un discours pourtant réussi qui lui permet aujourd'hui de surfer en tête sur les sondages. Pour gratter quelques points sur le dos de Jean Luc Mélenchon, François Hollande a déclaré la guerre à la finance, sa "seule ennemie". C'est un thème porteur depuis la crise de 2008. Les Français détestent les financiers et certains le méritent bien. Mais s'attaquer à la Finance avec un grand F quand on dépend des marchés financiers pour financer 1700 milliards d'euros de dettes et qu'on ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques, c'est une grave erreur. Une bonne idée pour se faire élire mais une très mauvaise idée pour la France.
Si on en croit les sondages François Hollande sera élu. Le 6 Mai à 20h son visage apparaîtra sur nos écrans. Quelques heures plus tard à l'ouverture des marchés asiatiques, la Finance, à qui il a déclaré la guerre, va se venger. Et ce sera d'une simplicité enfantine. Les taux Français vont s'envoler. Les fonds spéculatifs, unis, vendront la dette française à découvert. Sans pitié. Et même avec un certain plaisir. On montera jusqu'à 4.5% sur les taux à 10 ans Français. L'euro sera sous pression. Sous forte pression.
Alors, me direz vous, ce n'est pas possible. L'Allemagne ne laissera jamais la France se faire attaquer. Malheureusement si. Car non seulement, par populisme, François Hollande s'est attaqué à la Finance, avec un amalgame entre les petits épargnants et les fonds spéculatifs, entre le guichetier de la banque du quartier et le patron d'une banque de la City, mais il s'est également attaqué à Angela Merkel. Il va « rééquilibrer » la relation entre la France et l'Allemagne, il va expliquer à l'Allemagne que nous ne sommes pas aux ordres de Berlin, il va même redemander une renégociation des traités.... : un crise de lèse majesté pour Angela Merkel.
Le 7 Mai, quand la France sera attaquée, l'Allemagne ne bronchera pas. Lors de la visite de François Hollande à Berlin, Angela Merkel promettra un sommet européen de la dernière chance sans fixer de date. Elle le laissera affronter seul les fonds spéculatifs. Et ce n'est que quand François Hollande fera, la mort dans l'âme, un discours « pour rassurer les marchés financiers », et quand il suppliera Angela Merkel de l'aider en lui promettant de ne pas toucher aux traités que l'Allemagne interviendra.
On ne s'attaque pas à la Finance et à Angela Merkel pour gagner quelques électeurs quand on n'a pas les moyens de ses ambitions.
Heureusement il y a eu Le Bourget. François Hollande a fait une erreur magistrale lors de son discours. Un discours pourtant réussi qui lui permet aujourd'hui de surfer en tête sur les sondages. Pour gratter quelques points sur le dos de Jean Luc Mélenchon, François Hollande a déclaré la guerre à la finance, sa "seule ennemie". C'est un thème porteur depuis la crise de 2008. Les Français détestent les financiers et certains le méritent bien. Mais s'attaquer à la Finance avec un grand F quand on dépend des marchés financiers pour financer 1700 milliards d'euros de dettes et qu'on ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques, c'est une grave erreur. Une bonne idée pour se faire élire mais une très mauvaise idée pour la France.
Si on en croit les sondages François Hollande sera élu. Le 6 Mai à 20h son visage apparaîtra sur nos écrans. Quelques heures plus tard à l'ouverture des marchés asiatiques, la Finance, à qui il a déclaré la guerre, va se venger. Et ce sera d'une simplicité enfantine. Les taux Français vont s'envoler. Les fonds spéculatifs, unis, vendront la dette française à découvert. Sans pitié. Et même avec un certain plaisir. On montera jusqu'à 4.5% sur les taux à 10 ans Français. L'euro sera sous pression. Sous forte pression.
Alors, me direz vous, ce n'est pas possible. L'Allemagne ne laissera jamais la France se faire attaquer. Malheureusement si. Car non seulement, par populisme, François Hollande s'est attaqué à la Finance, avec un amalgame entre les petits épargnants et les fonds spéculatifs, entre le guichetier de la banque du quartier et le patron d'une banque de la City, mais il s'est également attaqué à Angela Merkel. Il va « rééquilibrer » la relation entre la France et l'Allemagne, il va expliquer à l'Allemagne que nous ne sommes pas aux ordres de Berlin, il va même redemander une renégociation des traités.... : un crise de lèse majesté pour Angela Merkel.
Le 7 Mai, quand la France sera attaquée, l'Allemagne ne bronchera pas. Lors de la visite de François Hollande à Berlin, Angela Merkel promettra un sommet européen de la dernière chance sans fixer de date. Elle le laissera affronter seul les fonds spéculatifs. Et ce n'est que quand François Hollande fera, la mort dans l'âme, un discours « pour rassurer les marchés financiers », et quand il suppliera Angela Merkel de l'aider en lui promettant de ne pas toucher aux traités que l'Allemagne interviendra.
On ne s'attaque pas à la Finance et à Angela Merkel pour gagner quelques électeurs quand on n'a pas les moyens de ses ambitions.
François Hollande devrait relire l'Art de la Guerre de Sun Tze et ne pas déclencher une guerre qu'il ne pourra jamais gagner.
Le 7 Mai la France sera attaquée.
Le 7 Mai la France sera attaquée.
La panique fiscale gagne la France
L'improvisation totale avec laquelle les deux principaux candidats ont annoncé l'un une surtaxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros, l'autre un impôt minimum sur les entreprises multinationales engendre un climat d'instabilité fiscale dangereux pour l'économie française. François Hollande et Nicolas Sarkozy doivent d'urgence préciser leurs intentions s'ils ne veulent pas provoquer le départ des plus fortunés et des sièges sociaux.
S'octroyer, en moyenne, des hausses de salaires de 34% alors que le chômage explose n'est pas le meilleur moyen de contribuer à la recherche de la paix sociale. Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas lui-même dénoncé les salaires exorbitants des traders et des grands managers salariés d'entreprise. Un retour de bâton fiscal était inévitable. Il a d'ailleurs déjà commencé dans de moindres proportions, dans de nombreux autres pays, en Allemagne comme au Royaume-Uni. Le débat sur le sujet est aussi très vif aux Etats-Unis. Gageons que si Obama est réélu en novembre prochain, il reviendra sur les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches américains par George W. Bush. Arrêtons donc de nous voiler la face sur une question qui est devenue plus sociétale qu'économique.
Seul problème, le coup d'éclat de François Hollande, s'il est populaire et ne choque finalement pas grand monde (entre 3000 et 10.000 personnes concernées, sur 65 millions d'habitants, dont le revenu médian dépasse à peine 1600 euros par mois) est trop imprécis pour être accepté comme tel. 75%, plus les prélèvements sociaux, plus l'ISF et l'impôt sur les plus-values et sur les successions, l'impôt-punitif risque de devenir dissuasif et spoliateur, ce qui n'est pas l'objectif, en tout cas du parti socialiste. N'est-ce pas lui qui a exonéré d'ISF les oeuvres d'art... Le calcul est simple à faire: en alignant la fiscalité du travail et du capital, avec un taux supérieur de l'impôt sur le revenu à 75%, ce seront non seulement les salaires, mais aussi les cessions d'entreprises qui seront frappés. Ajouté à un ISF non plafonné, que Hollande envisage de rétablir au barème qui préexistait avant la réforme Sarkozy de juin 2011, on s'orienterait donc vers des taux de taxation proches voire supérieurs à 100%.
Quitte à payer une "exit tax", dont les décrets d'application viennent de paraître, tous les créateurs d'entreprises sont incités à sortir de France à vitesse grand V. Payer maintenant un peu (32,5%), avant de se faire essorer, plus tard, à au moins 83%, le calcul est vite fait. Il fait d'ailleurs la fortune des cabinets d'avocats fiscalistes et des agents immobiliers de Bruxelles, Londres ou Genève. A moins de viser d'autres paradis plus lontains encore, puisque la Belgique, la Suisse et la Grande Bretagne envisagent aussi, crise oblige, en des tours de vis fiscaux sur leurs ressortissants et sur leurs réfugiés fiscaux...
Nicolas Sarkozy n'est pas en reste. Avec son impôt minimum sur les bénéfices des multinationales qui ne payent pas d'impôt en France, le président-candidat a lui-aussi assuré le spectacle fiscal à bon compte, en ciblant l'entreprise la moins aimée des Français, Total, qui ne paie pas, ou peu d'impôts en France, malgré des bénéfices record. Le casse-tête reste entier sur la façon dont le chef de l'Etat compte s'y prendre pour taxer des entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices en France. Faut-il dénoncer toutes les conventions fiscales bilatérales patiemment négociées depuis de longues années? Créer un impôt forfaitaire sur le chiffre d'affaires mondial ? La préoccupation est légitime. Mais comment procéder ?
Comme Hollande, Sarkozy joue sur le registre du "patriotisme fiscal", un concept qui n'a jamais empêché de dormir un patron du CAC 40, eût-il fait l'ENA. Le problème avec cette mesure improvisée, c'est qu'elle engendre, là encore, une incertitude fiscale peu propice à l'investissement et aux affaires. Qu'on le veuille ou non, la démagogie fiscale cohabite rarement bien avec l'économie. Voilà un président qui en cinq ans, n'a rien fait sur un sujet pourtant bien documenté -un quart des entreprises du CAC 40 ne paient pas d'impôts en France- et qui se réveille à la veille d'une élection qui se présente mal pour lui et décide tout à trac de changer les règles du jeu. Le risque qu'il prend, comme son rival socialiste, c'est de faire fuir les sièges sociaux des entreprises françaises dont le patriotisme économique a des limites, et de dissuader toutes les entreprises étrangères de venir investir en France. Des années de travail pour les rassurer, par exemple en supprimant la taxe professionnelle, sont en train de partir en fumée.
Le silence avec lequel les patrons, qui rencontreront mardi prochain les principaux candidats à l'invitation de l'Afep, le lobby du CAC 40, ont accueilli les propositions de Hollande comme de Sarkozy en dit long sur la gêne qu'ils éprouvent à s'exprimer pendant cette campagne. La première du 21ème siècle, a dit Sarkozy... Au train où vont les choses, le choc fiscal proposé par l'un ou l'autre pourrait finir par les précipiter dans les bras du seul candidat qui est resté raisonnable s'agissant de l'impôt : François Bayrou qui a propos de la mesure Hollande, a dit que "le déconomètre fonctionne à plein tubes"... Ce qui est sûr, c'est que Hollande comme Sarkozy ont intérêt à préciser, d'urgence, leurs propositions, s'ils veulent éviter, l'un comme l'autre, de se heurter au fatal, mais inévitable, "mur de l'argent".
Le naufrage a été évité
En convaincant entre 85 et 95% de ses créanciers privés d’abandonner une partie de la dette qu’ils détenaient, le gouvernement grec a enfin accompli ce que l’on attendait de lui. Mais il lui faut maintenant donner un sens aux sacrifices de la population.
La procédure d'échange des obligations des créanciers privés de la Grèce est terminée [ils ont accepté de céder leurs titres de la dette actuels et d’en acheter de nouveaux à 50% de leur valeur]. Et elle a été une belle réussite. La plus grande décote jamais réalisée dans le monde, de par sa nature, a donc été un succès qui apporte un démenti à tous ceux qui considéraient que cet objectif était très difficile, voire impossible, à atteindre.
Maintenant, il ne reste qu'une étape pour achever d’appliquer l'accord du 26 octobre dernier et avoir l'assurance des conditions nous permettant d'avoir plus de chances de sortir de la crise. Cet aboutissement signifie beaucoup de choses. Mais par-dessus tout, c'est la confirmation que notre pays commence à regagner sa crédibilité perdue. Sur cette lancée, nous devons passer à la prochaine phase de nos efforts, pour prouver que nous sommes bien décidés à ne pas rater la dernière chance qui nous a été donnée.
C'est la première fois peut-être que notre gouvernement a réussi à accomplir pleinement la tâche qui lui a été confiée. Et c'était loin d'être simple. Maintenant, les gouvernements vont devoir prouver que les sacrifices que le peuple grec a fait depuis deux ans, et tous ceux qu'il sera amené à faire, n'ont pas étés et ne seront pas vains. Et prouver que l'aide qui nous sera attribuée, et la confiance que nous accordent nos partenaires et nos créanciers sont pleinement justifiées.
L’accord avec les créanciers est un pas de plus vers la sortie de crise, mais un risque politique plane sur la Grèce, considère La Tribune. Le quotidien économique note que l’UE souhaiterait que les élections législatives anticipées prévues en avril prochain soient reportées.
La procédure d'échange des obligations des créanciers privés de la Grèce est terminée [ils ont accepté de céder leurs titres de la dette actuels et d’en acheter de nouveaux à 50% de leur valeur]. Et elle a été une belle réussite. La plus grande décote jamais réalisée dans le monde, de par sa nature, a donc été un succès qui apporte un démenti à tous ceux qui considéraient que cet objectif était très difficile, voire impossible, à atteindre.
Maintenant, il ne reste qu'une étape pour achever d’appliquer l'accord du 26 octobre dernier et avoir l'assurance des conditions nous permettant d'avoir plus de chances de sortir de la crise. Cet aboutissement signifie beaucoup de choses. Mais par-dessus tout, c'est la confirmation que notre pays commence à regagner sa crédibilité perdue. Sur cette lancée, nous devons passer à la prochaine phase de nos efforts, pour prouver que nous sommes bien décidés à ne pas rater la dernière chance qui nous a été donnée.
Chances de réussite
Si les expériences positives et négatives de ce que nous avons vécu ces deux dernières années sont bien valorisées, les chances de réussites seront d'autant plus grandes. Il faudra à tout prix éviter les décalages et les retards qui ont marqué la manière dont nous avons tenu nos engagements jusqu'à présent, et assurer la gouvernance du pays par Lucas Papademos. Dans son action, le prochain gouvernement, quel qu'il soit [des élections pourraient avoir lieu en avril], devra prendre modèle sur ce qui s’est fait ces trois derniers mois.C'est la première fois peut-être que notre gouvernement a réussi à accomplir pleinement la tâche qui lui a été confiée. Et c'était loin d'être simple. Maintenant, les gouvernements vont devoir prouver que les sacrifices que le peuple grec a fait depuis deux ans, et tous ceux qu'il sera amené à faire, n'ont pas étés et ne seront pas vains. Et prouver que l'aide qui nous sera attribuée, et la confiance que nous accordent nos partenaires et nos créanciers sont pleinement justifiées.
Calendrier
Bruxelles craint des élections
Les trois partis à la gauche du PASOK social-démocrate totaliseraient en effet 39% des intentions de vote. [...] Avec une extrême gauche si forte, le risque d’une remise en cause du plan de route est élevé.L’UE préfèrerait le respect du calendrier électoral initial qui prévoit des élections en 2015, date à laquelle le pays pourrait s’être stabilisé. La Tribune conclut en soulignant “le risque d’une explosion sociale incontrôlée qui n’est pas moins grand que celui de la faillite désordonnée.”
Quel patron pour la droite si Nicolas Sarkozy quitte la politique ?
Nicolas Sarkozy a déclaré ce jeudi qu’il "arrêterait la politique s’il n’était pas réélu en mai prochain". Quelles seraient les conséquences ? L'UMP exploserait-elle ? Quelles personnalités se disputeraient sa succession ? Analyses croisées d'André Bercoff, Ruth Elkrief, Jean-François Kahn et Ivan Rioufol.
Atlantico : Nicolas Sarkozy a déclaré ce jeudi qu’il "arrêterait la politique s’il n’était pas réélu en mai prochain". Si cette dernière hypothèse survenait effectivement, qui pourrait alors prendre les rênes de la droite ?
André Bercoff : Je crois que Jean-François Copé et François Fillon se livreraient à une lutte personnelle. Cela fait partie des gènes du politique : quand le plus haut poste est libre, pour un certain nombre de candidats, cela implique qu’il faut tuer et la politique est l’art de tuer au bon moment. Mais on ne peut pas dire maintenant qui va tirer son épingle du jeu.
On ne peut pas exclure non plus qu’apparaisse un héros de la droite dure, plus populaire, qui émerge avec des solutions à la crise. Tout dépendra de l’aggravation de celle-ci. Regardez ce qui s’est passé en Hollande ou en Autriche. Ce ne serait pas forcément quelqu’un issu de l’extrême droite, mais quelqu’un qui pourrait faire un appel à l’ordre généralisé.
Jean-François Kahn : Le conflit Fillon/Copé devrait prendre une teinte politico-idéologique. Je pense que la tendance UMP qui pourrait accepter une alliance avec le Front national sera représentée par Jean-François Copé. La tendance Fillon/Juppé penchera plus vers l’ « UMP maintenue ».
Par ailleurs, si Nicolas Sarkozy est battu assez nettement, il va se passer une première chose très désagréable. Comme il est un homme qui a du caractère et de la volonté, il n’a pas toujours bien traité ses amis. Il les a brutalisés, même humiliés dans certains cas. A partir du moment où il serait battu assez nettement, il devrait être "lynché" par ses propres amis. Un peu comme un piranha qui s’acharne sur la bête qui perd son sang. Si cela va vraiment trop loin, je me mettrai même à défendre Sarkozy…
Ivan Rioufol : Les personnalités se calent sur la volonté des électeurs. En l’occurrence, leur volonté tendrait plus, selon moi, vers un rapprochement entre une partie de l’UMP et l’électorat du Front national. La refondation de la droite se fera en fonction des opinions et non des personnes. Les personnes viendront par la suite. Il faudrait qu’il y ait des personnalités suffisamment ouvertes pour cesser de diaboliser toute cette opinion qui n’est pas représentée depuis tant d’années. Cette opinion qui pense qu’il existe une crise identitaire aussi importante que la crise économique. Je ne suis pas sûr que Jean-François Copé puisse entendre ces voix-là. Il me semble très conventionnel, très imprégné par le discours conformiste.
Deux précisions : d'une part, je crois Nicolas Sarkozy quand il dit qu'il arrêtera la politique s'il perd l'élection. D'autre part, je pense que la droite a encore des chances de gagner.
Ruth Elkrief : Avant tout, Nicolas Sarkozy n’arrêtera pas la politique. Il aime trop la bataille, l’adrénaline, la victoire. S’il perd, iI va partir en vacances, se reposer, récupérer physiquement, mais la politique va vite lui manquer. C’est une drogue plus forte que tout. Je le pense donc sincère aujourd’hui, mais doute qu’il ira jusqu’au bout.
Si Nicolas Sarkozy n’est pas réélu, une chose est sûre : la guerre ouverte entre François Fillon et Jean-François Copé apparaitra au grand jour, avec en embuscade Alain Juppé. Jean-François Copé est d’ailleurs déjà prêt. Il a ses bataillons en ordre de marche. François Fillon pourrait alors demander des votes, un conseil national d’urgence, etc. De son côté, Alain Juppé sera là pour pacifier, séparer les candidats et proposer une période de transition, de pacification.
On devrait aussi trouver parmi les prétendants pour reprendre le flambeau des personnalités plus jeunes comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez ou Xavier Bertrand. Ces jeunes sarkozystes tenteront de se démarquer. Ils ne seront peut-être pas prêts pour 2017, mais puisque c’est un travail de longue haleine, autant commencer tôt...
Le choix devrait in fine s’effectuer par une primaire. Même si les primaires socialistes ont été très critiquées à droite, le parti ne devrait pas y couper.
Une explosion de l'UMP serait-elle alors inévitable ?
André Bercoff : Si Nicolas Sarkozy n’est pas réélu, il y aura une explosion, les plaques tectoniques bougeront. On pourrait assister à une recomposition de la droite, avec une partie qui revendique un certain nombre de croyances et n’a pas envie de brader les questions d’identité et, de l'autre, une tendance plus centriste, plus modérée, qui irait de François Bayrou à Laurent Wauquiez. L’UMP se scinderait et l’on retrouverait deux versions 2012 du RPR et de l’UDF.
Ivan Rioufol : Dans tous les cas de figure, si la droite échoue, il faudra qu’elle fasse son examen de conscience. Cela voudra dire qu’elle n’a pas su s’intéresser aux électeurs. Elle n’aura pas été suffisamment audacieuse et devra revoir ses fondamentaux, s’ouvrir davantage à droite. Ensuite, si la droite perd, elle devra se poser la question de savoir si les centristes ont été un poids, une sorte de mauvaise conscience permanente.
Jean-François Kahn : Si Nicolas Sarkozy perd de très peu, l’UMP peut être sauvée. Si la défaite est nette, le sarkozysme éclatera. L’UMP se retrouvera avec des sensibilités différentes et notamment un courant « centristo-humaniste » qui voudra reprendre leurs billes, surtout si François Bayrou fait un bon score.
Ensuite, si Sarkozy est battu assez nettement, cela signifie que, pour les élections législatives qui suivent, nous aurons un parti UMP aux alentours de 22% et éventuellement un Front national à 18-19%.
- Soit l’UMP refuse toute alliance avec le Front national au nom des valeurs.
- Soit ils acceptent un accord au second tour avec le Front national et le parti sauve 200-250 députés.
L’UMP devrait se scinder sur cette question. Il y a aura les partisans d’une UMP maintenue qui se regroupera autour d’Alain Juppé ou de François Fillon, et une fraction qui sera décidée à faire une alliance, au moins électorale, avec le Front national.
Quel rôle pourrait jouer François Bayrou dans cette éventuelle recomposition de la droite ?
André Bercoff : S’il n’est pas au second tour, il me paraît très difficile qu'il arrive à rassembler autour de son nom.
Ivan Rioufol : François Bayrou aurait toutes les qualités pour représenter cet homme qui pourrait unifier la droite. Mais son problème est qu’il ne voit que d’un œil. Il a parfaitement analysé la crise économique le premier dès 2007. Mais il ne perçoit pas la crise identitaire qui est pour moi plus importante encore. Cette crise n’est abordée nulle part, sauf pour l’instant au Front national. C’est une crise de la cohésion nationale, causée par les phénomènes migratoires, la survenue de l’islam politique, le communautarisme et les revendications identitaires.
Jean-François Kahn : Je ne vois pas pourquoi François Bayrou reviendrait au bercail au moment où le bercail explose en vol. C'est à l’ensemble de la mouvance droite humaniste gaulliste à se rallier à lui. C'est ce qu'elle finirait par faire d'ailleurs. Il existe toutefois une autre inconnue. Si François Hollande est élu, est-ce qu’il fera des avances à François Bayrou et au Modem ? Est-ce qu’il lui proposera un poste ? Je pense personnellement qu’il ne le fera pas, même si un gouvernement de coalition ne serait pas une mauvaise chose pour le pays.
Ruth Elkrief : Tout dépendra du score de François Bayrou à la présidentielle : il pourrait récupérer quelques sarkozystes déçus, ce qu’il fait déjà un peu dans les sondages. Par contre, s’il réalise un score aux alentours de 12%, je ne sais pas comment il pourra s'en sortir.
Quel héritage pourrait laisser Nicolas Sarkozy s'il n'était pas réélu ?
André Bercoff : Les vrais héritiers de Nicolas Sarkozy, ne seront peut-être pas ses fils et ses filles affichés. Car il n’a pas engendré de famille, il a juste créé un tempérament, une manière de se battre, une manière d’être, avec tout l'aspect "nouveau riche", mais aussi un côté extrêmement pugnace.
Jean-François Kahn : Si Nicolas Sarkozy perd nettement, je pense que ceux qu'il a favorisés seront marginalisés. Mais ils sont peu nombreux finalement, une dizaine tout au plus. Si la défaite est moins lourde, ils resteront unis au moins jusqu’aux législatives.
Ivan Rioufol : Si Nicolas Sarkozy est battu et que la gauche passe, nous aurons une République confisquée. La gauche détiendra, outre l’Elysée et le Parlement, les grandes régions, les grandes municipalités, elle aura en plus (ce qu’elle a d’ailleurs depuis toujours) son magistère sur les médias, la justice, les syndicats et l’éducation. Cela sera un système un peu étouffant. Nicolas Sarkozy restera comme un réformiste. Je crois qu’il y a une mauvaise interprétation qui est faite de lui : on le présente comme un boutefeu, alors qu'il est plutôt un avocat qui ne cesse de faire des compromis.
Ruth Elkrief : Même en cas d’échec à la présidentielle, je pense que Nicolas Sarkozy pourrait revenir plusieurs mois plus tard et s’imposer comme l’une des personnalités majeures de la droite. On entend même ici ou là, qu’il pourrait se présenter en cas d'échec à la présidentielle à la mairie de Paris…
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