TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 20 mars 2011

La France imbéciles!

En portant la France contre Kadhafi, Nicolas Sarkozy nous a épargné un remords. Il y avait l’Espagne républicaine, la Tchécoslovaquie, Srebrenica, le Rwanda. Il n’y aura pas Benghazi. Cela n’annule aucun grief, mais cela peut aussi justifier un mandat. Un homme de pouvoir, à l’arrivée, ce sont quelques gestes, quelques choix, qui vous placent du côté de l’honneur ou du regret. Et ce n’est pas un hasard si Sarkozy, dans l’honneur, a retrouvé Bernard-Henri Lévy. Le philosophe trimbale ses rires et ses scories. Mais quand vient l’essentiel, il est du bon côté. Ça justifie une vie.
À cette aune, Claude Guéant, serviteur de l’État, est en danger. Deux petites phrases – "Les Français veulent que la France reste la France", "les Français ne se sentent plus chez eux"– l’installent en Gribouille politique. De quelle France parle-t-on, et de quels Français? France paysanne, prolétaire, d’avant l’exode rural ou les délocs? Qui fumait des gauloises? Quand les rugbymen avaient du bide mais aussi des couilles? Quand Bataves et Britanniques ne rachetaient pas le Sud-Ouest? D’avant le jazz? Sans grands ensembles? Sans Europe? Sans mondialisation? D’avant l’orgie télévisuelle et le rire qui cautionne les petites saloperies de la peur? Jean Nohain, lui, n’aurait pas pris Zemmour?

Chacun a des raisons de virer mécontemporain. Un pays change, tout le temps, et c’est pénible, ou excitant. L’Amérique s’est irlandisée, coréanisée, judéisée, polonisée, elle est devenue italienne et noire et hispanique sans cesser d’être. Quant à la France, Claude Guéant la manipule. Ou il n’y a pas pensé. Ses représentations datent. Ses raisonnements boitent. Ce n’est pas l’immigration "sans contrôle" qui nous transforme: c’est la vie. L’immigration aussi. L’immigration légale, installée. Musulmane aussi. Qui n’est plus une immigration mais une part de ce pays, un élément de nous-même. Halal à Paris, c’est cacher à Brooklyn, ou paki à Londres.

C’est la France réelle que ses gouvernants devraient chérir au lieu de la nier. Et tant de "Muslims" s’en foutent d’ailleurs, du halal, et le seul enjeu est de vivre. Pas seulement vivre ensemble, cohabitants d’une république délitée, mais vivre. Pouvoir le faire: l’économie, imbéciles! Le suggéré de Guéant et les acrobaties de l’UMP posent de côté quelques millions de Français, présumés antithétiques de leur propre pays. C’est odieux. Et bête, parce que c’est vain. La folie de tout ça : en allant secourir les Libyens, Sarkozy sort la France du sam’suffit mental qui sous-tendait nos non-interventions. Nous seuls, et que crève le monde entier ! Il n’y avait pas que des principes, mais aussi des moisissures dans nos indépendances, Irak inclus. Mais ces moisissures rongent ce que le même Sarkozy fait ou laisse faire à une partie de la France. Souffle de Benghazi, viens balayer nos miasmes!

Moment français

Savourons ce moment où la France a fait basculer l'Histoire.

Evidemment que c’est tard! Et que la première démarche, solitaire et intempestive, avait braqué nos partenaires. Mais entre jeudi soir à New York et samedi à Paris, la communauté internationale se trouve mobilisée pour les droits du peuple libyen. Il a fallu l’inspiration de Bernard- Henri Lévy. Envoyé spécial en Libye (pour le JDD…), il a convaincu, de Benghazi, le président français de prendre la tête de ce combat. Comme il avait convaincu, il y a trente-six ans, Valéry Giscard d’Estaing d’accueillir les boat people et, il y a vingt ans, François Mitterrand de soutenir la Bosnie. Il a fallu le professionnalisme d’Alain Juppé, qui a mobilisé la machine diplomatique française pour entraîner. Et donner à l’action contre Kadhafi la légitimité indispensable de l’ordre juridique international. Il a fallu la concentration exceptionnelle de Nicolas Sarkozy. L’homme qui provoque des tensions et vit dans l’urgence se trouve à son meilleur quand la crise rencontre l’Histoire. Il n’existe jamais de bataille gagnée d’avance, même si les peuples partent à la guerre la fleur au fusil. Muammar Kadhafi n’a pas perdu sa capacité de rebond. La bataille de Benghazi risque de durer plus longtemps qu’espéré. Et notre pays pourra subir des pertes. Mais savourons ce moment où la France a fait basculer l’Histoire. La parole française se trouve applaudie à la fois au Moyen-Orient et aux États-Unis. "Plus nous avons du passé derrière nous, plus (justement) il faut le défendre, le garder pur", écrivait Péguy. Mais cette guerre a déjà sa victoire: la bataille pour le peuple libyen n’est pas un combat occidental. Menée sous l’égide des Nations unies, elle est appuyée par les instances du monde arabe. Ce n’est pas la guerre des civilisations. Mais un combat pour la civilisation.

Des frappes aériennes, et après ?

L'intervention tardive d'une coalition hétéroclite a donc commencé en Libye. On y trouve surtout des pays ayant de vieux comptes à régler avec le dictateur de Tripoli plus que des nations unanimement mobilisées pour défendre le droit à la démocratie d'une population en rébellion. Et à l'heure des premières frappes, chacun peut s'interroger sur la portée de cet engagement face à un adversaire dont la capacité de nuisance et l'habilité à rebondir ont fait leurs preuves depuis 40 ans. La seule zone d'exclusion aérienne ne suffit déjà plus, et le premier tir a eu lieu contre un véhicule terrestre menaçant la population. Les chars et lance-roquettes font en effet autant de victimes et de dégâts que des bombes d'aviation. Surtout ils occupent le terrain, à la différence des missiles et autres patrouilles de Rafale. Car l'axiome d'un conflit moderne demeure toujours le même, de la bataille d'Angleterre aux conflits en ex-Yougoslavie et à l'Afghanistan : une guerre contre un ennemi décidé, et Kadhafi a démontré qu'il l'est, se gagne et se consolide au sol. En s'engageant dans un affrontement armé, même légitime, la France et l'Angleterre ainsi que leurs alliés laissent beaucoup de questions sans réponses. Comment éviter des victimes collatérales ? Que veulent-ils et peuvent-ils faire concrètement en Libye ? L'objectif est-il d'obtenir le retrait de Benghazi, la destruction des armes lourdes du régime, ou le départ de Kadhafi et ses proches ? Comment réunifier le pays sans guerre civile ? Quelle politique avec les tribus et les actuels soutiens du satrape de Tripoli ? Comment maintenir l'ordre dans un pays désertique propice à la guérilla ? Les leçons de l'Irak devraient pourtant avoir été retenues. Dire qu'on veut instituer la démocratie ne suffit pas, il faut surtout en réunir les conditions locales. Cela aura un coût et exigera inévitablement du temps et des souffrances…

Le canton et les canons…

Les cantonales constituent l’ultime élection au suffrage universel direct avant la présidentielle de l’année prochaine. Ce dimanche (et le suivant, en cas de second tour), seule la moitié environ du corps électoral est appelée aux urnes: il sera difficile, par conséquent, de s’appuyer sur les résultats des 20 et 27 mars 2011, pour se projeter au printemps 2012. Mais tout de même : si des tendances lourdes apparaissent, les futurs candidats à l’Élysée ne pourront en faire abstraction.

Les analystes, ce soir, se pencheront notamment sur le taux de participation. En cas d’abstention forte – hypothèse très plausible -, cela favorisera les partis qui, habituellement, mobilisent mieux que les autres, et qui se situent plutôt dans les extrêmes.

Le rendez-vous de ce dimanche dégage surtout un parfum de nostalgie, car l’élection des conseillers généraux est la dernière du genre. Eux-mêmes et les conseillers régionaux seront remplacés, en 2014, par des « conseillers territoriaux », qui siégeront à la fois dans l’assemblée départementale et au conseil régional.

Une page d’histoire se tourne, puisque ce changement s’accompagnera d’un redécoupage et d’un élargissement des cantons. Né sous la Révolution, du temps où l’on se déplaçait à cheval, cet échelon de base de la démocratie française a traversé les siècles parce qu’il répond toujours à un besoin essentiel de proximité. Celle-ci est querelleuse parfois, comme dans les textes de Brassens où se battent « les femelles du canton », mais rassembleuse beaucoup plus souvent.

Avec des accents musicaux, le mot « canton » nous vient – merci Larousse - de l’ancien provençal où il signifie… le « coin ». Un Coin de paradis, dirait encore Brassens, un abri sécurisant dans un monde sans frontières. Contraste saisissant entre cette relative quiétude et les fracas de l’univers sur fond de crise armée en Libye. Les canons d’une part, le cocon de l’autre…

A la prochaine échéance, dans trois ans, le coin va s’agrandir, mais il reste et restera cher au cœur des citoyens. Alors, une manière simple, ce dimanche, de lui rendre hommage: déposer un bulletin dans l’urne. Son canton, quand on l’aime…

Une nouvelle donne géopolitique

L’opération aérienne lancée par la France au-dessus de la Libye au nom de la résolution 1973 de l’ONU marque aussi un tournant géopolitique. Un tournant pour la diplomatie française certes, enfin sortie de sa léthargie et désormais prête à passer de la parole à l’action, y compris sur le plan militaire. Mais le vrai tournant concerne toute l’Europe, avec des conséquences encore imprévisibles. Car il ne faut pas se leurrer. Malgré la participation des armées de l’air de plusieurs pays, dont des États arabes, la France et le Royaume-Uni sont aux avant-postes et mènent de facto la coalition.

Pas l’OTAN, reléguée au rang de l’intendance. Pas les États-Unis qui, volontairement, se tiennent en retrait, tirent leurs missiles de croisière de loin en fournissant aussi leurs avions ravitailleurs, les avions radar et, semble-t-il, toute leur capacité de brouillage électronique contre la DCA. Barack Obama, en voyage officiel au Brésil, ne veut en aucun cas endosser l’uniforme de commandant en chef. Il n’est pas question pour Washington, échaudé par l’Irak et l’Afghanistan, de s’engager directement, du moins pour l’instant. Et la secrétaire d’État Hillary Clinton l’a fait savoir à plusieurs reprises: la Libye est voisine de l’Europe.

Malheureusement, tous les Européens ne se sentent pas concernés. L’Allemagne qui, au Conseil de sécurité, s’était abstenue avec les voix de la Chine et de la Russie, manque à l’appel, sans doute pour d’obscures raisons de politique intérieure afin de ne pas effriter le ciment d’une coalition gouvernementale fragile avec le pâle ministre des affaires étrangères libéral Guido Westerwelle en quête de « profil ». Forte de sa puissance économique, Berlin tient le haut du pavé dans l’UE. Le faux-pas diplomatique à l’ONU que la chancelière Merkel tente vainement de rattraper pourrait changer la donne.

Reste d’abord à mener la mission libyenne à bien, en ne tombant pas dans les pièges de Kadhafi, en protégeant les populations civiles, sans dégâts collatéraux, en libérant les Libyens de leur dictateur et en commençant par ouvrir des zones à l’acheminement de l’aide humanitaire. Ce ne sera pas facile. Sauf si une révolution de palais devait renverser Kadhafi abandonné par ses mercenaires et ses prétoriens – et c’est aussi un but psychologique de l’intervention aérienne – il faudra du temps. Donc persévérer en sachant que plus longue sera l’opération, plus les risques seront grands... bien que tous les spécialistes s’accordent à dire que l’armée libyenne, en dehors du maintien sanguinaire de l’ordre, ne vaut pas tripette.

Car même aérienne, même menée pour des raisons nobles, il s’agit bien d’une opération de guerre !

La morale à l'épreuve du feu

Le régime libyen a annoncé un cessez-le-feu, le 18 mars, quelques heures après un vote de l'ONU approuvant des opérations militaires contre lui. Cette décision va peut-être simplifier une situation que la presse européenne jugeait risquée tout en approuvant une guerre éventuelle. 
 "Enfin. La communauté internationale, qui pour une fois mérite son nom, a su adopter une position claire sur la Libye", se félicite Libération. Pour le quotidien français, "le forcing diplomatique des autorités françaises a payé. Apparemment isolée, avec la Grande-Bretagne, il y a encore deux jours, la France a finalement réussi à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution autorisant ‘les Etats membres […] à prendre toutes les mesures nécessaires […] pour protéger les civils et les zones peuplées de civils sous la menace d’attaques' de la part du régime libyen. Et à faire aboutir sa volonté de clouer au sol l’aviation de Kadhafi pour empêcher l’écrasement de l’insurrection."
Pour la presse française, le mérite de ce vote revient avant tout à Nicolas Sarkozy. “Pris à contre-pied par la révolution tunisienne, timoré face à celle qui a renversé Moubarak, Paris se retrouve en pointe sur le dossier libyen", remarque Libération. "Nicolas Sarkozy a rapidement saisi l’ampleur de la tragédie, y voyant une occasion de retrouver un rôle semblable à celui qu’il avait joué dans la crise géorgienne, en août 2008, alors qu’il présidait l’Union européenne." "Notre pays a joué pleinement son rôle en mobilisant la communauté internationale et en tirant les Etats-Unis de leur torpeur", ajoute Le Figaro. "Puissance méditerranéenne, la France se doit de contribuer à sauver le printemps arabe.”


"L'héritage de l'Irak hante chaque action"

"Il est d'une ironie amère de noter que l’anniversaire du début de la guerre en Irak tombe précisément ce week-end", rappelle outre-Manche The Independent. "Huit ans après les batailles de Bagdad et Bassorah, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne dans un autre pays arabe. L’héritage de l’Irak hante chaque action."
Mais face à Kadhafi, la communauté internationale, et les Européens en particulier, ne pouvaient pas se permettre de ne rien faire. "Il suffit d’un fusil ou même d’une corde pour tuer les gens dont nous voyons les visages souriants en Une des journaux et à la télévision", s'émeut Rzeczpospolita. "Espérons cependant que le monde n’agit pas trop tard. Espérons qu’il peut empêcher un nouveau Rwanda."
De fait, estime Le Figaro, "à Benghazi, l’impératif moral s’impose à tous. Adopté par les Nations unies en 2005, pour tirer la leçon du Rwanda et de la Bosnie, le 'devoir de protéger' les populations civiles menacées ne peut trouver d’application plus évidente. Il ne s’agit pas seulement d’altruisme. Le 'réalisme', que l’on oppose parfois à la morale, est, dans ce cas, du même bord."

Plus prosaïquement, note The Times, nous ne sommes pas "au Rwanda ou au Darfour, où nous pouvions laisser des centaines de milliers de gens se faire tuer, et que le seul impact était sur nos consciences. Ce qui se passe en Libye est plus proche, à beaucoup d’égards, de la Bosnie où nos intérêts étaient beaucoup plus en jeu."
Mais que de temps perdu pour en arriver là, déplore Le Temps. "Un temps précieux a été dilapidé en gesticulations diplomatiques”, regrette le quotidien, suisse. “Voilà à quoi ressemble notre monde de 'gouvernance douce' d’après la Guerre froide, d’après le grand mensonge américain en Irak. Plus aucun gouvernement n’a le courage d’intervenir ‘à l’ancienne’ et de larguer quelques barbouzes dans la brousse ou le désert pour épauler secrètement une guérilla ou un mouvement de libération. Le politiquement correct a gagné la géopolitique. La légalité a pris le pas sur la justice.”

Le maintien de Kadhafi : une humiliation pour tous les Occidentaux

Et maintenant ? "Le maintien au pouvoir de Kadhafi serait une humiliation pour tous les dirigeants occidentaux qui ont voulu sa perte, prévient Le Figaro. Ne nous trompons pas. Sauver Benghazi, c’est entrer en guerre."
En annonçant un arrêt de ses opération militaires, le 18 mars, le régime libyen a peut-être changé la donne. Mais s'il tentait tout de même de réprimer l'insurrection concentrée autour de Benghazi, la communauté internationale serait de nouveau face à une opération militaire qui s'annonce "hasardeuse", estime De Standaard. Que ferons-nous si les opérations aériennes échouent ?, interroge le quotidien belge. "Mettre le pied sur le sol libyen ? Et si Kadhafi utilise sa défense antiaérienne et ses tanks dans des zones peuplées et que des civils meurent pendant un bombardement ? Serons-nous surpris si nous sommes accusés de néocolonialisme alors que les pays arabes sont fiers de se libérer eux-mêmes ?
 (...) D’un point de vue moral, nous ne pouvons que soutenir la résolution de l’ONU", concède De Standaard.
Mais la zone d'exclusion est-elle la bonne solution ? "Depuis l’Irak, nous savons que la guerre est imprévisible dès le premier jour et ne mène pas à la démocratie. Ce n’est pas une invasion, mais, comme l’a démontré l’exemple du Kosovo en 1999, beaucoup de temps peut s'écouler avant qu’un dictateur ne change d’avis."

Union européenne

Cameron et Sarkozy, les généraux de l'UE

Avec un David Cameron "qui a effectué un virage à 180 degrés vers l’interventionnisme", et un Nicolas Sarkozy, qui est passé "du zéro à l'infini" en quelques jours, l'UE dispose d'un "axe franco-britannique [qui] aspire à diriger la sécurité européenne", constate José Ignacio Torreblanca dans El País. 
Les autres européens, en particulier l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, opposées à une intervention en Libye, vont maintenant se retrouver face "à un imbroglio", analyse le quotidien madrilène : "respecter les compromis [une intervention mais après un vote de l'ONU] ou  laisser les éventuelles opérations militaires entre les mains de ce mini-directoire franco-britannique". Une victoire du dictateur libyen serait difficile à supporter pour l’UE, avertit El País. "Son humiliation serait triple", à cause de "sa passivité initiale, par les divisions qu'elle a montrées" et "parce qu’elle devrait ensuite vivre avec le constant chantage énergétique et migratoire auquel Kadhafi la soumettrait".

 

 

 

 

Angela Merkel ou l’art de semer la panique

La chancelière allemande récidive : après avoir semé la panique dans la zone euro l’année dernière, elle réussit maintenant à transformer la catastrophe japonaise de Fukushima en une crise mondiale de l’énergie nucléaire, ironise Jean Quatremer. 


Angela Merkel a l’art de semer la panique. L’année dernière, la chancelière allemande a largement contribué, par ses hésitations, à transformer la crise grecque en crise systémique de la zone euro, les marchés s’étant mis à douter de sa détermination à sauver la monnaie unique. Cette fois, elle vient de transformer la catastrophe nucléaire japonaise, une crise locale, grave, mais locale, en crise mondiale de l’énergie nucléaire en décidant lundi, sans en référer à quiconque, de suspendre l’application de la loi prolongeant l’activité du parc nucléaire allemand au-delà de 2020 qu’elle a fait adopter l’an dernier, de mettre à l’arrêt sept réacteurs (sur 17) et d’entamer une campagne de vérification de la sécurité des centrales. Elle a aussitôt déclenché un tsunami en Europe, l’énergie nucléaire étant désormais l’objet de toutes les suspicions, ce qui plonge tous ses partenaires dans l’embarras le plus extrême.
Il faut dire que la réaction de la chancelière est hallucinante : l’accident japonais ne s’est pas produit parce que la sécurité de la centrale n’était pas assurée, comme à Tchernobyl, mais à cause de l’un des tremblements de terre les plus violents de l’histoire (9 sur une échelle de Richter qui compte 9 degrés) suivi d’un tsunami. Or, aux dernières nouvelles, les activités sismiques sont pour le moins limitées en Allemagne (et en Europe), sans parler du risque de tsunami sur la Baltique…
Lire la suite sur le blog Coulisses de Bruxelles...


 
Vu de Prague

Des réactions trop émotives

La capacité de l'Union européenne à intervenir dans le domaine du nucléaire est surprenante et contraste avec son incapacité à agir sur la crise économique et la situation en Libye, remarque Jan Macháček dans Respekt. Le chroniqueur se méfie de la décision allemande de fermer immédiatement et pour trois mois certaines centrales atomiques. “Que peut-il arriver en Europe en trois mois ?”, se demande Macháček.  “La chute d’un météorite ? Ou bien les centrales allemandes sont-elles situées sur une zone sismique ?” Si, estime-t-il, “l'expérience japonaise est tout à fait essentielle pour la Turquie, qui se trouve, elle, en zone sismique” et qui songe à bâtir une centrale nucléaire, la mobilisation des politiciens allemands et autrichiens est trop émotive. “Les vives émotions et la peur du nucléaire sont compréhensibles partout dans le monde, mais les politiciens devraient agir de manière rationnelle et faire preuve de détermination quand c’est nécessaire”, ajoute Macháček , qui suggère plutôt de vérifier la sécurité des installations nucléaires pendant qu’elles sont en fonction.

Libye : Kadhafi fustige l'«agression» de la coalition

Dans le cadre de l'opération «Aube de l'Odyssée», plus de 110 missiles ont été tirés depuis des navires de guerre américains et britanniques. Le leader libyen a une nouvelle fois menacé d'attaquer des objectifs «civils et militaires» en Méditerranée.
 23h20 : Aucune information ne filtre sur l'endroit où se trouve actuellement Kadhafi. Une choses est sûre : ses partisans font office de boucliers humains autour de sa caserne militaire, dans les faubourgs de Tripoli.

22h50 : Dans un enregistrement sonore diffusé par la télévision officielle libyenne, Mouammar Kadhafi menace d'attaquer des objectifs «civils et militaires» en Méditerranée et affirmé que les «dépôts d'armes» étaient ouverts pour défendre la Libye, après le lancement par l'Occident d'une opération militaire contre ses troupes.
Il affirme que la Méditerranée est devenue «un vrai champ de bataille» et jugéeque les frappes aériennes et aux missiles étaient une «agression croisée injustifiée» contre laquelle «le peuple libyen va lutter».
«Nous appelons les peuples et citoyens des pays arabes et musulmans, mais aussi d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique, à se tenir aux côtés du peuple héroïque libyen face à cette agression, qui ne fera qu'accroître la force, la détermination et l'unité du peuple libyen», a continué le colonel Kadhafi.
22h35 : Les attaques aériennes par avions et missiles de croisière sur la Libye, des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, sont «coodonnées» à partir d'un quartier-général américain basé à Stuttgart, en Allemagne, indique un responsable français sous couvert d'anonymat. «Ce QG fait de la coordination avec les centres opérationnels aériens français basé à Lyon et britannique implanté à Northwood», assure-t-il.
22h33 : La ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Syrte, a été la cible samedi de missiles et de raids aériens menés par la coalition internationale, a rapporté l'agence officielle libyenne Jana.
22h21 : Joint par Europe1, l'état-major français a assuré que tous les avions français étaient bien rentrés après leurs raids sur les cibles libyennes, démentant ainsi implicitement les informations de la télévision libyenne affirmait qu'un avion français avait été abattu dans la région de Tripoli.
22h18 : Mouammar Kadhafi va s'exprimer sous peu sur la situation.
22h12 : La télévision officielle libyenne affirme qu'un avion français avait été abattu par la défense anti-aérienne libyenne dans la région de Tripoli. Une information à prendre avec précaution. L'état-major des armées françaises n'a pas encore réagi.
Toujours selon les médias officiels libyens, les «croisés ennemis» bombardent des objectifs civils aussi bien à Tripoli qu'à Syrte, Benghazi, Zouarah et Misrata.
21h49 : Sur son site internet, le ministère de la Défense donne des détails sur cette première journée de l'opération «Harmattan» - le nom de l'opération française dans le cadre de «Aube de l'Odyssée» : «Depuis 13h30 ce jour, les avions de l'armée de l'air sont engagés dans le ciel libyen. Au total, une vingtaine d'aéronefs sont engagés aujourd'hui (8 Rafale , 2 Mirage 2000-5, 2 Mirage 2000 D, 6 avions ravitailleurs C 135, un E3F Awacs) ainsi que deux frégates anti-aérienne et de défense aérienne (le Jean Bart et le Forbin ) positionnées au large de la Libye», peut-on lire.
21h35 : Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé une première vague d'environ 110 missiles de croisière Tomahawk sur la Libye, annonce l'amiral américain William Gortney lors d'un point presse.
Les missiles ont été envoyés depuis des navires et des sous-marins et ont touché «plus de 20 objectifs» parmi lesquels des systèmes de défense anti-aérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous situés sur la côte, a précisé le militaire. Les opérations se déroulant de nuit, l'amiral a indiqué qu'il faudrait «un peu de temps» pour évaluer l'impact des attaques
21h30 : La Comité international de la Croix-Rouge (CICR) presse toutes les parties engagées dans le conflit en Libye d'épargner les civils et de respecter le droit humanitaire international.

21h24 : Barack Obama a annoncé avoir donné le feu vert aux forces américaines pour engager des opérations militaires limitées. Le président américain a dit aussi que Kadhafi n'avait tenu aucun compte des occasions que lui avait données la communauté internationale et avait au contraire continué d'attaquer son peuple.
Selon lui, Washington ne pouvait rester les bras croisés alors qu'un «tyran» annonce à son propre peuple qu'il sera sans merci. Aussi les Etats-Unis répondent-ils aux appels du peuple libyen et servent-ils aussi bien les intérêts de Washington que du monde entier, a-t-il continué. Il a confirmé que les Etats-Unis n'interviendraient pas au sol en Libye
21h15 : Privilégiant la négociation, le comité de l'Union africaine (UA) rejette «toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme» en Libye, a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité.
La situation «exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère», a-t-il ajouté. «Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme».
21h11 : L'opération de la coalition, baptisée «Aube de l'Odyssée», vise à arrêter les attaques de Mouammar Kadhafi contre les Libyens et à faire respecter la zone d'exclusion aérienne, indique le Pentagone. Les Etats-Unis sont en pointe dans cette opération, qu'ils dirigent depuis leur poste de commandement unifié pour l'Afrique.
21h06 : La télévision libyenne annonce que des objectifs civils sont bombardés dans la capitale Tripoli par des avions des «ennemis croisés» - allusion à l'Occident. La TV d'Etat annonce aussi que des bombardements ont touché des réservoirs de carburant alimentant Misrata, troisième ville de Libye à 200 km à l'est de Tripoli, et sa région.
21h05 : Les forces britanniques sont en action dans le ciel libyen dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité, a déclaré le premier ministre britannique David Cameron.
21h01 : Les Français ne sont plus seuls à intervenir. Les Etats-Unis ont frappé samedi des sites anti-aériens libyens à l'aide de missiles de croisière Tomahawk pour faciliter la mise en oeuvre de la zone d'exclusion aérienne par les forces de la coalition, a déclaré un haut responsable militaire américain. Ces frappes doivent se dérouler essentiellement aux abords de Tripoli et de Misrata, selon lui.
Deux destroyers américains, le Stout et le Barry, ainsi que trois sous-marins, le Providence, le Florida, et le Scranton, se trouvent actuellement en Méditerranée à proximité de la Libye et sont équipés de missiles de croisière Tomahawk.
20h36 : De fortes explosions ont retenti à l'est de Tripoli, où des boules de feu ont été vues à l'horizon, ont indiqué des témoins à l'AFP, sans être en mesure de préciser l'origine des détonations.

20h32 : Les avions français ont procédé au total à quatre frappes aériennes en Libye, détruisant plusieurs blindés des forces pro-Kadhafi, a-t-on appris de source militaire française. Selon l'état-major des armées, un premier tir a eu lieu vers 17h45 contre «un véhicule libyen clairement identifié comme appartenant aux forces pro-Kadhafi». Dans l'heure qui a suivi, les avions de chasse, Rafale et Mirage 2000, ont procédé à trois autres tirs, détruisant «plusieurs blindés» des forces libyennes dans la région de Benghazi.
20h20 : Interrogé sur France 2, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a assuré que les opérations en Libye «vont se poursuivre dans les jours qui viennent». Et ce «jusqu'à ce que le régime libyen accepte les résolutions des Nations unies, c'est-à-dire cesse toute violence contre ses populations, retire ses troupes de là où il les a fait pénétrer et laisse s'exprimer l'aspiration du peuple libyen à la liberté et à la démocratie». «Il y a malheureusement «peu d'espoir» que Mouammar Kadhafi se plie aux exigences de l'Onu, a-t-il ajouté.
«L'objectif, c'est de permettre au libyen de choisir leur avenir», a assuré le chef de la diplomatie française, assurant que le but de l'opération n'était pas de faire tomber Kadhafi.
«Nous avons prise des risques», «calculés et maîtrisés», a convenu Alain Juppé, qui n'a pas su dire combien de temps l'opération allait durer . «Il n'y aura pas d'intervention au sol», a tenu à préciser Alain Juppé, qui affirme aussi que «les Américains vont participer pleinement aux opérations».
19h41 : Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates repousse à la dernière minute un voyage qu'il devait effectuer en Russie, afin de pouvoir suivre la situation en Libye, annonce le Pentagone.
19h34: La Russie regrette l'intervention armée étrangère en Libye, indique Alexandre Loukachevitch, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans son communiqué, la diplomatie russe appelle à un cessez-le-feu le plus rapidement possible en Libye. «Nous restons convaincus que pour régler de manière stable le conflit interne en Libye (...) il faut rapidement arrêter les effusions de sang et que les Libyens entament le dialogue», est-il ajouté.
19h11 : La communauté internationale ne peut se contenter d'un «assagissement» de Mouammar Kadhafi et doit obtenir son départ, estime l'écrivain-philosophe Bernard-Henri Lévy, après le sommet de Paris sur la Libye.
» La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy
18h55 : Les avions français opérant au-dessus de la Libye ont détruit plusieurs blindés des forces fidèles à Mouammar Kadhafi lors de leur premier engagement, a déclaré un responsable du ministère de la Défense. Al-Jazera parle de quatre chars détruits près de Benghazi. Le reponsable français a déclaré ne pas pouvoir confirmer ce chiffre
18h49: Le président vénézuelien Hugo Chavez juge «irresponsable» l'intervention armée étrangère en Libye.
18h28: L'avion de chasse abattu au-dessus de Benghazi, était bien un appareil des insurgés et a été touché «par erreur», a déclaré Azeldine al Charif, un militant de l'opposition.
18h25 : Une source autorisée du ministère français de la Défense indique au Figaro que les représentants de l'Union africaine, absents au sommet de l'Elysée organisé aujourd'hui à Paris, sont en train de constituer un groupe de contact pour négocier avec le colonel Kadhafi. Et l'empêcher de lancer son armée à l'assaut de la population libyenne. Ce groupe de contact pourrait être à Tripoli dès lundi.
Sur le terrain, toujours d'après cette même source, un Mirage français aurait détruit un char libyen en rase campagne, dans la région de Benghazi.

17h56 : Les Français sont passés à l'action. Le ministère annonce que des avions de chasse ont ouvert le feu contre un véhicule militaire «appartenant aux forces pro-Kadhafi», à 17h45. «La cible a été détruite», ajoute-t-on. Seuls des moyens français ont été utilisés dans l'opération, aujourd'hui, en Libye. Les frappes se concentrent dans un périmètre de 100 à 150 km autour de Benghazi.
17h48 : Une vingtaine d'avions ont participé aux opérations, annonce le ministère de la Défense, qui ajoute que le porte-avions Charles de Gaulle va appareiller dimanche vers la Libye. Il sera accompagné de deux frégates, Dupleix et Aconit, et du pétrolier ravitailleur La Meuse. Le porte-avions transportera des Rafale et des Super étendard modernisés.
17h43 : Les Etats-Unis ont des «capacités uniques», des moyens militaires dont ne disposent pas leurs alliés, et ils vont les apporter à la coalition, déclare la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, toujours à Paris. Elle n'a pas précisé concrètement les moyens qui seront mis en oeuvre.
17h40 : La télévision d'Etat libyenne affirme que des centaines de Libyens se sont rassemblés au QG du dirigeant Mouammar Kadhafi à Tripoli «en prévision de frappes françaises». «Les foules se rassemblent autour des cibles désignées par la France» pour les bombarder, ajoute la télévision, diffusant des images en direct de Libyens qui selon elle sont rassemblés à la résidence à Bab al-Aziziya ainsi qu'à l'aéroport international de Tripoli.
17h31 : «Notre coalition est prête à agir» en Libye, affirme Barack Obama lors de déclarations à la presse après une recontre avec son homologue brésilienne Dilma Rousseff à Brasilia. «Les Libyens doivent être protégés», ajoute le président américain.
17h28 : Des opérations aériennes d'importance seront menées «très bientôt» en Libye et un blocus naval du pays a été mis en place,déclare le premier ministre canadien Stephen Harper. «Des opérations navales sont en cours, y compris un blocus naval», a-t-il ajouté.
 17h17 : Cinq avions français sont pour l'instant engagé dans des opérations au-dessus de la Libye, a indiqué une source militaire française à l'agence Reuters. Il s'agit d'un avion-radar Awacs, de deux Rafale et deux Mirage.
17h11: Cet après-midi, les loyalistes continuent de tirer à l'arme lourde contre des quartiers résidentiels tout proches de Benghazi, selon des témoins contactés par l'AFP. «Ils ont l'ordre de tirer indistinctement. Ce qui se passe est un massacre», a affirmé l'un d'eux.
Selon des sources rebelles, l'artillerie et les chars ont tiré contre les quartiers ouest, et certains des obus ont touché le centre de la ville. Les forces de Kadhafi tiraient depuis des véhicules.
16h42 : L'ancien ministre libyen de l'Intérieur, le général Abdel Fattah Younis, qui avait fait défection pour prendre en charge le commandement des insurgés à Benghazi, dément avoir repris ses anciennes fonctions au sein du gouvernement. En milieu de journée, la télévision d'État avait annoncé que l'ancien ministre de l'Intérieur était rétabli dans ses fonctions.
16h22 : Selon Al Arabia, des avions italiens ont entamé une mission de reconnaissance dans le ciel libyen, peu après le lancement d'une mission similaire par des avions français. Mais Silvio Berlusconi a infirmé ces informations, assurant que pour l'heure, l'Italie se contente de fournir des bases pour l'opération.

L'AFP confirme que des mouvements d'avions ont été notés dans plusieurs bases aériennes du nord et du sud de l'Italie. Trois AWACS sont prêts à décoller à Trapani (ouest de la Sicile) où ont été également rassemblés les Tornado ECR italiens habituellement basés à Piacenza (nord) et spécialisés dans la destruction de défenses antimissile et de radars, ainsi que les Tornado IDS d'attaque de Ghedi (nord) et les chasseurs Eurofighter de Grosseto (centre).
En outre, six F-16 danois sont arrivés à la base de Sigonella (sud-est de la Sicile), tandis que le préfet de Pordenone (Vénétie, nord) a annoncé l'arrivée prochaine d'avions américains à la base d'Aviano, toujours selon Ansa.
16h17 : Le premier ministre britannique David Cameron estime que le temps était venu de «passer à l'action» en Libye. «C'est Kadhafi qui l'a voulu. Il a menti à la communauté internationale, il a promis un cessez-le-feu, il a rompu le cessez-le-feu. Il continue de brutaliser son propre peuple. Il est donc temps de passer à l'action. C'est urgent», a déclaré le premier ministre conservateur lors d'un bref entretien à la BBC et à SkyNews.
16h12 : L'Allemagne ne participera pas aux opérations militaires en Libye même si elle reconnaît la nécessité de mettre fin à la violence, assure aujourd'hui la chancelière allemande, Angela Merkel.
15h46 : Nicolas Sarkozy prend la parole pour faire une mise au point sur le sommet d'urgence qui vient de se terminer. Les pays «exigent un cessez-le-feu immédiat. Nos forces aériennes s'opposeront à toute agression du colonel Khadafi contre les populations de Benghazi», déclare-t-il.



«D'ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes. D'autres avions sont prêts à intervenir contre des blindés», ajoute-t-il. «En l'absence d'un cessez-le-feu immédiat, nos pays auront recours à des moyens militaires».

Jusqu'ici, «le colonel Kadhafi a méprisé ces avertissements (...) Il est encore temps pour lui d'éviter le pire. Notre détermination est totale. Chacun se trouve désormais placé devant ses responsabilités (...) La france est décidée à assumer son rôle», assure le chef de l'Etat français.

«Les peuples arabes ont décidé de se délivrer de la servitude (...) Ces peuples arabes ont besoin de notre aide et de notre soutien. En Libye,une population pacifique se trouve en danger de mort. L'avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place (...) Si nous intervenons, c'est au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes».

» Libye : ultime fenêtre diplomatique ouverte

15h40 : Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que le dirigeant libyen Kadhafi avait «perdu toute légitimité» et devait abandonner le pouvoir, dans une interview accordé au quotidien espagnol El Mundo publié aujourd'hui.

15h09 : Plusieurs avions de chasse Rafale de l'armée française survolent «l'ensemble du territoire libyen» pour des missions de reconnaissance, révèle une source militaire française.

Les Rafale ont décollé en début d'après-midi de la base de Saint-Dizier, dans l'est de la France, où ils sont habituellement stationnés. Selon la même source, ces «missions de reconnaissance» doivent durer toute l'après-midi et les Rafale n'ont rencontré aucune difficulté après plusieurs heures de survol du territoire libyen.

Les Rafale sont conçus pour des missions de bombardement, de reconnaissance et de défense aérienne.

15h04 : Des rebelles libyens annoncent avoir repoussé une offensive la veille des forces gouvernementales à Misrata, ville toujours contrôlée par l'opposition à quelque 200 km à l'est de Tripoli, au prix de 27 morts dans les rangs de la rébellion.

14h37 : Le Canada, favorable à une action rapide contre la Libye, a besoin de deux jours pour préparer une mission, annonce son porte-parole.

14h01 : L'hôpital Jala de Benghazi fait état de 26 morts et de plus de 40 blessés à la suite du bombardement de la ville ce matin.

13h40 : Début du sommet à Paris entre l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Union africaine et d'autres responsables consacré à la préparation d'éventuelles frappes aériennes contre les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi.

» Libye : sommet d'urgence samedi à Paris
13h27 : Une source proche des discussions sur le sommet d'urgence à Paris affirme que la France, la Grande-Bretagne, le Canada et la Norvège devraient être les premiers à effectuer des frappes contre Tripoli. Suivraient plus tard les Etats-Unis puis des pays arabes. La même source indique par ailleurs que les frappes pourraient démarrer dès la fin du sommet, c'est-à-dire entre 15h et 16h.

» Washington laisse les premiers rôles à Paris et Londres

13h24 : Tripoli affirme que des Libyens s'offrent en boucliers humains.

13h02 : Cessez-le-feu : Tripoli demande à Ban Ki-moon l'envoi d'observateurs, assure un ministre libyen. Le gouvernement estime avoir rempli tous ses engagements vis-à-vis de la résolution de l'ONU, poursuit-il.

12h51 : L'avion qui s'est abattu ce matin à Benghazi était un appareil des insurgés, affirme une source rebelle. Les avions dont disposent les insurgés avaient été pris aux forces loyales au colonel Kadhafi. De premières informations avaient fait état d'un Mig-23. L'armée de l'air libyenne dispose ds Migs et de Mirages.

12h14 : Les forces de Kadhafi ont bombardé ce matin à l'artillerie Misrata, ville tenue par les rebelles située à l'ouest, rapporte un habitant. L'eau dans la ville est toujours coupée.

12h06 : Le ministre de l'Intérieur, le général Abdel Fattah Younis, qui avait fait défection pour prendre en charge le commandement des insurgés à Benghazi, est rétabli dans ses fonctions annonce le télévision d'Etat.

11h45 : Nicolas Sarkozy devait rencontrer le premier ministre britannique David Cameron et le secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton avant le sommet de Paris sur la crise libyenne, indique une source américaine. La réunion aura lieu à 12h30.

11h07 : Mouammar Kadhafi a adressé des messages à Barack Obama, Nicolas Sarkozy, David Cameron et Ban ki-Moon, affirme son porte-parole. Il aurait notamment dit à Sarkozy et Cameron : «vous regretterez toute initiative vous conduisant à une ingérence dans nos affaires intérieures». A Obama, il aurait écrit : «les Libyens sont prêts à mourir pour moi».

10h45 : Des centaines de personnes fuient par le nord-est la ville de Benghazi.

10h25 : Moustafa Abdeldjeïl, chef du Conseil national libyen formé par les insurgés, réclame une intervention rapide de la communauté internationale. «Il y a actuellement un bombardement à l'artillerie et à la roquette sur tous les quartiers de Benghazi», assure-t-il à al-Jezira. «La communauté internationale tarde à intervenir pour protéger les civils face aux forces de Kadhafi (...). Il y aura aujourd'hui une catastrophe à Benghazi si la communauté internationale ne met pas en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu», estime-t-il.



10h18 : Une intervention étrangère en Libye pousserait les voisins du pays à se joindre aux forces du colonel Kadhafi, affirme le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaaim dans une interview accordée à la radio BBC 4. «Si une attaque de l'étranger avait lieu (...), ce ne sont pas seulement les Libyens qui se battraient mais vous verrez des Algériens, des Tunisiens, des Egyptiens... Tous, ils prendraient part aux combats sur le sol libyen», assure-t-il.
08h52 : Les forces de Mouammar Kadhafi n'effectuent aucune intervention militaire à Benghazi, le fief des insurgés dans l'est de la Libye, déclare un porte-parole du gouvernement libyen. «Il n'y a aucune attaque d'aucune sorte sur Benghazi. Comme nous l'avons dit, nous respectons le cessez-le-feu et nous souhaitons la venue d'observateurs internationaux», assure Moussa Ibrahim. «Des rebelles attaquent des villages et des villes et tentent de provoquer une intervention militaire étrangère», a-t-il ajouté.
08h35 : Un avion militaire a été abattu au-dessus de Benghazi. Il n'a pas été possible dans l'immédiat de déterminer comment l'avion a été abattu, mais on sait qu'il s'est écrasé sur une zone d'habitations. Sa chute a été accueillie par des tirs de joie rebelles dans Benghazi.
08h15 : Malgré les pressions internationales, les forces de Mouammar Kadhafi sont entrées samedi dans les faubourgs ouest de Benghazi, le fief des insurgés libyens, a rapporté un envoyé spécial d'al-Jezira présent sur place. Plusieurs explosions ont secoué la ville ce matin. Une série de quatre explosions rapprochées ont été entendues depuis le centre de la ville. Plusieurs colonnes de fumée noire s'élevaient au-dessus de la zone, qui pourrait être une zone d'habitations. Des incendies se déclaraient dans les parties bombardées.