lundi 23 septembre 2013
Retraites : une réforme ni faite ni à faire
Et non ! Désolés, nous ne nous sommes pas précipités pour vous livrer à chaud et dès son annonce nos premières impressions, si possible avant tous les confrères, sur le récent projet gouvernemental de réforme de nos retraites. D’abord, nous l’avons trouvé bien mince et puis une certaine prudence nous a incités à attendre le bouclage définitif du projet en conseil des ministres. Nous n’avons pas eu tort, car entre les annonces originelles et cette mise en forme, le texte initial s’est trouvé alourdi d’une mise au pas des professions libérales, mais sans toutefois parvenir à dissiper la profonde déception qu’a suscitée ce projet clientéliste totalement dépourvu de souffle et d’ambition.
En fait, la seule véritable petite lueur d’espoir vient de la promesse de prise en compte de la pénibilité dans le secteur privé par un système de points, ouvrant droit à formation ou à retraite anticipée. On peut néanmoins faire confiance à notre législateur pour qu’il complique encore un peu un projet dont la lisibilité n’est pas la vertu première. De moindre portée, mais également dans le bon sens, la prise en compte du temps de l’apprentissage et de l’alternance et la possibilité pour les jeunes étudiants entrant dans la vie active d’acheter 4 trimestres au plus à un prix préférentiel De même, tous les trimestres – et non plus deux comme actuellement - pris au titre du congé maternité seront désormais comptabilisés. Enfin, la prise en compte d’un trimestre de temps partiel s’opérera dès 150 heures au lieu des 200 antérieurement exigées. D’autres aménagements de détail profitent essentiellement aux salariés percevant de faibles rémunérations. Avec ces quelques lignes, c’en est fini des bonnes nouvelles : restent toutes les autres dont la liste est longue…
Pour commencer, le régime des majorations de 10% dont bénéficiaient les retraités ayant élevé trois enfants ou plus est remis à plat: disparition – ce qui n’est pas forcément injuste : l’avantage n’étant plus allocatif, mais contributif – de l’exonération fiscale antérieure et plafonnement du dispositif pour l’orienter progressivement dans un sens plus favorable aux familles modestes en prévoyant une majoration forfaitaire par enfant. Ensuite, augmentation symétrique des cotisations salariales et patronales de 0,15 point chacune au 1er janvier 2014, puis de 0,05 point les trois années suivantes, les entreprises n’ayant accepté cet effort qu’en contrepartie d’une promesse d’allègement équivalent de leurs cotisations d’allocations familiales. En outre, pour éviter de s’engager sur la pente glissante d’une désindexation politiquement dangereuse, il est prévu de différer du 1er avril au 1er octobre la revalorisation annuelle destinée à prendre en compte l’inflation. Enfin, sans que l’âge légal de départ à la retraite soit du tout reculé, la durée de cotisation augmentera d’un trimestre tous les trois ans pour l’ensemble des régimes.
Pourtant, face au vif mécontentement des retraités les plus modestes, le Gouvernement décidait sans tarder de revenir pour leurs pensions à la date de revalorisation du 1er avril. Mais la surprise fut totale lorsqu’on découvrit que le projet de loi final dissimulait une véritable bombe: la prise de pouvoir programmée de l’Etat sur les Caisses de retraite des Professions libérales: nomination du Directeur de la Caisse Nationale d’Assurance-Vieillesse des Professions Libérales, imposition de statuts-types à chacune des caisses professionnelles adhérentes, fixation des règles de gouvernance et de gestion… La stupéfaction crut encore lorsqu’on découvrit que les projets du Gouvernement correspondaient exactement à une recommandation de la Cour des Comptes, sournoisement publiée juste avant l’examen du projet en Conseil des Ministres Naturellement, les professions libérales ne rentrant majoritairement pas dans le cadre de la clientèle électorale du pouvoir, point besoin pour elles d’aucun préavis, d’aucune concertation et encore moins d’aucune négociation pour ce véritable hold-up, auquel ne sont sans doute pas étrangers les 20 milliards de réserves accumulées par des décennies de gestion prudente de la part de chacune des 10 caisses adhérentes à la CNAVPL. On est naturellement fondé à s’interroger sur les suites de cette soviétisation (qui très curieusement n’affecte pas les avocats, dont on redoute probablement la large représentation au Parlement) et sur le rôle glauque de la Cour des comptes. Il est quand même paradoxal que l’Etat (dont les finances ne sont en rien un modèle) prétende imposer brutalement ses méthodes et ses travers à ceux qui jusqu’à présent ont su ne pas faire du déficit et de l’imprévoyance l’alfa et l’oméga de leur gestion.
Voici maintenant le plus grave, ce qui risque de durablement hypothéquer l’avenir du pays et le sort de ses retraités. Un manque patent d’ambition et de souffle: il ne reste rien de l’annonce présidentielle d’une réforme courageuse et en profondeur et ce n’est pas le nouveau comité de pilotage mis en place qui réglera le problème. La plupart des choix structurants sont esquivés: rapprochement et unification des secteurs public et privé, regroupement des régimes et des centres de gestion, juste représentation des retraités, rehaussement de l’âge légal pour rejoindre les seuils européens, introduction et encouragement à des compléments institutionnels de capitalisation, recherche d’une plus grande justice à partir de la l’égalisation interprofessionnelle et progressive des durées effectives de retraites, décompte des droits acquis selon les heures réellement effectuées, plutôt qu’à partir de trimestres à la plastique largement arbitraire.
On sent trop que le seul but du pouvoir a été, en esquivant la plupart des vraies questions d’éviter tout débordement, toute protestation d’ampleur en période préélectorale, mais en préservant jalousement l’intégralité des privilèges et avantages de sa clientèle publique. On ne manquera pas de souligner qu’une fois de plus les 16 millions de retraités eux-mêmes ont été soigneusement exclus de toute participation aux débats et aux négociations, sans que cela empêche le moins du monde les porte-paroles du pouvoir de d’emboucher haut et fort les trompettes de la démocratie et de la participation. Mais le niveau élevé des taux d’insatisfaction et d’inquiétude des Français (entre 70% et 80%) montre bien qu’ils ne sont pas dupes de cette réforme qui ne résout rien.
Bâclée, ni faite, ni à faire, dépourvue du moindre souffle, cette réforme restera sans nul doute dans les annales comme une sorte de contre-exemple par ce qu’elle comporte de médiocrité dans ses objectifs et de clientélisme dans sa réalisation. Avec le recul, on s’aperçoit qu’encore une fois les quelque 12 millions de retraités du secteur privé auront été les grands perdants de ces petites manœuvres 2013, puisqu’ils auront définitivement abandonné et sans contrepartie trois points de croissance de leurs pensions dans la désindexation prétendument temporaire de leurs retraites complémentaires, alors que l’Etat de son côté renfloue sans fin le déficit abyssal des régimes publics. Mais qu’importe, la France est un grand pays, du moins tant que Bruxelles et les marchés lui en laissent le temps, ce qui n’est pas acquis. Il lui faudra pourtant sans nul doute patienter encore quelques années pour que l’accès au pouvoir d’une équipe suffisamment compétente, courageuse et soucieuse de l’intérêt général lui offre enfin, avec la participation effective des retraités et au-delà de syndicats-fossiles crispés sur leurs privilèges, la réforme juste, ambitieuse et généreuse qu’elle mérite.
Comment Hollande a voulu “tuer” Fillon
Cabale. La polémique autour des propos de François Fillon sur les relations avec le Front national révèle moins la droitisation de l’UMP que son immense fébrilité. Et l’offensive menée par Hollande fait apparaître au grand jour la peur panique de la gauche face à une droite décomplexée.
Un séisme. En déclarant qu’il pourrait à l’avenir voter pour « le moins sectaire » des candidats dans le cas d’un second tour entre le PS et le FN, François Fillon s’attendait-il à focaliser sur lui, sur sa stratégie et ses revirements, toute l’attention des médias et de la classe politique ? Selon les informations deValeurs actuelles, l’ancien premier ministre n’avait pas prévu, en se rendant sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1- le Monde-iTélé, le 8 septembre, d’ouvrir une brèche dans la ligne du “ni-ni” (ni Front national, ni front républicain) adoptée par l’UMP avec la refonte de ses statuts, en juin 2013.
Mais, à l’Élysée, un politicien cynique et calculate
ur veille au grain. François Hollande sait trop bien qu’entretenir la montée du Front national, comme le fit son prédécesseur François Mitterrand (lire notre encadré ci-dessous), peut lui assurer une réélection face à Marine Le Pen en 2017. Quelques jours plus tôt, le chef de l’État s’était secrètement entretenu avec Fillon au téléphone. Au menu de leur discussion, la crise syrienne. François Hollande reproche à l’ancien premier ministre de réclamer, à cor et à cri, un vote du Parlement sur la question. Fillon confirme sa position : même si la Constitution permet au chef des armées de lancer une action militaire sans consulter les Assemblées, il tiendra sa ligne. Et conseille même au chef de l’État de mieux considérer Poutine, dont il connaît la fiabilité pour avoir été son vis-à-vis durant quatre ans. L’échange est houleux. Alors qu’il est à l’origine du coup de téléphone, Hollande raccroche, excédé.
Il va se venger. Depuis l’Élysée, le président commence à tirer les ficelles d’une machination politique destinée à abattre Fillon. Les hiérarques socialistes sont missionnés par SMS pour monter au créneau contre celui qu’ils accusent d’avoir franchi la ligne rouge.
Surpris, l’ancien premier ministre assure à ses soutiens que sa conviction n’a pas changé. Certains d’entre eux, dont Jérôme Chartier, son bras droit, s’empressent de le défendre. On évoque un « malentendu », du « second degré ». On redoute sa mise hors jeu par une transgression du dogme suprême édicté hier par Chirac, perpétué aujourd’hui par Copé. Mais le baromètre de l’action politique Ifop-Paris Match va changer la donne : Fillon gagne 6 points de bonnes opinions, passant de la 9e à la 6e place dans le classement des personnalités politiques préférées des Français. Mieux : alors qu’un de ses soutiens nous confiait en juillet que « le principal problème de François est qu’il est très populaire, sauf dans son parti », Fillon gagne en popularité sur l’électorat UMP (84 % de bonnes opinions, en hausse de 6 points par rapport à juillet 2013) et parmi les électeurs de Sarkozy en 2012 (86 %, en hausse de 10 points) ! Le cataclysme se transforme en aubaine, d’autant qu’il progresse aussi parmi les électeurs du Front national (60 %, en hausse de 11 points)…
La contre-attaque est rude. Les médias doutent. Lui demandent de « clarifier » sa position. Cinq jours après sa première déclaration, François Fillon se rend à Nice. Va-t-il rentrer dans le rang ? Au contraire ! L’ancien premier ministre maintient ses propos. Tranche le noeud gordien. S’affranchit du dogme. La phrase a eu l’effet d’un tsunami, emportant sur son passage toutes les certitudes établies : Fillon refuse d’emprunter la voie qui s’offrait à lui, celle de la posture centriste qui le conduisait à une défaite certaine. Et rebat les cartes du jeu politique à droite.
Jean-Louis Borloo est un diesel. Le mardi 10 septembre, il a déjeuné avec François Fillon à la buvette de l’Assemblée. Au menu, la petite phrase lâchée deux jours plus tôt, qu’il se refuse à condamner fermement. Mais à la tribune de l’université d’été de l’UDI, les 14 et 15 septembre, les centristes se succèdent et martèlent les avertissements. Borloo monte sur scène à son tour pour tacler l’UMP, « morte cette semaine » par la faute de Fillon, coupable d’avoir « profondément sapé le fondement doctrinal et républicain » du parti....Lire la suite sur le JDD
Misérable cueillette
Misérable cueillette
Hier après-midi, samedi, j’ai marché quatre heures dans la forêt, pour une misérable cueillette de cèpes (photos ci-jointe). Je n’ai pas pour autant perdu mon temps, ne cessant pas de réfléchir en marchant. Ce matin dimanche, nouveaux échecs : deux sets de tennis perdus, contre deux adversaires différents (4-6, 4-6). Je réfléchissais toujours, ne parvenant pas à me concentrer. Nous avons appris que le président Hollande venait de rejoindre le record absolu d’impopularité d’après le sondage JDD, 23% de taux de satisfaction, plancher atteint par François Mitterrand en 1991. La presse oublie de préciser un détail : le rejet de François Mitterrand intervenait après 10 ans d’usure du pouvoir. Pour François Hollande, ce niveau intervient après un peu plus d’un an au sommet de l’Etat seulement, ce qui est totalement inédit. La vérité, c’est que le courant entre les Français et leur président ne passe pas. L’opinion rejette une personnalité indéfinie, mélange inattendu de bonhommie apparente et de crispation idéologique. Rien ni personne n’émerge du paysage politique français. Du côté républicain, Fillon ne s’impose pas vraiment, malgré des coups de poker qui semblent se retourner contre lui. Sarkozy est extrêmement populaire chez les sympathisants UMP, un atout essentiel, mais ne semble pas, pour l’instant en tout cas, entraîner une franche adhésion dans le reste du pays. Malgré le matraquage médiatique en sa faveur qui annonce en permanence sa "percée" et un contexte d’exaspération inouïe, le fn stagne depuis 30 ans aux alentours de 14 à 20% de vote potentiel, avec 70 à 80% de rejet irréductible selon tous les sondages. Dans le chaos actuel, sur tous les plans, la résistance du bon sens français au sirènes du vote protestataire, relève du miracle… En tout cas, la comparaison avec le RPF du général de Gaulle, qui atteignait 45% des suffrages après quelques mois d’existence, aux élections municipales d’octobre 1947, ne tient évidemment pas la route un instant. La France est donc dans leflou politique quant à son avenir. Une réélection de M. Hollande en 2017, semble extrêmement compromise. Il ne faut pas oublier qu’en dehors d’une cohabitation (avec un Parlement et un Premier ministre d’un camp opposé), jamais un chef de l’Etat élu au suffrage universel n’a été réélu. Avec un tel niveau de rejet personnel, cette perspective paraît d’autant plus improbable. A l’issue des prochaines élections municipales et européennes de 2014, qui s’annoncent désastreuses pour les socialistes, nous pouvons exclure, je crois, le coup de poker d’une dissolution de l’Assemblée nationale destiné à provoquer une cohabitation. Une telle décision et prise de risque ne semble pas dans le caractère du président. Trois alternatives possibles se présenteront à celui-ci qui sera peut-être tenté malgré tout d’essayer quelque chose :
- Une quasi cohabitation, sans dissolution, avec la nomination d’un Premier ministre centriste, par exemple M. Bayrou, qui a appelé à voter pour lui en 2012, en laissant ce dernier se débrouiller avec une situation infernale, lui se plaçant en retrait et attendant son échec.
- Une radicalisation à gauche, en désignant par exemple une Madame Aubry et en lui concédant les manettes du pouvoir, en la poussant à se griller par une fuite en avant gauchisante, lui se présentant ensuite comme un recours…
- Le statu quo dans une politique actuelle sans véritable ligne ni consistance, marécageuse, en espérant le miracle d’un retour de la croissance et une embellie de l’emploi. Ce serait alors la chance d’un Valls voire même d’un Ayrault reconduit.
A vrai dire, on voit mal aujourd’hui comment l’une de ces trois alternatives aurait des chances de succès. L’opposition républicaine, en marche d’ores et déjà vers un éventuel retour au pouvoir, n’a qu’un ennemi véritable, elle-même : ses divisions, son culte de l’ego, son absence de vision et de perspectives. En vérité, une seule question se pose : saura-t-elle enfin renoncer au « qui » pour s’interroger sur le « quoi » ? Peu importe la personnalité qui émergera au début de l’année 2017 à la faveur des circonstances. Nous ne sommes pas en quête d’idole ni de culte de la personnalité. La seule vraie question est celle-ci : que ferait-t-elle – l’opposition républicaine - d’une alternance en 2017 ? Quelle réforme (urgente) des institutions pour restaurer la démocratie et sortir de l’impuissance publique ? Quelle politique économique et sociale pour sortir du marasme et reprendre notre rang de grande puissance économique à égalité avec l’Allemagne ? Quelle réforme de la construction européenne pour créer une Europe des nations, démocratique et proche des préoccupations des citoyens ? Quelle vision planétaire de la France dans le monde et de la restauration de sa grandeur ? Quelle politique de la sécurité et de la maîtrise de l’immigration ? Si alternance il doit y avoir, nous ne voulons pas d’une petite alternance sans ligne ni objectif qui entraînera le retour au pouvoir des socialistes en 2022, dans une spirale sans fin de déclin de notre pays. Nous voulons le début d’une ère nouvelle, d’une reconstruction du pays.
Voici ce que nous, les citoyens lambda, les cueilleurs de cèpes en automne, attendons de l’opposition républicaine.
Voici ce que nous, les citoyens lambda, les cueilleurs de cèpes en automne, attendons de l’opposition républicaine.
Sacrée « Mutti » !
Sacrée « Mutti » !
Les élections allemandes, ça se joue avec 61 millions d'électeurs et à la fin, c'est toujours Angela Merkel qui gagne ! On ne nous en voudra pas de transposer, sur le terrain politique, cette formule habituellement réservée aux footballeurs de la Mannschaft. Parce qu'avant tout commentaire (encore prématuré) sur les difficultés qui attendent Angela Merkel, il convient de souligner sa performance personnelle dans une victoire quasi totale. Là où tous ses homologues européens ont été balayés par la crise, elle a obtenu, haut la main, son troisième mandat. Il va bien falloir en finir avec cette vague condescendance qui poussait à la mésestime de cette « bête politique » qui aura trompé tout son monde sauf, sans doute, ses électeurs.
Beaucoup, à l'étranger, et bien sûr en France, ont moqué le physique et les tailleurs étriqués de cette femme finalement beaucoup plus fine et séductrice qu'ont bien voulu le dire ses inélégants portraitistes. Faudrait-il dresser la liste des victimes de cette « tueuse au regard si doux » pour se persuader de son redoutable sens tactique ?
Nicolas Sarkozy, qui s'essaya à l'empathie tactile et François Hollande, adepte de l'amitié virile, ont pu s'en rendre compte. Il ne serait pas mal que nos élites nationales, formatées dans les mêmes grandes écoles, s'inspirent de « l'exemple Merkel », femme « normale » qui n'a pas cherché, elle, à instrumentaliser sa simplicité. Là où nos politiques en campagne bercent les électeurs en leur promettant le changement ou en évoquant un imaginaire enchanteur, Angela Merkel a seulement plaidé pour la continuité et le réel.
Les Allemands lui ont su gré de cette gestion de « bonne mère de famille », qui a préservé leurs intérêts, au point de la surnommer « Mutti ». Tout laisse penser qu'avec ou sans coalition (grande ou petite) Angela Merkel saura ne pas abuser de cet énorme succès. Il pourrait au contraire lui laisser les mains plus libres pour faciliter des évolutions et des assouplissements dans la construction européenne. Tant pis pour ceux qui voulaient la « confrontation » avec cette « sacrée Mutti ».
Pourquoi Angela Merkel a encore gagné
Les conservateurs ont remporté les élections législatives allemandes haut la main. Malgré la crise, la chancelière rempile donc pour un troisième mandat. L'analyse de Michel Meyer, spécialiste de l'Allemagne.
Angela Merkel, dont le parti a remporté les élections législatives allemandesdimanche 22 septembre, est aux antipodes des femmes et hommes politiques français. Elle n’en possède aucune des caractéristiques. C’est précisément cela qui explique le succès de la chancelière, selon Michel Meyer. Ce spécialiste de l'outre-Rhin vient de publier Le Roman de l’Allemagne aux éditions du Rocher.
- On ne peut pas dire qu’Angela Merkel possède un charisme à toute épreuve. Mais paradoxalement, selon vous, ce serait l’un de ses points forts ?
Michel Meyer : Oui. un autre savoir faire politique est à l’œuvre chez Merkel : c’est une tueuse ! Elle a osé le crime sacrificiel en rédigeant un éditorial assassin contre Helmut Kohl dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung à la fin des années 1990. Aucun homme politique n’avait osé. Elle l’a fait en silence, avec méthode. C’est tout le contraire d’une excitée. Son pragmatisme est à l’opposé des discours enflammés de nos élus. Elle a compris qu’en Allemagne les dirigeants ne doivent pas sans cesse abreuver la population avec des discours messianiques. Et cela vient de loin. Nous, nous parlons d’une vision nécessaire pour l’homme politique dans l’exercice de son pouvoir, en Allemagne, Merkel s’inscrit dans la lignée de l’un de ses prédécesseurs, Helmut Schmidt, qui m’a souvent dit : l’homme politique allemand qui avait une vision, c’était Adolf Hitler. Alors, la vision…
Angela Merkel ne semble pas se précipiter sur tous les évènements qui surviennent dans son pays. En France, on a pu la décrire comme une indécise…
Merkel est d’abord une scientifique venue de l’Allemagne de l’est. Elle a été formée par le système soviétique. Elle procède presque par la méthode expérimentale en soupesant tous les aspects d’une question avant de trancher. Sur Fukushima par exemple, elle a tiré la conclusion en tant que scientifique qu’il n’y avait pas d’autre alternative que de sortir du nucléaire. Et du même coup, elle a réduit l’influence politique des Verts. Mais il faut surtout ne pas oublier que l’Allemagne est un État fédéral. Bien des sujets de société ne relèvent pas de la compétence de Berlin – et donc pas de celle d’Angela Merkel. A commencer par l’éducation, qui est toujours un sujet délicat.
La chancelière ne semble guère présente sur le front de l’économie, alors que chez nous c’est une obsession de chaque jour…
Absolument ! Il y a une bonne raison pour cela. Depuis la seconde guerre mondiale, l’Allemagne est dirigée comme une entreprise privée. C’est ce qu’on appelle la Deutschland AG quand on veut évoquer le réseau des grandes banques et industries qui structurent l’économie allemande. Les alliés ont fait un cadeau à ce pays en instituant d’abord les syndicats puis le patronat pour la mise en œuvre d’une cogestion paritaire (en tout cas pour les entreprises de plus de 2000 employés). Dans un tel fonctionnement, le politique et Angela Merkel en tête, n'est pas en première ligne.
Quelles sont les perspectives qui s'offrent à Angela Merkel ? Comment peut elle gérer cette victoire ?
Elle gagne en majesté. Mais à la suite de la défaillance des libéraux, elle pourrait devoir former une coalition avec les sociaux démocrates du SPD comme entre 2005 et 2009. Mais la coalition mise en place n’est pas pour moi le plus important. S'il y a coalition, Merkel va distribuer à ses alliés des ministères qu'elle verrouillera, de telle sorte qu'elle conduira la politique qu'elle souhaite. Il faut en réalité prêter attention au score important de l’Alternativ für Deutscland, ce petit parti extrémiste qui refuse l’euro, et qui a frôlé la barre des 5% nécessaire pour être représenté au Bundestag.
Pourquoi ?
Ce parti populiste traduit une forte tendance qui parcourt la société allemande, jusqu’à Angela Merkel. Pour ses militants et nombre d’économistes de renom, l’avenir est à chercher du côté de la Russie. Sur le plan de l’énergie, des matières premières – je rappelle que l’ancien chancelier Gerhard Schröeder est conseiller du russe Gazprom – l’avenir est à Moscou. Merkel plaisante en russe avec Poutine. Heureusement, dans la classe politique allemande, pour la première fois de son histoire, beaucoup pensent qu’il faut une France forte pour projeter l’économie européenne vers les pays émergents.
L’Europe attend une Allemagne plus constructive et plus généreuse
Les partenaires de l’Allemagne attendent de celle-ci plus d’audace et de leadership pour lutter contre l’euroscepticisme.
Le 16 septembre dernier, le ministre des finances allemand Wofgang Schauble publiait dans le Financial Times un éditorial intitulé : « Ignorons les Cassandre, l’Europe est réparée ». Tout en brocardant tous ceux qui promettent la fin de l’euro, il affirme que la recette fondée sur l’assainissement des finances publiques et les réformes structurelles fait ses preuves et a permis à l’eurozone de sortir de la récession, comme en atteste la reprise du deuxième trimestre. « En trois ans, les déficits publics en Europe ont été diminué de moitié, les coûts du travail et la compétitivité se sont ajustés, les bilans bancaires sont en passe d’être nettoyés et les déficits de la balance des paiement disparaissent », écrit-il.
Un optimisme encore loin d’être partagé et qui n’enterre pas le débat qui se poursuivra à Bruxelles dans les mois à venir. D’abord parce qu’à l’instar de la France, nombre de pays, dont l’Italie, le Portugal, les Pays-Bas, semblent en passe de rater leurs objectifs de désendettement pour cette année et l’an prochain. Ensuite, parce que le fossé qui se creuse entre l’Europe du Nord et du Sud, avec l’explosion du chômage dans les pays du Sud, n’a jamais atteint un niveau aussi dangereux. Enfin, parce que tout statu quo serait in fine, sévèrement sanctionné par les marchés, à qui l’Europe a promis une reconstruction de son union économique et monétaire.
L’échéance des élections européennes
Or l’optimisme du ministre des finances d’Angela Merkel, est une manière de justifier la volonté allemande de ne aire que le « strict nécessaire » pour l’eurozone. Chacun sait que le futur gouvernement restera très réticent à toute idée de mutualisation des dettes, voire même de création d’un marché européen de capitaux. Avec la crise de l’euro, les Allemands (16% de la population et 20% du PNB européen) ont malheureusement hérité du sentiment que Bruxelles n’attend pas tant leur leadership que leur seul argent. Or, leur leadership politique est aussi réclamé. Pour éviter que les Européens ne votent en masse pour des partis extrémistes anti-européens le 22 mai prochain, il ne reste que huit mois. Car le futur Parlement européen, désormais doté de larges pouvoirs, pourra tout bloquer ou détricoter les règles communes .
Aussi le prochain gouvernement allemand est rapidement attendu sur trois dossiers économiques : l’union bancaire, le lancement du plan d’aides aux jeunes et l’appui aux pays sous assistance financière. Dans l’immédiat, la création d’un fonds commun de sauvetage des banques, alors même qu’il doit être alimenté par les cotisations des banques et non par l’argent du contribuable, est bloquée par l’Allemagne.Même la BCE, à qui l’Europe veut confier la supervision des banques, s’impatiente et demande à l’Allemagne moins de juridisme et plus de pragmatisme. De même, le déblocage d’argent frais pour la lutte contre le chômage dans les régions les plus frappées se heurte à la volonté de certains pays, dont l’Allemagne, de réduire le budget européen. Enfin, comme le note Lazlo Andor, Commissaire européen pour les affaires sociales, « aucun système ne peut être plus fort que son maillon le plus faible et c’est pourquoi la reconstruction de l’économie grecque est fondamentale ». Les Allemands ont beau répété qu’il n’y aura pas de troisième plan de sauvetage de la Grèce, les Européens devront bien en adopter un. D’autant plus que la dette grecque est désormais détenues par les Etats, « en vase clos, les prêts servant à permettre à la Grèce de rembourser les intérêts », comme le note un observateur.
« Réenchanter » le projet européen
Au delà de ces trois dossiers à gérer vite, l’Allemagne est attendue pour « réenchanter » le projet européen. Seule, elle ne peut évidemment rien faire, et tout dépendra aussi de son partenaire français. Mais le projet européen n’a plus de visibilité, s’il ne répond pas aux questions sur la politique de l’énergie et du climat, domaine où la concertation est tombée au niveau zéro, sur la nécessité de relancer une politique industrielle, et sur l’avenir de la politique étrangère et surtout de défense. Autant de sujets qui sont à l’ordre du jour des prochains conseils européens.
Au secours, la croissance revient !
Les dépenses publiques continuent de progresser malgré les grands discours officiels (+ 0,5 % au 2 e trimestre).
Les hirondelles sont reparties vers l'Afrique pour y passer l'hiver, ce qui rend un peu triste, mais la croissance est, paraît-il, de retour enEurope, ce qui est une consolation. Après six trimestres consécutifs de recul, le PIB de la zone euro a progressé de 0,3 % au deuxième trimestre. En France, l'OCDE parie désormais sur une croissance de 0,3 % en 2013, alors qu'elle prévoyait il y a deux mois encore un recul de 0,3 %.
Si on peut comprendre le soulagement d'avoir échappé au pire, on a du mal à partager l'enthousiasme général ayant accueilli des performances qui demeurent, dans l'absolu comme de façon relative, désastreuses. Avec un recul du PIB de 0,4 %, la zone euro sera cette année encore la seule région du monde en récession quand les États-Unis afficheront une croissance de 1,7 % et le Japon de 1,6 %.
Quant à la France, son rythme de croissance sera cette année deux fois moins élevé que celui de l'Allemagne (0,7 %), cinq fois inférieur à celui du Royaume-Uni (1,5 %), dont on disait pourtant qu'une rigueur budgétaire extrême l'avait tué. Parmi les pays du G7, la France se classera en 2013 sixième sur sept, ne réussissant à battre que l'Italie.
Le plus inquiétant n'est pas là. Il est dans l'illusion dangereuse que le rebond inattendu de la croissance au deuxième trimestre entretient : la crise de la zone euro est bien et bel terminée, une croissance robuste et durable est en train de s'y installer. Illusion parce qu'à peine les élections allemandes terminées le psychodrame grec va reprendre, avec la nécessité de débloquer une nouvelle aide pour empêcher la faillite. Illusion parce qu'en dehors de l'Allemagne les moteurs d'une vraie croissance, équilibrée, basée à la fois sur la consommation, les investissements et les exportations, restent éteints. À contre-courant de l'optimisme ambiant, la BCE vient d'ailleurs de réviser à la baisse, à 1 %, sa prévision de croissance dans la zone euro pour 2014.
La bonne nouvelle du rebond de la croissance au deuxième trimestre est sans doute même la pire nouvelle qui soit pour la France. Elle va conforter le gouvernement français dans son autosatisfaction naturelle (on ne change pas une politique qui gagne), elle va surtout accroître ses réticences, déjà grandes, à engager des réformes de fond. À cet égard, la façon dont il a traité - ou plutôt n'a pas traité - le dossier des retraites pourrait être le signe avant-coureur d'un immobilisme destructeur. L'urgence est pourtant là, aucune des grandes faiblesses de l'économie française n'a disparu ni même n'est en passe d'être vaincue : le déficit budgétaire ne se réduit pas, les dépenses publiques continuent de progresser malgré les grands discours officiels (+ 0,5 % au deuxième trimestre), la pression fiscale devient insoutenable, la compétitivité se dégrade encore, la profitabilité des entreprises est la plus faible des pays de l'OCDE, les gains de productivité sont nuls et l'innovation technologique est en panne.
Les économistes avaient inventé le concept de "maladie hollandaise" pour désigner les grandes difficultés économiques rencontrées par les Pays-Bas, qui avaient cru pouvoir vivre confortablement de leur seule rente énergétique à la suite de la découverte des gisements de gaz en mer du Nord dans les années 70. C'est une nouvelle souche de "maladie hollandaise" qui menace aujourd'hui de contaminer la France. En lui faisant croire qu'elle peut se reposer sur la rente de croissance venue d'Allemagne et qu'en même temps les efforts d'assainissement et de redressement faits dans les autres pays de la zone euro la dispensent d'en faire elle-même. "Maladie hollandaise", la bien-nommée.
Djihadiste : l’autre menace
Mythe ou réalité, partir faire le djihad en Syrie serait, selon certains, le dernier voyage à la mode chez les islamistes radicaux. Combien sont-ils, ces fondamentalistes, français ou vivant en France, partis combattre le régime de Bachar el-Assad dans les rangs de l’armée syrienne libre ou dans l’un des groupuscules islamistes affiliés à al-Qaida ? « Cent vingt » a dernièrement avancé le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
- Au-delà du nombre, finalement pas si important que cela, la question, pour la France, est sensible. Non pas tant par le fait de mener une action de guerre en Syrie que par le risque que ce combat ne les transforme en martyrs et donc ne suscite des « vocations » dans les cités où le fondamentalisme dispose déjà d’un terreau. Ces « djihadistes » – dont certains, autoradicalisés, ne connaissent pas un mot d’arabe et n’ont jamais lu le Coran – peuvent ainsi apparaître comme des exemples et provoquer un effet « boule de neige » de nature à renforcer l’islam radical en France.
Comment combattre ce risque qui peut toujours déboucher sur des actes terroristes, isolés ou organisés ? Là encore, la réponse est complexe dans un pays où la liberté est l’un des fondements de notre République. Le respect des libertés individuelles n’autorise pas – et c’est heureux – la surveillance de personnes sans qu’existent des éléments ou indices graves établissant qu’un crime ou un délit a été ou est en passe d’être commis. Mais cela revient à dire que, la plupart du temps, police et justice auront un temps de retard. Sauf lorsqu’il s’agit d’individus dont les desseins sont clairement identifiés, la réaction prévaudra sur la prévention.
L’affaire Merah en est le parfait exemple. Pourquoi donc un homme fiché pour ses idées religieuses radicales, ayant voyagé en Afghanistan, n’était-il pas sous surveillance ? Simplement parce que rien, de manière concrète, ne laissait présager une telle escalade, si soudaine, dans la violence. Ne serait-ce que pour une question de moyens, il ne peut y avoir un policier derrière chaque individu qui, par le passé, a pu avoir un comportement contraire à la loi. Le « droit à l’oubli », permettant à tout citoyen de retrouver ses droits pleins et entiers à partir du moment où il a réglé sa dette à la société, profite également aux fanatiques. La République ne peut finalement que redoubler de vigilance envers les discours, de tous ordres, porteurs de haine.
Le triomphe personnel de Merkel
Ce sera un troisième mandat pour Angela Merkel. La CDU, le parti conservateur de la chancelière allemande, a largement remporté les élections législatives de dimanche. Mais l'allié libéral de la CDU, le FDP (droite), n'aurait pas atteint les 5% des suffrages nécessaires pour avoir des députés au Parlement allemand. Conséquence : Angela Merkel pourrait devoir former une coalition avec ses adversaires sociaux-démocrates. Même s'il reste encore une possibilité que la CDU obtienne la majorité absolue.
Un triomphe. Au moins sur le plan personnel. Angela Merkel a vu son parti, la CDU-CSU (conservateur), emporter très largement les élections législatives allemandes de dimanche. Les journaux allemands évoquent d'ores et déjà un triomphe historique, la chancelière étant très certainement reconduite pour un troisième mandat de quatre ans. La CDU pourrait même avoir la majorité absolue au Bundestag, le Parlement allemand.
A 59 ans, la chancelière allemande a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d'un grand pays à être reconduit depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l'Union européenne. Jamais, depuis le chancelier Konrad Adenauer en 1957, les conservateurs (CDU/CSU) n'avaient obtenu la majorité absolue des sièges au Bundestag (chambre basse du parlement). Angela Merkel aurait ainsi les coudées franches pour défendre les positions allemandes dans la gestion de la crise de l'euro.
"Quatre nouvelles années de succès"
La chancelière a offert à son parti son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990 avec 42,5% des voix, en hausse de près de 9 points par rapport à la dernière élection de 2009, selon des projections basées sur des résultats partiels diffusées par la chaîne publique ZDF. La chancelière est apparue rayonnante devant ses supporters, pour se féliciter d'un "résultat super" et promettre "quatre nouvelles années de succès". Elle a jugé qu'il était "trop tôt" pour se prononcer sur la démarche à suivre en termes d'alliances.
Mais elle pourra vraisemblablement diriger l'Allemagne sans partenaire de coalition. Prudente, elle a déclaré qu'il fallait "attendre les résultats définitifs", tout en soulignant qu'on avait "déjà le droit de faire la fête".
Le SPD au plus bas historique, les Libéraux terrassés
Son parti arrive très loin devant le parti social démocrate (SPD) 25,9% (+2,9) qui reste proche de son plus bas historique d'il y a quatre ans. Avec son deuxième plus mauvais score de l'après-guerre, le SPD semble avoir souffert de la campagne globalement ratée de son candidat Peer Steinbrück qui a enchaîné les gaffes et polémiques : tout récemment un doigt d'honneur du candidat en Une du magazine Süddeutsche Zeitung a fait de l'ombre au parti. "Nous n'avons pas obtenu le résultat que nous voulions", a reconnu Peer Steinbrück.
Les Verts sont en baisse sensible à 8% (-2,7 points), victimes d'une mauvaise stratégie de campagne et d'une polémique sur la tolérance passée du mouvement envers la pédophilie. La gauche radicale, Die Linke, a baissé de 3,5 points, à 8,4%. La surprise du scrutin vient du nouveau mouvement anti-euro, récemment créé au printemps, et qui plaide en faveur d'une dislocation ordonnée de la monnaie unique européenne. L'AFD ("Alternative für Deutschland") a réussi un bon score, à 4,9%, non loin des 5% nécessaires pour avoir des députés. L'AFD espérait toutefois peser davantage en rassemblant un vote protestataire en surfant sur l'hostilité de nombreux Allemands aux plans de sauvetage des pays européens en crise.
Mais l'attention s'est surtout porté sur le score de l'allié libéral d'Angela Merkel, le FDP. Le petit parti a tout simplement été éjecté du parlement pour la première fois de l'après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré, 4,6%, d'après ces projections. Si la courte majorité absolue des conservateurs n'était pas confirmée par les résultats définitifs, Angela Merkel devra donc former une "grande coalition" probablement avec le SPD, comme lors de son premier mandat (2005-2009). Le président français François Hollande a rapidement félicité la chancelière pour son succès et les deux dirigeants se sont promis au téléphone de "poursuivre leur coopération étroite" au sein de l'Union européenne.
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