TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 18 mai 2013

L’économie française une fois de plus en récession


La France est entrée en récession pour la seconde fois le premier trimestre de cette année, dans un contexte de malaise économique qui a paralysé les pays périphériques atteints tels que la Grèce, le Portugal et l’Espagne. La crise qui les a touchée se propage aujourd’hui dans le cœur de la zone euro.
Les chiffres officiels publiés en rafale mercredi dernier ont montré que la production économique de la zone euro dans son ensemble avait été en baisse pendant six trimestres consécutifs. Neuf des dix-sept pays membres sont aujourd’hui en récession, avec la plus forte baisse trimestrielle de 1,3% enregistrée à Chypre – qui a d’ailleurs reçu la première tranche de 10 milliards d'euros de son plan de sauvetage un peu plus tôt dans la semaine.
Sans aucun doute, ces données feront pression sur les dirigeants de la zone euro afin qu’ils allègent le rythme de la hausse des impôts et de la réduction de dépenses. Mais étant donné que Angela Merkel sera certainement réélue en septembre, il y a peu de chance qu’un changement radical ne se produise. La chancelière allemande a jusqu'ici résisté à tout assouplissement des mesures d'austérité.
Presque un an après l'investiture de François Hollande en tant que président, la France a été déclaré en récession mercredi. Et les économistes prévoient que les mauvaises nouvelles seront de plus en plus nombreuses pour le gouvernement. François Hollande a dit s’attendre à une croissance nulle en 2013, soit une croissance inférieure au 0,1% prévu par le gouvernement français récemment.
Le ministre des Finances Pierre Moscovici a été forcé de nier que sa prévision d'une croissance économique maladive de 0,1% pour l'année 2013 dans son ensemble était trop optimiste, après que les données de mercredi ont montré une baisse de 0,2% du PIB au premier trimestre.
En outre, le taux de chômage français s’élève à 10,6% et devrait encore augmenter l'année prochaine.
Le déficit budgétaire devrait rester bien au-dessus de l’objectif européen de 3% du PIB. La Commission européenne estime qu'il sera de 3,9% cette année.
Cependant, le taux de chômage de la France est en dessous de la moyenne de la zone euro, qui était de 11,4% en 2012 et devrait atteindre une moyenne de 12,2% cette année. En Grèce et en Espagne, le taux s'élève à environ 27%.
Cette semaine France a adopté une série de mesures visant à enrayer la hausse du chômage en réformant les lois du travail du pays. Le gouvernement cherche notamment à faciliter la mobilité professionnelle pour les travailleurs et à rendre moins complexe les licenciements des salariés pour les entreprises, rapporte la BBC.
« C'est maintenant qu'il faut muscler encore nos dispositifs économiques, mobiliser toute notre énergie pour créer des emplois et faire en sorte que nous ayons une économie qui soit plus souple, plus compétitive, plus réactive, plus créative, plus innovante. C'est ce que fait le gouvernement », a affirmé M. Moscovici au Point.

Hollande : qu’y a-t-il derrière le mur ?

Hollande : qu’y a-t-il derrière le mur ?


Après s’être précipité devant la Commission européenne pour rendre compte de l’état dans lequel il a mis notre pauvre pays (Présent d’hier), il fallait bien que François Hollande s’en explique tout de même devant les Français. Et surtout devant les journalistes, chez qui, curieusement pour un président de gauche, sa cote de popularité est encore plus basse que chez la moyenne de nos compatriotes.
Il semble pourtant que, dans notre démocratie du XXIe siècle, personne ne s’offusque de ce que le président de la République française aille prendre ordres et conseil à Bruxelles. Cette aberration politique me fait pourtant irrésistiblement penser à l’album d’Astérix La grande traversée, dans lequel, à l’occasion d’une pénurie de poisson, le héros gaulois signale à Ordralfabétix que la mer est à deux pas du village – il est vrai que lui résiste, encore et toujours, à l’envahisseur. « La mer ? lui répond le marchand de poisson. Quel rapport entre la mer et mes poissons ? » « Il n’y a qu’à pêcher les poissons dans la mer », lui explique Astérix. Et là, coup de gueule d’Ordralfabétix : « Je vends du poisson de Lutèce, moi, Môssieur ! J’ai le respect du client ! Je me fournis chez les meilleurs grossistes ! Je ne vais pas vendre du poisson sorti de l’eau sans garantie de qualité ! »
Fermez le ban©. De poissons, bien sûr…
Hollande, c’est kif-kif. Après avoir demandé à l’Europe ce qu’il faut penser et ne pas faire, il revient à Paris pour nous vendre son Europe pas fraîche. « L’an II », Hollande se prend pour César, Bonaparte ou Hugo, « l’an II, ce doit être l’offensive ».
… ?
« L’offensive, c’est d’abord de lancer une initiative européenne » pour « sortir l’Europe de sa langueur ». Avec, en point d’orgue, toujours le fameux gouvernement économique de la zone euro, une nouvelle étape d’intégration, etc. Bref ! la même tiède logorrhée que d’habitude, recouvrant la même politique qui nous a conduits là où nous en sommes : chômage (mais le bon docteur Coué va inverser la tendance avant la fin de l’année), augmentation des impôts, peut-être même dès l’année prochaine, remaniement ministériel reporté puisqu’il renouvelle sa confiance à Ayrault – il est bien le seul ! En tout cas, « pour les mois qui viennent »…
Et ça va dynamiser l’économie française, cela ? On n’a pas vu que les marchés aient, depuis la parole élyséenne, flambé d’enthousiasme. Il est vrai que le programme – si c’en est un ? – rime curieusement avec… austérité.
Et les violences au Trocadéro, alors ? « Une agression à l’égard des biens, des personnes, mais aussi une agression contre notre conception de la vie en commun, contre l’image de la France. » Une formule qui a son petit côté gaullien, mais qui ne nous dit rien de son idée de la France. Dont les Français, on le voit tous les jours, se contrefichent d’ailleurs.
Qu’importe ! « Il ne peut y avoir qu’une expression, qui correspond à la ligne que j’ai fixée. » L’expression est censée s’adresser à quelques ministres maladroits. Dans la pratique, il est manifeste que c’est aux Français qu’elle s’applique.
Si on comprend où il veut en venir… parce que, n’est-ce pas ?, « l’unique chose stable, c’est le mouvement. » Et sa manière, tout en prétendant l’inverse, de se défausser sur ses prédécesseurs. « Il se trouve, affirme-t-il ainsi, que je suis président au pire moment. » Que n’avait-il pas reproché à Nicolas Sarkozy pour avoir osé une réflexion analogue !
Mais ce décideur auto-proclamé n’a cure de ses contradictions. Lesquelles, c’est bien possible, en véritable dogmatique qu’il est, il ne perçoit peut-être même pas… Au point d’affirmer tranquillement : « Je suis un socialiste qui veut faire réussir la France. » Mitterrand – qui, il faut lui rendre cette justice, n’était pas socialiste – doit s’en retourner dans sa tombe !
A défaut de l’entendre, on se contentera d’André Chassaigne, chef de file des députés Front de gauche, comparant François Hollande au « chef d’orchestre du Titanic ». Et précisant clairement : « Il trompe l’électeur ! »
On pourrait, comme le font les politiques de tous bords, multiplier ces critiques : Hollande n’en a cure. Il demande à « être jugé au terme des cinq ans ». Et tant pis, affirme-t-il, pour les sondages qui montrent l’agacement grandissant des Français.
Mais là, François Hollande a fait une erreur tactique. Sa tour d’ivoire n’est que de papier mâché. Et il n’est pas sûr que la patience de nos compatriotes dure jusque-là. Ils pourraient bien aller l’y débusquer. Fût-ce à la fourchette à escargot…