Les chiffres officiels publiés en rafale mercredi dernier ont montré que la production économique de la zone euro dans son ensemble avait été en baisse pendant six trimestres consécutifs. Neuf des dix-sept pays membres sont aujourd’hui en récession, avec la plus forte baisse trimestrielle de 1,3% enregistrée à Chypre – qui a d’ailleurs reçu la première tranche de 10 milliards d'euros de son plan de sauvetage un peu plus tôt dans la semaine.
Sans aucun doute, ces données feront pression sur les dirigeants de la zone euro afin qu’ils allègent le rythme de la hausse des impôts et de la réduction de dépenses. Mais étant donné que Angela Merkel sera certainement réélue en septembre, il y a peu de chance qu’un changement radical ne se produise. La chancelière allemande a jusqu'ici résisté à tout assouplissement des mesures d'austérité.
Presque un an après l'investiture de François Hollande en tant que président, la France a été déclaré en récession mercredi. Et les économistes prévoient que les mauvaises nouvelles seront de plus en plus nombreuses pour le gouvernement. François Hollande a dit s’attendre à une croissance nulle en 2013, soit une croissance inférieure au 0,1% prévu par le gouvernement français récemment.
Le ministre des Finances Pierre Moscovici a été forcé de nier que sa prévision d'une croissance économique maladive de 0,1% pour l'année 2013 dans son ensemble était trop optimiste, après que les données de mercredi ont montré une baisse de 0,2% du PIB au premier trimestre.
En outre, le taux de chômage français s’élève à 10,6% et devrait encore augmenter l'année prochaine.
Le déficit budgétaire devrait rester bien au-dessus de l’objectif européen de 3% du PIB. La Commission européenne estime qu'il sera de 3,9% cette année.
Cependant, le taux de chômage de la France est en dessous de la moyenne de la zone euro, qui était de 11,4% en 2012 et devrait atteindre une moyenne de 12,2% cette année. En Grèce et en Espagne, le taux s'élève à environ 27%.
Cette semaine France a adopté une série de mesures visant à enrayer la hausse du chômage en réformant les lois du travail du pays. Le gouvernement cherche notamment à faciliter la mobilité professionnelle pour les travailleurs et à rendre moins complexe les licenciements des salariés pour les entreprises, rapporte la BBC.
« C'est maintenant qu'il faut muscler encore nos dispositifs économiques, mobiliser toute notre énergie pour créer des emplois et faire en sorte que nous ayons une économie qui soit plus souple, plus compétitive, plus réactive, plus créative, plus innovante. C'est ce que fait le gouvernement », a affirmé M. Moscovici au Point.