TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 5 septembre 2011

Le crépuscule des partis politiques

On peut être paradoxalement allergique à la personnalisation du pouvoir voulue par l'élection du président de la République au suffrage universel et, en même temps, partisan du système des primaires pour désigner le candidat à cette même élection. C'est ce que démontrent aujourd'hui les socialistes.

L'aile gauche du PS comme son aile droite, les presque marxistes comme les presque libéraux, les héritiers de François Mitterrand comme les survivants de la deuxième gauche ont franchi, dans un bel et rare ensemble, un pas de plus vers la démocratie participative. Pour 2007, seuls les adhérents socialistes avaient droit au chapitre. Pour 2012, tous les citoyens se reconnaissant de gauche, précisément ou vaguement, sont invités à choisir.
Il n'est plus nécessaire d'avoir patiemment conquis le parti, maîtrisé ses arcanes, appris sa langue, investi ses réseaux, apprivoisé ses courants dominants, reconnu son héritage, enrichi sa doctrine, pour le conduire à la bataille. Il s'agit désormais de séduire ses militants, puis ses sympathisants, et maintenant « le peuple de gauche ». On ne sait pas si la tâche est plus ou moins facile ce que l'on sait, c'est que ce n'est plus le même travail.
Les primaires, sorte de demi-finale de la compétition présidentielle, marquent la victoire définitive de la démocratie d'opinion sur la démocratie représentative de la personnalisation sur la délibération de la présidentialisation sur le parlementarisme. Elles n'en sont pas la cause, mais le simple effet.
L'élaboration collective du programme, la lente et progressive désignation des dirigeants par les militants ont déserté les partis de gouvernement depuis bien longtemps.
On peut même parier que l'opinion prendra goût à ce qu'on la consulte à tout propos. Les primaires, uniquement présidentielles et socialistes aujourd'hui, pourraient prendre de l'ampleur, verticalement et horizontalement. Si l'on désigne le candidat à la présidentielle par des primaires, pourquoi ne pas le faire pour les candidats aux municipales et aux législatives ? Et si les électeurs de gauche peuvent choisir leurs candidats, pourquoi les électeurs de droite ne le voudraient-ils pas ?
Il est sans doute aussi intéressant qu'inutile de se poser la question de savoir s'il s'agit d'un progrès de la démocratie, ou d'une régression. C'est ainsi ! Après deux siècles de certitudes suivies de déconvenues, le XXIe naissant ne connaît que la crise, et ne sait pas très bien comment en sortir. Alors il fait tourner les candidats dans le grand manège électoral, et il les note.
Les primaires, sorte de demi-finale de la présidentielle, marquent la victoire définitive de la démocratie d'opinion sur la démocratie représentative.

Digne d’une rock star sulfureuse...

Jusqu’au 14 mai, DSK rassemblait. Depuis, il divise. Il «clive», comme on dit désormais dans le jargon politico-médiatique. Déluge de flashs, course des caméras, siège des paparazzis : son retour à Paris, digne de celui d’une rock star sulfureuse, et sa place dans l’actualité dominicale suffisent à montrer à quel point le destin de l’ex-patron du FMI ne passionne pas seulement les médias, mais - quoi qu’ils en disent - la plupart des Français. Comment l’histoire - tout de même extraordinaire - d’un favori à la présidentielle emprisonné pour viol présumé dans l’une des pires prisons américaines, puis libéré, pourrait-elle ne pas captiver? Il était inévitable que la suite du feuilleton allait aiguiser la curiosité. Le scénario d’hier était parfaitement prévisible.
«Qu’on le laisse respirer», s’étonnent candidement, pourtant, les amis du héros du jour. Mais comment pouvaient-ils imaginer que leur cher «Dominique» pourrait rentrer d’un long voyage comme n’importe quel passager, fût-ce du bout de l’enfer? De son enfer. Après avoir porté pendant des mois les espoirs politiques d’une majorité de l’opinion - si on en croit les sondages dont il était crédité -, il est normal que DSK en soit aujourd’hui comptable. Cet économiste d’élite sait bien qu’il ne peut s’exonérer d’une exposition à la mesure de la confiance qu’il avait suscitée. L’impatience de la presse serait insupportable? Oui, la vie publique est parfois pénible, mais c’est le prix à payer pour une carrière politique qui réserve aussi des émotions et des conforts exceptionnels. Personne n’oblige à la choisir. Alors, quand vient le moment de payer l’addition de l’ambition et de la célébrité, il faut l’assumer sans pleurnicher. Et la notoriété coûte cher à ceux qui flirtent avec les limites des règles du jeu.
Il ne faut pas être naïf non plus. L’opération réhabilitation a déjà commencé. Ni anonymat de l’arrivée (c’était possible à Roissy), ni déclaration spontanée: tout était sans doute calculé au millimètre par les redoutables communiquants de DSK. Hier, nous avons donc vu les images d’un couple souriant, heureux de se retrouver chez lui après une si longue absence et volontiers complaisant avec les objectifs (ah, ils sont là, chérie, regarde…). Des instantanés qui suscitent forcément une certaine sympathie inconsciente. En revanche, pas un mot. La vérité de l’homme blessé par l’injustice se négocie avec TF1 et le Point. La «rédemption» programmée dépendra bien du bon vouloir des dieux, mais ce sont ceux de la télé et de l’audimat. La morale? On sait bien qu’elle fait chambre à part avec le droit quand elle ne le trompe pas effrontément.
L’UMP, elle, a été jalouse de ce succès tonitruant, et l’a fait savoir. Elle ne devrait pas. DSK, allié objectif décidément, ne lui a-t-il pas rendu un très grand service, finalement, en éclipsant les frasques de son calamiteux week-end marseillais ?

Grèce : la France «généreuse» et l'Allemagne «égoïste»

Solidarité oblige, le coût de l'aide à nos partenaires de la zone euro ne fait pas réellement débat en France. L'Allemagne voit les choses autrement. 

Du jamais vu sous la République. Les députés examineront demain un projet de loi de finances comportant côté face une aide de la France à la Grèce, de 15 milliards d'euros, et côté pile un plan de rigueur de 12 milliards d'euros pour les contribuables français. Ce télescopage de la générosité envers autrui et de l'austérité pour soi-même est beau comme l'antique. Les soutiens français à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal, qu'ils prennent la forme de prêts ou de garanties, s'élèveront à 47,4 milliards d'euros, soit 730 euros par Français. C'est l'ordre de grandeur des emprunts russes accordés à la Russie des tsars qui représentaient 15 milliards de francs or en 1917 (50 milliards de nos euros). Mais comme le professait François Mitterrand, «la France est notre patrie, l'Europe est notre avenir».
Les sondages le montrent invariablement, les Français cultivent l'esprit de fraternité. «Au nom de la solidarité européenne, votre pays doit-il aider la Grèce?»: à cette question posée en juin par l'Ifop au nom du Mouvement pour la France, 59% des Français répondent oui, contre seulement 41% pour les Allemands et 73% les Italiens. Serait-on d'autant plus porté à s'entre-aider qu'on gère plus mal ses propres comptes?
Outre-Rhin, on ne cache pas ses réticences. Ainsi le projet d'«eurobonds», les «euro-obligations» émises collectivement par l'Europe au nom de ses États membres. Du Prix Nobel d'Économie Joseph Stiglitz à Jean-Claude Juncker, le Luxembourgeois président de l'Eurogroupe, les bons esprits y voient l'arme absolue pour éradiquer la crise des dettes souveraines. En créant un émetteur unique, à l'instar du Trésor américain, l'Europe, dont les comptes consolidés sont deux fois moins déficitaires que les États-Unis, pourrait obtenir des financements aussi avantageux.
Angela Merkel s'oppose farouchement à une telle solution soutenue par le Parlement européen, qui en a voté le principe le 6 juillet 2011. Berlin a justifié sa position fin août, chiffres à l'appui. Selon une étude du ministère des Finances, rapportée par l'hebdomadaire Der Spiegel, les eurobonds contribueraient à alourdir de 2 à 2,5 milliards d'euros par an la charge de la dette publique de l'Allemagne, une facture de 20 à 25 milliards sur dix ans. Dans la mesure où ils seraient inévitablement émis à des taux supérieurs aux Bunds actuels, les eurobonds pénaliseraient les contribuables germaniques. La facture paraît pourtant dérisoire: 2,5 milliards d'euros, c'est moins d'un millième du PIB annuel de l'Allemagne. Une peccadille comparée à ses pertes si l'Europe devait entrer dans une sévère récession. Les Allemands seraient-ils non seulement «égoïstes», pour reprendre un stéréotype fréquent, mais aussi peu clairvoyants?

Avantages superficiels

La réalité est plus complexe. Il y a d'abord les leçons du passé. «Depuis que la communauté européenne a un budget, ce qui remonte à 1971, les Allemands ont été contributeurs nets à hauteur de 200 milliards d'euros, alors que la France, par exemple, ne verse plus d'argent qu'elle en reçoit de Bruxelles que depuis trois ans environ», nous fait observer Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert Schuman. Or il ne s'agit plus de redistribuer des fonds dans le cadre d'un budget européen limité a priori -1% du PIB actuellement- mais d'envisager des transferts infiniment plus massifs.
Ayant elle-même une structure fédérale, l'Allemagne «est très à cheval sur le principe de subsidiarité et sur l'intégrité des règles de fonctionnement à l'intérieur de sa propre fédération», rappelle le professeur René Lasserre, directeur du Cirac (Centre de recherche sur l'Allemagne contemporaine). Après 1945, le pays s'est construit sur le principe de «l'ordo-libéralisme», définissant de façon très minutieuse la liberté et la responsabilité de chaque acteur public ou privé, entre la Fédération et les Länder (régions). La sacro-sainte indépendance de la banque centrale, la Bundesbank puis la BCE, résulte de cette philosophie politique.
Instaurer des eurobonds, autrement dit un ministère des Finances fédéral européen ayant la capacité de s'endetter, sans avoir défini auparavant les règles du jeu entre les États de la zone euro, «reviendrait à mettre la charrue avant les bœufs», admet Sylvain Broyer, économiste de Natixis à Francfort. Parmi les préalables, ce dernier met en avant l'instauration d'une «règle d'or» inscrivant dans la Constitution de chaque pays le principe d'équilibre. Mais également l'harmonisation des taux d'imposition, en particulier sur les sociétés, et l'instauration d'un mécanisme de secours pour les États en situation de faillite, comme c'est d'ailleurs déjà prévu pour 2013. Sur cette base, il serait alors possible de construire un budget fédéral et des instruments d'endettement communs, les euro-obligations.
Une telle approche peut sembler rigide. C'est la seule façon de ne pas réitérer les erreurs commises lors de la création de l'euro. En France, on n'avait voulu y voir que les avantages superficiels -plus de dévaluations- sans comprendre que la monnaie commune allait automatiquement accroître la concurrence au sein du marché intérieur européen. Grave oubli! «Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes», disait Bossuet, il y a trois siècles, pour dénoncer pareille inconséquence.

Bonne rentrée

Cette semaine, la jeunesse du pays retrouve les sentiers de l'école. C'est une chance. On souhaite aux élèves la même joie d'apprendre que celle qui résonne dans de nombreux pays émergents. Car si tout n'est pas facile ici, là-bas la situation est bien plus difficile.

Mais, là où la paix existe, comme dans les immenses campagnes de l'Inde, des milliers d'élèves apprennent à lire, écrire, compter malgré les conditions matérielles difficiles. Dans certains endroits isolés, ils suivent les cours à même le sol, un abri sans mur les protège de la violence des pluies ou de l'ardeur du soleil ; ailleurs, dans les villes, ils étudient dans des écoles qui ressemblent aux nôtres. Souvent, ils marchent à travers champs pendant des kilomètres, les cahiers sous un bras, l'autre main guidant leur petit frère ou soeur. Malgré ces difficultés, ils avancent vers l'avenir d'un pied ferme et d'un coeur confiant. Heureux d'échapper aux travaux des champs ou de se reposer de la corvée d'eau.

Cette année, certains programmes scolaires inquiètent de nombreux parents. Des changements ont été introduits, subrepticement semble-t-il, dans certaines matières comme l'histoire et les sciences de la vie et de la terre, en classe de première. On souhaite aux jeunes qui seront confrontés à ces visions idéologiques d'user de leur bon sens et de leur humour pour éclairer leur esprit critique afin de distinguer l'enseignement solide de l'enseignement orienté. Ce dernier semble avoir besoin de se draper dans des noms pompeux et bizarres pour donner crédit à son caractère « scientifique », alors qu'il ne s'agit souvent que de théories relatives.

On souhaite à tous ceux qui travaillent dans les établissements scolaires la joie d'enseigner, la fierté de donner les repères solides qui permettront aux enfants et aux jeunes d'aujourd'hui de devenir des hommes et des femmes libres, heureux et responsables. Capables de faire face aux adversités de la vie comme d'en accueillir, avec bonheur et confiance, toutes les promesses.

Beaucoup se demandent comment les adultes feront face à leurs responsabilités en cette rentrée économiquement tumultueuse. Rechercher courageusement le bien commun et s'unir pour préparer l'avenir, serait un beau message qui aiderait la jeunesse à retrouver la joie d'apprendre, de découvrir, de s'engager et de créer.

La France doit-elle suivre l'exemple grec en privatisant ?

Pour le député UMP Patrick Devedjian, l'Etat pourrait dégager de 15 à 20 milliards d'euros en cédant une partie des titres qu'il détient dans les grandes entreprises françaises. 

 

Faut-il privatiser comme les Grecs pour lutter contre les deficits en France? Patrick Devedjian a relancé le débat lundi 5 septembre en estimant qu'en cédant des entreprises dans lesquelles l'Etat détient des parts, il pourrait récupérer "de 15 à 20 milliards d'euros".
Le député des Hauts-de Seine a déclaré sur Europe 1, qu'"il y a des ressources considérables au niveau des privatisations", et a cité plusieurs exemples: : "France Telecom, l'Etat en contrôle 27%. Moi je propose d'en revendre 13,5%. Ca représente 4,7 milliards".
"Aeroports de Paris. On n'est pas obligés de garder le contrôle aussi puissant de l'Etat sur ADP. Ca représente 3 milliards. Renault, nous avons 15% de Renault. On vend. Air France nous avons 15%, on vend", a-t-il lancé.
En Grèce, un vaste programme de privatisation des sociétés et de l'immobilier publics a été annoncé pour augmenter les recettes publiques afin de réduire la dette colossale. Ce plan est censé rapporter 50 milliards d'euros d'ici 2015.

Pour un projet "décoiffant"
Pour l'ancien ministre chargé de la mise en œuvre du Plan de Relance, Nicolas Sarkozy reste le meilleur candidat de la droite pour une victoire en 2012. Mais il doit présenter "un projet global important et décoiffant".
"Si c'est pour avoir une politique qui constitue un système de rustines face aux accidents qu'on a les uns après les autres, ce n'est pas convaincant", a-t-il commenté. "Quand je vois la gauche qui n'a pas de projet", c'est "une chance pour notre camp si on propose quelque chose de fort, de novateur", a dit l'ex-numéro un de l'UMP. Son successeur à la tête du parti, Jean-François Copé, a parlé ce week-end de "poursuite de la modernisation". Faut-il voir dans la bonne vieille recette des privatisations un signe de "modernisation"?

DSK: folie médiatique?

Les médias en font-ils trop dans l'affaire DSK? Des motos qui poursuivent sa voiture sur l'autoroute, une horde de photographes place des Vosges... Mais est-ce vraiment la faute des médias? Ou est-ce le silence de l'intéressé? L'édito de Christophe Barbier.

Drague au bureau : fini de rire…

L’affaire DSK a trouvé un écho dans le monde du travail. Les blagues graveleuses 
et les pressions hiérarchiques à connotation sexuelle n’ont certes pas disparu, mais les machos sont désormais sous surveillance et la parole des victimes se libère.

Après une journée de prospection commerciale à Londres, Philippine a regagné son hôtel en soirée. Sur les rotules. Elle a zappé d’une chaîne télé à l’autre. Pris une douche. Et c’est à ce moment-là que son directeur des ventes au groupe Concorde (il est parti depuis), avec qui elle venait de crapahuter sans incident dans la capitale anglaise, lui a adressé un SMS. «Ça te dirait de prendre un dernier verre ?» Sans voir le mal, la jeune commerciale lui a répondu : «C’est sympa, mais je suis crevée.» Un mois plus tard, notre candide était congédiée. Sans explication, à l’issue de sa période d’essai.
Aujourd’hui, Philippine se perd en conjectures sur ce qui se serait passé si elle avait répondu favorablement aux avances de son chef. Une embauche sans doute, accompagnée d’un profond malaise. Qu’elles soient modestes employées ou executive women, 
la majorité des femmes salariées garde en elles des histoires de cette nature. Pour certaines, l’anecdote se résume à une remarque déplacée sur le physique, des appels téléphoniques trop répétés. Agaçant, mais pas trop grave.
D’autres peinent à oublier la scène dégradante qu’elles ont vécue, une insinuation sexuelle ou une main baladeuse. Et certaines se rendent tous les jours au travail le ventre noué, car elles ne savent pas comment se dépêtrer d’une situation de harcèlement caractérisé de la part de leur chef.
Difficile d’avoir des chiffres précis sur ce sexisme trop ordinaire, à la frontière de la goujaterie et de l’abus de pouvoir. Selon une enquête de l’Insee de 2008, 40% des femmes déclarent avoir souffert de caresses, baisers et autres gestes non désirés ; et, dans 25% des cas, ce fut sur le lieu de travail. Autres données plus anciennes, fournies par l’institut Louis Harris en 2000 : 63% des femmes indiquaient alors qu’elles avaient souffert de propos et de gestes douteux, et 60% avouaient avoir été victimes d’avances répétées malgré leur refus, dont 12% assorties de chantage.
L'impunité reste souvent la règle pour les don Juan de la machine à café
Le fait nouveau, c’est qu’avec les affaires DSK et Tron le machisme et ses manifestations les plus outrancières ne peuvent plus sévir en toute bonne conscience. La blague lourdingue ne passe plus. Témoin ce journaliste d’une grande radio nationale bafouillant récemment des excuses à ses collègues après cette sortie : «Ah non, on ne va pas interviewer celle-là, elle est vieille et moche. Je préfère Sophie B., elle, au moins, elle est bonne.» Surtout, la parole des femmes semble enfin se libérer.
Laurence Parisot a donné le ton, dans une interview au «Parisien» le 27 juin dernier. «Après l’affaire Strauss-Kahn, rapportait-elle, nous étions un petit groupe de femmes, ici même, au Medef. Nous nous sommes raconté des choses que nous ne nous étions jamais dites sur nos propres expériences.» Et de relater son premier entretien d’embauche. Le patron avait insisté pour que la rencontre ait lieu au cours d’un dîner ! «Très difficile à gérer. J’ai été recrutée, mais j’ai aussitôt organisé la résistance.»

Pour les don Juan de la machine à café, tout cela ne porte pas à conséquence. Au pire confessent-ils un manque de tact, un soupçon de misogynie. Ils se sentent d’autant plus à l’aise que l’impunité reste souvent la règle. Selon l’Association contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), 98% des victimes renoncent à engager des poursuites judiciaires. Par peur des représailles ou faute de pouvoir apporter des preuves matérielles. L’arsenal juridique existe pourtant.
Depuis 1992, le harcèlement sexuel est entré dans le Code pénal et le Code du travail. Une directive européenne de 2002, transposée par la France en 2008 seulement, sanctionne un environnement de travail sexiste et considère le harcèlement au travail comme une discrimination. Reste à faire valoir ses droits, et ce n’est pas si simple. Où finit la drague, où commence le harcèlement ? La réponse tient en trois lettres : «Non», résume Catherine Le Magueresse, juriste spécialisée dans ces questions. «Dès que la personne signifie qu’elle ne veut pas répondre aux avances, si le dragueur insiste, la ligne jaune est franchie.» Et attention, précise-t-elle, «céder n’est pas consentir».
Partie intégrante des conditions de travail, le harcèlement est en règle générale plus courant dans les PME et TPE, où les syndicats sont peu présents. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les rares affaires qui ont fini à la barre d’un tribunal correctionnel : 78 en 2009, selon les dernières statistiques du ministère de la Justice. Très peu donc, mais suffisamment pour identifier le profil type du prédateur. Il s’agit la plupart du temps d’un supérieur hiérarchique. Un chef d’équipe dans une société de nettoyage vosgienne effeuille sur un chantier un calendrier de femmes nues tout en disant à l’une de ses employées «toi aussi, je t’aurai». Il a été condamné à un an de prison avec sursis.
Comportement insupportable, mais au moins explicite. Car, souvent, nos graveleux procèdent par «touches» successives. Ainsi ce secrétaire général d’une chambre de métiers qui a commencé par envoyer à sa cible une pub pour des chocolats aphrodisiaques, puis une autre faisant l’éloge de l’infidélité. Etape 2, il a sollicité à plusieurs reprises son employée pour avoir des relations sexuelles. Jusqu’au jour où celle-ci a trouvé un mot sur son bureau : «Quand me remets-tu ta démission ?» En l’occurrence, c’est lui qui a pris la porte, tout en écopant de six mois de prison avec sursis.
Les sans-grade, les CDD et les précaires constituent bien sûr des victimes idéales. Sur le site Ledire.org, les témoignages de jeunes stagiaires malmenées abondent. Une diplômée d’une grande école de commerce raconte ses débuts dans un cabinet de conseil en management, à 23 ans. Un manager HEC, qui la note sur sa mission, lui propose une bonne appréciation contre une nuit à l’hôtel ! «Après mon refus, j’ai été saquée et, sincèrement, je n’ai pas pensé à contre-attaquer.»

Plus de règles écrites dans les grands groupes que dans les PME
Dans une agence de pub parisienne, cette jeune diplômée voit son profil Facebook piraté par un collègue, qui y publie des photos pornos. Ingénieure dans un grand groupe industriel, Sophie raconte quant à elle avoir accepté longtemps «l’humour lourd» d’un collègue qui lui adressait des «T’as de beaux seins» ou des «J’ai un beau saucisson, tu veux goûter ?», par e-mail. Il a fini par être mis à pied, puis licencié pour faute grave. «Je n’étais en effet pas la première, et la DRH avait des traces», précise-t-elle.
«Dans 87% des cas, les auteurs de violence ou de harcèlement sexuel sont des récidivistes. Et il ne faut pas hésiter, dès les premiers signaux d’alerte, à prévenir l’inspection et la médecine du travail, que l’on soit victime ou témoin. Cela fera des traces pour des procès futurs», conseille Catherine Le Magueresse. Dans les grandes entreprises, la situation est, disons, moins pire. La plupart des grands groupes inscrivent ce sujet dans leurs chartes éthiques, mais dans le cadre plus large du harcèlement moral. Le code de conduite d’Alcatel-Lucent France, par exemple, indique que l’entreprise «s’engage à maintenir un environnement de travail multiculturel, exempt de toute forme de discrimination, harcèlement et représailles».
Mais le volet sexuel n’est pas explicitement évoqué. Chez Accenture, comme dans maints groupes américains, on n’hésite pas, en revanche, à appeler les choses par leur nom, voire à mettre en place des hot lines. «Il faut créer un environnement bienveillant pour faire en sorte que les victimes parlent», souligne Armelle Carminati, DG capital humain et diversité d’Accenture monde. Les syndicats bougent aussi, à l’image de la CFDT, qui forme ses équipes depuis deux ans. «Nous nous appuyons sur la législation, qui fait obligation aux employeurs d’assurer la sécurité psychologique de ses salariés», assure Christophe Dague, secrétaire général adjoint de la CFDT Paris.
Le bureau, toujours un lieu privilégié de rencontre amoureuse
Faut-il alors déclarer le bureau et l’usine zones franches sentimentales ? S’interdire toute séduction entre collègues. Personne ne le souhaite ? Le boulot reste en effet un lieu de rencontre amoureuse privilégié. Selon une enquête d’OpinionWay, réalisée en juin dernier pour les Editions Tissot, un Français sur trois a vécu une aventure sentimentale ou sexuelle avec un collègue ou une relation de travail.
L’Amérique puritaine n’est pas en reste : 20% de couples y ont pris leur envol dans un cadre professionnel. Et c’est chez Disneyland que nous a été rapporté une affaire de harcèlement contre… un homme. Gérard, c’est son nom, a été licencié en 2006 par sa supérieure hiérarchique parce qu’il rejetait ses avances. La dame avait poussé le vice jusqu’à afficher dans les ateliers et les douches des images de son chef d’équipe torse nu. Toujours en avance, ces Américains.

L’Europe sera cosmopolite ou coulera

Etat-nation ou fédération : pour le sociologue Ulrich Beck, ce choix binaire classique pour l'avenir de l'Union est dépassé. Il est temps de lui donner un caractère cosmopolite, plus ouvert et démocratique. 

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le processus d’unification européen avait un objectif précis : "plus jamais ça !". Il s’agissait de faire d’anciens ennemis de bons voisins. A présent que ce miracle s’est réalisé, la paix sur le continent n’est plus un thème fédérateur. Cela ne fait plus aucun doute : le projet européen a urgemment besoin d’une nouvelle raison d’être. Il y a trois thèses.

Première thèse :

La refondation de l’Europe ne peut attendre car l’Union est aujourd’hui travaillée par trois processus autodestructeurs qui se renforcent mutuellement : la xénophobie, l’anti-islamisme et l’hostilité à l’Europe. Les critiques de "l’islam" – qui abuserait des libertés occidentales – parviennent à faire le lien entre la xénophobie et une forme de discernement. Il est tout d’un coup possible de se dire opposé à l’immigration au nom de la sagesse.
Avec les plans de sauvetage des pays d’Europe du sud s’est développée une nouvelle forme de ressentiment nationaliste ainsi qu’une dangereuse logique de conflit et de répartition. Les pays renfloueurs doivent imposer des plans d’une telle rigueur que le remède semble pire que le mal pour Athènes. Les Grecs ont l’impression d’être soumis à un "diktat de l’UE" qui déroge à leur indépendance autant qu’à leur fierté nationales. Des deux côtés, le processus nourrit la haine de l’Europe.
De toutes parts, on s’en prend au "doux monstre de Bruxelles", pour reprendre la formule de Hans Magnus Enzensberger. Derrière ces mots se cache la conviction que nous faisons tout, tout seuls. Ce "nous" étant un "nous, Allemands", "nous, Français" et peut-être "nous, Luxembourgeois".
Voilà le nouveau grand mensonge, la nouvelle "lucidité" allemande. Partout, on parle de l’Europe comme si l’Allemagne en était entièrement indépendante. La question est alors enfin posée : et si l’Union européenne s’effondrait vraiment ? Combien cela nous coûterait-il de recréer douze monnaies nationales, de réinstaurer des contrôles et des douanes aux frontières, de reformer vingt-sept espaces réglementaires ?

Deuxième thèse :

L’Europe ne souffre ni de la crise de l’euro, ni du manque de volonté pour une union politique, ni de l’absence de grand mouvement citoyen européen. Tout cela ne sont que les symptômes d’un autre mal, plus profond. L’Europe est victime d’un malentendu sur elle-même. En effet, le grand objectif "d’Etats-Unis d’Europe" transforme tous ses pays membres en rivaux implacables qui remettent en question leur existence réciproque. Tant que l’alternative sera "l’Europe ou les Etats nations" et qu’une troisième solution restera hors de question, tous les discours sur "l’Europe" ne pourront qu’inspirer la crainte.

Troisième thèse :

La "troisième voie impossible" consisterait à faire une Europe et une Allemagne cosmopolites. Il s’agit alors de clairement établir la distinction entre nation et nationalisme. Tous ceux qui, face à la déliquescence de l’Europe, prônent un "retour à la nation", font preuve de naïveté autant que d’anti-patriotisme. Ils sont naïfs car ils omettent du parler du coût phénoménal que représenterait la disparition de l’UE, et leur comportement est anti-patriotique parce qu’il fait courir un danger à l’Allemagne alors que l’avenir de l’Allemagne est dans un cosmopolitisme, source de progrès tant pour l’Allemagne que pour l’Europe.
Une Allemagne cosmopolite aurait besoin d’un nouveau concept de souveraineté. L’Europe, en effet, ne décourage pas les nations, elle les renforce. Les Etats membres peuvent faire entendre leur voix dans l’espace européen et au-delà. Ils peuvent directement influer sur les résultats de la politique européenne. La résolution de leurs problèmes nationaux – criminalité, immigration, environnement, agriculture, coopération scientifique et technologique – est possible grâce à la puissance cumulée de l’UE.
Une Allemagne cosmopolite aurait également besoin d’un nouveau concept identitaire et d’intégration permettant aux citoyens de vivre ensemble, au-delà des frontières, sans sacrifier les différences et les particularités de chacun sur l’autel de l’homogénéité nationale. La diversité de l’Europe en termes de langues, de modes de vie, d’art, de formes de démocratie, doit être synonyme d’ouverture au monde de la conscience nationale allemande, et non perçue comme une menace.
Il s’agit enfin de décider du sort de l’Union européenne, ou plus précisément du sort de la Grèce et de ses répercussions pour l’Allemagne. Pour reprendre la formule de Willy Brandt, les peuples "allemands et européens sont désormais, et espérons à jamais, inséparables".
Il est temps de transférer la Causa Europa des têtes nationales aux pieds du cosmopolitisme. L’éternelle crise européenne est une occasion à saisir pour les responsables politiques allemands ! Une nouvelle politique européenne, inventer un nouvel alphabet européen dans l’ABC des réglementations financières, environnementales et sociales, voilà qui pourrait être au cœur du projet d’une coalition gouvernementale rouge-verte. L’UE ne serait plus un "doux monstre" mais une Europe sociale des travailleurs et des citoyens, une Europe transparente et fondamentale aux yeux des citoyens, capable d’apporter sa propre légitimation démocratique et ses réponses politiques aux problèmes mondiaux. Une Europe qui rend leur voix aux citoyens. Mais où se trouve le Willy Brandt de l’Europe ?

Moins médiatique, plus présidentiel : la nouvelle communication de Sarkozy

L'"hyperprésident" a disparu. Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy se fait discret. Pour se "représidentialiser", le chef de l'Etat semble avoir adopté une stratégie de communication qui consiste à raréfier sa parole publique. "La meilleure communication, c'est de ne pas en faire", confiait-il fin mai au Journal du dimanche pour théoriser cette petite rupture.

"Pour ceux qui le fréquentent, il n'y a rien de neuf. Plus qu'une nouvelle séquence, il s'agit d'une évolution lente, commencée au lendemain des élections régionales de mars 2010", relativise un conseiller de l'Elysée, interrogé par Le Monde.fr. Il est vrai que la "représidentialisation" est un exercice auquel s'est déjà adonné Nicolas Sarkozy. Cette fois-ci, il semble tenir cette ligne conduite sur une plus longue durée. Le conseiller élyséen le reconnaît : récemment, le président s'est montré "plus sélectif" sur les sujets abordés.
Quelques exemples : le chef de l'Etat n'a pas réagi au rapport de la Cour des comptes, rendu public jeudi 7 juillet, mettant vivement en cause la politique de sécurité du gouvernement depuis 2002. Il a laissé le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, riposter, alors que c'est une grande part de sa propre politique qui est directement mise en cause dans ce document. En effet, Nicolas Sarkozy a occupé le ministère de l'intérieur de mai 2002 à mars 2004 puis de mai 2005 à juin 2007, avant de faire de cette thématique l'un des marqueurs de sa présidence.
Le chef de l'Etat semble aussi laisser plus d'espace à son premier ministre. C'est François Fillon qui a assuré le service après-vente du dernier remaniement, mercredi 29 juin, alors que Nicolas Sarkozy avait choisi de s'en charger lui-même en février, lors d'une allocution télévisée. "On revient ainsi à une répartition des rôles plus habituelle sous la Ve République", constate Frédéric Dabi, directeur du département opinion à l'IFOP, interrogé par Le Monde.fr.
"UNE CERTAINE SATURATION DE LA PAROLE PRÉSIDENTIELLE"
Le même jour, Nicolas Sarkozy s'est également fait relativement discret lors de la libération des deux journalistes de France 3 retenus en otages en Afghanistan depuis dix-huit mois. Venu accueillir Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier à l'aéroport de Villacoublay avec son épouse, le président de la République ne s'est pas affiché devant les caméras, contrairement à ce qu'il avait fait lors de l'annonce de la libération d'Ingrid Betancourt, le 2 juillet 2008. Il n'a pas non plus réagi directement lors de la polémique interne dans la majorité sur les radars, fin mai, ni mis en scène la grossesse de son épouse, probablement soucieux de ne pas se voir reprocher une dérive "people" comme au début de son mandat. Et depuis le 14 mai, il prend soin de ne pas en rajouter sur l'affaire DSK.
On est loin du discours d'Epinal du 12 juillet 2007, quand Nicolas Sarkozy justifiait lui-même l'exercice d'une "hyperprésidentialisation", déclarant notamment à l'époque : "Je souhaite que le président gouverne. (...) Il ne peut y avoir de pouvoir fort sans responsabilité forte".
L'Elysée espère que cette stratégie de communication, fondée sur la rareté et théorisée par Jacques Pilhan – l'ex-conseiller en communication de François Mitterrand et Jacques Chirac – permettra à Nicolas Sarkozy de prendre de la hauteur. Son récent déplacement dans le village de Pompidou s'inscrit dans cette perspective.
Le président aurait pris conscience qu'il devait changer son image pour tenter de remonter dans les sondages, à dix mois du premier tour de l'élection présidentielle, selon Frédéric Dabi : "Il a constaté une certaine saturation de la parole présidentielle. Il est indéniable que son incarnation de la fonction, mal perçue par les personnes âgées et diplômées, a alimenté son impopularité structurelle."
Récemment, les rares prises de parole publiques de Nicolas Sarkozy ont souvent visé à défendre son bilan économique en temps de crise, notamment le 27 juin pour vanter les mérites du grand emprunt. Le message semble être : le président ne s'occupe que du fond.
La dernière prise de position polémique du président de la République remonte à février 2011, quand ses propos dans l'affaire du meurtre de Laëtitia Perrais avaient suscité une levée de boucliers des magistrats. Depuis, le locataire de l'Elysée n'a pas commenté de faits divers. Il n'a pas porté plainte après l'agression dont il a été victime, jeudi 30 juin, lors d'une visite à Brax, dans le Lot-et-Garonne, alors qu'il l'avait fait en octobre 2008 dans l'affaire des poupées vaudoues à son effigie ou, en février de la même année, contre le site du Nouvel Observateur dans l'affaire du SMS prétendument envoyé à Cécilia Sarkozy.
"SON IMAGE EST RELATIVEMENT FIGÉE"
Pour ne pas être présent de façon involontaire dans les débats de la majorité, Nicolas Sarkozy aurait de plus demandé jeudi 7 juillet à ses ministres de ne pas l'exposer directement. "Quand vous faites des propositions, ne parlez pas en mon nom ! Ne dites pas : 'En 2012, Nicolas Sarkozy fera ceci ou fera cela !'", a averti le chef de l'Etat jeudi, selon des propos rapportés par Le Figaro. Cette mise au point présidentielle visait directement Hervé Novelli, numéro 2 de l'UMP et secrétaire d'Etat aux entreprises et au commerce extérieur, qui avait assuré au Monde qu'il faudrait remettre en cause la loi sur les 35 heures, en cas de réélection.
De même, si Nicolas Sarkozy ne semble pas vouloir pas abandonner l'immigration et la sécurité, on constate que ces thèmes clivants sont évoqués par d'autres, notamment le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, et le numéro 1 de l'UMP, Jean-François Copé. Ce qui permettrait au président d'être présent sur ce terrain, sans s'exposer. "Copé prend le vent pour moi", se serait ainsi réjoui Nicolas Sarkozy, cité par Le Parisien, après la convention sur l'immigration de l'UMP, jeudi 7 juillet.
Si la nouvelle stratégie de communication de Nicolas Sarkozy pourrait le servir à l'avenir, elle n'a pas jusqu'ici eu d'effet radical dans les sondages. "Son image est déjà construite dans la perception des Français, et relativement figée", observe Jean-Daniel Lévy, directeur de l'institut Harris Interactive.
Par ailleurs, selon Frédéric Dabi, le style présidentiel ne sera évidemment pas la seule clé de 2012 : "L'emploi et le pouvoir d'achat restent les sujets de préoccupation les plus forts dans l'opinion", souligne-t-il.
Nicolas Sarkozy continuera à réformer et à se montrer "président jusqu'au bout" de son mandat, en se concentrant essentiellement sur la scène internationale et sur les sujets économiques et sociaux, affirme le conseiller de l'Elysée joint par Le Monde.fr. Cette semaine, le chef de l'Etat va d'ailleurs endosser ses habits de chef de guerre. Selon ce conseiller, pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy est déterminé à mettre en avant sa stature, son expérience et "le fait d'avoir tenu la barre pendant la crise économique".

Carla Bruni-Sarkozy : "Je ne montrerai jamais de photos de mon enfant"

La femme du président Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy, a affirmé qu'elle n'exposerait jamais son prochain bébé aux médias et ne montrerait jamais de photos de cet enfant, lors d'une émission diffusée dimanche soir sur TF1.

"Je ferai tout pour protéger cet enfant à venir et je le ferai avec la plus grande vigueur. Je ne montrerai jamais de photos de cet enfant, je n'exposerai jamais cet enfant. Je pense que l'exposition à la vie publique est un choix d'adulte", a assuré Carla Bruni-Sarkozy, ajoutant ignorer le sexe de l'enfant. La chanteuse et ex-mannequin devrait mettre au monde le bébé cet automne, quelques mois avant la présidentielle d'avril et mai. C'est la première fois dans l'histoire de la République française qu'un président, Nicolas Sarkozy, 56 ans, s'apprête à devenir père pendant l'exercice de ses fonctions.
SARKOZY "A VIEILLI, IL A MÛRI, IL EST PLUS CALME"
"Mon fils aîné (Aurélien) a été exposé une fois et non pas dans une situation publique mais dans une situation privée [lors d'une visite des Sarkozy à Petra] et ça a été une grande erreur, je n'aurais jamais dû emmener mon fils visiter ce site magnifique. J'aurais dû prévoir qu'il y aurait des photographes là-bas, j'ai été imprudente", a-t-elle poursuivi.
Si elle n'a jamais annoncé officiellement sa grossesse, c'est par "un réflexe peut-être un peu de mère poule". "On ne fait pas un enfant pour la galerie et cette position d'épouse de chef de l'Etat m'a mise encore plus sur la défensive", a-t-elle insisté.
Elle a réaffirmé qu'elle ignorait si Nicolas Sarkozy comptait se représenter à la présidentielle, soulignant cependant que son mari "était changé". "A mon avis la présidence de la République ferait changer quiconque. Il a vieilli, il a mûri, il est plus calme", a-t-elle dit.
Interrogée sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn, avant le retour de l'ancien patron du FMI en France dimanche matin, elle a dit ne pas avoir "compris l'épilogue de l'affaire". "Je suis un peu confuse, j'avais détesté simplement ces réactions machistes. Je suis du côté des femmes, pas particulièrement, mais lorsque les femmes sont réduites et attaquées, je me sens solidaire", a ajouté Mme Bruni-Sarkozy, qui avait signé un appel contre le sexisme après des propos misogynes d'une partie de la classe politique.

PAS CROYABLE !!!

Hollande et Royal pour la "règle d'or" après la présidentielle !!!!!

Les socialistes François Hollande et Ségolène Royal n'ont pas exclu dimanche le principe d'une "règle d'or" constitutionnelle sur l'équilibre budgétaire, mais ont réitéré leur refus de la voter avant le scrutin présidentiel de 2012.
Députés et sénateurs de la majorité ont approuvé cet été le texte inscrivant dans la Constitution l'objectif du retour à l'équilibre des finances publiques. Mais l'adoption définitive du projet suppose un vote aux trois cinquièmes par les parlementaires réunis en Congrès, ce qu'empêche le refus de l'opposition de lui apporter son soutien.

"Il vaut mieux faire ça devant les Français après l'élection présidentielle", a déclaré François Hollande, favori des sondages pour la primaire socialiste, invité dimanche du Grand Jury Le Figaro-RTL-LCI. "Les Français choisiront la trajectoire des finances publiques, les voies et moyens", a-t-il ajouté en évoquant une réforme fiscale s'il est élu président.
ROYAL : "LA RÈGLE D'OR EST UNE TRÈS BONNE RÈGLE"
Une position partagée par Ségolène Royal, elle aussi candidate à l'investiture PS pour le scrutin de l'an prochain, qui ne s'est pas privée de prendre le contre-pied du PS en déclarant que "la règle d'or est une très bonne règle. Je l'inscrirai dans la Constitution, mais en début de mandat, en 2012", a-t-elle dit sur BFM TV.
Elle a jugé que voter un tel texte aujourd'hui serait "totalement immoral". "Vous comprendriez qu'en fin de mandat un président de la République qui a jeté l'argent des Français par les fenêtres en donnant des cadeaux fiscaux aux plus riches (...) puisse se repeindre comme cela en bon gestionnaire ?", a-t-elle dit.
HOLLANDE VEUT MODIFIER LE STATUT PÉNAL DU CHEF DE L'ETAT
Interrogé sur l'absence probable de Jacques Chirac au procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris qui s'ouvrira lundi, François Hollande a par ailleurs déclaré qu'il modifierait le statut pénal du chef de l'Etat s'il était élu président de la République.
M. Hollande suggère de mettre fin à l'immunité actuelle du président de la République et de mettre en place une commission qui filtre les éventuelles plaintes pour éviter des plaintes abusives. "On ne peut pas considérer que le chef de l'Etat puisse être atteint par les procédures venant de n'importe quel plaideur", a-t-il déclaré, en cas de modification du statut pénal du chef de l'Etat.