Le président de la République a présenté les traditionnels voeux à quelques heures du passage à l'année 2011.
Nicolas Sarkozy a promis, vendredi soir, de défendre l'euro de "toutes (s)es forces" en 2011, qui doit être une "année utile", a-t-il déclaré dans ses voeux de nouvel an aux Français. "Ne croyez pas, mes chers compatriotes, ceux qui proposent que nous sortions de l'euro", a dit le président français au terme d'une année 2010 marquée par la crise la plus grave de la courte existence de la monnaie unique européenne. "La fin de l'euro serait la fin de l'Europe." "Je m'opposerai de toutes mes forces à ce retour en arrière qui ferait fi de 60 ans de construction européenne", a-t-il ajouté dans cette déclaration radiotélévisée.À dix-sept mois de la prochaine élection présidentielle, le chef de l'État a estimé que la France ne pouvait pas se payer le luxe d'une "année d'immobilisme préélectoral". L'année 2011 doit être une "année utile" pour les Français, a-t-il souligné. "Nous allons donc continuer à réformer parce que c'est la seule façon de préserver notre modèle et notre identité." Il a notamment expliqué que la France devait continuer à réduire ses dépenses et ses déficits publics, sous peine de voir son indépendance "gravement menacée". "La France tiendra donc ses engagements en équilibrant ses comptes. Je ne transigerai pas sur cet objectif", a ajouté Nicolas Sarkozy.
"Principes républicains"
Le président de la République a également affirmé que son action en 2011 serait conduite avec le souci de respecter "scrupuleusement nos principes républicains les plus chers" et a rappelé qu'il ne pouvait "exister de droit sans la contrepartie des devoirs". En 2011, "je ferai mon devoir en écoutant, en dialoguant, mais, lorsque le moment sera venu, en prenant les décisions qui s'imposent dans un esprit de vérité et de justice. Je le ferai en respectant scrupuleusement nos principes républicains les plus chers", a déclaré le président.
Enchaînant sur "la laïcité et le refus du communautarisme", il a affirmé que la loi portant interdiction de la burqa serait "appliquée dans l'esprit comme dans la lettre".
Soucieux du rappel "à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoirs", le chef de l'État a abordé les thèmes de l'école, de l'immigration, ou encore de "l'égalité des chances". "L'absentéisme (à l'école) est inacceptable, car il condamne à l'échec ceux qui s'y abandonnent", a-t-il fait valoir. "Le respect de la loi est intangible et on ne la bafoue pas. De même que le respect dû à la France par ceux que nous accueillons est une exigence", a ajouté Nicolas Sarkozy, avant d'estimer que "l'égalité des chances et la justice" devaient "conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible". Il a enfin évoqué "la liberté (...) qui doit aller de pair avec le respect que chacun doit aux autres".
Otages et soldats
En terminant ses voeux, le chef de l'État a affirmé que la France continuerait à se mobiliser jusqu'au jour de la libération" de tous ses otages à l'étranger. "J'ai une pensée particulière pour ceux qui sont dans la peine et le désarroi, spécialement nos otages pour qui nous continuerons à mobiliser toutes nos forces jusqu'au jour de leur libération", a affirmé Nicolas Sarkozy.
De la même façon, le chef de l'État a dit avoir "une pensée particulière" pour "nos soldats qui passent cette fin d'année loin de leur famille en risquant leur vie pour défendre nos valeurs et notre liberté". Huit Français sont actuellement détenus dans le monde, cinq au Sahel, deux en Afghanistan et un en Somalie. Parmi les soldats français déployés à l'étranger, quelque 3.750 le sont en Afghanistan, où 52 d'entre eux ont trouvé la mort.