dimanche 1 juillet 2012
Les premiers bugs du quinquennat d'Hollande
Le géant américain de la vente en ligne a choisi la Saône-et-Loire pour installer son troisième centre de distribution sur le territoire, annonçant ainsi la création de plusieurs centaines d'emplois dans cette région sinistrée. Mais à quel prix ? Entre autres, celui de consolider un peu plus ce prédateur qui déstabilise l'industrie du livre en France.
Hausse du Smic de 2% : le prix de la mondialisation, par Laurent Pinsolle - Blogueur associé
Michel Sapin, ministre du Travail, a annoncé, le 26 juin, une hausse du Smic de 2%. Le «coup de pouce» promis par François Hollande prendra effet dès le 1er juillet. Déception pour les syndicats, qui espéraient une revalorisation plus élevée, et pour Laurent Pinsolle, notre blogueur associé, qui déplore les ravages de la mondialisation.
Foutriquet 1er faisant le clown à l'Elysées |
Manifeste pour une vraie hausse du Smic, par Gérard Filoche
De même que la CGT et FO, Gérard Filoche considère que la hausse du Smic de 2% est insuffisante. Il explique pourquoi il est urgent d'augmenter les salaires pour permettre la relance.
Comment la gauche troque le social contre le néolibéralisme, par Laurent Pinsolle - Blogueur associé
La gauche n'est plus ce qu'elle était. C'est le constat fait par Laurent Pinsolle, notre blogueur associé, qui s'appuie sur des articles du Monde pour dénoncer les vices, selon lui, de «cette gauche avocate du néolibéralisme».
Exclusif : pourquoi Nicole Bricq a été mutée, par Hervé Nathan
Le changement de ministère de l'ex-sénatrice socialiste a été expliqué en catimini, par une histoire d'irrespect à l'égard du Premier ministre. En fait, l’ex-ministre de l’écologie a rendu service à Arnaud Montebourg en engageant un bras de fer avec la compagnie Shell dont le véritable enjeu est l’avenir de la raffinerie Petroplus en Normandie.
Il est où le changement ? Par SuperNo - Blogueur associé
Smic, finance, croissance, Europe... Pour notre blogueur associé SuperNo, la «gauche» au pouvoir ne changera... rien. Une seule issue pour éviter l'élection d'un Fillon ou d'un Copé en 2017, l'insurrection populaire.
Le monde irénique de Christiane Taubira, par Philippe Bilger - Blogueur associé
Le garde des Sceaux serait-elle trop prudente ? Après avoir lu l'interview de Christiane Taubira paru dans le Parisien vendredi, Philippe Bilger, notre blogueur associé, s'inquiète du sort qui sera réservé au monde judiciaire.
Ailleurs sur le Web
L'augmentation de 2% décidée par le gouvernement suscite la déception de Force Ouvrière, de la CGT, du Front de gauche et des représentants des petites entreprises.
Amazon : entre l’emploi et le fisc, Montebourg a choisi, par Rue89
Le ministre du Redressement productif salue l’installation d’Amazon en Bourgogne... même si le groupe échappe en grande partie à l’impôt en France.
Hausse du Smic : les salariés mitigés, les patrons horrifiés, par le Nouvel observateur
L'impact réel de l'augmentation du salaire minimum reste encore difficile à mesurer. Mais il ne fait pas l'unanimité dans le monde du travail.
Stéphane, Valérie et François, par le Monde
Ce devait être «simplement» le livre d'un photojournaliste qui a suivi l'ascension de François Hollande. Mais rien n'est simple avec Stéphane Ruet, et surtout pas la promotion de son livre François Hollande président.
Les Européens malades de la crise
L'Europe, en crise, souffre physiquement et psychiquement. En
Grèce, un employé de banque d'une quarantaine d'années s'est tué, jeudi
28 juin, en se jetant du haut de l'Acropole. Un acte qui rappelle celui
d'un septuagénaire, qui s'était tiré une balle dans la tête, en
avril, sur la place Syntagma, également à Athènes. Son suicide devant le
Parlement avait suscité l'émoi des Grecs
confrontés à une crise sans précédent. Mais ces passages à l'acte
dépassent le seul territoire hellène. La déprime des Européens se
généralise. FTVi dresse un état des lieux.
• Une tendance à la hausse
Peu
d'études prouvent une corrélation entre dépression économique et crise
psychologique des populations. Mais certains chiffres mettent en
évidence une relation entre ces deux données. Dans une enquête publiée
en juillet 2011 (synthèse en anglais), la revue scientifique et médicale britannique The Lancet s'est ainsi intéressée à l'évolution du taux de suicide dans dix pays de l'Union européenne, sur la période 2000-2009.
Le
résultat montre une hausse de 7% des suicides en 2008 pour six des plus
plus anciens membres de l'UE (Autriche, Finlande, Grèce, Irlande,
Pays-Bas et Royaume-Uni). Il révèle aussi que le taux de suicide est
plus haut dans des pays concernés par des problèmes économiques accrus.
Ainsi, la Grèce et l'Irlande pâtissent des chiffres les plus élevés :
17% et 13% respectivement. Sur cette infographie, on note que les taux
de suicide et de chômage augmentent de façon parallèle.
• La détresse grecque
Dans le quartier de Perama, à quelques kilomètres d'Athènes, les médecins voient défiler les patients déprimés. "Beaucoup nous confient vouloir se suicider", explique le docteur Aspasia Michalakis, qui s'efforce de les aider et d'activer les réseaux amicaux ou familiaux. Cette détresse est une réalité : les suicides augmentent en Grèce, comme le révèle ce reportage de France 2. Chez les hommes, le taux a ainsi bondi de 24% entre 2007 et 2009, selon les statistiques officielles.
• L'Italie déprime aussi
La Grèce n'est pas seule dans la tourmente. L'Italie connaît elle aussi une importante vague de suicides dus à la crise économique. Depuis le 1er janvier 2012, leur nombre s'élève à 23, selon le syndicat d'artisans et de petits entrepreneurs (CGIA). Depuis le début de la crise, ils auraient augmenté de moitié, assure le New York Times. Le quotidien cite 187 cas en 2010, contre 123 en 2005.
Les difficultés économiques frappent de plein fouet les petits entrepreneurs, les artisans ou les chômeurs (362 d'entre eux se sont suicidés en 2010). Ces derniers mois, de nombreux décès ont choqué la population. Pour enrayer la crise, psychologique cette fois, le gouvernement a donc mis en place, début juin, un réseau d'aide dans le pays.
• La santé, première victime de l'austérité
L'austérité a un prix : celui de la santé, dont le secteur subit d'importantes coupes budgétaires dans les pays de la zone euro. Le gouvernement espagnol prévoit ainsi d'économiser 7 milliards d'euros en faisant payer les médicaments aux retraités. Ils ne payaient rien jusque-là, rappelle L'Expansion, qui insiste sur le mécontentement provoqué par cette mesure.
Mais en Grèce, la situation économique de la population provoque un cercle vicieux dommageable aux pharmacies, aux hôpitaux et, en bout de chaîne, aux patients. Les officines attendent en effet que l'Etat leur remboursent plusieurs millions d'euros. Résultat : elles se voient dans l'incapacité de régler leurs fournisseurs. Les pharmaciens refusent donc désormais d'avancer les médicaments aux patients couverts et à ceux qui doivent les payer eux-mêmes. Le problème inquiète, et pour cause : "Certains [patients] ont été obligés d'interrompre leur chimio", affirme George Samati, vice-président de l'Association des Malades atteints du Cancer, au Nouvel Obs.com. De quoi dégrader un peu plus le bien-être des habitants.
"RTL Opinion" - Nicolas Beytout : l'Europe l'a... par rtl-fr
La redevance pourrait être étendue aux écrans d'ordinateurs
Aurélie Filippetti a annoncé samedi 30 juin que le gouvernement
examinerait en 2013 une possible extension de la redevance audiovisuelle
aux écrans d'ordinateur afin de sécuriser les moyens alloués à
l'audiovisuel public. Cette taxe ne s'appliquerait qu'aux foyers n'ayant
pas de télévision et ne viendrait pas s'ajouter à la redevance déjà
existante, a précisé sur RTL la nouvelle ministre de la Culture.
"Est-ce
qu'il faut étendre la redevance à des écrans (d'ordinateur) quand on
n'a pas de télévision ? C'est une question qui se pose, mais ça serait
une redevance évidemment par habitation, on ne paiera pas une redevance
(en plus) si on a un ordinateur et une télé", a-t-elle ajouté.
Une telle disposition avait déjà été votée par le Parlement en 2009,
avant d'être finalement rejetée avec l'adoption finale. L'auteur de
l'amendement, l'ancien député Jean Dionis du Séjour, avait évalué à 50
millions d'euros les rentrées fiscales supplémentaires que pouvait
engendrer l'adoption de son texte.
"Faut-il étendre la redevance aux écrans quand... par rtl-fr
Grâce à eux, les astéroïdes ne nous tomberont pas sur la Terre
Les astéroïdes, des débris laissés par la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d'années, représentent un potentiel scientifique et économique car ils contiennent les matériaux originaux du système solaire et pourrait aussi être riches en matières premières. La Nasa prévoit d'envoyer des astronautes sur un astéroïde au cours de la prochaine décennie. Il faudra environ cinq ans pour achever la construction et les tests de Sentinel pour qu'il soit prêt à être lancé en 2017 ou 2018. La lanceur de choix est le Falcon 9 de SpaceX qui a lancé avec succès le mois dernier la capsule Dragon vers l'ISS qui a été le premier vaisseau privé à s'amarrer l'avant-poste orbital avant d'effectuer un retour réussi sur Terre.
Un plan de lutte contre les délocalisations
Bercy veut renforcer la fiscalité sur les filiales étrangères de
sociétés françaises. Peu importe de perdre de gros contribuables,
l’essentiel est de punir.
C’était une promesse du candidat Hollande. C’était même la promesse
de tous les candidats : lutter contre les délocalisations. Il y a à cela
deux méthodes : l’une consiste à libérer les entreprises françaises de
leurs chaînes fiscales, sociales, réglementaires, c’est celle que
personne n’envisage sérieusement ; l’autre est de traquer et de punir.
L’avantage pour les Français est de bénéficier des conditions sociales (salaire et droit du travail) et fiscales moins rigoureuses que celles qu’elles subissent en France. Pour la fiscalité, le gouvernement va mettre un terme à ces montages. Désormais les profits, dividendes et transactions réalisés à l’étranger seront soumis à la loi fiscale française. Voilà qui remet sérieusement en cause la stratégie des groupes français consistant à expatrier une bonne partie de leur production en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Brésil, en Inde, etc.
Quelle sera la réaction des entreprises françaises ? On dit le groupe PSA particulièrement concerné par la question ; de quelle défense dispose-t-il ? Ce qui est à craindre c’est l’effondrement de ces sociétés, alors que les Allemands, Japonais, Chinois et autres ne se privent pas de jouer sur le « dumping fiscal ».
La classe politique ne comprend pas que pour sauver quelques milliers d’emplois en France il faut accepter de créer quelques emplois à l’étranger. Un travailleur roumain chez Dacia ne prend pas la place d’un travailleur français chez Renault, il garantit la survie de Renault en France.
Mais à Bercy comme à Matignon, peu importe de perdre de gros contribuables, l’essentiel est de punir.
Merkel : défaite, ou victoire tactique ?
Ça ne va pas prendre longtemps avant que les marchés ne se
rendent compte qu'il ne va pas y avoir de versements sérieux d'argent
aux banques espagnoles avant l'année prochaine, et encore, sous les
conditions les plus strictes.
Il n'y a pas 24 heures que j'ai écrit ma première réponse
au Conseil Européen, pour me retrouver immédiatement fermement
contredit par le torrent des médias. Mais maintenant, nous avons un
commentateur dans le Spiegel qui revient sur ses réflexions.
Il s'agit de Christian Rickens, chef du département économie au
Spiegel Online, qui a passé en revue les idées reçues, et décidé que la
"défaite" de Merkel n'en est pas du tout une. C'est bien, décide-t-il,
une "victoire tactique".
Permettre les prêts directement aux banques Espagnoles, affirme-t-il,
est une concession raisonnable, puisque ça n'a vraiment aucun sens de
prêter de l'argent bon marché à l'Espagne pour sauver ses banques, alors
que ça ne ferait qu'augmenter la dette souveraine du pays, et ferait
monter les taux d'intérêts que devrait payer Madrid pour émettre de la
nouvelle dette.
Mais il relève également ce qui n'était évident que pour ceux qui
avaient réellement lu la déclaration, "que l'aide commencera seulement à
couler en direction des banques quand un mécanisme de supervision
bancaire européen effectif, sous les auspices de la BCE, aura été mis en
place". Et, écrit Rickens, "ça va prendre du temps".
Avec une évidente compréhension de la politique, Rickens observe
ensuite que Monti et Rajoy sont les alliés de Merkel pour sécuriser les
réformes, à tel point qu'ils font face à une forte résistance à la
maison. En Italie, cependant, les élections sont prévues pour le
printemps prochain. De ce fait, il était vital que Merkel laisse Monti
porter un coup ou deux.
De ce fait, la "victoire" de Monti était du théâtre pour les masses,
et comme les sots ignorants et crédules qu'ils sont, les journaleux sont
tombés dans le panneau, ayant avalé l’hameçon, la ligne et le bouchon. Le parallèle avec le football était l’appât, et ils ont mordu sans que le moindre neurone ne s'allume en eux.
Graduellement, certains commentateurs commencent à réaliser
qu'ils se sont fait avoir. Ça ne va pas prendre longtemps avant que les
marchés ne se rendent compte qu'il ne va pas y avoir de versements
sérieux d'argent aux banques espagnoles avant l'année prochaine, et
encore, sous les conditions les plus strictes.
D'autres vont alors réaliser, comme c'est déjà le cas de certains,
que les fondamentaux n'ont pas le moins du monde changé, et que les
"collègues" ont vendu le passe-partout, en esquivant le fait de pousser
des mesures qui auraient exigé un changement des traités.
Ensuite, les marchés vont se réveiller, et nous serons de retour dans
la spirale de la mort dont Herman Van Rompuy dit essayer de sortir,
sans rien faire de réel pour améliorer la situation.
Au moins, cependant, Merkel peut dormir heureuse sur ses deux oreilles. Elle a son pacte fiscal ratifié
au Bundestag, et son MES, par une majorité massive. Sur 604 votants,
493 ont voté pour le MES, 106 contre, et 5 se sont abstenus. À peu
d'exceptions près, les partis de sa coalition, CDU/CSU - FDP, et
l'opposition SPD - Verts, ont tous voté pour le pacte. Die Linke
(équivalent, et inspiration, du FdG en France, NdT) a voté contre.
Avec malice, certains dans l'opposition avaient, plus tôt, appelé à un délai supplémentaire, et les chiffes molles de médias avaient gobé leur propre propagande et cru que Merkel avait vraiment des problèmes.
Avec des Unes comme celle-ci,
cependant, les leçons qui nous parviennent avec une clarté absolue,
sont que les seuls gens à qui nous avons à faire encore moins confiance
qu'aux politiciens sont les journalistes, qui nous relatent leurs faits
et gestes. Cette semaine, il ont coulé encore plus bas.