vendredi 17 octobre 2014
Requiem pour une armée défaite
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a annoncé mercredi une série de « restructurations » dans l’armée pour 2015, dans le cadre de la loi de programmation militaire (PLM) 2014-2019. 7 500 postes vont être sacrifiés sur l’autel de l’économie budgétaire dans les dépenses publiques. L’opération « enfumage et mensonge » continue.
Un article d’opex360.com paru mardi démontre que les pays d’Europe ont beau diminuer leur budget militaire afin de faire baisser les dépenses publiques, le résultat est le contraire de celui escompté. La preuve en images : le ministère va débourser 119,5 millions d’euros rien que pour accompagner le personnel militaire et 85,1 millions pour les civils. L’une des mesures principales, qui est la fermeture du 1er Régiment d’Artillerie de Marine (RAMA) et de l’état-major de la 1re Brigade mécanisée, basés à Châlons-en-Champagne (ville UMP), implique la perte de 1 000 emplois directs et 700 indirects. Quand on entend que le programme du PS est basé sur la lutte contre le chômage, il y a de quoi rire… ou pleurer.
L’autre nouvelle importante est la fin des activités médicales à l’hôpital du Val-de-Grâce, qui accueillera à partir de 2017 un pôle recherche et formation. C’est intolérable : où va-t-on soigner Bouteflika ? Pour le reste des mesures, toutes les armées sont touchées : deux régiments restructurés, des escadrons supprimés, cinq bâtiments de la Marine désarmés, deux bases navales fermées, des forces aériennes transférées, etc.
« On atteint le seuil critique »
Notre armée compte moins de 250 000 hommes, un seuil historiquement bas. Son budget a été divisé par deux en 30 ans. « On atteint le seuil critique », a déclaré le Gal Pinard Legry. Il avoue même que cette restructuration fait perdre des domaines de compétences : il existe des manques de capacité, ce qui est grave pour une armée qui se veut opérationnelle. Le matériel est déjà bien dépassé. Avec un tel processus, nous n’aurons plus d’armée dans dix ans, ce qui signifie une incapacité à agir seul et donc une perte d’indépendance de notre pays. Nos gouvernements ont finalement sous-traité notre défense à l’OTAN, dans un large programme de vente de notre souveraineté.
Louis Pasquerel
Le climat sur les marchés "ne reflète pas la situation de l'économie grecque" (ministre des Finances)
Le climat sur les marchés ces trois derniers jours, qui a provoqué la baisse des bourses européennes et la dégringolade de celle d'Athènes, "ne reflète ni la situation ni les perspectives de l'économie grecque", a affirmé jeudi le ministre grec des Finances, Guikas Hardouvelis.
"Souvent les réactions des marchés sont nerveuses et exagérées", a estimé le ministre grec lors d'un débat au Parlement, après un repli de plus de dix points en deux jours de la Bourse d'Athènes depuis mercredi et l'envolée à près de 9% du taux de rendement des obligations souveraines grecques à dix ans.
Le ministre a réaffirmé que la Grèce allait respecter ses engagements auprès de ses créanciers UE, BCE et FMI "pour achever d'une manière normale le plan de redressement de son économie" et qu'"une solution viable sera trouvée sur sa dette publique en coopération avec ses partenaires".
Ces déclarations interviennent sur fond de fortes tensions sur les places boursières européennes dues à la conjoncture médiocre en Europe et dans un moment de forte méfiance des marchés vis-à-vis l'économie de la Grèce, rappelant le pic de la crise grecque en 2012.
"L'avenir n'est pas facile mais ne rappellera pas la période douloureuse qu'on avait vécue ces dernières années", a souligné Guikas Hardouvelis en tentant de calmer les inquiétudes des marchés qui ont réagi, selon certains analystes, à l'éventualité d'Athènes de quitter plus tôt le programme du FMI, qui arrive à échéance en 2016.
"La Grèce est un champion, selon l'Organisme de coopération et de développement économique (OCDE), concernant les réalisations des réformes et se trouve sur la voie de la reprise", a-t-il rappelé.
Il a assuré que la Grèce pourrait "réussir à sortir de la crise plus tôt qu'attendu si elle fait preuve de sang froid et d'un consensus politique".
Encouragé par une certaine amélioration de ses finances et la perspective de renouer avec la croissance dès 2014 après une récession de six ans, la Grèce avait laissé entendre ces derniers mois qu'elle pourrait s'affranchir plus tôt que prévu du plan du FMI, après l'achèvement du plan européen qui arrive à terme fin 2014.
La France serait si forte…
La France serait si forte…
Sale temps pour les optimistes en France actuellement. La rotondité de notre président ne permet plus, à elle seule, d’envisager l’avenir sous un jour meilleur et le nombre de défaitistes voire de pessimistes prosélytes ne cesse d’augmenter. On va tous mourir, déjà, ça, c’est sûr, et ce pays est foutu, et ça, c’est bien connu.
D’ailleurs, il n’y a pas besoin de fouiller bien loin pour trouver des preuves indiscutables de ce pessimisme. C’est mêmestatistiquement prouvé : la France est le pays le plus pessimiste du monde, celui qui a la vision la plus sombre du futur, celui qui fait plus facilement la tête et qui ronchonne toujours plus que les autres. Et qui pleut sur son président, aussi. Pour 86% des Français, les enfants qui grandissent maintenant seront moins bien lotis que leurs parents.
Bon. En fait, l’étude, menée par le Pew Research Center, montre surtout une forte corrélation entre l’optimisme et le taux de croissance du pays, ce qui n’est pas absurde : plus une population peut mesurer la croissance d’un pays, voir que ses entreprises embauchent, que les gens sortent de la misère et augmentent leur pouvoir d’achat, plus ils ont tendance à considérer que leur progéniture sera mieux lotie dans le futur. Rien de bien extraordinaire à ceci, ce qui est d’ailleurs confirmé par l’optimisme presqu’insolent de certains pays émergents, dont, pourtant, le taux de pauvreté est important.
Mais voilà, l’humain est ainsi fait qu’on est plus facilement optimiste lorsqu’on est pauvre et que la situation s’améliore, que lorsqu’on est riche et qu’elle se détériore, ce qui, par définition, revient à une quasi-tautologie. Et concernant les Français, difficile de ne pas leur donner raison lorsqu’on constate qu’en plus de leur penchant naturel à pousser la ronchonnade assez facilement, un nombre croissant d’éléments vient renforcer leurs raisons de s’apitoyer sur leur sort.
Pour des raisons évidente de place et éviter une nouvelle vague de suicide parmi mes lecteurs, je passerai rapidement sur la tendance actuelle des impôts et autres vexations fiscales à augmenter, qui ne s’est pas démentie depuis les 8 ou 10 dernières années. C’est une véritable averse, n’y revenons plus.
À ceci s’ajoutent donc des perspectives économiques sombres, avec une croissance maintenant solide … du nombre des faillites d’entreprises. Et dans ces entreprises, ce sont surtout les micro-entreprises (avec près de 9 cas sur 10) qui calanchent, c’est-à-dire pour la plupart des cas les tentatives de monter des sociétés de la part d’individus qui ont peu de solutions alternatives à explorer, hormis le chômage. C’est d’ailleurs confirmé par la baisse continue de l’emploi à domicile, qui montre autant une réduction de la demande d’emploi que de l’offre côté employeurs, et un accroissement difficilement quantifiable mais inévitable du travail au noir. On comprend que, sur la masse, ces échecs et ces faillites nourrissent, Français par Français, le ressentiment et ce fameux pessimisme qui nous met en si bonne place dans les classements mondiaux des défaitistes.
Pourtant… Pourtant, si les bonnes raisons de froncer les sourcils et de s’assombrir l’esprit au niveau du vécu s’accumulent, il y a une excellente raison de considérer que la situation, aussi catastrophique soit-elle, recèle en elle-même quelques brillants espoirs.
On pourrait par exemple partir de ce récent article de Capital, mais il en existe d’autres, du même acabit, pointant tous dans la même direction : il existe en France un réservoir peu soupçonné d’entreprises innovantes, qui fonctionnent suffisamment bien pour à la fois grossir, faire des bénéfices et disposer de perspectives d’avenir encourageantes. Et il y a mieux : ces entreprises exportent, essaiment, font des filiales et se développent à l’étranger.
Bien évidemment, les pessimistes me feront remarquer, à raison, que toutes ces entreprises, aussi vaillantes soient-elles, ne peuvent pas, très clairement, absorber les 5 millions de chômeurs et assimilés en France. Pire : leur nombre et leur développement, aussi bon soient-ils, n’arrivent pas à entamer la tendance globale de l’économie française qui détruit actuellement beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en crée.
Certes.
Cependant, ces entreprises fructueuses montrent une chose particulièrement saillante, justement par le contraste avec la myriade qui se plantent tous les jours : elles ont réussi malgré le contexte français. Ces entreprises, peu connues, de tailles modestes, exportent, grossissent, font des bénéfices en dépit de l’action de l’État, malgré les obstacles administratifs jetés dans leurs roues de façon incessante, elles embauchent nonobstant le pilonnage permanent des députés avec leurs lois idiotes, des politiciens avec leurs saillies consternantes, des administrations avec leurs méthodes ubuesques.
Eh oui : malgré la guerre ouverte, permanente et globale de l’État, des administrations et d’une partie des Français contre les entreprises, certaines parviennent à s’en sortir très bien.
Oh, bien sûr, certaines doivent évidemment leur succès à la connivence avec l’État, les politiciens et les bonnes personnes bien placées. C’est certain. Mais statistiquement, cela ne peut pas constituer la totalité de ces succès. Aussi incroyable que cela puisse paraître, une partie non négligeable de ces entreprises arrive donc à se développer dans le pire des terreaux des pays développés, au milieu à la fois d’une administration délirante, d’une paperasserie, d’une bureaucratie devenues folles et d’un pessimisme en béton armé.
En réalité, ces entreprises qui réussissent dans un contexte aussi défavorable sont des pierres précieuses perdues dans un gros, un immense tas de fumier administratif putride. Sur n’importe quel autre marché, dans n’importe quel autre pays développé, ces entreprises, libérées des entraves invraisemblables qui leur sont dressées tous les jours, formeraient le fer de lance d’une industrie qui serait reconnue du monde entier.
Imaginez un instant ces mêmes entreprises, ces mêmes patrons, ces mêmes salariés dans un environnement sain, débarrassé des politiciens imbéciles, collectivistes ou seulement ignares en économie, dégarni des administrations folles et des lois étouffantes. Imaginez la France, exactement celle que vous connaissez actuellement, mais sans ces boulets navrants que nous nous sommes tous mis en laissant le pouvoir à ces fous communistes, ces intégristes de la redistribution, ces abrutis de la dépense publique, ces fanatiques du déséquilibre budgétaire, ces extrémistes de l’étatisme tout azimut et leur cortège minable d’économistes hydrocéphales.
Imaginez ce que serait le pays si, pour créer une entreprise, une simple inscription sur une boîte à lettre suffisait, si pour acheter et pour vendre, de simples contrats entre adultes étaient nécessaires. Imaginez ce pays sans les myriades de lois qui prétendent sécuriser les salariés mais condamnent les créateurs d’emplois à se limiter aux petites structures pour éviter les douzaines de contraintes sociales afférentes à une taille supérieure. Imaginez ce pays sans son principe de précaution débilitant, sans l’idée même qu’un salarié ne peut être qu’exploité par son patron, que si on ne l’oblige pas à prendre une assurance maladie, il ira jouer son salaire aux courses hippiques. Imaginez ce que deviendrait ce pays si, sur un coup de tête, on revenait sur 40 ans d’accumulation de lois illisibles, et qu’on reprenait les codes d’alors où, malgré leur minceur, les gens ne mourraient pas dans la rue, trouvaient un emploi dont les feuilles de salaires, lisibles, tenaient sur une demi-page, et où, pourtant, les gens étaient encore optimistes…
Qui peut affirmer que le pays s’en porterait plus mal ? Qui peut affirmer que tout irait de mal en pis ?
Mais surtout, qui peut affirmer, lorsqu’il entend les discours des politiciens actuels, que le souhait de ces hommes et de ces femmes n’est pas, justement, de préserver à tout prix un modèle français qui a conduit précisément à l’état dans lequel nous nous trouvons ? Quel politicien actuel, audible et crédible, peut prétendre sauver le pays, lui redonner le lustre qui fut jadis le sien, si, dans le même temps, il entend préserver ce qui fait de lui cet immense échec collectif, en croyant, en plus, pouvoir le rendre viable ?
Le pessimiste verra bien ces encombrants politiciens. Quant à l’optimiste, il rappellera qu’on doit pouvoir s’en passer.
Rouge bonnet et bonnet rose…
Rouge bonnet et bonnet rose…
Lors de la “manif pour tous”, le ras-le-bol fiscal ne l’a pas emporté sur les revendications éthiques. Heureusement pour la paix publique…
Comme un rendez-vous devenu presque routinier, les défenseurs de la famille se sont à nouveau mis en route dimanche dernier. Rien ne manquait pour irriter des médias qui depuis des mois refusent de voir et de comprendre ce qui est en train de se passer dans les profondeurs du pays. Tous les symboles, maintenant bien connus, étaient là ; jeunes couples avec poussettes, ballons bleus et roses, grands-parents équipés de bonnes chaussures, slogans rigolos, lazzis mordants, cols romains, foulards discrets, sweat-shirts subversifs et bien sûr, car sans eux la “manif pour tous” ne serait pas ce qu’elle est, une sous-évaluation systématique de la mobilisation…
Le tout s’est déroulé dans une atmosphère particulièrement bon enfant, car désormais les manifestants sont de vieux habitués, on se parle, on se congratule, on se reconnaît même parfois d’une manif l’autre. Il faut dire que c’était la huitième en deux ans. Du jamaisvu pour un mouvement “social” dans l’histoire récente de notre pays.
Quelques jours plus tôt, ce sont pourtant des événements beaucoup plus violents qui ont troublé “l’ordre public”. On ne compte pas moins de trois perceptions incendiées en une seule semaine et pas uniquement en Bretagne, bien connue, depuis le règne de Louis XIV, pour ses flambées de colère fiscale. Certains “meneurs” arrêtés par les forces de l’ordre seraient liés au mouvement des “bonnets rouges” qui ont pendant des mois joué à saute-mouton avec les fameux portiques de l’écotaxe, mais d’autres n’avaient jamais participé à cette grande jacquerie autoroutière. La fronde s’étend — c’est bien une fronde dont il s’agit — et elle devient très préoccupante car lorsque des bâtiments publics brûlent, c’est l’autorité de l’État qui menace de partir en fumée.
Fort heureusement pour le gouvernement et pour la paix publique, les revendications fiscales des familles, pourtant présentes sur les pancartes, ne l’ont pas emporté dimanche sur les revendications éthiques. Elles auraient pu, car le moins que l’on puisse dire est que les familles n’ont pas été épargnées ces derniers temps par les réformes fiscales. Toutefois, si la France tranquille a battu une nouvelle fois le pavé, ce n’était pas pour réclamer des baisses d’impôts mais bien pour dire son attachement aux droits de l’enfant et son refus horrifié devant sa commercialisation. Preuve s’il en était besoin que le libertarisme est bien le sémillant cheval de Troie du libéralisme.
Il faut, je crois, se féliciter de cette retenue des manifestants de dimanche, car si demain le cortège des bonnets roses venait à croiser puis à rejoindre celui des bonnets rouges, cela pourrait donner lieu à une de ces déflagrations qui secouent la France une à deux fois par siècle et dont je n’ose même pas imaginer les conséquences
Avance à l’allumage
Avance à l’allumage
Sommes-nous bien en octobre 2014 ? C’est qu’avec le retour de Nicolas Sarkozy et son interview au Figaro Magazine, Alain Juppé sur France 2, François Fillon qui veut sauver la France, Xavier Bertrand qui fait entendre sa petite musique dans Valeurs actuelles du 2 octobre, on jurerait que la campagne pour 2017 est déjà lancée. Du jamais-vu !
Bien sûr, l’impopularité abyssale du président n’y est pas pour rien. Mais c’est bien Nicolas Sarkozy qui génère cette électricité de haut voltage. L’enjeu du moment est la présidence de l’UMP. L’ex-président va affronter Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Si son succès ne fait aucun doute, il a déjà dû concéder qu’une primaire ouverte serait organisée en 2016. Du coup, ses concurrents sont dans les starting-blocks. Seul élément positif : on commence à parler du fond. Ne surtout pas, à l’instar des socialistes, arriver au pouvoir sans y avoir réfléchi.
On perçoit déjà les nuances entre les candidats. François Fillon, qui a entrepris un travail de réflexion depuis deux ans, est le plus audacieux sur une ligne libérale. Cela surprend ceux qui ont oublié que ce proche de Philippe Séguin était un disciple d’Édouard Balladur. Mais, hélas pour lui, il ne décolle pas vraiment dans l’opinion. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé optent pour une ligne plus prudente, mais il n’y a pas entre ces trois-là de divergence irréductible comme entre le gouvernement et les frondeurs du PS.
À en croire les sondages, le match va se jouer entre Sarkozy et Juppé, qui a impressionné tout le monde, sur France 2, par son calme, sa détermination, son refus de la castagne. « Nicolas Sarkozy n’est pas mon adversaire. » Il promet d’apaiser, de rassembler, de réformer. On a découvert un homme pas aussi glacial que Bernadette Chirac le croit. Qui sera en lice au final ? La primaire va se jouer sur un profil, un caractère, un leadership.
Sarkozy est revenu. « Le meilleur facteur de cohésion de la gauche », selon les socialistes. Ce n’est pas lui, tout de même, qui peut empêcher les frondeurs de fronder. « On va débattre projet contre projet », sous-entendu : à notre avantage, dit Manuel Valls. Illustration : le gaz de schiste. “On ne peut s’en passer”, plaide Nicolas Sarkozy. « Tant que je serai ministre de l’Écologie, il n’y [en] aura pas », rétorque Ségolène Royal. Sarkozy veut remplacer le contrat à vie des fonctionnaires contre un contrat de cinq ans renouvelable. Les Français y seraient favorables à 66 %. François Rebsamen dénonce le « démantèlement de la fonction publique »… Oui, il y a bien accélération du débat droite-gauche.
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