TOUT EST DIT

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samedi 18 septembre 2010

La Caisse des Dépôts va verser la moitié de son résultat à l'Etat

Ce n'est plus un tiers mais la moitié des bénéfices de la Caisse des Dépôts qui alimentera désormais le budget de l'Etat. Celui-ci percevra ainsi 330 millions d'euros supplémentaires en 2010.
Après des mois de négociations sur la remise à plat des relations financières de la Caisse des dépôts avec l'Etat, la nouvelle règle de partage des bénéfices est enfin arrêtée. Si la Commission de surveillance de l'institution financière donne son feu vert mercredi prochain, c'est la moitié de ses profits, et non plus seulement un tiers, qui ira alimenter le budget de l'Etat. Cette hausse sensible de la contribution volontaire de la Caisse des dépôts doit permettre d'intégrer les plus-values exceptionnelles qu'elle réalise. Jusqu'ici ces plus-values étaient exclues de la base de calcul du dividende de l'institution publique. Chaque nouveau gain faisait donc l'objet de débats sans fin entre la vieille dame de la rue de Lille et l'Etat qui souhaitaient chacun en obtenir une part significative. La nouvelle règle de calcul devrait éviter cet écueil.

Elle compte en contrepartie un filet de sécurité pour la Caisse des dépôts : son dividende ne pourra pas dépasser 75 % de son résultat social. En d'autres termes, quelles que soient les performances des filiales de l'institution financière, l'Etat ne pourra en bénéficier qu'à condition qu'il ne fragilise pas la solidité financière de l'établissement public lui-même. Dans la même logique, si la Caisse des dépôts étaient amenée, comme en 2008, à enregistrer des pertes, elle n'aurait pas à verser de dividende plancher correspondant au produit de la rente des notaires, dont elle a le monopole.

L'Etat comme la Caisse des dépôts affichent leur satisfaction. Pour le premier, ce nouveau mode de calcul se révèle fort opportun à l'heure où Bercy a le plus grand mal à trouver assez de ressources financières pour équilibrer le budget français. Michel Bouvard, député de la Savoie (UMP) et président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts, s'étant engagé auprès de la ministre de l'Economie Christine Lagarde à appliquer la nouvelle règle dès cette année, l'institution devrait apporter aux caisses de l'Etat 330 millions d'euros, qui viendront s'ajouter aux 660 millions d'euros déjà versés au titre des résultats 2009. Le montant total du dividende (990 millions d'euros) acquitté en 2010 correspondra ainsi exactement à la moitié des bénéfices enregistrés l'an passé par la Caisse des dépôts.

Cette dernière reconnaît que la facture immédiate est lourde mais c'est selon elle un moindre mal. En effet, jusqu'en 2009, l'écart était minime entre son résultat social et son résultat consolidé -416 millions d'euros -, ce qui explique que le dividende plafond ne s'est pas appliqué. Mais cet écart promet d'augmenter sensiblement dans les prochaines années du fait du poids croissant des filiales. A titre d'exemple, les dividendes du Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui apparaissaient dans le résultat social en 2009, seront transférés pour des raisons comptables dans le résultat de la filiale elle-même en 2010.

Le nouveau mode de calcul garantira-t-il pour autant suffisamment de surface financière à la Caisse des dépôts pour remplir ses missions d'intérêt général ? Elles bénéficiaient jusqu'ici d'un tiers des bénéfices de l'institution financière. Cette proportion ne devrait plus atteindre que 25 %, voire moins, en fonction des nouvelles exigences en fonds propres. C'est désormais à la Commission de surveillance de forger sa conviction et de voter mercredi.
NINON RENAUD

Une conférence européenne sur les Roms le mois prochain à Bucarest

L'Union Européenne organisera une conférence à Bucarest en octobre pour parler des programmes d'aide aux Roms, au centre d'une vive controverse notamment entre Paris et Bruxelles, a annoncé le commissaire européen aux Affaires sociales Laszlo Andor, dans une interview à paraître lundi.
Les participants à la conférence discuteront des moyens "pour mieux mettre en oeuvre les programmes d'aide en faveur des Roms", précise le commissaire hongrois à l'hebdomadaire autrichien Profil. Aucune date précise n'a été donnée pour la tenue de cette réunion.

Dans son interview, le commissaire Andor met également en cause la politique française de renvoi des Roms, estimant qu'"il y a évidemment des gens qui tentent de renforcer leur popularité aux dépens d'un groupe particulièrement vulnérable. Mais il ne peut y avoir de place pour le racisme et la xénophobie en Europe", dit-il.

Il déplore également le fait que d'autres pays, dont la Roumanie et la Bulgarie, ne mettent pas suffisamment en oeuvre les programmes d'aide existants. Le sommet des dirigeants de l'UE a tourné jeudi à l'affrontement avec de franches explications sur les Roms entre le président français Nicolas Sarkozy, qui maintient malgré les critiques sa politique controversée de renvois, et la Commission européenne. Cette communauté compte une dizaine de millions de personnes en Europe.

COMME QUOI LE SUPPOSÉ POPULISME DE SARKOZY PROVOQUE DES PRISES DE CONSCIENCES EN EUROPE.

Pour 71 % des Français, l'image de la France se dégrade

Plus des deux tiers des Français (71 %) jugent que l'image de leur pays à l'étranger s'est dégradée au cours des dernières semaines, et seuls 2 % estimant le contraire, selon un sondage Ifop à paraître dans Sud Ouest Dimanche.

Les personnes interrogées devaient répondre à la question suivante: "Au cours des dernières semaines, diriez-vous que l'image de la France à l'étranger s'est améliorée, s'est dégradée ou n'a pas changé ?" Si 27 % jugent que l'image de leur pays "n'a pas changé", seuls 2% des répondants estiment que la représentation de la France à l'extérieur s'est améliorée, note l'Ifop.
Le sentiment général de dégradation "se vérifie pleinement auprès de l'ensemble des catégories de population interrogées", analyse l'institut, qui souligne qu'il est toutefois "sensiblement plus intense auprès des sympathisants de gauche (78 %) que parmi ceux de la droite (61 %)".

"Les ouvriers apparaissent plus nuancés dans leurs réponses (67 % perçoivent une dégradation) alors que la plupart des cadres (85 %) et des professions intermédiaires (77 %) estiment que l'image de la France s'est dégradée". Pour l'Ifop, ce résultat "s'inscrit à la suite des évènements qui ont émaillé l'été et la rentrée", comme les déboires de l'équipe de France de football pendant la Coupe du monde ou les épisodes sécuritaires et sociaux de l'été.

Plus récemment, la politique de démantèlement des camps de Roms sur le territoire français "a, sans doute, contribué à accentuer le sentiment de dégradation de l'image du pays", poursuit l'Ifop.

Globalement, l'institut de sondage estime que la mise en cause de la politique socio-économique du gouvernement, notamment la réforme des retraites, "pourraient participer également, aux yeux des Français, d'une dégradation
" de
l'image d'un pays perçu comme "contestataire et difficile à réformer".


PLUS QUE L'EXPULSION DES ROMS, C'EST L'IMPRESSION DE FAINÉANTISE QUE DÉGAGE SON PEUPLE QUI DÉGRADE L'IMAGE DE LA FRANCE

La vie s'allonge, on ne vas pas pleurer!

La vie s’allonge et nous ne savons pas nous en réjouir. En un siècle, nous avons gagné vingt-cinq ans d’espérance de vie. Onze ans depuis 1945. Cinq ans depuis 1981. Trois heures par jour actuellement. C’est d’ailleurs pour cela que nous serons bientôt neuf milliards : nous sommes contemporains plus longtemps.


Si vous avez la chance d’avoir du travail pendant 42 ans, 35 heures par semaine, vous travaillerez en tout 63.000 heures dans votre vie. Mettons 70.000, avec les heures sup et autres compléments. La vie en France dure en moyenne 700.000 heures. Le travail égale donc moins de 10% de la vie en 2010. En 1900, on travaillait 40 % de sa durée de vie. Là est la grande révolution sociale du dernier siècle.

Nous avons bâti une société de vie longue et de travail court, encadré par un droit social considérable. Immense libération. Relisez Zola ou Marx. Nos enfants vivront 100.000 heures de plus que nous. Combien d’heures devront-ils travailler?

Pourquoi, dans ce contexte, de tels conflits, de telles angoisses? Parce que nous n’avons pas su sacraliser un modèle social européen où la durée du travail est d’environ 10% de l’existence. Ce modèle a été construit par 150 ans de luttes et de négociations. Avec des dates symboliques, comme la retraite à 60 ans. Certes, un jour, la retraite à 60 ans fera sourire. Mais pourquoi mener des batailles idéologiques qui fragmentent la société?

Nous avons besoin de sortir d’une gestion comptable de nos vies pour y retrouver du sens. Et de la justice, de la solidarité en particulier avec les ouvriers dont la vie doit cesser d’être plus courte - et avec les femmes qui sont les grandes perdantes des réformes en cours. L’incapacité de ce pays, et de ce pouvoir en particulier, à organiser de grandes négociations est stupéfiante. Pourtant, on avait bien commencé avec le Grenelle de l’environnement. Permettez-moi de conclure en rappelant que nous passons chacun 100.000 heures devant la télé. Il y a peut-être là un peu de temps à gagner?

Merkel-Sarkozy : un « malentendu »

ANGELA MERKEL a apporté un démenti cinglant à Nicolas Sarkozy qui lui a prêté des propos sur les Roms insupportables au regard de l’Histoire allemande. « Dès que l’on est soupçonné de xénophobie en Allemagne, on pénètre sur un terrain extrêmement dangereux », celui des analogies avec le Troisième Reich, commentait Claire Demesmay, de la Société allemande de politique étrangère. « Les Allemands sont obligés de réagir, Angela Merkel était obligée de clarifier ».

Jeudi à Bruxelles, où se déroulait un sommet européen, Nicolas Sarkozy a affirmé que la chancelière allemande lui avait confié avoir elle aussi l’intention de procéder prochainement à « des évacuations de camps ». Il s’était prévalu du « soutien complet, total et entier une fois encore d’Angela Merkel sur cette question comme sur tellement d’autres ».

Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a réfuté jeudi soir toute discussion sur « de prétendus camps de Roms en Allemagne ». Et « en aucun cas » il n’a été question d’une évacuation. Hier, il a martelé devant la presse que « la question des Roms en Allemagne n’avait pas été un sujet de conversation ».

« Sur ces sujets la réaction de l’Allemagne est toujours allergique », commentait le politologue Gero Neugebauer. « Tout ce qui peut évoquer une comparaison avec les camps de concentration nazis pour les Roms crée des difficultés ».
Les critiques les plus vives à Viviane Reding

La chancelière comme son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle ont d’ailleurs réservé leurs critiques les plus vives à la commissaire européenne Viviane Reding, qui a tenu des propos « inacceptables » en comparant les renvois de Roms de France aux déportations de la Seconde Guerre mondiale.

Le nouveau clash franco-allemand, alimenté par les personnalités très différentes de Merkel et Sarkozy, ne remet toutefois pas en cause le rôle moteur de Paris et de Berlin dans l’Union européenne. « La France comme l’Allemagne doivent s’accorder pour être le moteur de l’Europe », affirmait Gero Neugebauer. Pendant la bagarre, la coopération continue. Mardi, la France et l’Allemagne ont adopté une position commune sur la PAC qui doit servir de base aux discussions européennes.

Les ministres allemands ont mis en avant cette coopération. « Au-delà de toutes les différences d’appréciation, de l’excitation et des malentendus, l’entente franco-allemande est parfaite », a assuré Guido Westerwelle.

L'HYPOCRISIE EST ENCORE TRÈS VIVACE OUTRE-RHIN.

Licencier Fillon ? Le pour et le contre

Nicolas Sarkozy doit-il prolonger le contrat de François Fillon à Matignon, ou le licencier ? Passage en revue des avantages et inconvénients des deux options offertes au Président:
Les avantages à le licencier

Licencier François Fillon,

c'est supprimer une aberration dans la logique de la Ve République : un Premier ministre plus populaire que le Président. C'est éviter qu'il acquière trop d'autorité en étant celui qui demeure à la tête d'un gouvernement où tout changerait. D'autant que le reconduire maintenant, c'est pratiquement se condamner à le garder jusqu'en 2012. Le licencier, c'est aussi pouvoir apporter du sang neuf, après plus de trois années très lourdes. C'est ouvrir à un changement de politique, comme l'avait fait en 1984 François Mitterrand, remplaçant Pierre Mauroy par Laurent Fabius afin de mieux préparer les législatives.
Les avantages à le garder

A l'inverse, garder François Fillon, c'est récompenser une gestion plutôt réussie, sans grands couacs, du moins de son fait. Et saluer une fidélité plutôt disciplinée, parfois agacée mais sans réels éclats publics, tournée vers la mise en œuvre un programme qu'il avait lui-même élaboré avec Nicolas Sarkozy.

Le garder, c'est aussi maintenir sous contrôle un homme populaire, ne pas lui laisser la liberté d'incarner une alternative rassurante, comme avait pu le faire Georges Pompidou face au Général de Gaulle, après avoir été renvoyé de Matignon en 1968.

Le garder, enfin, c'est suivre la sagesse populaire professant qu'on sait ce qu'on perd, mais jamais ce qu'on gagne. François Mitterrand ne voulait plus de Michel Rocard, mais il regretta d'avoir choisi Edith Cresson. Les prétendants à la succession sont nombreux, mais aucun ne s'impose vraiment (voir ci-dessous).

Et alors?

Alors, partira ou partira pas ? Si l'on compte, cela fait deux bonnes raisons de le licencier, et trois raisons de le garder… Prenons donc le pari : François Fillon restera à Matignon.

Incompréhensible !


Qui est encore assez naïf pour le croire ? Les législatives aujourd'hui en Afghanistan seraient une étape de plus vers la démocratie, donc vers la paix et la consolidation de l'État afghan... C'est ce qu'osent prétendre Américains et Européens pour justifier le maintien de leurs troupes dans ce pays de plus en plus incontrôlable. En réalité, déjà largement aux mains des talibans et autres moudjahidines.
Une bien curieuse « démocratie » ! L'assemblée nationale afghane se réduit à une chambre d'enregistrement qui fonctionne au bakchich, donc fluctuante au gré des largesses consenties aux « partis » d'origine tribale ou ethnique. Puis, en raison de l'immunité accordée aux élus, cette assemblée se confond vite avec un confortable refuge pour les affidés des seigneurs de la guerre, les trafiquants d'opium et autres profiteurs de la corruption généralisée. D'ailleurs, la grande majorité des candidats à ces législatives est issue des divers groupes armés et/ou des cartels de la drogue. Et tant pis pour les authentiques démocrates dont de nombreuses jeunes femmes qui ne peuvent opposer que leur courage.
A la pourriture du régime Karzaï, réélu président l'an dernier dans des conditions tellement inacceptables que même le grand protecteur américain a réagi (mais mollement), s'ajoute le danger imminent. Celui que font planer les talibans - et autres groupes combattant l'« occupation étrangère » - sur ces élections dites démocratiques. Avec des conséquences dramatiques pour les soldats américains et européens obligés d'exposer leur vie pour garantir des élections « libres » au profit d'un régime corrompu. De surcroît, un régime imprévisible au point de vouloir négocier avec le mollah Omar, le chantre de l'intégrisme taliban et de la charia, réfugié au Pakistan, autre « allié » pour le moins douteux !
Que les États-Unis, tout en sortant la tête basse de leur aventure irakienne, persistent dans une stratégie afghane qui n'a rien donné reste leur affaire. Que les Européens continuent à se prêter à cette sanglante mascarade, au nom de l'OTAN, est incompréhensible. Comme si, il y a quarante ans, l'Alliance atlantique avait soutenu les régimes fantoches de Saïgon mis en place par Washington dans la guerre du Vietnam. A l'époque, les Européens avaient su dire non.
Et qu'on ne dise pas que le terrorisme islamiste doit être combattu dans l'Hindou Kouch, à Kandahar, Kaboul ou ailleurs dans un Afghanistan en proie à toutes les factions. Non, mais aux portes de l'Europe, voire à l'intérieur de ses frontières, comme l'attestent les menaces actuelles !


Jean-Claude Kiefer

Terrorisme et pauvreté

Les derniers enlèvements au Niger, notamment ceux des cinq Français, sont d'autant plus inquiétants qu'ils ont eu lieu à leurs domiciles et dans une zone sécurisée. Ce rapt n'est pas le premier, mais ses auteurs ont fait preuve d'une audace et d'un sens de l'organisation, ainsi que de probables complicités qui posent en termes nouveaux la menace au Niger et dans toute cette zone sahélienne. On n'est plus face à des petits groupes épars de rebelles touaregs ou de bandits de pistes, mais à l'organisation terroriste al-Qaïda au Maghreb islamique.

Le défi devient très difficile à relever pour le groupe nucléaire français Areva. Il ne peut pas déserter les mines du Niger car les 40 % extraits là-bas alimentent le tiers des centrales françaises. Mais il est clair qu'il ne peut non plus assumer seul sa sécurité avec quelques vigiles et soldats locaux. Le défi est aussi énorme pour les pays de la zone, Mali et Niger, parmi les plus pauvres du monde. Pour mener son combat, l'organisation terroriste trouve d'autant plus facilement des relais sur le terrain que l'extrême pauvreté fournit logiquement ses bataillons aux trafiquants de drogue et d'armes, sous-traitants du terrorisme.

C'est donc une stratégie de sécurité, mais aussi de développement qu'il faut déployer, comme l'ont proposée les Européens. Mais, vue la situation des pays concernés, où les populations sont privées du minimum vital, malgré des décennies d'aides, on peut douter du résultat de cet appel un peu désespéré. Les franchisés d'al-Qaïda en Afrique ont encore de beaux jours devant eux pour trouver des recrues.

La menace terroriste en Afrique vise aussi directement la France où tous les clignotants seraient au rouge, selon le ministre de l'intérieur. Évidemment, dans le climat sécuritaire et anxiogène actuel, on pourrait avoir quelques soupçons. Mais nous ne sommes pas en période électorale. On sait surtout que des tentatives sont régulièrement déjouées par les services secrets qui s'occupent donc aussi du terrorisme, contrairement à ce que l'on aurait pu croire ces jours-ci ! La France reste une cible et la menace des jihadistes est réelle.

XAVIER PANON

Statues

C'est quoi, un grand homme ? Il y a les morts, qui sont au Panthéon. Célèbres comme Voltaire et Jean Moulin, ou largement oubliés de la patrie reconnaissante comme Claude-Louis Petiet. Un grand homme, c'est souvent un homme qui vient de mourir, tel Jean-Marcel Jeanneney. Ce peut être aussi une femme, mais c'est plus rare. Et puis il y a le grand homme selon Georges Frêche, qui érige des statues comme d'autres lancent des boules puantes. Dans le panthéon personnel qu'il impose à Montpellier, Monsieur Frêche aligne de Gaulle, Roosevelt, Lénine, Jaurès… Il envisageait Staline, mais il vient d'y renoncer. Un grand comique, ce Monsieur Frêche, qui a récemment déclaré ne pas s'intéresser aux gens intelligents, préférant faire campagne auprès des cons, qui sont les plus nombreux. Et si on lui élevait aussi une statue, à ce grand con ?

Le groupe Belvédère en difficulté

Le groupe Belvédère (vins et spiritueux) coté en bourse, qui compte au rang de ses prestigieux actionnaires Bruce Willis (image de marque de sa vodka) et Jean Réno, est menacé de dissolution.

Belvedere group a en effet convoqué ses actionnaires pour une assemblée générale extraordinaire le 22 octobre prochain à l'abbaye de Talloires, avec, à l'ordre du jour, un vote sur une éventuelle dissolution de la société. Ses capitaux propres "étant devenus inférieurs à la moitié du capital social". Le groupe espère que les actionnaires suivront la décision du conseil d'adminitration et voteront contre la dissolution.

Jean Reno et Bruce Willis avaient participé à la précédente assemblée générale, le 25 juin dernier à l'abbaye de Talloires.

Penser l'avenir

Pas de semaine, pas de jour sans nouvelles « révélations » de scandales vrais ou faux, sans attaques de l'un ou de l'autre. Et les mots, les insultes fusent : fasciste, imposteur, collabo ; on parle de putsch, de viol de la Constitution ; on rappelle jusqu'en plus haut lieu les exactions nazies contre les Juifs et les Tsiganes, faisant l'amalgame avec la difficile et douloureuse situation des Roms.

Un extraterrestre devant tout cela pourrait croire que la France est en guerre civile, que la résistance est en train de renaître contre la dictature... Et voilà que la tension gagne Bruxelles et l'Europe où, là encore, comparaisons odieuses et amalgames vont bon train. Tout cela dans une sorte d'hypocrisie généralisée où chacun voit la paille dans l'oeil de son voisin, mais ignore la poutre qui bouche sa propre vue.

Pendant ce temps-là, on semble négliger ou traiter insuffisamment au fond les véritables questions. Cependant, de l'étranger, on nous observe avec un étonnement mêlé de stupéfaction, voire d'inquiétude. C'est le cas de Vaira Vike-Freiberga (PHOTO), ancienne présidente de la Lettonie. À Paris, pour rendre compte de son rapport sur l'avenir de l'Europe à l'horizon 2030, elle déclarait :
« Si les Européens s'endorment sur leurs lauriers, ils vont se réveiller sur des lauriers fanés. La France ne pourra pas maintenir son train de vie en travaillant trente-cinq heures par semaine et en partant à la retraite à 58 ans. C'est très clair. Les chiffres sont là. C'est impossible. On peut l'appeler de tous ses voeux et chanter sur tous les tons qu'on aime ça et que c'est formidable. C'est très beau, mais ce n'est pas durable. C'est dommage mais c'est comme ça. »

Ne pas s'enliser dans l'immédiat

Puis, prolongeant sa réflexion, elle invitait les dirigeants de nos pays à ne pas se placer dans le court terme qui, dit-elle, est à la racine de nos démocraties. Les décisions prises par les élus sont, en effet, très vite impopulaires et critiquées par les citoyens. Les politiques veulent pourtant se les concilier, car ce sont leurs futurs électeurs. Tout le monde a donc tendance à s'enliser dans l'immédiat sans songer suffisamment aux mesures à longue portée. Pourtant, c'est bien l'avenir qu'il faut préparer dès aujourd'hui et c'est le rôle des politiques que d'agir ainsi.

L'ambassadeur des États-Unis, Charles H. Rivkin, en visite à Rennes ces jours derniers, résumait bien la question. Les États-Unis sont en pleine mutation et entreprennent des transformations majeures dans le domaine de la santé, de la construction de voies ferrées, dans la promotion des énergies nouvelles, dans l'éducation, la recherche, etc. Tout cela amène des décisions, pas toujours facilement acceptées, si bien que la cote du président Obama peut en souffrir. Mais, disait l'ambassadeur,
« le président Obama n'agit pas pour les prochaines élections mais pour les futures générations » !
C'est bien là l'attitude qui devrait être celle de tous les véritables hommes d'État.