Dans la communauté de Communes de Vitry-le-François, l'usine de panneaux solaires Empowersun sortira de terre dans 18 mois et emploiera 900 personnes au départ. Un projet qui fait écho au partenariat signé entre EDF Energies Nouvelles et l'américain First Solar.
La France s'attaque sérieusement à la filière solaire avec l'objectif de devenir un leader mondial des énergies renouvelables. EDF Energies Nouvelles, filiale à 50% d'EDF, vient de signer un partenariat avec l'américain First Solar. Ensemble, ils vont investir 90 millions d'euros pour construire une usine de panneaux solaires en France d'une capacité de production de plus de 100 mégawatt crête (WWc) qui devrait entrer en fonctionnement en 2011 et employer 300 personnes.
Jusqu'à 3000 embauches?
Mais EDF n'est pas le seul à faire le pari du solaire. En octobre 2010, une autre usine intégrée qui réunira toutes les étapes de production, à partir du silicium acheté jusqu'aux panneaux solaires photovoltaïques, sortira de terre dans la communauté de communes de Vitry-le-François en Champagne- Ardenne. Empowersun emploiera 900 puis 3 000 personnes dans quatre ans et occupera d'abord 25 000 m2 de locaux puis 90 000 m2. Le coût de l'investissement : 170 millions d'euros. La technologie utilisée est éprouvée, une technologie choisie par plus de 80 % de l'industrie solaire mondiale. Elle diffère du projet annoncé par EDF Energies Nouvelles et First Solar qui s'appuie sur la technologie des couches minces, pointée du doigt par le député Serge Poignant dans son rapport de la Commission des Affaires Economiques de l'Assemblée nationale. Celui-ci met en avant la dangerosité du tellurure de Cadmium pour la santé.
Pour l'heure le projet a le soutien de la Communauté de communes, du Conseil Général de la Marne et celui du Conseil Régional Champagne-Ardenne. Les trois collectivités territoriales se sont engagées à participer au financement de la deuxième phase de l'implantation, celle qui consiste à accompagner le porteur du projet dans la conception de l'usine et dans la levée des fonds, soit 70 millions d'euros. Et pour le reste du financement, le cabinet de Patrick Devedjian, ministre de la mise en place du plan de relance, est à pied d'oeuvre tant l'enjeu économique est de taille. En effet, l'usine prévoit de produire 100 MW et l'équivalent de la puissance d'une centrale nucléaire, soit 800 MW, dans cinq ans et promet de réanimer une ancienne région industrielle.
Le projet Empowersun expliqué en exclusivité par son co-fondateur, Pascal Perez
vendredi 24 juillet 2009
EDF n'est pas seul à miser sur les panneaux solaires en France
Dray épinglé par l'enquête de la brigade financière
Après sept mois d'enquête préliminaire, la brigade financière a rendu un premier rapport de synthèse faisant état de mouvement de fonds au profit de Julien Dray.
Le député PS de l'Essonne Julien Dray a bénéficié d'un système de mouvements de fonds issus de plusieurs organisations, via ses proches collaborateurs, décrivent policiers et parquet dans l'enquête préliminaire dont Médiapart et Le Monde publient ce vendredi des extraits.
Cette enquête, ouverte le 10 décembre 2008 pour "abus de confiance" et "faux et usage de faux", vise les mouvements de fonds suspects, évalués au total à environ 350 000 euros, entre notamment la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) et les Parrains de SOS Racisme, deux proches de Julien Dray et l'élu socialiste.
Les enquêteurs soupçonnent ainsi la Fidl d'avoir versé entre 2005 et 2008 quelque 23.000 euros sous la forme de neuf chèques à une proche collaboratrice de Julien Dray. Dans leur rapport de synthèse, les policiers relèvent que "certaines sommes encaissées ont été suivies d'un décaissement au profit" de l'élu socialiste.
Fausse facturation
Plusieurs avocats de personnes mises en cause dans ce dossier, dont ceux de Julien Dray, Mes Florence Gaudillière et Léon-Lef Forster, ont dénoncé ce vendredi cette publication dans deux médias d'extraits de l'enquête et ont annoncé leur intention d'intenter de nouvelles actions en justice.
Dans ce rapport, écrit à l'issue de sept mois d'enquête menée par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, les enquêteurs épinglent également Les Parrains de SOS Racisme, émanation de l'organisation antiraciste destinée, de l'aveu même de SOS Racisme, à régler les dépenses en espèces de l'association.
Deux proches collaborateurs de Julien Dray auraient ainsi perçu des Parrains des virements pour des prestations non établies et en auraient reversé une importante partie au député. Ils auraient même, selon les enquêteurs, bénéficié d'un système de fausse facturation.
Au cours de leurs auditions, Julien Dray et ses deux personnes auraient justifié ces versements par des prêts à des périodes où Julien Dray rencontrait des difficultés financières.
Au total, les policiers et membres du parquet estiment sur les quatre dernières années les dépenses annuelles moyennes de Julien Dray à 521 919 euros, un train de vie (43 500 euros par mois) à mettre en regard de ses revenus: en moyenne 407 854 euros (34 000 euros par mois).
Le regard des socialistes européens sur le PS
La gauche européenne scrute avec inquiétude les déboires du parti socialiste français.
ALLEMAGNE - Le SPD pointe «l'abîme» persistant entre les socialistes français
À quelques semaines des élections législatives de septembre, le SPD allemand ne fait pas figure beaucoup plus reluisante que son homologue français. Pour autant, les problèmes entre les deux formations sont bien différents, selon Monika Griefahn, député SPD en Basse-Saxe : «Il existe en France un abîme entre les socialistes traditionnels et ceux qui sont sociaux-démocrates et, de toute évidence, ce fossé n'a pas été comblé depuis la dernière élection présidentielle et l'élection du premier secrétaire ; en Allemagne, cette différence n'existe pas.»
Une des raisons tient selon Griefahn, membre du groupe parlementaire franco-allemand au Bundestag, aux personnalités à la tête du PS : «On voit qu'en France le succès dépend toujours de la personne à la tête du parti. Au contraire de ce qui passe au SPD, le PS possède deux personnalités très contradictoires avec Martine Aubry et Ségolène Royal, mais elles divisent plus le PS qu'elles ne le réunissent.»
Le SPD, qui appartient encore à l'Internationale socialiste, continue de travailler avec ses collègues français. Malgré le choix du vocable de social- démocrate, le programme du parti «reste socialiste», selon Monika Griefahn, qui pense que le mot «est celui qui représente le mieux notre principe d'égalité des chances pour tous». Cela ne semble pourtant pas convaincre les électeurs : selon un sondage du magazine Focus, le candidat SPD Frank-Walter Steinmeier est tombé en juillet à 18 % d'opinions favorables, soit 40 points derrière la chancelière.
ANGLETERRE - Les travaillistes conseillent un renouvellement des idées
La crise que traverse le parti socialiste français ressemble à la situation du labour en Grande-Bretagne. Les travaillistes britanniques ont eux aussi réalisé un score affligeant aux élections européennes, et leur chef, Gordon Brown, est contesté au sein du parti. Mais à la différence du PS, le Labour est au pouvoir depuis 12 ans. «Les gens veulent du changement et c'est très difficile de lutter contre ça», affirme au Figaro Margaret Prosser, de la Chambre des lords. Pour elle, «au contraire, la gauche est dans l'opposition en France, elle devrait donc avoir de vraies idées neuves. Clairement, quelque chose ne va pas».
Pour l'ancien député travailliste et pionnier des blogs sur Internet lord Soley, «les socialistes français n'ont pas fait les changements qui auraient dû avoir lieu il y a bien longtemps, comme accepter l'économie de marché. C'est pour cela qu'ils n'arrivent pas à accéder au pouvoir et qu'on ne peut pas s'appuyer sur eux.» Denis MacShane partage l'idée que le PS doit connaître une indispensable évolution, comme celle du Labour au début des années 1990. Pour y arriver, selon l'ancien secrétaire d'État à l'Europe de Tony Blair, «la gauche française ne devrait pas marginaliser ses talents comme Manuel Valls, Jack Lang ou Bernard Kouchner». Cependant, Margaret Prosser estime que, sans leader sûr de l'emporter largement, il vaut mieux ne pas diviser un parti en organisant de nouvelles primaires. Quant au changement de nom, les travaillistes ne l'estiment pas nécessaire. Certes, le parti travailliste s'est bien rebaptisé «New Labour» avec Tony Blair. Mais Denis MacShane précise que les démocrates américains ont gardé le même nom pendant 150 ans et les socialistes espagnols, 100 ans. Changer de nom pour le PS français, ce serait «comme repeindre une vieille voiture».
ESPAGNE - Le PSOE s'inquiète de l'impact européen de la crise
«Nous sommes très inquiets de voir comment le PSF ne parvient pas à sortir de cette crise qui dure depuis tant d'années», affirme Elena Valenciano, secrétaire générale de la politique internationale du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Pour la gauche espagnole, ces conflits internes sont très négatifs pour l'image du parti en France, mais aussi au niveau européen. «L'opinion publique punit par le vote les formations politiques qui ne montrent pas une image homogène. Comment voulez-vous qu'un parti divisé inspire confiance ?», lance-t-elle.
Pour les socialistes espagnols, au pouvoir depuis 2004, le débat autour du référendum européen a été le point d'orgue de la division au sein du PS. «Toutes ces positions différentes au sein d'une même famille ont déconcerté les électeurs». À cela s'ajoute selon Elena Valenciano, les querelles entre barons. Aux yeux de la gauche ibérique, il est urgent que les socialistes français «fassent un grand effort» pour retrouver une unité non seulement autour d'un leader commun, mais aussi autour d'un programme d'idées. On s'étonne ici que les idées défendues par les Verts français n'aient pas été incluses dans le programme des socialistes et que les deux partis ne soient pas parvenus à former un ensemble gauche écologique lors du scrutin européen de juin. Mais ce qui inquiète surtout le PSOE, ce sont les répercussions européennes d'une telle division française. «Pour le bien des socialistes européens, qui ne sont pas les mieux lotis après les élections européennes, il est urgent que les Français donnent une image de cohésion, car leurs problèmes portent aussi préjudices aux autres socialistes d'Europe.»
ITALIE - La gauche italienne se console en regardant Paris
Tout aussi déchirée, sans idées et humiliée par ses défaites électorales que les socialistes français, la gauche italienne cherche en vain du côté de Paris un motif de réconfort. Sans se faire toutefois beaucoup d'illusions. L'un de ses représentants les plus lucides, Enrico Letta, l'un des dirigeants du Parti démocrate, a consacré un livre saisissant Construire une cathédrale au «mal obscur» qui ronge les deux gauches, italienne et française. Se référant à Emmanuel Todd, il attribue ce mal au fait que «l'ambition de gouverner leur est venue à manquer». Face à des leaders comme Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, les gauches des deux pays auraient dû réaliser l'alliance la plus ample possible entre progressistes et modérés. Une alliance, qui, selon Letta, devrait aller en France jusqu'à François Bayrou et probablement aussi Daniel Cohn-Bendit.
Assez curieusement, la gauche italienne se montre très pudique dans ses critiques des socialistes français. Sans doute sa propre situation ne lui fournit guère d'arguments pour donner des leçons. La «guerre des femmes» entre Martine Aubry et Ségolène Royal a été vue avec une inquiétude teintée d'ironie. L'entrée de transfuges venant des rangs socialistes dans le gouvernement de François Fillon, à commencer par Bernard Kouchner, est perçue comme un coup de maître de Nicolas Sarkozy. Et la seule à défendre en France les valeurs traditionnelles de la gauche lui paraît être… Carla Bruni-Sarkozy, dont les progressistes italiens ont pris la défense quand elle a été accusée de «snobisme de gauche» lors du G8 par Il Giornale, un quotidien de la famille Berlusconi.
IL MANQUE L'AVIS DE PAPANDREOU...LE GREC.
L'Islande candidat officiel à l'UE
Membre de l'espace Schengen et de l'espace économique européen, le pays applique déjà près des trois quarts des directives européennes, ce qui devrait accélérer les négociations d'adhésion à l'Union.
Objectif 2012. Après en avoir décidé vendredi, l'Islande a déposé formellement ce jeudi sa candidature d'adhésion à l'Union européenne auprès de la présidence suédoise de l'UE, une adhésion que le gouvernement islandais vise d'ici trois ans.
Si l'UE accepte la candidature de l'Islande puis donne son feu vert à l'adhésion, les Islandais devront encore se prononcer par référendum.
L'Islande, membre de l'espace Schengen et de l'espace économique européen, applique déjà près des trois quarts des directives européennes, ce qui devrait accélérer les négociations d'adhésion.
Össur Skarphedinsson, ministre islandais des Affaires étrangères, a, lui, reconnu que les négociations pourraient être plus compliquées que prévu: «J'ai bien conscience que deux questions difficiles doivent être réglées, avec la pêche et l'agriculture. Beaucoup de gens pensent que ce seront des négociations très rapides. Je ne suis pas si sûr, je pense que ce pourrait être des négociations difficiles.»
L'Islande peut déjà compter sur le soutien actif de la Suède, qui préside l'Union européenne depuis le 1er juillet. «Je pense que la candidature islandaise renforcera la dimension nordique de l'Europe», chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt.
Mardi, devant le Parlement européen, ce dernier avait souligné que «l'adhésion de ce pays permettrait à l'UE d'être en contact direct avec la région arctique, importante en matière environnementale comme en termes de nouvelles voies de transport maritime». Avec la fonte des glaces liée au réchauffement climatique, l'Arctique devient un enjeu pour les ressources naturelles et les voies commerciales.
L'Islande fait-elle vraiment partie de l'Europe ?
Le scénario Norvégien se reproduira, l'Islande n'a besoin de l'Europe que pour les subventions qui lui seront accordées.