Microsoft et Yahoo ont lancé une offensive contre Google en signant un partenariat sur la recherche. Le portail devrait en tirer des recettes publicitaires supplémentaires mais reste à savoir à si le risque n'est pas trop important. Les réponses du web.
En signant une alliance avec Microsoft contre Google mercredi, Yahoo se serait-il tiré une balle dans le pied ? Certes, le partenariat a du bon. Microsoft fournit la technologie de recherche (Bing) à Yahoo, qui devient la régie publicitaire exclusive et mondiale des deux groupes pour tous les liens sponsorisés premiums. Résultat: la création d'un gros numéro 2 de la recherche, détenant 30% du marché américain. "Comme ils n'ont pas les mêmes clients, analyse Saul Hansell de Bits, le nombre total d'annonceurs augmentera, ce qui en attirera plus et fera monter les prix". Et Yahoo empochera 88% des revenus générés sur ses sites pendant 5 ans. Le portail espère ainsi tirer un supplément de 500 millions de dollars de recettes nouvelles par an à partir de 2012, et économiser 200 millions de dollars de dépenses d'investissement.
Dans la blogosphère, certains analystes comme Billl Gurley applaudissent la stratégie de Yahoo de renoncer au volet technologique de la recherche : "Ca ne servait à rien de combattre Google sur le terrain de la recherche, affirme t-il sur son blog Above the Crowd. Ceux qui essaient ne font que de pâles copies. Il était préférable pour Yahoo de se recentrer sur les domaines où il a un réel avantage, comme les actus, la finance, le sport.".
Le sacrifice
Pour Jason Calacanis, en revanche, l'abandon de la recherche par Yahoo est "une erreur fatale. La recherche est le business le plus important du XXIème siècle. Yahoo était en deuxième position dans ce domaine. Pourquoi y renoncer ?" s'indigne t-il sur son blog. En plus, ce n'est pas la première fois..."Il était une fois, Yahoo était le portail-moteur de recherche numéro un. Mais il a laissé la gestion de la recherche à une petite entreprise qui s'appelait Google." On connaît la suite...
Pour Jason Calacanis, le fait que Microsoft s'intéresse à un marché signale justement que c'est un marché important, bien parti pour croître.."C'est une indication pour les autres entreprises sur le marché qu'il est temps d'investir, de racheter, d'innover".D'autres l'ont compris : lorsque Microsoft a fait son entrée dans le monde des jeux vidéo, Nintendo a innové. Aujourd'hui les ventes de Wii dépassent largement celles de la Xbox. Mais quand Microsoft s'intéresse à la recherche, que fait Yahoo ? "Il arrête d'innover et se demande s'il doit valoriser l'action à 31 ou à 33 dollars !" En somme: "Yahoo a fait hara-kiri, mais sans l'honneur".
Un air de déjà vu? AOL bien sûr. De fait, "le portail a lui aussi externalisé sa recherche, développé le messenger et le contenu. Et ça ne lui pas réussi", constate Robert Cyran de Breaking Views, qui fait remarquer enfin qu'en perdant le trafic de la recherche, son atout le plus précieux, il n'y aura plus rien pour inciter Microsoft ou un autre à racheter la compagnie.
Le vrai gagnant du partenariat est..
Microsoft est-il le vrai gagnant du mariage ? La firme de Redmond en profite en effet pour se positionner clairement sur le marché de la recherche. Mais s'attaquer à Google, qui détient 65% du marché américain, n'est pas une mince affaire : "il faudrait changer le comportement des masses, rappelle Joe Friedlein, de Browser Media. Or Google domine à tel point le paysage Internet qu'il existe le verbe «googler quelque chose"! Le seul facteur qui pourrait, selon lui, détourner les internautes du premier moteur de recherche serait une éventuelle "haine du monopole de Google", un sentiment qui ne se traduirait sans doute pas à une très grande échelle. Le cas Microsof est parlant : "le public a détesté Microsoft à une époque mais il a continué d'utiliser Windows plutôt que Linux"..
Reste à savoir si le groupe de Steve Ballmer a les moyens de véritablement concurrencer Google. Ad Center, la plateforme Microsoft de mise aux enchères de mots clés qui est selon Kevin Newcomb de Searchenginewatch, "bien plus performante que celle de Yahoo (Panama), "pourrait devenir une alternative viable à AdWords de Google".Mais est-ce suffisant? Selon le blog Everfluxx,"la recherche n'a jamais été et ne sera jamais le coeur de métier de Microsoft". Or en face, Google a "la plus grande plate-forme, la meilleure technologie publicitaire et donc le plus haut revenu par recherche", selon Saul Hansell. Sans compter que le nouveau moteur ne devrait pas être prêt avant deux ans, ce qui laisse amplement le temps à Google pour préparer une contre attaque.
vendredi 31 juillet 2009
Yahoo s'est-il fait hara-kiri?
Développement durable : un bonus-malus va être appliqué au budget des ministères
Une enveloppe de 100 millions d'euros de crédits va être attribuée aux ministères l'an prochain en fonction de la qualité environnementale de leur gestion et de leurs achats : audit énergétique des bâtiments, consommation de papier et d'électricité, utilisation de véhicules propres, etc.
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L'extension du bonus-malus automobile à d'autres produits de grande consommation avait suscité un débat agité en septembre dernier, au point de faire reculer le gouvernement. En attendant d'éventuelles initiatives à la rentrée, un nouveau dispositif concernant les administrations est bel et bien décidé, et ses modalités viennent d'être arrêtées par le gouvernement : un bonus-malus va être appliqué dès 2010 au budget des ministères en fonction de la qualité environnementale de leur gestion et de leurs achats. Une enveloppe de 100 millions d'euros de crédits va être mise en réserve (au prorata de la taille des ministères et indépendamment de la réserve de précaution habituelle) et redistribuée aux ministères selon le respect, ou non, d'une série d'indicateurs. Le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth, est chargé de la mise en place et du suivi de ce dispositif symbolique, qui vise à modifier les comportements de l'administration (le magazine « Auto Plus » a récemment épinglé certains ministères sur l'achat de voitures polluantes et chères), et à montrer au grand public que l'Etat est lui aussi concerné par le Grenelle de l'environnement.
Huit critères ont été définis pour 2010, les ministères ayant jusqu'à la fin mai pour transmettre les données à Bercy. Ils devront satisfaire au minimum à six indicateurs pour bénéficier d'un bonus.
Critères évolutifs
Parmi ceux-ci figure l'obligation de lancer des audits énergétiques concernant 40 % des bâtiments dont les ministères sont propriétaires ou pour lesquels ils versent des loyers budgétaires. Les indicateurs sont évolutifs : fin 2010, les audits engagés devront concerner 100 % des bâtiments. Autre indicateur à respecter : le taux de voitures achetées ou louées dépassant le plafond de 130 g de CO par kilomètre (niveau au-delà duquel un malus est appliqué pour les particuliers) ne devra pas dépasser 20 %, un seuil qui serait ramené à 15 % en 2011 puis 10 % en 2012. Les voitures opérationnelles des armées, de la police, de la gendarmerie ainsi que celles à usage technique (travaux publics) ne rentrent pas dans le champ de l'indicateur. Eric Woerth avait annoncé au début du mois l'engagement d'un vaste « verdissement » du parc automobile de l'Etat.
Les fonctionnaires des administrations centrales vont également être incités à réduire leur consommation de papier. Les ministères devront dans un premier temps indiquer le nombre de ramettes de papier A4 achetées par agent en 2009. Et en 2010, ils devront réduire ce taux de 20 % (puis de 40 % en 2011). Même chose pour les photocopieuses et les imprimantes, dont le nombre par agent devra être abaissé de 10 % en 2010 et de 20 % en 2011. La consommation d'énergie (électricité, gaz, fuel, chauffage, etc.) devra également être réduite progressivement (de 10 % en 2010). Et les ministères sont invités à s'équiper d'un « outil expert de suivi des fluides », qui permettra de mieux maîtriser les consommations d'énergie et d'eau. Tous ces indicateurs ne sont pas gravés dans le marbre jusqu'à 2012, Bercy se réservant la possibilité, l'année prochaine, d'ajuster les performances demandées aux ministères en fonction du premier bilan qui sera fait de l'application de ce bonus-malus.
Légiférer sur la burqa c'est comme "sortir un gros pilon pour écraser une mouche"
Moins de 400 musulmanes -367 précisément- porteraient en France le voile, selon une note de la sous-direction de l'information générale (SDIG), indique-t-on au ministère de l'Intérieur, confirmant une information publiée dans Le Monde daté de ce jeudi.
Ce nombre est une "première approche rapide qui sera suivie d'une étude plus approfondie", explique le ministère. De plus, le document où figure ce décompte a été remis au gouvernement au début du mois de juillet, au moment où la mission parlementaire d'information initiée par le député PCF du Rhône André Gerin commençait ses travaux.
Une autre note d'un des services du ministère de l'Intérieur, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), publiée également début juillet, parle d'un phénomène marginal, concernant des femmes jeunes (moins de 30 ans), vivant le plus souvent en milieu urbain et volontaires -voire militantes- pour porter le voile intégral.
Les réactions:
Je trouve le chiffre avancé plutôt ridicule", a réagi André Gerin, le député PCF du Rhône dans un communiqué. "Le voile intégral, c'est l'iceberg recouvert d'une marée noire. Ne nous trompons pas, l'emprise des fondamentalistes, des intégristes islamistes, tente de régenter la vie civile de certains territoires de notre pays", écrit-il.
Une mission parlementaire d'information sur la question du voile intégral a été mise en place début juillet à sa demande. Elle a pour tâche de faire un "état des lieux" et rendra son rapport fin janvier 2010. De vifs débats à propos de la pertinence d'une loi pour interdire le voile intégral agitent les parlementaires.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur estime qu'"il n'y a pas lieu de lancer une réflexion nationale" sur le voile intégral, dans une interview à Europe 1 ce jeudi.
"Il y a une disproportion entre la réponse qui a voulu être donnée en prenant des mesures graves, sérieuses (..) à un phénomène extrêmement marginal", a-t-il dit.
"Trois cent et quelque femmes voilées sur six millions de musulmans en France, ça ne traduit pas l'émergence dans notre société d'un phénomène fondamentaliste. (...) On ne s'offusque pas pour si peu de monde donc il n'y a pas lieu de mettre en branle toute une réflexion nationale avec tout ce qu'elle comporte, pour quoi faire? ", a-t-il insisté.
Le président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, a estimé ce jeudi que par rapport au nombre de femmes porteuses de burqa en France, légiférer serait dérisoire. "J'ai vraiment l'impression que par rapport au nombre, moins de 400 cas sur 60 millions, une loi, un débat parlementaire", ce serait comme "sortir un gros pilon pour écraser une mouche", a indiqué le député de Seine-Saint-Denis sur RTL.
"Je ne sais pas en combien de temps on est passé de 0 à 360, mais on voit bien que c'est une pratique extrêmement minoritaire et il y a un certain nombre de textes qui dans le cadre des règles du vivre ensemble en France peuvent être utilisées pour empêcher ce genre de comportement", a dit M. Bartolone.
Il a ajouté vouloir "être attentif à chacun de ces cas", et "savoir comment ces femmes rentrent dans cette espèce de repli par rapport à l'ensemble de la société", tout en voulant éviter que "sur une idée courageuse au départ, qui était de dire: on ne veut pas de comportements intégristes en France, on en arrive à avoir une mauvaise communication avec l'ensemble des musulmans de France".
Les chiffres sont totalement érronés, ne serais-ce qu'à Clichy, il en a plus que ça.